07 Avr

Montauban : quand des proches de Brigitte Barèges et Valérie Rabault en viennent aux mains

Le centre universitaire de Montauban (Crédit : Google).

Le centre universitaire de Montauban (Crédit : Google).

Que s’est-il réellement passé ce jeudi 7 avril devant le centre universitaire de Montauban ? Selon nos informations, il y a eu échange de coups de poings et bousculade près du centre universitaire entre des jeunes militants socialistes et des jeunes Républicains, au moment où se tenaient les élections des représentants des étudiants.

Pif, paf, pouf ! Quelques bourre-pifs plus tard, les deux « parti(e)s » sont ensuite allés porter plainte, accusant l’autre d’agression.

Du côté du PS, on dénonce une attaque perpétrée contre le secrétaire départemental du Mouvement des jeunes socialistes 82, Paul Murat-Craïs, par un militant des Républicains, Pascal Ellul. S’il ne fait pas partie des « grandes figures politiques » du Tarn-et-Garonne, Pascal Ellul a tout de même une petite notoriété : président national des jeunes de la Droite populaire, il a été le candidat de la droite aux dernières élections départementales sur le canton de Valence d’Agen face à… Jean-Michel Baylet, qui l’a emporté dès le premier tour. On parlait alors de lui comme « envoyé spécial » de Brigitte Barèges sur les terres de Jean-Michel Baylet : il faut dire que le jeune homme occupe le poste de… chef de cabinet de la maire LR de Montauban. Le militant socialiste frappé a déposé plainte contre lui, pour « violences légères », selon nos informations.

Selon des témoins, à l’issue d’une vive discussion entre ces deux personnes, Pascal Ellul aurait « giflé » Paul Murat-Craïs et serait ensuite allé s’excuser.

Mais le mis en cause par les jeunes socialistes se défend, ayant de son côté également déposé plainte pour agression. Pascal Ellul, présent sur le campus au nom du syndicat étudiant de droite l’UNI dont il est l’ancien président national, estime avoir été agressé par le militant socialiste.

Selon lui, le leader du MJS « s’est alors mis à m’invectiver violemment sur la politique des transports de la Mairie tout en me traitant de «facho de Barèges» et également «Barèges c’est de la merde». Je lui ai alors demandé d’arrêter sa provocation, car nous étions là pour les élections étudiantes. Malgré mes demandes, les insultes ont continué à fuser et Paul Murat Craïs m’a alors repoussé violemment ».

L’incident pourrait en rester au niveau d’une ligne sur la main courante du commissariat de Montauban. sauf qu’il oppose un proche de la maire de Montauban Brigitte Barèges à un tout aussi proche de la députée PS Valérie Rabault, patronne du PS du département.

Les séances du conseil municipal de Montauban sont parfois agitées. Cette fois, la guéguerre que se mènent les deux élues est descendue, par militants interposés, dans la cour de récré (ou plutôt de l’université). Décidément, rien ne se passe jamais comme ailleurs à Montauban !

Fabrice Valéry (@fabvalery)

Ben Lefetey : de Sivens à #NuitDebout

De la forêt au pavé. Une des figures du combat de Sivens, Ben Lefetey rejoint « Nuit Debout « .

Ben Lefetey, ancien leader de la contestation anti-Barrage de Sivens. Photo AFP

Ben Lefetey, ancien leader de la contestation anti-Barrage de Sivens. Photo AFP

Entamé à Paris et désormais implanté à Toulouse, le mouvement réunit des militants, des retraités, des étudiants et des salariés. Place du Capitole à Toulouse ou sur Paris, place de la République, c’est une foule de débats autour de la loi El Khomri, le cumul des mandats ou la finance internationale. On est loin des tirs de grenade lacrymogène dans lequel a baigné Ben Lefetey pendant des semaines. L’ancien leader (tarnais) des anti-barrage de Sivens change de terrain de lutte et s’investit dans une autre forme de combat. Celui des idées. Les échauffourées avec les gendarmes mobiles laisse la place à des joutes oratoires. Ben Lefetey ne rompt pas avec les actions coups de poing. Jeudi 6 avril, il participe au blocage d’un sommet pétrolier à Pau. Mais il s’implique également dans les forums animés de « Nuit Debout ».

Pour Ben Lefetey, il existe un lien entre Sivens et son implication dans #NuitDebout : « la convergence de gens qui font la même analyse et dont les propositions convergent ». 

Militant EELV, Ben Lefetey revendique « un parcours de société civile« . Mais il n’oublie pas le jeu politique : « le résultat des élections régionales montrent le discrédit des partis politiques. « Nouveau Monde » (ndlr une association de partis allant d’EELV en passant par le PC, le Parti de Gauche et les Occitanistes) a été une expérience intéressante mais les résultats n’ont pas été à la hauteur. D’ailleurs, il ne faut surtout pas que les partis récupèrent le mouvement (ndlr : Nuit Debout) car cela ferait partir les gens qui sont attirés par cette expérience ».

Une expérience qui, d’ailleurs, pourrait débarquer dans le Tarn. Comme le précise Ben Lefetey, « je connais des gens intéressés et qui pourraient se mobiliser ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

06 Avr

Grande Région : un « comité du nom » sous influence et anti-régionaliste ?

La fumée blanche est sortie des tuyaux le lundi 4 avril. Le comité du nom, animé par l’ancien président de Midi-Pyrénées Martin Malvy, a rendu sa copie. Une proposition de 8 appellations a été transmise au Conseil Régional. Le 15 avril prochain, les élus régionaux valideront ou retoucheront la liste proposée. La sélection du Comité Malvy a-t-elle été libre et indépendante ? Le choix d’un nom peut se révéler sensible. Susceptibilités régionalistes et poids des lobbies planent. Les 30 personnalités du Comité ont-elles subi une influence ou (pire) reçu des consignes ? Réponse.

Turisme-de-Subirats (1)

Selon nos informations, Paris a demandé au préfet de Région, Pascal Mailhos, de faire remonter ses propres suggestions. C’est la procédure. En cas de défaillance régionale, c’est le « national » qui prend la main. Au-delà des aspects pratiques (une nouvelle région ne peut rester sans un nom), des considérations beaucoup moins avouables expliqueraient cette « nationalisation » du choix du nom. Selon une source proche de Carole Delga, le gouvernement veut éviter des noms avec des relents identitaires et régionalistes. Basques et Catalans, Corses et Bretons sont priés de ne pas confondre nouveau découpage régional et marche vers l’indépendance.

Cette ligne « jacobine » a-t-elle débordée en dehors du cadre de la préfecture de Région et de la place Beauvau ? La crainte d’alimenter l’indépendantisme catalan ou occitan a-t-elle influencé les choix du comité du nom ? Un membre du Comité est catégorique : « Tout le monde a proposé ce qu’il voulait. Au départ nous pensions seulement faire 6 propositions. Nous en avons formulé finalement 8. Mais pour chaque nom chacun a voté de manière très libre. J’ai lu des articles dans lesquels on disait que Manuel Valls a fait passer des consignes, c’est totalement faux ».

Dans les Pyrénées-Orientales, l’absence de la moindre référence au pays catalan suscite la grogne. S’agit-il d’un oubli volontaire ou le résultat de votes sans a priori ? Une personnalité ayant siégé au Comité récuse le moindre soupçon : « C’est simplement le résultat du vote et c’est tout « . Pas évident que cette profession de bonne foi calme l’aigreur et la rancœur du côté de Perpignan. En définitive, la seule « anicroche » confessée est purement formelle. « Je ne sais pourquoi la presse régionale prétend que nos propositions ont été classées par ordre de préférence. Nous avons bien convenu, au contraire, que l’ordre de la liste est purement alphabétique« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

Nom de la région : « Un premier pas positif » selon le Partit Occitan

Sur les 8 noms qui seront proposés à la validation des élus régionaux le 15 avril prochain, 6 évoquent le terme « Occitan ». Autant dire que le parti du même nom n’avait vraiment pas de quoi s’énerver.

C’est donc « un premier pas positif » selon Guilhem Latrubesse. Le Secrétaire Fédéral du Partit Occitan regrette toutefois « qu’aucune proposition ne reprenne l’identité catalane ». Solidarité entre les langues régionales quand tu nous tiens…

Se basant sur « une cohérence entre le territoire et le nom », le Partit Occitan ne manque pas d’arguments : « Imaginerait-on l’Andalousie se nommer Grand-Sud pour être plus vendeur à l’international ? Ou bien la Bavière, se transformer en Sud-Est d’Allemagne, la Ligurie en Alpes-Méditerranée ? »

L'affiche du Partit Occitan, plutôt bien sentie.

L’affiche du Partit Occitan, plutôt bien sentie.

 

Et de manière plus humoristique, mais se basant sur le cas nordiste, le Parti de produire une affiche scandant « Serèm pas Bas de France », comprenez « nous ne serons pas le « bas de France ». Mais les occitanistes sont loin de pousser un cri de victoire mettant en garde contre le risque de censure du Conseil d’Etat. Ce dernier a bien saisi le message de mise en garde du gouvernement  contre les noms à connotation trop régionaliste (un comble)  et identitaire notamment en Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées.

Les citoyens auront-ils vraiment le dernier mot en votant pour ce nom de région ? Réponse fin juin.

 

Patrick Noviello

 

Amendement Rabault sur la fiscalité : les « fraudeurs » sauvés par les frondeurs

Sale temps pour les fraudeurs. Suite à l’affaire « Panama Paper’s« , des noms sont mis sur la place publique et un premier ministre (islandais) est contraint de démissionner. Mais les amateurs de comptes offshore peuvent toujours compter sur le parlement français. Tambouille politicienne et paradis fiscaux font bon ménage. Cinq mois avant des révélations qui secouent la planète finance et le monde politique, les députés ont eu l’occasion de renforcer la lutte contre l’évasion fiscale. Mais une chamaillerie entre les Frondeurs du PS et le gouvernement socialiste ont eu raison d’un amendement qui resserrait l’étau. Dommage. Sans une guerre interne au PS, François Hollande pourrait brandir l’exemplarité de la France.

La députée PS du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault (Crédit : MaxPPP)

La députée PS du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault (Crédit : MaxPPP)

Lundi 4 avril 2016. François Hollande déclare : « Toutes les informations qui seront livrées donneront lieu à des enquêtes des services fiscaux et à des procédures judiciaires« . C’est vraiment pas de chance. Grâce au vote d’un amendement déposé par une de ses députées, l’Elysée pourrait disposer, depuis plusieurs mois, d’informations utiles au fisc et à la justice. En effet, le 4 décembre 2015, dans le cadre du projet de loi rectificatif au budget, la rapporteure (PS) du Budget, Valérie Rabault, députée PS du Tarn-et-Garonne, a déposé un texte qui s’attaque à l’évasion fiscale. Publication annuelle du chiffre d’affaires annuel des entreprises, du nombre de filiales, d’employés et du montant des impôts versés à l’Etat.

L’amendement Rabault apportait plus de transparence dans l’univers (souvent) opaque des comptes d’entreprise.

Un rapport parlementaire chiffre à 15 milliards d’euros par an le manque à gagner pour le fisc. Tous les ans, entre 40 et 60 milliards d’euros de bénéfices échappent à l’impôt. Sans même parler de l’aspect moral (une fraude organisée), l’évasion fiscale « plombe » les caisses d’un Etat français lourdement endetté. Dans ce contexte, l’amendement Rabault n’est pas simplement politiquement judicieux. Il est financièrement utile.

Mais c’est sans compter sur les tensions entre Frondeurs et gouvernement. En effet, l’amendement Rabault se retrouve pris en otage par les affaires domestiques du Parti socialiste. Comme le précise un des députés qui a participé au vote, le député du Tarn, Jacques Valax : « On nous a demandé de ne pas voter car l’amendement était défendu par les frondeurs mais on nous a promis un texte plus tard« .

Visiblement la consigne a été suivie. Sur les 56 députés présents lors de la séance de nuit de décembre 2015, 25 ont voté « contre » et 21 se sont prononcés positivement. Le sommeil a eu raison de l’immense majorité des 577 députés qui visiblement ont préféré leur oreiller aux bancs de l’Assemblée. Mais, parmi la maigre « troupe » restante, le gouvernement a remporté la partie. Les Frondeurs ont été battus à 4 voix près. L’auteure de l’amendement a même voté contre son propre amendement.

Cette volte-face surprenante est, selon un parlementaire socialiste, purement conjoncturelle : « Valérie Rabault a été légitimiste et n’a pas voulu entrer dans des règlements de compte entre le gouvernement et les frondeurs ».

Valérie Rabault défend une toute autre version des faits :  » Je n’ai jamais été favorable à cet amendement. C’est une spécificité de la loi des finances. Les amendements portent forcement le nom du rapporteur du budget. Le fait qu’il ne soit pas adopté ne remet absolument pas en cause la lutte contre l’évasion fiscale. Nous avons fait adopté deux mesures essentielles : les échanges d’informations entre les administrations fiscales des pays européens et nous avons institué une publication obligatoire du chiffre d’affaire et des résultats des entreprises dans tous les pays dans lesquelles elles sont implantées. C’est une vraie et profonde évolution ».

Cinq mois après l’épisode nocturne du « vrai-faux » amendement Rabault, en plein « Panama Paper’s« , l’abandon d’un dispositif anti-évasion fiscale laisse un goût amer à certains parlementaires socialistes. Ainsi Jacques Valax déclare  » Regret. Le gouvernement a manqué l’occasion d’afficher sa fermeté dans sa lutte contre la fraude fiscale. Pour retenir les députés de voter avec les frondeurs, on nous a promis un texte mais il n’est jamais arrivé. C’est une occasion manquée « .

Dans le contexte actuel, l’occasion manquée se transforme en malaise.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

05 Avr

Un « cher » voyage au Bolchoï : l’imposante délégation toulousaine à Moscou

L’orchestre national du Capitole de Toulouse est cette semaine en tournée dans la mythique salle du Bolchoï à Moscou. Un événement important pour l’orchestre et son chef Tugan Sokhiev mais aussi pour la ville de Toulouse (ou plus particulièrement la Métropole, l’orchestre étant désormais sous sa responsabilité). Un retentissement exceptionnel.

Tugan Sokhiev et Jean-Luc Moudenc dans la salle du Bolchoï (photo : page facebook de J-Luc Moudenc).

Tugan Sokhiev et Jean-Luc Moudenc dans la salle du Bolchoï (photo : page facebook de J-Luc Moudenc).

Si exceptionnel d’ailleurs que les musiciens, personnels administratifs et techniciens de l’ONCT (environ 110 personnes) sont accompagnés pour cet événement par une délégation « officielle » de 8 personnes emmenées par le président de Toulouse Métropole et maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc.

Un voyage payé par la Métropole

Une délégation où l’on trouve par exemple… le sénateur socialiste de Haute-Garonne et président du groupe PS d’opposition à la métropole Claude Raynal. Celui-ci accompagne le maire à Moscou au titre de ses fonctions de vice-président de la métropole chargé de la culture.

Francis Grass, adjoint au maire de Toulouse chargé de la culture et président de la commission culture de la Métropole fait aussi partie du voyage. Marie Déqué, conseillère municipale déléguée à la musique, participe aussi à la délégation officielle, bien que l’orchestre ne soit plus du ressort de la ville, comme nous le signalions plus haut.

Pour toutes ces personnes, y compris le maire-président de la Métropole, son cabinet nous indique que les frais de déplacement et d’hébergement sont « pris en charge (hébergement et déplacement) par la Métropole ». 

La délégation est hébergée au Moscow Mariott Royal Aurora Hôtel, avec les musiciens de l’ONCT (dont le voyage est pris en charge par le Bolchoï). Un hôtel dont les chambres coûtent environ 240 euros la nuit (le prix dépend du nombre de réservations et de la durée du séjour). La délégation s’est envolée de Toulouse dimanche 3 avril, via Munich, et rentre mercredi 6 au soir.

Le voyage d’un vice-président payé par So Toulouse

Enfin, Jean-Claude Dardelet, vice-président de la Métropole chargé des affaires européennes et du développement international, est également sur la liste des officiels qui font partie du voyage. Dans son cas, on nous indique que ses frais de déplacement sont pris en charge par So Toulouse : « Il fait le déplacement pour rencontrer des chefs d’entreprise et des diplomates et va traiter de questions relatives au développement économique » indique la Métropole.

Les deux chefs de cabinet (dont la femme du maire) présents à titres différents

Plus étonnant, la délégation compte aussi la présence des deux chefs de cabinet de Jean-Luc Moudenc, Michel-Paul Monredon pour la ville et… Blandine Moudenc pour la Métropole.

La fonction de chef de cabinet consiste à gérer, entre autres, l’agenda ou le courrier des élus. On voit mal en quoi la présence des deux chefs de cabinet dans un voyage officiel comme celui-ci peut être indispensable, mais ce n’est sans doute pas à nous d’en juger. Au moment où l’équipe de Jean-Luc Moudenc fait, depuis son accession au Capitole en mars 2014, la chasse aux coûts, un tel déplacement peut apparaître, à première vue, dispendieux.

D’autant que la prise en charge diffère pour l’un et l’autre : le voyage de Blandine Moudenc, chef de cabinet de la Métropole, compétente pour l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, est pris en charge par Toulouse Métropole. Celui de Michel-Paul Monredon, chef de cabinet de la ville, sur « ses deniers personnels ». 

Si ce dernier doit payer son voyage, cela signifie qu’il n’est pas à Moscou en raison de ses fonctions. « Exact« , nous répond-on, le chef de cabinet a donc déposé « trois jours de congés ».

Deniers publics et représentation

Il est tout à fait normal que des élus d’une grande ville de France représentent leurs institutions dans ce type d’événements prestigieux à l’étranger. La présence de Jean-Luc Moudenc sur place n’est pas contestable.

Il est aussi normal que la presse s’étonne de la « taille » de la délégation officielle et s’interroge sur le coût d’un tel déplacement, notamment en période de rigueur budgétaire municipale et métropolitaine. Cela n’a rien de malsain.

Politiquement, aux élus qui prônent des économies et votent les augmentations des impôts locaux, de justifier ensuite de l’intérêt d’une telle dépense pour accompagner l’orchestre du Capitole à Moscou.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

 

04 Avr

« Plan social » dans le staff parlementaire de Sylvia Pinel ?

Un remaniement peut en cacher un autre. Le 11 février dernier, François Hollande a remanié son équipe gouvernementale. Suite à cette valse des maroquins un autre chamboulement pourrait se produire dans le Tarn-et-Garonne. Un chamboulement discret et qui concerne l’équipe parlementaire de l’ancienne ministre du Logement, Sylvia Pinel.

Cet épisode illustre un aspect confidentiel de notre vie politique. Le retour des ex-ministres sur les bancs de l’Assemblée ou du Sénat se traduit (parfois) par des fins de contrat et des collaborateurs qui se retrouvent sans emploi.

Sylvia Pinel, députée du Tarn-et-Garonne, vice-présidente du Conseil Régional, présidente du Parti Radical de Gauche, ancienne ministre

Sylvia Pinel, députée du Tarn-et-Garonne, vice-présidente du Conseil Régional, présidente du Parti Radical de Gauche, ancienne ministre

C’est ce qui pourrait se produire dans le staff de Sylvia Pinel. Comme tous les parlementaires, l’ex-ministre dispose d’un budget mensuel de 9 504 euros pour salarier 3 collaborateurs. Avant d’entrer au gouvernement, Sylvia Pinel employait 3 salariés. Deux salariés dans sa circonscription à Castelsarrasin et un salarié à Paris.

Sylvia Pinel a demandé à son suppléant, Jacques Moignard de conserver ses collaborateurs. Le député (par intérim) du Tarn-et-Garonne a respecté cet accord. Pendant le bail de 4 ans (16 mai 2012-15 février 2016) de Sylvia Pinel au gouvernement, c’est la même équipe qui est restée en place. D’ailleurs, comme le précise, un vieux routier du Tarn-et-Garonne, «il n’y a quasiment pas eu de contact entre Pinel et Moignard pendant tout le passage de Sylvia Pinel au gouvernement. Pas un dossier qui circule ou une réunion de travail. En revanche, les assistants parlementaires ont continué à bosser pour la ministre».

Néanmoins, malgré cette proximité entre Sylvia Pinel et ses assistants parlementaires, les contrats de travail sont arrivés à échéance depuis le 31 mars et tous n’ont pas été renouvelés. Selon nos informations, l’assistant parisien a rejoint un autre employeur tout en restant dans la même «boutique» : le groupe parlementaire RDDP (Radical, Républicain, Démocrate et Progressiste) à l’Assemblée Nationale. Une assistante basée à Castelsarrasin est sans aucune nouvelle de sa «patronne» et se retrouve, de fait, sans emploi.

Contactée par France 3 Midi-Pyrénées, cette dernière se refuse à faire le moindre commentaire. Elle se contente de ne pas exclure pas un coup de fil (providentiel) de Sylvia Pinel : «tout est possible». La réserve de ce «salarié» contraste d’ailleurs avec le vent de réprobation qui secoue une partie de la gauche Tarn-et-Garonnaise. Un élu déclare : «Sylvia peut très bien se séparer de sa collaboratrice mais elle doit le dire et le faire proprement. Ce n’est pas une méthode. C’est bien joli de parler des valeurs humanistes. Mais encore faut-il les appliquer et ne pas faire des leçons aux autres ».

Les péripéties autour du staff parlementaires de Sylvia Pinel sont banales. C’est loin d’être la face la plus obscure des «patrons-députés» ou des «employeurs-sénateurs». Violation du code du Travail. Emplois fictifs. Recrutement familiaux. Détournement d’argent public. L’emploi d’assistants parlementaires (recrutés librement par les représentants de la Nation et payés par les Assemblées) tombe parfois dans la rubrique «faits divers».

Le cas de Sylvia Pinel rappelle « simplement » qu’il existe dans la Tarn-et-Garonne comme ailleurs en France une poignée de salariés (3043 en 2013) qui exercent un drôle de métier. Un métier qui fait rimer flexibilité avec insécurité. Un métier dans lequel les patrons ne sont ni de droite ni de gauche.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

31 Mar

Grande Région : les élus midi-pyrénéens déstabilisés par la délocalisation montpellieraine

Seconde réunion des commissions sectorielles. Mais c’est une première pour les conseillers régionaux de Midi-Pyrénées. La précédente session s’est déroulée à Toulouse. En revanche, pendant deux jours (jeudi 31 mars et vendredi 1er avril), c’est Montpellier qui accueille les 20 commissions du nouveau Conseil Régional. Les Midi-Pyrénéens vivent difficilement cette délocalisation. Impression d’une désorganisation « organisée ». Sentiment que le déplacement n’est pas amorti. Des centaines de kilomètres pour une heure de réunion et une poignée de dossiers. Des commissions éparpillées sur deux jours et des élus condamnés au nomadisme.

Evidemment, ce jugement (émanant des rangs de la majorité comme de l’opposition) est relatif. Il n’est jamais évident de bousculer les habitudes des élus. Avec le temps et après une période de rodage, les grincements de dents vont (peut-être) s’estomper. En attendant, les Midi-Pyrénéens grognent.

Education, transport, subventions à une cantine ou aide à des étudiants. Pendant 48 heures, les conseillers régionaux planchent et tranchent. Sur le fond, c’est parfaitement classique. C’est la fonction normale des commissions sectorielles. En revanche, sur la forme, c’est totalement nouveau pour la majorité des 158 élus régionaux. Les conseillers régionaux de Midi-Pyrénées ont découvert leur cadre de travail. Surprise. Les réunions ne se tiennent pas à l’Hôtel de Région.

Après le tronçon Toulouse-Montpellier, ils ont dû se lancer sur la D66 ou prendre la sortie 29 de l’A9 (Montpellier-Est, Millenaire, Carnon, La Grande Motte). Au bout de la route : l’espace Capdeville. Le bâtiment a été construit par une société d’économie mixte, Languedoc Roussillon Aménagement.

Espace Capdeville Montpellier

Espace Capdeville Montpellier

On connaissait la location de salles pour la tenue des Assemblées Plénière : le Parc des Expositions ou le Corum. Il existe également, pour la réunion des commissions sectorielles, un immeuble en forme arrondi et avec une façade centrale en verre. Des élus midi-pyrénéens se sont étonnés de cette formule. Ils sont habitués à ce que les commissions sectorielles se déroulent au sein de l’hôtel de Région. Mais ils ont été « rassurés » par leurs collègues languedociens. Lors des précédents mandats (avant la Fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon), les commissions étaient éparpillés entre plusieurs sites.

Ce (formidable) progrès n’efface pas un « détail ». Entre l’Hôtel de Région (201 avenue de la Pompignane) et l’espace Capdeville (407 rue Samuel Morse), le compteur affiche 3 kilomètres. Ce n’est pas la distance « terre-lune ». Mais c’est suffisamment loin pour remettre les conseillers régionaux au volant. Comme le précise, un conseiller régional : « Une de nos collègues a eu besoin de récupérer des documents qui se trouvent au groupe, elle du reprendre sa voiture ».

Evidemment, ces péripéties restent anecdotiques. Mais elles sont en même temps révélatrice d’une évidence. Une Fusion ne va pas sans certaines frictions ou incompréhensions. Cela s’appelle le choc des cultures.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

30 Mar

Dominique Reynié : de l’Hôtel de Région à l’Assemblée Nationale ?

L’hypothèse circule. Elle est même remontée jusqu’au siège national des Républicains. Dominique Reynié serait intéressé par une circonscription en Haute-Garonne. Le président du groupe d’opposition à l’Hôtel de Région viserait la « 10ème ». Une circonscription actuellement détenue par l’ancien ministre socialiste, Kader Arif. Du coté de la fédération LR31, comme le précise un de ses responsables, « on n’a jamais entendu parler de cela« . Dans le staff de Dominique Reynié à la Région, c’est un cri du coeur : « Il s’agit d’une grosse intox« .

En revanche, pas de démenti s’agissant du principal intéressé.

Dominique Reynié, président du groupe d'opposition au conseil régional

Dominique Reynié, président du groupe d’opposition au conseil régional

Dominique Reynié candidat aux législatives. L’idée n’est pas nouvelle. La perspective d’une candidature a circulé pendant les régionales. L’Aveyron et la 7ème circonscription de l’Hérault ont même été avancés. En revanche, c’est la première fois que la Haute-Garonne est évoquée.

La « 10ème » est plus qu’étonnante. Elle n’est pas crédible. La 10ème circonscription (avec la « 1ère ») est promise au partenaire UDI de « Les Républicains« . Alain Chatillon veille au grain. Il est très improbable que le sénateur-maire (centriste) de Revel cède une place à une personnalité LR. En toute hypothèse, même sur une circonscription « Républicaine », l’arrivée de Dominique Reynié secouerait l’échiquier départemental. Sa candidature conduirait à un jeu de « chaises musicales ». La répartition entre hommes et femmes serait notamment chamboulée. Il n’est pas du tout évident que la fédération haute-garonnaise voit cela d’un bon oeil. Sans parler des candidats déjà en piste.

Un point est avéré. Pour Dominique Reynié, en Haute-Garonne ou ailleurs, il existe une vraie fenêtre de tir. Le politologue est bien placé pour le savoir. La possibilité d’une Alternance et d’une victoire de la droite aux prochaines présidentielles est d’actualité. Même les socialistes intègrent cette possibilité. Dans une récente interview, la présidente PS de la commission des affaires sociales, la toulousaine Catherine Lemorton, évoque sans détour une défaite programmée.

C’est le moment où jamais pour surfer sur une « vague bleue » (annoncée) et décrocher un siège de député. Au delà du contexte politique, les législatives de 2017 sont également, pour Dominique Reynié, une  « opportunité biographique ». Le médiatique conseiller régional a 56 ans. L’âge n’est pas simplement une affaire d’artères. Mais, pour le tour d’après (les législatives 2022), Dominique Reynié aura passé la barre des 60 bougies.

Evidemment, il reste une autre possibilité. Dominique Reynié peut parfaitement se contenter de son mandat régional. L’élu de Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées n’a jamais exprimé publiquement son souhait de devenir député. Néanmoins, interrogé par France 3 Midi-Pyrénées, le conseiller régional ne coupe pas court à une hypothèse persistante et insistante :

On me dit intéressé par la mairie de : Montpellier, Toulouse et Rodez ! Je deviens le général Boulanger de ses candidatures multiples ! C’est à la suite de Boulanger que l’obligation fut faite de choisir une seule circonscription pour les législatives ! »

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

Haute-Garonne-Présidentielles 2017 : les Primaires de la droite et du centre, c’est parti

Les Primaires de la droite et du centre pour la présidentielle de 2017 sont prévues les 20 et 27 novembre. Les préparatifs avancent. Hier au soir, mardi 29 mars, un bureau politique national LR s’est penché sur le dossier et a notamment décidé que les candidats ne pourront pas s’appuyer  sur le parrainage des parlementaires de gauche. Ce qui, d’ailleurs, a déclenché la colère de Nathalie Kosciusko-Morizet.

En Haute-Garonne, la fédération des Républicains va organiser, en avril prochain, deux réunions dédiées aux Primaires. Le patron national des opérations, le député des Hauts-de-Seine, Thierry Solère va rencontrer les cadres et les militants le 18 avril à 19 heures 30. Cette rencontre se déroulera salle Osète. Comme le précise les instances de la Fédération LR31, « cette réunion publique sera précédée le 15 avril de la première réunion de la commission départementale d’organisation de la Primaire présidée par Laurence Arribagé (ndlr : présidente de la Fédération départementale) à laquelle elle a souhaité convier le Bureau politique des Républicains 31 et les représentant(e) des candidat(e)s déclaré(e)s« .

Thierry Solère, député des Hauts-de-Seine, responsable de Primaires

Thierry Solère, député des Hauts-de-Seine, responsable de Primaires

S’agissant justement des candidats, les agendas s’organisent également. François Fillon viendra à Toulouse le 12 mai. Selon nos informations, ce déplacement passera par une rencontre avec des élus et un meeting. Quelques semaines après, ce sera au tour de Bruno Le Maire. Le représentant haut-garonnais de l’ancien ministre de l’agriculture, Damien Laborde, annonce une visite avant la fin juin. Le programme de cette journée toulousaine reste à définir. Mais ce tour d’horizon pourrait passer par les (incontournables) chaînes de montage d’Airbus.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

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