09 Mar

Départementales : échos de campagne

©PHOTOPQR/LE DAUPHINE ; Jean Francois SOUCHET / Le Dauphine Libere

©PHOTOPQR/LE DAUPHINE ; Jean Francois SOUCHET / Le Dauphine Libere

Aveyron : Durand fait les comptes

 

Battu pour la présidence du département lors des précédentes cantonales par Jean-Claude Luche (actuel président DVD), Guy Durand ne lâche pas pour autant l’affaire. Faisant référence à une étude de BFM TV, l’ancien maire socialiste de Millau dénonce « la mauvaise gestion du département de l’Aveyron » et s’appuie aussi pour cela sur les chiffres de la Chambre régionale des Comptes. «La dette est en effet passée de 55 M€ en 2006 à 199,9 M€ en 2013 (compte administratif). Une multiplication par 4 » assène-t-il. Pour lui, cette mauvaise gestion est la raison majeure pour changer de majorité. Il faudra maintenant compter les voix.

 

Christian Jacob en soutien

 

Le président du groupe UMP à l’assemblée viendra soutenir la droite en Haute-Garonne le 17 mars prochain. Il sera la tête d’affiche d’une réunion publique à la salle du Confluent à Portet sur Garonne prévue à 19h30. Un canton, on l’a vu, où la campagne est très chaude.

 

Siel, un avertissement !

 

Connaissez-vous le Siel ? Il s’agit de « Souveraineté Indépendance et Libertés » un parti lancé en 2011 et allié au FN au sein du Rassemblement Bleu Marine. Le Siel revendique 850 adhérents. Parmi eux, une candidate dans le canton de Pamiers 1 en Ariège.

Chantal Clamer vient de passer devant conseil de discipline de son parti. Sa Faute ? Avoir appelé sur les réseaux sociaux à « éliminer sans hésitation par tous les moyens possibles » les musulmans. Selon l’AFP, elle avait aussi insulté les femmes homosexuelles.

Verdict : « un avertissement en forme de sanction ». « Le conseil de discipline a pris acte des nécessaires éclaircissements apportés par Mme Clamer, et d’autre part reconnu à l’intéressée le bénéfice de la bonne foi » ?!

Toujours selon l’Agence France Presse, la candidate avait notamment affirmé qu’elle n’était pas l’auteure de l’un des tweets publié sur son compte et mis en cause.

 

Candidats au tableau !

 

Quelles compétences « Education » dans les conseils départementaux ? C’était l’objet d’un débat dans les locaux de la FCPE 31 ce samedi. Une trentaine de candidats, PS, PC, EELV, MRC, PG, PRG, s’y sont retrouvés pour en discuter. Ils ont ensuite pu signer la charte de la fédération de parents d’élèves. Au menu, collèges, transports scolaires et politique sociale pour la restauration scolaire. Parmi les propositions qui ont été retenues : l’accueil dans les collèges des jeunes en dehors du temps scolaire pour des activités sportives ou culturelles.

 

Patrick Noviello

03 Mar

Gérard Bapt en Syrie : courage ou faute politique?

Doit-on laisser une chance à la paix et unir ses forces face aux intégristes même s’il s’agit de parler avec les représentants d’un dictateur ? Ou au contraire doit-on ne pas bouger d’un iota au risque de voir le terrorisme et la guerre progresser ? Voilà la problématique que pose l’initiative prise par Gérard Bapt de se rendre à Damas.

 

©Francois Lafite/Wostok Press/Maxppp

©Francois Lafite/Wostok Press/Maxppp

Le député de Haute-Garonne s’est rendu, sans y être mandaté officiellement mais « en ayant prévenu l’Elysée », en visite en Syrie. « Une visite privée » précise-t-il avec un « engagement moral » de ne pas rencontrer Bachar al-Assad. Un président syrien qualifié de « boucher » par Manuel Valls mais aussi par la direction du PS qui compte « sanctionner » Gérard Bapt. Comment ? « Il parait qu’il y aurait une commission de déontologie » précise, dubitatif, le député sur notre plateau.

Ce lundi, c’est Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée qui lui demande de démissionner de la présidence de groupe d’amitiés France-Syrie. Les socialistes n’ont-ils pas mieux à faire en ce moment que de juger un député, président du groupe d’amitié France-Syrie, parce qu’il s’est rendu….en Syrie ? Interrogé sur sa riposte après ces réactions scandalisées, Gérard Bapt répond sur France Inter qu’il va « discuter avec le gouvernement », sa majorité « à l’encontre de laquelle il ne souhaite pas aller ».

Mais revenons au cœur du sujet. « Il y a urgence à trouver un cessez-le feu pour la population syrienne » dit l’élu de Haute-Garonne. Et quand les journalistes lui demandent encore une fois si c’est une raison pour dialoguer avec le régime d’al-Assad, il cible Daech et retourne la question : « Dites-moi quelle est l’organisation qui menace le plus la paix dans toute la région et aussi les citoyens européens ? »

A défaut de donner tort ou raison aux députés qui se sont rendus en Syrie, cette initiative nous interroge sur la question plus large de la diplomatie. Est-elle la solution absolue ? Jusqu’où doit-elle être poussée quand l’un des interlocuteurs est présenté comme « infréquentable » ? Pour Gérard Bapt, « La diplomatie n’est pas seulement un choix moral distinguant le bien du mal ».

François Hollande l’a dit lui-même lors de sa dernière conférence de presse semestrielle : la France ne peut envoyer ses soldats partout. Alors si on ne souhaite pas intervenir militairement et qu’on n’utilise pas la diplomatie jusqu’au bout, que fait-on ? On sanctionne le premier qui bouge ?

L’autre question qui me semble être posée est la suivante : pourquoi le PS et le gouvernement font tant de barouf autour d’un voyage qui aurait pu (du ?) rester inaperçu ? C’est d’ailleurs le plus souvent dans l’anonymat et la discrétion que bon nombre de conflits sont résolus ou de liens se sont renoués sur la scène internationale. Les américains qui ont déjà des émissaires dans la région ne font pas tant de bruit.

Alors Gérard Bapt a-t-il fauté et trahi les siens ? C’est à eux de le dire. A-t-il eu tort ou raison d’ « aller parler avec le diable » pour reprendre l’expression d’un de ses collègues parlementaires qui était du voyage ? En tout cas, il a eu le courage de défendre ses idées, envers et contre tous, ce qui n’est pas si courant de nos jours en politique.

Patrick Noviello

02 Mar

Départementales 81 : Sivens revient systématiquement

Deuxième campagne départementale. Pierre Verdier siège au Conseil Général du Tarn depuis 2008. Mais, pour le maire de Rabastens, la fin de son premier mandat est très particulière. Sivens colle à ses semelles. Le président de la commission « territoires et développement durable » a été au cœur du dossier. Très présent dans les médias, il s’est assis autour de la table des négociations avec Ségolène Royal. Il n’a pas ménagé son temps et son énergie pour essayer de trouver une solution. Mais, pour Pierre Verdier, Sivens ne se limite pas à un conflit long et violent. C’est devenu son territoire. Un redécoupage de la carte électorale a redessiné le canton du conseiller général sortant. Les 14 hectares de la discorde et de toutes les tensions conditionnent désormais son avenir politique. Pierre Verdier, c’est l’interlocuteur « parfait » pour évoquer l’influence de Sivens sur les urnes tarnaises.

Pierre Verdier - conseiller général sortant et candidat sur le canton de Sivens - avec son binôme, Clarisse Oriol

Pierre Verdier – conseiller général sortant et candidat sur le canton de Sivens – avec son binôme, Clarisse Oriol

Midi-Pyrénées Politiques. Sivens est-il, d’après vous, au centre des préoccupations des électeurs ?

Pierre Verdier. Sivens est très présent dans la campagne. Le sujet revient systématiquement dans les réunions publiques. Mais on arrive également à parler du reste.

Midi-Pyrénées Politiques. Sivens peut-il influencer le vote de mars prochain ?

Pierre Verdier. Oui. Sivens va peser sur les élections. Mais quel peut être l’impact, je l’ignore. Les électeurs vont-ils se dire que cela ne sert à rien de voter pour des conseillers départementaux dont les décisions ne sont pas respectées ? Vont-ils voter pour le FN en se disant qu’il faut des élus autoritaires ? Je n’en sais rien. Mais c’est certain que Sivens va avoir une incidence. En ce qui me concerne, avec mon binôme (Clarisse Oriol) nous essayons d’avoir une attitude responsable en expliquant ce que peut faire ou ne pas faire le conseil général.

Midi-Pyrénées Politiques. D’après vous, Sivens peut-il « polluer» la campagne et nuire à la qualité des débats ?

Pierre Verdier. Oui Sivens pèse négativement. Cela occulte les vrais sujets. Le projet de Sivens est issu d’une action volontaire du conseil général du Tarn. Et, comme on ne connaît pas encore les compétences du département (un projet de loi est en cours de discussion), la construction d’une retenue d’eau risque d’être impossible dans le futur. Réduire l’élection départementale à Sivens est donc totalement réducteur. Il ne faut pas se tromper d’élection. De plus, on reproche certaines choses qui ne sont absolument pas du fait du conseil général mais d’une irresponsabilité au plus haut sommet de l’Etat.

Midi-Pyrénées Politiques. Comment menez-vous votre campagne si Sivens est, en quelque sorte, « hors sujet » ? Vous défendez un programme ? 

Pierre Verdier. Nous mettons en avant notre personnalité. On met en avant le fait que notre binôme et nos suppléants (Bernard Miramond et Karine Bernard) travaillent et travailleront ensemble tout au long de la campagne, bien sur, mais aussi au-delà. Mais nous défendons également 5 thèmes que nous nous engageons à défendre au sein de l’assemblée départementale mais aussi à l’extérieur.

Midi-Pyrénées Politiques. Vous tirez une leçon personnelle de Sivens ?

Pierre Verdier. Dans cette affaire, les élus départementaux ont respecté tous les schémas réglementaires et légaux. Mais il aurait fallu faire preuve de plus de pédagogie et expliquer la décision. Pour certains élus, le boulot est terminé à partir du moment ou la décision est prise. Cette manière de faire n’est plus adaptée. Il faut aller au contact de la population avant la prise de décision mais aussi après.

Midi-Pyrénées Politiques. Vendredi, avec les autres élus du conseil général, vous allez vous prononcer sur le projet Sivens. Une idée sur la décision qui doit être prise ?

Pierre Verdier. Je ne sais pas. Mais il ne faut surtout pas que l’on donne l’impression de prendre une posture.

Midi-Pyrénées Politiques. En parlant de posture, vous pensez à l’aile dure des pro-Sivens ? Ceux qui plaident pour la continuation du projet initial ?

Pierre Verdier. Une posture, ce serait de prendre une décision inapplicable ou qui ne donne pas de perspective. A partir du moment où l’on ne dispose plus d’un financement, le fait de prétendre relancer le projet initial est effectivement une posture. Mais le fait de ne pas prendre de décision serait également une posture.

Midi-Pyrénées Politiques. Vous parlez de tensions. D’après vous, le blocage du site de Sivens par les syndicats agricoles constitue une tension supplémentaire ? Vous soutenez leur action ? 

Pierre Verdier. L’action en cours permet de canaliser des actions individuelles qui seraient dramatiques. Je ne dis pas que c’est positif car ce n’est pas le rôle des syndicats de faire le travail de l’Etat. Mais je comprends.

Laurent Dubois

 

 

 

 

Un emprunt de 17 millions d’euros de la mairie de Castres annulé par le juge administratif

4 ans de procédure et un jugement qui tombe comme un couperet. Le Tribunal Administratif de Toulouse vient d’annuler une délibération du conseil municipal de Castres au sujet d’un emprunt pluriannuel.

 

Hotel de ville de Castres

Hotel de ville de Castres

En janvier 2011, Samuel Cébe (secrétaire fédéral du PS 81 et ancien conseiller municipal de Castres) introduit un recours pour excès de pouvoir au sujet d’une délibération du conseil municipal de la sous-préfecture tarnaise. Une délibération portant sur un crédit d’un montant de 17 millions d’euros.

Le juge toulousain est allé au-delà les conclusions du rapporteur public. Ce dernier préconisait une annulation partielle ou totale. Le Tribunal a prononcé, le 17 février dernier, une annulation totale de la délibération attaquée.

Pour Samuel Cèbe, cette décision « est un vrai camouflet pour le maire de Castres. C’est la preuve que, contrairement à ce que prétend Pascal Bugis, il ne respecte pas la légalité et qu’il ne gère pas la ville en bon père de famille ».

Pour le responsable socialiste, l’engagement de l’emprunt est lié à un autre dossier : « Pascal Bugis a sûrement cherché à approvisionner la municipalité en vue d’une amende de 32,5 millions d’euros qu’elle avait été condamnée à payer à La Lyonnaise des eaux ».

La décision du Tribunal Administratif  de Toulouse peut faire l’objet d’un appel (devant la Cour Administrative d’Appel de Bordeaux). Comme le précise un membre de la majorité municipale castraise : « il est plus que probable que l’on n’en reste pas là ».

Néanmoins, juridiquement, l’appel n’a pas d’effet suspensif. Autrement dit, par principe, la sentence des juges toulousains s’impose et s’applique immédiatement. La mairie de Castres peut toujours déposer une demande de « sursis à exécution ». Mais l’adoption de cette mesure (qui permet, comme son nom l’indique, de suspendre l’exécution du jugement de première instance) n’est pas évidente.

La bataille judiciaire est loin d’être finie. Mais Pascal Bugis a, en toute hypothèse, subi un sérieux revers. Un revers que Samuel Cèbe et le parti socialiste tarnais ne manqueront pas d’exploiter.

Laurent Dubois

24 Fév

Départementales 31 : vive réaction à la présentation du programme de la Droite et du Centre

Une (vive) réaction à vif. Jean-Jacques Mirassou a lu la presse ce matin. L’ancien sénateur PS et candidat aux cantonales a découvert, dans les journaux, le programme départemental de la Droite et du Centre. Un programme présenté la veille. Jean-Jacques Mirassou est furieux. « Ces gens ne sont pas sérieux ». Pour ce proche de Pierre Izard, ses concurrents « ne connaissent pas les dossiers (et) leurs propositions ne tiennent pas la route ».

Jean-Jacques Mirassou. Conseiller général PS et candidat sur le canton Toulouse 9

Jean-Jacques Mirassou. Conseiller général PS et candidat sur le canton Toulouse 9

En matière de transport, il épingle l’idée d’un ticket unique : « ça existe déjà. C’est la carte pastel. Ils racontent n’importe quoi ».

Jean-Jacques Mirassou est sans nuance. D’après lui, la vertu budgétaire revendiquée par la Droite et le Centre est une manœuvre. Elle dissimule « un but inavoué celui de siphonner l’argent du département pour financer la métropole présidée par Jean-Luc Moudenc ».

 Le conseiller général sortant récuse (catégoriquement) l’accusation d’une explosion des dépenses de fonctionnement. «  Il n’y a aucune gabegie au conseil général. Même sur les trombones. On ne fait pas des voyages à l’étranger sous le prétexte de parrainages factices ». Jean-Jacques Mirassou attend des éclaircissements.

Il veut « savoir ou vont se faire les économies promises par la droite. La droite doit dire ou elle compte faire ses économies ». Cette attente n’est pas une simple demande. Elle résonne comme une accusation. Jean-Jacques Mirassou pointe un risque. Celui d’une remise en cause des politiques sociales. Le socialiste rappelle que la majorité sortante maintiendra « la gratuité des transports scolaires, la gratuité de la télésurveillance pour les personnes âgées et la gratuité de la cantine pour les enfants bénéficient des minimas sociaux ».

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’hiver, il neige…

Autoroute A43 fermée en direction de Lyon, samedi dernier. AFP PHOTO / JEFF PACHOUD

Autoroute A43 fermée en direction de Lyon, samedi dernier. AFP PHOTO / JEFF PACHOUD

Quid du sempiternel principe de précaution ? Combien de fois n’a-t-on pas dénigré des mesures jugées inutiles ou au contraire dénoncé le manque d’alerte, en matière d’intempéries notamment ? Rappelez-vous aussi ces gymnases remplis de familles faisant la queue pour se faire vacciner contre un H1N1 que nous n’aurons jamais réellement vu (heureusement…) ? Rappelez-vous enfin cette année 2003 de canicule où des personnes âgées mourraient, seules, chez elles, dans l’indifférence la plus totale, sans qu’aucun message d’avertissement n’ait été diffusé.

Alors oui quand il fait chaud la canicule peut frapper les plus fragiles et isolés et quand il fait froid, la grippe s’installe. Cela semble logique mais les pouvoirs publics vont parfois à l’encontre de ce bon sens faisant fi d’une anticipation efficace. Et la leçon n’est pas toujours retenue ou s’assimile mal.

Cet hiver, ce sont des Urgences hospitalières qui se sont engorgées face à un virus grippal mal couvert par le vaccin tant recommandé. Comment est fabriqué ce vaccin, c’est justement la question que pose ce week-end dans Libération, Patrick Pelloux, le leader des urgentistes frondeurs. Et il a raison, à quoi bon nous seriner qu’il faut « seringuer » si cela ne sert à rien ?

Une fois encore samedi, en plein chassé-croisé, la France s’est rendue compte qu’une autoroute (même si c’est celle des vacances d’hiver) pouvait être fermée à cause de la neige. Bilan : des milliers d’automobilistes bloqués sur la route des Alpes. Et une question agite alors nos esprits : et au Canada comment font-ils ?

Que celui qui n’a jamais fauté sur une prise de décision jette la première boule de neige, mais il convient une fois de plus de se poser la question de la mobilisation des pouvoirs publics que ce soit en termes sanitaires ou plus généralement logistiques. Surtout face à des fléaux qui se répètent comme les intempéries ou la grippe… Demander aux citoyens de mettre des chaînes à leurs voitures ou de se frotter les mains avec du gel hydro alcoolique, il y a certainement mieux à faire passer comme message politique.

 

Patrick Noviello

20 Fév

Départementales Tarn : exclusions à l’UMP et ambition régionale

« La confiance est cassée. L’UMP présentera des candidats dans tous les cantons pour les élections de mars 2015 ». En septembre 2014, suite aux sénatoriales, le patron de l’UMP 81, Bernard Carayon, prononce le divorce. Le maire de Lavaur soupçonne des manœuvres déloyales de la part de l’UDI. Il suspend les accords électoraux entre son parti et celui de Philippe Foliot. Février 2015, les plaies sont pansées. Un accord est signé.

Bernard Carayon. Maire de Lavaur et président de l'UMP 81

Bernard Carayon. Maire de Lavaur et président de l’UMP 81

La signature était loin d’être évidente. Les sénatoriales ont mis le feu. Mais, dans le Tarn, entre la Droite et le Centre, le torchon brûle depuis des années. L’inimitié entre les deux leaders des deux camps alimente une guerre aussi rituelle que le festival « Pause Guitare ».

D’ailleurs, Bernard Carayon appuie sur le bouton « pause ». Fin des hostilités avec son adversaire favori. Le président de l’UMP 81 a non seulement négocié et ratifié un accord avec l’UDI de Philippe Folliot. Mais il veille scrupuleusement au respect de l’accord électoral.

Bernard Carayon, gardien du Temple.

Le président de l’UMP 81 estime que « la raison l’a emporté sur les pulsions ». La signature d’un accord UMP-UDI répond, pour Bernard Carayon, a une rationalité politique. La Droite et le Centre ont « une chance historique d’emporter le département ». Un point de vue partagé par une autre personnalité de l’UMP. Jacques Thouroude estime que « Thierry Carcenac est très fragilisé par Sivens et une usure après 25 ans de présidence du Conseil Général ».

Bref, du côté de l’UMP, l’accord conclu avec l’UDI est perçu comme un levier. Un levier permettant d’ouvrir les portes du Conseil Général. Mais Bernard Carayon va plus loin. Il le défend énergiquement. Le leader de l’UMP a obtenu l’exclusion de 11 militants. 11 militants qui se présentent face aux candidats officiellement investis sur la base de l’entente « UMP-UDI ». La sanction a été validée mercredi par les instances nationales de l’UMP.

Ces exclusions frappent notamment les dissidents des cantons Albi 1 et Albi 3.

Des exclusions : une mesure « extrême ».

Les statuts de l’UMP prévoient une gradation des sanctions. Un cran en dessous de l’exclusion, il existe une mesure moins sévère : la suspension. Une partie de l’UMP 81 a plaidé, au niveau des instances départementales, pour cette option.

C’est la ligne dure qui l’a emporté. Des têtes doivent tomber. Cette sévérité ne fait pas l’unanimité. En off, certains responsables trouvent que la présidence tarnaise de l’UMP est « plus royaliste que le roi ». Ils rappellent que, du côté de l’UDI, les dissidents ont été traités avec plus de mansuétude. Notamment vers Castres ou une simple suspension a été prononcée.

Jacques Thouroude défend la position de Bernard Carayon : « les gens savaient ce qu’ils risquaient en se présentant. Bernard Carayon ne pouvait pas faire autrement. Cela aurait fragilisé les accords ».

L’argument du maire adjoint de Castres se défend. Mais l’intransigeance de Bernard Carayon dépasse le cadre des départementales. Le président de l’UMP 81 est intéressé par la présidence de la future SuperRégion. Une entente cordiale avec l’UDI peut faciliter son entreprise régionale.

Bernard Carayon, une intransigeance au service d’une ambition.

Bernard Carayon est connu pour sa poigne. Sa fermeté dans la gestion des départementales est conforme à son tempérament. En revanche, sa récente loyauté envers l’UDI peut surprendre. Le patron de l’UMP 81 n’a pas d’affinité particulière envers le Centrisme et les centristes. C’est un homme de droite. Une droite pure et dure. De plus, son inimitié envers Philippe Folliot est de notoriété publique. Son soudain soutien aux ambitions départementales du député UDI est étonnant.

Un soutien étonnant. Mais cohérent. Bernard Carayon vise les prochaines régionales. Il espère obtenir la tête de liste sur la nouvelle Grande Région. Or ce projet passe par une entente avec l’UDI. La formule des départementales a vocation à se reproduire. Les listes pour les régionales de décembre 2015 mêleront des candidats de Droite et du Centre. L’UDI a déjà intronisé son chef de file. Il s’agit d’un autre tarnais, Philippe Bonnecarrère. Bernard Carayon doit donc donner des gages.

Paris vaut bien une messe. La présidence de la future SuperRégion mérite bien quelques scalps.

 

Laurent Dubois

 

 

 

 

19 Fév

Régionales 2015: « Carole Delga imposée par Paris, c’est absurde »

Les genoux du Stade Toulousain sont passés entre ses mains. Il a remis sur pied Frédéric Michalak, Vincent Clerc et Clément Poitrenaud. Pendant des années, Michel Boussaton passe 14 heures par jour au bloc. Mais, en 2010, le chirurgien découvre un autre univers : l’Hôtel de Région. Pierre Izard lui propose d’entrer en politique. Michel Boussaton se retrouve sur la liste de Martin Malvy. A 60 ans, l’orfèvre du bistouri explore un nouveau champ opératoire. Il va passer ces cinq dernières années au sein de la majorité régionale. Dans quelques mois, c’est la fin de son premier mandat. L’occasion de dresser un bilan. Mais aussi d’expliciter son soutien à Carole Delga.

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Midi-Pyrénées Politiques.  Europe-Ecologie parcourt Midi-Pyrénées. Les élus régionaux dressent un bilan public du mandat qui s’achève. Qu’en pensez-vous ?

Michel Boussaton. C’est très bien de faire un bilan. Mais tout dépend si Europe-Ecologie veut faire le bilan de la Région ou le bilan de son action au sein de la Région. Parce que, s’agissant du Bilan d’Europe Ecologie, c’est le bilan de l’ensemble de la majorité. Nous avons connus quelques différences. Mais nous avons travaillé tous ensemble. On ne peut pas dissocier le bilan des uns et des autres.

Midi-Pyrénées Politiques. Du côté de votre famille politique, le PS, c’est aussi le temps du bilan ?

Michel Boussaton. Le bilan de Martin Malvy est très bon. Mais, encore une fois, ce n’est pas le bilan d’un groupe ou d’un autre. C’est le bilan d’une majorité.

Midi-Pyrénées Politiques. Vous êtes en charge des formations sanitaires et sociales. Etes-vous satisfait de votre action ?

Michel Boussaton. Le bilan est très bon. Nous avons augmenté le nombre de places dans les formations pour les infirmières. C’est une vraie politique volontariste. Nous avons fait cela sans compensation de l’Etat. Et surtout nous avons augmenté la territorialisation des formations. On aurait pu créer une seule grande école à Toulouse. C’est à mettre au crédit du président Malvy.

Midi-Pyrénées Politiques. En décembre prochain, une nouvelle assemblée régionale va être élue. Le PS a investi sa tête de liste, Carole Delga, vous la soutenez. Pourquoi ?

Michel Boussaton. Je soutiens Carole Delga depuis la première heure. Je l’ai connu pendant la campagne de 2010 ou j’ai appris à travailler avec elle. J’étais nouveau en politique. Nouveau à 60 ans. Mais nouveau. Elle m’a beaucoup aidé. Elle m’a même empêché de faire de grossières erreurs de communication. C’est une énorme travailleuse.

Midi-Pyrénées Politiques. Les adversaires de Carole Delga lui reprochent son statut de ministre. D’après eux, c’est un handicap. Votre point de vue.

Michel Boussaton. Ce n’est ni un inconvénient, ni un avantage. On vote pour la présidence de la Région. J’entends dire qu’elle est imposée par Paris. C’est totalement absurde. Imposée par Paris ce serait valable pour quelqu’un de parachuté. Or Carole Delga est ancrée dans notre région. Elle est née dans la région. Elle a eu tous ses mandats dans la région. Et puis, en tant que socialiste, nous n’avons pas à rougir du bilan du gouvernement. Carole Delga a eu l’honneur d’être distinguée et d’être nommée ministre. Certains qui critiquent son statut de ministre auraient bien aimé être distingué de la sorte.

Midi-Pyrénées Politiques. Le PRG réclame la tête de liste. Une réaction ?

Michel Boussaton. Cela ne se situe pas à mon niveau. Mais vu l’importance de la mobilisation autour de Carole Delga, il ne serait pas logique que la tête de liste lui échappe.

Midi-Pyrénées Politiques. Vous connaissez bien Carole Delga, sa principale qualité ?

Michel Boussaton. Elle a de vraies convictions de gauche. C’est quelqu’un qui sait dire « non » quand ce n’est pas conforme à ses convictions.

Midi-Pyrénées Politiques. Son principal défaut ?

Michel Boussaton. Je ne lui vois pas de défaut. Elle en a comme tout le monde. Mais politiquement, je n’en vois pas.

Midi-Pyrénées Politiques. Des membres de la majorité prétendent que le Directeur Général des Services de Martin Malvy, Joël Neyen, écrit le programme de Carole Delga. Vous confirmez ?

Michel Boussaton. Le programme sera établi par toutes les personnes de bonne volonté qui entourent Carole Delga. Mais sincèrement elle connaît extrêmement bien les dossiers régionaux. Elle n’a besoin de personne pour écrire son programme. Le fait d’avoir une investiture assez éloignée de la date des élections donne du temps et permet de mener des travaux thématiques. Cela laisse le temps de mettre en place des groupes de réflexion.

Midi-Pyrénées Politiques. Serez-vous candidat aux régionales de 2015 ?

Michel Boussaton. Cela ne dépend pas de moi. Si Carole Delga me demande d’être sur sa liste, je le serai avec beaucoup de plaisir. Mais, en toute hypothèse, je n’ai aucune exigence et j’essaierai d’être utile et de l’aider.

Propos recueillis par Laurent Dubois

17 Fév

Départementales 2015 : top départ ?

Les candidats avaient jusqu’à hier 16h pour déposer leur candidature. Cela signifie-t-il pour autant le top départ de ces élections difficiles à comprendre et peu populaires pour l’instant ? Rien de moins sûr.

 

©PHOTOPQR/LE DAUPHINE ; Jean Francois SOUCHET / Le Dauphine Libere

©PHOTOPQR/LE DAUPHINE ; Jean Francois SOUCHET / Le Dauphine Libere

« Est-ce vraiment le moment de parler politique et élections ? » Voilà la question que je posais à mes invités le 23 janvier dernier lors de notre émission « Départementales : mode d’emploi ». Une question qui venait quelques jours après les attentats qui avaient ensanglanté le pays. Presque un mois après, cette nouvelle campagne et ses enjeux politiques sont-ils vraiment concernant pour les citoyens, la question mérite toujours d’être avancée.

 

D’autant que ces élections se font dans un contexte pour le moins inédit. Aujourd’hui à l’assemblée nationale, débutera le débat sur les compétences des collectivités territoriales. Un débat qui ne sera pas clos avant le scrutin départemental. Autrement dit tous les candidats vont faire campagne jusqu’au 29 mars sans savoir précisément quelles vont être leurs missions d’élus départementaux. Ubuesque mais vrai…

 Campagne pédagogique

Et malgré cela sur le terrain, en campagne, il va falloir faire preuve de pédagogie pour expliquer notamment ce nouveau système de binômes, un homme, une femme, couple indissociable (ne rayez donc pas vos bulletins), le tout sur des cantons totalement redessinés, souvent deux fois plus étendus. Mais de toute façon l’électeur connaît-il son actuel conseiller général et sait-il sur quel canton il votait jusqu’à présent ? Rien de moins sûr.

 

Côté enjeux politiques, que peut-il bien se passer dans notre région dont les départements, hormis l’Aveyron, sont roses depuis bien longtemps (Celui de Haute-Garonne par exemple depuis Vincent Auriol en 1945) ? La droite et le centre toulousains espèrent malgré tout poursuivre sur leur dynamique des Municipales et des Sénatoriales. Des Sénatoriales qui s’étaient mal passées pour Jean-Michel Baylet qui avait perdu son siège en Tarn et Garonne mais qui compte bien défendre sa présidence départementale, fief du PRG dont il est le patron. PRG qui détient aussi les Hautes-Pyrénées à un siège près par rapport aux socialistes.

 Enjeux locaux et nationaux

Dans le Tarn, le spectre de Sivens planera sur le scrutin même si Thierry Carcenac s’en défend. Là aussi la droite et le Centre compte surfer sur leurs bons résultats lors des Sénatoriales. Mais dans ce département, comme dans d’autres, le FN pourrait jouer les arbitres dans la foulée de ses bons résultats aux Européennes. Ce scrutin pourrait également confirmer ou infirmer l’implantation locale d’un Front qui se veut National.

 

Les qualifications au second tour se feront avec 12,5% des inscrits mais si l’abstention atteint les 50% comme lors des précédentes cantonales, il faudra faire le double de ce score soit 25% pour se qualifier en deuxième semaine. Une épée de Damoclès qui plane au dessus de la tête du PS et de l’UMP et dont le FN pourrait profiter en cas de forte mobilisation de son électorat ou d’un vote contestataire.

 

Bref ce scrutin s’annonce très incertain. Il fera quoi qu’il en soit souffler un vent de changement dans les hémicycles par le biais de la parité et des binômes expliqués plus haut.  Et il signe de toute façon le départ d’une génération de présidents de conseils généraux (Pierre Izard, Augustin Bonrepaux). Reste à savoir si les citoyens s’empareront de ces élections ou pas. Et pour cela il faudra peut-être attendre la dernière minute.

Patrick Noviello

05 Fév

Le Président Hollande et nous

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Que peut retenir le citoyen de Midi-Pyrénées de la conférence de presse semestrielle du President ?

Un référendum pour trancher dans le dossier de Sivens ?

« La démocratie participative doit changer » assène François Hollande. Comment ? « Pourquoi ne pas soumettre les projets polémiques aux scrutins locaux » suggère le Président. Autrement dit pourquoi pas un référendum en même temps que les élections départementales ? Intéressant dans l’idée, plus difficile dans la mise en œuvre…

Nos régiments plus sollicités ?

« Nous ne pouvons pas être partout. » Voilà en substance le message du chef des armées. Nos troupes sont déjà suffisamment projetées, le budget défense n’est pas extensible en période de rigueur et nos militaires assurent aussi désormais la protection de notre territoire. Nos régiments régionaux ne découvriront donc pas forcément de nouveaux terrains d’opération extérieure ces mois prochains.

Le retour des 3 jours ?

Souvenez-vous… Avant de « partir à l’armée » nombre de futurs appelés de la région passait faire sa visite médicale en caserne à Auch ou Toulouse. Le Président dit plancher à un service militaire adapté avec trois centres en France. Où sera celui du sud ouest si le projet voit le jour ?

Mixité sociale au Mirail ?

« Est-ce que nous avons la capacité de vivre ensemble ? » s’interroge l’hôte de l’Elysée. Après son Premier Ministre, François Hollande reprend le principe du « peuplement » comme argument massue. Autrement dit contrairement à aujourd’hui où quand une famille quitte banlieue ou quartier « sensible », « elle est remplacée par une plus pauvre qu’elle », le Président invoque « la mixité sociale » comme remède aux maux de notre société. Comment convaincre de nouveaux habitants d’investir des quartiers dits « difficiles » ? En revalorisant ces derniers. Une agence nationale au développement économique des quartiers va entre autre être créée. Sur ce dernier point, les Régions se déclarent déjà comme des partenaires indispensables. Une occasion supplémentaire pour elles de faire valoir leur compétence économique.

Patrick Noviello