26 Oct

13 députés d’Occitanie ont « oublié » de déclarer leurs assistants

En Occitanie, 13 députés n’ont pas déclaré leurs assistants parlementaires auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP).

©Julien Mattia / Le Pictorium/MAXPPP - Julien Mattia / Le Pictorium - 12/07/2017 - France / Ile-de-France / Paris - Questions au gouvernement a l'assemblee Nationale. Julien Mattia / Le Pictorium - National Assembly: Questions to Government - 12/07/2017 - France / Ile-de-France (region) / Paris - Questions to the government at the National Assembly. (MaxPPP TagID: maxnewsworldfour326068.jpg) [Photo via MaxPPP]

Assemblée Nationale. Photo : MaxPPP

Les 49 députés d’Occitanie ont dû remplir une déclaration d’intérêts et d’activités. Le formulaire contient une rubrique « les collaborateurs parlementaires ». Depuis l’affaire Fillon et après le vote d’une loi interdisant les emplois familiaux, le job d’assistant est sorti d’un relatif anonymat. Avant la présidentielle de 2017, les « petites mains » de l’Assemblée n’étaient pas sous les projecteurs. Désormais, c’est un vrai sujet sensible. Dans ce contexte, on pouvait s’attendre à une certaine vigilance et à une véritable transparence. Mais plusieurs députés maintiennent une zone d’ombre. Ils ne mentionnent pas le nom et l’activité de leurs collaborateurs. Ces oublis volontaires touchent tous les partis et quasiment tous les territoires. Mais un département est particulièrement concerné : le Tarn.

Le Tarn, département le plus concerné

Les trois députés du département de Jaurès ne mentionnent pas le nom de leurs collaborateurs. Philippe Folliot, Jean Terlier, Marie-Christine Verdier-Jouclas appartiennent tous les 3 à la majorité présidentielle. Mais ce n’est pas le seul point commun. Les parlementaires du Tarn n’ont pas renseigné la case « nom » et « description des autres activités professionnelles exercées » de la rubrique « les collaborateurs parlementaires« . Cette absence d’information n’est pas synonyme d’une absence d’assistants à l’Assemblée. Ainsi, un parlementaire de la Haute-Garonne, Jean-François Portarieu, mentionne, dans sa propre déclaration, un assistant « partagé » avec le tarnais, Philippe Folliot. Il s’agit d’un collaborateur « basé » à Paris.

Dans un précédent article, Le Blog Politique a également évoqué le profil d’une assistante « locale » de Philippe Folliot : une suppléante qui est élue à la mairie d’Albi. Dans la même publication, le profil des assistants de Jean Terlier était mentionné : un couple d’enseignants. Bref, les assistants des députés tarnais existent bien…sauf dans les déclarations déposées auprès de la HATVP.

Des « oublis » dans tous les partis et quasiment tous les départements

Un département récolte la palme de l’exemplarité. Dans l’Aveyron, les trois députés (Anne Blanc, Stéphane Mazars, Arnaud Viala) ont non seulement mentionné mais également détaillé les noms et fonctions de leurs assistants. Même chose dans le Tarn-et-Garonne. En dehors de ces deux microclimats, tous les autres départements d’Occitanie sont concernés par des déclarations lacunaires. Tous les partis sont concernés. Même si La République En Marche est « bien » représentée : 9 députés sur les 13 « oublieux ». C’est paradoxal car le parti majoritaire est à l’origine d’un renforcement des règles sur la Transparence.

  • Ariège : Michel Larive (France Insoumise)
  • Aude : Danièle Hérin (La République En Marche), Alain Perea (La République En Marche), Mireille Robert (La République En Marche)
  • Gard : Annie Chapelier (La République En Marche)
  • Haute-Garonne : Elisabeth Toutut-Picard (La République En Marche), Jean-Luc Lagleize (Modem)
  • Gers : Jean-René Cazeneuve (La République En Marche)
  • Pyrénées-Orientales : Louis Aliot (Front National)
  • Hérault : Coralie Dubost (La République En Marche)

A côté de la catégorie des « mauvais élèves », on trouve une catégorie « intermédiaires ». Celle des députés ayant réduit la déclaration à sa simple expression

Des déclarations minimalistes

Un simple nom et pas de détail sur les fonctions exercées. Certains déclarants se contentent du strict minimum.

  • Haute-Garonne : Michaël Nogal (La République En Marche)
  • Haute-Garonne : Monique Iborra (La République En Marche)
  • Haute-Garonne : Sandrine Mörch (La République En Marche)
  • Tarn-et-Garonne : Sylvia Pinel (PRG)
  • Lozère : Pierre Morel-A-L’Huissier (UDI)
  • Pyrénées-Orientales : Sébastien Cazenove (La République En Marche)
  • Hérault : Philippe Huppé (La République En Marche)
  • Gers : Gisèle Biémouret (PS)
  • Gard : Olivier Gaillard (La République En Marche)

Tous les déclarants ne se contentent pas de remplir une case. Certains détaillent les activités professionnelles qu’exercent leurs assistants. Une activité parallèle à leur travail à l’Assemblée. Un député va plus loin et mentionne un lointain lien de parenté.

Les déclarations les plus complètes

Dans le Gard, Philippe Berta (La République En Marche) mentionne l’activité professionnelle de son assistant : professeur d’histoire. Même chose dans le Lot. La députée (LREM) Huguette Tiegna précise que sa collaboratrice est assistante de direction à mi temps et que son autre assistant est PDG d’une maison d’édition juridique. Toujours dans le secteur privé, la députée de l’Hérault Patricia Mirallès (La République En Marche) mentionne un assistant parisien inscrit au Barreau et avocat de profession. Le député héraultais, Christophe Euzet, indique employer comme assistant un chef d’entreprise. Dans le même département, ce sont un agent immobilier et un employé d’une société informatique qui sont déclarés par le député Nicolas Dumoulin.

Du côté du secteur public, on trouve plusieurs élus locaux qui exercent des fonctions d’assistant auprès d’un député :

  • Haute-Garonne : Joël Aviragnet (PS)
  • Hérault : Patricia Mirallès (La République En Marche)
  • Hérault : Emmanuel Ménard (Apparentée FN)
  • Pyrénées Orientales : Romain Grau (La République En Marche)

A noter que Romain Grau est le plus gros employeur d’élus locaux. Ses deux assistants sont maire-adjoint (Perpignan et Toulouges) et un des collaborateurs cumule un mandat municipal avec un mandat départemental.

La déclaration des assistants est née d’une volonté de transparence. Mais elle repose sur un principe : l’interdiction des emplois familiaux. Avant l’entrée en vigueur de cette disposition (en décembre prochain).Gilbert Collard continue à salarier sa femme. Mais deux parlementaires anticipent non seulement l’application de la nouvelle loi. Ils respectent scrupuleusement l’esprit de la nouvelle règle.

Le député (LR) de l’Aveyron, Arnaud Viala mentionne que l’un de ses assistants à un lointain lien de parenté avec lui : un cousin au…5ème degré. La députée (PS) du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, mentionne dans sa déclaration que ses assistants n’ont avec elle aucun lien familial ou de parenté.

Enfin, dernière catégorie, la précision des fonctions. Le député (LR) Aurélien Pradié est incontestablement le « champion » en la matière. Le parlementaire lotois publie la fiche de poste de chacun de ses collaborateurs  : gestion de la permanence parlementaire en circonscription, gestion de l’agenda, accueil du public, administratif général, requêtes des citoyens, de projets des Collectivités et des dossiers d’actualité, communication, de l’information des citoyens, des actions participatives d’information sur la travail du député.

Laurent Dubois (@laurentdub)