Au menu cette semaine :
- les derniers jours de campagne
- les boules puantes
- Carole Delga pas candidate mais en campagne quand même.
09 Juin
Candidate aux législatives et astrologue, c’est possible. En Haute-Garonne, la représentante d’Emmanuel Macron sur la 3ème circonscription fait des consultations de voyance.
Il existe une boule de cristal. Celle des sondages. Mais la boule est (parfois) fêlée et les prévisions se révèlent (de temps en temps) trompeuses. C’est fâcheux et mauvais pour le rythme cardiaque. Mais, pour éviter le stress des résultats, les candidats aux législatives ne peuvent pas (vraiment) compter sur IPSOS ou OpinionWay. Une candidate de la Haute-Garonne a (peut-être) trouvé une solution.
A la place de la technique des quotas, Corinne Vignon, investie par En Marche ! sur la 3ème circonscription de la Haute-Garonne, dispose d’un outil de haut-vol : les astres.
La candidate La République En Marche ne se contente pas d’un coin de table ou d’un hobby. Corinne Vignon a exercé à titre professionnel.
Problème de travail et de cœur, famille ou boulot, la candidate a éclairé la lanterne de clients. La consultation est facturée 90 euros. Pour éviter les foudres du ciel (ou plutôt du fisc, ce qui revient au même), un chèque est demandé.
Ce prix permet (éventuellement) d’éclaircir son avenir. Mais, moins hypothétique, le montant de la consultation débouche sur deux biens matériels.
Un graphique illustrant le thème astral et une chose encore plus rare. L’expression « Astralement Votre ». La candidate-voyante signe en effet ses mails « astralement votre ».
Ce n’est pas tous les jours que l’on peut croiser, dans son courrier électronique, une telle signature.
Contactée par France 3 Occitanie, Corinne Vignon, relativise son activité d’astrologue :
Ce n’est pas mon métier. C’est très anecdotique. Je m’intéresse à l’astrologie comme je m’intéresse aux tortues marines. C’est très personnel.
Les astres sont, visiblement, favorables à Emmanuel Macron. Le nouveau président est donné vainqueur et pourrait décrocher une (solide) majorité parlementaire.
Corinne Vignon peut parfaitement être élue et passer de la mairie de Flourens (qu’elle occupe depuis mars 2014) au Palais-Bourbon.
A un nouveau visage, la 3ème circonscription de la Haute-Garonne pourrait ajouter un usage très utile en politique : le sens de la prédiction.
Laurent Dubois (@laurentdub)
08 Juin
L’ex-candidat (désinvesti) La République En Marche ! dans la 1ère circonscription de la Haute-Garonne, Pierre Cabaré, porte plainte (pour usurpation d’identité) au sujet d’un tract signé…La République En Marche !
La Haute-Garonne est le seul département d’Occitanie pouvant revendiquer un candidat désinvesti par La République En Marche !
Et ce n’est pas tout. Ce même candidat déclare avoir porté plainte au sujet d’un tract signé…LREM. Le dépôt aurait eu lieu le jeudi 7 juin.
En soi, la démarche est cocasse.
Pierre Cabaré veut agir en justice à la place du parti d’Emmanuel Macron. Mais il a (officiellement) perdu son investiture LREM.
On comprend le sens de la démarche : entretenir une confusion entre la situation réelle de Pierre Cabaré (la perte de son étiquette LREM) et une apparence trompeuse (représenter les intérêts du parti macroniste).
Politiquement, l’idée d’un dépôt de plainte a du sens. Même si cela relève d’un brouillage, version « piratage ».
Mais, juridiquement, une action en justice est franchement « foutraque ».
Pour défendre en justice les intérêts d’une personne morale (parti, association, entreprise), il faut disposer d’un mandat. Seule la présidente de LREM peut saisir les tribunaux. Par délégation de pouvoir, un représentant local La République En Marche ! peut saisir les tribunaux à la place de Catherine Barbaroux. En Haute-Garonne, c’est (éventuellement) Michaël Nogal qui peut (sur la base d’un mandat) défendre judiciairement les intérêts de LREM.
Mais ce n’est pas Pierre Cabaré qui (de sa seule initiative) peut porter plainte. La seule mention du nom et du prénom du candidat ne suffit pas à ouvrir une voie de droit. Pierre Cabaré est au cœur du tract. Le texte distribué sur la voie publique a un seul sujet et un objet unique : la perte d’investiture de Pierre Cabaré. Mais cela ne suffit pas à constituer ce que les juristes appellent : l’intérêt à agir.
Pas d’intérêt, pas de plainte recevable.
L’ex candidat LREM peut toujours se rendre au guichet d’un commissariat de police ou écrire au Procureur de la République. La plainte finira au panier et la « salade » ne prendra pas auprès des autorités judiciaires.
Piment supplémentaire. Le tract est un « vrai-faux » tract. Il porte la signature LREM. Mais il a été rédigé et distribué par…le candidat de la droite et du centre, François Chollet.
Autrement dit, en évoquant une plainte pour usurpation d’identité, Pierre Cabaré vise François Chollet. Pierre Cabaré affirme avoir déposé une plainte contre X.
Mais François Chollet a « avoué » les faits. Il a déclaré au Blog Politique qu’il est l’auteur du tract.
L’information est donc sur la place publique. Inutile de demander au SRPJ de mobiliser ses plus fins limiers. Le laboratoire scientifique n’a pas besoin de dégainer son microscope.
Le « coupable » revendique sa responsabilité et assume.
Mais, cela ne change rien au fond du dossier. La justice a des lois plus complexe que la presse.
Il ne suffit pas de faire une déclaration pour avoir raison.
Laurent Dubois (@laurentdub)
Professions de foi non distribuées, bulletins de vote absents ou en triple exemplaire. La distribution du matériel électoral connaît des « couacs » dans la région Occitanie.
Avant chaque élection, les électeurs reçoivent dans leur boîte des professions de foi et des bulletins de vote. C’est une formalité. Mais, s’agissant des législatives 2017, le rituel dérape dans les Hautes-Pyrénées. Cet éventuel dérapage est (plus que) relatif. Les professions finissent généralement en allume barbecue ou au fond de la poubelle. Les bulletins attendent les électeurs dans les bureaux vote. Mais le code électoral est le code électoral. Tous les électeurs doivent recevoir, à domicile, la prose des candidats.
Et dans les Hautes-Pyrénées, deux candidats de la France Insoumise dénoncent un dysfonctionnement :
C’est le cirque. C’est l’anarchie. Des professions de foi sont absentes de plis. Parfois, on trouve six fois le même bulletin. On lance un appel pour mesurer l’ampleur du phénomène.
Une question d’intendance pourrait expliquer le chaos décrit par les candidats de Jean-Luc Mélenchon. Les législatives 2017 inaugurent un nouveau système de distribution. La mise sous pli a été centralisé à Mérignac, en Gironde. Dans le passé, l’opération se déroulait au niveau départemental. Les candidats faisaient livrer (par leur imprimeur) les documents dans un entrepôt local. Cela permettait une vérification des « pièces » sur place.
La délocalisation en Gironde interdit cet auto-contrôle. Les bulletins de foi et les bulletins de vote ont quitté l’entrepôt girondin pour les préfectures et leur envoi a été effectué sans droit de regard des candidats. Bref, le grain de sable pourrait se situer dans la mise sous pli effectué en région bordelaise. Au delà d’un problème « géographique », une difficulté liée à l’automatisation des mises sous pli pourrait expliquer le « couac » pointé par la France Insoumise.
De son côté, la préfecture des Hautes-Pyrénées relativise :
Nous n’avons aucun retour d’électeur. Un seul candidat nous a signalé un problème et cela concernait 4 plis. A la marge, il peut y avoir des difficultés. Il suffit que les électeurs concernés s’adressent à la préfecture et nous renverrons les documents. Des documents qui sont d’ailleurs dématérialisés et consultables en ligne sur le site du ministère de l’Intérieur.
Les Hautes-Pyrénées n’est pas le seul département concerné. En Haute-Garonne, sur la 9ème circonscription, des plis contenant plusieurs bulletins de vote d’un même candidat ont été distribués.
Laurent Dubois (@laurendub)
06 Juin
Un tract circule sur la 1ère circonscription de la Haute-Garonne. Il porte l’estampille En Marche ! Mais le parti « macroniste » dément être à l’origine du document. Enquête.
Rien de flashy. Le tract est en noir et blanc et se réduit à une feuille A4. C’est le message qui attire le regard : « Il n’y a plus de candidats En Marche ! sur la 1ère circonscription de la Haute-Garonne« . Ce texte est complété (en recto) par la reproduction d’un dépêche AFP annonçant le retrait de l’investiture à l’ancien candidat En Marche !, Pierre Cabaré.
A première vue, le tract est parfaitement identifiable. Il porte le label En Marche ! et il comporte une adresse mail ainsi qu’un numéro de téléphone. Ces coordonnées renvoient (également) au parti d’Emmanuel Macron. Seul problème, les instances nationales et locales de La République En Marche n’ont jamais rédigé et encore moins distribué le fameux tract.
Il est apparu, ce dimanche 4 juin, sur les pare-brises des véhicules garés rue Matabiau. On devine l’intérêt politique du tractage : dégonfler les voix de l’ex-candidat LREM.
En insistant (publiquement) sur la perte d’investiture de Pierre Cabaré, il s’agit d’affaiblir un candidat qui reste (toujours) en piste.
Sans le « booster » LREM, l’ex-candidat « macroniste » perd un précieux atout.
Et cela débouche (forcément) sur un effet de vases communicants. Les concurrents de gauche et de droite peuvent profiter du « déclassement » de Pierre Cabaré.
Cette évidence semble signer le « vrai-faux » tract. Les concurrents de Pierre Cabaré ont intérêt à diffuser l’information sur sa perte d’investiture.
Côté PS, c’est un démenti formel. Dans le staff de Catherine Lemorton, on affirme ne pas être dans les coups « tordus ».
Un source livre une piste. Proche d’En Marche ! elle affirme avoir vu des militants Les Républicains distribuer des tracts. Des tracts mettant en avant la perte d’investiture de Pierre Cabaré. Cette information est confirmée par…le candidat de la droite et du centre. François Chollet déclare :
Pierre Cabaré maintient une ambiguïté en continuant de se dire investi. Cette attitude nous a poussé à produire un document à destination du public reprenant cette information et renvoyant vers les sites LREM afin que chaque citoyen puisse avoir la possibilité de vérifier
Evidemment, l’affaire du « vrai-faux » tract est anecdotique.
Mais elle est révélatrice. Elle montre et démontre que les législatives 2017 se focalisent autour du label « macroniste ».
Emmanuel Macron n’a pas encore de majorité parlementaire. Il manque un point : le vote des électeurs.
Mais, avant le verdict des urnes, le nouveau président a déjà remporté une chose : son parti est au centre des préoccupations et de la mêlée.
Même si cela tourne (parfois) au théâtre de boulevard et au sketch de gare.
Laurent Dubois (@laurentdub)
Le PRG a signé un accord électoral avec le PS. Mais, dans le Tarn, les radicaux de gauche refusent de soutenir une candidate socialiste, la députée sortante Linda Gourjade.
Sur le papier, le PRG et le PS sont des partenaires. Mais, dans les faits, certains radicaux de gauche jouent ouvertement contre leurs « alliés ». C’est le cas dans le Tarn. Le PRG 81 soutient publiquement l’adversaire de la candidate socialiste, Linda Gourjade.
Sur 2 des 3 circonscriptions tarnaises les radicaux de gauche jouent le jeu. Les candidats socialistes (Patrice Bédier et Claire Fita) ont droit à un franc soutien. Et même à de vraies éloges. Patrice Bédier est qualifié de « réelle chance de renouvellement et d’oxygénation » et le candidat PS possède, selon le PRG81, « toutes les compétences et les connaissances pour porter l’avenir des circonscriptions« .
En revanche, pas un mot sur Linda Gourjade. La députée sortante est bien candidate et elle est toujours socialiste, malgré sa ligne Frondeuse.
Ce silence n’est pas un vrai silence. Le PRG 81 évoque bien, dans un communiqué de presse, la circonscription de la socialiste. Mais c’est pour afficher son soutien au concurrent de Linda Gourjade, Jean Terlier.
Ce dernier est le candidat de la République En Marche ! En temps « normal », cette violation d’un accord électoral pourrait surprendre. Mais, dans le contexte actuel, c’est (simplement) une illustration supplémentaire du chaos ambiant. Depuis des mois, le PRG est sans gouvernail. La présidente du parti, Sylvia Pinel, a d’abord refusé toute candidature à la présidentielle avant d’être candidate. L’opération s’est soldée par un retrait en rase campagne. S’agissant de la primaire, le PRG a refusé de participer puis a participé. Sylvia Pinel a ensuite soutenu le vainqueur, Benoît Hamon. Mais sans vraiment le soutenir.
Enfin, dernière étape de ce rodéo politique, Sylvia Pinel a rejoint Emmanuel Macron. Petite précision. Moins de deux mois auparavant, les « macronistes » du PRG étaient menacés d’exclusion.
En foulant aux pieds l’accord avec le PS, le PRG tarnais reste dans la « ligne » nationale du parti. Un positionnement à géométrie variable.
S’agissant des conséquences pratiques et politiques, la déclaration du PRG 81 est relative. L’impact sur l’électorat est loin d’être évident.
Le poids des radicaux de gauche est faible.
Au pays de Jaurès, le PRG compte 11 élus locaux dont seulement 2 maires. Et encore certains de ces élus doivent leur mandat à un accord avec…le PS.
C’est, d’ailleurs, le cas du président du PRG 81. Le siège de conseiller régional de Vincent Garel repose sur…un partenariat PS/PRG.
Mais, en réalité, c’est le climat national qui est déterminant.
Dans le Tarn, sur la 1ère, la 2nde ou la 3ème circonscription, les législatives risquent de se transformer en simple « réplique » de la présidentielle.
Le jeu (électoral) peut se réduire à un vote d’étiquette. Un vote avec une prime pour les représentants d’Emmanuel Macron.
Dans ce contexte, le sponsor ou l’embargo du PRG se réduit à ce qu’il est : un communiqué de presse.
Laurent Dubois (@laurentdub)
02 Juin
Une polémique agite la campagne des législatives dans le Tarn. Elle porte sur le financement de la permanence parlementaire de Philippe Folliot. Le député sortant a-t-il financé son local albigeois avec l’argent public ? Le contribuable a-t-il payé un bien qui enrichit le patrimoine (privé) de Philippe Folliot ? Enquête.
Le PS tarnais veut des réponses et le fait savoir par un communiqué de presse. Un concurrent de Philippe Folliot, Pierre Laporte, demande des éclaircissements et le dit publiquement. Le financement de la permanence parlementaire de Philippe Folliot aiguise la curiosité. Ce coup de projecteur est lié à un article publié dans la livraison hebdomadaire de L’Obs. Un article qui précise un point (potentiellement) sulfureux : la permanence parlementaire de Philippe Folliot a été financée par une enveloppe de l’Assemblée. La fameuse Indemnité Représentative de Frais de Mandats (IRFM).
D’un montant mensuel de 5 840 euros brut, l’IRFM vient s’ajouter à l’indemnité du député et à l’enveloppe permettant de rémunérer les collaborateurs. L’IRFM permet de faire face à des dépenses ordinaires : déplacements, restaurants…S’agissant de Philippe Folliot, l’IRFM aurait servi à financer l’achat de sa permanence. Autrement dit, le député sortant aurait payé les mensualités de son crédit immobilier en piochant dans l’IRFM.
Contacté par France 3 Occitanie, Philippe Folliot confirme l’utilisation de ce procédé. Mais il concerne uniquement son local castrais.
Un achat financé par l’IRFM à Castres jusqu’en 2012
Avant 2012 et une modification du règlement de l’Assemblée, des député(e)s pouvaient faire une excellente affaire. Un prêt à taux zéro pour acheter un bien immobilier. En soi, c’est déjà une jolie opération. Mais ce n’était pas tout. Les heureux bénéficiaires pouvaient rembourser les mensualités de leur crédit grâce à l’argent de l’Assemblée.
Philippe Folliot le reconnaît. En 2002, il a pu bénéficier (en toute légalité) de ce dispositif. Le député tarnais a bénéficié d’un crédit de l’Assemblée pou acheter sa permanence castraise en 2002. Et, cerise sur le gâteau, Philippe Folliot a remboursé l’emprunt avec l’argent de…l’Assemblée. Le député a utilisé l’IRFM.
Le député tarnais a fini de rembourser en 2012 ce prêt « royal ». Royal est le mot. Un taux d’intérêt imbattable et des remboursements financés par le…préteur. Tous les emprunteurs rêvent d’un telle générosité.
Une générosité particulièrement prodigue. En effet, l’Assemblée ne permettait pas seulement d’acquérir un bien quasiment à titre gracieux. Cet incroyable système permettait à des député(e)s d’accroître leur patrimoine personnel. Une fois acquise et même en cas de non-réélection, la permanence reste propriété du député. Il peut la transformer en commerce et en tirer des bénéfices ou la revendre avec une belle plus-value.
Tout cela appartient au passé. L’enrichissement personnel des député(e)s sur le dos des contribuables faisait tâche. Le règlement de l’Assemblée a été modifié. Il est désormais impossible (et illégal) de financer l’achat une permanence en utilisant l’IRFM.
Philippe Folliot a bénéficié d’un système aujourd’hui interdit. Ce n’est pas le seul. Dans le département du Tarn, un autre parlementaire aurait fait de même. Dans le Lot, selon nos informations, une parlementaire a également financé l’achat de sa permanence en utilisant l’IRFM.
Après le redécoupage électoral de 2010, la circonscription de Philippe Folliot a intégré une partie d’Albi. Le député de la « 1ère » a décidé d’ouvrir une permanence dans la préfecture tarnaise.
Mais, cette fois-ci, Philippe Folliot a opté pour une location.
Une location à Albi à partir de 2012
Philippe Folliot est formel. Il n’est pas propriétaire de son permanence albigeoise. La question de l’utilisation de son IFRM pour un éventuel achat ne se pose pas selon lui. Effectivement, vérification faite, Philippe Folliot n’apparaît pas dans la Société Civile Immobilière (SCI) propriétaire du local utilisé par Philippe Folliot.
La SCI en question a été enregistrée aux greffes du Tribunal de Commerce de Castres, le 12 novembre 2012. Cet enregistrement fait suite à un sous-seing privé en date du 19 septembre 2012. Le nom de Philippe Folliot n’apparaît pas dans la liste des associés.
Le député sortant évoque un bail signé entre lui et la SCI. Un bail qui se termine le 18 juin prochain et qui donc correspond à une location. La gérante de cette SCI n’est autre que son ex-épouse et ex-assistante parlementaire et que les membres de cette société sont… ses trois enfants !
La nature « familiale » de la SCI n’est pas neutre.
Les loyers versés par Philippe Folliot sont financés par l’Assemblée. C’est valable pour tout(e)s les député(e)s de France et de Navarre. L’IRFM (abondée par les caisses du Palais-Bourbon) a (notamment) comme vocation de permettre le règlement des frais de logement.
Les enfants et l’ex-épouse de Philippe Folliot bénéficient donc d’un financement public.
C’est parfaitement légal. Le règlement de l’Assemblée n’interdit absolument pas les locations « familiales ».
Le projet de loi (présenté François Bayrou) veut renforcer la « moralisation » de la vie publique et prévoit l’interdiction des emplois « familiaux ». Mais le nouveau Garde des Sceaux ne pousse pas les feux jusqu’aux SCI des parlementaires.
Cela étant, en pleine campagne des législatives, le « grand déballage » autour du patrimoine immobilier de Philippe Folliot ne sera pas sans conséquence. Les adversaires du député sortant ne vont pas manquer de saisir le bâton…pour essayer de le battre. Et même de l’abattre.
Laurent Dubois (@laurentdub)
Dans notre module vidéo hebdomadaire de commentaires de l’actualité politique, on revient sur les derniers soubresauts de la campagne des législatives dont le premier tour se déroule le 11 juin.
01 Juin
Le juge des référés de Montauban déboute Sylvia Pinel. L’ancienne ministre a attaqué en justice le candidat FN sur sa circonscription. Sylvia Pinel souhaitait obtenir le retrait d’affiches électorales dénonçant une pratique clientéliste.
Le juge de Montauban n’a pas suivi la demande de Sylvia Pinel. L’ex-ministre, candidate à sa propre succession comme députée de la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne s’était insurgée face à une affiche de son adversaire du Front National, Romain Lopez.
Voici l’affiche en question :
En saisissant la justice, Sylvia Pinel espérait obtenir le retrait de ce matériel électoral qu’elle jugeait diffamatoire. Le juge l’a non seulement débouté mais l’a condamné à payer 600 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile pour prendre en charge une partie des frais de justice de son adversaire.
Romain Lopez (FN) peut donc continuer à placarder ses affiches.
Laurent Dubois (@laurentdub) et F. Valéry (@fabvalery)
La République en marche a retiré son investiture à Pierre.
Dans un précédent article, le Blog Politique annonçait le retrait de l’investiture du candidat LREM sur la 1ère circonscription de la Haute-Garonne. C’est désormais officiel.
Le parti d’Emmanuel Macron annonce la retrait de l’investiture LRMP s’agissant de Pierre Cabaré. Ce dernier faisait déjà l’objet d’une suspension suite à une révélation : sa condamnation à une peine d’éligibilité.
Désormais, l’ex-candidat En Marche ne peut plus revendiquer l’étiquette de son parti et LREM n’a plus de représentant sur la 1ère circonscription de la Haute-Garonne.
En revanche, Pierre Cabaré peut parfaitement maintenir sa candidature. C’est d’ailleurs son intention.
Cette situation brouille les cartes et risque d’embrouiller les électeurs. En effet, comme le précise un responsable LREM :
Les professions de foi sont parties. Les électeurs peuvent croire que Pierre Cabaré est toujours notre candidat alors qu’il ment s’il prétend toujours l’être. Je ne pense pas qu’il existe une procédure juridique pour interdire la distribution.
Dans les rangs de LREM, l’affaire Cabaré laisse un goût d’amer. Sentiment de gâchis et d’une occasion perdue sur une circonscription considérée comme « gagnable ».
Un autre sentiment prédomine. Ou plutôt un ressentiment en forme d’interrogation : qui est à l’origine des révélations parues dans la presse ?
Un candidat LREM pointe la gauche. Un autre évoque une torpille venue de la droite. Peu importe.
Seul le résultat compte et il se résume à un solde négatif : le parti d’Emmanuel Macron a perdu un candidat en Haute-Garonne.
Laurent Dubois (@laurentdub)
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