Le PRG a signé un accord électoral avec le PS. Mais, dans le Tarn, les radicaux de gauche refusent de soutenir une candidate socialiste, la députée sortante Linda Gourjade.
Sur le papier, le PRG et le PS sont des partenaires. Mais, dans les faits, certains radicaux de gauche jouent ouvertement contre leurs « alliés ». C’est le cas dans le Tarn. Le PRG 81 soutient publiquement l’adversaire de la candidate socialiste, Linda Gourjade.
Sur 2 des 3 circonscriptions tarnaises les radicaux de gauche jouent le jeu. Les candidats socialistes (Patrice Bédier et Claire Fita) ont droit à un franc soutien. Et même à de vraies éloges. Patrice Bédier est qualifié de « réelle chance de renouvellement et d’oxygénation » et le candidat PS possède, selon le PRG81, « toutes les compétences et les connaissances pour porter l’avenir des circonscriptions« .
En revanche, pas un mot sur Linda Gourjade. La députée sortante est bien candidate et elle est toujours socialiste, malgré sa ligne Frondeuse.
Ce silence n’est pas un vrai silence. Le PRG 81 évoque bien, dans un communiqué de presse, la circonscription de la socialiste. Mais c’est pour afficher son soutien au concurrent de Linda Gourjade, Jean Terlier.
Ce dernier est le candidat de la République En Marche ! En temps « normal », cette violation d’un accord électoral pourrait surprendre. Mais, dans le contexte actuel, c’est (simplement) une illustration supplémentaire du chaos ambiant. Depuis des mois, le PRG est sans gouvernail. La présidente du parti, Sylvia Pinel, a d’abord refusé toute candidature à la présidentielle avant d’être candidate. L’opération s’est soldée par un retrait en rase campagne. S’agissant de la primaire, le PRG a refusé de participer puis a participé. Sylvia Pinel a ensuite soutenu le vainqueur, Benoît Hamon. Mais sans vraiment le soutenir.
Enfin, dernière étape de ce rodéo politique, Sylvia Pinel a rejoint Emmanuel Macron. Petite précision. Moins de deux mois auparavant, les « macronistes » du PRG étaient menacés d’exclusion.
En foulant aux pieds l’accord avec le PS, le PRG tarnais reste dans la « ligne » nationale du parti. Un positionnement à géométrie variable.
S’agissant des conséquences pratiques et politiques, la déclaration du PRG 81 est relative. L’impact sur l’électorat est loin d’être évident.
Le poids des radicaux de gauche est faible.
Au pays de Jaurès, le PRG compte 11 élus locaux dont seulement 2 maires. Et encore certains de ces élus doivent leur mandat à un accord avec…le PS.
C’est, d’ailleurs, le cas du président du PRG 81. Le siège de conseiller régional de Vincent Garel repose sur…un partenariat PS/PRG.
Mais, en réalité, c’est le climat national qui est déterminant.
Dans le Tarn, sur la 1ère, la 2nde ou la 3ème circonscription, les législatives risquent de se transformer en simple « réplique » de la présidentielle.
Le jeu (électoral) peut se réduire à un vote d’étiquette. Un vote avec une prime pour les représentants d’Emmanuel Macron.
Dans ce contexte, le sponsor ou l’embargo du PRG se réduit à ce qu’il est : un communiqué de presse.
Laurent Dubois (@laurentdub)