14 Avr

Comprendre l’Europe (2) : Entretien avec Virginie Rozière, tête de liste PS-PRG dans le sud-ouest.

Virginie Rozière.

Virginie Rozière.

Journée marathon ce lundi pour Virginie Rozière et son équipe. Elle organise une conférence de presse itinérante qui partira de Montpellier pour s’achever à Bordeaux en passant par Toulouse. L’occasion de faire mieux connaissance avec elle et son projet européen.

Par Patrick Noviello

Pourquoi êtes-vous candidate ?

Virginie Rozière : Je suis candidate parce que je suis convaincue que nous méritons une autre Europe : une Europe sociale, démocratique et humaniste. Vous savez, alors que je travaillais au Parlement européen, j’ai un jour entendu un député ultralibéral attaquer la notion même de service public. Un député UMP présidait la séance. Savez-vous ce qu’il a répondu ? Rien. Je ne me reconnais pas dans cette Europe conservatrice. Aujourd’hui, je m’engage pour faire bouger l’Europe. Pour que l’on arrête cette course vers l’ultralibéralisme et l’austérité.

 À quoi doit servir l’Europe et son parlement selon vous ?

V.R : L’Europe doit permettre à ses citoyens de s’épanouir dans un espace de stabilité et de prospérité. Le parlement est la seule institution de l’Union directement élue par les citoyens. Il incarne l’intérêt général européen. Il lui revient d’harmoniser par le haut les législations sociales des Etats membres, de défendre un modèle égalitaire et solidaire contre le dumping social, la concurrence entre les travailleurs des différents pays.L’Europe sociale permettra de réunir les peuples de notre continent autour d’une solidarité et d’un modèle de protection collective partagé.

 S’il y avait un dossier prioritaire à traiter par le Parlement quel serait-il et comment le mener à bien ?

V.R : L’instauration d’un SMIC européen. Sans hésitation ! Je vous le dis, ma priorité est la construction d’une Europe sociale. Les Etats membres sont prêts à le faire. Même l’Allemagne a évolué : un salaire minimum va être introduit dès 2015. L’étape d’après sera la création d’un véritable budget européen, qui permettra la redistribution de prestations sociales européennes. Mais cela ne pourra pas se faire sans une Europe politique.

 Existe-t-il selon vous une identité européenne ?

V.R : Savez-vous quel est le premier texte commun signé en Europe ? Ce n’est pas un traité économique. Pas plus qu’un accord de libre échange. C’est la Convention européenne des droits de l’homme. Démocratie, liberté, dignité, égalité. C’est cette déclaration de valeurs qui a fondé ce qui allait devenir l’Europe. Elle a une histoire commune, une culture commune. C’est un lieu de brassage, d’échanges commerciaux, mais aussi intellectuels et culturels.

 Et un sentiment d’appartenance à l’Europe ?

V.R : Tout citoyen sait qu’il fait partie de l’Europe. La question est plutôt de savoir si en faire partie le satisfait Soyons clairs. L’Europe a beaucoup apporté : pour l’industrie française, avec Airbus par exemple ; pour la formation de nos étudiants avec le programme Erasmus. Ou encore pour la sécurité, en favorisant la coopération des Etats en matière de police et de justice. Mais cette dynamique s’est enrayée depuis trop longtemps, et la reconnaissance envers l’Europe s’effrite. Hors de ses frontières pourtant, l’Europe continue de faire rêver. Les manifestations pro-européennes en Ukraine par exemple, montrent bien que l’UE est toujours synonyme de démocratie, de stabilité et de prospérité. L’Europe fait rêver à l’extérieur et déçoit ses citoyens. C’est ce paradoxe qu’il faut combattre. J’aime cette phrase de Jacques Delors : « l’Europe, c’est comme la bicyclette : si elle n’avance pas, elle tombe ».

 Que faire pour que le parlement soit mieux connu des citoyens ?

V.R : La première solution, très simple est de demander aux députés européens d’expliquer leur action. Leur responsabilité est double : ils doivent d’abord porter la voix et les attentes des citoyens dans l’hémicycle. Mais ils doivent aussi revenir dans leur circonscription pour rendre compte de l’activité des parlementaires.Il y a trop peu de circulation d’information, trop peu de retour des politiques une fois élus vers leurs concitoyens! C’est pour cela que je me suis engagée à revenir très régulièrement dans le Sud-ouest, faire des comptes-rendus de mon mandat. Il faut ensuite que les politiques nationaux cessent d’accabler l’Union européenne pour se dédouaner de leur responsabilité, et n’oublient pas d’en présenter les avancées. Par exemple, le Parlement européen a voté la semaine dernière la suppression des frais d’itinérance mobile au sein de l’UE. L’Europe va devenir un véritable « continent connecté ». Je ne me souviens pas avoir entendu beaucoup de politiques en parler …

 Qu’auriez-vous à dire aux citoyens pour les convaincre d’aller voter le 25 mai ?

V.R : C’est le moment de choisir. Est-ce que vous souhaitez continuer à subir une Europe de l’austérité, une Europe des marchés ? Ou est-ce que vous voulez une Europe sociale, qui protège ses citoyens et travailleurs ? Vous pourrez choisir votre Europe pour la première fois ! Vous choisirez le président de la Commission européenne, qui en fixe les orientations. En votant pour les listes PS et PRG le 25 mai, vous choisirez Martin Schulz pour qui « l’austérité en Europe est une erreur ».

11 Avr

JM Lattes : « Dominique Baudis était un roc »

Doublement «Baudisien ». Jean-Michel Lattes est le nouveau 1er adjoint de Jean-Luc Moudenc. Ce portefeuille couronne une proximité avec un maire de Toulouse qui a fait  toute sa carrière politique sous l’ère Baudis. Mais Jean-Michel Lattes, c’est aussi un compagnon de route. Il a vécu deux mandats aux côtés de l’homme qui a siégé au Capitole pendant 18 ans. Il répond à deux  questions. Ses deux réponses affinent le portrait de Dominique Baudis. 

-Quelle image conservez vous de Dominique Baudis ?

 -Jean-Michel Lattes. Dominique Baudis a toujours eu l’image d’un gendre idéal. Pour les toulousains, c’était un homme gentil. Mais, en fait, dans le bon sens du terme, c’était un type très dur. Un vrai roc. En 1998, élu au Capitole et président du service social de la mairie, je découvre l’affaire des détournements de fonds au service social de la ville de Toulouse. Je me demande comment il va réagir. Va-t-il couvrir ? En fait j’ai vu un Baudis  à la Kalachnikov. Il était fou furieux que l’on ait volé l’argent des toulousains. Il a réveillé le procureur de la République en pleine nuit.

-Vous avez été un élu de Dominique Baudis. Quel genre de patron était il ?

-Jean-Michel Lattes. Encore une fois c’était un roc. En 1994, j’ai du affronter une grève dure à la Semvat (Société d’Economie Mixte des Voyageurs de l’Agglomération Toulousaine, actuelle Tisséo). Il m’a couvert à 100%. Pour un élu, c’était parfait. Je pouvais compter sur lui. Et au quotidien, c’était un maire disponible et à l’écoute. Quand on l’appelait, il répondait de suite.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

 

 

08 Avr

Gérard Onesta : « Il y aura d’autres Pierre Cohen enterrés » [exclusif]

La défaite de Pierre Cohen. Le retour de Philippe Martin dans le giron midi-pyrénéen. Gérard Onesta revient sur la séquence des municipales. L’amateur de guitare pointe les fausses notes. Le vice-président de la Région fait entendre sa partition sur la répartition des cartes entre « Europe-Ecologie » et le PS. Municipales à Toulouse. Les relations entre le PS et les écolos. Et un mot sur la succession de Martin Malvy. Gérard Onesta ne joue pas du pipeau. Il parle sans sourdine. Cela va écorcher quelques oreilles.

Gérard Onesta. Photo AFP Pascal Pavani

Gérard Onesta. Photo AFP Pascal Pavani

 

 

– Pierre Cohen a perdu le Capitole. Quelle analyse faites vous de cette défaite ?

– Gérard Onesta. Cette défaite ne remonte pas à dimanche dernier ni au dimanche d’avant. Elle a commencé au lendemain même de l’élection de Pierre Cohen (en 2008). Le lundi suivant son élection, les urnes étaient encore tièdes, il a remis en cause l’accord qu’il avait passé avec nous (Europe-Ecologie) en disant que la vice-présidence à la Communauté Urbaine, ce n’était plus possible.  Dans la tête de l’électorat écologiste, ça s’est traduit par une petite musique : «Vous vous faites berner,  on ne vous respecte pas». Il faut se mettre à la place de l’électeur écolo de base. Pendant six ans, il se dit que le PS local ne nous entend  pas. Pourquoi voter pour des gens qui ne sont pas en capacité de se faire respecter ? Les socialistes ont réduit la crédibilité d’Europe Ecologie. Il ne faut pas s’étonner que les réserves de voix soient plus faibles et les reports plus chiches qu’espérés. A Toulouse, nous ne sommes pas à la maille nationale. Nous sommes 5 points sous le niveau d’Europe Ecologie au niveau national. Ce n’est pas la faute d’Antoine Maurice. Il a fait une bonne campagne, chiffrée, sérieuse, jeune. Cette décote est liée à l’attitude du PS. En voulant réduire les écologistes, le PS c’est réduit lui même. Le PS va-t-il faire cette analyse ? Ils sont capables de rester dans le déni et de dire que les écolos n’ont pas été gentils. Ils auraient du nous rejoindre au premier tour. On l’aurait fait, on perdait complètement notre électorat.

– Jean-Luc Moudenc, suite à son élection au Capitole, va démissionner de son mandat de député. Une législative partielle va se dérouler dans les prochaines semainesSouhaitez-vous que le PS réserve l’ancienne circonscription de Jean-Luc Moudenc (la 3ème de Haute Garonne)  à « Europe Ecologie » comme en 2012 ?

– Le PS nous a réservé la 3ème circonscription de Haute Garonne en 2012, une circonscription taillée par la droite pour la droite. On l’a accepté. Mais ensuite mettre en scène une dissidence (celle d’Alain Fillola) et la soutenir de manière aussi éhontée…Pour moi il y a une dette morale du PS sur cette circonscription. C’est aussi une question d’intelligence politique Est ce que les socialistes ont tiré les conséquences de ce qui s’est passé aux municipales ? On va le savoir très vite au travers de cette législative partielle. Si le PS est toujours dans «on est les meilleurs, on gagne tout seul», il y aura d’autres Pierre Cohen et Alain Fillola enterrés. Si, sur cette circonscription très difficile, les socialistes sont encore dans «on va recaser les sortants qui viennent d’être battus» et on va empêcher une offre plurielle à gauche, alors on en prend pour un moment dans la région. 

A LIRE AUSSI SUR FRANCE 3 MIDI-PYRENEES : « Pierre Cohen présidera le groupe d’opposition à la mairie de Toulouse et Claude Raynal à l’agglo » (info France 3)

– Autre conséquence des municipales : le remaniement gouvernemental. Philippe Martin n’est plus ministre. Il retrouve le chemin du Gers.  Pour un Vert, c’est une  bonne ou une mauvaise nouvelle ?

– Gérard Onesta. Une grande part d’indifférence. La capacité d’action d’un ministre est surdéterminée par les décisions du Président de la République. Que l’on mettre un écolo pur jus ou un socialo bon teint, quand la vanne est fermée elle est fermée. Ce sont dans les étages supérieurs de Philippe Martin ou de Ségolène Royale que cela se joue.

– Et sur le retour de Philippe Martin, une réaction ?

– Gérard Onesta : Le marigot local dans le cadre de l’éventuelle succession Malvy vient de se garnir un petit peu plus. Il y avait déjà entre 5 et 12 candidatures possibles pour succéder au président Malvy, Philippe Martin en fait partie.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

 

21 Mar

Municipales Montauban H-48 : coups de hache entre B. Barèges et R.Garrigues

H-48. Fin de la campagne. Place aux isoloirs. Les tracts, c’est terminé. Le trac, c’est pour dimanche soir. Pendant des semaines, les candidats ont arpenté les marchés. Dans deux jours, ils vont être pendu au téléphone. Toute la soirée, ils vont attendre les résultats. De Droite ou de Gauche, du Centre ou sans étiquette, les concurrents sont suspendus au verdict des urnes. A Montauban, la campagne s’est faite à la « sulfateuse ». Une rafale de plaintes et une procédure judiciaire visant Brigitte Barèges ont transformé les « municipales » en champ de tir. Avant le cessez-le feu (provisoire) du 1er tour, Midi Pyrénées Politiques a proposé aux deux principaux « pistoleros » (Brigitte Barèges et Roland Guarrigues) de dégainer une dernière fois. A la veille du 1er tour, ça sent vraiment la poudre.

Quel est votre meilleur allié dans cette élection ?

Brigitte Barèges. Mon bilan. Je me sens forte des promesses tenues. Notamment par rapport au social et au fait que j’ai développé la démocratie de proximité.

Votre pire adversaire ?

Brigitte Barèges. Je pourrai dire l’abstention. Mais je ne crois pas que se sera dans mon camp. Il y a 3 mois j’aurai dit le Front National. Mais vu le candidat (Thierry Viallon) et le fait que le FN stagne au niveau national, je ne dirai plus que le FN est mon pire adversaire. S’il faut en citer un, je dirai donc la Dépêche du Midi.

Le point fort de votre bilan ?

Brigitte Barèges. Je suis très fière de mon action en faveur du personnel communal. Quand je suis arrivé à la mairie il y avait beaucoup de précarité notamment chez les agents des écoles. J’ai titularisé de nombreux agents et améliorer les conditions de travail. Il n’y avait même pas de douches dans les ateliers municipaux. J’ai même mis fin à la promotion canapé. Le personnel féminin avait de mauvais souvenirs. Je ne citerai personne.

Le point faible de votre bilan ?

Brigitte Barèges. Si je suis réélu, je souhaite renforcer la transversalité dans le fonctionnement de la mairie. C’est un point à améliorer. D’ailleurs j’ai déjà réfléchi à un nouvel organigramme des élus et du personnel. Je souhaite développer une vision panoramique des dossiers. Ainsi en matière d’urbanisme, il ne s’agit pas simplement de construire mais de fournir de vrais équipements. Construire des quartiers sans école n’a pas de sens.

 

D’après vous, quels sont vos atouts dans cette élection ?

Roland Garrigues. Je suis un homme de rassemblement, ce qui est démontré par l’union du PS et du PRG auquel ce sont joints des hommes et des femmes de progrès, qui veulent se mettre au service de la cité.
Je suis un homme d’apaisement, qui veut en finir avec les clivages et le sectarisme dont souffre notre chère ville.
Je suis un homme d’expérience, fils de paysans, chef d’entreprise, engagé dans le combat culturel, la solidarité et l’économie pour le développement de ma chère commune.
Un de mes atouts est l’amour que j’ai pour Montauban, ma ville de naissance, que je n’ai jamais quittée, et j’ai un projet pour Montauban.
Mais surtout, je pense que le principal atout vient des Montalbanaises et des Montalbanais eux-mêmes, qui le disent leur approbation dans les sondages, et qu’avec mes colistiers nous avons vérifier au cours de cette campagne.

D’après vous, quels sont vos handicaps dans cette campagne ?

Roland Garrigues. Les handicaps sont les mensonges de Madame Barèges.
Madame Barèges ment tout le temps. Je rappelle que nous avons le même âge, contrairement à ce qu’elle dit et tout à l’avenant. Le principal handicap réside dans les basses manœuvres de la maire sortante. Ses sites internet ignobles, les journaux à sa gloriole distribués gratuitement sur les marchés au mépris de la loi. Il y a eu des diffamations, des coups de téléphone, des tracts anonymes, non seulement je ne sais pas faire mais je ne veux pas faire. Ce qui me parait plus grave au delà de la chape de plomb imposée aux associations et de l’utilisation des services municipaux à des fins de propagande électorale, c’est que le chef de bureau des élections de la commune de Montauban soit une dirigeante départementale de l’UMP. Et c’est pour moi un handicap.

Quels sont, de votre point de vue, les moments forts de la campagne qui s’achève ?

Roland Garrigues. Il y en a eu plusieurs !
Je ne commenterais pas les affaires judiciaires sur les soupçons de détournement de fond. Cependant, les propos de Madame Barèges sur la tache et l’épisode de la « crevette brésilienne » ne manquent pas de piquant.
La contre-inauguration du rond point des Tontons Flingueurs non plus !
Je retiens tout simplement comme meilleur moment de campagne le meeting du 20 mars à Sapiac dans une
salle bondée avec des orateurs en grande forme, un public survolté, et des colistières et colistiers fantastiquement motivés. Cette belle soirée dans l’unité, l’union et l’enthousiasme résument la campagne et laissent espérer de bonnes choses.

 

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

19 Mar

Premier tour : à vous la parole !

Nous aurons tout fait pour vous y intéresser. Nous aurons essayé de vous donner quelques éléments de langages, de compréhension et d’analyse. Maintenant à vous de jouer…

Pourtant difficile de croire que ces élections passionnent les foules. Le tout dans un contexte suffocant et pas seulement à cause des particules fines mais aussi avec des « affaires » tant nationales que locales qui donnent encore, dans une atmosphère de suspicion, une bien piètre image de la classe politique.

Le premier tour n’est pas encore là que le spectre de l’abstention plane déjà sur ce scrutin. Alors quels responsables ? Est-il aujourd’hui possible d’intéresser le citoyen à la vie publique simplement en lui distribuant des tracts sur les marchés ? Qui se rend réellement aux réunions publiques hormis les habituels militants ?

Nous, médias, avons-nous également quelque chose à nous reprocher ? Faut-il sortir des traditionnels débats télévisés par exemple ? Entre foire d’empoigne et interminables catalogues d’exposés de projets, la frontière est parfois difficile à trouver. Cette année, nous avons inauguré des échanges interactifs en vidéo entre candidats et internautes. Nouvelle forme de démocratie directe ? Sans doute.

Une campagne sans coup de gueule, et donc sans vague, n’est pas forcément sans intérêt mais celle-ci a été particulièrement calme. Les gens que je croise et avec qui j’en parle m’avouent qu’ils n’ont pas jeté le moindre coup d’œil aux programmes des candidats en lice sur leur commune, programmes qui d’ailleurs, ce scrutin plus que tout autre, ne sont sortis que récemment.

Une ville ne bascule pas aussi facilement qu’une assemblée nationale disent certains. Est-on sur le chemin du statut quo ? L’échiquier politique va-t-il connaître des bouleversements ? Ou le fait qu’il faudra par-dessus-tout commenter dimanche soir sera-t-il comme depuis les Municipales 1977 une irrépressible montée de l’abstention ?

A vous de jouer.

 

Patrick Noviello

L’air de la campagne (épisode 11)

Avalanche de sondages

 

Ca se bouscule concernant les sondages sur la ville de Toulouse avant le premier tour. Le dernier TNS/Sofres/Sopra pour RTL et le Nouvel Observateur donne un 53-47 entre Cohen et Moudenc au second tour. Un écart conséquent qu’il faut quand même nuancer notamment par rapport à notre sondage France3 Midi-Pyrénées qui lui donnait plutôt un 51-49 au second tour. Pour ce qui est de dimanche prochain, les évaluations sont stables sur le premier tour (voir sondages sur midi-pyrénées@france3.fr)

Quoi qu’il en soit toutes les voix compteront pour emporter le Capitole, à droite comme à gauche. Le premier tour va donc être scruter avec attention.

 

Nuages d’avant scrutin

 

Les dernières prises de conscience et de mesure sur la pollution aux particules fines s’insinuent dans la campagne.

Les candidats en profitent pour faire des propositions parfois nouvelles ou remettre en avant leurs mesures les plus écolos. Il faut dire que c’est stratégique. Quoi de mieux pour rendre la campagne plus « grand public » que de se raccrocher à des faits d’actualité. Il faut à tout prix intéresser le citoyen à ce scrutin. Parce que ces nuages de pollution ne parviennent pas à masquer un autre fléau: celui de l’abstention.

 

Echarpes rendues

 

Alors que certains veulent à tout prix sauver leur siège de maire, d’autres en Aveyron, démissionnent symboliquement à quelques jours du scrutin…Une action d’éclat pour dénoncer l’affaiblissement financier de leur communauté de communes.

Ces 7 maires du pays baraquevillois dénoncent le départ de trois communes de leur collectivité dont Baraqueville. Trois municipalités qui sont allées rejoindre le Grand Rodez.

Une action et un problème symboliques pour deux raisons :

– la première c’est que dimanche vous allez aussi élire vos conseillers communautaires.

– la deuxième c’est qu’à l’heure où le gouvernement veut réduire le nombre de commune et les regrouper, on voit bien que ce n’est pas toujours simple de les répartir entre elles.

 

Le bal des ténors

 

Les réunions publiques et meetings se multiplient dans la dernière ligne droite.

On commence par Jean-Luc Mélenchon qui vient soutenir Jean-Christophe Sellin pour le Parti de Gauche à Toulouse ce mercredi à 19h30 salle Jean Mermoz.

Voici une des dernières déclarations de M.Mélenchon lors d’un meeting de soutien à un candidat parisien. « Quand on convoque 46 millions de français le même jour, la Municipale est une élection politique ». Politiser et nationaliser le propos, Mélenchon en a tout intérêt, ici comme ailleurs. Le leader du Parti de gauche a réalisé son meilleur score de la présidentielle à Toulouse avec 16%.

Le sud ouest une terre providentielle pour lui qui pourrait à nouveau y être candidat aux prochaines européennes.

A noter également que la réalisatrice engagée Coline Serreau viendra cesoir soutenir Elisabeth Bellaubre autre candidate de gauche à Toulouse.

Ce sera à 19h30 salle San Subra.

Et Cécile Duflot, elle, sera demain aux côtés d’Antoine Maurice dans la ville rose.

 

Urnes accessibles ?

 

On a ici parlé plusieurs fois des personnes en situation de handicap dans ce scrutin.

Mécontentes du report de la loi accessibilité, déçues du peu de réponses des candidats à leur demande d’engagement….

Aujourd’hui c’est un appel qui leur est lancé…qui plus est par un ancien maire de Toulouse.

Dominique Baudis, désormais défenseur des droits lance donc un appel à ces personnes.

Que toutes celles qui rencontrent des difficultés dimanche pour accéder aux urnes lui écrivent par mail !

Manque de signalisation, difficulté à entrer dans les salles de réunion ou dans l’isoloir…

Toutes les remarques sont à envoyer à cette adresse mail :

www.defenseurdesdroits.fr/

 

Dernière minute

 

En Midi-Pyrénées les bureaux de vote fermeront à 18h sauf dans 15 communes de Haute-Garonne :

Balma, Blagnac, Castanet-Tolosan, Colomiers, Cugnaux, Fonsorbes, Muret, Plaisance-du-Touch, Ramonville-saint-Agne, Saint-Gaudens, Saint-Jean, Saint-Orens de Gameville, Toulouse, Tournefeuille, L’Union

Celles-ci fermeront leurs bureaux à 20h.

Pour ceux qui ne peuvent pas se rendre aux urnes, une procuration peut théoriquement être établie jusqu’à la veille du scrutin.Mais vu les délais postaux, si vous comptiez vous y prendre maintenant c’est plus que limite. Si vous avez un doute sur l’adresse de votre bureau de vote, passez un coup de fil à votre mairie. Sur votre carte ne figure que le numéro du bureau, pas son adresse.

 

 

 

05 Mar

Jean-Pierre Bel : un adieu et du panache

 

Qui l’aurait cru ? Surtout venant d’un politique que rien n’obligeait, à notre connaissance, à abandonner ses fonctions et tous les privilèges qui vont avec (nous parlerons des devoirs plus loin) ? Jean-Pierre Bel a annoncé ce jour au Monde qu’il ne sera pas candidat pour un nouveau mandat au Sénat, assemblée qu’il préside. Une décision a priori mûrement réfléchie puisque l’élu de l’Ariège explique : « dès les premiers jours qui ont suivi mon élection à la présidence, j’en ai informé François Hollande ».

Jean-Pierre Bel, un personnage politique plus que jamais hors norme. Je le revois encore, un jour où nous l’avions invité dans « La Voix est libre », débarquer en jean et polo, et demander où il pouvait se changer. Sans détour, je lui avais demandé en plaisantant s’il venait de Paris ainsi vêtu ou s’il se préparait déjà à son week-end en Ariège. Il m’avait répondu, sans en faire trop non plus, qu’il arrivait d’Empalot. Dans ce quartier qui l’a vu grandir, il était allé à la rencontre des jeunes, à la fois pour leur prouver qu’un « politique » reste accessible et que quelqu’un qui a grandi dans le même quartier qu’eux peut, un jour, devenir président du Sénat.

Jean-Pierre Bel MaxPPP

Jean-Pierre Bel MaxPPP

 

 

Aujourd’hui, il nous prouve qu’un haut personnage d’Etat peut aussi tirer sa révérence, sans apparemment y être obligé. « Je suis convaincu que pour redonner confiance dans la parole politique on ne peut pas s’en tenir à proclamer des principes, il faut être capable de se les appliquer (…) Rien ne m’oblige, et pour répondre par avance à certains commentaires orientés ou ignorants, en particulier pas la crainte des échéances à venir ».

Et le président du Sénat d’annoncer qu’il est sûr que ce dernier restera à gauche en septembre. « Ni déçu, ni blasé », il lance un appel à « tous ceux qui veulent donner du sens à leur citoyenneté à servir la République, à s’engager dans la vie politique ». Un appel à du sang neuf alors que lui-même laisse sa place à un âge où beaucoup d’élus sont loin de raccrocher.

 

Patrick Noviello

Nous sommes un blog d’information, pas de propagande !

Par Fabrice Valéry, rédacteur en chef adjoint chargé des éditions numériques de France 3 Midi-Pyrénées.

Nous n’avons pas pour habitude d’intervenir sur nos différents blogs pour justifier le travail de nos équipes de journalistes et d’experts. Mais certaines situations méritent un éclairage et des explications à nos lecteurs.

La semaine dernière, sous la plume de Laurent Dubois, nous révélions ici-même qu’une colistière de Jacques Valax, candidat PS à la mairie d’Albi, jetait l’éponge : lettre de démission à l’appui notre confrère était le premier à « sortir » cette information. Notre rôle ici est d’analyser la situation politique en Midi-Pyrénées mais aussi de révéler des informations. Une mission de service public à laquelle nous sommes très attachés.

Avant même la publication de cet article la semaine dernière, notre confrère a été victime de lettres que nous qualifierons « de menaces » signées, avec beaucoup de courage, sous pseudonymes. Nous condamnons ces méthodes et renouvelons notre soutien entier à Laurent Dubois.

Mais dans une campagne municipale, on voit de tout ! Désormais, c’est dans l’autre camp (peut-on en douter ?) que l’on s’est saisi de l’affaire : l’article que nous avons publié ici a été imprimé, photocopié recto-verso et distribué à grande échelle dans les boîtes aux lettres albigeoises. Voici une reproduction de ce « tract » anonyme :

Ce qui interpelle ici ce n’est pas que des informations publiées par la presse soient reprises telles quelles par des candidats pour discréditer leurs adversaires. En période de campagne électorale, c’est de bonne guerre ! En revanche, c’est la méthode employée qui là aussi nous fait réagir : ce tract multi-photocopié est diffusé sans aucune mention de ses auteurs : les seules qui apparaissent sont le logo de France 3 et les portraits et noms de nos blogueurs. A-t-on besoin de le préciser ? France 3 n’est pas à l’origine de la diffusion de ce tract dans les boîtes aux lettres albigeoises ! Ce tract est donc tout aussi anonyme que les lettres de l’autre camp : nous condamnons, tout aussi fermement, ces méthodes qui pourraient faire croire aux électeurs albigeois que ce blog est un outil de propagande.
Ceux qui nous lisent régulièrement savent que nous sommes un blog et un site d’informations. Que les infos qui y sont publiées sont étayées, vérifiées et documentées. Les autres, de droite, de gauche, du centre ou d’ailleurs, doivent avoir, à Albi particulièrement, quelques difficultés avec la liberté de la presse pour les uns, une conception propagandiste du journalisme pour les autres et dans les deux cas une très courageuse accointance avec l’anonymat !
Que la campagne municipale à Albi soit un peu « tendue », c’est un fait !
Que ce blog, et plus largement les journalistes de France 3 Midi-Pyrénées, continuent de faire leur travail en toute liberté, c’est aussi un fait : incontestable !
Qu’on se le dise !
FV

L’air de la campagne (Episode 10)

Meetings en série

La campagne s’accélère et avec elles les meetings de soutiens…

Si l’UMP et surtout le PS évitent de faire appel aux figures nationales, ce n’est pas le cas d’autres partis. Exemple avec un revenant qui vient supporter Serge Laroze le candidat FN à Toulouse. Jean-Marie Le Pen sera donc le 15 mars salle Jean Mermoz.

A Toulouse toujours mais à gauche cette fois-ci, ce sera au tour de Nathalie Artaud de venir soutenir Sandra Torremocha pour lutte ouvrière.

Ce sera le 19, salle du Sénéchal.

Et puis lundi soir c’est Olivier Besancenot qui est venu encourager encore à Toulouse Ahmed Chouki.

 

Règle imposée

La campagne c’est des meetings mais aussi de l’expression dans les médias.

Et là pour nous, télé, comme pour nos confrères de la radio, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel veille. Si pour la Présidentielle le CSA préconisait l’égalité de temps de parole entre tous les candidats, cette fois-ci c’est l’équité qui est imposée pendant la campagne.

Autrement dit certains auront plus de temps d’antenne ou de débat que d’autre.

Sur quels critères ? D’abord les résultats aux précédents scrutins. Deuxième critère : les sondages. Et dernier éléments : la capacité de chacun à animer la campagne.

Alors forcément les formations politiques dites « traditionnelles » ou majoritaires en nombre d’élus, comme le PS et l’UMP, ont droit à plus d’exposition.

C’est en quelque sorte la prime aux sortants ou aux grosses formations que nous dicte le CSA.

 

Retard à l’allumage

Pas de temps de parole à respecter en revanche sur internet où les sites des candidats sont enfin en ligne. Les études le montrent, les électeurs se penchent très tardivement voire au dernier moment sur les programmes. Quand ils s’y penchent…

Mais là, beaucoup de candidats viennent à peine de mettre en ligne leurs projets et encore quand il ne s’agit pas d’une simple page Facebook.

Trois semaines avant le scrutin. C’est de plus en plus tard.

Certains disent que c’est parce qu’ils ont travaillé jusqu’au dernier moment…

Les plus prudents expliquent que plus tôt on dévoile ses projets, plus tôt on se fait attaquer.

Tout ça pour dire qu’à l’heure du numérique, le monde politique, lui, n’est pas toujours forcément très réactif.

 

A la recherche de la quadrangulaire

Quatre candidats au second tour, est-ce possible ? Improbable mais possible à condition de que chaque liste recueille au moins 10% des voix en fonction du nombre d’exprimés.

On va prendre un exemple : Pamiers. Un sortant, le fringuant André Trigano Divers Droite de 88 ans. Les 10% il va les faire. Un opposant adoubé par les socialistes : le député Alain Faure. Il peut aussi les faire. Un actuel chef de file de l’opposition à la mairie mais non investi par le PS : Michel Teychené. Lui aussi peut prétendre aux 10% minimum.

Et enfin une liste FN qui vise le second tour. Le compte est bon.

Autant vous dire que le scrutin va être suivi de près dans la ville aux trois clochers.

 

Candidats au tableau noir

 

On le répète suffisamment dans nos reportages sur l’école, la mairie y a un rôle prépondérant : les bâtiments évidemment, du personnel, les Atsem, la cantine ou encore l’organisation du temps périscolaires. Autant de thème sur lesquels la FCPE souhaite entendre les propositions des futurs maires. Pour cela, la fédération a organisé des soirées d’interpellation où chaque candidat a environ 6 minutes pour décliner son programme en matière d’éducation, le tout suivi d’un débat. L’histoire ne dit pas si des notes sont décernées à la fin…

 Patrick Noviello

04 Mar

Sondage Rodez France3 Midi-Pyrénées : Teyssèdre en tête

Tout d’abord ce sondage va dans le même sens que celui de nos confrères de Centre-Presse, le 13 février dernier.

La tendance se confirme donc. En trois semaines, Christian Teyssèdre a vu son avance s’accroitre légèrement. La bonne opération est pour le Parti de Gauche. Guilhem Sérieys frôle aujourd’hui les 10 points contre 5 dans le précédent sondage.

Alors qu’est-ce qui ne marche pas pour Yves Censi ? Peut-être un effet dynastie ? Après le père, Marc, pendant 4 mandats, les ruthenois ne veulent pas forcément du fils aujourd’hui. Et puis Yves Censi est député du nord du département. Certains se plaignent de ne pas l’avoir beaucoup vu à Rodez ces dernières années.

Enfin l’adversaire d’Yves Censi n’est pas n’importe qui, même sur une terre traditionnellement à droite. En 2008, Christian Teyssèdre l’avait emporté dès le premier tour avec plus de 52% des voix. A l’époque, il y avait aussi une liste dissidente à droite. A l’époque aussi, cette dissidence n’avait rien changé au résultat final.

Une différence à souligner cette année, l’autre liste de droite emmenée par Matthieu Danen regroupe en son sein des candidats Front National. Si l’on en croit ce sondage, Rodez ne semble pas prêt à élire un maire de droite, mais accorde 11% de ces suffrages à une liste au bleu très foncé.

Patrick Noviello