19 Juil

Un concurrent-surprise face à Sylvia Pinel pour la présidence du PRG

Un duel inédit. Pour la première fois depuis 25 ans, deux candidats se disputent la présidence du PRG. L’ancienne ministre et actuelle députée du Tarn-et-Garonne, Sylvia Pinel est confrontée à la candidature surprise du secrétaire national du PRG en charge de l’Économie, Guilhem Porcheron.

Sylvia Pinel (MaxPPP)

Sylvia Pinel (MaxPPP)

Mercredi 20 juillet, les instances nationales du parti vont valider les candidatures à la présidence du PRG. Pour franchir ce cap et se présenter au scrutin de septembre prochain, les concurrents doivent franchir une haie : le soutien de 10 fédérations départementales ou de 600 militants.

L’importance de l’obstacle aurait dû verrouiller l’élection interne et réduire la compétition à la candidature unique de Sylvia Pinel. Une candidature soutenue par Jean-Michel Baylet. Mais un homme d’affaire de 60 ans, encarté depuis 30 ans, vient troubler le jeu.

Selon nos informations, Guilhem Porcheron a obtenu le sésame : le parrainage d’une quinzaine de fédérations et parmi elles des fédérations de poids. Plusieurs parlementaires ont également exprimé  leur soutien. Le 23 mars dernier, lors d’un comité directeur, Guilhem Percheron a officialisé sa candidature à la candidature. Violente colère de Jean-Michel Baylet.

Suite à son entrée au gouvernement, Jean-Michel Baylet a laissé l’intérim de la présidence de son parti à sa dauphine, Sylvia Pinel, l’ex-ministre du logement qui est aussi la première vice-présidente de la région Occitanie. L’intérim avait une vocation : devenir définitif au terme du Congrès de septembre prochain.

Cette issue (écrite d’avance) est contrariée par l’irruption subite d’une candidature alternative. Guilhem Porcheron est parvenu à recueillir les parrainages nécessaires pour se présenter devant les militants. Ce simple fait est un petit tremblement de terre sur la planète PRG.

Certaines candidatures sont de vraies-fausses candidatures. Elles servent à donner l’illusion d’une élection ouverte mais sont en réalité téléguidées. Pendant un temps, le nom du secrétaire général du parti, conseiller à Matignon auprès de Manuel Valls, a circulé. Mais, comme le décrypte un historique du PRG, « Guillaume Lacroix a joué un jeu avec la complicité de Jean-Michel Baylet en laissant croire qu’il envisageait une candidature dans le but de rendre impossible celle de Mézard (NDLR président du groupe RDSE) ».

Du côté du candidat-surprise pas de billard à plusieurs bandes. Guilhem Porcheron n’appartient pas à la « famille ». Le PRG est géré par quatre personnalités : Jean-Michel Baylet, Sylvia Pinel, Guillaume Lacroix et Patrick Molinoz. Guilhem Porcheron n’appartient pas ce club très fermé. Il n’a jamais eu (à la différence du quatuor de tête) de mandat local ou national. Après des études à Sup de Co Paris, ce Versaillais d’origine a travaillé dans la finance avant de diriger la station de Tigne et l’enseigne Jardiland.

Guilhem Porcheron, c’est un anti Sylvia Pinel. Selon un de ses proches, sa candidature n’est pas « contre quelqu’un » mais pour « proposer quelque chose« . Néanmoins, en terme de parcours, difficile d’imaginer plus opposé. Après des études de droit à Toulouse Sylvia Pinel a construit toute sa carrière politique et sa trajectoire professionnelle sous l’aile de Jean-Michel Baylet dans le Tarn-et-Garonne. Guilhem Porcheron, lui, a posé son attaché-case notamment en Amérique Latine et en Afrique anglophone.

Politiquement, les deux candidats sont également aux antipodes. L’ancienne ministre de Manuel Valls est sur la ligne Baylet. Un soutien ferme à François Hollande. Lors d’un comité directeur, Jean-Michel Baylet est interpellé sur son suivisme à l’égard de l’Elysée. Réponse tonitruante : « il faut être derrière et ceux qui ne veulent pas suivre sont des traîtres. Les traîtres, c’est une balle dans le dos »Guilhem Porcheron est, au contraire, critique sur le bilan Hollande et il plaide pour une autonomie vis-à-vis du PS.

Pour ou contre un PRG autonome. Fidélité à François Hollande ou droit d’inventaire. C’est entre ces deux lignes contraires (et même incompatibles) que les militants vont (principalement) devoir trancher.

Les idées et les stratégies ne seront évidemment pas seules en piste. Les délices (souvent) empoisonnés de la démocratie interne passent par les fichiers et le contrôle des urnes. Sur ce point, Sylvia Pinel dispose d’atouts indéniables

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

18 Juil

Des élus du PRG veulent en finir avec le « Hollandisme » de Jean-Michel Baylet

Fin du mystère. Le 29 juin dernier, le PRG a brutalement suspendu sa participation à La Belle Alliance Populaire. Une Alliance lancée par le PS de Jean-Christophe Cambadélis en avril 2016. Motif invoqué par Jean-Michel Baylet : l’organisation autoritaire et unilatérale d’une primaire pour la présidentielle de 2017. France 3 Midi-Pyrénées s’est procuré un courrier qui éclaire différemment le coup de sang de l’ancien président des radicaux de gauche et actuel ministre de François Hollande. En réalité, le refroidissement entre le PS et le PRG est lié à des tensions internes au… PRG.

La prise de distance de Jean-Michel Baylet répond et correspond à une demande de Jacques Mézard, le patron des sénateurs radicaux : moins de suivisme envers François Hollande.

Jean-Michel Baylet, ancien président du PRG et ministre de l'Aménagement du Territoire. Photo : MaxPPP

Jean-Michel Baylet, ancien président du PRG et ministre de l’Aménagement du Territoire. Photo : MaxPPP

« Le PS règne sur la Belle Alliance. On a appris l’existence des primaires dans la presse. Le PS ne peut pas vouloir rassembler sans respecter ses alliés ». Les mots de Jean-Michel Baylet sont clairs et sans appel. Le parti socialiste passe les bornes et le PRG n’a pas le choix. Les radicaux doivent prendre de la distance. Les menaces et les pressions sont monnaies courantes entre les deux meilleurs alliés de la gauche, entre le parti socialiste et Jean-Michel Baylet.

Ce qui change, c’est le mobile de la crise domestique. C’est la première fois que l’organisation d’une primaire (d’avant présidentielle) fait brûler le torchon. En 2011, Jean-Michel Baylet a partagé, sans difficulté, le temps de parole et les plateaux télévisés avec François Hollande, Martine Aubry, Manuel Valls, Ségolène Royal et Arnaud Montebourg. L’exercice n’a pas été très rémunérateur d’un point de vue politique : 0,64% des voix. Mais Jean-Michel Baylet n’a pas rechigné face à l’organisation d’une primaire.

Six ans plus tard, la donne a changé. François Hollande est à l’Elysée et il reçoit, tous les mercredis, Jean-Michel Baylet autour de la table du conseil des ministres.

A priori, cette proximité et ces rendez-vous hebdomadaires devraient faciliter les choses. Pas du tout. Jean-Michel Baylet est vent debout.

Sur la forme, Jean-Michel Baylet a raison. L’organisation d’une primaire débarque d’un seul coup, sans concertation ni préparation. Pendant des mois, Jean-Christophe Cambadélis a repoussé l’hypothèse. D’un seul coup, pour des raisons tactiques (une primaire permet de limiter les candidatures à gauche), l’Elysée donne un feu vert. En revanche, sur le fond, les vraies raisons de la (subite) résistance de Jean-Michel Baylet ne se trouvent pas dans l’attitude de Jean-Christophe Cambadélis ou du PS.

En septembre prochain, un Congrès du PRG doit assurer la succession de Jean-Michel Baylet. Sylvia Pinel est l’actuelle présidente par intérim du parti. Cette élection interne n’est pas une simple formalité.

Une « présidentielle » version PRG a longtemps été un scrutin verrouillé. Mais c’est la fin d’une époque. Le leadership de Jean-Michel Baylet est en perte de vitesse. L’homme fort du PRG a perdu son siège de sénateur et la présidence du Tarn-et-Garonne. Mais, surtout, son bâton de maréchal est en bois. Son bail ministériel arrive à terme dans quelques mois. Ses chances de redevenir un jour ministre sont minces. Faiseur de Roi et de Reine au sein du PRG, Jean-Michel Baylet est au crépuscule de sa longue carrière politique. De plus, la candidate officielle de Jean-Michel Baylet, Sylvia Pinel, ne bénéficie pas de l’autorité de son mentor. L’ancienne ministre du Logement et actuelle 1ère vice-présidente au conseil régional d’Occitanie, fait l’objet d’une véritable contestation en interne. Y compris de la part des soutiens historiques et inconditionnels de Jean-Michel Baylet.

Dans ce contexte difficile, une « voix dissonante » a forcément du poids. Surtout quand il s’agit du président du groupe RDSE au Sénat.

Jacques Mézard ne critique pas Jean-Michel Baylet. Au contraire. « J’ai conscience de ce qu’a apporté Jean-Michel Baylet au PRG » écrit le sénateur du Cantal

Mais, passé cet hommage (minimal mais réel), c’est l’expression d’une véritable divergence sur la ligne politique suivie par le PRG. « On doit avoir le droit de considérer, au sein du PRG, que le bilan du quinquennat de François Hollande est négatif. Comment oublier les échecs, les lois mal-ficelées à la va-vite…les réformes souvent contraires ou absentes des engagements du candidat. Comment ne pas sanctionner son absence (NDLR François Hollande) de vision pour la France. Quand on gouverne en fonction des courants dominants d’un parti en crise (NDLR : le PS) ».

La lettre (envoyée à tous les membres du comité directeur) est datée de la mi-juin. Quelques jours après, le 29 juin, Jean-Michel Baylet tire à boulet à rouge sur le PS et le PRG quitte la Belle Alliance. Ce genre de coïncidence porte un nom : un ajustement d’avant Congrès.

Laurent Dubois (@laurentdub)

11 Juil

Jimena, Iborra, même combat : battre le PS aux législatives en Haute-Garonne ?

Après le coup de théâtre, les coups de fil. Sur la 6ème circonscription de la Haute-Garonne, le parti socialiste a exclu sa députée sortante. Mais c’est loin d’être le vide. A gauche, cela commence même à se bousculer. Monique Iborra a annoncé sa candidature à sa propre succession. Deux candidates au sein du PS briguent l’investiture. Et un autre candidat potentiel reçoit appels du pied et coups de téléphone. L’écologiste Patrick Jimena pourrait bien entrer en piste.

Patrick Jimena.

Patrick Jimena.

Une victoire surprise en 2011 aux cantonales. Un score qui a fait trembler le PS columérin aux municipales de 2014. Un premier tour des départementales 2015 qui se termine au couteau avec le parti socialiste. Patrick Jimena est un habitué des duels avec le PS. L’ancien éducateur de rue et ex-conseiller général secoue, depuis des années, une des citadelles du PS en Haute-Garonne : Colomiers.

La deuxième ville du département est dans le giron socialiste depuis 70 ans. Patrick Jiména a manqué conquérir la place forte. Cela s’est joué à 180 voix aux dernières municipales. Patrick Jiména est membre d’Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV). Mais il ajoute immédiatement : «j’ai repris ma carte cette année mais je me suis toujours senti libre ».

Une liberté de ton et d’action qui fait parfois pâlir ses camarades Verts. Lors des départementales 2015, Patrick Jimena a des mots très durs envers ses concurrents socialistes, le binôme Pouponneau-Simion : un «couple d’élus PS servile, carriériste et cumulard».

Ironie de l’histoire, Camille Pouponneau pourrait bien retrouver en 2017 Patrick Jimena. La jeune columérine est devenue (avec son binôme) conseillère départementale en 2015. Elle fait partie des noms qui circulent pour les prochaines législatives. Il flotte comme un air de «match retour».

Du côté de Patrick Jiména l’actualité est plutôt présidentielle.

Le columérin a soutenu une candidature Hulot. Il a pris son bâton de pèlerin pour constituer des comités de soutien. Nicolas Hulot a renoncé. Il ne sera pas dans les starting-blocks élyséens. Mais Patrick Jiména conserve l’enthousiasme d’une dynamique qui lui a permis de mobiliser des personnes venues, selon ses mots, «de tous les horizons».

Une présidentielle avec Hulot appartient désormais au passé. Mais, depuis l’annonce de l’exclusion de Monique Iborra, ce sont les législatives qui s’invitent sous la yourte dressée par Patrick Jimena sur son terrain de Colomiers. 

Selon nos informations, l’écolo est (activement) sollicité.

Interrogé par France 3 Midi-Pyrénées, Patrick Jimena ne dément pas : «Je prends le temps de la réflexion. Qui peut savoir ce qui va se passer dans les prochains mois ?».

Laisser la porte ouverte. Ne pas dire «oui» mais sans opposer un «non». En politique, cette prudence porte un nom : la préparation du terrain.

Laurent Dubois (@laurentdub)

08 Juil

Universités d’été (décentralisées) du PS : Toulouse parmi les villes retenues

Le PS annule son université d’étéLes 26 et 28 août prochains, les socialistes devaient se réunir à Nantes. Le rendez-vous est remplacé par des université décentralisées.

Toulouse figurera  parmi les villes organisatrices. 

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS. Photo : MaxPPP

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS. Photo : MaxPPP

C’est une tradition qui ne sera pas respectée cette année. Tous les étés, depuis 1993, les cadres et les militants socialistes profitaient des charmes balnéaires de La Rochelle. L’édition 2016 devait marquer une rupture avec cette habitude avec un glissement vers Nantes. Mais d’un simplement déménagement de 130 kilomètres, le PS est passé à une annulation pure et simple. Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis estime que « les conditions de tranquillité, de sérénité, de sécurité ne sont pas réunies« .

Le numéro 3 du parti, le député de Haute-Garonne Christophe Borgel précise :  » Ce n’est pas une reculade comme j’ai pu le lire dans la presse. La décision a été prise sur la base de renseignements précis. Nous avons eu le compte rendu de réunions auxquelles participaient des personnes venues d’autres pays européens. Il existaient des plans qui prévoyaient d’occuper le centre ville de Nantes, comment attaquer le PS et  nous empêcher de nous réunir ».

A la place de l’Université d’été de Nantes, des rendez-vous régionaux sont prévus. 5 ou 6 villes vont accueillir des universités d’été décentralisées.

Selon nos informations, Toulouse comptera parmi les sites retenus.

Christophe Borgel reste prudent et se contente de dire :  » une université décentralisée se tiendra très probablement à Toulouse« . Une prudence qui peut notamment s’expliquer par des raisons de sécurité.

A Toulouse, Nantes, Marseille ou Lyon des troubles peuvent toujours s’inviter au milieu des discours et des ateliers.

Le calendrier n’est pas encore défini et la liste (totale) des villes hôtes n’est pas encore arrêtée.

Mais la direction du parti socialiste a tout de même communiqué la période prévue pour ces universités d’été décentralisées : courant septembre.

Laurent Dubois (@laurentdub) et Patrick Noviello

 

06 Juil

La députée de Haute-Garonne Monique Iborra exclue du PS

La députée de la 6ème circonscription de la Haute-Garonne et coordinatrice de la loi El Khomri au sein du groupe socialiste est sanctionnée par les instances du PS pour avoir soutenu Philippe Saurel aux élections régionales face à Carole Delga.

La décision vient être notifiée par mail. L’exclusion est de 2 ans…avec 6 mois de sursis.

C’est la première fois, depuis 1986, qu’une exclusion frappe une parlementaire socialiste en Haute-Garonne.

 

Monique Iborra, députée de Haute-Garonne et coordonnatrice du groupe PS sur la réforme du travail

Monique Iborra, députée de Haute-Garonne

La commission des conflits (composée à la proportionnelle des courants) du Parti Socialiste, réunie la semaine dernière à Paris, a tranché sur le cas de Monique Iborra, la députée socialiste de Haute-Garonne qui avait apporté son soutien aux dernières élections régionales à Philippe Saurel. Le maire de Montpellier a lui-même été exclu du PS depuis qu’il s’est présenté aux municipales face au candidat officiel. Malgré ce divorce consommé avec le parti socialiste, Philippe Saurel reste un proche de Manuel Valls. Le maire de la 8eme ville de France (seule métropole de gauche au Sud de la Loire) a d’ailleurs accueilli le premier ministre le 1er juillet et l’a fait citoyen d’honneur de Montpellier.

Les statuts du parti socialiste prévoient une exclusion automatique en cas de candidature dissidente. D’ailleurs, le seul précédent concernant l’exclusion d’un parlementaire en Haute-Garonne correspond à cette hypothèse. En 1986, l’investiture est refusée au député sortant, Gérard Hooteer. L’ancien journaliste ne plie pas et se lance dans une candidature dissidente. Il est exclu du parti.

Mais le cas de la députée de Haute-Garonne n’est pas celui d’une dissidence. Il s’agit plutôt d’une violation de la discipline du parti. Monique Iborra n’était pas elle-même candidate sur la liste Saurel en Haute-Garonne qui était menée par son assistante parlementaire et sur laquelle figurait sa fille en 5ème position.

Carole Delga, candidate du PS et victorieuse, ainsi que la fédération du PS de Haute-Garonne (qui avait déjà suspendu Monique Iborra dès le lendemain de l’annonce de son soutien à Saurel) ont donc plaidé pour l’exclusion de Monique Iborra.

Selon plusieurs sources, la présidente de Région a joué un rôle actif dans le dossier. Un socialiste historique parle de « haine entre les deux femmes« . Carole Delga souhaitait obtenir la tête de Monique Iborra. Lors de la nomination de la députée de la Haute-Garonne à la coordination du groupe PS sur la loi El Khomri, Carole Delga a notamment adressé un sms aux 1er fédéraux des 13 départements de la Grande Région pour demander l’exclusion de Monique Iborra.

Dans cette « croisade », Carole Delga a pu compter sur le soutien du 1er fédéral de Haute-Garonne, Sébastien Vincini. Comme le précise un militant de la fédération :  » Vincini est un aubryiste et il était bien content d’épingler une Vallsiste« .

Selon nos informations,  cette conjonction d’élément a fait pencher la balance et les instances nationales du PS ont tranché en excluant du PS Monique Iborra.

Une exclusion qui intervient à un an d’élections législatives qui s’annoncent extrêmement difficile pour le PS. En Haute-Garonne, la gauche détient 9 des 10 sièges et pourrait connaître un recul historique. Monique Iborra est très mal partie pour décrocher l’investiture du PS mais elle sera tout de même candidate. Cette division peut coûter très cher au parti socialiste.

« L’objectif clairement affiché est de m’empêcher d’être candidate aux législatives, réagit-elle ce mercredi interrogée par Le Blog Politique de France 3 Midi-Pyrénées, dans une fédération dirigée par des aubrystes que je n’ai jamais été ».

En outre la députée est actuellement coordonnatrice du groupe PS sur la réforme du travail, un sujet particulièrement chaud et elle ne manque pas de faire remarquer que, fidèle soutien au gouvernement, elle se retrouve sanctionnée quand des frondeurs du PS envisagent une motion de censure !

Fabrice Valéry (@fabvalery) et Laurent Dubois (@laurentdub)

29 Juin

« Camping 4 » à Martres-Tolosane pour des cadres de la Région Occitanie

Quatre étoiles pour la haute hiérarchie du Conseil Régional. Les Directeurs Généraux Adjoints (DGA) de la nouvelle grande région vont pouvoir profiter d’un écrin de verdure de 12 hectares, d’une piscine extérieure chauffée et du confort d’un Mobil Home ou d’un Chalet Tradition. Les contribuables peuvent se rassurer. Ce cadre idyllique n’est pas celui d’un château mais du camping de Martres-Tolosane (Haute-Garonne)

Carole Delga et Manuel Valls dans les rues des Martres-Tolosane. Photo @MaxPPP

Carole Delga et Manuel Valls dans les rues des Martres-Tolosane. Photo @MaxPPP

Les esprits grognons en seront pour leurs frais. Les DGA de Toulouse et Montpellier ne partent pas en vacances. Pas de serviettes de bains et de chaises longues. Les cadres dirigeants de la Région vont participer à un séminaire de travail. Un séminaire qui est organisé dans la commune de leur patronne, la présidente Delga, courant juillet.

La séquence ne va pas être de tout repos. Sans parler de l’ambiance. Pas vraiment détendue.

La Fusion impose une nouvelle organisation des Hôtels de Région. Beaucoup de dents grincent. A l’unanimité, les syndicats se sont (violemment) opposés au (nouveau) règlement intérieur et au (nouvel) organigramme présenté par le Directeur Général des Services, Simon Munch. Mais la grogne s’exprime à tous les étages. Y compris celui de la direction. Les directions générales adjointes sont remplacées par des directions déléguées. Les DGA ont l’impression de passer à la trappe. Selon eux, cette réforme vide de sa substance leur fonction.

Pour une fois, Toulousains et Montpelliérains font front commun.

Une rivalité existe entre les deux sites. Les Toulousains ont le sentiment d’être mis de côté. Mais, dans les rangs des DGA, le nouvel organigramme efface les rivalités entre ex-Midi-Pyrénéens et ex-Languedociens.

Le séminaire de Martres-Tolosane intervient dans un cadre de tension. Selon une source, « il doit permettre d’apprendre aux directeurs à travailler ensemble et relève de la calinothérapie ».

Une calinothérapie qui peut passer par un clin d’oeil aux fans de Franck Dubosc. Une virée au camping de Martres après la sortie (cette semaine) de Camping 3, cela peut plaire à certains haut-fonctionnaires.

Laurent Dubois (@laurentdub)

27 Juin

La gauche de Carole Delga bascule dans la fronde

Un nom peut cacher un non. Le 24 juin dernier l’assemblée plénière du conseil régional a adopté le  nouveau nom de la nouvelle Grande Région. Mais cette décision symbolique a occulté une autre décision (prise le même jour) tout aussi emblématique. Une composante de la majorité plurielle de Carole Delga s’est heurtée à une fin non recevoir. Des élus appartenant au groupe Nouveau Monde En Commun voulaient tirer les conséquences de divergences de fonds et constituer un nouveau groupe.

Suite à une modification du règlement intérieur, les dissidents sont maintenus de force au bercail. Ils dénoncent un « coup bas » et répliquent par « une fronde permanente« .

Jean-Luc Mélenchon et Liêm Hoang Ngoc conseiller régional NGS LRMP, Photo Max PPP

Jean-Luc Mélenchon et Liêm Hoang Ngoc conseiller régional NGS LRMP, Photo Max PPP

Abstention lors de l’élection de Carole Delga à la présidence de région. Abstention et vote contre lors de l’adoption du budget. Opposition sur la LGV et le financement de la gare de Montpellier-La Mogère. Une consultation sur le nom de la région jugée « onéreuse et non représentative« . Abstention lors du vote « Occitanie » et dénonciation de l’ouverture d’une « boite de Pandore des identités ethno-régionalistes« . La liste des conflits est longue et suffisamment lourde pour justifier un divorce.

Comme le précise, Liêm Hoang Ngoc (conseiller régional Nouvelle Gauche Socialiste) « depuis le début de la mandature, de nombreux différents divisent à l’évidence le groupe Nouveau Monde En Commun…des divergences clés sont apparues et justifiaient (de) former un nouveau groupe ».

Mais c’était sans compter sur une modification du règlement intérieur.

Un amendement déposé par le PS a relevé le seuil de constitution des groupes. Le passage de 4 à 7 élus condamne 3 représentants du Parti de Gauche et 1 représentant de la Nouvelle Gauche Socialiste à un maintien (contraint) dans le groupe Nouveau Monde En Commun. Un groupe hétéroclite composé d’Ecologistes, d’élus du Partit Occitan, du Front de Gauche, de la Nouvelle Gauche Socialiste et du Parti de Gauche.

Pour les dissidents aucun doute. Gérard Onesta est derrière le verrouillage. L’amendement a été déposé par le groupe Socialiste Républicain et Citoyen (SRC). Mais il est téléguidé par le président (Nouveau Monde En Commun) du bureau de l’assemblée régionale. Motif : remettre les trublions dans le rang et en finir avec l’épée de Damoclès d’un schisme. Selon une source, Gérard Onesta aurait ouvertement avoué son ras-le-bol d’un chantage permanent au « on part, on part pas« .

Le cadenas de 7 élus (pour constituer un groupe) est censé assainir la situation.

Un proche de Carole Delga nuance le tableau : « de toute manière, ils n’avaient pas les 4 pour monter le groupe avant la modification du règlement intérieur. Ils ont fait une pression terrible sur une personne pour qu’elle les suive mais elle ne souhaitait pas quitter Nouveau Monde ».

Selon nos informations, il s’agit de Muriel Ressiguier. La conseillère régionale PG de l’Hérault s’est abstenue lors du vote du budget. Mais elle a (longtemps) été réticente à franchir le rubicon d’une démission du groupe Nouveau Monde. Sous la pression des instances nationales de son parti, l’élue héraultaise a évolué mais après la modification du règlement intérieur. C’est trop tard.

Le maintien forcé d’un sous groupe au sein du groupe Nouveau Monde En Commun ne règle rien sur le fond. Au contraire.

Liêm Hoang Ngoc refuse d’entériner la décision actée par le nouveau règlement intérieur. Il précise surtout que, désormais, lui et ses camarades ne participeront plus aux réunions de Nouveau Monde et arrêteront en « sous-groupe » leur position sur les dossiers régionaux.

Plus que jamais les dissidents sont dissidents. La manœuvre tactique se retourne contre ses instigateurs. Un membre de la majorité dément l’idée de fers aux pieds : « Ils peuvent parfaitement partir s’ils le souhaitent et faire ce qu’ils veulent« . Néanmoins, un fait est indéniable. Avant la réforme du règlement intérieur, la liberté était possible. Après le vote du nouveau règlement intérieur, les élus du PG et NGS sont condamnés à rester.

En politique, les amputations sont parfois thérapeutiques.

Mais les greffes forcées sont rarement une (bonne) solution.

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

17 Juin

Nom Région LRMP : Occitanie c’est validé, Carole Delga s’occupe des Catalans

 44,9 % des avis et 91 598 voix sur les 203 993 suffrages exprimés.  Occitanie arrive en tête de la consultation populaire sur le nom de la région. Les résultats ont été rendus public jeudi 16 juin.

L’opposition régionale attend toujours les chiffres. Mais elle  a pu les découvrir dans la presse. L’étape citoyenne est terminée. Prochaine phase le 24 juin avec le vote des conseillers régionaux. En attendant, la présidente de région entame une série de dialogues. Rencontres avec des acteurs économiques et culturels. Réunion avec les Catalanistes. Le milieu économique a exprimé ses réserves sur le nom Occitanie. Les Catalanistes peuvent se sentir floués et oubliés. Le but est de déminer le terrain et de dégager un consensus.

Carole Delga, présidente de la Région LRMP Photo @MaxPPP

Carole Delga, présidente de la Région LRMP Photo @MaxPPP

5 noms en compétition et 2 items qui se dégagent : Occitanie et Pyrénées. Comme le précise le directeur de cabinet de Carole Delga, Laurent Blondiau  » la présidente prend acte des résultats et note que Pyrénées revient dans plusieurs choix« . Pendant un temps, un doute a plané. La consultation est-elle une simple consultation ou un vote ? Ces dernières semaines, l’hôtel de Région a insisté sur le caractère consultatif de la consultation. Les citoyens s’expriment. Mais ce sont les conseillers régionaux qui votent. Il peut exister une différence et même une divergence entre le « verdict » populaire et la décision de l’assemblée régionale.

L’ampleur du « vote » en faveur d’Occitanie change la donne. Selon nos informations, des membres de la majorité ont exprimé des réserves, parfois une franche hostilité contre le choix Occitanie. Mais Carole Delga a rapidement admis un fait. Impossible de « trapper » un nom qui s’est (largement) imposé face aux autres noms en compétition.

Désormais la question n’est plus de savoir si Occitanie va être validé mais comment.

Cela passe par une diplomatie active afin de ‘traiter » les éventuelles poches de résistances.

Laurent Blondiau insiste sur un point :  » la présidente ne veut pas que le choix du nom soit source de désunion mais au contraire d’union. Le mot Occitanie pose question par rapport à des territoires et par rapport au milieu économique. Il ne s’agit absolument pas de faire du marchandage. Mais éviter que le choix du nom fasse l’objet de pétitions, de manifestations ou d’un mécontentement« .

Le directeur de cabinet de la présidente de région a clairement identifié les abcès de fixation. Le milieu économique et des Catalanistes dont le fief se situe dans les Pyrénées-Orientales.

Le refus du nom Occitanie par le président du CESER.

Le monde de l’entreprise et des affaires a exprimé publiquement son désaccord au travers d’un communiqué de presse du président du Conseil Economique Social et Environnemental (CESER). Jean-Louis Chauzy est clair :  » ce serait une erreur de suivre le résultat de cette consultation. Si le 24 juin, la Région choisit le nom « Occitanie », nous demanderons au préfet de suivre l’avis du Ceser (Languedoc-Pyrénées, NDLR), car ce nom répondait à tous les critères importants : géographique, historique, culturel, sentiment d’appartenance, lisibilité ».

Du côté des Catalanistes, la contestation reste virtuelle. Une manifestation est prévue. Elle a été annoncée avant la publication des résultats et elle est organisée par la Convergence Démocratique de Catalogne de Jordi Vera. Mais elle n’inquiète pas l’entourage de Carole Delga car le mouvement est considéré comme marginal. En revanche, les catalans ont démontré leur capacité de mobilisation sous la présidence de Georges Frêche. L’ancien président du Languedoc voulait appeler sa région « Septimanie« . Ce projet a mis dans la rue des milliers de manifestants.

Le directeur de cabinet de Carole Delga est bien placé pour se rappeler de l’épisode. Laurent Blondiau était à l’époque aux côtés de Georges Frêche. Les catalans peuvent avoir des réactions explosives. Il est plus prudent d’anticiper et de dialoguer. A priori, pas de véritable danger. Quelques mesures (judicieusement appliquées) peuvent lever l’hypothèque catalane.

Des mesures pour les Catalanistes

Les Catalanistes sont hostiles à un « sous titre » Occitanie-Pyrénées. « Pas besoin d’une référence aux Pyrénées pour situer le Canigou » déclare une source. En revanche, plusieurs mesures peuvent désamorcer une fronde des Catalans. Localisation à Perpignan d’une Euro-Région rebaptisée « Occitanie-Catalogne ». Soutien de la Région pour changer le nom du département des Pyrénées-Orientales. Présence dans le nouveau logo de la Région (à côté de la croix du Languedoc) des couleurs catalanes. Drapeau catalan sur les bâtiments officiels de la Région. Présence sur des panneaux au bord des routes sous l’intitulé « Bienvenue dans la Région Occitanie« .

Avant le 24 juin, que ce soit du côté des Catalanistes ou des chefs d’entreprises, le tour de table sera terminé.

Il restera à soumettre au vote des conseillers régionaux une délibération comportant un ou plusieurs noms. Mais une délibération dans laquelle figurera forcément Occitanie.

La réunion de la conférence des présidents, lundi 20 juin, permettra d’en savoir davantage.

A suivre

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

14 Juin

Nom de la Région : le mouvement occitan veut connaître le résultat de la consultation

La suspicion monte et la polémique enfle. Depuis le vendredi 10 juin, la consultation sur le (nouveau) nom de la (nouvelle) Grande Région est close. Mais, depuis cette date, aucune communication de l’hôtel de Région.

Quelques heures avant la fin du vote, un communiqué de presse a simplement indiqué que les résultats seront communiqués aux élus régionaux le 24 juin. Le Partit Occitan demande la publication de la consultation citoyenne et exprime publiquement son incompréhension face au mutisme de l’Hôtel de Région. Un autre mouvement occitaniste, Païs Nostre, appelle à descendre dans la rue.

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Le Partit Occitan interpelle Carole Delga : « Quatre jours après la clôture du scrutin, le résultat n’a pas été encore publié. C’est incompréhensible pour un vote électronique dont le résultat est connu depuis vendredi 10 juin à minuit ! Des derniers bulletins papiers peuvent arriver jusqu’au 15 juin, mais un résultat partiel devrait être communiqué comme cela se fait habituellement pour les votes dans une démocratie« .

Le message est clair. Le Partit Occitan veut connaître le verdit des urnes ou plutôt le verdict des clics et des envois postaux. Cette demande est loin d’être neutre. Ce n’est pas une simple interpellation publique. Le Partit Occitan appartient à la majorité régionale de Carole Delga. C’est une composante du groupe Nouveau Monde en Commun de Gérard Onesta.

Le 24 juin prochain, lors d’une Assemblée Plénière, les conseillers régionaux vont devoir voter. Un vote qui d’ailleurs peut (parfaitement) ignorer le résultat de la consultation populaire. Le Partit Occitan va participer au scrutin. Cette participation est plus que modeste. Elle se réduit à un seul représentant (inclu dans la délégation écologiste) sur les 158 conseillers régionaux. Ce n’est pas une voix « occitane » qui peut faire bouger les lignes. Mais la prise de position (pour ne pas dire d’opposition) publique du Partit Occitan est symbolique.

Derrière les interrogations et la demande du Partit Occitan se trouve plus que des interrogations et une demande. Il existe un véritable climat de suspicion. Le black-out de l’Hôtel de Région entretient des soupçons sur une manipulation : la volonté d’écarter le nom Occitanie.

Ces soupçons et cette suspicion est alimentée par des rumeurs ou des faits. La semaine dernière, lors d’une réunion de l’Association des Régions de France, un collaborateur de Carole Delga a « claironné » que le choix de la présidente de région est fait et qu’il s’agit de Languedoc-Pyrénées. Dans le Comminges (terre d’élection de la députée-maire Delga), des élus locaux rapportent et colportent le même son de cloche.

Tout cela reste du second degré. Mais le bruit de fond autour de Languedoc-Pyrénées et d’une préférence prêtée à Carole Delga est remontée aux oreilles des occitanistes.

Encore une fois, il s’agit uniquement de rumeurs ou de faits épars. Mais cela suffit pour motiver une déclaration du Partit Occitan. Selon nos informations, d’autres mouvements occitans vont embrayer et rejoindre la danse dans les prochaines heures. Cette agrégation de doléances autour d’une publication des résultats de la consultation populaire peut faire masse et contraindre l’Hôtel de Région a revoir son calendrier.

En attendant, toute cette agitation ternit l’image d’une consultation que Carole Delga veut « inédite, innovante et transparente« .

Seule consolation, l’autre mouvement régionaliste de la Grande Région, les catalans, ne bouge pas…encore.

Selon nos informations, il pourrait toutefois organiser une manifestation publique samedi 18 juin. Mais, du côté des Catalans, ce n’est pas la communication de la consultation populaire qui mobilise. C’est le résultat lui même et la référence au pays Catalan. Pas question qu’il passe à la trappe.

Laurent Dubois (@laurentdub)

09 Juin

Nom de la Région : la question (cruciale) du dépouillement toujours pas réglée

Vendredi 10 juin à minuit, c’est fini. La consultation sur le nom de la région va se terminer dans deux jours. Près de 180 000 personnes ont voté en cliquant sur le site ouvert par le conseil régional ou en renvoyant (par la Poste) un bulletin de vote.

Toute cette opération a un seul but : les habitants doivent choisir le nom de leur nouvelle région. Mais encore faut-il que les habitants de la région choisissent véritablement le nom de la région. Le dépouillement doit être irréprochable et déboucher sur un verdict incontestable. Problème. Quarante huit heures avant la fin du scrutin, cette question essentielle n’est pas réglée. Un membre du comité du nom, l’avocat Jean-François Laffont, soulève le problème et interpelle Carole Delga.

(Crédit : MaxPPP)

(Crédit : MaxPPP)

Consulter les citoyens d’une région, c’est bien. C’est franchement mieux qu’un cénacle de notables ou un bureau parisien. Mais, pour que la formule soit véritablement bonne, il faut une vraie consultation. Une vraie consultation c’est-à-dire (comme pour tous les scrutins) un dépouillement honnête et transparent.

Dans un courrier que s’est procuré France 3 Midi-Pyrénées, Jean-François Laffont salue le fait que « le processus de vote a été parfaitement étudié et « borné » pour éviter toute triche« . Mais, une fois ce bon point attribué, le membre du comité du nom écrit : « le seul point qui n’a pas été évoqué est celui du dépouillement des résultats, rien ne nous a été précisé sur le sujet« .

Un sujet évidemment capital. 180 000 personnes ont pu participer à la votation. Mais l’essentiel est que chaque voix compte vraiment et pèse dans la décision finale. Autrement, il s’agit d’une mauvaise farce. Jean-François Laffont a conscience de cet enjeu de base. Mais l’avocat insiste surtout sur une autre évidence : le dépouillement conditionne la valeur de la consultation.

Est-ce que l’intervention d’un huissier a été prévue ? Les médias sont-ils conviés ? Il faut éviter à tout prix les contestations ultérieures !

Jean-François Laffont est parfaitement dans son rôle. Le comité du nom (nommé par Carole Delga et présidé par Martin Malvy) n’est pas dissous et parmi ses attributions il est prévu que le comité soit une instance de contrôle et de conseil. L’avocat toulousain réagit en juriste en pointant des questions pratiques mais, surtout, il se préoccupe des éventuels « contentieux ».

« Savoir quelle personne sera détentrice des résultats, est-ce que l’intervention d’un huissier a été prévue ? Les médias sont-ils conviés ? Il faut éviter à tout prix les contestations ultérieures et fermer la porte à toute vaine polémique à l’issue du scrutin » écrit Jean-François Laffont

Cette mise en garde (en forme de demande de précisions) est partagée dans les couloirs de l’Hotel de Région. Un collaborateur de Carole Delga déclare : « Ça ne m’étonne pas (ndlr le courrier de Jean-François Laffont), il y a de nombreuses demandes sur le sujet car c’est une question cruciale : comment garantir que les résultats sortis de l’urne à minuit sont certifiés pour ne pas être contestés par la suite. La moindre polémique de cet ordre serait désastreuse pour le scrutin mais aussi pour la gouvernance citoyenne dont Carole Delga veut faire sa marque de fabrique« .

Il existe (visiblement) un consensus autour de l’importance cruciale du dépouillement de la consultation. La question est posée ouvertement et par plusieurs canaux (Jean-François Laffont, élus d’opposition, collaborateurs de la présidente de Région).

Il reste moins de 48 heures pour y répondre. C’est  plus qu’urgent. C’est vital.

Laurent Dubois (@laurentdub)