13 Sep

Le député PS du Tarn Jacques Valax va abandonner la politique

Jacques Valax (Photo : MaxPPP)

Jacques Valax (Photo : MaxPPP)

Succession sur la circonscription de Jaurès. Le député (PS) sortant va prendre sa retraite parlementaire. Jacques Valax laisse son siège et ne sera pas candidat aux prochaines législatives. La conseillère régionale, Claire Fita, est un piste et pourrait lui succéder. La décision de Jacques Valax est liée à des raisons familiales. Même si Jacques Valax a plusieurs fois affirmé que son second mandat de député serait le dernier. C’est la fin d’un parcours entamé en 1995. Un parcours qui aura conduit l’avocat albigeois sur les bancs du conseil général (1995-2015), dans l’hémicycle régional (1998-2004) et au Palais Bourbon.

Le premier mandat parlementaire de Jacques Valax remonte aux législatives de 2007. Cette entrée sur la scène parlementaire a été marquée par l’élimination du député sortant de l’époque, ancien ministre de François Mitterrand : Paul Quillès.

La remplaçante potentielle de Jacques Valax est déjà dans la place. Claire Fita est la suppléante du député sortant. Conseillère municipale à Graulhet, Claire Fita vient l’être élue au Conseil Régional d’Occitanie et préside la commission des finances. Son nom circule et sa candidature (encore virtuelle) est de plus en plus évoquée.

En décembre prochain, les militants doivent voter pour les investitures. Du côté des instances départementales du PS 81, aucun pronostic. Mais une source rappelle que d’autres candidatures pourraient voir le jour.

Laurent Dubois (@laurentdub)

07 Sep

Brigitte Barèges candidate ou suppléante aux législatives dans le Tarn-et-Garonne ?

Un département phare. En juin prochain, au moment des législatives 2017, les projecteurs vont se braquer sur le Tarn-et-Garonne. De Montauban, en passant par Caussade, Moissac et Valence, on compte seulement 2 circonscriptions. Mais des personnalités nationales ou des figures locales (fortes) sont en piste. L’ancienne ministre Sylvia Pinel et nouvelle présidente du PRG a (une nouvelle fois) évoqué, lors d’un Congrès des radicaux à La Rochelle, sa candidature à sa propre réélection sur la 2eme circonscription.

Toujours à gauche de l’échiquier électoral, une figure socialiste est également dans les starting-block. La rapporteure du budget, Valérie Rabault, va briguer sa propre succession. A droite, les législatives 2017, sonnent le retour sur la scène électorale d’une ex-députée (2002-2012) actuellement maire de Montauban : Brigitte Barèges. Mais à quelle place ?

Brigitte Barèges (Photo : AFP)

Brigitte Barèges (Photo : AFP)

Que ce soit sur la 1ère circonscription avec un duel (programmé) « Rabault-Barèges » ou sur la seconde avec Sylvia Pinel face à un FN puissant, quel est l’état des lieux ? Réponses.

1ère circonscription : le vrai-faux retour de Brigitte Barèges

La maire de Montauban a été investi, en juin dernier, par Les Républicains. Brigitte Barèges doit affronter la socialiste Valérie Rabault. La compétition s’annonce pimentée entre deux candidates de caractère et qui se vouent une détestation réciproque. Mais il règne une drôle d’atmosphère autour du ring. Plusieurs sources évoquent un « pacte » entre la maire de Montauban et Jean-Michel Baylet. Cette alliance (contre-nature) viserait à faire battre la socialiste. Une socialiste rendue responsable par Jean-Michel Baylet de son échec à l’élection de la présidence du département. Le « pacte » Baylet-Barèges passerait par une mise à disposition de la force de frappe médiatique de l’ancien patron du quotidien régional.

Une autre « bizarrerie » entoure la 1ère circonscription. Brigitte Barèges a officiellement été investie par LR. Mais elle pourrait laisser sa place à un de ses proches, Thierry Deville. Le principal intéressé ne dément pas cette hypothèse. Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le conseiller régional déclare : « en matière politique, rien n’est impensable. Je pense que tout est possible. Mais c’est la réalité du moment (ndlr : l’investiture de Brigitte Barèges) ».

Le scénario d’un jeu de chaises musicales peut s’expliquer par l’entrée en vigueur de la loi anti-cumul. A partir de 2017, les députés ne pourront pas cumuler exécutif local et mandat parlementaire. En cas d’élection au Palais-Bourbon, Brigitte Barèges devra quitter la mairie de Montauban. Cet abandon d’un fief municipal est improbable. Une formule permet toutefois de trouver une porte de sortie. Brigitte Barèges pourrait être la suppléante de Thierry Deville. Dans ce cas, la maire de Montauban pourrait être sur l’affiche électorale en 2017 mais sans tomber sous le coup de la loi anti-cumul. En effet, un suppléant forme un ticket avec le candidat « principal ». Mais il n’est pas juridiquement titulaire d’un mandat de député.

Un ticket « Deville-Barèges » a un avantage (le poids politique de la maire de Montauban) sans un gros inconvénient (la perte de la présidence d’Agglomération et du fauteuil de maire).

2ème circonscription : un proche de Marion Maréchal-Le Pen pré-investi face à Pinel

Les Républicains ont fait leur choix. C’est Mathieu Albugues qui va porter les couleurs de la droite. Le conseiller départemental (originaire de Montaigu-de-Quercy) va subir une concurrence UDI. Le parti centriste a investi un candidat, Pierre Mardegan. Ancien binôme de Brigitte Barèges aux départementales, Pierre Mardegan est en rupture de ban avec la maire de Montauban suite à son ralliement à la majorité du nouveau président du département, Christian Astruc.

Mais, c’est au Front National que les législatives 2017 secouent le plus. L’assistant parlementaire de Marion Maréchal-Le Pen, Romain Lopez, tient la corde. Il a été pré-investi. Mais les investitures définitives seront arrêtées fin septembre. Valérie Rabassa, ex-élue UMP passée au FN, reste en embuscade.

Dans la circonscription de Sylvia Pinel, le casting du FN est au cœur du scrutin. Le profil du candidat FN peut favoriser un front républicain qui (par effet domino) va profiter à la députée sortante. Sylvia Pinel est comptable du bilan de François Hollande. Ancienne ministre et héritière (politique) d’un membre du gouvernement Valls (Jean-Michel Baylet), Sylvia Pinel va devoir surmonter le handicap de son étiquette PS-PRG. Le fait d’avoir en face d’elle, un(e) candidat(e) du FN « dur » peut mobiliser l’électorat de gauche.

Laurent Dubois (@laurentdub)

06 Sep

Cachez ces drapeaux occitans et catalans qui peuvent exciter les tensions régionalistes

Mardi 6 septembre, la ministre de l’Education Nationale est en visite à Toulouse, dans les locaux du lycée Pierre de Fermat. Le déplacement débute par une rencontre avec des élèves. Vers 11 heures, un discours est prévu. Il doit se tenir dans une cour intérieure. Un pupitre est dressé et, au second plan, les drapeaux français et européen servent de décor. En réalité, ce ne sont pas deux mais quatre drapeaux qui devaient figurer dans le tableau. A coté de l’emblème national et de la bannière européenne devait figurer les étendards catalans et occitans.

Deux des 4 drapeaux derrière le pupitre de la ministre ont été retirés. (Crédit photo : L. Dubois / France 3)

Deux des 4 drapeaux derrière le pupitre de la ministre ont été retirés. (Crédit photo : L. Dubois / France 3)

Ils ont été retirés, à la dernière minute, par le service du protocole du Conseil Régional. Les drapeaux catalans et occitans ont été exfiltrés et placés dans un véhicule administratif de la Région. Un véhicule garé devant le bâtiment du Lycée Fermat, derrière une palissade de chantier. L’explication de cette exfiltration ? Elle a été donnée, à haute voix, par l’agent du protocole qui s’est livré à l’opération. Avant de placer les drapeaux dans le véhicule administratif, il a lancé à des collègues placés à proximité du véhicule : « il ne faut pas irriter les Montpelliérains !« .

Les drapeaux exfiltrés ont été placés dans une voiture

Les drapeaux exfiltrés ont été placés dans une voiture

Drôle d’explication pour une situation cocasse. Un agent du protocole qui se faufile (drapeaux sous les bras) au milieu des véhicules officiels, ce n’est pas banal. A quelques minutes d’un discours ministériel, la scène sent l’improvisation et le flottement dans l’organisation. Mais la raison de l’opération est également « saugrenue » : « ne pas agacer les Montpelliérains« .

Ne pas exciter les catalans, cela se comprend. Les Pyrénées-Orientales ne digèrent toujours pas le choix du nom Occitanie. Une manifestation est prévue ce samedi. Un membre du gouvernement, originaire de Perpignan, Ségolène Neuville, est montée au créneau (médiatique) pour demander à la présidente de Région de revenir en arrière. Coté Catalans, il ne manque pas de contestataires. En revanche, les Montpelliérains ?

Une explication est plausible. Il s’agit bien des Montpelliérains. Mais des Montpelliérains…du staff de la présidente de Région. Le directeur de cabinet de Carole Delga est originaire de la préfecture de l’Hérault. Laurent Blondiau sait parfaitement qu’il ne faut pas titiller les susceptibilités régionalistes. Il a connu la fronde des Catalans aux côtés de Georges Frêche lorsque l’ancien président de Région a voulu rebaptiser sa région Septimanie.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Laurent Blondiau  déclare : « C’est le protocole républicain, quand l’Etat parle, c’est le drapeau français et le drapeau européen. En revanche, sur nos sites et nos bâtiments, ce sont les quatre drapeaux. Y compris le drapeau catalan« .

Un haut fonctionnaire est plus nuancé : « Il n’existe d’éléments juridiques que sur le pavoisement des bâtiments. Rien sur les discours. C’est une affaire de pratique. Il faut néanmoins que le drapeau français soit au centre et le drapeau européen à sa droite »

Laurent Dubois (@laurentdub)

27 Août

Rentrée politique : la forme ok mais le fond ?

La rentrée politique, c’est maintenant et la rentrée est toulousaine. Université d’été du Parti de Gauche dans les murs de l’Université Jean-Jaurès, au Mirail. Séminaire de la Nouvelle Gauche Socialiste. Discours de Jean-Luc Mélenchon, dimanche 28 aout, dans le quartier Jolimont. Et le lendemain, lundi 29 août, ce sont les « hollandais », avec en tête d’affiche Manuel Valls et Stéphane Le Foll qui tiennent un meeting dans la proche couronne toulousaine, à Colomiers.

Ce déploiement des forces de gauche va donner lieu à des petites phrases. Dans un contexte d’extrême tension entre la gauche de la gauche et les socialistes de gouvernement, la séquence toulousaine de la gauche française risque de virer au combat rapproché. La proximité de l’élection présidentielle et la candidature déclarée de Jean-Luc Mélenchon, les séquelles de la loi El Khomri, les passes d’armes autour du birkini sont autant d’ingrédients explosifs.

Cette atmosphérique électrique risque de reléguer au second plan les batailles d’idées et les propositions programmatiques. Le duel à distance ‘Valls-Mélenchon’ risque d’étouffer les vrais enjeux.

Jean-Luc Mélenchon et Liêm Hoang-Ngoc leader de la Nouvelle Gauche Socialiste en Occitanie

Jean-Luc Mélenchon et Liêm Hoang-Ngoc leader de la Nouvelle Gauche Socialiste en Occitanie

Universités d’été et séminaires de rentrée peuvent être occultés par les escarmouches et les attaques verbales. La réunion « hollandaise » de Colomiers prévoit deux séminaires de travail. Un sur la solidarité et un autre sur l’engagement en politique. L’Université d’été du PG phosphore sur l’Europe et 500 personnes échangent des idées sur la situation sociale du pays. Du côté de la Nouvelle Gauche Socialiste, un texte sert de base de travail et de socle pour un ralliement à la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Il sera distribuer aux sympathisants et militants dimanche 28 août au matin. Avant le discours de Jean-Luc Mélenchon avec lequel les représentants de la NGS vont partager la tribune.

France 3 Midi-Pyrénées s’est procuré, en exclusivité, ce document de travail. Il contient à la fois un bilan critique de l’action de François Hollande et des propositions. Il est composé de 7 grands thèmes. Certaines idées sont « classiques » et s’inscrivent dans une critique ‘traditionnelle » de la gauche de la gauche : critique de l’Europe libérale et de la finance, défense des services publics, création d’un service bancaire public. D’autres sont directement inspirées du contexte du moment : critique de l’état d’urgence et d’une dérive sécuritaire, appel à une réorganisation des services de renseignement…

A noter que le bilan et la politique du président sortant est clairement visé. Mais le nom de François Hollande n’est jamais cité. La raison de ce silence est évident. Ne pas donner l’impression que l’horizon (politique) de la Nouvelle Gauche Socialiste se limite à un procès du Hollandisme.

Priorité à l’emploi

Tout n’a pas été fait contre le chômage. La France a des marges de manoeuvres budgétaires importantes. Les 40 milliards du pacte de responsabilité ont alimenté la part des profits au détriment des salaires et ce, sans aucune contrepartie en matière de création d’emplois.

Arraisonner la finance

Il faut mettre en place une véritable loi bancaire imposant la séparation des banques de dépôt et d’affaire. Il faut remettre sur pied un secteur public nationalisé.

Instaurer une justice fiscale

Une CSG-entreprise, assise sur l’ensemble de la valeur ajoutée produite dans l’entreprise, doit être crée pour financer la partie universelle de la protection sociale.

Les richesses : protéger les salariés

Il faut mettre un terme au gel des salaires en revalorisant les rémunérations du secteur public et en agissant sur le salaire minimum. Le mouvement de réduction du temps de travail, interrompu, doit être remis en marche.

Changer de modèle de développement et sortir du nucléaire

La puissance publique doit à nouveau prendre le contrôle du secteur de l’énergie afin de le mettre au service du développement durable.

Instaurer la 6eme République

Les institutions de la cinquième République ont permis à un seul, le chef de l’exécutif, d’imposer sans débat les choix économiques à l’origine de son divorce avec le peuple. Il faut en finir avec la monarchie présidentielle et revenir sur l’état d’urgence

Les parlementaires ne pourront plus cumuler les mandats

Un service national mixte obligatoire doit être instauré

Réorienter la construction européenne

Il faudra renégocier les textes et les traités et, en cas d’échec, préparer une solution de rechange avec les pays et les peuples qui s’affranchir du joug ordo-libéral

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

25 Août

Salaires, dividendes, honoraires : les autres revenus de vos élus

Début août, les Français ont découvert le hit-parade des ministres les plus riches. C’est une personnalité de la région Occitanie qui décroche la palme d’Or. Avec 6,5 millions de patrimoine, des voitures de collection, une locomotive et des participations dans l’entreprise familiale, Jean-Michel Baylet est sur la première marche du podium.

Les ministres ne sont pas les seuls à disposer de fortune personnelle. Mais surtout la transparence des patrimoines ne concerne pas uniquement les locataires de palais nationaux. Suite au scandale de l’affaire Cahuzac, la loi du 11 octobre 2013 soumet les parlementaires et une partie des élus locaux à une déclaration de patrimoine.

L’introduction de cette transparence (présente dans de nombreux pays européens) a soulevé une levée de bouclier. Le président de l’Assemblée Nationale, Claude Bartolone a dénoncé un « voyeurisme« . Le législateur n’a pas pu reculer. Mais les réticences et les résistances ont émoussé le dispositif. Les déclarations de patrimoine sont consultables uniquement sur rendez-vous en préfecture. La consultation se déroule en présence d’un agent et doit rester confidentielle (sous peine d’amende). Divulgation interdite.

En revanche, les déclarations d’intérêts sont publiques et consultables en ligne. A la différence des déclarations des patrimoines, elles ne contiennent pas la liste des biens immobiliers, des actifs, des comptes bancaires, dettes et emprunts des élus locaux et des parlementaires. Une déclaration d’intérêt, comme son nom l’indique, « vise à prévenir…toute situation d’interférence entre un intérêt public et des intérêts publics ou privés qui est de nature à influencer ou à paraître influencer l’exercice indépendant, impartial et objectif d’un mandat« . En clair, il s’agit d’éviter qu’un député siège dans le conseil d’administration d’un laboratoire pharmaceutique alors qu’il va voter des textes sur l’industrie du médicament.

Néanmoins, cette prévention des conflits d’intérêts repose sur la déclaration de l’origine et le montant des revenus des élus. France 3 Midi-Pyrénées a consulté les déclarations d’intérêts des élus locaux et parlementaires en Occitanie. Les déclarations d’intérêts en question sont mis à disposition par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP). Il s’agit d’une autorité administrative indépendante,  présidée par un haut magistrat et auprès de laquelle les élus sont tenus de déposer un formule déclaratif. L’HATVP peut vérifier l’exactitude des déclarations et saisir la justice pénale en cas de doute sur la véracité des éléments. Cette « sécurité » n’est pas virtuelle. Une ancienne ministre s’est retrouvée devant le tribunal correctionnel. L’affaire s’est conclue par une relaxe partielle.

Quels sont les élus d’Occitanie les plus impliqués dans la vie économique ? Quels sont les sources de revenus parallèles aux indemnités parlementaires ou de maire-adjoint ? Réponse en chiffres.

Les  » gros entrepreneurs » : Alain Chatillon, Jean-Michel Lattes, Daniel Rougé, Jean Glavany, Gilbert Collard

L’exercice d’un mandat à la mairie de Toulouse ou la détention d’un siège au Parlement n’empêche pas d’exercer un métier et de participer à la vie économique régionale. Parfois c’est un cumul « symbolique ». La députée de Haute-Garonne et présidente de la commission des affaires sociales, Catherine Lemorton, déclare des participations dans la société SNC Lemorton-Pillas. Il s’agit d’une officine de pharmacie. Mais, dans la colonne « rémunération ou gratification perçue », la parlementaire indique : – 4656 euros (perte).

Toujours en Haute-Garonne,  le sénateur (UDI) Alain Chatillon a un pied dans une multitude de société commerciales et de Sociétés Civiles Immobilières (SCI). Mais, là encore, la rémunération n’est pas (toujours) à la hauteur de l’investissement. Une seule ligne correspond à un chiffre : « La Dépêche, Administrateur Jetons de présence 2013 : 5978 euros« . Cela n’empêche Alain Chatillon d’être l’élue d’Occitanie qui dispose du plus gros portefeuille de revenus fonciers et de dividendes  : 81 107 euros en 2013. A cela s’ajoute la déclaration d’un Plan Epargne en Actions pour un montant de 260 368 euros (au 19/11/2014).

Les deux autres « champions » des activités « parallèles » siègent tous les deux à la mairie de Toulouse. Ils ont un point commun. Jean-Michel Lattes et Daniel Rougé sont tous deux universitaires. Ce statut professionnel leur permet de cumuler leur mandat avec des consultations ou des activités périphériques rémunératrices. En plus de son traitement de maître de conférences en droit privé (4460 euros brut par mois), de ses indemnités de maire adjoint (3000 euros mensuel au 4 avril 2014), de vice-président de la Communauté Urbaine (actuelle Toulouse Métropole, 2000 euros au 24 avril 2014), Jean-Michel Lattes déclare pour l’année 2013 : 83 343 euros. Cette somme correspond à des droits d’auteurs, des enseignements dans des structures publiques et privées.

Jean-Michel Lattes, maire-adjoint de Toulouse

Du coté de Daniel Rougé, des droits d’auteurs (223 euros), des honoraires d’expertise judiciaire (33 584 euros), des émoluments hospitaliers (61 167 euros) et des honoraires liés à des arbitrages (16 670 euros) viennent s’ajouter à un salaire de professeur d’université (66 436 euros).

Gilbert Collard, député du Gard, photo MaxPPP

Gilbert Collard, député du Gard, photo MaxPPP

La casquette d’universitaire n’est pas la seule casquette rémunératrice. Celle d’avocat existe également. L’ancien ministre et député des Hautes-Pyrénées, Jean Glavany est salarié d’une société organisatrice d’événements sportifs et culturels depuis 2003 (61 506 euros). Mais il déclare également 60 935 euros s’agissant d’une activité d’avocat. L’autre avocat est député apparenté Front National du Gard. Il s’agit du ténor du barreau, Gilbert Collard. En 2012, le député-avocat déclare 32 799, 90 d’honoraires pour l’année 2012. Gérant de la société qui porte son nom, Gilbert Collard a perçu (toujours en 2012) s’ajoute 393 599 euros de rémunération.

Les « micros entrepreneurs » : Christophe Borgel, Sacha Briand, Philippe Saurel

Un pied dans le monde de l’entreprise. C’est le cas du député de la Haute-Garonne, Christophe Borgel. Le numéro 3 du PS dispose d’une participation (1500 euros) dans une société : TFC, Territoire, Formation et Conseil. L’adjoint aux Finances de Jean-Luc Moudenc, Sacha Briand déclare également une activité en matière de formation d’élus locaux. Une activité rattachée à une fonction d’avocat (60 957 euros en 2013).

Un autre élu de la mairie de Toulouse appartient à la catégorie des consultants. François Chollet est professeur de neurologie au CHU de Toulouse (9 000 euros net par mois) et déclare plusieurs collaborations (laboratoire pharmaceutique Pfizer, Boston Scientific). Mais une seule est rémunératrice : 24 000 euros (2012-2014). La somme a été versée par l’institut de Recherche Pierre Fabre.

Philippe Saurel, maire de Montpellier

Philippe Saurel, maire de Montpellier

Toujours dans la catégorie « blouse blanche », le maire de Montpellier déclare également une activité rémunératrice. Philippe Saurel est chirurgien-dentiste de formation. Il exerce une activité auprès de la Mutualité de l’Hérault (12 000 euros). A cela s’ajoute un exercice libéral (4 000 euros de bénéfice imposable en 2013).

La plus grosse perte de salaire : Valérie Rabault

Contrairement à une légende, la politique permet de gagner de l’argent et même de s’enrichir. Prêt à taux zéro pour se constituer un patrimoine immobilier s’agissant des parlementaires. Mais, parfois, un mandat peut faire perdre des revenus. C’est le cas de la députée du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault. Avant son élection et une démission de BNP Paribas, la rapporteure du budget travaillait dans la finance. La parlementaire était responsable « risques du marché au sein d’une banque d’investissement ». En 2011, Valérie Rabault perçoit, à ce titre, 490 621 euros.

A partir du 17 juin 2012, Valérie Rabault devient députée et  déclare un net imposable annuel de 50 262 euros. Perte : 440 359 euros.

Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne

Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne

Les « champions » des placements en bourse : Josette Durieu et François Bonhomme

Deux parlementaires (un sénateur et une sénatrice) disposent de portefeuilles boursiers. Josette Durieu (Hautes-Pyrénées) déclare des rémunérations liées à des actions (EADS, 7 titres, 391,09 euros. Sanofi-Aventis, 27 titres, 2 057,94 euros. LCL Sécurité 100, 120 titres, 12 613,20 euros). L’autre parlementaire disposant de participations financières dans des sociétés est le sénateur du Tarn-et-Garonne. François Bonhomme déclare un Plan d’Epargne en Action (PEA) pour un montant de 103 400 euros. Parmi les titres on trouve : Carrefour, Alcatel, GDF Suez, Danone, Total, Technicolor. Par définition, un PEA ne génère pas de rémunération annuelle. François Bonhomme ne déclare donc pas de revenus liés à ses investissements.

A coté des PME, TPE ou fonds d’investissements que sont certains élus d’Occitanie, il existe une immense majorité de parlementaires ou de maires adjoints qui font des déclarations « vierges ». Aucune activité parallèle au mandat. Pas de revenus complémentaires aux indemnités. La présidente de Région et députée de la Haute Garonne, Carole Delga mentionne une Société Civile Immobilière (participation 15 000 euros et rémunération mensuelle de 330 euros). Le sénateur de l’Hérault, Jean-Pierre Grand, se limite (même si c’est pour des montants plus importants que s’agissant de Carole Delga) à une part dans une SCI familiale.

Carole Delga, présidente de la Région LRMP Photo @MaxPPP

Carole Delga, présidente de la Région LRMP Photo @MaxPPP

Mais, entre les élus disposant de revenus complémentaires substantiels et les Delga-Grand, on trouve l’immense majorité des députés, sénateurs et élus locaux de la Région. Philippe Martin (député et président du Gers), Christian Assaf (députée de l’Hérault et Conseiller régional), Brigitte Barèges (maire de Montauban), Christophe Cavard (député du Gard), Jean-Jacques Bolzan (adjoint au maire à Toulouse et conseiller régional), Yvon Collin (sénateur du Tarn-et-Garonne), Yves Censi (député de l’Aveyron), Thierry Carcenac (sénateur et président du Tarn) affichent « néant » aux cases contenues dans la déclaration déposée auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie politique.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Suite à la publication de l’article, le maire adjoint de Toulouse, Jean-Michel Lattes, a souhaité réagir :

Une présentation inexacte… il aurait suffit de me contacter pour plus de clarté.
 Les revenus déclarés en 2013… donc de 2012 mais les deux années sont comparables… correspondent à mes années sans mandat. Cela correspond en effet à mes activités d’enseignant-chercheur  par ailleurs directeur du service d’orientation de l’Université.
 Dans votre article vous cumulez abusivement mes revenus d’avant l’élection…et mes revenus d’après l’élection.
 En effet, lors de mon élection et de ma désignation comme premier adjoint, j’ai démissionné de mon poste de directeur, j’ai cessé toute activité d’enseignement parallèle et je n’effectue plus d’heures supplémentaires dans mon Université me limitant aux obligations statutaires de 128 h / an.
 J’ai en outre cessé d’être consultant n’ayant plus le temps de me consacrer à des expertises juridiques souvent techniques et complexes.
Je n’ai plus en outre aucune activité extérieure.
 Enfin, pour compléter vos chiffres, mon salaire de Maitre de Conférences de base est de l’ordre de 3500 euros nets… et non de 4460 euros nets comme vous l’indiquez. Je tiens à votre disposition mes bulletins de salaire.
 Quand à mes droits d’auteurs, si j’ai eu la chance d’avoir des lecteurs fidèles, ils baissent rapidement du fait du vieillissement de mes écrits, n’ayant plus le temps de me consacrer à la recherche comme auparavant. L’écriture prend en effet beaucoup de temps dans le domaine de la recherche juridique.
 De fait, un rapide calcul vous montrera que lors de mon élection j’ai environ divisé mes revenus par deux et cela a été compensé comme vous l’indiquez par mes indemnités de fonction. On est donc loin du cumul curieux que vous effectuez et qui est clairement de nature à tromper le lecteur.
Ne doutant pas que vous analyserez mon commentaire et que vous en assurerez la publication en réponse à votre propre écrit, je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire… comme je l’aurais été si vous m’aviez contacté avant votre publication.

Cette réaction appelle une précision. Les chiffres et dates publiés sont tirés de la déclaration déposée le 10 mai 2014 par Jean-Michel Lattes auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Politique (HATVP). L’adjoint au maire de Jean-Luc Moudenc conteste (notamment) son salaire de maître de conférences en droit privé. Mais le montant retranscrit par France 3 Midi-Pyrénées est celui mentionné par Jean-Michel Latttes dans le formulaire  qu’il a lui-même rempli. S’agissant de Jean-Michel Lattes, comme de tous les autres élus cités, les informations publiées ne résultent pas d’investigations ou de recoupements. Elles sont issues de documents officiels consultables sur le site internet de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Politique. Les documents en question sont déclaratifs c’est-à-dire que leur véracité dépend de la bonne foi des déclarants. Mais un contrôle peut être exercé et une fausse déclaration est sanctionnée par 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

24 Août

Mais pourquoi Valls et les Hollandais font-ils leur rentrée à Colomiers ?

Colomiers, capitale hollandaise. Le temps d’une journée, le 29 août prochain, la deuxième ville de la Haute-Garonne va réunir les soutiens de François Hollande. La garde rapprochée du président de la République sera présente : Manuel Valls, Stéphane Le Foll et plusieurs autres membres du gouvernement.

Stéphane Le Foll, Manuel Valls et Jean-Christophe Cambadélis (Photo : MaxPPP)

Stéphane Le Foll, Manuel Valls et Jean-Christophe Cambadélis (Photo : MaxPPP)

La CGT est en embuscade et menace de perturber l’événement. Le choix d’une commune haute-garonnaise est perçue comme une véritable provocation. La Haute-Garonne est la terre de naissance d’une figure historique de la CGT qui est décédé le 13 août dernier. Le syndicat s’est violemment opposé au vote de la Loi El-Khomri et, pour lui, le premier ministre vient « cracher sur la tombe » de Georges Séguy.

Au delà de la polémique et d’une réunion qui s’annonce « épique », pourquoi les « hollandais » ont-ils choisi Colomiers ? Eléments de réponse.

Un bastion socialiste

Un peu moins de 40 000 habitants et surtout un ancrage socialiste qui remonte au temps de la SFIO et à…1944. Colomiers n’est pas seulement un des poids lourds démographiques de la Haute-Garonne. C’est surtout une citadelle électorale. Depuis la Libération, les maires se suivent et portent tous la même étiquette. Selon un sondage publié le 21 août, moins d’un quart des français font confiance au PS et a une bonne image du parti à la rose. Dans ce contexte, les amis de François Hollande ont intérêt à choisir une terre « amie ». Sur ce point, Colomiers offre au moins une garantie : l’atmosphère d’un bastion socialiste.

A cela on peut ajouter une tradition. Comme le précise un cadre du PS 31 : « Nous avons toujours organisé des meetings et des réunions à Colomiers. Il y a les structures et le personnel municipal pour aider à l’installation. Il nous est arrivé d’organiser des meetings salle Mermoz à Toulouse ou à Labège, comme en 1995. Mais je me souviens que lorsque François Hollande était 1er secrétaire, nous avons tenu des réunions et des meetings à Colomiers« .

Des Hollandais en terre Aubryiste

Une terre amie et accueillante. Des facilités d’organisation. Le poids des habitudes. Le choix de Colomiers semble évident. Et pourtant. L’évidence est trompeuse. Ce n’est pas tellement la sélection de la ville qui pose question. La maire de la commune, Karine Traval-Michelet est, selon un militant de la fédération, « une convertie de fraîche date au hollandisme« . C’est surtout la localisation de la grande messe hollandaise en Haute-Garonne qui étonne. Certes, le département dont Jaurès fut élu est celui du numéro 3 du PS, le député Christophe Borgel. Un numéro 3 qui est sur la ligne Valls-Cambadélis. En revanche, la fédération penche franchement à gauche du PS. Elle compte dans ses rangs une majorité d’Aubrystes et n’a pas ménagé ses critiques contre la politique gouvernementale. Deux sections ont même réclamé le retrait de la loi El Khomri. D’ailleurs, selon nos informations, des personnalistes socialistes du département pourraient refuser de se déplacer lundi à Colomiers.

Une initiative de Stéphane Le Foll et des proches de François Hollande

Pour un militant, la rentrée politique des hollandais est « une démonstration de force des hollandais dans un département qui ne l’est pas« . Comment expliquer alors une implantation dans une fédération favorable aux frondeurs et à la gauche du PS ? L’initiative n’est, visiblement pas, locale mais nationale.

C’est le discours de la fédération du PS 31. A la question : pourquoi Colomiers et pas la salle Mermoz à Toulouse ? Pourquoi la Haute-Garonne et pas un autre lieu dans l’Hexagone ? La réponse est : « aucune idée, c’est le national qui a décidé« .

Selon nos informations, la fédération haute-garonnaise a appris la tenue du meeting « Valls-Le Foll-Cambadélis » dans la toute dernière ligne droite. C’est le chef de cabinet de Stéphane Le Foll, Rémi Branco, qui a informé ses petits camarades du PS 31. Le lieutenant du plus hollandais des hollandais a des attaches dans le département de la Haute-Garonne. Il a été membre du conseil fédéral du PS 31 et militant dans une section. Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Remi Branco précise : « en tant que proche de Stéphane Le Foll et hollandais, j’ai prévenu, comme on me l’a demandé, la fédération, la maire de Colomiers, le département et Carole Delga (ndlr présidente de la Région Occitanie). Au début de l’été, Stéphane Le Foll a souhaité un moment fort à la rentrée. A l’époque, il n’était pas question d’un meeting et la participation de Manuel Valls n’était pas encore d’actualité. On avait besoin d’un endroit ou la mobilisation militante est forte. Colomiers présente deux avantages. C’est la seconde ville de Haute-Garonne et la première ville socialiste du département. C’est également une ville à côté d’un aéroport ce qui permet de sécuriser les transports de ministres et de parlementaires qui viennent de Paris ou d’ailleurs »

Selon une source, la fédération du PS31 a moyennement appréciée d’être mise devant le fait accompli. Le silence du 1er fédéral, Sébastien Vincini, et les réponses neutres de certains cadres de la fédération ne permettent pas d’accréditer cette version des faits. Mais une chose est certaine. Les socialistes de la Haute-Garonne n’ont pas choisi d’accueillir les hollandais. Ce sont les hollandais qui se sont invités.

Laurent Dubois (@laurentdub)

06 Août

Jean-Michel Baylet règle ses comptes avec « Jazz In Marciac ».

La presse nationale salue la 39eme édition de « Jazz In Marciac ». Le Monde, Le Parisien, L’Express, Challenges évoquent une programmation exceptionnelle et un vrai succès. En revanche le quotidien de Jean-Michel Baylet fait dans le « couac » et parle d’une première semaine creuse. `Le décalage est troublant.

Problème de goûts musicaux ? Pas du tout. Ce n’est pas une affaire d’oreille mais de business et de protocole. Le mauvais traitement de la Dépêche du Midi est lié à une fibre culturelle particulière. Une fibre culturelle version familiale : le sens du clan et un « crime de lèse majesté » envers l’héritier Baylet mais aussi la fin d’un partenariat commercial entre l’entreprise Baylet et « Jazz In Marciac ».

Festival Jazz In Marcia. Photo MaxPPP

Festival Jazz In Marcia. Photo MaxPPP

« Le plus beau festival de jazz du monde ». « Jazz In Marciac : Ahmad Jamal, un monument du jazz enflamme le public». Le journal Le Monde, le quotidien Le Parisien, l’hebdomadaire L’Express, le journal Lacroix et le titre économique Challenges ne tarissent pas d’éloges sur le festival gersois. Belle affiche et affluence. Problème, la Dépêche du Midi décrit un tout autre tableau. Dans un article publié dans l’édition « Grand Sud » du 6 août, le quotidien de la famille Baylet pointe une mauvaise ambiance et une grogne des commerçants. Entre la réalité des faits et la présentation faite par le quotidien de Jean-Michel Baylet, il existe un gouffre.

La patronne de la Maison de la Presse de Marciac, Véronique Berné, relativise la mauvaise humeur des commerçants : « ce sont quelques commerçants et très peu. Je peux montrer mes tickets de caisse. Il y a une très bonne fréquentation journalière ». Un restaurateur est sur la même ligne : « Je n’ai rien à dire. Je suis très content. On travaille bien. J’ai le nez dans le guidon et on bosse. Je n’ai pas entendu parler d’un mécontentement ».

Selon nos informations, il y a bien des grincements de dents du côté de certains commerçants. Mais il est surtout lié au tarif de location des emplacements et, s’agissant de la grogne mise en avant par la Dépêche du Midi, elle est circonscrite à quelques personnes. L’autre clou planté dans la chaussure de « Jazz In Marciac », à savoir la fréquentation et la qualité de l’affiche, est également « tordu ».

Plusieurs journalistes couvrant le Festival démentent catégoriquement le « flop » décrit par le quotidien de Jean-Michel Baylet. Erwan Benezet suit pour Le Parisien, les concerts. Ce n’est pas sa première édition de « Jazz In Marciac ». Il déclare : « La salle est remplie tous les soirs. C’est le même succès qu’en 2015 et même plus haut ». L’envoyé spécial du magazine Challenges, Thierry Fabre dresse le même bilan de la première semaine du Festival : « Autant l’an dernier on aurait pu espérer de meilleures fréquentations pour certaines soirées autant cette année le chapiteau est quasiment plein tous les soirs. Il faut dire que c’est vraiment une belle affiche. D’un point de vue artistique, c’est meilleur que l’an dernier ».

Visiblement, les journalistes de la presse nationale n’assistent pas au même festival que leur confrère de la Dépêche du Midi. En fait, c’est normal car les envoyés spéciaux du Parisien et de Challenges n’ont pas comme patron le fils de Jean-Michel Baylet.

Le ministre n’a pas du tout apprécié l’affront subi par son successeur de fils lors de la précédente saison de « Jazz In Marciac ». Le 25 juillet 2015, Manuel Valls assiste au festival gersois. Jean-Nicolas Baylet est présent mais « relégué » en dehors des premières places. Colère volcanique du père, Jean-Michel, qui vole au secours de l’ego froissé de son fils. Dans la famille Baylet, on ne badine pas avec les feux de la rampe et les fauteuils de prestige. Peu importe que les services de Matignon soient à l’origine de ce terrible faux-pas. Le coupable est désigné : le président-fondateur du Festival, Jean-Louis Guilhaumon.

Avant l’été 2016, les relations entre le groupe de presse Baylet et « Jazz In Marciac » sont déjà tendues. Les premiers mauvais articles tombent. Un papier est particulièrement négatif. Il est signé par un journaliste que personne ne connaît à la Dépêche du Midi. Et pour cause. Selon une source, c’est en fait Jean-Nicolas Baylet qui aurait signé, sous un faux nom, le brulot.

Mais, à cette querelle autour d’un ego, s’ajoute depuis cet été, un autre motif de guérilla. Un motif beaucoup plus sérieux : une perte financière. « Jazz In Marciac » a rompu son partenariat avec le groupe de Jean-Michel Baylet. Nouvelle grosse colère de Jean-Michel Baylet. Et même menace de poursuite judiciaire pour rupture unilatérale de contrat.

La friction prend une toute autre dimension : l’argent. Avant d’être remplacée, l’entreprise de Jean-Michel Baylet gérait la location des emplacements, la sono et la scène. Le business passe à la concurrence.

Pour une source, c’est clair : « Baylet lance une kabbale contre le Festival car il a perdu du business ». Ces propos reviennent en boucle dans la bouche de nombreuses personnes. Ils sont lourds de sens et de conséquences : « un mauvais papier » pour sanctionner une perte de délégation de service public, cela s’appelle en bon français du « trafic d’influence ».

Ce n’est pas la première fois que des élus ou des responsables associatifs se font l’écho de telles « accusations ». Il faut dire que certaines coïncidences sont troublantes. Des communes (Castelsarrasin et Toulouse par exemple) ont coupé leurs budgets publicitaires avec le groupe Baylet. D’un seul coup, les maires de ces villes disparaissent des photos du quotidien régional.

Ces précédents entretiennent un lourd sentiment de suspension et même de tension. On ne compte plus les anecdotes  sur les méthodes « commerciales » et le lobbying acharné de Jean-Michel Baylet. Des anecdotes qui vont du conflit ouvert entre Jean-Michel Baylet et l’ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen, au sujet de la délégation de la gestion du Parc aux Expositions jusqu’au démarchage à la hussarde d’une commune du Lot.

Mais, pour la première fois, l’omerta laisse la place à des confidences et des confessions.

« Jazz In Marciac » a permis le retour sur scène d’un monument du jazz, Ahmad Jamal. Mais la 39eme édition du festival gersois écrit également une nouvelle partition : la fin d’une mise en sourdine.

Désormais, les représailles, les coups tordus et le mélange des genres entre presse et business familial, ça ne passe plus.

Comme le précise un élu gersois, « ça suffit ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

28 Juil

Sylvia Pinel n’en voulait pas mais maintenant la primaire du PS c’est possible !!

Après les claquement de portes et les éclats de voix, le retour dans le rang. Le 17 juin, Sylvia Pinel critique violemment sur Twitter l’organisation d’une primaire pour la présidentielle de 2017. L’ancienne ministre de François Hollande parle d’un « simulacre ou d’une parodie de primaires« . Quelques jours plus tard, le 29 juin, le PRG passe des paroles aux actes et quitte la Belle Alliance Populaire inventée par le patron de socialistes, Jean-Christophe Cambadélis.

Toute cette agitation et ces gesticulations, c’était avant l’été. Le mois de juillet est passé par là. La préparation du Congrès de septembre prochain également. Dans une profession de foi adressée  aux militants du PRG, Sylvia Pinel ne rejette plus du tout l’idée d’une primaire. Au contraire, elle rappelle que « ‘les radicaux ont toujours été favorables au principe des primaires ». 

Sylvia Pinel, députée du Tarn-et-Garonne. Photo MaxPPP

Sylvia Pinel, députée du Tarn-et-Garonne. Photo MaxPPP

Les 2, 3 et 4 septembre prochains les radicaux de gauche vont élire leur président(e). Pour la première fois depuis des décennies, deux candidats sont en piste. C’est dans ce cadre que des professions de foi ont été échangées et que Sylvia Pinel revient sur la question des primaires. Dans le texte adressé aux cadres et aux militants du PRG, l’ancienne ministre de François Hollande est beaucoup moins catégorique que lors de ses précédentes déclarations : « en 2011, par la candidature de Jean-Michel Baylet, nous avons largement participé à leurs réussites (ndlr : primaires). Si pour l’instant, nous avons décidé…de suspendre notre participation à la Belle Alliance Populaire par manque de clarté et suite aux nombreux dysfonctionnement observés, il me paraît utile que notre congrès puisse débattre à ce sujet ».

Le vocabulaire employé par Sylvia Pinel est nuancé. Mais, derrière les mots diplomatiques et les formules prudentes, c’est bien un retour en arrière qui se dessine. Fini les postures martiales, la possibilité d’une participation des radicaux de gauche à la primaire (organisée par le PS) est clairement ouverte. Sylvia Pinel respecte la tradition Baylet. En moins de deux ans, l’actuel ministre de François Hollande a menacé quatre fois François Hollande d’une sortie du PRG du gouvernement. Ces menaces ne se sont jamais concrétisées. Visiblement, la polémique autour de la primaire relève du même registre.

Dans sa profession de foi, Sylvia Pinel ne se contente pas d’ouvrir le dossier de la primaire. La députée du Tarn-et-Garonne évoque également la question d’une candidature PRG à la présidentielle de 2017. Là encore, c’est très clair. Sylvia Pinel écrit : « Vous connaissez ma volonté de représenter notre singularité à gauche, et de lui donner sa nécessaire visibilité. Mais il s’agira de s’interroger sur l’espace disponible pour le PRG, dans un contexte si compliqué pour la gauche, et sur la cohérence de notre ligne politique, dans la mesure où nous sommes depuis le début du quinquennat de François Hollande les partenaires loyaux du gouvernement, pour préserver le rassemblement à gauche ».

Sylvia Pinel n’est (absolument) pas sur la ligne d’une partie du parti. Le président du groupe RDSE, Jacques Mézard revendique ouvertement un droit d’inventaire sur le quinquennat de François Hollande. Le concurrent de Sylvia Pinel pour la présidence du PRG, Guilhem Porcheron, est également critique et plaide pour une autonomie vis-à-vis du PS. L’ancienne ministre, quant à elle, reste fidèle à la doctrine de Jean-Michel Baylet. Preuve par les faits ou plutôt par l’image. La profession de foi de Sylvia Pinel se termine par une photo. Une photo avec…Manuel Valls.

Laurent Dubois (@laurentdubois)

 

 

 

25 Juil

Les vacances de vos députés

Les transats et les matinées sans montre au poignet ne sont pas réservées aux citoyens « ordinaires ». Nos députés font également leur valise et décampent loin de Paris et des grandes villes en période estivale. Beaucoup n’attendent pas la fin de la session parlementaire pour profiter des charmes de Rome ou de la Costa Bavra. Mais, depuis le 21 juillet, c’est officiel. L’Assemblée a suspendu ses travaux. La session a été marquée par des débats intenses et même violents autour de la loi Travail ou la prolongation de l’état d’urgence.

Mais, depuis moins d’une semaine, la route des vacances est ouverte.

Mais ce sont des vacances qui ne ressemblent pas aux précédentes. Ce sont les dernières avant le retour devant les électeurs et les législatives de juin 2017.

Ça se sent et se ressent dans le programme des « festivités ». Les député(e)s n’oublient pas de faire des devoirs de vacances.

Quelle est la destination préférée des députés d’Occitanie ? Plage de sable blanc ou plage de lecture au milieu d’un écrin de verdure ? Mer ou Montagne ?

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Laurence Arribagé. Députée (LR) de la Haute Garonne.

Juillettiste, mon temps de vacances en famille à Hossegor. Entrecoupé de trajets vers Paris en raison d’une activité parlementaire particulièrement chargée. Le temps de profiter de mes proches, de faire beaucoup de sport et de lire le retour sur Toulouse se fera la semaine prochaine. Tout en reprenant mon activité d’élue, mon temps libre sera dédié au footing, à des soirées entre amis mais aussi à la préparation de ma campagne législative ».

Philippe Martin. Député (PS) du Gers. Ancien ministre.

Je reste en « Occitanie ». Festival Latino à Vic puis Jazz in Marciac. Pour le reste, je revendique le droit à la déconnexion ».

Christophe Borgel. Député (PS) de la Haute-Garonne. Numéro 3 du parti socialiste.

Espagne. Asturies et Galice. Portugal avec mes enfants. Visites, mer et lecture. Deux ou trois séries aussi ».

Gérard Bapt. Député (PS) de la Haute-Garonne.

Repos. Natation pour une remise en forme. Vadrouille sur la Costa Brava ».

Christian Assaf. Député (PS) de l’Hérault.

Sur Montpellier et une semaine dans l’Aveyron. Je vais en profiter pour aller à des fêtes sur ma circo. Un peu de plage aussi et la lecture de deux romans. Un sur François Mitterrand. « Un homme à histoires » de Patrick Rotman et un roman policier sur l’histoire du Chili et la dictature de Pinochet, « Condor » de Caryl Férey ».

Jean Claude Perez. Député (PS) de l’Aude.

J’espère au calme. Entre la Montagne Noire et les plages de l’Aude, Gruissan et Port Leucate où se trouve ma famille ».

Philippe Folliot. Député (UDI) du Tarn.

1 semaine à Rio pour les JO avec le XV parlementaire pour soutenir les équipes féminines et masculines de rugby à 7 et voir quelques épreuves. Tout le reste des vacances chez moi, dans le Tarn, à Saint Pierre-de-Trivisy ».

Martine Martinel. Députée (PS) de la Haute-Garonne.

L’Italie et le pays Basque. Mer et randonnée avec beaucoup de lectures ».

Monique Iborra. Députée (DVG) de la Haute-Garonne.

La Catalogne, lecture et des aller-retours avec ma circonscription ».

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

22 Juil

Arnaud Montebourg vers la Présidentielle : qui peut le suivre en Occitanie ?

L’été est un moment parfait pour les fêtes en tous genres. Température idéale pour manger sous un chapiteau et des discours en plein air. Arnaud Montebourg connait et cultive ce micro climat estival. Tous les ans, au mois d’août, l’ancien ministre de l’Economie organise à Frangy-en-Bresse une fête populaire. Cette année les festivités vont se dérouler le 21 août. Date limite de réservation dans moins d’un mois : le 18 août. Le thème  de la cuvée 2016 est loin d’être neutre ou innocent : « Un projet alternatif pour la France« . La 44ème édition de Frangy-en-Bresse pourrait bien servir de tribune pour l’annonce d’une candidature Montebourg 2017.

Des parlementaires d’Occitanie ont reçu une invitation. Les coupons réponse vont être observés à la loupe. Arnaud Montebourg s’active. L’hypothèse d’une candidature pour la présidentielle de 2017 se précise. Début juin, l’ancien ministre a lancé son micro-parti. Micro-parti mais maxi-bénéfice car  » Le Projet en Finance » permet de recevoir des dons et donc de financer une campagne électorale.

Dans ce contexte, les députés qui vont se déplacer ne vont pas simplement profiter du traditionnel poulet de Bresse. Le déplacement va prendre une dimension hautement symbolique : un geste de soutien envers un présidentiable.

Le Blog Politique de France 3 Midi-Pyrénées s’est livré à un petit sondage. Un échantillon de député(e)s a été consulté par SMS ou par téléphone. La composition du « panel » répond à deux critères. Les soutiens « patentés » d’Arnaud Montebourg (Catherine Lemorton en Haute-Garonne et Patrice Prat du Gard) et les députés en rupture de ban avec la ligne Valls-Hollande (Christian Assaf dans l’Hérault) ou en délicatesse avec leur fédération départementale (Linda Gourjade du Tarn, Monique Iborra en Haute-Garonne,Gérard Bapt en Haute-Garonne).

Arnaud Montebourg. Photo MaxPPP

Arnaud Montebourg. Photo MaxPPP

Catherine Lemorton.

Pas de réponse.

Patrice Prat.

« Oui, bien sur »

Gérard Bapt.

« Ce n’est pas prévu. Mais pourquoi pas ? Arnaud Montebourg ne semble pas très éloigné de mes convictions sur le plantage de la diplomatie sur le Moyen-Orient »

Linda Gourjade.

Non.

Christian Assaf.

« Pas d’invitation reçue et pas prévu d’y aller ».

Monique Iborra.

Non.

 

Laurent Dubois (@laurentdub)