Ancien député. Maire de Lavaur et président de l’UMP 81. Bernard Carayon réagit à la démission de Jean-François Copé. Il appelle à une recomposition de son parti et dresse un constat sans concession d’une UMP incapable d’incarner une véritable opposition face à François Hollande
-Votre réaction à la démission, ce matin, de Jean-François Copé ?
-Bernard Carayon. Elle était attendue. Elle est nécessaire et responsable.
-Cette démission, causée par une tempête judicaire, met à mal l’UMP. Elle fait du mal à votre parti. De ce mal peut-il naitre un mieux ?
-Bernard Carayon. La nomination provisoire de trois anciens premiers ministres (Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, François Fillon) à la tête de l’UMP va permettre de préparer un congrès réformateur. La droite a pêché par ses divisions. Il faut que la diversité des droites y trouve son compte et que l’on puisse traiter les sujets qui fâchent. Le gouvernement brille par sa nullité et ses trahisons. Nullité en terme de résultats et trahisons de son électorat. L’UMP devrait profiter de cette situation et c’est le FN qui en profite.
-La démission de Jean-François Copé est liée à une affaire de fausses factures. Cette affaire peut elle compromettre le retour de Nicolas Sarkozy ?
-Bernard Carayon. Pas du tout. Quand on est candidat à une élection présidentielle (comme c’était le cas de Nicolas Sarkozy au moment des facturations douteuses), la première préoccupation est d’aller vers les électeurs et d’aller au bout de ses chances. Pas de s’occuper de l’intendance. Un candidat, surtout à une élections présidentielle, délègue ce type de question. Il ne peut pas être à la fois à table et dans la cuisine.
-Implosion, explosion de l’UMP. Ces qualificatifs reviennent en boucle dans toute la presse. Lequel vous semble le plus juste ?
-Bernard Carayon. L’utilisation de ces termes dépend du journaliste, s’il est de gauche, de droite ou du centre. Mais franchement on n’a pas vraiment le choix au niveau des journalistes. Une seule chose importe. Le noeud gordien est tranché. La justice va se prononcer. L’UMP doit se concentrer sur le débat d’idées pour combattre une gauche qui n’apporte que des désastres au pays.
Propos recueillis par Laurent Dubois