Le parti de Jean-Michel Baylet soutient Benoît Hamon. Mais pour l’ancien président du PRG et toujours ministre de François Hollande, aucun doute. C’est Emmanuel Macron qui va gagner la présidentielle.
Plusieurs membres du PRG le rapportent. Sylvia Pinel a une formule bien à elle pour qualifier Jean-Michel Baylet. L’actuelle présidente du PRG présente son prédécesseur comme le « président historique et éternel » du parti. Visiblement, Jean-Michel Baylet a été à la hauteur de ce qualificatif digne de la Chine Impériale. En effet, Jean-Michel Baylet a profité (mercredi 5 avril) d’un bureau national du PRG pour livrer sa vision de l’avenir politique du pays. Le visionnaire Baylet n’a pas simplement lu dans la boule de cristal et pronostiqué une victoire du candidat En Marche ! Il a dessiné le visage de la future présidence Macron. Une présidence marquée par le retour en force des partis.
Emmanuel Macron à l’Elysée
Pour « le président historique et éternel » du PRG Emmanuel Macron va être présent au 2nd tour. Il va éliminer François Fillon, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et tous les petits candidats. Le candidat En Marche ! va même gravir le perron de l’Elysée et s’installer dans l’actuel fauteuil de François Hollande.
Ce pronostic risque de déplaire à Benoît Hamon. Sur le papier (en vertu d’un accord électoral) le PRG est derrière le candidat socialiste. Pourtant, le « président historique et éternel » des radicaux de gauche enterre vivant son allié. Il jette même une pelletée de terre sur le cercueil. Ce n’est pas très joyeux. Mais Benoît Hamon a une source de consolation. Le mandat d’Emmanuel Macron va débuter par un reniement.
Jean-Michel Baylet prophétise une reculade majeure. Emmanuel Macron va devoir ravaler son refrain sur la mort des partis. Le candidat d’En Marche ! le répète sur tous les tons. C’est sa marque de fabrique et son marqueur politique : Emmanuel Macron est au dessus des partis. Son mouvement et sa candidature transcendent le clivage multiséculaire entre la droite et la gauche. Jean-Michel Baylet estime que ce discours et ce positionnement sont condamnés à disparaître.
Le président Macron va se heurter à un principe de réalité : les partis sont incontournables et… perpétuels.
La revanche des partis
Le PRG a un « président historique et éternel« . Mais ce sont tous les partis qui sont éternels et constituent un horizon… historique indépassable.
Emmanuel Macron prétend transcender des partis dépassés et rejetés. Mais Jean-Michel Baylet en est convaincu. C’est un simple positionnement tactique, permettant de glaner les voix des électeurs. Un positionnement valable uniquement le temps de la campagne.
Une fois la victoire acquise, les partis vont redevenir indispensables pour gouverner. Parmi les partis, Jean-Michel Baylet classe (évidemment) le PRG en tête du hit parade des incontournables.
Le « président historique et éternel » des radicaux de gauche ne se contente pas de se projeter dans l’avenir. Jean-Michel Baylet estime que le PRG doit anticiper les choses. Le « président historique et perpétuel » appelle à lancer des manœuvres d’approche.
Le téléphone d’Emmanuel Macron risque de sonner dans les prochains jours. Les appels du pied vont devoir rester discrets.
Autrement, cela peut créer de la friture sur une autre ligne. La ligne Hamon-Pinel.
Laurent Dubois (@laurentdub)