14 Avr

Nom de la région : les élus de Toulouse Métropole choisissent « Languedoc »

(Crédit : MaxPPP)

(Crédit : MaxPPP)

Appelés à se prononcer, comme tous les élus de la région sur le futur nom que celle-ci doit porter, les conseillers communautaires de la principale métropole de Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées ont fait leur choix ce jeudi parmi les cinq noms proposés par le Conseil régional : pour eux, c’est… Languedoc qui convient le mieux. 

Dans le détail, les élus communautaires de Toulouse ont réparti leur vote de la manière suivante :

  • Languedoc : 34 %
  • Pyrénées-Méditerranée : 24 %
  • Languedoc-Pyrénées : 20 %
  • Occitanie : 17 %
  • Occitanie-Pays Catalan : 5 %

Le Conseil régional doit valider vendredi cette liste de 5 noms qui sera proposée au vote des habitants de la région du 9 mai au 10 juin.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

Le ministre Jean-Michel Baylet à l’origine d’un incident au Conseil Départemental 82

« L’argent rend fou et le vote d’un budget peut faire péter les plombs à un ministre ». C’est en tout cas ce que prétendent plusieurs conseillers départementaux du Tarn-et-Garonne. Les 12 et 13 avril dernier, le conseil départemental est en session budgétaire. Il s’agit de voter les enveloppes financières pour un département présidé pendant  30 ans par Jean-Michel Baylet. L’ex-président est dans l’hémicycle.

Il a trouvé un peu de temps dans son agenda de nouveau ministre de l’Aménagement du Territoire, de la Ruralité et des Collectivités Territoriales. Selon un élu, cette présence n’est pas heureuse : « Il aurait mieux fait de ne pas venir. Son comportement a été indigne d’un ministre« . Un incident avec le président de la commission des Finances du département a crée une polémique et un vrai malaise. Y compris dans les rangs du groupe Radical de Gauche de Jean-Michel Baylet.

Jean-Michel Baylet, ministre de l'Aménagement du Territoire et conseil départemental du Tarn-et-Garonne Photo : AFP @MAXPPP

Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du Territoire et conseil départemental du Tarn-et-Garonne Photo : AFP @MAXPPP

Maîtrise de la dette et des impôts, subventions aux communes. La session budgétaire du Conseil Départemental du Tarn-et-Garonne ressemble à toutes les sessions budgétaires de tous les conseils départementaux. Mais, à Montauban, la séquence prend une tournure très particulière. Un ministre participe à la séance et le ministre en question a occupé pendant des décennies le fauteuil de président du département. Désormais dans l’opposition, suite à une défaite encore fraîche (avril 2015), Jean-Michel Baylet a pris le soin de se déplacer. Ce qui, d’ailleurs, surprend ses collègues Tarn-et-Garonnais. Il  passe toute la matinée à plancher sur les dossiers budgétaires.

Le ministre prend même la parole et prononce un discours qui va déclencher une bronca. Selon un participant, les premiers propos de Jean-Michel Baylet sont intéressants et même pertinents. Le ministre évoque la situation des finances départementales. Mais, d’un seul coup, c’est le dérapage. Jean-Michel Baylet attaque frontalement le président de la commission des Finances, Gérard Hébrard. Le ministre le traite d’incompétent sur un ton méprisant. 

Cette attaque frontale et personnelle déclenche l’indignation de certains conseillers départementaux et la stupéfaction des propres amis de Jean-Michel Baylet. La présidente du groupe PS intervient. Dominique Sardeing-Rodriguez précise qu’elle réagit en son nom propre et dénonce le comportement de Jean-Michel Baylet. Les socialistes ne vont pas voter le budget présenté par Gérard Hébrard. Mais, s’agissant de la sortie de Jean-Michel Baylet, leur représentante prend ses distances et soutient le président de la commission Finance.

Des applaudissements venus de la droite salue le « recadrage » de l’élue socialiste. Jean-Michel Baylet réagit immédiatement : « on sait pourquoi ». Le sous-entendu est transparent. L’ancien président du département pointe une collusion entre le PS et la droite départementale. Une collusion (en forme de trahison) qui serait à l’origine de la perte d’un département entre les mains de la famille Baylet (mère et fils) depuis 1970.

La réaction spontanée de Jean-Michel Baylet face à la « réaction-indignation » de Dominique Sardeing-Rodriguez est révélatrice. Visiblement, dans l’esprit du ministre, la page n’est pas tournée et les comptes sont loin d’être soldés.

En tout cas, le dérapage (in)contrôlé du ministre a plongé la session budgétaire du conseil départemental dans un (vrai) malaise. Un malaise qui a perduré après le départ (vers 11 heures 30) de Jean-Michel Baylet et qui s’est même invité dans les discours de clôture. L’immense majorité des orateurs (toutes tendances confondues) ont tenu à manifester leur soutien au président de la commission des Finances.

Au final, le budget (350 272 371 euros) a été voté. 17 voix « pour » dont 1 PRG. En revanche, du côté de Jean-Michel Baylet, c’est plutôt un « solde négatif » qui ressort de cette intervention au conseil départemental.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Législatives – Haute Garonne : une première candidature sur la circonscription de Gérard Bapt

Une candidature à l’investiture. Jean-Paul Makengo est sur la ligne de départ pour les législatives de 2017. L’ancien  adjoint de Pierre Cohen au Capitole a « mûrement réfléchi« . Il brigue la 2ème circonscription de la Haute-Garonne. Les tickets d’entrée seront (uniquement) distribués en décembre prochain au terme d’une campagne interne au PS. Mais le désir vient de loin. Il remonte aux régionales de décembre 2015. En effet, comme le précise Jean-Paul Makengo, «  Je ne me suis pas présenté à la région car je suis fortement intéressé par la 2eme circonscription. J’ai eu deux mandats locaux, à la région et à la mairie, je voudrais bien un mandat national ». 

Jean-Paul Makengo - ancien maire adjoint (PS) de Toulouse

Jean-Paul Makengo – ancien maire adjoint (PS) de Toulouse

La 2eme circonscription de Haute-Garonne qui n’est pas vraiment comme les autres. Elle est  « détenue » par un député « historique » : Gérard Bapt. L’ancien maire de Saint-Jean est un des plus anciens députés de France. Son premier mandat remonte à…1978. Jean-Paul Makengo est le premier candidat à la candidature à se déclarer publiquement. Mais le long cv du sortant alimente l’envie d’organiser une sortie. Comme le précise un cadre du PS 31 :  » Ils seront 12 à se présenter en interne. L’envie de chasser Gérard Bapt comme Kader Arif sur la 5eme (ndlr circonscription) ».

Gérard Bapt est présenté par un de ses camarades socialistes comme « un député vraiment député, il bosse vraiment et c’est loin d’être le cas de tous les parlementaires« . L’actuel député de la 2eme circonscription est connu pour son investissement sur les dossiers médicaux. Plus récemment, il a défrayé l’actualité suite à un voyage polémique en Syrie. Gérard Bapt est incontestablement une figure de l’Assemblée Nationale. Mais, dans les rangs du PS 31, certains relèvent surtout la nécessité d’un renouvellement.

Des noms circulent. Celui de Bertrand Monthubert (conseiller régional) ou encore de Joël Carreiras (conseiller municipal à Toulouse). Jean-Paul Makengo cite également Jacques-Jacques Mirassou. Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, l’ancien sénateur de Haute-Garonne et actuel conseiller départemental ne dément pas. Il insiste juste sur le calendrier :  » on n’aurait pas tort de dire que mon canton est situé sur la 2eme circonscription et qu’il représente 50 000 électeurs. Mais il est prématuré de parler de ça. Je trouve même indécent les gens qui lèvent la main et disent « moi je, moi je ». Je dirai ce que j’ai à dire le moment venu’« .

Selon nos informations, les grandes manœuvres autour de la 2eme circonscription vont devoir intégrer un paramètre. Gérard Bapt semble bien décider à briguer sa propre succession.

La campagne interne s’annonce mouvementée.

Laurent Dubois (@laurentdub)

13 Avr

Polémique sur la campagne de communication pour la 3ème ligne de métro à Toulouse

Socialistes et Républicains s’étripent, par communiqués interposés, au sujet d’une campagne de communication pour promouvoir la troisième ligne de métro. « Campagne partisane à 100 000 euros » payée par l’argent public pour les uns, somme « fantaisiste » pour les autres.

tract

Décidément, deux ans après la bascule de gauche à droite de la ville de Toulouse et de la Métropole, les rapports se tendent entre la majorité de droite et l’opposition PS. 

Dernier épisode en date, la réaction du président du groupe PS à la métropole, le sénateur Claude Raynal, qui est aussi vice-président culture de la métropole, qui s’est insurgé dans un communiqué de la manière dont la droite met à profit une campagne de communication « à 100 000 euros » pour promouvoir le projet de 3ème ligne de métro et notamment sa desserte de Labège, qui fait polémique après l’abandon du prolongement de la Ligne B.

Avec cette campagne, communication politique et institutionnelle se confondent. (…) Le coût de cette campagne, qui dépasse largement les 100 000 euros est à la charge des deux collectivités. Notons par ailleurs que cette campagne qui s’appuie sur une charte graphique en rupture avec celle des deux collectivités, comporte de très nombreuses similitudes avec les tracts édités habituellement par « Les Républicains ».

Enfin, la confusion est totale lorsque, depuis ce jour, de nombreux élus Toulousains s’affichent en photo sur les réseaux sociaux aux côtés de « Citoyens » diffusant ces tracts, citoyens qui ont pour point commun d’être soit militants, soit cadres du parti « Les Républicains », ce qui nous amène à considérer qu’il s’agit bien d’une campagne purement partisane aux frais des institutions. (communiqué de Claude Raynal)

Réponse courroucée de Sacha Briand, président du groupe majoritaire à la Métropole et adjoint au maire chargé des finances, lui aussi dans un communiqué envoyé à la presse ce mercredi :

D’abord, le coût avancé, plus de « 100.000€ », est fantaisiste. En effet, l’impression du flyer a coûté 12.900 € TTC, sa distribution en boîte aux lettres 7.700 € TTC, soit 20.600€ TTC au total. Soit 5 fois moins que le chiffre fantaisiste avancé par l’opposition. Le tout financé dans le cadre de notre marché public en vigueur et du budget annuel alloué à la communication de la collectivité. Il ne s’agit en rien d’une opération exceptionnelle. (…)

Le PS voit dans l’utilisation d’une couleur bleue un tract politique et non pas une information institutionnelle. La lecture du document suffit à constater qu’il s’agit d’un texte d’information institutionnelle classique. Dans
bon nombre de ses documents, la Ville de Toulouse utilise la couleur rose. Curieusement, le PS n’y a pourtant
jamais vu une communication « électorale » ! Le PS prendrait-il les électeurs pour des benêts au point de
croire que la couleur d’un document suffit à les convaincre ? (communiqué de Sacha Briand).

Pour Sacha Briand, la campagne de distribution de ce tract a été faite par « des bénévoles ». Pour « un coût de 0 euro ». Plusieurs élus Les Républicains, dont la députée et patronne départementale du parti Laurence Arribagé ou d’autres responsables locaux du parti de Nicolas Sarkozy, ont posté ces derniers jours sur les réseaux sociaux des photos les montrant en train de distribuer ces fameux tracts édités par la ville et la métropole.

Ou encore, la secrétaire départementale des Républicains, Christine Gennaro-Saint, en compagnie de l’adjointe au maire chargée des affaires scolaires, Marion Lalanne de Laubadère.

Leur « bénévolat » ne fait aucun doute. Mais pour l’opposition, qui n’en démord pas, c’est la preuve d’un dangereux mélange des genres : un financement public d’une campagne de communication au profit d’un projet « partisan ». 

Fabrice Valéry (@fabvalery)

Amendement Onesta : la fin des « bonus » électoraux

Le Jackpot, c’est fini. Avant les Régionales 2015, les candidats pouvaient empocher de belles sommes. Un pactole dont ils bénéficiaient à titre personnel et qu’ils pouvaient dépenser pour partir en vacances ou acheter une voiture. Une faille dans la législation encadrant le financement des campagnes électorales permettait de « détourner », en toute légalité, de l’argent public.

Ce système, inconnu du grand public mais parfaitement connu des initiés, appartient au passé. Le législateur a rectifié une anomalie qui, entre 1995 et 2010, a coûté des centaines de milliers d’euros au contribuable. Un élu régional est à l’origine de cette évolution : Gérard Onesta. Explication.

Gérard Onesta.

Gérard Onesta.

Depuis la semaine dernière, la Commission Nationale des Comptes de Campagne et des Financements politiques (CNCCFP) notifie le remboursement des dépenses de campagne pour les régionales 2015. « Nouveau Monde » a reçu un courrier l’informant de la validation de son compte et d’un prochain virement pour un montant de 630 333 euros. Dans les prochains jours, ce sera le tour du Front National. Louis Aliot doit envoyer un RIB à la Préfecture.

Mais, à la différence de la cuvée 2010, les têtes de liste régionales ne vont pas profiter d’un cadeau de l’Etat. Pendant des années, le Trésor Public remboursait les taux d’intérêt bancaires de manière forfaitaire. Pour financer une campagne, le guichet d’une banque est un passage obligé. Les sommes empruntées sont importantes et les taux d’intérêt représentent des sommes non négligeables.

Problème. Pendant des années, l’Etat remboursait 12 mois de taux d’intérêt alors que ceux-ci ne couraient que pendant 6 ou 8 mois. Cette différence entre les sommes prélevées par les banques et les sommes remboursées aux candidats constituaient une enveloppe qui atteignait parfois 5 chiffres !

Applicable à toutes les élections depuis 1995 (date de la mise en place du financement des campagnes), ce système a profité à tous les candidats aux cantonales, législatives, sénatoriales et régionales.

Cet enrichissement personnel des candidats pouvait aller de quelques centaines d’euros pour une élection cantonale à plus de 10 000 euros pour un « grand » scrutin comme les régionales.

10 486 euros et 89 centimes, c’est d’ailleurs la somme que Gérard Onesta a refusée et qu’il a tenu à rembourser. En 2010, c’est un refus de la Préfecture.

Les services de l’Etat opposent une fin de non-recevoir. Motif : il n’existe aucune procédure de remboursement. L’affaire remonte au ministère de l’Intérieur. Même son de cloche.

«Cet argent vous appartient, vous pouvez en faire ce que voulez !». C’est le discours opposé à Gérard Onesta.

L’élu régional contacte alors la CNCFP. L’autorité de contrôle reconnaît que l’Etat perd ainsi des sommes considérables et fait un cadeau injustifiable aux candidats. Mais la loi est la Loi. Le diable est dans un détail : les textes prévoient un remboursement forfaitaire (calculée sur 12 mois) et non un remboursement au « réel » (le nombre de mois durant lesquels les taux bancaires s’appliquent réellement).

Gérard Onesta ne renonce pas et menace d’organiser une conférence de presse. Une conférence de presse au cours de laquelle la tête de liste EELV aux régionales prévoit d’étaler les 10 000 euros offert par l’Etat en petites coupures.

L’activisme finit par payer. Le Parlement rend service aux caisses de l’Etat. Le législateur adopte enfin le mécanisme du remboursement au «réel ». Quant à l’élu régional, il obtient enfin le droit de rembourser la somme trop perçue :

Ce n’est vraiment pas de chance pour les candidats aux régionales 2015. La campagne a été la plus chère de toutes les élections régionales. Pas beaucoup de grands meetings. Mais de méga-indemnités kilométriques à la taille d’une hyper-région et des frais d’imprimeries XXL pour éditer des millions de bulletins de vote et de profession de foi.

Face à cette montagne de dépenses, le bonus aurait pu être joli. C’était sans compter sur un sursaut de bon sens de la part du législateur.

Une campagne n’est pas faite pour enrichir personnellement les candidats.

Il a tout de même fallu attendre 15 ans et les régionales de 2010  pour corriger le tir.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Un élu de Haute-Garonne a-t-il tenu des propos sexistes ?

Le conseil départemental de Haute-Garonne

Le conseil départemental de Haute-Garonne

La session du Conseil départemental de la Haute-Garonne mardi 12 avril a été particulièrement mouvementée. Les travailleurs sociaux manifestaient bruyamment à l’extérieur contre le plan de protection de l’enfance (qui a d’ailleurs été adopté à l’unanimité). Les élus de droite ont quitté la salle reprochant au président Méric de ne pas permettre à la présidente du groupe de reprendre la parole pour répondre à un conseiller départemental PS sur le dossier sensible du métro à Labège. Enfin, les groupes PS et de droite se sont fendus chacun d’un communiqué sur ce même sujet, illustration de la guéguerre que le Conseil départemental (majoritairement de gauche) et la Ville de Toulouse (à droite) se livrent sur le dossier des transports.

Mais un autre événement est venu troubler les travaux des conseillers départementaux. Alors que la présidente du groupe de droite, Marion Lalanne de Laubadère s’exprime sur une délibération portant sur le « dialogue citoyen », le conseiller départemental socialiste et ex-sénateur Jean-Jacques Mirassou lâche :

Elle est mignonne ! »

Silence gêné dans les rangs de gauche. A droite, on est outré par ces propos jugés immédiatement sexistes. Marion Lalanne de Laubadère s’arrête et demande des explications au président du Conseil départemental. Elle finira finalement ses propos et c’est plus tard que son collègue Serban Iclazan va revenir sur l’incident et demander des excuses.

Pour mettre fin à l’épisode, le président du groupe socialiste, radical et progressiste (SRP), Sébastien Vincini, présente alors ses excuses publiques au nom du groupe à Marion Lalanne de Laubadère.

Un peu plus tard, un conseiller départemental PS confie son malaise face à ce type de remarques misogynes émanant de son propre camp. Surtout dans une assemblée composée à 50 % de femmes !

C’est une interprétation erronée de mes propos ! »

Joint au téléphone, l’élu socialiste indique qu’il s’agit « d’une interprétation erronée de mes propos ». Jean-Jacques Mirassou se souvient avoir dit « soyez mignonne !« , « des propos qui n’ont aucune connotation physique mais uniquement dans le sens de « soyez sage », car elle était en train d’avoir des mots très durs contre la politique de la majorité ». Il met au défi « quiconque de trouver, en 30 ans de vie politique, la moindre trace de propos machistes ou sexistes, bien au contraire, je me suis souvent engagé dans mes travaux, notamment de parlementaire, contre les violences conjugales, la lutte contre la prostitution ou les droits des femmes ». 

Un vieux briscard qui n’a pas vu que la société a évolué et que la politique aussi a changé »

Mais pour Marion Lalanne de Laubadère, « c’est pire qu’une grosse insulte ». Pour l’élue, « le ton méprisant vis-vis d’une femme de la part d’un vieux briscard qui n’a pas vu que la société a évolué et que la politique aussi a changé » a été reçue « comme une gifle ». Si elle ne doute pas de la sincérité des excuses de Sébastien Vincini, elle trouve choquant de ne pas avoir reçu d’excuses de la part du président Méric et de Jean-Jacques Mirassou lui-même.

Pour l’intéressé, « l’incident est clos ». « Madame de Laubadère, explique Jean-Jacques Mirassou, qui nous traite en commission d’assemblée-croupion ou nous reproche en session de faire de la politicaille, ne devrait pas en faire une affaire politique ! »

Fabrice Valéry (@fabvalery)

12 Avr

LGV Toulouse-Paris : Carole Delga ne veut pas de partenariat public-privé

C’est ce qu’a réaffirmé la présidente de la Région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées à François Hollande qui la recevait aujourd’hui.

Carole Delga, reçue ce jour par François Hollande à l'Elysée.

Carole Delga, reçue ce jour par François Hollande à l’Elysée.

Elle l’avait annoncé depuis quelques semaines déjà Carole Delga souhaitait rencontrer le Président de la République pour évoquer avec lui le financement de la LGV Bordeaux-Toulouse. Un financement loin d’être bouclé en atteste la sortie d’Alain Rousset ce lundi.

Bordeaux ne peut être un cul de sac

Alors qu’il dévoilait les nouveautés à venir pour le TGV Sud Europe Atlantique, Bordeaux à 2h de Paris à l’été 2017 notamment, le Président d’Aquitaine-Limousin Poitou-Charentes a mis les points sur les i. Il a exhorté à « ne pas s’arrêter en chemin car Bordeaux ne peut être un cul de sac ». Sous-entendu, il faut mener à bien les LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax.

Une maîtrise d’ouvrage publique

Voilà de quoi amener de l’eau au moulin de Carole Delga qui ne se facilite pas la tâche en excluant d’emblée tout partenariat public-privé. « J’ai défendu auprès du Président de la République une maîtrise d’ouvrage publique (…) Le Président m’a indiqué qu’une réunion sur le financement serait tenue prochainement avec toutes parties prenantes autour de la table ».

Une prise de position ferme mais qui ne fait pas avancer le bouclage financier du programme LGV Toulouse-Bordeaux, à l’heure où l’Etat a de plus en plus de mal à lancer ses grands chantiers.

Patrick Noviello

11 Avr

Trop petit, le buste de Dominique Baudis au Capitole sera remplacé

Ce jeudi 14 avril, la mairie de Toulouse va installer un nouveau buste de l’ancien maire Dominique Baudis dans la cour Henri IV du Capitole.

Le buste de Dominique Baudis installé en avril 2015 sera remplacé.

Le buste de Dominique Baudis installé en avril 2015 sera remplacé.

Pourquoi un « nouveau » buste, alors qu’il y a un an, un premier avait été inauguré en grandes pompes au même endroit ? Officiellement, le premier buste installé en 2015, un an après la mort de Dominique Baudis, sera transféré à l’intérieur du Capitole, dans le salon rouge où il sera installé sur une commode.

Ce buste en bronze avait surpris beaucoup de curieux lors de son dévoilement le 14  avril 2015 : sa couleur d’abord, sa taille surtout, si bien que quelques visiteurs du Capitole n’arrivaient pas à le trouver.

Jean-Luc Moudenc a annoncé lui-même sur les réseaux sociaux qu’un nouveau buste allait être installé le 14 avril dans la cour du Capitole.

Sans préciser les raisons de ce changement. D’après nos informations, c’est la taille de la sculpture qui posait problème. Dans cette cour, le buste, haut de quelques dizaines de centimètres, faisait vraiment minuscule. Avec la famille de Dominique Baudis, la mairie a donc choisi de couler un nouveau bronze, cette fois en taille réelle, et c’est celui-ci, tiré de la même oeuvre de la sculptrice Madeleine Tézenas de Montcel, qui sera installé jeudi 14 avril.

La « grandeur » d’un maire dans l’histoire d’une ville passe aussi (mais pas seulement, évidemment) par la « taille » de la représentation qu’on lui octroie à sa disparition.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

08 Avr

« Gros mensonges et petite ambition » : le PS toulousain à l’offensive contre Jean-Luc Moudenc

Deux ans après sa défaite aux élections municipales en mars 2014, le Parti socialiste de Toulouse a décidé de passer à l’offensive contre la politique de Jean-Luc Moudenc.

Jean-Luc Moudenc (Crédit : MaxPPP)

Jean-Luc Moudenc (Crédit : MaxPPP)

Les militants socialistes distribuent depuis ce vendredi matin un tract de 4 pages où ils étrillent les deux années de gestion de la droite au Capitole : « Gros mensonges et petites ambitions » (c’est son titre) dénonce les « impôts et tarifs en hausse, l’abandon du prolongement de la ligne B et les transports à l’arrêt, les projets urbains revus à la baisse et la culture en berne ».

Les socialistes reprochent à Jean-Luc Moudenc et à son équipe à la fois ses « mensonges« , son « inaction » et son « injustice« . Un tract distribué à… 100 000 exemplaires ! Une sorte de réponse au tract distribué il y a quelques semaines par la majorité municipale.

« Ce qui nous a chauffé à blanc, explique Alexandre Borderies, l’un des animateurs de la cellule « riposte » du PS toulousain, c’est l’abandon du prolongement du métro B à Labège. Après deux ans d’observation, il fallait que le PS de Toulouse, qui vient de se réorganiser avec une nouvelle équipe, et qui ne s’était pas encore mobilisé sur des questions locales, donne sa version de la politique de la droite aux Toulousains« .

Concernant la hausse des impôts, « elle a débuté en 2014, continue Alexandre Borderies, mais la promesse de ne pas augmenter les impôts restera trahie jusqu’à la fin du mandat ». Quant aux accusations « d’immobilisme », le militant PS prend l’exemple du projet de 3ème ligne de métro : « Jean-Luc Moudenc lance des idées, des mots, au mieux des études mais pour un projet de 20 ans. Il n’y aura pas de travaux avant la fin du mandat ». 

« Faux, répond Sacha Briand pour la majorité municipale. La 3ème ligne de métro avance plus vite qu’aucun autre dossier de transports auparavant. Entre la ville, la métropole et ses satellites, nous allons investir 4 milliards d’euros sur le mandat quand partout ailleurs en France les investissements des villes diminuent ». L’adjoint aux finances de Jean-Luc Moudenc reconnaît cependant que « l’opposition est dans son rôle : une posture de critique, elle ne fait que ça. Notre rôle c’est de piloter l’action pour l’avenir de Toulouse ».

Deux ans après les municipales et à un tiers du mandat de Jean-Luc Moudenc au Capitole, on sent que les rapports se tendent entre majorité et opposition. Le PS s’organise. La droite réplique. Le temps des élections est pourtant encore loin.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

07 Avr

Emmanuel Macron « En Marche ! » : qui pourrait le suivre dans notre région ?

Le ministre de l’Economie a choisi sa ville natale, Amiens, pour lancer son mouvement, En Marche !. Mais Emmanuel Macron a des « attaches » régionales. Comment son initiative est-elle perçue aux pieds des Pyrénées et aux bords de la Méditerranée ? A Toulouse et Montpellier, dans les fédérations PS de la Grande Région des militants sont-ils prêts à le suivre ? Emmanuel Macron parle d’une démarche « ni de droite, ni de gauche ». Quel accueil dans notre région auprès des élus sans étiquette ? Eléments de réponse.

Emmanuel Macron, ministre de l'Economie

Emmanuel Macron, ministre de l’Economie

La Picardie, Strasbourg, le Touquet et, évidemment, Paris. L’enfance, les études (dans la capitale alsacienne) à l’Ena, les week-ends en famille et la vie professionnelle d’Emmanuel Macron sont loin de Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon. Mais il existe tout de même des points de rencontre.

Un cousin conseiller régional

Le premier est familial. Peu de conseillers régionaux le savent. Un de leur collègue appartient à la famille d’Emmanuel Macron. Michel Boussaton est discret sur le sujet. Mais le ministre de l’Economie ne se contente pas de dévaler les pistes de ski dans les Pyrénées. Il lui arrive d’échanger des SMS avec ce proche de Carole Delga. En charge des dossiers médicaux à l’hôtel de Région, Michel Boussaton (ancien chirurgien connu et reconnu) sollicite parfois l’avis du ministre de l’Economie.

Dialogue avec Jean Glavany

Second point de rencontre entre Emmanuel Macron et Midi-Pyrénées : Jean Glavany et les législatives. Dans un livre publié en 2015 (« L’ambigu Monsieur Macron », Flammarion), le journaliste Marc Endeweld rapporte une rencontre entre l’ancien ministre de François Mitterrand, député des Hautes-Pyrénées, et l’actuel locataire de Bercy. Au menu : une éventuelle candidature d’Emmanuel Macron sur la circonscription de Jean Glavany. « Entre la poire et le fromage, (Emmanuel Macron) reconnait être intéressé par la circonscription » écrit Marc Endeweld.

« En marche », mais avec qui ?

Depuis le mercredi 6 avril, les relations entre Emmanuel Macron et Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon ont changé. « En Marche ! » est un mouvement dont le sigle (EM) reprend les initiales du nom d’Emmanuel Macron. Ce détail est révélateur. Comme ailleurs en France, le ministre de l’Economie va devoir rallier des soutiens dans notre région. Il ne peut pas compter sur un parti dont il n’est pas membre et dans lequel il ne dispose d’aucun courant : le parti socialiste. C’est son équation personnelle qui va servir d’étendard.

C’est visiblement un bon calcul. Du coté des instances départementales et régionales du PS, l’accueil est prudent. Pour ne pas dire réservé.

Dans le Tarn, le premier fédéral, Patrick Vieu estime qu' »En Marche ! » « peut séduire des militants. On peut imaginer que des militants vont être tentés d’aller voir. On ne le découragera pas. On ne va pas imposer d’exclusivité. On va aborder le sujet lors du prochain conseil fédéral ». Dans une des plus importantes fédérations de la Grande Région, c’est le même son de cloche. Ce n’est pas un enthousiasme débordant. Le patron de la Fédé 34 déclare :  » A ce jour, dans la fédération de l’Hérault, personne n’a fait son coming out pour se réclamer de Macron. Si telle ou telle de ses réformes a pu convaincre certains militants, son positionnement hors parti n’est pas fait pour séduire des militants qui au contraire témoignent leur attachement à un parti en y adhérant« .

Un soutien dans le Tarn-et-Garonne

Emmanuel Macron revendique un mouvement trans-partisan et utilise le vocable de « rassemblement citoyen ». C’est plutôt judicieux car ce sont des élus sans étiquette qui semblent le plus intéressé par sa démarche. Le maire (Divers Gauche) de Castelsarrasin, Jean-Philippe Bésiers « trouve la démarche intéressante. Cela mérite d’être approfondi et étudier ». Selon nos informations, l’élu tarn-et-garonnais pourrait prendre prochainement contact avec Emmanuel Macron.

Le cas Saurel à Montpellier

Un grand élu de la Grande Région semble avoir le (parfait) profil pour soutenir Emmanuel Macron : Philippe Saurel. Le maire de Montpellier (proche de Manuel Valls) se positionne, comme le ministre d’Economie, au delà des partis. Mais le premier magistrat de la 8ieme ville de France précise :  « J’ai rencontré Emmanuel Macron le mois dernier à sa demande. J’ai passé deux heures dans son bureau à Bercy. Nous avons évoqué les dossiers de la Métropole et il était intéressé sur la recette de ma victoire à Montpellier. Mais c’est tout « .

Un membre du cabinet de Philippe Saurel envisage de créer une association des amis d’Emmanuel Macron. Mais, comme le précise Philippe Saurel, « je lui ai demandé que ce soit à titre personnel ».

Emmanuel Macron a réussi son plan de communication en lançant un mouvement qui se retrouve à la Une de la presse nationale. La mise en orbite est médiatiquement réussie. Mais il va falloir maintenant que le ministre de l’Economie fasse décoller le second étage : une implantation régionale.

En Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, il va falloir du temps.

Laurent Dubois (@laurentdub)

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