29 Mar

Loi El Khomri et laïcité : Françoise Laborde (sénatrice PRG) prête à déposer des amendements

Une semaine cruciale. Cet après midi, mardi 29 mars, le texte est arrivé en commission des affaires sociales. Dans deux jours, le jeudi 31 mars, syndicats et lycéens vont de nouveau défiler pour demander un retrait. Que ce soit sur le terrain parlementaire ou dans la rue, la « loi El-Khomri » est à la croisée des chemins.

Le début du débat législatif va permettre de savoir s’il existe une majorité pour voter une loi qui déchire la gauche. La mobilisation de jeudi prochain va peut-être (enfin) attendre une masse critique et établir un rapport de force favorable aux adversaires de la réforme El Khomri. En attendant, un autre front s’ouvre.

Une disposition du projet de loi (l’article 6) suscite une véritable levée de boucliers. La polémique tourne autour d’une phrase : « La liberté du salarié de manifester ses convictions, y compris religieuses, ne peut connaître de restrictions que si elles sont justifiées par l’exercice d’autres libertés ou par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise ». Le Front National et la droite dénoncent une atteinte à la laïcité.

Une partie de la gauche monte également au créneau. L’allié radical de François Hollande, le PRG s’insurge. D’ailleurs, c’est une sénatrice radicale de gauche, Françoise Laborde, qui, la première, a soulevé le problème au travers d’une question au gouvernement. La sénatrice PRG de la Haute-Garonne pointe du doigt l’ambiguïté de Manuel Valls et envisage de déposer des amendements pour rectifier le tir. Interview.

François Laborde, sénatrice de la Haute-Garonne

François Laborde, sénatrice de la Haute-Garonne

Le Blog Politique – L’article 6 de la loi El Khomri porte atteinte à la laïcité. Il ouvre la porte au communautarisme dans l’entreprise. Vous partagez ces critiques ?

Françoise Laborde. Ce n’est pas aussi simple et caricatural. La liberté religieuse du salarié est déjà inscrite dans le code du travail. ce sui pose problème c’est que la liberté religieuse soit inscrite dans son préambule. Dans ce cas, c’est effectivement une porte ouverte par rapport aux religions. Le fait d’inscrire le principe dans le Préambule peut faire évoluer l’attitude des juges. De plus, cette inscription tombe au mauvais moment. Des chefs d’entreprises sont confrontés à des problématiques religieuses. Des salariés refusent de serrer la main de collègues femmes.

Le Blog Politique. Comment expliquez-vous l’attitude du gouvernement ? C’est une maladresse ? Une légèreté ? Une volonté délibérée ?

Françoise Laborde. Manuel Valls prétend que le projet de loi ne va pas remettre en cause le principe de laïcité dans les entreprises. Mais alors il ne faut pas utiliser le mot religion dans la loi. Mais je tiens à insister sur un point. Le Front National et Jean-François Copé font de la polémique. Copé a fait du grand Copé. Je ne suis absolument pas dans la dedans. La question que j’ai posé au gouvernement était une vraie question. C’était une question ouverte. J’ai relu deux ou trois fois le texte de ma question avant de la poser. Il existe des problèmes. A la RATP des conducteurs refusent de s’assoir dans le même fauteuil et tenir le même volant que leurs collègues féminines. Il faut tenir compte de ces situations et leur apporter des réponses.

Le Blog Politique. Le projet de loi arrive à l’Assemblée. Il va ensuite être transmis au Sénat. Vous allez déposé des amendements si l’article 6 n’est pas réécrit par vos collègues députés ?

Françoise Laborde. Oui je suis prête à déposer des amendements mais, évidemment, je vais observer de prés ce que fait l’Assemblée Nationale.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

25 Mar

Grande Région : la revanche des Languedociens

Une affaire pour initiés. Mais une affaire qui met du sel sur les plaies. Selon nos informations, la résidence administrative du nouveau Directeur Général des Services, Simon Munch, est à Montpellier. En soi, c’est une donnée purement formelle. Mais, dans un contexte de tension entre montpelliérains et toulousains, c’est une goutte de plus dans une potion amère.

La nouvelle présidente de Région, Carole Delga, a promis que la Fusion préserverait les équilibres entre les deux anciennes régions. Mais côté ex-midi-pyrénées, les fonctionnaires et les élus font les comptes et pointent un net avantage pour Montpellier et les ex-languedociens.

Hôtel de Région - Toulouse

Hôtel de Région – Toulouse

La notion de résidence administrative est une notion technique. Elle concerne le lieu d’exercice des fonctions. Sur le papier, Toulouse est le siège des services régionaux. En bonne logique, le patron de ces mêmes services devrait donc être administrativement domicilié dans la ville Rose. Mais, visiblement, ce n’est pas le choix retenu.

Les conséquences concrètes sont limitées. La notion de résidence administrative concerne les déplacements, les ordres de mission, les remboursements de frais. C’est d’ailleurs probablement ce dernier point qui explique l’option montpelliéraine. Le nouveau Directeur Général des Services, Simon Munsch, habite toulouse et le fait d’être domicilié à Montpellier permet le défraiement des déplacements. Même s’il dispose d’une voiture fonction et donc ne règle pas de sa poche les péages et peut profiter d’une cantine (créée par Georges Frêche) à l’Hôtel de Région.

Malgré tout, une résidence administrative montpelliéraine passe mal à Toulouse. Simon Munsch n’est pas en cause. Dans les couloirs de l’hôtel de Région ex-midi-pyrénéen, le personnage passe plutôt bien. Des agents et des élus régionaux  parlent d’électricité dans l’air entre le cabinet de la présidente de Région et les services. Mais, du côté du DGS, l’acclimatation est décrite comme positive.

En revanche, le simple fait que le DGS soit domicilié (administrativement) à Montpellier ravive l’impression que les ex-languedociens ont mis la main sur la Grande Région. Sur les bords de Garonne, agents et élus tiennent la comptabilité des services gérés par Montpellier : service des assemblées, environnement, développement durable, formation professionnelle, l’éducation, le sport, le personnel, l’informatique, les transports.

Toulouse conserve : le développement économique, l’agriculture, l’enseignement supérieur, la logistique, les services juridiques, les crédits européens. Lors du précédent mandat, celui de Martin Malvy, le transport, l’éducation et la formation professionnelle représentaient 75% du budget régional. Depuis la Fusion, ces services sont tombés dans l’escarcelle ex-languedocienne.

Un fin connaisseur des arcanes régionales chiffre le « ratio » Toulouse/Montpellier à 80-20. 80% des services et des enveloppes budgétaires  sont dans le giron des ex-languedociens. 20% des services et des budgets sont rattachés aux ex-midi-pyrénéens.

C’est une belle compensation.

Les languedociens ont été farouchement hostiles à la réforme territoriale et à la création d’une Grande Région. Ils ont du plier suite au vote de la loi redécoupant les régions françaises. Apparemment, les anciens « frondeurs » bénéficient d’une jolie revanche. Il la doive à une midi-pyrénéenne absolument pas rancunière : Carole Delga.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

24 Mar

Alain Fauré, député PS de l’Ariège : « Pourquoi je crois en la loi El Khomri »

Il le dit avec vigueur : « Nous ne lâcherons rien ! Nous apporterons les amendements qu’il faut pour faire passer cette loi travail ».Une prise de position suffisamment rare en  ce moment pour s’y pencher avec attention.  Le député de l’Ariège est prêt à mener la bataille parlementaire. Et il nous explique pourquoi il croit dur comme fer que cette loi va créer des emplois.

Alain Fauré, Député socialiste de l'Ariège (Photo Assemblée Nationale)

Alain Fauré, Député socialiste de l’Ariège (Photo Assemblée Nationale)

Le Blog Politique : Pourquoi croyez-vous de manière certaine à cette loi ?

Alain Fauré : Ce que tout le monde semble ignorer, c’est qu’en France, dans le privé, 3 millions 950 000 entreprises emploient 14,5 millions de salariés. Or 98% de ces entreprises emploient moins de 20 salariés. Elles regroupent, ces entreprises de moins de 20 personnes, 8 millions et demi d’emplois.

Le Blog Politique : Mais que peut  la loi El Khomri pour elles ?

Alain Fauré : Pour ces entreprises, la précarité est constante : fluctuation des marchés, baisses des carnets de commande, … Leur seule variable d’ajustement, c’est d’adapter les effectifs à ces carnets de commande.

Le Blog Politique : Vous voulez parler d’utiliser du CDD ?

Alain Fauré : Du CDD si c’est dans des métiers à faible valeur ajoutée ou du CDD à former dans des métiers à forte valeur ajoutée, voire du travail temporaire très spécialisé comme chez Temporis avec qui je travaille à Toulouse. Le député qui vous parle est aussi chef d’entreprise (N.D.R : dans le secteur de la bureautique-informatique).

Le Blog Politique : Pour résumer, ce que vous pointez du doigt, c’est la souplesse en termes d’embauche que peut procurer la loi El Khomri ?

Alain Fauré : Oui plus de souplesse pour toutes les entreprises de moins de 50 salariés. Nous, on va s’arc-bouter pour que cet assouplissement profite, a minima, aux entreprises de moins de vingt salariés. Cela va créer de l’emploi, j’en suis persuadé ! Aujourd’hui, lorsqu’elles sont contactées, certaines entreprises refusent du travail. Essayez de trouver un électricien pour venir installer quatre prises chez vous… Tout le monde se regarde en chien de faïence. Le chef d’entreprise ne prend pas certains marchés ou travaux parce qu’il a peur d’embaucher. Et ceux qui avaient besoin de ces travaux se découragent et laissent tomber.

Nous voulons aussi faire passer des amendements sur la possibilité d’utiliser des contrats d’ordre saisonnier. Là encore, de nombreux travaux sont faisables seulement en hiver ou seulement en été, dans le tourisme mais pas uniquement.

Le Blog Politique : Mais que répondez-vous à ceux qui dénoncent la précarité de tels emplois ?

Alain Fauré : Ces 8,5 millions d’employés dont je vous parlais plus haut (N.D.R des entreprises de moins de 20 salariés) sont déjà dans la précarité. Quand un impayé arrive, quand un fournisseur ne vous laisse plus d’encours pour régler la facture, ou lorsque vous êtes confrontés à une mise aux normes. Les insécurités sont d’ores et déjà diverses et variées. 525 091 entreprises ont été crées en 2015. Certes, parmi elles il y a beaucoup d’auto-entrepreneurs ou des structures de deux ou trois postes pas plus. Dans les trois ans, plus de 65% d’entre elles auront disparu : pas de fond de roulement suffisant, méconnaissance du monde de l’entreprise, etc…) .Ces mêmes 525 000 entreprises crées ne seront plus que 25% dans 5 ans. Et malgré cela, le solde de création d’emploi est positif dans notre pays.

Le Blog Politique : Que peut la loi travail dans ce cadre précis ?

Alain Fauré : L’objectif est de créer 600 000 entreprises par an et que 45% d’entre elles, pas plus, disparaissent. Parce qu’il faut aussi passer le cap des 7-8 ans d’existence. C’est souvent le délai à partir duquel la structure s’étiole, justement parce qu’elle n’a pas embauché et amené du sang neuf en son sein. La routine s’installe, les formations sont courtes et rares. Alors que quand quelqu’un de nouveau arrive, il amène une expérience, une dynamique et il fortifie l’entreprise !

Le Blog Politique : Quelle probabilité a ce projet de loi d’aboutir ?

Alain Faure : Je vous dis qu’il va aboutir !

Le Blog Politique : Mais ne va-t-il pas être complètement modifié à l’arrivée par rapport à la version que vous défendez ?

Alain Faure : J’ai travaillé depuis un an sur les problématiques que je viens de vous exposer auprès de personnes comme François Rebsamen (N.D.R : ancien ministre du travail). Nous allons maintenant œuvrer d’arrache-pied avec des députés pour cette loi passe.

Le Blog Politique : Avec quels députés ?

Alain Fauré : Sur les 297 de la majorité, 200 sont issus du monde de la réalité, avec des vrais métiers. C’est une force de notre parti, plus que chez « Les Républicains » dont les députés sont hors-sol. On va pas se laisser avoir par certaines personnes dont on ne sait qui et ce qui les animent.

Le Blog Politique : De qui parlez-vous ?

Alain Fauré : Les Hamon, Filipetti et autres frondeurs…

Cette loi va créer 1,9 millions de salariés soit 0,5 Equivalent Temps Plein sur les 3,9 millions d’entreprises du privé dont je vous parlais au début. J’en suis sûr. Nous apporterons des amendements. Nous ne lâcherons rien !

 

Propos recueillis par Patrick Noviello

Martine Martinel-Indépendance des médias : « limiter les excès et l’autoritarisme des patrons de presse »

Les attentats de Bruxelles et des lycéens dans la rue. L’actualité de cette fin de semaine semble se résumer au terrorisme et à la mobilisation contre la loi El-Kohmri. Et pourtant, loin de la fureur et des cris, un dossier législatif mérite un coup de projecteur. Depuis le 9 mars, le Sénat débat du pluralisme et de l’indépendance des médias. Les législateurs du « Luxembourg » (conformément à l’incontournable navette parlementaire) prennent la suite de leurs collègues députés et se penchent sur une proposition de loi adoptée par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée fin février.

Hémicycle du Sénat-Palais du Luxembourg

Hémicycle du Sénat-Palais du Luxembourg

Polémique autour de la déprogrammation d’un documentaire sur « Canal + ». Aveu du président du groupe M6, Nicolas de Tavernost, quant à la censure de certains sujets pour éviter de « contrarier » des annonceurs publicitaires. Sarcasme autour de la Une d’un quotidien régional qui encense un remaniement ministériel alors que son patron entre au gouvernement. L’indépendance des médias est un dossier chaud. Un dossier qui pourrait connaitre une nouvelle actualité régionale dans les prochaines semaines.

medias

Avant l’été, le  CSA, devrait ouvrir les candidatures pour attribuer la fréquence de l’ancienne télévision locale toulousaine, TLT. Quelle place pour les collectivités locales (forcément « politisées ») dans le tour de table financier ? Le groupe de presse du ministre Baylet va-t-il, comme des acteurs du dossier le prétendent, entrer dans la danse ?

Dans ce contexte, une députée, spécialiste des questions audiovisuelles, revient sur la proposition de loi « liberté, indépendance et pluralisme des médias« . Martine Martinel (PS) est l’auteur de plusieurs rapports sur la télévision publique et Radio France. Dans une interview, elle rappelle la philosophie et le contenu d’un texte qu’elle a examiné en tant que membre de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée.

Martine Martinel. Députée de Haute-Garonne

Martine Martinel. Députée de Haute-Garonne

Le Blog Politique – Pourquoi voter une loi sur l’indépendance des médias ? 

Martine Martinel. Depuis 1986 l’audiovisuel public bénéficie d’une protection des sources. Il est normal d’étendre les mêmes garanties et protections à l’audiovisuel privé. Le pouvoir en place ou des actionnaires ne doivent pas tenir la main des journalistes. La proposition de loi a eu relativement peu d’échos. Elle a été occultée par le débat législatif sur la déchéance de nationalité et la réforme du code du travail. Mais c’est un texte essentiel car il renforce la démocratie. D’une manière générale, il était nécessaire de légiférer. Le système médiatique bouge énormément. Mais les textes législatifs sont relativement anciens.

Le Blog Politique- Le dépôt de la proposition de loi fait suite à une polémique autour de Canal+ et de la déprogrammation d’un documentaire sur une banque par le propriétaire de la chaine, Vincent Bolloré. C’est une reforme anti-Bolloré ?

Martine Martinel. Non. J’insiste sur ce point. Ce n’est pas une loi « anti ». C’est une loi « pour » renforcer l’indépendance des médias privés. Vincent Bolloré c’est peut-être senti visé et même attaqué. Mais ce n’est pas le sujet. Par définition, une loi est un texte d’application générale. Elle va s’appliquer à toutes les chaines privées. Il s’agit de limiter le pouvoir abusif ou les excès des patrons de presse. Effectivement la loi, si elle était déjà en vigueur au moment des faits, aurait éviter l’autoritarisme de Vincent Bolloré et une forme de censure.

Le Blog PolitiqueLa proposition de loi a eu le soutien de l’ancienne ministre de la Culture, Fleur Pellerin. Le gouvernement a-t-il joué le jeu et appuyé les amendements déposés en commission ?

Martine Martinel. Oui. Le gouvernement a été derrière cette réforme même s’il a fallu la force de conviction du rapporteur du texte, Patrick Bloche (ndlr député de Paris et président de la commission des affaires culturelles). Je tiens à lui rendre hommage car il a été vraiment très actif.

Le Blog Politique-Concrètement comment la future loi va-t-elle renforcer l’indépendance des journalistes de l’audiovisuel privé ?

Martine Martinel. Cela passe par l’élaboration d’une charte déontologique. Une charte établie entre la direction et la rédaction. Evidemment, il faudra voir comment cela se passer concrètement. On jugera à l’usage et dans chaque média. Mais c’est une nouvelle garantie essentielle.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

21 Mar

Laurence Arribagé sollicite (par erreur) Marion Maréchal-Le Pen

La députée de Haute-Garonne, Laurence Arribagé, plaide pour la création d’une commission d’enquête parlementaire. Une commission qui enquêterait sur la radicalisation des sportifs amateurs. Pour parvenir à son but, la parlementaire a lancé une collecte de signatures auprès de ses collègues du Palais-Bourbon. Parmi les député(e)s sollicité(e)s s’est glissé(e) une personnalité nationale bien connue : Marion Maréchal-Le Pen. La leader du Front National n’a pas simplement reçu un mail. Elle a répondu et donné sa signature. Problème. L’envoi est, selon Laurence Arribagé, une erreur informatique.

Laurence Arribagé, députée de Haute-Garonne

Laurence Arribagé, députée de Haute-Garonne

La parlementaire LR de Haute-Garonne veut lutter contre les prières dans les vestiaires et la ségrégation « religieuse » envers les femmes autour et sur les terrains de sport. Dans sa quête d’une enquête parlementaire, Laurence Arribagé a envoyé une série de mails. Comme le précise, la députée : «  Après le dépôt de ma proposition de résolution visant la création d’une commission d’enquête parlementaire sur le phénomène de radicalisation dans le sport , j’ai sollicité mes collègues Républicains afin qu’ils puissent être cosignataires de ce texte ».

Visiblement, les fichiers de la députée LR contiennent un « cheval de Troie » aux couleurs du FN. La benjamine du Front National et de l’Assemblée, Marion Maréchal-Le Pen s’est retrouvée au milieu des envois. Laurence Arribagé reconnait ce fait qui a rapidement circulé sur Twitter :  » Une erreur informatique a entrainé l’envoi de ce mail à des députés qui n’étaient pas concernés ».

Marion Maréchal Le Pen-députée du Vaucluse

Marion Maréchal Le Pen-députée du Vaucluse

La fausse manœuvre  a rapidement tourné à la polémique politique. Sur Twitter, le Front National pointe le « pas de deux » de Laurence Arribagé : une sollicitation suivie d’une rétractation.

Capture d’écran 2016-03-21 à 18.10.23

Du côté de Laurence Arribagé, c’est clair et net. Il n’y a eu aucune sollicitation et une fois le malentendu dissipé le tir a été corrigé   : « Ne souhaitant pas que ce sujet (ndlr la commission d’enquête sur la « radicalisation » dans le sport), que je considère comme particulièrement important, soit instrumentalisé par le Front National, j’ai indiqué à Madame Maréchal Le Pen que je ne prendrai pas en compte sa cosignature. Je ne regrette absolument pas ma décision quand je vois comment, sur un sujet aussi grave et sensible, elle essaye de faire le buzz sur ses réseaux sociaux ». 

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Piégé par la grève des contrôleurs aériens, le ministre Baylet met 5 heures pour faire Toulouse-Paris

Quand on est ministre, il faut parfois savoir être patient. La petite mésaventure survenue à Jean-Michel Baylet ce lundi 21 mars le démontre.

Comme des dizaines d’autres passagers, Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du Territoire, de la ruralité et des collectivités devait décoller à bord du vol AF 6115 de l’aéroport de Toulouse-Blagnac à 9h30.

Jean-Michel Baylet au milieu des autres passagers (Photo : F. Ollier / France 3)

Jean-Michel Baylet au milieu des autres passagers (Photo : F. Ollier / France 3)

Mais c’était sans compter avec la grève des contrôleurs aériens qui dure depuis dimanche. Une heure trente après l’heure de décollage prévue, les passagers ont enfin embarqué. Une fois à bord de l’appareil, l’affaire n’était pas réglée pour autant. Pendant encore deux heures, le décollage a été reporté, de demi-heure en demi-heure.

Finalement, l’avion prévu à 9h30 a pu décoller à… 13h05. Atterissage à 13h55 à Paris-Orly.

Mais l’aventure n’était pas terminée. Cette fois, il a fallu attendre encore une heure pour permettre aux passagers de débarquer, en raison, selon le commandant de bord de « la désorganisation et la pagaille » qui régnait à Orly.

Au total, donc il aura fallu plus de 5 heures au ministre pour rejoindre Paris. Jean-Michel Baylet, fataliste, est resté calme. Il faut dire que comme les autres passagers, il ne pouvait pas faire grand chose pour changer la situation. Quant à Air France, la compagnie n’a été en mesure d’offrir à ces passagers (même illustre)… qu’un verre d’eau minérale !

Concours de circonstances ou pas ? On peut se demander si cet avion n’a pas été « visé » par les grévistes du fait de la présence d’un ministre parmi les passagers. Sinon, c’est vraiment pas de chance !

Fabrice Valéry (@fabvalery) avec François Ollier.

18 Mar

« Les mêmes accusations que contre Dreyfus » : le Crif répond à Jean-Christophe Sellin

Photos de deux des 7 victimes de Merah, lors d'une cérémonie à Toulouse (Photo : AFP)

Photos de deux des 7 victimes de Merah, lors d’une cérémonie à Toulouse (Photo : AFP)

Au lendemain de la prise de position du conseiller régional du parti de gauche Jean-Christophe Sellin, opposé à la participation du Crif à la cérémonie d’hommage aux victimes de Merah, prévue lundi 21 mars à la Halle aux Grains à Toulouse en présence du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve (lire à ce sujet notre article révélant cette information) le conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) de Toulouse et Midi-Pyrénées lui répond dans un communiqué (dont vous pouvez lire l’intégralité en bas de cet article).

Le porte-parole du Crif, Marc Fridman estime que Jean-Christophe Sellin « porte aujourd’hui contre le CRIF Midi Pyrénées les mêmes accusations que certains portaient contre Alfred Dreyfus il y a plus de cent ans : être un agent de l’étranger ». Il reproche à l’élu une prise de position qui « divise au moment où il faut être solidaires et unis ». 

« Monsieur Sellin veut nous entraîner sur un terrain où jamais nous ne le rejoindrons : celui dans lequel l’ignominie est utilisée, avec cynisme et calcul, comme une arme politique ». « M. Sellin n’est pour nous, conclut-il, ni un adversaire ni un ennemi, il est l’objet de notre plus souverain mépris ».

FV

L’intégralité du communiqué du Crif :

M. Sellin porte aujourd’hui contre le CRIF Midi Pyrénées les mêmes accusations que certains portaient contre Alfred Dreyfus il y a plus de cent ans : être un agent de l’étranger.

C’est avec consternation que nous avons découvert sa prise de position, parce qu’elle divise à un moment où il faut être solidaires et unis.

De tels propos choquent et blessent, alors que nous allons nous rassembler pour panser les plaies d’une ville, mais aussi de toute une nation, meurtries par le terrorisme lâche et aveugle. 

M. Sellin veut nous entraîner sur un terrain où jamais nous ne le rejoindrons : celui dans lequel l’ignominie est utilisée, avec cynisme et calcul, comme une arme politique.

Ce que nous dénonçons avec force, il en donne une expression concrète, prouvant combien nous avons raison d’alerter sur des dérives réelles et dangereuses que nous constatons et que nous condamnons.

Notre détermination sort renforcée par ses dérives et ses récidives.  

Quel bras souhaite-t’il ainsi armer ?

Que chacun juge, en conscience sur la seule lecture des propos qu’il revendique.

Je le dis avec force : M. Sellin n’est pour nous ni un adversaire ni un ennemi, il est l’objet de notre plus souverain mépris.

Marc Fridman

Porte-parole du CRIF Midi-Pyrénées

Représentant des parents d’élèves d’Ohr Thorah

17 Mar

Commémoration des attentats de Mohamed Merah : un élu du PG dénonce la participation du CRIF

Un hommage polémique. Le 21 mars prochain, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc organise une cérémonie en souvenir des victimes de Mohamed Merah. L’événement doit se dérouler entre les murs de la Halle aux Grains et il prendra la forme d’une soirée-débat. Le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) est associé à la commémoration.

Un élu du Parti de Gauche, Jean-Christophe Sellin, a écrit à Jean-Luc Moudenc pour annoncer qu’il boycottera la cérémonie. Le conseiller régional met en cause le partenariat de la mairie de Toulouse avec le CRIF et, plus généralement, la politique « pro-sioniste » de Jean-Luc Moudenc.

Jean-Christophe Sellin, conseiller régional du Parti de Gauche.

Jean-Christophe Sellin, conseiller régional du Parti de Gauche.

 » Le CRIF est systématiquement aligné sur l’ambassade d’Israel. Il représente 3 à 4% de la communauté juive. Je ne vois pas pourquoi le CRIF est associé à la cérémonie organisée par la mairie de Toulouse. Je trouve cela complètement déplacé et c’est contraire aux intérêts des juifs. Pourquoi associer leur image à une organisation (ndlr : le CRIF) qui défend un Etat, Israël, qui bombarde des civils et pratique le terrorisme d’Etat. C’est ce genre de chose qui alime l’antisémitisme ».

Jean-Christophe Sellin reprend le discours traditionnel de la gauche à la gauche : la dénonciation du sionisme et une défense de la cause palestinienne. Ces enjeux paraissent très loin des attentats de mars 2012 et des sept assassinats commis par Mohamed Merah : 3 militaires, 4 civils dont 3 enfants de l’école Ozar Hatorah. Mais, pour Jean-Christophe Sellin, c’est Jean-Luc Moudenc qui internationalise la cérémonie de la Halle aux Grains.

Dans la lettre ouverte que s’est procurée France 3 Midi-Pyrénées, l’élu du Parti de Gauche écrit : « La politique israëlienne représente pour beaucoup d’aspects, un terrorisme d’Etat, avec occupation, colonisation, violations du droit international…bombardement de civils à Gaza. Après ces bombardements vous n’avez pas juger bon de réviser le jumelage Toulouse-Tel Aviv. Par contre vous avez vitrifié l’accord de coopération avec Ramallah, capitale de l’autorité palestinienne. Monsieur Plus, vous présentez un voeu en conseil municipal ce 18 mars pour condamner la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanction vis-à-vis de la politique israélienne….Votre politique s’enfonce dans le déséquilibre. Vous avez pris la responsabilité d’internationaliser de manière unilatérale les enjeux de cette commémoration (ndlr des attentats de mars 2012) et de créer un dispositif qui mélange tout ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Deux sections PS de Toulouse réclament le retrait de la loi El Khomri

Photo d'illustration (Crédit : MaxPPP)

Photo d’illustration (Crédit : MaxPPP)

Le ton monte parmi les militants socialistes de Toulouse. Après l’adoption le 3 mars dernier par le Conseil fédéral du PS de Haute-Garonne d’une motion réclamant que le loi Travail soit « totalement repensée », deux sections socialistes de Toulouse sont allées plus loin cette semaine en adoptant un texte réclamant le retrait pur et simple du projet de loi travail mais aussi de la loi sur la déchéance de nationalité.

L’AG des deux sections a adopté le texte à l’unanimité moins une voix. Les militants qui portent cette contestation ont fait savoir que c’est le député et dirigeant national du PS Christophe Borgel, qui n’a « pas pris part au vote ». Mais en fait, il n’était pas présent à la réunion mardi soir !

Christophe Borgel. Député de la Haute-Garonne et secrétaire national aux élections au PS

Christophe Borgel. Député de la Haute-Garonne et secrétaire national aux élections au PS

Ces sections, se sont les 11 et 12, qui couvrent les secteurs des quartiers populaires de l’ouest de Toulouse (Mirail, Bagatelle, Reynerie, Papus, etc) mais aussi quelques quartiers résidentiels comme Saint-Simon ou Lardenne. Selon une source au PS Toulousain, ce texte « n’avait pas vocation à être communiqué à l’extérieur » et aurait été « adopté par une partie des militants, une vingtaine était présente sur une centaine d’encartés ».

Cette motion appelle notamment à « l’unité du parti socialiste aux côtés de tous les exclus, de la jeunesse et des salariés mobilisés », une façon de dire que ces militants socialistes sont, sur ces sujets, du côté de ceux qui manifestent et pas du gouvernement.

Jusqu’alors, il n’y avait à Toulouse que le mouvement des jeunes socialistes (MJS) qui avait appelé à manifester contre le texte. Là, pour la première fois, des militants du PS s’engagent carrément contre le texte et pas uniquement pour sa réécriture.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

14 Mar

Parti socialiste : Pierre Cohen démissionne de la présidence de la FNESR

INFO FRANCE 3 MIDI-PYRENEES – L’ancien maire de Toulouse présidait la Fédération Nationale des Elus Socialistes et Républicains depuis 2012. Face à François Rebsamen, poussé par l’Elysée, qui souhaite prendre sa place, cet Aubryiste a préféré démissionner dans une lettre adressée à Jean-Christophe Cambadélis, que nous nous sommes procurée.

Jean-Christophe Cambadélis et Pierre Cohen (Photo : MaxPPP)

Jean-Christophe Cambadélis et Pierre Cohen (Photo : MaxPPP)

La bataille entre les Aubryistes et les Hollandais pour la présidence de la FNESR n’aura pas lieu. Prévue ce lundi soir 14 mars lors du Bureau national, le bras de fer entre Pierre Cohen, actuel président et ancien maire de Toulouse, et François Rebsamen, ex-ministre du Travail et maire de Dijon, tourne court : dans une lettre qu’il a adressée au patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, Pierre Cohen annonce sa démission « avec tristesse » et démonte point par point les arguments du camp opposé.

L’intérêt de Rebsamen pour la FNESR

Tout à commencé à l’automne, quand François Rebsamen se cherchait un point de chute national, après sa démission du gouvernement pour reprendre la mairie de Dijon. Son dévolu est tombé sur la FNESR.

François Rebsamen (Photo : MaxPPP)

François Rebsamen (Photo : MaxPPP)

Cette instance du Parti Socialiste, qui fait partie de la « Maison des élus », est un outil de formation et un fournisseur de fiches explicatives sur les textes en préparation pour tous les élus locaux ou du PS. « Des fiches utiles, explique Pierre Cohen dans son courrier, et appréciées par l’immense majorité de nos élus qui, isolés dans leurs collectivités, dépourvus des cabinets et des équipes de collaborateurs qui sont l’apanage des grandes collectivités, ou qui, devenus minoritaires ont perdu ces moyens, n’ont parfois comme ressources pour se tenir informés des détails d’un projet, QUE ces notes produites par la Maison des élus ».

Les attaques du 7 mars

Lundi 7 mars, la présidence de la FNESR devait être évoquée au Bureau National du PS à Paris. Mais finalement, Jean-Christophe Cambadélis l’a retiré de l’ordre du jour. Pourtant, les « Hollandais » ont ce soir-là nourri le feu contre la présidence de Pierre Cohen, en son absence, retenu à Toulouse par un petit ennui de santé.

D’après mes informations, écrit Pierre Cohen à Jean-Christophe Cambadélis, des attaques à mon encontre et plus gravement contre la FNESR ont été portées, en mon absence, et après que tu aies indiqué que le point n’était plus à l’ordre du jour ».

Une à une, dans sa lettre de démission, Pierre Cohen démonte les attaques contre sa gestion de cette structure : non, la FNESR n’est pas « puissante » (elle compte 4 salariés dont un directeur), non la FNESR n’est pas responsable de la « cacophonie » qui règne depuis plusieurs années au PS mais a au contraire travaillé pour trouver des « compromis« , oui les instances n’ont pas été renouvelées mais c’est par la faute de certaines motions (dont la A, majoritaire) qui n’ont pas fourni les noms de leurs délégués ! Et ainsi de suite.

Des arguments toulousains

Il lui est également « reproché » de plus être maire de Toulouse (« Je peux comprendre cette remarque, sauf que voilà près de deux ans que les élections municipales ont eu lieu, et malgré ma défaite électorale à Toulouse j’ai été confirmé deux fois par toi-même [NDLR : Cambadélis]) et enfin, « un argument qui m’afflige dans notre parti » écrit-il dans sa lettre, « que Jean-Luc Moudenc étant devenu Président de France urbaine, on ne pouvait pas avoir comme représentant des socialistes un élu qui se trouvait dans son opposition« . En novembre dernier, le maire LR de Toulouse a pris la présidence de France Urbaine, la nouvelle association des métropoles et communauté d’agglomérations de France.

Un proche de Martine Aubry écarté

Pierre Cohen, qui avait été confirmé dans ses fonctions de président par Jean-Christophe Cambadélis notamment après le congrès du PS en 2015, a donc focalisé les attaques venues du camp des « Hollandais ». Lui qui est proche de Martine Aubry souhaitait garder la présidence de la FNSER, même si Martine Aubry et ses amis ont décidé de ne plus participer aux instances exécutives du PS.

C’est, pour lui, un nouvel épisode du feuilleton qui marque clairement l’opposition entre les supporters de François Hollande et les amis de Martine Aubry au sein de la motion majoritaire :

Personne n’est dupe d’une volonté d’une partie du courant A de marginaliser les amis de Martine Aubry » (extrait lettre de démission de Pierre Cohen).

Au bureau national de ce lundi 14 mars au soir, François Rebsamen prendra donc la présidence de la FNSER. Pierre Cohen, qui est toujours président du groupe socialiste d’opposition à la mairie de Toulouse, devrait rester membre de droit du bureau national du PS, au moins jusqu’au prochain congrès.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

RSS