02 Oct

L’économie : un vaste chantier pour les candidats

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Jeudi matin, les deux présidents régionaux du MEDEF donnaient une conférence de presse à Toulouse pour annoncer leurs objectifs économiques en vue de la fusion des régions.

Trois secteurs en ligne de mire pour profiter de ce nouveau marché : la santé, le développement durable et les travaux publics.

Dans ce dernier domaine, la Fédération Régionale des TP tiendra son AG mardi prochain à Toulouse. Une de ses tables-rondes devrait voir s’affronter pour la première fois Carole Delga et Dominique Reynié. Thème sur lequel devront plancher la candidate PS-PRG et le candidat LR-UDI-Société Civile : « quels engagements et quelles actions pour relancer l’activité des Travaux Publics ».

Relancer les Travaux Publics

On sait que ces derniers temps, face à la baisse des dotations d’état, le secteur a pris un sacré coup dans l’aile et que les marchés publics se font plus rares ou prennent du retard. Seule lueur d’espoir le week-end dernier : le feu vert du gouvernement pour le lancement des travaux de la LGV Bordeaux-Toulouse.

Et le président de la CCI de Toulouse d’aller plus loin. Pour Alain Di Crescenzo « la LGV doit aussi connecter Toulouse à Montpellier et Barcelone ». Les CCI, elles aussi, se préparent déjà à la fusion. Un club d’entreprise Pyrénées-méditerranée a été officialisé lors du forum économique de Toulouse.

Première région de France en Recherche et Développement

Enfin, les 21 plateformes Initiative du Languedoc-Roussillon et de Midi Pyrénées, viennent de se réunir à Carcassonne afin de préparer leur nouvelle « grande coordination » dans le cadre de la réforme territoriale en vigueur au 1er janvier 2016. Le réseau Initiative se revendique comme étant « le 1er réseau associatif de financement des créateurs, repreneurs, développeurs d’entreprise ».

Selon le MEDEF, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées réunies représenteront 7,21% du PIB national. La future grande région sera la première en termes de Recherche et développement et la deuxième en création de start-up. Voilà de quoi donner du pain sur la planche à des élus et candidats qui prônaient plus de compétences liées à l’emploi et l’économie pour les futurs conseils régionaux.

Patrick Noviello

01 Oct

L’ex-élue centriste Maithé Carsalade tête de liste FN en Haute-Garonne

Louis Aliot, Maïté Carsalade et Chantal Dounot-Sobraques (Photo : MaxPPP)

Louis Aliot, Maithé Carsalade et Chantal Dounot-Sobraques (Photo : MaxPPP)

Elle s’était déjà affichée aux côtés de Louis Aliot, tête de liste régionale du Front National, lors d’une conférence de presse à Toulouse le 14 septembre mais cette fois elle a franchi le cap : Maithé Carsalade, 72 ans, ancienne adjointe centriste à la mairie de Toulouse, sera la tête de liste du Front National en Haute-Garonne pour les prochaines élections régionales de 6 et 13 décembre.

Maithé Carsalade a été élue conseillère municipale dès 1983 sur la liste de Dominique Baudis à la mairie de Toulouse, puis avec Philippe Douste-Blazy. Entre 2004 et 2008, elle était adjointe de Jean-Luc Moudenc chargée des affaires scolaires. Militante UDF, candidate aux législatives en 2007 puis en 2012, elle avait rejoint le Nouveau Centre d’Hervé Morin, avant la fondation de l’UDI.

Sur facebook, elle avait expliqué le 15 septembre dernier les raisons de son ralliement à Marine Le Pen, faisant notamment référence au « grand remplacement », cette théorie d’extrème-droite selon laquelle les immigrés viendraient peu à peu à « remplacer » la population française :

Pourquoi j’ai rejoint Marine Le Pen ? Parce que le Front National est le seul parti qui prenne en compte les préoccupations des Français, qui défende la France que j’aime, une France Libre, une France Souveraine, une France Protectrice.
J’ai beaucoup donné de moi-même à mes compatriotes pendant plus de 25 ans en tant que Maire Adjoint et Maire de quartier à Toulouse, sans jamais demandé leur appartenance politique aux personnes que j’ai aidées. Aujourd’hui, je ne peux que constater le recul de notre pays dans bien des domaines, éducation, santé, emploi, agriculture, immigration. Je n’accepte pas le « grand remplacement » programmé. Je veux que mes petits enfants ne subissent aucune pression morale ou intellectuelle pour obtenir une place en crèche, un emploi.Je n’ai pas accepté qu’on refuse d’inscrire dans la constitution européenne que l’Europe a des racines judeo-chrétienne, je n’ai pas accepté qu’une partie de la droite me demande de voter socialiste aux dernières élections…C’est sans doute mon dernier combat, mais je le mène avec toute ma foi, toute ma sincérité. Merci d’avoir lu mon message. »

Une sacrée « prise de guerre » pour Louis Aliot. En confiant la tête de liste à cette ancienne UDF, le député européen frontiste dépose une énorme pierre dans le jardin du candidat des Républicains Dominique Reynié et du maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc. Il montre ainsi qu’il existe une certaine porosité entre la droite traditionnelle (et même le centre) et le FN : des élues ou ex-élues n’hésitent plus à rejoindre le FN et même à prendre les rênes de listes départementales. De quoi décontenancé l’électorat traditionnelle de la droite !

 

D’autant que dans la foulée, une autre ex-élue de droite franchit aussi le Rubicon : Chantal Dounot-Sobraques, ancienne adjointe au maire et ancienne secrétaire départementale de l’UMP de Haute-Garonne, présentée comme une « amie » par Louis Aliot, sera en troisième position sur cette liste départementale, juste derrière le secrétaire départemental du FN Julien Léonardelli.

Dominique Baudis doit se retourner dans sa tombe » (Laurence Arribagé)

Sollicité par nos soins, Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse, a indiqué qu’il ne souhaitait pas réagir à ces informations. 

Réaction en revanche de Laurence Arribagé, députée et présidente par intérim des Républicains de Haute-Garonne : « Dominique Baudis doit se retourner dans sa tombe, lui qui avait toujours inscrit son action publique dans les valeurs humanistes ».

Fabrice Valéry et Laurent Dubois

Démographie : Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, « la plus attractive des nouvelles régions » selon l’INSEE

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Alors que la future grande région s’esquisse, l’Insee vient de rendre une étude sans appel. Notre territoire qui perdait il y a 50 ans plus d’habitants qu’elle n’en gagnait a su renverser la vapeur. Principaux acteurs de ce regain : les 18-39 ans. Alors qu’ils quittaient massivement la région, ils sont désormais nombreux à s’y installer si l’on en croit l’auteur de cette enquête, Benoît Mirouse.

Comme on pouvait le présumer, ce sont surtout la Haute-Garonne et l’Hérault qui les attirent et avec ses départements les deux grandes métropoles Toulouse et Montpellier. La croissance des agglomérations est désormais portée par les banlieues des grands pôles urbains (+2,6% par an). Les couronnes périurbaines constituent aussi des zones de forte croissance démographique (+1,9% par an). Deux explications à cela : de nombreux habitants s’y installent et les naissances y sont supérieures aux décès.

L’étalement urbain se poursuit

La métropole toulousaine rayonne jusqu’à Montauban, Albi, Pamiers, Auch, Saint-Gaudens ou encore Carcassonne). Le long de la côte méditerranéenne, le développement passe désormais par l’intérieur des terres. Du côté de ceux qui continuent à perdre des habitants : les Pyrénées, les Causses et le haut-Languedoc, tous mal desservis par les grands axes de circulation.

A noter toutefois que plus de la moitié de ce gain d’habitant est assuré par les communes rurales. Même celles qui sont hors influence des grandes agglomérations mais bien desservies par les grands axes de circulation bénéficient de nouveaux arrivants. Une notion d’équipement en moyen de transport à prendre en compte pour les candidats. L’exode des campagnes semble donc stabilisé.

Inversion de flux avec IDF et PACA

Si dans les années 60, noter région perdait des habitants au profit de l’Ile de France, PACA ou même Rhône-Alpes, cette tendance s’est totalement inversée. Désormais nous attirons aussi bien les étudiants que les jeunes adultes en recherche d’emploi. Mais il ne faut pas oublier les plus de 40 ans notamment les salariés en fin de carrière ou en début de retraite. Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon constituent donc depuis 1999 les deux régions les plus attractives de France.

L’Hérault et la Haute-Garonne restent les seuls départements à afficher un excédent de migratoire de jeunes de 18 à 24 ans. Les universités de Toulouse et Montpellier n’y sont évidemment pas étrangères. Mais cette tendance se confirme également pour la tranche d’âge supérieure : autrement dit les jeunes restent dans la région après leurs études, pas forcément dans ses métropoles, mais aussi dans les départements voisins. Exceptions dans ce champ radieux de statistiques : la Lozère et l’Aveyron qui perdent toujours des habitants mais moins qu’il y a cinquante ans.

Patrick Noviello

30 Sep

[Echo de campagne] Dominique Reynié et les listes départementales : derniers arbitrages de Nicolas Sarkozy

 

Deuxième et dernière réunion autour de Nicolas Sarkozy avant la CNI. Mercredi prochain, les instances nationales des Républicains vont valider les investitures départementales aux régionales. Mais, ce matin, pendant 1 heure, Nicolas Sarkozy a reçu Dominique Reynié et les responsables départementaux des deux régions. 12 des 13 têtes de listes départementales ont été désignées.

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La réunion de ce matin a déblayé le terrain et réglé des points épineux. Notamment le cas du Lot et du Gers. Ces deux départements reviennent aux Républicains. Du côté de Cahors, un représentant de l’UDI, Michel Roumégoux, visait la tête de liste. Finalement, c’est Aurélien Pradié (maire LR de Labastide-Murat) qui doit être investi.

Dans le Gers, aucun nom n’a été arrêté. Mais ce sera un représentant des Républicains. Dominique Reynié n’est pas convaincu par la candidature du maire (LR) de Condom, Gérard Dubrac. Une investiture UDI aurait permis de contourner l’ancien député du Gers. Mais ce n’est pas l’arbitrage qui a été fait. Le concurrent UDI de Gérard Dubrac, Christophe Terrain (maire de Riscle) est écarté.

D’après nos informations, des discussions sont toujours en cours dans les Pyrénées-Orientales et en Lozère. Dans ce dernier département, Pierre Morel-A-L’Huissier se retire de la course. Cette décision émane de l’intéressé lui-même. Le parlementaire (ancien concurrent de Dominique Reynié lors de l’investiture de la tête de liste régionale) est remplacé par Alain Astruc, le maire d’Aumont-Aubrac.

Dans l’Hérault, en revanche, pas de surprise et de jeu de chaises musicales. Le maire de la Grande-Motte, Stephan Rossignol, doit obtenir la tête de liste départementale dans l’Hérault. Pendant un temps et encore récemment (15 jours d’après une source), Dominique Reynié a envisagé d’atterrir dans l’Herault. Ce scénario est donc abandonné. S’agissant de la Haute-Garonne et de Vincent Terrail-Novès c’est réglé. . Le maire de Balma et conseiller régional sortant doit être investi sur une liste qui comprendra au total 38 noms. Pour une fois, Jean-Luc Moudenc était présent autour de la table et à donner la liste des 15 premiers candidats. La liste haute-garonnaise est la plus avancée de toute la Grande Région.

Le sort personnel de Dominique Reynié a également été réglé. La tête de liste régionale sera tête de liste départementale dans l’Aveyon. Un « parachutage » dans l’Hérault ou une deuxième place sur ses terres natales ont été évoqués.

Mais, au final, l’option retenue est celle qui semblait évidente dès le départ. Dominique Reynié a érigé la parité ( au niveau des têtes de listes départementales) en marque de fabrique. Il a songé  à montrer l’exemple en étant, en deuxième position, derrière une femme. Cette formule se produira ailleurs (notamment dans les Hautes-Pyrénées) mais pas avec Dominique Reynié et pas dans l’Aveyron.

Laurent Dubois

25 Sep

Tarn-et-Garonne : une ex-colistière de Carole Delga tête de liste pour Philippe Saurel

Rose Cambon

Rose Cambon

Dans le Tarn-et-Garonne, la désignation de la tête de liste de Philippe Saurel prend une dimension particulière. A priori, l’investiture de Rose Cambon n’a rien de spectaculaire. Le nom de la jeune psychoclinicienne de Nègrepelisse n’éveille rien de particulier. Cette militante socialiste (encartée depuis une dizaine année) n’est pas connue en dehors du landerneau de la gauche tarn-et-garonnaise. Et encore. Sans responsabilité fédérale, certains de ses camarades ne la connaisse pas bien. Sans mandat local, Rose Cambon n’apparait pas dans le « Who’s Who » départemental. Son père, Jean Cambon, est une figure historique du département. Mais la fille est un nouveau visage.

Pourtant, comme le pronostique un socialiste, cette investiture va faire scandale.

La personnalité de Rose Cambon n’est pas en cause. La nouvelle « saurélienne » est décrite comme quelqu’un de posé, sachant s’exprimer et ayant une vraie fibre de gauche. Ce qui va secouer le « cocotier », c’est son profil.

Rose Cambon était une co-listière de Carole Delga. Elle s’est retirée  il y a quelques jours. Ses camarades du PS 82 ont reçu un mail. Un mail dans lequel elle a annoncé et expliqué sa décision. Cette démission n’est pas la seule. Un autre socialiste, Michel Benazet, un « vieux » militant qui a été de toutes les campagnes quitte également la liste du PS. Il était le deuxième homme après Patrice Garrigues.

Dans ce contexte, la « bascule » de Rose Cambon résonne comme une crise interne au PS 82. Une crise qui n’est pas liée à la tête de liste régionale, Carole Delga. Ce sont les relations avec le PRG et l’attribution de la tête de liste départementale à Sylvia Pinel qui mettent le feu aux poudres.

Les socialistes tarn-et-garonnais ont l’impression d’être, une nouvelle fois, sacrifiés sur l’autel des intérêts de Jean-Michel Baylet. Ce n’est pas nouveau. Mais c’est la fois de trop. Cela fait des années que le psychodrame dure. Mais l’émergence du trublion Saurel confère une nouvelle tournure à cette vieille grogne.

Sans la candidature de Philippe Saurel, la colère se serait limitée au secret de l’isoloir ou à une désertion des marchés. Les « frondeurs » n’auraient pas glissé un bulletin « Pinel » dans l’urne. Au pire, ils se seraient « contentés » de boycotter la campagne.

Le maire de Montpellier exploite et profite de ces tensions.

Un temps, avant le choix de Rose Cambon, le nom de Jean-Philippe Bésiers a circulé. D’après nos informations, la maire de Castelsarrasin a été approché et il a reculé face à un problème de cumul des mandats. Pour Philippe Saurel, c’était une prise de choix, une prise symbolique. Jean-Philippe Bésiers a battu Sylvia Pinel lors des cantonales 2011. Il a également participé à la chute de Jean-Michel Baylet lors des dernières départementales.

En fait, le maire de Montpellier applique le principe « diviser pour s’imposer ». Face à une droite et un FN qui réalisent de bons scores, un schisme entre le PS et le PRG est tout bénéfice pour Philippe Saurel. L’investiture d’un Jean-Philippe Bésiers aurait optimisé cette opportunité.

Mais la désignation de Rose Cambon ne casse pas une dynamique favorable à Philippe Saurel. Dans le Tarn-et-Garonne, il y a un « troisième tour » dans le scrutin. Après la perte de son siège de sénateur et de la présidence du département, c’est le troisième tour d’un référendum anti-Baylet.

Philippe Saurel a de bonnes relations avec le patron du PRG. Mais, dans le Tarn-et-Garonne, son succès (électoral) est lié à une guerre interne à la gauche départementale. Une guerre qui risque de faire une victime collatérale : Carole Delga.

Laurent Dubois

 

 

 

22 Sep

[Echo de campagne] Dominique Reynié : où sont les femmes ?

Dominique Reynié revendique le titre de « champion de la parité ». Pour lui, l’alternance « un homme, une femme » ne doit pas simplement rythmer (comme la loi l’exige) la composition des listes départementales. Le candidat de la Droite et du Centre veut que la parité s’applique à la désignation des têtes de listes dans les 13 départements de la Grande Région.

Dominique Reynié, tête de liste régionale pour la Droite et la Centre

Dominique Reynié, tête de liste régionale pour la Droite et le Centre

Le sujet était au menu de la réunion, mercredi dernier, avec Nicolas Sarkozy.

Ce n’était pas le seul. Les problèmes d’organisation (récurrents) de la campagne et le souhait de Dominique Reynié d’assumer la tête de liste départementale dans l’Hérault (Nicolas Sarkozy a tranché et c’est finalement l’Aveyron) ont été évoqués.

Néanmoins, la question de la parité des têtes de listes départementales a, une nouvelle fois, été mise sur la table. Le calendrier avance et les investitures doivent être promulguées par les instances nationales des Républicains mercredi 7 octobre.

Pour autant, le dossier est bloqué.

Cet été, lors d’une réunion à Albi, les élus Républicains de Midi-Pyrénées ont émis des réserves. Ils ne sont pas forcément hostiles au principe. Mais il est tout simplement impossible à appliquer. Les choses n’ont pas évolué depuis. Lors de la réunion du 16 septembre, sous le regard de Nicolas Sarkozy, c’est toujours le même constat. Des départements ne peuvent pas recruter une tête de liste féminine. C’est le cas dans l’Aude, le Lot, l’Aveyron, le Gard, le Tarn. Dans la Haute-Garonne, c’est tranché. La tête de liste est destinée à Vincent Terail-Novès, le maire de Balma.

En plus, parfois, les difficultés pratiquo-pratiques sont renforcées par des rivalités politiques.

Ainsi, dans le Gard, Dominique Reynié est confronté à l’hostilité farouche des élus départementaux. Comme le dit une source bien informée :

Si Dominique Reynié veut imposer une femme, il va finir pendu par les pieds ».

Dominique Reynié ne se décourage pas pour autant. Il a même acquiesse à une suggestion : s’appliquer à lui même la parité dans l’Aveyron en laissant la place à une femme. Mais le casse-tête reste entier. Encore faut-il trouver une femme !

Dans un département, en revanche, le problème semble résolu. Dans les Hautes-Pyrénées, Gérard Trémèges est prêt à « reculer » en seconde position. Visiblement, une candidate a été trouvée.

Mais, au final, Dominique Reynié va devoir reculer et composer. Malgré son acharnement, ses têtes de listes départementales ne seront pas paritaires.

Un responsable de la Droite et du Centre résume la morale de l’histoire :

Avant d’affirmer un principe, il vaut mieux être certain d’avoir les moyens de l’appliquer ! »

Laurent Dubois

17 Sep

Régionales Haute-Garonne : la collaboratrice de la députée Iborra investie tête de liste avec Philippe Saurel

Mardi l’Aude et aujourd’hui, jeudi, la Haute-Garonne. Philippe Saurel poursuit sa tournée et désigne une femme comme tête de liste départementale. Cette « féminisation » n’est pas une première. La semaine dernière, Marie-Odile Delcamp a rejoint la liste des « Citoyens du Midi ». Mais, l’important est ailleurs. Mathilde Tolsan présente un profil atypique et unique. Un profil qui va faire jaser dans les chaumières socialistes. C’est la collaboratrice de la députée Iborra.

Philippe Saurel, maire de Montpellier, tête de liste régionale "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, maire de Montpellier, tête de liste régionale « Citoyens du Midi » 

Philippe Saurel a investi des maires, deux élus régionaux, un viticulteur. Mathilde Tolsan n’appartient à aucune de ces catégories. C’est une collaboratrice parlementaire. Elle est l’assistante de la députée de la Haute-Garonne, Monique Iborra. Une députée socialiste qui soutient (ouvertement) le maire de Montpellier et qui défie (frontalement) la candidate du PS, Carole Delga.

D’autres noms ont circulé. Notamment un responsable d’Airbus. Mais Philippe Saurel a un bon « feeling » avec une jeune femme qui accompagne Monique Iborra depuis son premier mandat parlementaire.

Militante socialiste, Mathide Tolsan est « encartée » depuis 2006. Elle est entrée au PS par le courant « Désirs d’Avenir » de Ségolène Royal. Avant de travailler dans la politique, la militante a eu une vie professionnelle.

Mathilde Tolzan, tête de liste départementale pour les "Citoyens du Midi"

Mathilde Tolsan, tête de liste départementale pour les « Citoyens du Midi »

Après une formation en management de l’industrie tertiaire (tourisme, hôtellerie), la jeune femme devient responsable commerciale dans le Grand Sud. Licenciée économique en 2006, elle fait des remplacements au « Grand Toulouse », l’ancêtre institutionnel de l’actuelle « Toulouse-Métropole ». Lors de réunions au PS, elle croise Monique Iborra (alors 1er vice-président de la Région) qui vient d’être élue députée. Mathilde Tolsan intègre un staff qu’elle ne quittera plus.

Mathilde Tolsan se définit « comme une vraie citoyenne qui n’a jamais eu de mandat ». Sans expérience électorale, la nouvelle tête de liste « saurélienne » met toutefois en avant le fait qu’elle connaît et travaille dans la politique.

Sa rencontre avec Philippe Saurel a débuté par la lecture de son livre-manifeste, « Réparer la République ». Mathilde Tolsan est « convaincue que la seule alternative aux pratiques politiques, c’est Philippe Saurel ».

Comme ses homologues dans les autres départements, Mathide Tolsan va devoir s’atteler à la confection de sa liste départementale. La tache est rude.

Il faut trouver 37 noms supplémentaires.

La Haute-Garonne est le département qui comprend le plus grand nombre de candidats (l’Hérault est en 2eme position avec 32 candidats) et il pèse un quart de l’électorat en Midi-Pyrénées. C’est un territoire hautement stratégique.

Mathilde Tolsan est confiante. « Des candidatures sont arrivées et elles sont intéressantes ».

Laurent Dubois

15 Sep

PRG Haute-Garonne : Bernard Keller et Philippe Guerin absents de la liste pour les Régionales

Bernard Keller

Bernard Keller

Lundi soir, la Fédération départementale du PRG de Haute-Garonne a désigné, par un vote de l’Assemblee Générale, ses candidats hommes et femmes pour les Régionales.

Ce scrutin doit être validé vendredi par les instances nationales. Celles-ci peuvent modifier le classement et même « repêcher » des candidats malheureux. Cette dernière option est toutefois exceptionnelle.

Le résultat présente une vraie surprise. Philippe Guérin (ancien maire de Cugnaux et conseiller regional sortant) et Bernard Keller (maire de Blagnac et vice-président de Toulouse Métropole) n’ont pas été sélectionnés.

Le coup le plus rude est pour Bernard Keller. Le maire de Blagnac a démissionné du conseil départemental pour pouvoir se présenter aux Regionales. Des Regionales qu’il vise depuis longtemps et qui lui tiennent à cœur.

Nul doute que ses relations conflictuelles avec Jean-Michel Baylet ont pesé (lourdement) sur le choix du PRG 31. Le patron des radicaux de Gauche ne veut pas de Bernard Keller sur ses listes. D’après une source, il aurait même dit, lors d’un séminaire qui s’est déroulé cet été sur les bords du lac de Saint-Féréol : « Même s’il change de sexe, Keller ne sera pas sur la liste ». Cette phrase est peut être apocryphe. Mais le conflit qui oppose le maire radical de Blagnac et Jean-Michel Baylet est bien réel.

Bernard Keller loupe de peu sa qualification. Il est arrivé en 4ème position. Mais le résultat est là.

Voici les noms des candidats retenus :

  • Christophe Delahaye (conseiller régional sortant)
  • Pierre-Nicolas Bapt (secrétaire général du PRG 31)
  • Patrick Doucède (ancien conseiller général)
  • Martine Cordon de Quidt (animatrice Cercle PRG Toulouse)
  • Monique Fallières (élue La Salvetat Saint Gilles)
  • Karine Lacroix (élue municipale Aucamville)

Laurent Dubois

14 Sep

Une ancienne responsable de l’UMP sur la liste Haute-Garonnaise de Louis Aliot

Louis Aliot parle d’une amie. Mais la présence, à ses côtés, de Chantal Dounot-Sobraques est un signal qui n’a rien de subliminal. Le Front National s’apprête à désigner une ancienne secrétaire départementale de l’UMP sur sa liste haute-garonnaise.

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Des tacles sur Dominique Reynié, des coups de griffe contre Carole Delga et une ode à la ruralité, la conférence de presse de rentrée de Louis Aliot est à la fois programmatique et très politique. En revanche, le leader regional du FN refuse d’officialiser la présence de Chantal Dounot-Sobraques sur sa liste Haute-Garonnaise.

Il renvoie au 21 septembre à la réunion de la commission d’investiture.

Malgré cela, la présence ostenstatoire de l’ancienne conseillère régionale et conseillère municipale au Capitole est transparente. Chantal Dounot-Sobraques a quitté l’UMP depuis deux ans et demi.

Ce sera sa première candidature sous les couleurs du Front National. Louis Aliot précise qu’il pourrait être tête de liste en Haute-Garonne. C’est assez improbable et cela ressemble à une esquive pour maintenir le suspens. En effet, Louis Aliot est très implanté à Perpignan (il siège au conseil municipal). Sa terre d’élection est au sens propre comme figuré les Pyrénées Orientales. Des terres sur lesquelles il est assuré de faire un bon score. Lors des dernières départementales, les PO ont voté à plus de 30% pour le FN. Une tête de liste dans ce fief frontiste est une garantie de succès.

Chantal Dounot-Sobraques peut donc, malgré les propos de Louis Aliot, devenir la future tête de liste en Haute-Garonne. En revanche, aucun doute, sur sa participation au scrutin.

Chantal Dounot-Sobraques permet d’afficher une « prise » et de faire les poches de Dominique Reynié. Louis Aliot veut accrocher les 30 points au 1er tour. Pour ce faire, il doit siphonner des voix au candidat de la droite et du centre.

L’affichage de Chantal Dounot-Sobraques est symbolique. Chantal Douno-Sobraqués est le prédécesseur de Laurence Arribagé.  Elle a été secrétaire départementale et la véritable patronne de la droite toulousaine au temps de Christine de Veyrac. D’ailleurs, selon nos informations, Jean-Luc Moudenc aurait été le premier à la féliciter lors de sa désignation par le patron de l’UMP de l’époque, Xavier Bertrand.

Sans parler de son élection sur la liste municipale de Dominique Baudis et de son passage dans les rangs de l’opposition municipale.

L’annonce de ce ralliement suscite de vives réactions au sein de la fédération haute-garonnaise des Républicains. Des réactions très critiques rappelant que Chantal Dounot-Sobraques a tenu des propos homophobes lors d’une déclaration polémique en plein conseil municipal. Ou de simples précisions sur son  » Baudissisme » de façade en soulignant que sa présence sur les listes de Dominique Baudis était simplement liée à  » un quota RPR ».

A noter que Chantal Dounot-Sobraques n’était pas la seule « représentante » de la droite et du centre toulousains lors de la conférence de presse de Louis Aliot. Maïté Carsalade (ex-centriste) était également présente. Ancienne adjointe au maire sous le mandat de Philippe Douste-Blazy, elle est qualifiée par un ancien camarade de route de « centriste virulente ». Mais ce ralliement surprend davantage que celui de Chantal Dounot-Sobraqués. Un ancien élu du Capitole parle carrément de « prise de guerre ».

Laurent Dubois

Addendum : Chantal Dounot-Sobraqués souhaite apporter les précisions suivantes :

– comme je l’ai dit lors de la conférence de presse , je n’ai pas la carte du FN et apporte mon appui à Louis Aliot en toute indépendance .

– Je n’ai pas été une baudisienne de façade , mais au contraire une  » baudisisienne  » très convaincue .
Dominique Baudis a été un très grand maire que j’ai servi avec beaucoup de plaisir . Certes nous avions parfois des analyses politiques très différentes ( notamment sur l’Europe ) , mais jamais sur la gestion de notre ville .
Ce qui m’a valu de travailler 3 mandats avec lui ! Et lors de l’affaire Allègre je l’ai toujours soutenu ( ce qui n’a pas été le cas de tous mes collègues …) absolument convaincue de son innocence .

Merci de bien vouloir tenir compte de ces deux éléments .

Cordialement .

C.Dounot

 

 

12 Sep

[Fact-checking] Un enterrement de la « Présidence Déléguée »

Le feuilleton de l’été ne survivra pas à l’automne. Depuis la fin juillet, le PS est empêtré dans la polémique de la « Loi Alary-Pinel ». L’annonce d’une réforme législative pour créer un poste de « président délégué » a soulevé une tempête politico-médiatique. Visiblement, le projet est enterré.

cimetiere

Vendredi dernier, Sylvia Pinel lance un pavé dans la mare. La ministre radicale prend ses distances avec la « présidence déléguée ». Immédiatement, cela fait tourner le sang des socialistes gardois et de certains parlementaires. Un député PS déclare : « c’est incroyable, c’est une ministre qui laisse sous entendre que son parti pourrait ne pas voter un texte soutenu par le gouvernement ».

D’autres réactions sont plus désabusées.

D’après des responsables socialistes, Sylvia Pinel a compris que le projet est mort. Elle dresse (implicitement) l’acte de décès. Cette version est (visiblement) la bonne.

D’après nos informations, Martin Malvy est catégorique. A plusieurs de ses interlocuteurs, il a annoncé ouvertement : «ça ne passera jamais ». Le président de Midi-Pyrénées est bien placé pour le savoir. Il a une ligne directe avec le président des Régions de France. Son homologue aquitain, Alain Rousset, ne cache pas son opposition et même son agacement par rapport à une réforme législative « parachutée » en plein été.

Au delà des propos, il y a les faits.

La création d’une présidence déléguée suppose et impose le dépôt d’un projet ou d’une proposition de loi. Le gouvernement ou un parlementaire doit déposer un texte sur le bureau de l’une des deux chambres.

Au Palais-Bourbon, le groupe PS se réunit mercredi prochain, le 15 septembre. Aucune trace de la « présidence déléguée » dans la liste des textes prévus. Un séminaire de groupe doit se tenir du 21 au 23 septembre. Les députés socialistes n’ont pas encore reçus le programme. Mais, d’après les parlementaires consultés, il n’existe aucune information ou indice permettant de penser que la « présidence déléguée » va être mise au menu.

Ordre du jour de la réunion du groupe députés PS

Du côté du Sénat, les socialistes sont minoritaires. Il serait surprenant que la proposition émane d’une assemblée dont la majorité est ouvertement hostile. De plus, les sénateurs contactés (au nombre de 4, 3 de gauche et 1 de droite) affirment ne pas avoir entendu parler d’une proposition sur la « présidence déléguée ».

Enfin, s’agissant du gouvernement et d’un éventuel projet de loi, c’est clair et précis. Aucun texte sur la présidence déléguée jusqu’au 9 octobre. Cette date est d’ailleurs déterminante et plaide pour un abandon. En effet, moins de deux mois avant le 1er tour des régionales, il est improbable que le gouvernement se lance dans un chantier houleux qui parasiterait la campagne de ses candidats.

Vu l’hostilité farouche des sénateurs (un parlementaire Républicain dit : « les orgues de Staline sont prêtes » NDLR : Nom d’un lance roquettes multiple soviétique), le débat va s’éterniser et s’enliser. Attendre la mi-octobre est plus qu’imprudent.

Dans les prochaines semaines, il va falloir surveiller l’agenda des assemblées et de Matignon. Manuel Valls s’est engagé personnellement et publiquement sur le dossier.

Une reculade serait un vrai camouflet. Il est toujours possible que le gouvernement veuille sauver les apparences. Mais plus le temps passe et plus un enterrement est probable.

Laurent Dubois