Nommée hier en remplacement de Valérie Fourneyron, souffrante, Carole Delga devient à 42 ans secrétaire d’état en charge du commerce de l’artisanat et de la consommation. La députée du Comminges confirme ainsi un parcours clair en politique et la reconnaissance de compétences acquises sur le terrain en Midi-Pyrénées.
« Mon nom avait déjà circulé en avril dernier au moment du remaniement » reconnait-elle. Mais elle n’y avait pas cru : manque de « réseaux parisiens », s’estimant moins armée ou légitime que d’autres « profils plus expérimentés ». Les ennuis de santé de Valérie Fourneyron ont donc forcé son destin. Hier en pleine séance de l’assemblée nationale, un « 01 » s’affiche sur son portable. « Comme il sonnait plusieurs fois, je me suis décidée à sortir de l’hémicycle et à répondre » confie-t-elle. Il y a des appels qu’il vaut mieux ne pas laisser en absence, au bout du fil : l’Elysée et François Hollande.
Non au cumul mais…
« Je suis évidement ravie qu’on ait pu penser à moi » avoue cette modeste qui se reconnait toutefois des compétences sur les secteurs où elle va devoir intervenir. « Le commerce, j’avais déjà beaucoup travaillé dessus à l’Assemblée au moment du débat sur travail du dimanche » (NDR : elle avait voté contre). Les Chambres de métiers, elle les a également côtoyé en tant que maire de Martres-Tolosane ou encore lorsqu’elle était à la Région.
Un mandat régional qu’elle abandonne pour ne pas cumuler. Au moment du vote de la loi, elle demande toutefois qu’une exception soit faite pour les maires de communes rurales comme elle. Une ruralité qui la passionne mais qui ne l’éloigne pas non plus des problématiques urbaines.
Pour elle un territoire fragile n’est pas forcément perdu dans la campagne, il peut aussi se retrouver au cœur de la ville, d’un quartier. C’est en substance ce que dira son rapport sur le maintien des services publics qu’elle rendra à Cécile Duflot alors ministre de l’égalité des territoires. Première incursion dans les arcanes du gouvernement pour elle.
Agenda chargé
Depuis hier, la vitesse supérieure est passée. Si, ce matin, elle lance aux côtés de Montebourg et Stéphane le Foll, la fête de la gastronomie, le plat de résistance est pour cet après-midi. Elle présentera devant le Sénat le projet de loi sur l’économie sociale et solidaire, un domaine qu’elle maîtrise moins même si elle a déjà eu à l’aborder, là encore lors de son mandat régional.
Elle sait que ses premières semaines en poste seront décisives : « décrets d’application de la loi sur la consommation, loi PME d’ici fin juin, réception d’un rapport sur les taxis et enfin, le statut de micro-entrepreneur au sénat jeudi, les priorités ne vont pas manquer ».
Patrick Noviello