Le préfet du Rhône a été démis de ses fonctions ce mercredi 11 octobre. Avant d’être muté à Lyon, Henri-Michel Comet a représenté l’Etat en Midi-Pyrénées.
Avant de devenir préfet de Région, Henri-Michel Comet a également été préfet du Tarn-et-Garonne.
Henri-Michel Comet est resté 7 mois en poste. Le double meurtre de la gare Saint-Charles et une enquête administrative accablante ont conduit à son remplacement. Le limogeage d’un préfet de Région n’a rien d’exceptionnel. En 2009, Nicolas Sarkozy a muté d’office le représentant de l’Etat à Calais suite à une visite présidentielle mouvementée. De son côté, François Hollande a poussé vers la sortie le préfet de police de Paris, Michel Gaudin. Un préfet considéré comme « sarkozyste ».
Il existe des précédents au limogeage d’Henri-Michel Comet. L’affaire Comet présente uniquement deux particularités. La nature des faits ayant conduit à la sanction : un meurtrier en situation irrégulière, arrêté la veille pour vol et laissé en liberté. Autre spécificité, la méthode. Un limogeage avec tambours et trompettes, annoncé face caméras par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb.
Avant d’arriver à la préfecture de Lyon, en mars 2017, Henri Michel Comet, est passé par Nantes. Mais il est surtout resté 3 ans en Midi-Pyrénées, de mai 2011 à mai 2014.
Place Saint-Etienne, à Toulouse, Henri Michel Comet a géré une des suites de l’explosion d’AZF. Il a annulé le transfert de l’aéroport de Toulouse-Blagnac. En matière de sécurité, Henri-Michel Comet a milité pour le classement en Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP) de plusieurs quartiers toulousains. Dans le domaine économique, l’ancien préfet s’est particulièrement soucié des entreprises en difficultés.
Un proche de l’ancien président de Région, Martin Malvy, déclare :
Un grand commis de l’Etat, à l’aise avec ses dossiers. Moins avec les élus ruraux de type commingeois. Il s’est cogné dans le Tarn-et-Garonne à l’exercice difficile de la gestion de Jean-Michel Baylet. Henri-Michel Comet a réussi à prévenir ou dégonfler pas mal de contentieux.
L’ancien maire (PS) de Toulouse, Pierre Cohen, garde un excellent souvenir du passage du préfet Comet :
Très bon souvenir en tant que maire de Toulouse. Très bon haut-fonctionnaire et surtout très attentionné et compétent sur tous les dossiers que nous avons traité ensemble. Humainement un homme charmant et très agréable dans le cadre institutionnel.
Même tonalité positif pour la députée (PS) du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault :
Le préfet Comet a eu un impact très positif pour nous, dans le 82, à la fois en tant que préfet du 82 puis préfet de Région. Sans son implication personnelle le centre d’art de la cuisine de Négrepelisse n’aurait jamais vu le jour. Il a mobilisé les moyens budgétaires de l’Etat ce qui a divisé par 3 la facture pour le département. Je garde l’imagine d’un préfet visionnaire et amoureux de la culture ce qui est assez rare dans la préfectorale. Je pense que son passage dans le 82 fait qu’il a toujours gardé un œil vigilant pour le 82 quand il était préfet de région.
Actuel adjoint au maire de Jean-Luc Moudenc, en charge du logement, Franck Biasotto se souvient également d’un préfet « cordial et efficace ». Conseiller régional à l’époque, Gérard Onesta évoque des échanges courtois autour du dossier de l’eau en Midi-Pyrénées. Même si, comme le précise l’actuel président du Bureau de l’assemblée régionale, « le préfet ne voulait pas aborder la question des usages agricoles et que l’échange fort courtois à tourner court ».
Laurent Dubois (@laurentdub)