Une nouvelle année dans deux jours. Et une nouveauté de taille. Dans les dernières semaines de décembre 2014, le Parlement a voté une fusion des régions. 2015 va débuter avec une carte inédite. Et se terminer par l’élection d’une assemblée régionale mêlant, pour la première fois, élus languedociens et midi-pyrénéens. Tour d’horizon de ce panorama avec une personnalité socialiste qui a un pied dans les deux régions. Universitaire toulousain, André Viola est le président du département le plus midi pyrénéen du Languedoc-Roussillon : l’Aude. Favorable à la fusion, il revient sur ses conséquences. Et surtout il fixe une règle pour les investitures de janvier. André Viola est catégorique. Le candidat à la présidence de la future grande Région doit être un partisan de la réforme. Du côté de Montpellier (ou les résistances ont été nombreuses dans les rangs socialistes), cela pousse du monde vers la sortie. En premier lieu, le président sortant du Languedoc, Damien Alary.
Midi-Pyrénées Politiques. La nouvelle super région n’est elle pas hors sol ? Les citoyens vont-ils se retrouver dans cette immense collectivité ?
André Viola. Aujourd’hui les conseillers régionaux ne sont pas toujours connus. La fusion va avoir cet effet. Mais ce n’est pas complément nouveau. Le maintien des départements ruraux est plus que jamais nécessaire. Ce sont eux qui vont permettre le maintien de la proximité. D’ailleurs ce serait une erreur de croire que l’on va rapproche les régions des citoyens en leur confiant la compétence des routes et des collèges. Les régions ne doivent pas se soucier de la gestion au quotidien. Elles doivent se concentrer sur les grandes orientations et les politiques stratégiques.
Midi-Pyrénées Politiques. En Midi-Pyrénées plusieurs noms circulent pour la présidence pour la présidence de la future grande Région. En revanche, du côté du Languedoc, le casting semble plus pauvre. Le leader PS aux régionales sera-t-il fatalement midi- pyrénéen ?
André Viola. Il existe des ressources politiques en Languedoc. Mais c’est vrai que peu de personnalités ont été favorables à la fusion. Et il est évident que les militants ne désigneront pas des candidats qui ont combattu la création d’une grande région. On voit mal quelqu’un qui a combattu la fusion être candidat. Ca ne passera pas. Le leader du PS ne pourra pas incarner une stratégie de repli.
Midi-Pyrénées Politiques. Parmi les sujets qui peuvent fâcher, celui du choix de la capitale régionale. Pour vous, c’est Toulouse ou Montpellier ?
André Viola. Je suis favorable à ce que les deux métropoles aient une place. Ce n’est pas possible de faire vivre une double capitale. Mais il y a des solutions. On peut imaginer que les commissions se réunissent à un endroit et que l’assemblée régionale siège à un autre. On peut aussi imaginer un siège politique dans une métropole et le transfert des services dans une autre. La présidence de la Région peut aussi se trouver dans une ville et la préfecture de la Région dans une autre.
Propos recueillis par Laurent Dubois