27 Août

Rentrée politique : la forme ok mais le fond ?

La rentrée politique, c’est maintenant et la rentrée est toulousaine. Université d’été du Parti de Gauche dans les murs de l’Université Jean-Jaurès, au Mirail. Séminaire de la Nouvelle Gauche Socialiste. Discours de Jean-Luc Mélenchon, dimanche 28 aout, dans le quartier Jolimont. Et le lendemain, lundi 29 août, ce sont les « hollandais », avec en tête d’affiche Manuel Valls et Stéphane Le Foll qui tiennent un meeting dans la proche couronne toulousaine, à Colomiers.

Ce déploiement des forces de gauche va donner lieu à des petites phrases. Dans un contexte d’extrême tension entre la gauche de la gauche et les socialistes de gouvernement, la séquence toulousaine de la gauche française risque de virer au combat rapproché. La proximité de l’élection présidentielle et la candidature déclarée de Jean-Luc Mélenchon, les séquelles de la loi El Khomri, les passes d’armes autour du birkini sont autant d’ingrédients explosifs.

Cette atmosphérique électrique risque de reléguer au second plan les batailles d’idées et les propositions programmatiques. Le duel à distance ‘Valls-Mélenchon’ risque d’étouffer les vrais enjeux.

Jean-Luc Mélenchon et Liêm Hoang-Ngoc leader de la Nouvelle Gauche Socialiste en Occitanie

Jean-Luc Mélenchon et Liêm Hoang-Ngoc leader de la Nouvelle Gauche Socialiste en Occitanie

Universités d’été et séminaires de rentrée peuvent être occultés par les escarmouches et les attaques verbales. La réunion « hollandaise » de Colomiers prévoit deux séminaires de travail. Un sur la solidarité et un autre sur l’engagement en politique. L’Université d’été du PG phosphore sur l’Europe et 500 personnes échangent des idées sur la situation sociale du pays. Du côté de la Nouvelle Gauche Socialiste, un texte sert de base de travail et de socle pour un ralliement à la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Il sera distribuer aux sympathisants et militants dimanche 28 août au matin. Avant le discours de Jean-Luc Mélenchon avec lequel les représentants de la NGS vont partager la tribune.

France 3 Midi-Pyrénées s’est procuré, en exclusivité, ce document de travail. Il contient à la fois un bilan critique de l’action de François Hollande et des propositions. Il est composé de 7 grands thèmes. Certaines idées sont « classiques » et s’inscrivent dans une critique ‘traditionnelle » de la gauche de la gauche : critique de l’Europe libérale et de la finance, défense des services publics, création d’un service bancaire public. D’autres sont directement inspirées du contexte du moment : critique de l’état d’urgence et d’une dérive sécuritaire, appel à une réorganisation des services de renseignement…

A noter que le bilan et la politique du président sortant est clairement visé. Mais le nom de François Hollande n’est jamais cité. La raison de ce silence est évident. Ne pas donner l’impression que l’horizon (politique) de la Nouvelle Gauche Socialiste se limite à un procès du Hollandisme.

Priorité à l’emploi

Tout n’a pas été fait contre le chômage. La France a des marges de manoeuvres budgétaires importantes. Les 40 milliards du pacte de responsabilité ont alimenté la part des profits au détriment des salaires et ce, sans aucune contrepartie en matière de création d’emplois.

Arraisonner la finance

Il faut mettre en place une véritable loi bancaire imposant la séparation des banques de dépôt et d’affaire. Il faut remettre sur pied un secteur public nationalisé.

Instaurer une justice fiscale

Une CSG-entreprise, assise sur l’ensemble de la valeur ajoutée produite dans l’entreprise, doit être crée pour financer la partie universelle de la protection sociale.

Les richesses : protéger les salariés

Il faut mettre un terme au gel des salaires en revalorisant les rémunérations du secteur public et en agissant sur le salaire minimum. Le mouvement de réduction du temps de travail, interrompu, doit être remis en marche.

Changer de modèle de développement et sortir du nucléaire

La puissance publique doit à nouveau prendre le contrôle du secteur de l’énergie afin de le mettre au service du développement durable.

Instaurer la 6eme République

Les institutions de la cinquième République ont permis à un seul, le chef de l’exécutif, d’imposer sans débat les choix économiques à l’origine de son divorce avec le peuple. Il faut en finir avec la monarchie présidentielle et revenir sur l’état d’urgence

Les parlementaires ne pourront plus cumuler les mandats

Un service national mixte obligatoire doit être instauré

Réorienter la construction européenne

Il faudra renégocier les textes et les traités et, en cas d’échec, préparer une solution de rechange avec les pays et les peuples qui s’affranchir du joug ordo-libéral

 

Laurent Dubois (@laurentdub)