12 Avr

Législatives Tarn : la députée (sortante et Frondeuse) Linda Gourjade investie par le PS national

Les instances nationales du PS ont officiellement investi la députée du Tarn, Linda Gourjade. Les militants ont voté pour une autre candidate, soutenue par l’ancien 1er fédéral du PS 81. Mais la rue de Solférino a préféré reconduire la sortante.

Linda Gourjade, députée du Tarn. Photo : Max PPP

Linda Gourjade, députée du Tarn. Photo : Max PPP

Lors d’un vote interne, les militants tarnais ont préféré une autre candidate à la « sortante » Linda Gourjade. Une « sortante » qui a, d’ailleurs, refusé de se soumettre à la procédure d’investiture en arguant de sa qualité de députée de la 3ème circonscription.

Avant même d’attendre la décision des instances de son parti, Linda Gourjade a annoncé sa candidature à sa propre succession. Avec ou sans étiquette socialiste, la députée sortante affichait son intention d’être candidate.

Tout au long du quinquennat de François Hollande, Linda Gourjade s’est positionnée en « Frondeuse ». La parlementaire tarnaise a notamment signé la fameuse motion de censure visant Manuel Valls. Au moment des investitures pour les législatives, la fronde a viré à la sécession face aux procédures internes du parti socialiste.

Finalement, les instances nationale du PS « régularisent » la situation et investissent Linda Gourjade. Le 6 avril dernier, le bureau national du parti socialiste a officiellement attribué le dossard PS à Linda Gourjade.

Dans l’entourage de la députée, ce n’est pas une surprise. Cette décision était prévisible et même prévue. Le conseiller parlementaire de la députée, Marc Gauché, précise :

C’est conforme aux statuts. Je ne dis pas que cela arrive souvent. Mais dans les cas litigieux, c’est la national qui décide.

En juin prochain, Linda Gourjade retrouvera donc son concurrent de 2012 : le maire (LR) de Lavaur, Bernard Carayon.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Enquête sur l’emploi familial de la députée (PRG) du Lot, Dominique Orliac

La députée (PRG) du Lot, Dominique Orliac a employé son fils en tant qu’assistant parlementaire. Cet emploi a laissé une seule trace tangible : une déclaration (obligatoire) auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la vie publique (HATVP). Et c’est une trace troublante. Dominique Orliac a (volontairement) omis de préciser la profession de son fils : pharmacien.

Dominique Orliac, députée (PRG) du Lot. Photo MaxPPP

Dominique Orliac, députée (PRG) du Lot. Photo MaxPPP

La déclaration a été signée le 31 janvier 2014 par Dominique Orliac. Comme tous les parlementaires, la députée du Lot a dû remplir une déclaration d’intérêt et d’activités. Dans la rubrique « les noms des collaborateurs et les activités déclarées par eux », Dominique Orliac mentionne son fils et indique « néant » s’agissant d’un éventuelle activité. Cet « oubli » occulte un fait : le fils de la députée est étudiant en pharmacie de 2005 et 2013 avant de devenir pharmacien.

Un oubli volontaire : le statut de pharmacien du « fils-assistant parlementaire »

Contactée à plusieurs reprises par France 3 Occitanie, Dominique Orliac refuse de s’exprimer sur l’emploi de son fils. Même mur du silence du côté de l’ex assistant parlementaire. Mère et fils ne souhaitent pas donner de précision sur la nature du contrat du travail (temps partiel ou complet), le montant de la rémunération et la durée de l’emploi.

En revanche, un point est indiscutable. La déclaration (remplie de la main de la parlementaire lotoise) comporte une omission. Et cette omission est volontaire. Dominique Orliac ne peut pas ignorer les études de pharmacie et le parcours professionnel de son propre fils.

France 3 Occitanie s’est procuré un CV du fils de la députée. Pierre Orliac débute ses études de pharmacie en 2005. En décembre 2013, il soutient une thèse : « la pharmacie à l’ère de la dématérialisation ». A partir de 2012, le jeune pharmacien débute des remplacements dans différentes officines toulousaines et une pharmacie de Cahors. Il s’agit de remplacements de pharmaciens titulaires. A ce titre, il perçoit une rémunération.

Dans son entourage professionnel et universitaire, Pierre Orliac a fait preuve d’une totale discrétion. Sur les bancs de la faculté ou derrière le comptoir des officines, le jeune pharmacien n’a jamais évoqué une quelconque activité d’assistant parlementaire. Ce que, d’ailleurs, son CV ne mentionne pas non plus. Pierre Orliac n’a même pas évoqué le statut de députée de sa mère. En dehors de quelques propos sur son père ou sur sa sœur (médecin) et de sa passion pour la pêche, le jeune pharmacien ne s’est jamais livré à la moindre confidence auprès de ses employeurs ou de ses enseignants.

Cette discrétion ne remet pas en cause une évidence. Au moment de remplir sa déclaration d’intérêt Dominique Orliac aurait dû mentionner le statut de son fils. Pourquoi une telle omission ?

Contactée par France 3 Occitanie, la Haute Autorité n’a pas répondu à une question : les conséquences (juridiques) d’un tel oubli. En tout cas, avant de signer une déclaration (qualifiable au mieux d’incomplète et au pire de mensongère), Dominique Orliac pouvait lire (juste l’espace réservé à la signature) une mise en garde : « le fait de ne pas communiquer les informations et les pièces utiles est puni d’une peine d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende ».

Dominique Orliac est peut-être informée sur le manque (cruel) de moyens de la Haute Autorité et le caractère (trop souvent) virtuel de son contrôle. Mais le fait d’occulter des faits faciles à vérifier n’est pas vraiment prudent. C’est même franchement imprudent lorsque, dans le même temps et sur le même document, Dominique Orliac n’oublie pas de mentionner l’activité d’un autre de ses assistants parlementaires.

En pleine affaire Fillon, la députée du Lot applique toutefois un principe de précaution. Le grand déballage autour des emplois familiaux alimente la suspicion et les soupçons autour d’éventuels emplois fictifs. Dans ce contexte tendu, Dominique Orliac a pris le soin de s’exprimer pour justifier le travail de son fils. La parlementaire évoque la rédaction de rapports parlementaires.

La rédaction d’un rapport : une justification contestable

A Cahors, le travail d’assistant parlementaire de Pierre Orliac n’a pas marqué les esprits. Aucun appel à une rédaction, pas de communiqué de presse ou simplement de présence à la permanence de la députée. Plusieurs témoignages concordent. Pierre Orliac aime pêcher le brochet dans le Lot. Il a découvert sa passion pour son métier de pharmacien dans une officine de Cahors. Mais, dans le milieu politico-mediatique lotois, l’assistant de la députée Orliac est un illustre inconnu.

Dominique Orliac a (en quelque sorte) anticipé ce constat.

Interrogée par la presse régionale le 15 février 2017, la députée du Lot déclare :

J’ai eu l’occasion de faire travailler, entre autres, mon fils et ma fille, pharmacien et médecin, ils m’ont aidé pour la santé; mon suppléant Bernard Choulet est intervenu sur l’agriculture et la viticulture. Dans tous les cas, ces collaborations font l’objet de rapports qui ne permettent pas de douter du travail qu’ils ont fourni

Effectivement, la rédaction d’un rapport ne suppose pas de présence physique à Cahors ou dans le Lot. Elle n’impose pas de contact avec la presse locale ou les élus du département. Pierre Orliac a pu parfaitement rédiger (après une journée de travail dans une pharmacie toulousaine) un rapport parlementaire pour sa mère. Seul problème. Cette pratique n’est pas conforme aux usages de l’Assemblée Nationale.

La rédaction d’un rapport parlementaire : « ça ne fonctionne pas comme ça ».

Le contrat de travail liant un(e) député(e) est un contrat de droit privé. Le parlementaire définit librement son contenu. Il peut parfaitement confier la rédaction d’un rapport à son collaborateur ou lui demander (simplement) d’ouvrir le courrier. Mais, dans les faits, le recrutement d’un assistant pour rédiger un rapport est hors norme.

Un parlementaire, auteur de plusieurs rapports, est formel :

La rédaction d’un rapport n’impose absolument pas de recruter quelqu’un. Dès qu’un député est désigné, l’administrateur (ndlr haut fonctionnaire de l’Assemblée) se rapproche de lui. Il l’aide. Y compris pour prendre des rendez-vous et organiser des tables rondes. Les équipes de l’Assemblée font les recherches documentaires. L’Assemblée dispose assez de ressources intellectuelles et humaines sans avoir besoin d’embaucher un assistant

Un député est beaucoup plus cash :

Je ne connais pas d’exemple, on embauche pas quelqu’un pour écrire un rapport. Ou alors il faudrait un sujet super important et recruter quelqu’un d’hyper pointu. Encore une fois, je n’ai pas d’exemple. Si ça se produit ça sent le pipeau, c’est histoire de filer de l’argent de poche à un copain ou au fiston.

Contacté par France 3 Occitanie, les services de l’Assemblée confirment la procédure normale (ou du moins habituelle) des rapports : les techniciens hautement qualifiés de l’Assemblée que sont les administrateurs suivent et appuient les député(e)s. Inutile, pour le député rapporteur, de renforcer son équipe d’assistants « personnels ».

Une seule hypothèse est donc a priori défendable. Un besoin exceptionnel, un assistant ultra-compétent et un rapport hautement spécialisé. Un rapport sur lequel les administrateurs de l’Assemblée, les services du Palais-Bourbon où les assistants des groupes parlementaires ne seraient pas suffisamment compétents.

Pierre Orliac, un « super assistant » sur les questions santé : pas vraiment de rapport !

Pierre Orliac est pharmacien de formation et de profession. Ce profil de professionnel de la santé peut être utile dans le domaine de la…santé. Problème. La députée Orliac est médecin et s’intéresse aux questions de santé. Mais, dans le cadre de son activité de rapporteur, la parlementaire lotoise n’a pas produit beaucoup de rapports sur les questions médicales. Un seul et il ne mobilise pas vraiment des connaissances d’un pharmacien d’officine.

Entre mars 2013 et octobre 2016, la députée du Lot a rendu 3 rapports pour avis sur des lois de finances. S’agissant des rapports d’information, la députée a rédigé 2 textes. Parmi ces 2 rapports un seul est directement lié au domaine médical. Le premier concerne « la période légale d’interdiction de rupture du contrat de travail à l’initiative de l’employeur pour les femmes à l’issue de leurs congés liés à la grossesse et à la maternité ».

Le second porte sur la recherche sur l’embryon. Ce rapport a été rendu en mars 2013. A l’époque Pierre Orliac vient juste de soutenir sa thèse, en décembre de la même année. Le jeune pharmacien n’est pas un spécialiste des cellules souches ou de la bioéthique. Son apport essentiel au rapport (justifiant un recrutement pour renforcer l’équipe parlementaire de sa mère) est loin d’être évident.

Dominique Orliac refuse catégoriquement de s’exprimer sur l’emploi de son fils. Un emploi qui, selon la députée du Lot, aurait cessé en mars 2014. Mais les quelques bribes qui sont distillées dans la presse régionale sont loin d’éteindre les questions.

Au contraire.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

07 Avr

Législatives : le maire de Gaillac (Tarn) Patrice Gausserand renonce à cause de… François Fillon

La valse des étiquettes et des investitures continue dans le Tarn. Après Philippe Folliot sur la 1ère circonscription, c’est au tour du maire de Gaillac de renoncer à un dossard LR-UDI pour les législatives.

François Fillon en meeting. Photo MaxPPP

François Fillon en meeting. Photo MaxPPP

Dans le Tarn, les législatives de 2017 ne ressemblent à aucune autre. A gauche, les cartes sont rebattues suite au départ d’une figure du PS départemental (Jacques Valax) et à l’arrivée d’une nouvelle génération (Patrice Bédier, Claire Fita). A droite, ce n’est pas la sortie des sortants qui modifie le paysage. C’est l’entrée en scène d’Emmanuel Macron qui secoue le navire. Philippe Folliot a perdu son investiture LR-UDI aux législatives suite à son ralliement au candidat d’En Marche ! Ce coup d’éclat a obligé LR a changé de candidat(e) sur la 1ère circonscription.

Le même scénario se reproduit sur la 2ème circonscription. En vertu des accords LR-UDI, le maire centriste de Gaillac, Patrice Gausserand, a obtenu l’investiture pour les législatives. Mais, finalement, suite à son désistement, c’est un autre candidat, Pascal Grandin, qui portera les couleurs de la droite et du centre.

Les raisons de ce changement de casting n’est pas lié (comme sur la 1ère) à un ralliement à Emmanuel Macron. Selon nos informations, Patrice Gausserand n’a pas contacté le responsable départemental d’En Marche ! De plus, lors d’une réunion de l’UDI à Castres, fin mars, le maire centriste de Gaillac a exprimé ses réserves sur Emmanuel Macron. Le sénateur du Tarn, Philippe Bonnecarrère a plaidé, aux côtés de Philippe Folliot, pour un ralliement de l’UDI 81 à la candidature Macron. Mais, selon une source, Patrice Gausserand était hostile à cette option.

En réalité, c’est François Fillon qui pousse Patrice Gausserand à claquer la porte.

Contacté par France 3 Occitanie, le maire de Gaillac n’a pas souhaité s’exprimer. Mais, selon nos informations, Patrice Gausserand a informé les instances LR qu’il ne voulait pas soutenir François Fillon. Le maire de Gaillac redoute un échec aux législatives en cas de défaite (à la présidentielle) du candidat de la droite. La conséquence inévitable est le retrait de l’investiture LR-UDI pour les législatives. Pas de soutien. Pas d’investiture.

Pendant plusieurs semaines, Patrice Gausserand a été injoignable. Il ne répondait plus aux sollicitations des Les Républicains. Il a brisé le silence uniquement pour informer de sa décision le président départemental de LR, Bernard Carayon.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Législatives : 2 premières candidates investies par Macron en Haute-Garonne

Emmanuel Macron annonce les 14 premier(e)s candidat(e)s investie(s) pour les législatives. Dans la liste, deux femmes en Haute-Garonne. Une journaliste et une élue de la mairie de la Toulouse.

Emmanuel Macron (Photo : AFP)

Emmanuel Macron (Photo : AFP)

C’est la première vague nationale. Un deuxième doit intervenir avant le 1er tour de la présidentielle. Entre les deux tours, une troisième série d’investitures est prévue. Les dernières désignations se dérouleront après le second tour, début mai. Ces échéances sont scrutées de près. Emmanuel Macron promet de « nouveaux visages et de nouveaux usages ». Les candidats aux législatives sont censés incarner un renouvellement. Les commentateurs et les adversaires d’Emmanuel Macron attendent de voir si les actes seront à la hauteur des promesses.

En Haute-Garonne, Emmanuel Macron mise sur deux femmes ayant une expérience locale. Sandrine Mörch est journaliste de profession. Mais elle a eu un mandat municipal (entre 2008 et 2014) dans une petite commune, Roquettes.

Elisabeth Toutut-Picard a été élue sur la liste du maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Les deux candidates ont un autre point commun. Elles ne sont pas « encartées » dans un parti.

Elisabeth Toutut-Picard appartient à la majorité municipale toulousaine. D’ailleurs, on imagine mal que Jean-Luc Moudenc n’ait pas été informé (au minimum) d’un dépôt de candidature et (éventuellement) de l’investiture de son élue. Malgré cet ancrage politique à droite Elisabeth Toutut-Picard n’est pas membre de Les Républicains. Même chose du côté de Sandrine Mörch. Membre d’un conseil municipal, la journaliste n’a jamais été membre du PS.

Contacté par France 3 Occitanie, les instances fédérales du PS 31 ne connaissent pas Sandrine Mörch et n’ont jamais entendu parler de la nouvelle candidate d’Emmanuel Macron.

En revanche, le PS de la Haute-Garonne a bien identifié Elisabeth Toutut-Picard. Son investiture sur la 7ème Haute-Garonne (une circonscription un temps visée par le 1er fédéral socialiste) n’inquiète pas. Un cadre du parti déclare : « une élue de Moudenc sur une circonscription rurale, bonjour le renouvellement ».

Du côté de Sandrine Mörch, le terrain d’élection est également compliqué. La « 9ème » est la circonscription de deux poids lourds de la gauche irréconciliable : le numéro 3 du PS et député sortant, Christophe Borgel et le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard.

Laurent Dubois (@laurentdub)

06 Avr

Appel à l’unité autour de Benoît Hamon : des socialistes d’Occitanie parmi les signataires

Le 1er secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, se mobilise derrière Benoît Hamon et lance un appel à l’unité et à la loyauté. Parmi les 100 premiers signataires figurent plusieurs socialistes d’Occitanie.

Benoît Hamon et Jean-Christophe Cambadélis; Photo AFP/Bureau

Benoît Hamon et Jean-Christophe Cambadélis; Photo AFP/Bureau

L’initiative est inédite. Ce n’est pas la première fois que le PS lance un appel à l’unité. Benoît Hamon a jeté (sans succés) plusieurs filets du côté de Jean-Luc Mélenchon. Mais, trois semaines avant le 1er tour, un appel à l’unité derrière le candidat (officiel) du PS, c’est du jamais vu. A situation exceptionnelle, mesure extra-ordinaire. Plusieurs personnalités socialistes de premier rang ont basculé chez Emmanuel Macron. Après le ralliement de Jean-Yves Le Drian et Manuel Valls, Stéphane Le Foll laisse planer, ce jeudi 6 avril. la possibilité de ne pas voter Hamon.

Le risque d’une élimination du socialiste (dès le 1er tour) est réel. Mais, surtout, une possible victoire d’Emmanuel Macron peut conduire à une explosion du parti de Jaurès.

C’est dans ce contexte, face à une fragilisation du PS et de son candidat à la présidentielle, que Jean-Christophe Cambadélis demande à ses camarades de serrer les rangs :

Par la primaire citoyenne, ce sont plus de deux millions de nos concitoyens qui se sont prononcés pour désigner le candidat de la gauche et des écologistes, Benoît Hamon. Cette légitimité qui dépasse le Parti socialiste, nul ne peut la nier ni la renier. C’est une légitimité démocratique qui impose la loyauté. Et qui nous engage tous.

100 premiers signataires soutiennent cet appel. Parmi eux, on compte le député de la Haute-Garonne, Christophe Borgel, le 1er fédéral de l’Hérault, Hussein Bourgi, le député européen, Eric Andrieu. La présidente de région, Carole Delga, a également signé le texte de Jean-Christophe Cambadélis. La participation de la présidente d’Occitanie n’a rien de surprenant. Carole Delga était présente aux côtés de Benoît Hamon lors de son meeting à Montpellier, le 30 mars dernier. Elle a affirmé et affiché, à la tribune, son soutien envers le candidat du PS.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Jean-Michel Baylet pronostique une victoire d’Emmanuel Macron

Le parti de Jean-Michel Baylet soutient Benoît Hamon. Mais pour l’ancien président du PRG et toujours ministre de François Hollande, aucun doute. C’est Emmanuel Macron qui va gagner la présidentielle.

Jean-Michel Baylet et Emmanuel Macron. Photo Max PPP

Jean-Michel Baylet et Emmanuel Macron. Photo Max PPP

Plusieurs membres du PRG le rapportent. Sylvia Pinel a une formule bien à elle pour qualifier Jean-Michel Baylet. L’actuelle présidente du PRG présente son prédécesseur comme le « président historique et éternel » du parti. Visiblement, Jean-Michel Baylet a été à la hauteur de ce qualificatif digne de la Chine Impériale. En effet, Jean-Michel Baylet a profité (mercredi 5 avril) d’un bureau national du PRG pour livrer sa vision de l’avenir politique du pays. Le visionnaire Baylet n’a pas simplement lu dans la boule de cristal et pronostiqué une victoire du candidat En Marche ! Il a dessiné le visage de la future présidence Macron. Une présidence marquée par le retour en force des partis.

Emmanuel Macron à l’Elysée

Pour « le président historique et éternel » du PRG Emmanuel Macron va être présent au 2nd tour. Il va éliminer François Fillon, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et tous les petits candidats. Le candidat En Marche ! va même gravir le perron de l’Elysée et s’installer dans l’actuel fauteuil de François Hollande.

Ce pronostic risque de déplaire à Benoît Hamon. Sur le papier (en vertu d’un accord électoral) le PRG est derrière le candidat socialiste. Pourtant, le « président historique et éternel » des radicaux de gauche enterre vivant son allié. Il jette même une pelletée de terre sur le cercueil. Ce n’est pas très joyeux. Mais Benoît Hamon a une source de consolation. Le mandat d’Emmanuel Macron va débuter par un reniement.

Jean-Michel Baylet prophétise une reculade majeure. Emmanuel Macron va devoir ravaler son refrain sur la mort des partis. Le candidat d’En Marche ! le répète sur tous les tons. C’est sa marque de fabrique et son marqueur politique : Emmanuel Macron est au dessus des partis. Son mouvement et sa candidature transcendent le clivage multiséculaire entre la droite et la gauche. Jean-Michel Baylet estime que ce discours et ce positionnement sont condamnés à disparaître.

Le président Macron va se heurter à un principe de réalité : les partis sont incontournables et… perpétuels.

La revanche des partis

Le PRG a un « président historique et éternel« . Mais ce sont tous les partis qui sont éternels et constituent un horizon… historique indépassable.

Emmanuel Macron prétend transcender des partis dépassés et rejetés. Mais Jean-Michel Baylet en est convaincu. C’est un simple positionnement tactique, permettant de glaner les voix des électeurs. Un positionnement valable uniquement le temps de la campagne.

Une fois la victoire acquise, les partis vont redevenir indispensables pour gouverner. Parmi les partis, Jean-Michel Baylet classe (évidemment) le PRG en tête du hit parade des incontournables.

Le « président historique et éternel » des radicaux de gauche ne se contente pas de se projeter dans l’avenir. Jean-Michel Baylet estime que le PRG doit anticiper les choses. Le « président historique et perpétuel » appelle à lancer des manœuvres d’approche.

Le téléphone d’Emmanuel Macron risque de sonner dans les prochains jours. Les appels du pied vont devoir rester discrets.

Autrement, cela peut créer de la friture sur une autre ligne. La ligne Hamon-Pinel.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Armes chimiques en Syrie : Gérard Bapt n’exclut pas une manipulation

Président du groupe d’amitié France-Syrie, Gérard Bapt réagit au bombardement du village de Kahn Cheikhoun. Le député de la Haute-Garonne évoque une possible manipulation et demande la création d’une commission d’enquête pour vérifier si le régime syrien a utilisé (comme le prétendent Paris, Londres et Washington) des armes chimiques.

Gérard Bapt lors d'un voyage en Syrie en 2015

Gérard Bapt lors d’un voyage en Syrie en 2015

72 morts dont 20 enfants. Le bombardement d’un village syrien par le régime de Bachar Al-Assad suscite un tollé international. François Hollande parle d’un « crime de guerre ». L’usage d’armes chimiques est dénoncé par Paris, Londres et Washington. Un projet de résolution de l’ONU est lancé. Moscou, fidèle allié de Damas, défend la thèse d’une frappe accidentelle d’un site industriel. Le président du groupe parlementaire France-Syrie, Gérard Bapt, député PS de la Haute-Garonne, n’est pas sur la ligne de la Russie. Mais le député prend ses distances avec la diplomatie française.

Le député de la Haute-Garonne demande des preuves d’une utilisation d’armes chimiques par le régime syrien :

Je suis très, très troublé par ces images (ndlr des victimes du bombardement). De deux choses l’une. Soit ce que dit la Russie est vrai et un hangar contenant des produits chimiques a été touché. Soit c’est une attaque du régime syrien. J’avoue qu’il y a déjà eu d’énormes mensonges sur l’utilisation d’armes de destruction massive, notamment en Irak, pour déclencher des réactions. Il faut une enquête avec des inspecteurs indépendants pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’une provocation.

Gérard Bapt a effectué plusieurs voyages en Syrie. Le député se défend de toute proximité avec le régime de Bachar Al-Assad et met en avant des raisons humanitaires. Gérard Bapt insiste : « je n’ai jamais rencontré des représentants de l’appareil militaro-sécuritaire du régime syrien« .

En février 2015, une délégation de parlementaires français, emmenée par Gérard Bapt, a rencontré Bachar Al-Assad et deux autres hauts dirigeants du régime syrien.

Un régime dont le responsable (Bachar Al-Assad) a mené une répression faisant, depuis 2011, plusieurs dizaines de milliers de morts.

Laurent Dubois (@laurentdub)

05 Avr

Marine Le Pen déplace son meeting de Toulouse à Perpignan pour des raisons politiques

Le 15 avril prochain Marine Le Pen tiendra bien un meeting en Occitanie. Mais le lieu change. Prévu initialement à Toulouse, il se déroulera à Perpignan.

Marine Le Pen. Photo MaxPPP

Marine Le Pen. Photo MaxPPP

Huit jour avant le 1er tour, Marine Le Pen devait réunir ses troupes au Zénith de Toulouse. La candidate (FN) à la présidentielle viendra dans la ville rose. Mais la date change et le meeting se transforme en déplacement thématique. C’est Perpignan et les Pyrénées-Orientales qui accueilleront (le 15 avril) la favorite des sondages pour un meeting. Comme l’explique le numéro 2 du Front National, Louis Aliot, ce changement est lié à une question d’agenda. Mais pas uniquement.

Bordeaux et Toulouse étaient trop proches alors qu’aucun meeting n’était prévu en Languedoc-Roussillon, pourtant région plus forte. Il a fallu rééquilibrer et faire ce choix.

Perpignan est la terre d’élection du compagnon de Marine Le Pen. Mais ce n’est pas vraiment le sujet et l’objet du déplacement. Marine Le Pen a prévenu. En cas de victoire, Louis Aliot ne sera pas un de ses ministres. De son côté, Louis Aliot a déclaré qu’il prendra sa retraite politique en cas d’entrée de sa compagne à l’Elysée. Bref, un ticket Aliot-Marine Le Pen sur la même tribune, à Perpignan, ce n’est pas l’image recherchée.

En revanche, ce n’est pas un hasard si Louis Aliot s’est installé à Perpignan. L’Ariégeois d’origine a trouvé dans les Pyrénées-Orientales un terreau électoral. Que ce soit pour les Européennes, les municipales ou les régionales, Louis Aliot a obtenu de bons scores électoraux. Des scores largement supérieurs aux résultats obtenus par le FN dans son ancien berceau midi-pyrénéen.

Un meeting à Perpignan c’est l’assurance d’une salle pleine et d’un public acquis. C’est la garantie d’un meeting sans manifestant devant les portes comme cela arrive parfois.

Comme cela aurait pu arriver à Toulouse, la « rouge ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

La Chambre Régionale des Comptes pointe plusieurs délits de favoritisme à Verdun-sur-Garonne

La Chambre Régionale des Comptes (CRC) épingle les marchés publics passés par l’ancienne majorité de la commune de Verdun-sur-Garonne (82) et parle ouvertement de délits de favoritisme.

Verdun-sur-Garonne, Tarn-et-Garonne

Verdun-sur-Garonne, Tarn-et-Garonne

Le rapport comporte 58 pages. Mais les cinq paragraphes consacrés à la commande publique pèsent lourds et écrasent le reste du document. Les magistrats financiers pointent de graves dysfonctionnements. Sur la période 2010-2014, le marché des fournitures est (notamment) sur la sellette.

Un délit de favoritisme s’agissant de dépenses de carburants

Sur la période 2010-2014, la municipalité de Verdun-sur-Garonne a dépensé 102 492,31 euros en combustibles et carburants. Un fournisseur bénéficie largement de ces dépenses. Pour les magistrats financiers, la municipalité a organisé un monopole de fait, contraire aux règles de base de la commande publique.

En sollicitant majoritairement un seul et même fournisseur, la collectivité a porté atteinte au principe de traitement des candidats et à la liberté d’accès aux marchés.

Autrement dit, le marché n’est pas attribué objectivement, au terme d’une mise en concurrence. La mairie a délibérément choisi de favoriser un fournisseur. Ce choix est fait en toute opacité (en violation du principe de liberté d’accès des marchés et d’égalité des entreprises) et pour des raisons que seule une enquête judiciaire pourrait révéler : proximité amicale, intérêt personnels ou financiers « croisés », simple volonté de faire travailler des connaissances…

Les juges financiers rappellent que cette pratique est susceptible de poursuites pénales. Le CRC tient le même raisonnement s’agissant d’un marché beaucoup plus important. Celui de la voirie.

Une entreprise de BTP en situation de monopole

Les dépenses de carburants dépassent les 100 000 euros. S’agissant des travaux de voiries, les sommes sont beaucoup plus substantielles. La Chambre Régionale des Comptes chiffre (pour la période 2015) le montant de l’enveloppe entre 500 000 et 750 000 euros. Mais, comme pour les fournitures de carburant et de combustibles, les magistrats financiers parlent d’un délit de favoritisme. On retrouve les mêmes dérives.

C’est encore une seule entreprise qui bénéficie des commandes et donc de l’argent municipal. Mais ce n’est pas tout. Appliquant la formule « on n’est jamais mieux servi que par soi-même« , c’était l’entreprise bénéficiaire qui définissait elle même ses prestations. Généralement, ce n’est pas le boulanger qui décide, à la place du consommateur, s’il doit acheter 3 ou 10 croissants, une baguette ou 50 pains aux raisins. Ce serait trop facile et confortable pour le boulanger qui pourrait remplir son tiroir caisse à sa guise, en « tapant » dans le porte feuille du (pauvre) consommateur.

Mais, à Verdun-sur-Garonne, c’est pourtant ce qui passait. Le vendeur (une entreprise de BTP) définissait le montant et la nature des dépenses de l’acheteur (la mairie).

Ce drôle de fonctionnement était même institutionnalisé. La CRC précise :

Chaque année, en général en janvier ou en février, la commune reçoit une série de devis établis par l’entreprise relatifs à des travaux de voirie. Secteur par secteur, ils détaillent la nature des travaux et les quantifient. A partir des chiffrages ainsi obtenus, la commune établit un programme de travaux. La société attributaire obtient les marchés pour lesquels elle a établi à la fois le cahier des charges et le chiffrage.

Autrement dit, la municipalité (en charge de l’intérêt général de la commune) réglait sa politique de voirie en fonction des intérêts commerciaux d’une entreprise. Le verdict de la CRC est brutal et sans appel. La mise en concurrence est qualifiée d’apparente. L’écran de fumée est visiblement transparent. Les magistrats financiers évoquent (à demi-mots mais de manière évidente) une possible entente illicite :

Ce sont les trois mêmes entreprises qui sont sollicitées d’année en année. Les entreprises fournissent les devis demandés. Les offres de prix d’une entreprise coïncident exactement avec les devis et sont systématiquement les moins-disantes.

Le hasard fait bien les choses. Contacté par France 3 Occitanie, un praticien des marchés publics précise qu’il existe un moyen pour fausser la mise en concurrence. Un simple coup de téléphone ou une conversation peut permettre de communiquer à l’heureux élu les propositions de ses concurrents. Il lui suffit alors d’ajuster son prix pour remporter le marché.

Cette technique dite « de l’ouverture des enveloppes » (contenant les propositions des concurrents) exige juste une précaution : éviter de laisser des traces écrites. Un Sms ou un mail peut finir sur le bureau d’un juge. Surtout si un concurrent évincé (et mauvais joueur) mêle la justice à ces sombres manœuvres. L’hypothèse est rare. Un concurrent frauduleusement évincé évite généralement de faire des vagues. Dans le petit milieu de la commande publique, les places sont chères (même si elles sont rémunératrices) et beaucoup redoutent un « black listage ».

Peu importe les moyens, le constat est sans appel pour Verdun-sur-Garonne. Les magistrats financiers dénoncent une méconnaissance des obligations du code des marchés publics. S’agissant  des travaux d’entretien de la voirie, la CRC précise :

Aucun élément, dans les dossiers consultés n’atteste d’une quelconque mise en concurrence pour ces travaux d’entretien de la voirie jusqu’en 2014

Le réquisitoire est particulièrement sévère. Contacté par France 3 Occitanie, le maire (PRG) qui occupait l’hôtel de ville au moment des faits n’a pas souhaité s’exprimer. Mais il a livré une réaction sur les ondes de radio Totem. Denis Roger invoque l’absence de conseiller juridique. Cette défense est fragile. Tous les citoyens sont soumis à un principe général : nul n’est censé ignorer la loi. Un justiciable ( a fortiori un responsable public) ne peut pas se réfugier derrière une méconnaissance ou la complexité du droit.

De plus, selon nos informations, les services municipaux ont alerté (au moment des faits) Denis Roger sur l’illégalité des pratiques en matière de marchés publics.

La position de Denis Roger laisse en suspens des questions.

Pourquoi des entreprises ont-elles bénéficié de la largesse de l’ancienne majorité municipale menée par Denis Roger ? Faiblesse envers des proches ? Éventuelles rétro-commissions ou enrichissements personnels ?

Denis Roger n’est pas seul sur la sellette. La préfecture est en charge du contrôle de légalité. Comment expliquer l’immunité dont a pu bénéficier, pendant des années, l’ancien maire de Verdun-sur-Garonne ?

La proximité politique et l’amitié forte entre Denis Roger et l’influent Jean-Michel Baylet peut-elle expliquer l’étonnante passivité des services de l’Etat ?

Même interrogation au sujet du trésor public. En vertu de la (fameuse) distinction entre l’ordonnateur et le comptable, ce n’est pas la mairie qui a versé les sommes aux entreprises « favorisées ». C’est le comptable public qui a réalisé l’opération. Il était censé vérifier la régularité de la dépense avant de payer.

Les magistrats financiers se contentent d’un (saisissant) état des lieux. Seule la justice pénale permettrait d’aller au bout. Contactée par France 3 Occitanie, la Chambre Régionale des Comptes ne souhaite pas s’exprimer sur une éventuelle saisine du parquet. Un parquet qui, par définition, reste maître de l’initiative des poursuites.

En toute hypothèse, les règles de prescriptions s’agissant du délit de favoritisme (3 ans après la commission des faits) risquent d’éteindre le dossier.

Il restera alors une seule chose : un rapport accablant. Et plusieurs centaines de milliers d’euros (irrégulièrement) dépensés.

Laurent Dubois (@laurentdub)

03 Avr

Manuel Bompard, directeur de campagne de Mélenchon : « le chantage à l’unité ne fonctionne plus »

Deuxième présidentielle pour Jean-Luc Mélenchon et son directeur de campagne, le Toulousain Manuel Bompard. Quelle différence entre la cuvée 2012 et l’épopée de 2017 ? Sur quoi repose la percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages ? Quelles réactions face aux accusations de division de la gauche ? Réponses de l’homme-orchestre, en charge de l’organisation et de la communication du leader de la France Insoumise.

Manuel Bompard (photo : MaxPPP)

Manuel Bompard (photo : MaxPPP)

Le Blog Politique. C’est votre première campagne en tant que directeur. Mais vous étiez déjà aux côtés de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle de 2012. Quelle différence entre 2012 et la présidentielle de 2017 ?

Manuel Bompard. La campagne de 2017 est beaucoup plus mouvante et incertaine que la campagne de 2012. En 2012, en avril, on connaissait déjà les deux candidats qui avaient le plus de chance de se qualifier. En 2017, toutes les hypothèses sont ouvertes. La campagne est incertaine. Des hypothèses que l’on croyait impossible, ce sont réalisées. Comme par exemple la victoire de Hamon ou de Fillon aux primaires.

Le Blog Politique. Quelle différence entre le Mélenchon de 2012 et le Mélenchon de 2017 ?

Manuel Bompard. Nous avons désormais l’expérience d’une campagne présidentielle. Trois semaines avant le 1er tour, nous étions émoussés en 2012. Nous avons mieux planifié les choses. Du coup, Jean-Luc a encore de l’énergie. Nous avons également mieux géré les ressources financières pour pouvoir organiser des réunions publiques et des meetings. Nous avons mieux anticipé.

Le Blog Politique. Un proche de Benoît Hamon qualifie Jean-Luc Mélenchon de showman. Comment réagissez-vous à ce genre de critique ? Jean-Luc Mélenchon s’est juste du spectacle ?

Manuel Bompard. Nos meetings sont pleins et les gens qui se déplacent viennent écouter pour apprendre. Ils ne se déplacent pas pour applaudir en cadence. Nous faisons une campagne pédagogique, instructive. Parler de spectacle, c’est assez méprisant.

Le Blog Politique. La presse parle du phénomène Mélenchon, avec une percée et une poupée dans les sondages. Comment expliquez-vous ce phénomène Mélenchon ?

Manuel  Bompard. Il y a un effet Mélenchon. C’est factuel. C’est inscrit dans les sondages, même si nous faisons toujours un retour critique s’agissant des études d’opinions. Mais il y a des signes qui ne trompent pas. Sur notre site, nous avons 350 000 appuis citoyens. Ce n’est pas rien. Le chiffre est important. Mais il y a aussi le succès des meetings. Cela fait plus d’un an que nous sommes en campagnes. Ce travail de fond porte ses fruits.

Le Blog Politique. Benoît Hamon estime que vous avez refusé la main tendue. Il estime que l’absence d’une union à gauche est de votre responsabilité. Une réaction ?

Manuel Bompard. La main tendue de Hamon, c’est la veille tactique consistant à faire endosser le mistigri de la désunion à un autre. C’est une erreur. C’est la vieille tactique du chantage à l’unité. Elle est démonétisée. Elle ne fonctionne plus après un quinquennat et la présidence de François Hollande.

Le Blog Politique. Le PS vous accuse d’être animé par une obsession : tuer le parti socialiste. Une réaction ?

Manuel Bompard. ça ne correspond pas à notre état d’esprit. La présidentielle de 2017 est la plus importante élection présidentielle de la Ve République. Notre objectif n’est pas de régler des comptes. Nous sommes à la 4ème place dans les intentions de vote. Notre objectif est de passer à la 3ème puis en tête de la présidentielle.

Le Blog Politique. Jean-Luc Mélenchon va tenir son dernier meeting à Toulouse. Il a débuté son année politique, en septembre dernier, à Toulouse. C’est vous, le toulousain, qui « vendait » la ville Rose à Jean-Luc Mélenchon ?

Manuel Bompard. Toulouse est une ville avec un climat et une ambiance. C’est une ville très politique. Elle est bercée par l’histoire des républicains espagnols. Elle a également un passé syndical. Jean-Luc Mélenchon a toujours été très bien accueilli et nous avons fait des scores électoraux importants. Jean-Luc Mélenchon aime bien Toulouse.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

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