Les élus d’Occitanie réunis ce jour à Montpellier avaient à l’ordre du jour un plan d’action face à la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Difficile toutefois de savoir comment agir tant la situation est floue de l’autre côté de la Manche.
« Je ne comprends pas pourquoi ce plan d’action » est soumis au vote sachant qu’il est impossible de dire ce qu’il va se passer et quelle forme ce Brexit peut prendre » indiquait déjà deux jours avant cette plénière un élu régional proche du dossier. Et pourtant la sortie des britanniques de l’UE a occupé les discussions cet après-midi au parc des expositions de Montpellier.
Dès son discours introductif, Carole Delga a tenu à préciser que le rapport présenté ce jour sur les conséquences du Brexit sur notre économie régionale « démontre que notre destin est intrinsèquement lié à l’Europe ». 8000 entreprises régionales dont un quart n’ont jamais exporté au-delà de l’Union Européenne représentant pour 1,6 milliards d’euros : voilà de quoi poser le problème.
Une bouteille de vin sur quatre exportée au Royaume-Uni provient d’Occitanie
Un repère plus que symbolique pour simplifier : presque une bouteille de vin sur quatre exportée au Royaume-Uni provient d’Occitanie. « A celles et ceux qui ont présenté le Brexit comme la Panacée ou comme une formalité, voilà une réalité brutale pour nos entreprises et leurs salariés : formalités douanières à revoir, chaîne logistique entravée, nouvelles règles de certification et danger pour nos produits sous indication géographique » a énoncé sentencieusement la président socialiste de région.
Du côté des douanes, on n’est pas plus serein sachant que parmi ces 8000 entreprises commerçant avec la Grande-Bretagne, moins de 250 ont demandé des conseils pour l’instant. Dans les autres secteurs que ceux de l’industrie ou de l’agro-alimentaire, n’oublions pas le tourisme. Les britanniques représentent la 4ème clientèle étrangère de l’Occitanie en nuitées marchandes, hôtels et campings.
Un constat clair, des solutions plus floues
Au-delà du secteur économique, la Région rappelle dans un communiqué que le Brexit « aura également des conséquences pour les étudiants d’Occitanie, les résidents britanniques, les aéroports desservis par des compagnies britanniques, les touristes britanniques et les laboratoires de recherche ». De son côté, dès lundi dernier, la Commission Européenne avait toutefois tenu à rassurer, notamment sur ces domaines, en rappelant ses « mesures d’urgence en cas d’absence d’accord ».
Voilà pour le constat certes édifiant mais qui, lui, ne bougera pas. En revanche, côté solutions, tout est mouvant en fonction des prochaines tractations à la chambre des députés britanniques. Le plan d’action présenté ce jeudi en plénière par la majorité régionale reste donc flou malgré l’annonce de «mesures d’accompagnement spécifiques pour les filières concernées ».
Ainsi pour aider aux futures nouvelles formalités douanières des «Pass et contrats Export » sont évoqués. La Région annonce également déjà avoir mis en place « des actions ciblant spécifiquement le Royaume-Uni en 2019 » avec notamment le recours à des consultants spécialisés ou un séminaire à Londres « via son agence de développement économique AD’OCC ».
Patrick Noviello (@patnoviello)