Alors que la future grande région s’esquisse, l’Insee vient de rendre une étude sans appel. Notre territoire qui perdait il y a 50 ans plus d’habitants qu’elle n’en gagnait a su renverser la vapeur. Principaux acteurs de ce regain : les 18-39 ans. Alors qu’ils quittaient massivement la région, ils sont désormais nombreux à s’y installer si l’on en croit l’auteur de cette enquête, Benoît Mirouse.
Comme on pouvait le présumer, ce sont surtout la Haute-Garonne et l’Hérault qui les attirent et avec ses départements les deux grandes métropoles Toulouse et Montpellier. La croissance des agglomérations est désormais portée par les banlieues des grands pôles urbains (+2,6% par an). Les couronnes périurbaines constituent aussi des zones de forte croissance démographique (+1,9% par an). Deux explications à cela : de nombreux habitants s’y installent et les naissances y sont supérieures aux décès.
L’étalement urbain se poursuit
La métropole toulousaine rayonne jusqu’à Montauban, Albi, Pamiers, Auch, Saint-Gaudens ou encore Carcassonne). Le long de la côte méditerranéenne, le développement passe désormais par l’intérieur des terres. Du côté de ceux qui continuent à perdre des habitants : les Pyrénées, les Causses et le haut-Languedoc, tous mal desservis par les grands axes de circulation.
A noter toutefois que plus de la moitié de ce gain d’habitant est assuré par les communes rurales. Même celles qui sont hors influence des grandes agglomérations mais bien desservies par les grands axes de circulation bénéficient de nouveaux arrivants. Une notion d’équipement en moyen de transport à prendre en compte pour les candidats. L’exode des campagnes semble donc stabilisé.
Inversion de flux avec IDF et PACA
Si dans les années 60, noter région perdait des habitants au profit de l’Ile de France, PACA ou même Rhône-Alpes, cette tendance s’est totalement inversée. Désormais nous attirons aussi bien les étudiants que les jeunes adultes en recherche d’emploi. Mais il ne faut pas oublier les plus de 40 ans notamment les salariés en fin de carrière ou en début de retraite. Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon constituent donc depuis 1999 les deux régions les plus attractives de France.
L’Hérault et la Haute-Garonne restent les seuls départements à afficher un excédent de migratoire de jeunes de 18 à 24 ans. Les universités de Toulouse et Montpellier n’y sont évidemment pas étrangères. Mais cette tendance se confirme également pour la tranche d’âge supérieure : autrement dit les jeunes restent dans la région après leurs études, pas forcément dans ses métropoles, mais aussi dans les départements voisins. Exceptions dans ce champ radieux de statistiques : la Lozère et l’Aveyron qui perdent toujours des habitants mais moins qu’il y a cinquante ans.
Patrick Noviello