14 Mar

Parti socialiste : Pierre Cohen démissionne de la présidence de la FNESR

INFO FRANCE 3 MIDI-PYRENEES – L’ancien maire de Toulouse présidait la Fédération Nationale des Elus Socialistes et Républicains depuis 2012. Face à François Rebsamen, poussé par l’Elysée, qui souhaite prendre sa place, cet Aubryiste a préféré démissionner dans une lettre adressée à Jean-Christophe Cambadélis, que nous nous sommes procurée.

Jean-Christophe Cambadélis et Pierre Cohen (Photo : MaxPPP)

Jean-Christophe Cambadélis et Pierre Cohen (Photo : MaxPPP)

La bataille entre les Aubryistes et les Hollandais pour la présidence de la FNESR n’aura pas lieu. Prévue ce lundi soir 14 mars lors du Bureau national, le bras de fer entre Pierre Cohen, actuel président et ancien maire de Toulouse, et François Rebsamen, ex-ministre du Travail et maire de Dijon, tourne court : dans une lettre qu’il a adressée au patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, Pierre Cohen annonce sa démission « avec tristesse » et démonte point par point les arguments du camp opposé.

L’intérêt de Rebsamen pour la FNESR

Tout à commencé à l’automne, quand François Rebsamen se cherchait un point de chute national, après sa démission du gouvernement pour reprendre la mairie de Dijon. Son dévolu est tombé sur la FNESR.

François Rebsamen (Photo : MaxPPP)

François Rebsamen (Photo : MaxPPP)

Cette instance du Parti Socialiste, qui fait partie de la « Maison des élus », est un outil de formation et un fournisseur de fiches explicatives sur les textes en préparation pour tous les élus locaux ou du PS. « Des fiches utiles, explique Pierre Cohen dans son courrier, et appréciées par l’immense majorité de nos élus qui, isolés dans leurs collectivités, dépourvus des cabinets et des équipes de collaborateurs qui sont l’apanage des grandes collectivités, ou qui, devenus minoritaires ont perdu ces moyens, n’ont parfois comme ressources pour se tenir informés des détails d’un projet, QUE ces notes produites par la Maison des élus ».

Les attaques du 7 mars

Lundi 7 mars, la présidence de la FNESR devait être évoquée au Bureau National du PS à Paris. Mais finalement, Jean-Christophe Cambadélis l’a retiré de l’ordre du jour. Pourtant, les « Hollandais » ont ce soir-là nourri le feu contre la présidence de Pierre Cohen, en son absence, retenu à Toulouse par un petit ennui de santé.

D’après mes informations, écrit Pierre Cohen à Jean-Christophe Cambadélis, des attaques à mon encontre et plus gravement contre la FNESR ont été portées, en mon absence, et après que tu aies indiqué que le point n’était plus à l’ordre du jour ».

Une à une, dans sa lettre de démission, Pierre Cohen démonte les attaques contre sa gestion de cette structure : non, la FNESR n’est pas « puissante » (elle compte 4 salariés dont un directeur), non la FNESR n’est pas responsable de la « cacophonie » qui règne depuis plusieurs années au PS mais a au contraire travaillé pour trouver des « compromis« , oui les instances n’ont pas été renouvelées mais c’est par la faute de certaines motions (dont la A, majoritaire) qui n’ont pas fourni les noms de leurs délégués ! Et ainsi de suite.

Des arguments toulousains

Il lui est également « reproché » de plus être maire de Toulouse (« Je peux comprendre cette remarque, sauf que voilà près de deux ans que les élections municipales ont eu lieu, et malgré ma défaite électorale à Toulouse j’ai été confirmé deux fois par toi-même [NDLR : Cambadélis]) et enfin, « un argument qui m’afflige dans notre parti » écrit-il dans sa lettre, « que Jean-Luc Moudenc étant devenu Président de France urbaine, on ne pouvait pas avoir comme représentant des socialistes un élu qui se trouvait dans son opposition« . En novembre dernier, le maire LR de Toulouse a pris la présidence de France Urbaine, la nouvelle association des métropoles et communauté d’agglomérations de France.

Un proche de Martine Aubry écarté

Pierre Cohen, qui avait été confirmé dans ses fonctions de président par Jean-Christophe Cambadélis notamment après le congrès du PS en 2015, a donc focalisé les attaques venues du camp des « Hollandais ». Lui qui est proche de Martine Aubry souhaitait garder la présidence de la FNSER, même si Martine Aubry et ses amis ont décidé de ne plus participer aux instances exécutives du PS.

C’est, pour lui, un nouvel épisode du feuilleton qui marque clairement l’opposition entre les supporters de François Hollande et les amis de Martine Aubry au sein de la motion majoritaire :

Personne n’est dupe d’une volonté d’une partie du courant A de marginaliser les amis de Martine Aubry » (extrait lettre de démission de Pierre Cohen).

Au bureau national de ce lundi 14 mars au soir, François Rebsamen prendra donc la présidence de la FNSER. Pierre Cohen, qui est toujours président du groupe socialiste d’opposition à la mairie de Toulouse, devrait rester membre de droit du bureau national du PS, au moins jusqu’au prochain congrès.

Fabrice Valéry (@fabvalery)