Le message destinée à la députée a été envoyé par erreur… à un enseignant gréviste. L’assistance reconnaît son erreur et endosse la responsabilité des propos qui y sont tenus.
Photo : Maxppp
Il y a des messages qui arrivent sur votre smartphone qui font sourire, surprennent, émeuvent ou parfois choquent. Un professeur gréviste du collège d’Auterive (Haute-Garonne) a reçu un texto de l’assistante parlementaire de la députée LREM de la 7ème circonscription de la Haute-Garonne, Elisabeth Toutut-Picard, qui lui a inspiré comme réaction : « Ecoeurant ! ».
Les enseignants sont en grève après la suppression de deux classes dans ce collège de plus de 800 élèves. Ils se battent pour récupérer des moyens et font feu de tout bois : médias, élus locaux, parlementaires. Il faut mobiliser pour obtenir gain de cause. Sollicitée, la députée de la circonscription a œuvré, selon sa permanence, pour trouver une solution, contactant notamment le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer. En vain.
Même si la mobilisation continue au collège, la députée a décidé de « ne pas aller au-delà » de ces démarches, estimant qu’elle était allée au bout de ce qu’il était possible de faire.
Et donc, arrive ce texto envoyé par erreur.
Alors qu’elle pensait l’adresser à la députée, son assistante parlementaire l’a envoyé en fait sur le portable d’un des enseignants en grève. Le texte qui a choqué les enseignant est le suivant :
Il sait que tu as été à leur côté jusqu’au bout de ce que tu pouvais faire. Enfin c’est ce que tu as laissé croire et c’est très bien (smiley sourire) »
Ce « c’est ce que tu as laissé croire« passe mal dans la communauté éducative mobilisée du collège d’Auterive. « C’est du foutage de gueule, réagit le porte parole des enseignants grévistes. On nous prend pour des imbéciles. Loin de nous l’idée de faire une utilisation politique de cette erreur : en la contactant on savait que la députée faisait partie de la majorité qui soutient de gouvernement qui est à l’origine de ce qui nous arrive. Elle a fait le job mais en matière de représentation pas de convictions ».
Contactée par le blog politique, l’assistante parlementaire de la députée, Karine Brun, a reconnu l’erreur. Elle indique en avoir immédiatement informé la députée, assumer ces propos qui ne sont pas ceux de la parlementaire et s’être excusée auprès du destinataire.
« C’est maladroit, ce sont des paroles malheureuses et je m’en excuse, nous explique-t-elle. Pour autant, je vous confirme que la députée a fait ce qu’elle a pu pour le collège d’Auterive. D’ailleurs le texto se poursuit par ses mots :
Tu ne pouvais pas aller plus loin, tu as fait ce que tu as pu. Si le ministre ne peut pas intervenir qui le pourra ? Tu les as soutenu comme tu pouvais. Et j’espère qu’ils s’en sont rendu compte. J’espère qu’ils vont réussir, vraiment. Mais c’est dur très dur. J’espère que le ministre va te répondre. On leur transmettra des infos dès qu’on en aura ».
Voilà pour la boulette, qui a du mal à passer auprès des enseignants même si ce n’est qu’une anecdote par rapport à leur combat.
Chacun de nous a déjà envoyé au moins une fois un texto au mauvais destinataire. Quand on fait de la politique, sans doute faut-il tourner 7 fois son pouce sur son écran avant d’appuyer sur « envoyer ».
FV (@fabvalery)