18 Juin

Le patron du PS de Haute-Garonne Sébastien Vincini réclame la démission de Cambadélis

Sébastien Vincini n’a pas attendu que la soirée électorale du second tour des législatives s’achève. Dès 20 heures, il a réclamé la démission du numéro 1 du PS Jean-Christophe Cambadélis et l’arrivée d’une nouvelle majorité. Quelques minutes après, le patron du PS s’est mis « en retrait »

Sébastien Vincini (Photo : Mathieu Delmestre)

Sébastien Vincini (Photo : Mathieu Delmestre)

Secoué par la déroute aux législatives, le PS entre dans une période où tous les coups sont permis. Dimanche soir 18 juin, ce n’est pas l’appel du Général de Gaulle qui a été commémoré mais celui de… Sébastien Vincini qui a été lancé ! Le secrétaire fédéral du PS de Haute-Garonne, qui a perdu la plupart de ses députés dans la bataille électorale, a réclamé dès 20 heures la tête du numéro 1 du PS Jean-Christophe Cambadélis.

J’appelle la direction actuelle de Solférino à démissionner et à passer la main à une nouvelle génération. Il est urgent de refonder réellement pour faire vivre les valeurs d’une gauche sociale-démocrate et écologiste assumée. Cette refondation doit partir de la ‘’base’’, de la vie réelle des gens, des citoyens, des militants et des élus locaux qui sont les « bénévoles’’ de la République.

Le secrétaire fédéral du PS 31 passe donc à l’offensive avant, afin, peut-être d’être lui-même emporté par la rébellion.

Dans la foulée, vers 20h20, Jean-Christophe Cambadélis a annoncé son « retrait » de la direction du PS.

Vous trouverez l’intégralité de l’appel de Sébastien Vincini ci-dessous.

FV (@fabvalery)

Le texte intégral de Sébastien Vincini ! 

« Le Parti Socialiste doit faire face à son destin-Monsieur CAMBADELIS doit démissionner

Ce soir, nous connaissons la plus lourde défaite de l’Histoire du Parti Socialiste sous la Vème République. Les élections législatives, qui n’ont été qu’une confirmation et une ratification de la présidentielle, ont été marquées par la volonté des électeurs de renouvellement profond de la classe politique. Nous devons en prendre la mesure et en tirer toutes les conséquences.
Notre formation politique s’est effondrée au terme d’une mandature chaotique. Notre action gouvernementale et notre projet n’ont pas suffisamment répondu aux attentes et aspirations de nos concitoyens. Certaines mesures, comme la déchéance de nationalité et la loi travail, ont dérouté et détourné de nous ceux-là même qui constituaient le cœur de notre électorat.
Nous avons échoué à améliorer la vie du plus grand nombre de nos concitoyens. Pire, les pratiques politiciennes critiquables, que les citoyens ne supportent plus, d’un personnel politique trop éloigné de la vie réelle, ont provoqué une grande défiance à notre égard. Dès demain nous devrons faire l’inventaire du quinquennat passé, sans complaisance, sans tabou.

Ainsi s’achève le cycle d’Epinay. Un nouveau doit commencer.

J’appelle la direction actuelle de Solférino à démissionner et à passer la main à une nouvelle génération. Il est urgent de refonder réellement pour faire vivre les valeurs d’une gauche sociale-démocrate et écologiste assumée.
Cette refondation doit partir de la ‘’base’’, de la vie réelle des gens, des citoyens, des militants et des élus locaux qui sont les « bénévoles’’ de la République.
Il est urgent de faire naître un collectif pour travailler sur les idées, avec les syndicats, les associatifs, les intellectuels, pour penser et nourrir un projet socialiste d’aujourd’hui, démocrate, progressiste, écologiste et européen.
J’appelle à un véritable renouvellement doctrinal, philosophique, politique et géopolitique.
Il est urgent de s’ouvrir à toutes celles et ceux qui veulent bâtir à gauche. L’avenir de la gauche est dans le collectif. Nous devons recréer avant tout des lieux de débats et des espaces d’échanges.
J’appelle à des assises de la gauche et de la refondation qui devront s’appuyer sur ce travail de réflexion et d’échange.

En Haute-Garonne, notre fédération forte de ses militants et de ses élus locaux prendra pleinement part à ce processus. C’est pourquoi, je vais proposer dès cette semaine aux instances fédérales d’engager ce chantier de la refondation.
Ce travail ne doit pas se faire en conclave depuis Paris, ni depuis la fédération du Parti Socialiste de la Haute-Garonne, mais sur le terrain, en allant à la rencontre des citoyens, en ouvrant des outils de collaboration numérique, en lançant une grande enquête auprès des territoires.
Je souhaite que les élus locaux, les militants, les sympathisants, les acteurs associatifs, les citoyens engagés puissent débattre de notre avenir politique, construire un nouveau projet et renouer le lien avec les habitants de notre territoire.
Cette période nous permettra d’entendre leurs espoirs et leurs peurs; leurs attentes et leurs reproches; de rebâtir une relation de proximité et de confiance, ciment d’un pacte démocratique renouvelé.
C’est par ce travail, dans tous les territoires de France, que nous pourrons redonner du sens à notre engagement politique et à une gauche refondée.
Durant cette phase de refondation, nous devons mettre de cotés les questions d’égos, les initiatives individuelles, les esprits de chapelle, pour retrouver le sens de l’intérêt général, de la gauche, de la république.

J’en appelle à la responsabilité de chacune et de chacun pour en permettre la pleine réussite.
Un nouveau cycle s’ouvre, il doit être celui du renouvellement, du travail, de l’humilité et du collectif.

Sébastien Vincini 1er Secrétaire fédéral du PS 31

16 Juin

Après les législatives, En Marche ! vise le conseil régional d’Occitanie et Toulouse Métropole

Après les législatives et une implantation à l’Assemblée, En Marche ! se met en mouvement pour créer des groupes au sein du Conseil Régional d’Occitanie et à Toulouse Métropole.

Emmanuel Macron, dimanche soir au Parc des Expositions de Paris. photo Eric Feferberg/AFP.

Emmanuel Macron, dimanche soir au Parc des Expositions de Paris. photo Eric Feferberg/AFP.

Le 2nd tour des législatives n’est pas encore terminé. Il n’a même pas commencé. Mais la République En Marche se projette déjà vers l’horizon régional et local. L’Occitanie est pilote en la matière. Le groupe majoritaire à la mairie de Montpellier est le premier groupe (municipal) en France à adopter le nom La République En Marche. L’initiative ne vient pas de Paris, des instances nationales LREM, ou de l’Elysée. C’est le maire de Montpellier, Philippe Saurel qui est à l’origine du baptême. Emmanuel Macron a (simplement) reçu le faire-part.

Philippe Saurel insiste sur le côté avant-gardiste de l’initiative montpelliéraine  :

Montpellier est la seule ville de France ou le groupe majoritaire a changé de nom : Montpellier, République en En Marche

Selon nos informations, la vague LREM va déborder la mairie de Montpellier. Un responsable de La République En Marche en Occitanie confirme l’existence d’un mouvement général :

Il faut attendre dimanche soir et le résultat des législatives. Mais ça me parait évident que l’on va devoir être présent au niveau des mairies, départemental et régional. Il va bien falloir se structurer. Après il faut voir comment et avec qui. Il va falloir être prudent et exigeant. Mais oui c’est évident qu’En Marche ! va faire son entrée dans les collectivités locales

Le premier chantier concerne le Conseil Régional présidé par Carole Delga.

Des prémices au Conseil Régional

Selon nos informations, des échanges téléphoniques ont eu lieu. Une réunion (dans une localité de l’Aude) a été organisée et finalement reportée pour des raisons d’agenda. Ce groupe LREM pourrait être présidé par un des vice-président du conseil régional, Didier Codorniou. Le maire de Gruissan est actuellement à la tête du groupe PRG. Mais il aurait suivre la jurisprudence Saurel : un simple changement de nom. Evidemment, cela suppose l’accord des autres élus radicaux de gauche. Mais un des piliers du PRG, l’ancienne ministre Sylvia Pinel, s’est récemment convertie au « macronisme » et cette conversion pourrait faciliter cette métamorphose.

En cas de réélection à la députation, Sylvia Pinel doit quitter la 1ère vice-présidence du Conseil Régional. Ce désengagement (exigé par la loi anti-cumul) peut également lever un verrou. La députée Sylvia Pinel serait (beaucoup moins) concernée (en quittant l’exécutif régional) par les affaires politiques de l’Hôtel de Région.

L’autre hypothèse est que Didier Codorniou (face à des oukases) choisisse le grand large et recrute en faisant du débauchage dans les autres groupes. C’est la force de La République En Marche, son spectre politique va de la gauche à la droite.

En toute hypothèse, l’émergence d’un groupe « macroniste » va forcement déclencher une riposte. Carole Delga ne va pas rester l’arme au pied. D’ailleurs, le cabinet de la présidente d’Occitanie a anticipé le scénario et pris des contacts pour éviter l’émergence d’un groupe LREM. Des assurances ont été obtenues.

L’enjeu est de taille. La majorité régionale est obligée de marcher sur 3 jambes (PS, PRG et Nouveau Monde En Commun). Cela a suscité (au moment du vote du budget ) quelques faux pas. L’arrivée d’un nouveau « larron » pourrait entraver la suite de mandat de Carole Delga.

Une autre collectivité est concernée par une éventuelle « macronisation ». Il s’agit de Toulouse Métropole.

Des velléités à Toulouse Métropole

La première métropole d’Occitanie est la seconde (grande) collectivité concernée par une implantation « macroniste ». Dans l’entourage du président de Toulouse Métropole, le sujet n’est pas d’actualité :

La question n’est pas à l’ordre du jour

Mais, selon nos informations, il existe bien un projet. Il pourrait être porté par un élu de Toulouse Métropole, Robert Médina. Le maire de Mondouzil est (actuellement) membre du groupe des Indépendants.

Cette perspective ne bousculera pas (forcément) le président de Toulouse Métropole. La structure elle même (par sa vocation inter-communale et technique) ne fonctionne pas sur des bases politiques ou partisanes. Des élus de droite et du centre votent avec des élus de gauche. Mais, surtout, Jean-Luc Moudenc est parfaitement « macron-compatible ».

La preuve par les faits. Deux adjoints de Jean-Luc Moudenc au Capitole sont candidats aux législatives sous l’étiquette LREM.

48 heures avant le 2nd tour, le maire de Toulouse leur a apporté publiquement un soutien.

Un de ces candidats, Jean-Luc Lagleize, est membre du bureau de Toulouse Métropole.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

14 Juin

Pas encore élu, un candidat En Marche ! déjà penché sur son agenda…à l’Assemblée

J-4 avant le 2nd tour des législatives et un candidat LREM de la Haute-Garonne reçoit déjà son agenda de… futur député.

Emmanuel Macron, dimanche soir au Parc des Expositions de Paris. photo Eric Feferberg/AFP.

Emmanuel Macron, dimanche soir au Parc des Expositions de Paris. photo Eric Feferberg/AFP.

Cela s’appelle avoir le sens de l’anticipation ou (pour les mauvais esprits) pêcher par excès de confiance. Les candidats d’Emmanuel Macron ne sont pas encore élus. Et pour cause les législatives ne sont pas terminées. Les électeurs décideront dimanche prochain quels sont les heureux élus qui siégeront au Palais-Bourbon.

Mais, visiblement, c’est une simple formalité. Inutile d’attendre le verdict des urnes. Un candidat LREM qualifiés pour le 2nd tour a déjà reçu, par mail envoyé par son staff, le calendrier d’ouverture de la XVème législature !

Le mardi 27 juin à 15 heures élection du président de l’Assemblée. Le lendemain mercredi 28 juin, à partir de 10 heures, ce sera l’attribution des postes de questeurs et de vices-présidents. Enfin, le jeudi 29 juin, à 12 heures 30, ce sera la première conférence des présidents.

Tout ce programme peut se montrer fastidieux. Sa réception, en pleine campagne d’entre-deux tours, risque de susciter un coup de mou.

C’est quand même moins pire que pour les (rares) candidats PS encore en course pour le second tour. Mardi 13 juin, un député sortant socialiste a reçu un courrier de l’Assemblée. Le document est beaucoup moins réjouissant que le calendrier reçu par les candidats LREM : un formulaire pour le licenciement des collaborateurs parlementaires.

C’est une autre forme d’anticipation. Celle d’une élimination au 2nd tour.

Contactée par France 3 Occitanie, Monique Iborra (candidate LREM qualifiée pour le 2nd tour) relativise. La députée sortante insiste sur un point : ce n’est pas La République En Marche qui diffuse, à des candidats encore en campagne, le calendrier de la session parlementaire.

Monique Iborra rappelle également que ce fameux calendrier est accessible à tous c’est-à-dire au grand public mais également à tous les candidats aux législatives.

Quoi qu’il en soit, se plonger dans un agenda parlementaire sans être (encore) élu député ça porte un nom : vendre la peau de l’ours avant d’avoir gagner.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Législatives dans le Tarn : un candidat « majorité présidentielle » demande au FN de se retirer pour battre Philippe Folliot

Dans le Tarn, un candidat « majorité présidentielle » demande au FN de se retirer.

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Dans l’Aveyron, un candidat de la droite (qualifié pour le 2nd tour) s’est retiré au profit de La République En Marche. A 100 kilomètres de Decazeville, dans le département (voisin) du Tarn, c’est un tout autre scénario qui se déroule. Un candidat « majorité présidentielle » (éliminé au 1er tour) veut à tout prix se maintenir et demander au FN de laisser sa place.

Cerise sur le gâteau, le candidat « majorité présidentielle » justifie cette demande par la volonté d’éliminer un candidat…majorité présidentielle.

Le soir du 1er tour, dimanche 11 juin, le candidat du Front National apprend qu’il est qualifié pour le 2nd tour. Mais ce n’est pas tout. Vers 22 heures 30, Frédéric Cabrolier reçoit un sms d’un candidat éliminé au 1er tour, Pierre Laporte. Ce dernier demande au candidat du FN de se retirer à son profit.

Surprise et stupéfaction du côté de Frédéric Cabrolier. Le représentant du Front National n’a pas l’intention d’offrir sa place. Et, de toute manière, cette interpellation n’a strictement aucun sens. Une législative n’est pas un bus. Les candidats ne peuvent pas échanger leur place au motif qu’ils préfèrent le côté fenêtre ou couloir.

Il faut passer la barre des 12,5% des inscrits pour se maintenir. Pierre Laporte a obtenu 13,23% des exprimés. La messe (électorale) est dite.

Dans une autre vie, Pierre Laporte a travaillé dans le service juridique des laboratoires Pierre Fabre. L’expérience a été de courte durée et l’entreprise tarnaise a rapidement mis fin à la collaboration. Mais, visiblement, le juriste de formation a des lacunes s’agissant du code électoral.

Une lacune qui peut s’expliquer par la hargne que Pierre Laporte voue à Philippe Folliot.

En effet, l’échange de place (proposé au FN) repose sur un seul motif : battre l’autre qualifié du 2nd tour, le député sortant Philippe Folliot.

Philippe Folliot s’affiche « majorité présidentielle » et revendique le soutien d’Emmanuel Macron. Pierre Laporte s’affiche « majorité présidentielle » et revendique le soutien d’Emmanuel Macron.

Mais peu importe. Pierre Laporte veut décaniller Philippe Folliot.

Ce n’est pas une question politique. C’est une affaire personnelle. Pierre Laporte estime que Philippe Folliot ne mérite pas d’être député et bafoue les règles éthiques.

Visiblement, Pierre Laporte estime que le Front National n’est pas en mesure de « sortir » le député sortant.

C’est d’ailleurs ce que l’ex-candidat a dit à Frédéric Cabrolier. Face à son refus, Pierre Laporte a accusé le candidat du FN de collusion avec…Philippe Folliot.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Législatives en Haute-Garonne : le maire de Montpellier, Philippe Saurel, nargue Carole Delga dans son fief

La venue du maire de Montpellier, ce jeudi 15 juin dans le Comminges prend une dimension particulière : un duel (par candidats interposés) avec Carole Delga.

Philippe Saurel, maire de Montpellier, Photo : MaxPPP/Morel

Philippe Saurel, maire de Montpellier, Photo : MaxPPP/Morel

Le maire de Montpellier vient soutenir, ce jeudi 15 juin, le candidat La République En Marche dans le Comminges. Philippe Saurel s’est investi dans les investitures LREM. Il a « sponsorisé » plusieurs candidats à la candidature. Y compris en ex-Midi-Pyrénées et dans le Tarn avec Marie-Christine Verdier-Jouclas. Une fois la campagne ouverte, avant le 1er tour, le maire de Montpellier a poursuivi son investissement en soutenant (au travers de déplacements) les candidats d’Emmanuel Macron.

Une visite dans la 8ème circonscription de la Haute-Garonne est un (simple) épisode supplémentaire. Sauf que la 8ème de la Haute-Garonne n’est pas un territoire comme les autres.

C’est la dernière circonscription gagnable pour le PS, en Haute-Garonne. Mais c’est surtout le fief de Carole Delga. Ce dernier point change tout.

C’est une sorte de « match retour » des Régionales. Philippe Saurel a défié Carole Delga dans les urnes en décembre 2015. Moins de deux ans plus tard, un soutien public au concurrent de Joël Aviragnet sonne comme une revanche. Joël Aviragnet est le candidat officiel de Carole Delga. La présidente de Région a véritablement dirigé le campagne de son dauphin. Un échec au 2nd tour va être interprété comme un échec personnel de Carole Delga.

Philippe Saurel a bien compris cet enjeu. Dans le Comminges, les législatives de 2017 prennent un air de 3ème tour des régionales.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Législatives : le parti socialiste perd 72% de ses voix en Midi-Pyrénées

La déroute historique du PS se résume à un chiffre. En Midi-Pyrénées, entre 2012 et 2017, le parti socialiste a perdu 72% de ses voix.

Photo MaxPPP/MBoyer

Photo MaxPPP/MBoyer

En Midi-Pyrénées, les législatives de 2017 sont marquées par un véritable séisme. Le PS perd son hégémonie et des figures socialistes ont été balayées dès le 1er tour. En Haute-Garonne, tous les députés sortants sont battus. En Ariège, une terre historiquement socialiste, le PS est éliminé. Dans le Tarn, le pays de Jaurès, aucun candidat socialiste ne sera présent au second tour. Ce grand chamboulement repose sur une réalité chiffrée : une véritable hémorragie des voix.

Entre les législatives de 2012 et de 2017, le PS a perdu 311 236 voix.

Au 1er tour, en 2012, les socialistes ont obtenu 437 229 suffrages de la part des électeurs. Cinq ans plus tard, le stock passe à 125 993 voix. Cet étiage est dans les mêmes eaux que le 1er tour de la présidentielle 2017 : 129 894 voix.

Ce passage de plus 430 000 voix à moins de 130 000 traduit une chute de 72%

Le reflux le plus sensible se situe en Haute-Garonne : – 137 723 voix entre 2012 et 2014. La baisse la moins importante concerne le Tarn-et-Garonne : -11 765

Laurent Dubois (@laurentdub) avec Julien Leroy (@Julienl17)

 

 

13 Juin

Haute-Garonne : enquête sur un nouveau Comité Citoyen pour la Transparence Publique

Un Comité Local et Citoyen pour la Transparence de la Vie Publique est apparu en Haute-Garonne. Qui est-il ? Comment fonctionne-t-il ? Enquête.

Photo : MaxPPP

Photo : MaxPPP

Les législatives 2017 ne bouleversent pas uniquement le paysage politique. Elles sont marquées, en Haute-Garonne, par l’émergence d’un nouvel acteur de la scène politico-médiatique. Le 2 juin dernier, les lecteurs de la presse toulousaine ont découvert un Comité Local et Citoyen pour la Transparence de la Vie Publique. Cette première sortie médiatique portait sur le profil d’une candidate La République En Marche. Le Comité dénonce un mensonge concernant le statut professionnel de Corinne Vignon.

La démarche du Comité est claire. Il s’agit de pointer le comportement d’une candidate aux législatives. Mais l’article de presse servant de support à ces « révélations » laisse dans l’ombre un point essentiel : l’identité des « justiciers masqués ».

La transparence est au goût du jour. Le grand déballage autour de l’affaire Fillon et le « laver plus blanc que blanc » d’Emmanuel Macron créent un vrai mouvement de fond. Les révélations se multiplient et les candidats aux législatives sont passés au scanner. C’est salutaire. Mais le danger est de passer d’un extrême à l’autre. Après la tolérance et le silence, le risque est de verser dans les dénonciations tous azimuts. Dans ce contexte, l’émergence d’un Comité Local de Transparence pose question.

Contacté par France 3 Occitanie, un fondateur du Comité joue la transparence : « on ne va pas travailler à la transparence et ne pas être nous même transparent« .

Ce responsable préfère rester anonyme. Mais, selon lui, c’est uniquement pour des raisons internes : éviter de « court-circuiter » les membres du Comité Toulousain. Originaire des Hautes-Pyrénées, le « porte-parole »  revendique uniquement un rôle de mise en relation avec la presse. C’est d’ailleurs lui qui est à l’origine de la brève publiée dans un média toulousain.

En revanche, la composition du comité doit être révélée prochainement. Actuellement, le comité est composé de 4 personnes. Ce nombre doit évoluer. Le porte-parole du Comité lance un appel aux adhésions. Une exigence : l’absence d’appartenance politique. Cette précaution (élémentaire) est indispensable. Le risque d’un noyautage et d’une instrumentalisation est réel.

S’agissant de la philosophie du Comité son porte-parole revendique le parrainage de Tocqueville : « la démocratie repose sur des contre-pouvoirs« .

Au niveau des moyens, le Comité n’exclut pas de saisir la justice si nécessaire. L’association ANTICOR (créée en 2002 par le juge Halphen) saisit régulièrement les tribunaux. Son dernier fait d’arme porte sur l’affaire Ferrand et un dépôt de plainte visant un ministre du nouveau gouvernement Macron. Ce genre d’action est spectaculaire. Mais elle suppose des ressources juridiques (avocat) et une expertise.

Le Comité Citoyen de la Haute-Garonne aura-t-il les moyens pour se lancer dans des procédures judiciaires ? La question reste entière.

De manière beaucoup plus simple, un Blog doit être créé prochainement. Ce support sera un lieu d’expression. Mais il sera également un outil. Les internautes pourront contacter le Comité. Ce contact débouchera sur une collecte d’informations. Le Comité devra faire preuve d’une capacité de tri et d’une vigilance extrême. Le Blog du Comité ne doit pas devenir « Radio Corbeau », avec de fausses révélations et de vraies diffamations.

Cet aspect est d’ailleurs capital pour l’avenir du Comité Citoyen. C’est une question de crédibilité et même de survie. Des dérapages incontrôlés peuvent conduire à des actions en justice et au paiement de dommages et intérêts.

Il ne suffit pas de brandir l’étendard de la Transparence pour tenir la route.

Que ce soit au niveau de sa composition comme de son fonctionnement, le nouveau Comité Citoyen va devoir faire ses preuves.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

12 Juin

Législatives : le PS se mobilise pour sauver l’unique « survivant » du 1er tour en Haute-Garonne

Le parti socialiste de la Haute-Garonne se mobilise pour sauver le seul candidat PS encore en piste pour le second tour.

Joël Aviragnet / Facebook

Joël Aviragnet / Facebook

Pour les socialistes, en Haute-Garonne, la vague Macron vire au Tsunami. 7 député(e)s sortant(e)s (dont un ancien ministre et le numéro 3 du PS) ont été balayé(e)s. Un seul candidat parvient à surnager et obtient un ticket pour le second tour. Joël Arivagnet est (largement) devancé par La République En Marche et Michel Montsarrat. Mais le représentant du PS sur la 8ème circonscription fait figure de survivant.

Dans ce contexte de Bérézina, le sort de Joël Arivagnet prend une dimension symbolique. Avant le 1er tour, le dauphin de Carole Delga a bénéficié du soutien massif de la présidente de Région. Le candidat du PS a (également) été appuyé par le président (PS) du département, Georges Méric. Cette mobilisation n’épargne pas à Joël Arivagnet un ballottage défavorable.

Le PS 31 pousse donc les feux. Tout au long de l’entre-deux tours, militants, cadres et élus vont distribuer des tracts et décrocher leur téléphone. Le PS ne va pas simplement battre le pavé. Il va également éplucher le listing des abstentionnistes et rabattre les « électeurs égarés ».

Le patron des socialistes de la Haute-Garonne, Sébastien Vincini, sera mardi 12 juin avec ses troupes dans le Comminges. Mais d’autres responsables du parti vont suivre. Les élus du conseil départemental seront particulièrement sur le pied de guerre.

L’opération « il faut sauver le soldat Arivagnet » a débuté ce lundi 11 juin. La rapidité traduit l’urgence de la situation. Le marché de Montréjeau est la première cible visée.

Face à ce déploiement de force, l’adversaire de Joël Arivagnet reste stoïque. Michel Montsarrat déclare :

Ils luttent à l’ancienne. Ils confondent tout. Un député, ce n’est pas fait pour discuter d’un banc public ou d’un abribus. Un député c’est fait pour représenter ses concitoyens, faire remonter les problèmes et aider dans les dossiers. De mon côté,  je continue ma campagne et mon travail sur le terrain, loin des appareils politiques

La méthode de l’ancien international de rugby lui a permis de récolter 33,3% des voix.

Laurent Dubois (@laurentdub)

09 Juin

L’intense campagne législative de la non-candidate Carole Delga

Carole Delga est députée PS sortante de la Haute-Garonne mais n’est pas candidate. Mais la présidente de Région est très active dans la campagne des législatives.

Photo : MaxPPP

Photo : MaxPPP

Carmaux, Cahors, les Pyrénées-Orientales, la Haute-Garonne ou l’Aveyron. Carole Delga sillonne la campagne des législatives. L’ancien président (socialiste) de Région, Martin Malvy, a toujours soutenu les candidats de son parti. Mais Carole Delga va bien au-delà d’un réflexe militant. Son investissement est conforme à son tempérament. Carole Delga n’est pas vraiment du style « service minimum ». Un cadre PS déclare : « Carole est une vraie guerrière et elle est infatigable. Elle n’est pas du genre à regarder passer les trains ».

Cette mobilisation ne passe pas inaperçu. Et elle agace franchement l’adversaire le plus acharné de Carole Delga. La présidente du groupe FN au conseil régional, France Jamet, déclare :

Au lieu de s’occuper de la campagne électorale des législatives et d’entraver l’expression démocratique, Madame Delga serait bien inspirée de s’occuper des affaires régionales dont elle a obtenu la charge.

Carole Delga entretient des rapports houleux avec le principal groupe d’opposition au conseil régional. La confrontation a même dégénérée en incident (physique) en pleine séance plénière. Ce ne sont pas les remontrances du Front National qui vont modifier l’agenda et l’attitude de Carole Delga. Surtout que l’activisme de la présidente de Région a une dimension stratégique.

L’affirmation d’un leadership

Pendant la campagne présidentielle, Carole Delga est vraiment entrée dans la mêlée. A peine la page tournée, la présidente de Région est restée sur le terrain politique en fédérant les socialistes d’Occitanie. Difficile d’imaginer, après cette longue séquence, une mise en retrait de Carole Delga. Des primaires en passant par la présidence et maintenant les législatives, la présidente de Région déroule le même fil : asseoir son leadership.

Carole Delga reconnaît que le PS est, selon ses mots, « plutôt dans un cycle de faiblesse ». Dans ce contexte, l’ancienne ministre peut constituer un recours. Carole Delga vante sa méthode : « le terrain comme bureau ». Mais le présidente de Région met également en avant sa formule : « une alliance des gauches dans une majorité régionale ».

En réalité, Carole Delga mène une campagne dans la campagne. La tribune des législatives lui permet de promouvoir un modèle Delga. La présidente d’Occitanie revendique son appartenance au PS. Elle ne met pas sa carte au fond de sa poche. Mais elle a compris qu’une page se tourne : « Je ne crois pas que les idées socialiste vont mourir. Mais elles peuvent être portées au delà du PS, dans la gauche ». Carole Delga se situe dans une logique de recomposition. Impossible de participer au chantier, en restant sur le banc de touche;

L’intense campagne législative de Carole Delga repose sur un vieux principe : les absents ont gravement torts. Surtout en politique.

Impossible de squeezer l’agenda politique national. Surtout dans le contexte actuel. Le parti socialiste est en voie de dislocation. Les législatives (en Occitanie comme dans le reste de la France) s’annoncent désastreuses pour le PS. Carole Delga peut tirer bénéfice de cette déroute programmée. Les socialistes ont besoin de valeurs refuge. Carole Delga peut incarner un nouveau PS.

Pour la présidente de Région, les législatives ne sont pas uniquement un tremplin potentiel. Dans son ancienne circonscription, Carole Delga est directement impliquée. La 8ème circonscription de la Haute-Garonne, c’est son territoire. Une défaite de son successeur résonnerait comme un échec personnel.

Un enjeu personnel dans le Comminges

IMG_6017« Elle est terriblement impliquée ». Le constat émane d’un socialiste du Comminges et il faut être aveugle pour ne partager cette vision. Un détail est plus que révélateur. Sur les panneaux officiels, le nom de Carole Delga apparaît (sous forme de bandeau) à côté du visage du « vrai » candidat, Joël Aviragnet. Et avec l’image, il y a également le son. Carole Delga a participé à plus d’une demi douzaine de réunions publiques, sans parler des visites de communes.

Pour un élu du Comminges, cet investissement (lourd) est évident :

Le Comminges, c’est son terrain. Si Aviragnet gagne on dira Carle a gagné et si Aviragnet perd on dira Carole a perdu

Des signaux ont de quoi inquiéter la présidente de Région. Plusieurs élections au sein de communautés de communes et d’un PETR (Pôle d’Équilibre Territorial et Local) ont été défavorables au PS. Il s’agit uniquement de scrutins internes, entre élus. Mais ces revers ne sont pas bon signes.

Carole Delga n’a pas la chance de sa 1ère vice-présidente. Dans le Tarn-et-Garonne, Sylvia Pinel a obtenu un coup de pouce d’Emmanuel Macron : pas de candidat En Marche ! Joël Aviragnet, lui, doit affronter la concurrence du candidat « macroniste », Michel Montsarat.

Pour un militant socialiste, le candidat de Carole Delga bénéficie d’un vrai avantage face à l’étiquette Macron :

Carole Delga a une image. C’est la présidente de Région et ça pèse auprès des électeurs

Pour la présidente de Région, le pire ne serait pas un échec de son successeur. Le pire du pire serait que, dans d’autres circonscriptions, des candidats PS sauvent leur peau et que Joël Aviragnet trébuche.

Mais ce scénario reste de la pure politique fiction. Et, quoi qu’il se passe, Carole Delga restera, au lendemain des législatives, la présidente d’une des plus grandes régions françaises.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Législatives : une réunion de La France Insoumise interrompue par la police municipale à Toulouse

Jeudi 7 mai, La France Insoumise a organisé une fête pour clore la campagne des législatives. La police municipale a interrompu le rassemblement.

Police municipale à Toulouse. Photo : MaxPPP

Police municipale à Toulouse. Photo : MaxPPP

Une fin de campagne qui se voulait festive. 72 heures avant le 1er tour, la France Insoumise a organisé place Arnaud Bernard, à Toulouse, une soirée. Prise de parole et musique orientale. Vers 23 heures 30, en plein concert, l’ambiance a changé avec l’arrivée de la police municipale. Selon l’organisatrice, Claire Dujardin, 15 fonctionnaires ont troublé la fête.

En début de soirée, les forces de l’ordre sont passées. Un simple passage pour vérifier l’existence d’une autorisation. Mais la seconde intervention s’est soldée par la menace d’un renfort de le police nationale. La perspective d’un contrôle d’identité des participants a produit son effet. Claire Dujardin a préféré arrêter les festivités.

Avocate de profession, Claire Dujardin affirme avoir déposé en mairie et en préfecture une demande d’autorisation. Pour la juriste de formation, aucun doute, la France Insoumise était en règle. Pour Claire Dujardin, rien ne justifiait l’intervention (massive) de la police municipale. Une intervention qui pourrait déboucher sur une verbalisation pour tapage nocturne.

Claire Dujardin s’interroge. La candidate aux législatives (sur la 1ère circonscription) a décliné son identité. Selon elle, les policiers municipaux savaient parfaitement qu’ils avaient affaire à une candidate en campagne. La nature du rassemblement était également transparent, évident. Ce n’était pas un meeting. Mais le caractère politique de la réunion ne faisait aucun doute. Des panneaux et un marquage au sol, sans parler du logo de la France Insoumise, étaient en place.

Préparation de la réunion la France Insoumise place Arnaud Bernard, à Toulouse. Photo : Facebook/CDujardin

Préparation de la réunion la France Insoumise place Arnaud Bernard, à Toulouse. Photo : Facebook/CDujardin

Claire Dujardin se demande si la « France Insoumise » n’a pas eu droit à un traitement particulier. Son concurrent de droite, François Chollet, est adjoint au maire de Toulouse. Mais la représentante de Jean-Luc Mélenchon ne fait pas de lien entre ce statut et l’intervention de la police municipale.

Contactée par France 3 Occitanie, la mairie de Toulouse précise :

Il s’agissait d’une patrouille normale. La police municipale ne s’est pas déplacée et elle n’a pas été appelée. Ce qui a attiré l’attention des policiers, c’est la musique amplifiée. Les fonctionnaires ont demandé si les organisateurs avaient une autorisation pour l’occupation du domaine public et une autorisation pour la musique. Ce n’était pas le cas. Ils ont donc procédé au relevé d’identité de Claire Dujardin pour pouvoir verbaliser les deux infractions.

La maire de Toulouse précise également que les policiers municipaux ont bien identifié la nature politique du rassemblement.

Laurent Dubois (@laurentdub)