05 Juin

Fusion des régions, un sénateur PS prévient : « la proposition Hollande va passer au tamis »

Quel nom pour la nouvelle région ? Quelle ville va remporter le titre envié de capitale régionale ? Toulouse ou Montpellier ? Mardi dernier, François Hollande a annoncé une fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Depuis c’est l’emballement. La presse s’empresse de consulter les midi-pyrénéens. Ils sont priés de faire jouer leur imagination. Dans les colonnes des journaux, c’est un concours Lépine. Occitanie ? Grand Sud ? Les futurs habitants de la future super-région sont prolixes. Un sénateur haut-garonnais rappelle une évidence. Tout cela est largement prématuré. François Hollande a fait une simple proposition. Le Parlement a désormais le dossier entre les mains. Le destin, le dessin d’une région allant de Nogaro à Nîmes passe par le vote d’une loi. Une loi qui va être discutée, en première lecture, au Sénat fin juin. Le sénateur Mirassou pronostique un débat rude. Pour le parlementaire midi pyrénéen, ce n’est que « le début du commencement ».

-Manuel Valls estime avoir le soutien d’une majorité pour voter la réforme des régions. Vous partagez ce sentiment ? Pensez vous que les parlementaires vont voter le projet défendu par François Hollande ?

-Jean-Jacques Mirassou. Il y aura forcément un débat. Le mot est faible. Tout est encore ouvert. La proposition de François Hollande va devoir passer au tamis du Sénat et de l’Assemblée Nationale. Le débat va prendre du temps. On ne pourra pas l’expédier. J’aimerai notamment que l’on m’explique en quoi cette réforme est un mieux. Il ne faut pas présenter les länder allemands et les régions espagnoles comme un totem ou un mirage. L’histoire d’un pays n’est pas celle d’un autre.

-François Hollande accélère un projet de réforme qui traine dans les cartons depuis des années. Que pensez-vous de cette accélération ?

-Jean-Jacques Mirassou. J’ai peur que cette précipitation ne cherche à s’adresser à une opinion publique à laquelle on a mis dans la tête que les élus coûtent chers.

-En septembre prochain, des élections sénatoriales sont prévues. Existe-t-il un risque de télescopage entre le calendrier législatif et le calendrier électoral ?

-Jean-Jacques Mirassou. Le gouvernement s’est engagé à ne pas utiliser une « procédure accélérée ». J’imagine mal qu’il revienne sur cette promesse. Des sénateurs qui vont plancher cet été sur la réforme régionale ne seront donc plus là pour la voter l’automne prochain. A titre personnel, je souhaite évidemment être réélu et pouvoir suivre de bout en bout le dossier des régions.

-Le président de la région Languedoc-Roussillon est opposé à une fusion avec sa voisine midi-pyrénéenne. Cette résistance peut elle influencer le débat sénatorial ?

-Jean-Jacques Mirassou. L’actuel président de Languedoc-Roussillon (Christian Bourquin) est profondément hostile au projet de fusion et il est sénateur. J’imagine qu’il va vouloir faire entendre sa voix. Il va mobiliser ses réseaux. Mais il y a aussi des sénateurs midi-pyrénéens et, comme moi, ils ne sont pas hostiles à ce que Midi-Pyrénées se retrouve avec une façade méditerranéenne. Même si il y avait des raisons de se tourner également vers l’Aquitaine. Il existe notamment de nombreux pôles de compétitivité avec nos voisins aquitains.

Propos recueillis par Laurent Dubois

04 Juin

Du Comminges au gouvernement

Carole Delga répond à France3 Midi-Pyrénées avant son intervention au Sénat de cet après-midi

Carole Delga répond à France3 Midi-Pyrénées avant son intervention au Sénat de cet après-midi

Nommée hier en remplacement de Valérie Fourneyron, souffrante, Carole Delga devient à 42 ans secrétaire d’état en charge du commerce de l’artisanat et de la consommation. La députée du Comminges confirme ainsi un parcours clair en politique et la reconnaissance de compétences acquises sur le terrain en Midi-Pyrénées.

« Mon nom avait déjà circulé en avril dernier au moment du remaniement » reconnait-elle. Mais elle n’y avait pas cru : manque de « réseaux parisiens », s’estimant moins armée ou légitime que d’autres « profils plus expérimentés ». Les ennuis de santé de Valérie Fourneyron ont donc forcé son destin. Hier en pleine séance de l’assemblée nationale, un « 01 » s’affiche sur son portable. « Comme il sonnait plusieurs fois, je me suis décidée à sortir de l’hémicycle et à répondre » confie-t-elle. Il y a des appels qu’il vaut mieux ne pas laisser en absence, au bout du fil : l’Elysée et François Hollande.

Non au cumul mais…

« Je suis évidement ravie qu’on ait pu penser à moi » avoue cette modeste qui se reconnait toutefois des compétences sur les secteurs où elle va devoir intervenir. « Le commerce, j’avais déjà beaucoup travaillé dessus à l’Assemblée au moment du débat sur travail du dimanche » (NDR : elle avait voté contre). Les Chambres de métiers, elle les a également côtoyé en tant que maire de Martres-Tolosane ou encore lorsqu’elle était à la Région.

Un mandat régional qu’elle abandonne pour ne pas cumuler. Au moment du vote de la loi, elle demande toutefois qu’une exception soit faite pour les maires de communes rurales comme elle. Une ruralité qui la passionne mais qui ne l’éloigne pas non plus des problématiques urbaines.
Pour elle un territoire fragile n’est pas forcément perdu dans la campagne, il peut aussi se retrouver au cœur de la ville, d’un quartier. C’est en substance ce que dira son rapport sur le maintien des services publics qu’elle rendra à Cécile Duflot alors ministre de l’égalité des territoires. Première incursion dans les arcanes du gouvernement pour elle.

Agenda chargé

Depuis hier, la vitesse supérieure est passée. Si, ce matin, elle lance aux côtés de Montebourg et Stéphane le Foll, la fête de la gastronomie, le plat de résistance est pour cet après-midi. Elle présentera devant le Sénat le projet de loi sur l’économie sociale et solidaire, un domaine qu’elle maîtrise moins même si elle a déjà eu à l’aborder, là encore lors de son mandat régional.
Elle sait que ses premières semaines en poste seront décisives : « décrets d’application de la loi sur la consommation, loi PME d’ici fin juin, réception d’un rapport sur les taxis et enfin, le statut de micro-entrepreneur au sénat jeudi, les priorités ne vont pas manquer ».

Patrick Noviello

27 Mai

Bernard Carayon : « la démission de Copé est nécessaire »

Ancien député. Maire de Lavaur et président de l’UMP 81. Bernard Carayon réagit à la démission de Jean-François Copé. Il appelle à une recomposition de son parti et dresse un constat sans concession d’une UMP incapable d’incarner une véritable opposition face à François Hollande

-Votre réaction à la démission, ce matin, de Jean-François Copé ?

-Bernard Carayon. Elle était attendue. Elle est nécessaire et responsable.

-Cette démission, causée par une tempête judicaire, met à mal l’UMP. Elle fait du mal à votre parti. De ce mal peut-il naitre un mieux ?

-Bernard Carayon. La nomination provisoire de trois anciens premiers ministres (Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, François Fillon) à la tête de l’UMP va permettre de préparer un congrès réformateur. La droite a pêché par ses divisions. Il faut que la diversité des droites y trouve son compte et que l’on puisse traiter les sujets qui fâchent. Le gouvernement brille par sa nullité et ses trahisons. Nullité en terme de résultats et trahisons de son électorat. L’UMP devrait profiter de cette situation et c’est le FN qui en profite.

-La démission de Jean-François Copé est liée à une affaire de fausses factures. Cette affaire peut elle compromettre le retour de Nicolas Sarkozy ?

-Bernard Carayon. Pas du tout. Quand on est candidat à une élection présidentielle (comme c’était le cas de Nicolas Sarkozy au moment des facturations douteuses), la première préoccupation est d’aller vers les électeurs et d’aller au bout de ses chances. Pas de s’occuper de l’intendance. Un candidat, surtout à une élections présidentielle, délègue ce type de question. Il ne peut pas être à la fois à table et dans la cuisine.

-Implosion, explosion de l’UMP. Ces qualificatifs reviennent en boucle dans toute la presse. Lequel vous semble le plus juste ?

-Bernard Carayon. L’utilisation de ces termes dépend du journaliste, s’il est de gauche, de droite ou du centre. Mais franchement on n’a pas vraiment le choix au niveau des journalistes. Une seule chose importe. Le noeud gordien est tranché. La justice va se prononcer. L’UMP doit se concentrer sur le débat d’idées pour combattre une gauche qui n’apporte que des désastres au pays.

Propos recueillis par Laurent Dubois

25 Mai

Européennes : le FN premier parti de Midi-Pyrénées. Réactions à vif

Gérard Onesta (EELV. Ancien vice-président du Parlement Européen, vice-président du Conseil Régional)

« Les partis de gouvernement récoltent ce soir ce qu’ils ont semé depuis des années, par incurie, par lâcheté, sur la scène européenne. Et blé est affreusement amer ».

Brigitte Barèges (Maire UMP de Montauban).

« A l’échelle de mon département (le Tarn-et-Garonne), les plus gros scores sont en zone rurale. Dès qu’un maire UMP est en face, cela jugule un peu le FN. Dans la zone rurale du département, nous sommes entre 30 et 35 % et seulement à 24% sur Montauban. J’en suis très contente. Cela montre que lorsqu’on mène une politique sécuritaire comme je le fais, on apporte une réponse à l’exaspération des français. Notamment en ce qui concerne les cambriolages ».

Catherine Lemorton (PS Députée, Présidente de la commission des affaires sociales).

« C’était attendu malheureusement. Ce n’est pas une surprise. C’est inquiétant. Je n’en veux pas aux électeurs mais à Marine Le Pen qui raconte n’importe quoi. Il n’y a pas d’arguments, c’est tellement idiot. C’est l’histoire qui se répète sur fond de crise économique. La peste brune prospère toujours en période de grande crise ».

Martin Malvy (Ancien ministre. Président de la Région Midi-Pyrénées).

« C’est davantage qu’une correction, un sérieux avertissement pour l’avenir. La responsabilité est collective. Elle est celle de toutes les formations républicaines qui, dans une période de crise économique majeure, propice à l’extrême droite, poursuivent inlassablement, à gauche comme à droite, un débat qui paraît éloigné des Français, comme s’ils ne pensaient qu’à défendre leurs propres positions au lieu de regarder la réalité en face. Cohésion pour ceux qui gouvernent. Responsabilité pour ceux qui y aspirent. Et respect républicain. C’est aussi ce à quoi aspirent beaucoup de nos concitoyens, profondément désorientés ».

Jean-Michel Baylet (Président du PRG).

« Un séisme, un avertissement sévère pour la classe politique qu’il s’agit d’entendre. C’est un terrible coup porté à la République et un véritable choc pour nombre d’entre nous. (…) Nous comprenons l’amertume et la désillusion d’une partie de nos concitoyens face à l’état de l’Europe aujourd’hui et sommes conscients qu’il faudra tirer les conséquences d’un tel résultat. Les Français (ne doivent) pas succomber aux sirènes du Front national. (Il faut une) nécessaire union des forces démocrates et républicaines afin de refuser le repli identitaire, la régression morale et le danger économique et social qui caractérisent le programme du Front national. »

Christian Picquet (Co-fondateur du Front de Gauche. Conseiller Régional)

« Un désastre pour la République et pour la gauche. UMP et PS subissent un échec cinglant. La gauche se retrouve sous le coup d’une défaite comme elle n’en avait pas connue depuis des décennies. Le Front de Gauche se doit de tirer sans tarder les leçons de son propre échec. Il n’a pas su porter une alternative audible. Il a perdu sa dynamique de l’élection présidentielle. Une remise à plat s’impose afin qu’il puisse se réorienter de toute urgence »

19 Mai

G. Onesta, Européennes 2014 : « on rame »

Ressenti et jugement du futur président du Parlement Européen. Le 28 mai prochain, Gérard Onesta va concrétiser un vieux rêve. Il va enfin présider un hémicyclique composé de 751 « représentants » de l’Europe. L’assemblée siégera à…Tournefeuille et elle va être composée d’enfants. Mais, même si c’est le temps d’une journée, même s’il s’agit d’un exercice pédagogique, Gérard Onesta va surplomber l’arène européenne et prendre de la hauteur. Cela va le changer. Depuis des semaines, il arpente les plaines et les vallées de Midi-Pyrénées. Des vallées et des plaines mornes. Le vice président de la Région fait campagne pour le scrutin de dimanche prochain. Il est candidat, en position non éligible, sur liste de José Bové. Dans moins d’une semaine, les électeurs vont se rendre dans l’isoloir. C’est la dernière ligne droite et le temps d’un premier bilan. Gérard Onesta porte un jugement très amer sur la cuvée 2014. Il pointe du doigt Manuel Valls. Mais aussi un mauvais casting.

-Vous avez exercé plusieurs mandats à Bruxelles. Vous avez connu 7 campagnes européennes, en tant que candidat où porte parole d’Europe-Ecologie. Quel jugement portez vous sur la cuvée 2014 ?

-Gérard Onesta. C’est une bien piètre cuvée. En partie à cause de l’Europe elle même. Bruxelles a imposé l’austérité à des pays fragiles. Cela alimente l’euro-défiance. Les populismes sont en pointe partout. Les européennes 2014 débarquent dans un climat d’euro-rejet qui est à son optimum. Mais la morosité de la campagne n’est pas simplement liée à cela. Les élections ont été masquées par les municipales et le changement de gouvernement en France. Il y a aussi un problème de calendrier. La campagne se retrouve au milieu des ponts du mois de mai. Habituellement elle se déroulait au mois de juin. On m’a expliqué que c’était pour éviter un télescopage avec la coupe du monde de foot au Brésil. C’est réussi.

-Au-delà d’un contexte anti-européen et d’un calendrier défavorable, pensez-vous que le gouvernement français a une responsabilité dans la mauvaise cuvée 2014 ?

-Gérard Onesta. Pas uniquement le gouvernement. Manuel Valls, en refusant la distribution des professions de foi a une lourde responsabilité. Il tue la campagne. Comment donner envie de voter sans profession de foi ? Comment voter sans connaître les idées et les programmes des candidats. Mais l’Assemblée Nationale est également coupable. Pour les municipales, elle a donné 5 semaines de vacances à ses ouailles pour aller cumuler. Elle n’a pas été foutue de donner une journée aux députés pour aller battre la campagne. C’est incroyable. Surtout quand on sait que le ¾ de l’ordre du jour de l’Assemblée est déterminé par des décisions européennes.

-Sur le terrain, comment se traduit la fadeur de la campagne ?

-Gérard Onesta. On rame. Vendredi, à Montauban, il y avait 20 personnes dans la salle. Mardi dernier, j’étais à Bordeaux pour une réunion publique avec Alain Juppé qui officiait dans sa bonne ville, l’ancien ministre des Affaires Européennes, Bruno Le Maire et Jean-Claude Junker (ancien premier luxembourgeois, ancien président de l’Eurogroupe). L’affiche était constituée de personnalités de premier plan. Et bien la salle était à moitié vide.

La taille des circonscriptions, allant dans le Grand Sud Ouest de Biarritz à Nîmes, explique-t-elle ce désintérêt de l’opinion publique ?

-Gérard Onesta. J’ai connu, en 1979, une élection avec une circonscription de taille nationale. Et, en plus, le Parlement de l’époque n’avait aucun pouvoir. La participation a été au rendez-vous. Le désintérêt actuel n’est pas une question de taille.

-C’est un problème de casting ? Il n’est pas bon ?

-Gérard Onesta. Oui. Alliot-Marie pour attirer le chaland, on fait mieux. A l’UMP, la seule vraie pointure était Lamassoure (plusieurs fois ministre et député européen).D’ailleurs je désespère de débattre avec Alliot-Marie. Elle se fait toujours excuser. Cela fait 3 fois que je suis censé la croiser. En fait, je fais campagne contre Jean-Marie Belin (4eme sur la liste UMP). Je n’ai pas vu non plus Louis Alliot (candidat FN). Du côté du PS, Virginie Rozière (tête de liste PS-PRG) est une grande inconnue et en plus les socialistes ne font pas campagne pour elle (suite à une polémique concernant sa désignation). Il reste Mélenchon. Mais Mélenchon ne travaille pas le terrain. Il mène une campagne nationale. José Bové est le seul à être vraiment à sa place.

Propos recueillis par Laurent Dubois

12 Mai

Comprendre l’Europe (6) : entretien avec la liste So Pirate sud-ouest

Mais qui sont donc ces Pirates ? Pour en savoir un peu plus nous les avons soumis à la question au même titre que les autres candidats plus « traditionnels ». Ils ont répondu en groupe, un collectif qui marque l’ensemble de leur action pour ce parti qui se dit « le seul à avoir un programme rédigé en commun dans 16 des états membres ». Parmi les moments forts de leur campagne, vous pourrez les rencontrer mercredi soir dans leurs locaux de campagne du Port Saint-Sauveur, salle des bateliers, à Toulouse pour une réunion publique à partir de 20h30.

Groupe SoPirate Sud-Ouest

Pourquoi êtes-vous candidat ?

Parti Pirate : L’Union Européenne a besoin de parlementaires qui sauront dépasser le simple intérêt national pour défendre l’intérêt de tous les citoyens de l’Union. C’est pourquoi nous nous sommes constitués au niveau européen, basé sur un programme commun avec tous les autres partis pirates d’Europe. Nous sommes candidats pour porter les idées des citoyens, améliorer la transparence de la politique européenne, défendre les idées transpartisanes de notre programme et renforcer la démocratie en Europe. Nous proposons une Europe qui résistera mieux à la fois aux idées nationalistes et aux traités internationaux.

À quoi doit servir l’Europe et son parlement selon vous ?

P.P : C’est à nous, citoyens, de définir le rôle de l’Europe et nous, membres du Parti Pirate, souhaitons que l’Europe avance dans l’idéal des droits de l’homme : libertés individuelles et libertés politiques. Seule institution européenne élue, le Parlement doit devenir le moteur de cette politique. Si le peuple choisit la politique qu’il désire voir mise en œuvre, l’UE disposera de deux atouts de taille :
– négocier avec sérénité face aux grandes puissances économiques
– et proposer un cadre de vie harmonieux où chaque individu aura sa chance et ses droits garantis.

S’il y avait un dossier prioritaire à traiter par le Parlement quel serait-il et comment le mener à bien ?

P.P : Le dossier prioritaire est la réforme du droit d’auteur. Nous sommes déjà impliqués dans le dossier puisque nous avons participé et aidé les citoyens à participer à la consultation publique de la Commission en 2013. Le Parti Pirate s’est créé en réponse à la criminalisation du partage de la culture. Depuis, il se bat entre autres pour une réforme du droit d’auteur. L’industrie du divertissement nous ment depuis plus de dix ans pour conserver son monopole et, de fait, refuse de s’adapter à l’ère numérique et d’évoluer. Avec les 6 mesures suivantes, nous proposons de rétablir la concurrence censée s’opérer dans un libre marché :
– Droits moraux inchangés
– Autorisation du partage non-marchand
– Pas plus de 20 ans de monopole commercial
– Enregistrement des œuvres tous les 5 ans pour éviter les œuvres orphelines
– Libre remix
– Interdiction des DRM

Existe-t-il selon vous une identité européenne ?

P.P : L’Union européenne a été bâtie sur la volonté de vivre en commun et de partager des compétences communes. En poursuivant cet idéal, oui, l’identité européenne existe. De nombreux programmes favorisent cette identité, des programmes sportifs comme la H Cup ou la ligue des champions, mais aussi des programmes éducatifs comme Erasmus qui permet aux étudiants de l’Union d’étudier dans tout état membre. Cependant, le concept d’identité est erroné à l’échelle d’un continent aussi vaste et culturellement diversifié. L’identité passe essentiellement par la langue, or nous n’avons pas de langue commune historique. Celle qui s’est imposée pour faciliter les interactions de développement du commerce et de l’informatique est l’anglais, mais ce fait n’est pas propre à l’Europe. L’identité ne passe pas par la somme des individus. C’est en faisant des choses ensemble que l’on va construire cette identité, c’est pourquoi il est nécessaire de continuer la promotion d’évènements communs, qu’ils soient sportifs, culturels ou politiques.
Le citoyen européen est un métis culturel.

Et un sentiment d’appartenance à l’Europe ?

P.P : Oui. Nous bougeons facilement en Europe. Nous n’avons pas besoin de visa, ni d’autorisation de travailler. Nous nous rencontrons via Erasmus, E-twinning (échange européen entre scolaires). Le sentiment d’appartenance passe par la culture.

Que faire pour que le parlement soit mieux connu des citoyens ?

P.P : Le manque d’intérêt médiatique pour les institutions européennes vient du désengagement politique. L’UE dispose d’un potentiel économique, juridique et stratégique qui est gâché par quelques frilosités nationales. Beaucoup de citoyens européens se méfient de l’Union Européenne à laquelle ils reprochent un manque de transparence démocratique (Commission Européenne non-élue par exemple), ainsi que de nombreux conflits d’intérêt (lobbyisme, etc.). Ce sont ces sources de méfiance que les Pirates dénoncent, sur lesquelles ils sont très vigilants et veulent agir.
Nous voulons également rompre avec cette fausse impression des citoyens qui pensent que les sujets européens ne les concernent pas directement. Il est nécessaire de démystifier ces sujets pour les rendre plus concrets et expliquer pourquoi ils font partie du quotidien de chaque citoyen. Le Parlement Européen souffre d’une mauvaise image parce que les gens le voient comme une entité qui impose des contraintes plutôt qu’autre chose. Il y a un véritable déficit d’informations sur ce qui s’y fait, ce qui est voté, qui décide quoi et quels sont les enjeux véritables.
Exemple symptomatique : le jour où a été votée une définition claire de la neutralité d’Internet qui protège les libertés d’expression et d’entreprise pour les citoyens de l’Union, les médias n’ont parlé que des frais d’itinérance gratuits au sein de l’Union ! Et c’est sans compter sur le fait que les gouvernements qui se sont succédé rejettent systématiquement la faute sur l’Europe quand ils n’arrivent pas à faire quelque chose, et s’attribuent pour eux-mêmes les réussites européennes. Au contraire, il est important de montrer que l’échelon européen peut être un moyen de dépasser les égoïsmes et les blocages nationaux pour faire avancer les droits des citoyens.

Qu’auriez-vous à dire aux citoyens pour les convaincre d’aller voter le 25 mai ?

P.P : Nous pensons que s’abstenir de voter n’est pas une solution. Il est indispensable de faire connaître son opinion, que ce soit par un vote blanc ou non. Le Parti Pirate est le seul parti à avoir un programme rédigé en commun dans 16 des états membres. Les idées et les valeurs qu’il défend sont simples mais souvent oubliées par les partis dits traditionnels : défendre les libertés, partager le savoir et restaurer la démocratie. Voter pirate, c’est voter pour une liste qui défend nos intérêts et non ceux des grands groupes.
Nos objectifs sont la réforme du droit d’auteur, la défense de la vie privée, le retour des citoyens au cœur de la vie politique, la transparence des institutions, la non-professionnalisation de la vie politique. Quels politiques se soucient aujourd’hui des violations de votre vie privée par l’État Français ? De l’espionnage industriel de masse opéré par les américains ? Des absurdités qu’engendre l’application excessive du droit d’auteur ? Les pirates s’assureront pour nous tous que les piliers de nos sociétés ne soient pas méprisés pour les intérêts de certains ou la soif de contrôle des autres.
D’ailleurs après seulement un mandat des deux eurodéputés pirates suédois, les premiers résultats sont visibles :
– Abandon d’ACTA
– Fin de la riposte graduée
– Adoption de la proposition de réforme du droit d’auteur par le groupe des Verts / ALE
– Protection de la neutralité du net

Enfin, pour ceux qui sont déçus de la classe politique professionnelle actuelle, plutôt que de vous abstenir ou de voter à l’extrême, le vote pirate est aussi un vote contestataire. Notre transparence politique ne pourra que vous le prouver. Nous resterons disponibles pendant le prochain mandat pour continuer à échanger et éviter le syndrome « chèque en blanc ». Les élections européennes ne doivent pas être l’expression d’un ressentiment, qu’il soit envers les politiques ou envers les citoyens, ni se limiter à une simple lutte de pouvoir. Le vote que nous ferons doit être celui du futur que nous voulons construire ensemble.

Patrick Noviello

07 Mai

Des parlementaires PS furieux contre la ministre de la Santé

Des parlementaires en colère. Gérard Bapt et Catherine Lemorton sont furieux. Le député de Haute-Garonne et la présidente de la commission des affaires sociales contestent violemment la nomination de la nouvelle numéro 2 de la Direction Générale de la Santé. Françoise Weber vient d’être nommée, ce matin, en conseil des ministres. Les deux parlementaires de Haute Garonne pointent du doigt son passé dans les laboratoires pharmaceutiques et son parcours aux côtés de Roselyne Bachelot. Catherine Lemorton se défend d’attaquer la personne. Mais elle est catégorique : « quand on est de gauche, on ne nomme pas quelqu’un comme cela. Françoise Weber a été aux côtés de Roselyne Bachelot au moment de la grippe H1N1 [ un désastre financier suite à la commande contestée de 94 millions de doses inutiles de vaccins ]. C’est elle qui lui a fourni des argumentaires. Et elle a été responsable de la pharmacovigilance dans des laboratoires. Quand on sait à quoi correspond ce genre de travail… Je suis hors de moi ». Catherine Lemorton a interpellé le cabinet de la ministre de la Santé. Sans succès. Elle a raccroché son téléphone sans obtenir gain de cause. Avec son collègue Gérard Bapt, elle porte désormais l’affaire sur la place publique.

Laurent Dubois

06 Mai

C. Alvès : « mon but est de faire regagner Jean-Luc Moudenc »

26 et 35. Parmi les 26 adjoints de Jean-Luc Moudenc, un élu de 35 ans est en charge du Handicap, du Social et du milieu Associatif. Christophe Alvès découvre le Capitole. Il a occupé des fonctions administratives à la mairie de Toulouse dans les années 2000. Aux cotés de Françoise de Veyrinas (alors 1ere adjointe de Jean-Luc Moudenc) il côtoie les dossiers toulousains. Mais, moins de dix ans après, c’est dans le fauteuil d’un élu qu’il retrouve la salle des Illustres et le conseil municipal. Dans un entretien pour « Midi-Pyrénées Politiques« , il livre ses premières impressions. Mais aussi les futures pistes qui vont guider son mandat.

-6 avril-6 mai. Il y a un mois, jour pour jour, vous vous êtes assis dans la salle du conseil municipal. Quel souvenir gardez-vous de ce moment ?

-Christophe Alvès. Ma première impression ? Une vraie émotion au moment d’entendre mon nom lors de l’appel. Ca peut paraître bête. Mais cela a déclenché une émotion. Et, au moment de s’installer dans mon bureau, au second étage, je me dis : « tu es en place ». Au début c’est l’euphorie de l’installation. Et, depuis 15 jours, je mesure le poids de mes responsabilités.

-Pour vous la campagne c’est donc du passé ?

-Christophe Alvès. Je me dis que je suis déjà en campagne pour 2020. Mon but est de refaire gagner Jean-Luc Moudenc. Il ne faut surtout pas lâcher le terrain. C’est ce qui nous a permis de gagner. Aussi, dès le 14 mai prochain, j’organise ce que j’appelle le déjeuner du « noyau dur ». Je vais réunir nos militants pour qu’ils continuent à être présents dans les quartiers. Il faut garder à la tête que le fait d’être adjoint au Capitole ne signifie pas être dans une tour d’ivoire. D’ailleurs je vais visiter tous les services municipaux qui se trouvent sur le secteur (Lardenne, Pradette, Basso-Cambo) dont je suis le maire. De même, j’ai programmé des visites d’entreprise.

Dans vos délégations (Social, Handicap, Vie Associative) vous allez changer les services ? Vous allez changer les équipes qui ont travaillé avec Pierre Cohen ?

-Christophe Alvès. Il y a forcément des ajustements. Mais il est hors de question de faire tomber des têtes. Ce n’est plus le temps de la campagne mais de l’Intérêt Général.

-Une fois installé dans votre fauteuil d’adjoint quelle a été votre première décision ?

-Christophe Alvès. J’ai voulu faire un point sur le Handicap. J’ai ouvert le dossier de l’état des lieux. Il en ressort que le problème de l’accessibilité est vraiment crucial. Il n’est pas possible de transiger sur ce point. L’état financier de la mairie pose problème. D’ailleurs le maire va se prononcer prochainement sur ce point. Je peux comprendre que le financement soit problématique. Mais si les finances de la mairie ne suffisent pas et que je doive trouver de l’argent ailleurs alors je le ferrai. Si je dois aller jusqu’au parlement européen alors j’irai jusqu’au parlement européen.

-Autre délégation : la vie associative. Quel est votre programme ?

Christophe Alvès. Il faut plus de transparence et de lisibilité sur les subventions. Je ne dis pas qu’il faut réduire ou supprimer des subventions. Non. Je le dis sur le ton de l’humour, il faut mettre en place ce que François Hollande n’a jamais réussi à faire : une simplification administrative. Les associations ne savent pas si elles doivent s’adresser aux « finances » au « sport » ou à la « culture ». Il faut mettre en place un point d’entrée unique.

Propos recueillis par Laurent Dubois

03 Mai

[Exclusif] P. Bonnecarrère :  » d’autres combats à mener »

J+30. Un mois après le second tour des municipales, Philippe Bonnecarrère analyse un scrutin marqué par l’abandon volontaire de son siège de maire. De nouveau président du Grand Albigeois, l’ancien premier magistrat revient sur la campagne de mars dernier. A l’aube de son troisième mandat à la tête de la Communauté d’Agglomération, il définit ses priorités pour les six années à venir. Des années qui seront marquées par des élections régionales, cantonales et sénatoriales. L’hypothèse d’une candidature Bonnecarrère circule. Notamment en ce qui concerne les sénatoriales. Le principal intéressé ne donne pas de détail. Mais loin de démentir, il confirme et affirme son intérêt pour d’autres horizons politiques.

– Quelle analyse faites vous des municipales de mars dernier ?

– Philippe Bonnecarrère. Une analyse sereine des résultats. Une transmission de relais est toujours complexe mais je tenais à le mener à bien pour le renouvellement d’une génération. Nos concitoyens ont compris ce renouvellement, ce changement dans la continuité, et ils ont accordé leur confiance à Stéphanie Guiraud-Chaumeil.

– Le Front National fait son entrée au conseil municipal. Votre réaction. Une explication ?

– Philippe Bonnecarrère. La particularité de l’élection albigeoise est d’avoir porté sur des sujets locaux. La campagne ne s’est pas focalisée sur une hostilité à François Hollande. Une partie de l’électorat attendait certainement une réaction plus forte contre le gouvernement. Cela explique que certains électeurs se sont reportés sur le Front National. Mais je ne regrette rien. Nous avons choisi de mener une campagne sereine, consensuelle, dans laquelle une partie de la gauche a été associée. Le fait d’unir une partie de la gauche, du centre et la droite modérée est une vraie réussite et nécessaire pour perturber l’évolution du Front National.

– Vous venez d’être réélu président de la Communauté d’Agglomération du Grand Albigeois. Les grandes lignes de ce nouveau mandat ?

-Philippe Bonnecarrère. Maintenir la collégialité et l’expérience du consensus. Continuer à travailler à la mutualisation et à la rationalisation des moyens pour garantir une capacité d’investissement suffisante alors que les allocations baissent. Mais il faut aussi, sur le mandat 2014-2020, changer de logiciel. L’Agglo va être plus proche de Toulouse et nous allons travailler à une logique métropolitaine. Nous souhaitons apporter notre petite pierre et notre petite brique pour faire de Toulouse une collectivité de niveau européen.

– L’élection de Jean-Luc Moudenc au Capitole et à la présidence de Toulouse Métropole est-elle, selon vous, positive ? Cette élection va-t-elle rapprocher Toulouse et Albi ?

-Philippe Bonnecarrère. L’élection de Jean-Luc Moudenc est un point favorable. Nous avons bien travaillé avec Pierre Cohen. Mais Jean-Luc Moudenc a lancé une association pour favoriser le dialogue métropolitain. Nous allons poursuivre et accentuée cette action démarrée en 2008. L’élection de Jean-Luc Moudenc constitue indiscutablement un accélérateur.

– En septembre des sénatoriales. En 2015 des départementales et des régionales. On cite régulièrement votre nom notamment pour les prochaines élections sénatoriales. Êtes vous intéressé ?

-Philippe Bonnecarrère. J’ai la chance d’avoir une certaine expérience de la vie politique et je reste passionné par les questions publiques. Nous verrons les possibilités dans l’avenir et quelles seront les actions pour lesquelles je pourrais être le plus utile. Je verrai paisiblement s’il y a d’autres combats à mener. Si je sens que je peux être utile, je m’engagerai. Mais ce genre de décision ne se prend jamais seul. Il faut aussi consulter et avoir le soutien de ses amis.

Propos recueillis par Laurent Dubois.

 

21 Avr

Valérie Rabault : entre le marteau et l’enclume

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Pas de chasse aux œufs pour Valérie Rabault ce week-end, mais une interview dans le Journal du Dimanche (à défaut d’avoir répondu à nos sollicitations) et  l’étude des propositions reçues des députés pour trouver un « point d’équilibre » à proposer à Manuel Valls. La nouvelle rapporteure du budget a du pain sur la planche pour essayer de faire coïncider les objectifs d’économie du Premier Ministre et le seuil de tolérance des parlementaires socialistes du Palais Bourbon.

Voilà donc la députée du Tarn et Garonne qui se retrouve à faire l’inventaire des finances publiques : quels secteurs épargner, qui aider en priorité. « Nous devons aussi nous poser la question des missions que l’Etat doit remplir ou pas. » Un job qui à première vue peut paraître ingrat, mais qui déterminera en grande partie l’éclatement ou pas de la majorité. Rien que ça…

Et ce job, elle l’a voulue. Annoncée un temps comme candidate potentielle à la maire de Montauban, Roland Garrigues avait dit lui-même dans son ouvrage-programme que ça aurait du être elle,  pressentie dans le nouveau gouvernement après remaniement (elle aurait refusé), la voilà donc au poste qu’elle convoitait, première femme rapporteure du budget à l’Assemblée Nationale de l’histoire.

« L’enjeu de fond » comme elle le définit au JDD, c’est de « protéger et soutenir la croissance », primordial à l’heure où François Hollande déclare qu’il ne se représenterait pas si la courbe du chômage ne s’inversait pas d’ici 2017.

En attendant le programme de stabilité du gouvernement devrait être proposé au vote le 29 avril à l’Assemblée Nationale, les mesures d’austérité, elles, avant fin juillet. Ce sera le vrai baptême du feu de la rapporteure du budget.

 

Patrick Noviello