26 Août

Démission du gouvernement : les autres réactions en région

« La droite se pourlèche les babines » nous déclarait hier matin Philippe Martin (voir article plus bas), il ne croyait pas si bien dire. Les réactions régionales de l’opposition à la démission du gouvernement ne sont tombées qu’hier, dans l’après-midi, mais elles ne font pas dans la demi-mesure.

Brigitte Barèges, maire UMP de Montauban

Brigitte Barèges, maire UMP de Montauban

 

 Pour Brigitte Barèges, « la manière chaotique dont François Hollande tente de gérer la France depuis plus de deux ans, mécontente non seulement la France, mais aussi son propre camp. » Et la maire de Montauban d’en tirer sa conclusion : « j’invite donc le Président à aller au bout de sa démarche et suivre les enseignements du Général de Gaulle en tirant les conséquences de ses échecs successifs et du désaveu de sa présidence par les français, à savoir démissionner en reconnaissant son incapacité de Président trop normal ».

Après ce communiqué officiel de la maire de Montauban, les commentaires vont aussi bon train sur Facebook. Laurence Arribagé n’y est pas tendre : « L’heure de la rentrée a sonné ! Le Directeur Hollande n’a plus aucune autorité, le Professeur Valls n’arrive pas à tenir ses élèves même en période de vacances et les bonnets d’ânes s’apprêtent à rejoindre les frondeurs. » La députée UMP de Haute-Garonne ironise même : « Dormez tranquilles ! François Hollande a demandé à Manuel Valls de constituer un gouvernement cohérent avec les orientations qu’il a définies : on prend les mêmes et on recommence ?»

Du côté du centre droit, on parle d’ « instabilité politique ». Pour Jean Jacques Bolzan, il est « irresponsable de la part des dirigeants de notre pays de montrer, dans un tel contexte de montée forte des extrêmes, de nouvelles divisions internes ». Et le Président Régional du Parti Radical de conclure dans son communiqué : « Il faut que le Président de la république se ressaisisse et prenne les décisions à la hauteur du risque qu’encourt notre République »

Pierre Lacaze, secrétaire départemental du PCF31

Pierre Lacaze, secrétaire départemental du PCF31

A la gauche de la gauche, on préfère penser à l’alternative que critiquer encore et encore. « C’est l’orientation politique économique et sociale qu’il faut changer : le choix autoritaire de Valls de tenter de tuer le débat à gauche ne conduira qu’à un nouvel échec. Le PCF, ses élus et militants, invitent à un large rassemblement à gauche pour imposer d’autres choix et une alternative politique en France et en Europe » commente Pierre Lacaze. Le secrétaire départemental du PCF 31 « donne rendez-vous à tous ceux qui contestent ces choix économiques lors de la fête de l’Humanité et va, dans les jours qui viennent, décider d’initiatives nationales et locales pour rassembler à gauche. »

Patrick Noviello

25 Août

Un vrai remaniement ??!!

Une rose pleine d’épines. Un bouquet de députés frondeurs qui piquent, depuis des semaines, les mollets de François Hollande. Un allié PRG faisant du chantage autour de la réforme territoriale et qui menace de quitter le gouvernement. Dimanche dernier, c’est la gerbe finale.  Haut le cœur à Matignon. Arnaud Montebourg critique le cap économique de l’Elysée. C’est l’accroc de trop. Manuel Valls furieux demande au chef de l’Etat de trancher. Des têtes doivent tomber. Un remaniement est organisé.

 

François Hollande et Arnaud Montebourg. AFP/CharlesPlatiau

François Hollande et Arnaud Montebourg. AFP/CharlesPlatiau

 Montebourg met fin au suspens. 

Les ministrables et les « débarquables » peuvent dire « merci » à Arnaud Montebourg. Le toujours ministre de l’Economie a levé le suspens. L’idée d’un remaniement plane depuis des semaines. François Hollande a eu du mal à faire voter son budget. Les municipales ont été mauvaises et appellent un réajustement. Les sénatoriales semblent perdues d’avance. Pour des raisons politiques et électorales, le chef de l’Etat devait administrer un électrochoc à sa majorité et adresser un message au pays. François Hollande l’a dit et répété tout au long de l’été. Pas question de changer de cap. Le seul changement possible est dans le rythme. Il faut « acccééélllléérreerrr » les réformes. C’est le leitmotiv. Dans ce contexte, il restait une unique variable d’ajustement : la composition du gouvernement.

Montebourg, l’étincelle qui fait exploser la poudrière

 Arnaud Montebourg a jeté une allumette dans la poudrière. Sa déclaration intervient après l’attentat à l’explosif de Cécile Duflot. L’ancien ministre de François Hollande a dynamité, dans un livre, le bilan de l’Elysée. Dans la même semaine, cela fait beaucoup. François Hollande souffre d’un déficit de popularité et d’autorité. Les deux sont d’ailleurs liés. L’Elysée ne pouvait pas tolérer une nouvelle attaque. Une attaque venant de surcroit de l’intérieur du gouvernement. Encore une fois, ce n’est pas Arnaud Montebourg qui va mettre à la retraite un Kader Arif ou une Aurélie Filipetti. Fin août où début octobre, un remaniement devait intervenir. Mais, comme le dit au téléphone une proche de Jean-Michel Baylet : « impossible de laisser passer. Hollande n’a pas d’autorité. S’il ne réagissait pas, il était foutu ».

Et maintenant ?

 François Hollande recompose pour enrayer une décomposition. Ministres râleurs. Députés frondeurs. Sénateurs « tueurs ». Le président de la République ressemble à une gondole au milieu des icebergs. Sa coque est fragile. Elle est menacée de toutes parts. Le remaniement est censé renforcer son esquif. Mais cela reste une  vraie galère. Le danger est de consolider les oppositions internes. La sortie des contestataires peut aggraver la brèche que le remaniement est censé colmater. La règle est vieille comme la politique. Il vaut mieux avoir ses adversaires à la table du conseil des ministres que sur les plateaux de télévision ou à la tribune de l’Assemblée. En chirurgie, l’amputation peut sauver le patient. En matière politique, les coups de scalpel présentent un risque de gangrène. Le remaniement peut engendrer des effets secondaires mortifères. Il n’existe pas de remède miracle. Un Montebourg en liberté est forcément une « épidémie Ebola » en puissance. Le tonitruant tribun va disséminer ces « germes » contestataires chez Ruquier et Ardisson. Le moindre micro va lui servir de tremplin. il va devoir exister. Et pour exister, il va s’opposer. Toutefois, François Hollande dispose d’un « vaccin ». Un vaccin qui va rendre « malade » Kader Arif et les sortants de Midi-Pyrénées ou d’ailleurs.

Un vrai remaniement ?!!

Un vrai remaniement. Un remaniement large, profond et ayant un sens politique. C’est le seul moyen pour éviter un aveu d’impuissance. Changer les ministres uniquement pour mettre au piquet Arnaud Montebourg revient à se donner un coup de règle sur les doigts. C’est le maitre d’école qui se punit lui même. Pour éviter cela, François Hollande va devoir resserrer son équipe : moins de ministres, des nouvelles têtes. C’est une mauvaise nouvelle pour les sortants. Les places seront plus chères. Les prochaines heures de Kader Arif, Carole Delga et Sylvia Pinel vont être longues, très longues.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

 

Démission du gouvernement : réaction de Philippe Martin

 Philippe Martin lors de la passation de pouvoirs avec Delphine Batho le 3 juillet 2013 ©AFP

Philippe Martin lors de la passation de pouvoirs avec Delphine Batho le 3 juillet 2013 ©AFP

Il avait fait partie du gouvernement Ayrault II en tant que ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. Même si certaines de ses prises de positions récentes l’ont parfois vu aux côtés des frondeurs, le député socialiste du Gers a toujours prôné la loyauté envers le Premier Ministre et le Président de la part des membres du gouvernement.

Un acte très fort

« Un acte très fort », voilà comment le président du conseil général du Gers qualifie ce matin la démission du gouvernement et donc l’option choisie par François Hollande et Manuel Valls. « Ça allait devenir compliqué en termes d’autorité, notamment par rapport à des ministres d’importance ».

A l’époque où il était lui-même Ministre, on parlait parfois de « couacs » mais il semble bien qu’aujourd’hui, les dissensions internes aient franchi un cran supplémentaire. « La cohérence et la loyauté d’un gouvernement sont des éléments déterminants. Je le dis pour l’avoir vécu de l’intérieur ».

Que pense-t-il de la stratégie d’Arnaud Montebourg ? « Il est l’un de ceux qui a le plus sapé le gouvernement Ayrault ». Comme beaucoup, Philippe Martin pensait qu’Arnaud Montebourg faisait partie de ceux qui ont accompagné l’arrivée de Valls à Matignon. « Les choses se réglaient entre dirigeants d’une même génération ».

La droite se pourlèche les babines

Sur la méthode adoptée par le ministre de l’Economie pour critiquer le gouvernement, Philippe Martin est intransigeant. « Vous imaginez l’image que ça donne de la France aujourd’hui. Quant à la droite, elle se pourlèche les babines ! » Selon lui, il y a des instances pour débattre quand on n’est pas d’accord : séminaire de rentrée du gouvernement ou conseil des ministres.

Lui-même ne s’était d’ailleurs pas privé en son temps, d’émettre des critiques sur le dossier de l’écotaxe, mais en conseil des ministres, pas en meeting ou en conférence de presse. « Quand je suis revenu à l’Assemblée, j’ai été approché par les frondeurs et je partageais certaines de leurs positions. Mais concernant le projet de loi rectificatif sur la sécurité sociale par exemple, je l’ai voté et me suis rallié à la majorité. »

Pas un chamboulement massif

Alors aujourd’hui s’attend-t-il à être rappelé dans le gouvernement Valls II ? « François Hollande et Manuel Valls me connaissent. Je ne vais pas m’agiter sur ma chaise. Je ne vois pas un chamboulement massif, mais des questions comme celle du retour des Verts peuvent se poser. » Quoi qu’il en soit Philippe Martin, de par son parcours et son expérience, reste sur le papier, un des potentiels ministrables de notre région.

Patrick Noviello

Démission du gouvernement : réaction de Carole Delga

 

Carole Delga

Carole Delga

La désormais ex-secrétaire d’Etat au commerce, à l’artisanat et l’économie sociale et solidaire n’est pas surprise. Elle s’attendait à une réaction forte de François Hollande et Manuel Valls face à la fronde d’Arnaud Montebourg.

C’est la bonne solution

« Vous m’auriez dit lundi dernier que le gouvernement allait démissionner je ne l’aurais pas annoncé. Mais depuis une  tension s’est amorcée avant d’atteindre son sommet ce week-end ».

« C’est la bonne solution. On ne pouvait pas continuer ainsi même avec une démission d’Arnaud Montebourg. Il n’est pas possible de donner une image de désunion aux français qui sont en plein désarroi »

Je suis sereine

Pause obligatoire donc dans les ministères. Dans celui de l’élue du Comminges comme chez ses collègues, on fait ses cartons. On saura demain s’ils sont expédiés ou s’ils restent. « Pour l’heure, on n’a aucune info ». Depuis ce matin, Carole Delga rassure les membres de son cabinet en leur expliquant qu’elle sera « attentive à leur avenir » quoi qu’il arrive.

« Par rapport à moi, je suis sereine, ma situation n’est pas à plaindre comparée à la situation difficile que vit notre pays. Si je ne suis pas reconduite, je redeviendrai députée du Comminges et continuerai à m’occuper de ma ville de Martres-Tolosane ».

Patrick Noviello

21 Août

Un journaliste devant les juges

Pas de trêve estivale. Fin août le facteur distribue les avis d’imposition et…les convocations judiciaires. Pascal Pallas n’échappe pas à la règle. Le rédacteur en chef de l’hebdomadaire « La Voix du Midi » a inévitablement reçu un courrier du Trésor Public. Mais, en plus, il a droit, cette semaine, à une ordonnance de renvoi devant le Tribunal Correctionnel. Le journaliste est poursuivi pour complicité de diffamation. L’affaire est liée à la publication, dans les colonnes de son journal, du témoignage d’un couple de militants FN. A première vue, le dossier est politique. Le Front National est à l’origine d’un dépôt de plainte. Mais, insiste Pascal Pallas, c’est en réalité le juge qui a décidé de le poursuivre. Coup de projecteur sur un épisode faussement « politico-judiciaire ». Et qui, en réalité, met sur la sellette les relations entre la Justice et la liberté d’information. 

 

Pascal Pallas-Rédacteur en chef de "La Voix du Midi". Photo : L.Dubois/France3MidiPy

Pascal Pallas-Rédacteur en chef de « La Voix du Midi ». Photo : L.Dubois/France3MidiPy

-Avez-vous été surpris par la convocation reçue cette semaine ?

 Pascal Pallas : « Pas du tout. Depuis le jour de ma mise en examen (le 17 mars 2014), je m’attendais à cette convocation ».

Quels sont les faits à l’origine de votre prochaine comparution ?

Pascal Pallas : « Le 4 novembre 2013, j’ai publié sur le site du journal le témoignage des époux Portheault qui sont des anciens militants du FN. Ils ont voulu me rencontrer pour me faire part des dérives qu’ils ont constaté dans la base militante ».

-Avez vous contacté le Front National afin qu’il réagisse à ces allégations ?

Pascal Pallas : « Bien sur. J’ai téléphoné à Serge Laroze (responsable du FN 31) ».

-Vous estimez avoir fait votre travail de journaliste ?

Pascal Pallas : « J’ai respecté la méthodologie habituelle en faisant le contrepoint du témoignage des époux Portheault et en contactant les responsables du FN afin d’avoir leur point de vue ».

-Le Front National est connu pour avoir des relations difficiles avec la presse. D’après vous, c’est un règlement de compte politique ?

 Pascal Pallas : « Le Front National a déposé plainte uniquement contre les époux Portheault. Je ne suis pas visé par cette plainte. Pour eux, il n’y a pas de soucis avec le journaliste. C’est le juge chargé de l’instruction qui a décidé de me poursuivre pour complicité de diffamation. D’ailleurs je suis mis en examen à titre personnel. C’est rare dans ce genre d’affaire. Généralement c’est le directeur de la publication qui est poursuivi. Pas le journaliste. Par chance, j’ai le soutien de mon employeur, de mon groupe de presse qui prend en charge les frais d’avocats ».

-Qu’est ce qui va se jouer devant le Tribunal Correctionnel ?

 Pascal Pallas : « La question de fond à laquelle va devoir répondre le juge est : fallait-il ou non publier ce témoignage. S’il répond non et qu’il me condamne cela signifie qu’il sera impossible de faire du journalisme. Ainsi, si un opposant au maire de Toulouse exprime sa désapprobation il sera impossible de publier ses propos. Il y aura un risque permanent. Celui d’être poursuivi pour complicité de diffamation. La liberté d’information est en jeu ».

-Avez reçu des soutiens ?

Pascal Pallas :  » Mes confrères me soutiennent. Ils sont inquiets pour l’exercice de leur métier. Du côté des politiques, le soutien est également unanime et oecuménique. Le président d’une collectivité a même proposé de prendre la tête d’un comité de soutien et un vice président du Conseil Régional propose de venir témoigner à la barre. Les politiques ont compris que c’est aussi leur liberté d’expression qui se joue ».

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

 

Exclu : Gérard Onesta, « Cécile Duflot recrache du venin »

 

Cécile Duflot pique et lance une polémique. L’ancienne ministre de François Hollande évoque dans un livre son passage au gouvernement. Un livre au vitriol qui agace ses « amis » socialistes et divise EELV. Gérard Onesta réagit. L’ancien vice président « écolo » du Parlement Européen fait dans la métaphore « vipérine ». Au premier comme au second degré. Gérard Onesta soutient sa camarade. Mais l’allusion à un serpent rappelle aussi que le vice président de la Région est un proche de…José Bové. Malgré l’habileté de l’artiste, certaines allusions ne font pas illusion. A « Europe Ecologie », comme dans tous les partis, solidarité n’est pas forcément synonyme de fraternité. 

 

Cécile Duflot et Gérard Onesta à Toulouse

Cécile Duflot et Gérard Onesta à Toulouse

 

A trop avaler de couleuvres on recrache du venin. En herpétologie (la science qui traite des serpents), c’est strictement impossible. En politique (la science qui traite des grands fauves), ça se comprend parfaitement – Gérard Onesta

 

* Cécile Duflot, « De l’intérieur ». Fayard. A paraitre le 25 aout.

Laurent Dubois

Eté ou pas été : Catherine Lemorton et Monique Iborra veillent sur Facebook

Facebook ne dort jamais. Même en période estivale. L’Assemblée Nationale est en sommeil. Le réveil sonnera en septembre. En attendant les député(e)s font de la « chaise longue » dans les Pyrénées (Christophe Borgel) ou sur les plages basques (Laurence Arribagé). Sur LE réseau social, en revanche, Catherine Lemorton et Monique Iborra veillent. Début août, l’hebdomadaire « La Voix du Midi » passe au scanner le travail des parlementaires de Haute-Garonne. A peine mis en ligne, les députées toulousaines commentent. C’est l’occasion pour elles d’échanger avec leurs amis. Le mois d’août n’est pas simplement synonyme de rosé frais et de bords de mer. Des aficionados de Facebook interpellent leurs élus et elles répondent. Petit exemple de « démocratie » électronique en plein été.

 

 

laptop on beach

 

Stéphanie Calas :  » Que Catherine Lemorton ou Gerard Bapt réalisent le travail pour lequel nous citoyens nous les avons élus, je trouve ça normal . En revanche, si un salarié x ne va à son bureau qu’1 jour sur 4 il sera viré sur le champ pour faute professionnelle. Alors oui, en tant qu élue , je considère que mon devoir est d assurer le mandat pour lequel mes concitoyens m ont fait confiance, un engagement total et sans concession. Mesdames et Messieurs les députés, je propose que votre rémunération soit proportionnelle à votre présence, que vous justifiez vos absences et enfin que vous envoyez chaque année aux citoyens de votre circonscription un bilan de votre année au parlement. Je suis d habitude modérée mais quand il y a plus de 3 millions de chômeurs on se doit d être exemplaire ! « .

  • Monique Iborra : « Je suis d’accord malheureusement il y a quelque foi s des oublis: en ce qui me concerne le rapport que j’ai remis après 6mois de travail n’est pas cité…. Je veux parler du rapport sur le service Public de l’emploi Il est d’autre part normal que la présidente de la commission des affaires sociales Catherine ou le rapporteur du budget Gérard aient le plus la parole… Je ne remets bien sur en aucun cas leur excellent travail à tous deux je veux dire que les éléments cités par le site mériteraient d’être affinés….. ».
  • Stéphanie Calas : « C était un constat général qui permet d alimenter le débat. Je tiens aussi à préciser 2 choses : comme Cathy tu sais te rendre disponible en toutes circonstances, d autre part la prise de conscience collective est importante. J espère que d autres parlementaires s exprimeront . Amicalement Stephanie « .
  • Catherine Lemorton : « Monique a raison . Globalement , c’est le reflet du travail . Néanmoins , il n’est pas tenu compte des député (e)s qui sont malades par exemple et donc absent(e)s pour une longue durée . D’autres oublis peuvent se glisser … Il est intéressant de comparer avec la précédente législature . Les classements sont comparables alors que nous étions dans l’opposition . Si je m’en réfère à la présence en commission , soyons transparents : il suffit de signer la feuille de présence et partir . Pour certains , ces comportements sont exceptionnels , pour d’autres , c’est habituel !!!Stéphanie a raison : un salarié ne pourrait pas se le permettre . Dans tous les secteurs , il y a des  » brebis galeuses  » …
    Quand les citoyens nous confient un mandat , cela doit être regardé plus sévèrement 
    Amitiés à tous et toutes « .
  • Segura Bruno :  » on connait tous et toutes votre travail. Mais il serait temps aussi de dire que le travail de parlementaire ne se résume pas a l’hémicycle…. Les commissions, les rapports sont aussi des activités….Mais je pensais que lorsqu’un député était absent pour raison et autre son suppléant prenait le relais….. Et j’ai toujours pensaient qu’il avait un rôle de second pendant le mandat. Bon en tout cas merci de ses précisions, un militant de base…. ».
  • Catherine Lemorton : « Eh non ! Pour une longue maladie ou pour une absence plus courte , le ou la suppleant(e) ne peut pas remplacer au pied levé à l’Assemblee , ce qui se comprend aisément car cela signifierait pour lui ou elle de déserter un temps court , moyen ou long son travail dans le privé comme dans le public. Ce n’est pas prévu car difficilement gérable .
    J’en profite pour remercier mon suppléant Pascal Bourreau sur lequel je peux compter pour me représenter en circonscription quand je suis à Paris « 
    Laurent Dubois

25 Juil

Lecture d’été : « Les antipolitiques »

 

 

Après avoir notamment expliqué au regard de l’histoire le phénomène mafieux (NDR : «Un pouvoir invisible : les mafias et la société démocratique (XIXème-XXIème siècle) », Jacques de Saint-Victor explore aujourd’hui une autre caste : celle des « antipolitiques ».

 

Et le récit commence là-aussi en Italie, par une lettre emblématique le « V » du « Vaffanculo » de Beppe Grillo. Un « qu’il aille se faire foutre » qui n’est pas sans rappeler le « Qu’ils s’en aillent tous » de Jean-Luc Mélenchon. Mais la comparaison entre les deux tribuns s’arrête là.

En parlant du Mouvement 5 étoiles de Grillo, l’auteur n’y va pas par quatre chemins en déclarant : « Rarement, depuis le fascisme, un mouvement mettant en cause la démocratie représentative, telle qu’elle a été pensée depuis 1789, n’aura rencontré autant d’adhésions ». C’est cette tendance qui en Italie est dite celle des « antipolitiques ». Démocratie plus directe par le net, véritable alternance de gauche, nouvelle forme de populisme qui change de celle de la Ligue du Nord ?

Pas assez de transparence

Mais qu’y-a-t-il de neuf dans cette lutte antisystème ? Tiens un ancien comique qui se lance en politique et veut tout envoyer valser, ça ne vous rappelle rien ? Dieudonné. Mais là aussi pas de comparaison directe à faire avec Grillo. L’antisystème s’est toujours dépolitisé, aujourd’hui il s’antipolitise nous explique de Saint-Victor. « Manif pour tous », « Bonnets Rouges » voire même « les indignés ». Les électeurs quittent les partis et s’autonomisent. Pas assez de transparence, défiance maximale envers la classe politiques.

Mais l’herbe est-elle plus verte chez les antis, en Italie et avec Grillo ? « La péninsule nous servira simplement de point de départ d’une réflexion sur les menaces qui pèsent sur notre démocratie de la part de ceux qui risquent de la perdre au prétexte de vouloir la sauver » nuance l’auteur. La crise de confiance, comme celle qui touche l’économie, est mondiale, poursuit-il.

A l’heure où l’UMP se demande s’il ne doit pas s’auto-dissoudre et renaître de ses cendres, il apparait que la France n’a jamais véritablement bouleversé son échiquier politique ces dernières années. En Italie, le peuple, lassé des « juges moralisateurs » de l’opération « mains propres » va miser sur la « politique spectacle » d’un certain Berlusconi. Le début de la fin ? De Saint-Victor cite Neil Postman : « Quand un peuple devient un auditoire, et les affaires publiques un vaudeville, la nation court un grand risque ».

La théorie du complot

Depuis, le charme s’est rompu et Berlusconi va jouer aux cartes dans les maisons de retraite pour purger sa peine. En qui peut-on donc avoir confiance ? En Grillo et lui seul, selon le principal intéressé, qui réactive volontiers la théorie du complot et se voit même comparer dans l’ouvrage par certaines de ses revendications au Tea Party.

Manque total de confiance à l’égard des médias également de la part de ses antipolitiques. Vous ne verrez jamais Grillon sur un plateau télé. Là encore, Berlusconi a fait pas mal de dégâts dans le secteur. L’occasion aussi pour nous, journalistes de nous remettre en question. Mais de là à se faire couvrir d’insultes par certains militants de cette antipolitiques sans rien dire, il y a quand même une limite…Nous ne sommes pas tous forcément là pour laisser de l’espace de cerveau disponible à Coca-Cola.

les-antipolitqiues-saint-victor-200x300Heureusement pour Grillo et son staff, voici l’avènement du web. Tous journalistes ? Plus crédibles sur la toile ? Le leader du M5S a d’ailleurs son « gourou du web » comme il a été surnommé : «Gianroberto Casaleggio. Et De Saint-Victor de se demander si, via le net, Grillo et consort ne sont pas dans une démarche marketing comme l’était le Cavaliere ?

Mais l’analyse de l’auteur sur le web est plus large : « Cette contre-culture, enfermée dans une défiance généralisée a remplacé la foi dans la politique par une fois sans limites dans la technique. Le Web nous délivrera du mal ! (…) Ce « don de dieu » comme l’a dit le pape François, introduit en réalité sans vergogne une inégalité entre les internautes, et ceux qui ne le sont pas, futurs « immigrés digitaux » voués à la subalternité éternelle. »

Bref, on en revient aux fondamentaux, notamment ceux développés par le penseur radical Slavoj Zizek cité dans l’ouvrage : « pour quelles raisons les idées dominantes ne sont pas celles des dominants ? » Seulement les partisans de l’antipolitique, eux, veulent du nouveau : « avant de changer le monde (…), ils entendent faire la « transparence » sur les pratiques de la vieille politique ».

« La transparence, déclare Grillo, est un préalable fondamental afin que la politique puisse redevenir l’art le plus noble au service des citoyens ». Ah la transparence ! Après le millefeuille (administratif), voici la tarte à la crème ! Et avec quels outils mesure-t-on cette transparence ? En se mettant au fond de l’hémicycle  et en observant, comme les députés du Mouvement 5S ?

Les chiens du peuple

« Ils se regardent comme le peuple qui juge, semblables aux sycophantes de l’ancienne Grèce, ces « chiens du peuple » (Démosthène) qui, à Athènes, traquaient et dénonçaient les malversations au pouvoir » explique de Saint-Victor. Et l’auteur de remettre les pendules à l’heure. « Il faut aller plus loin et affirmer que ce n’est pas la transparence qu’un citoyen doit exiger des pouvoirs. C’est la vérité. » « Mais le politique a le droit de ne pas tout déballer, ni sa vie privée, ni la cuisine politique qui aboutit à telle ou telle décision ».

« Les antipolitiques » s’achève sur un chapitre consacré aux « enragés de la démocratie direct ». Une démocratie qui vit l’arrivée au pouvoir de dictateurs comme Hitler ou Mussolini élus par le peuple d’où une question : comment limiter la souveraineté populaire tout en rétablissant la démocratie ?

Les antipolitiques se voient également comme un antidote, notamment via la démocratie digitale. « Siamo in guerra » (nous sommes en guerre) s’intitule l’ouvrage de Grillo et de son web mentor Casaleggio. Pas sûr qu’avec un tel point de départ, ils soient la solution à cette question.

Voter par internet ?

Supprimer le Parlement, un vote direct par internet, la boîte à outil est aussi large qu’étonnante. Toujours dans le même ouvrage, les deux compères ont aussi une drôle de conception de la question référendaire. Exemple : « demandez aux italiens s’ils préfèrent un hôpital performant ou bombarder la Lybie, (…) des transports publics modernes ou la guerre aux talibans ».

Le net pas plus démocratique et pas plus participatif (une foule reste une foule), voilà le constat fait par Jacques de Saint-Victor. Quant aux Grillini, pour l’auteur, ils n’échappent pas plus que d’autres militants à « la loi d’airain de l’oligarchie » diagnostiquée voilà un siècle par le sociologue Robert Michels.

La conclusion nous renvoie si ce n’est à un certain pessimisme, à un conseil de vigilance : « le projet des Lumières défini par Kant, était de sortir l’homme de sa minorité. En quelques « clics », ce dernier risque d’y retourner pour longtemps… »

 

Patrick Noviello

23 Juil

Michel Cymès au chevet de Marianne

Le sujet est un menu traditionnel. Les medias le servent à toutes les sauces. A longueur d’ondes et de colonnes, télévisions et journaux servent des tartines sur la prise de poids et le contrôle de l’appétit. Les conseils vont des incontournables régimes miracles à la pose d’anneaux gastriques.

 

Michel Cymès. Médecin. Présentateur du Magazine de la Santé sur France 5

Michel Cymès. Médecin. Présentateur du Magazine de la Santé sur France 5

 

Tous les mois, quasiment chaque semaine, l’ineffable Michel Cymès peut faire des blagues de potache sur l’art et la « matière » pour rentrer dans un Jean’s.  En cette période de vacances, le médecin vedette réfléchit probablement à ses émissions de rentrée. On peut lui faire confiance pour croquer à pleines dents dans les délices estivaux. Mais, entre deux « mojitos », il lui faudra bien agiter ses neurones au sujet de ses prochaines rubriques. On peut en suggérer une. Il fait à peu près beau. Il commence à faire chaud. Une petite boite à idées peut éviter à Michel Cymès de trop transpirer.

Pourquoi ne pas introduire une « case » originale ? Le suivi, en temps réel, des dérèglements nutritifs d’une partie de la population. Toutes les semaines, Michel Cymès pourrait faire un pointage, en temps réel, de l’obésité chez les politiques. Il ne s’agit pas de pointer le tour de taille de nos députés ou de nos ministres. Non.

La presse dite sérieuse sacrifie assez d’encre et de salive sur les costumes de Manuel Valls ou les montres de Nicolas Sarkozy. Inutile d’en rajouter dans la cosmétique. Au contraire, Michel Cymès pourrait carrément faire œuvre de salubrité publique. Au travers d’un ou d’un exemple, puisés dans la France de nos élus, le médecin de France 5 pourrait disséquer la voracité rapace d’un édile de la République. La matière première est quasiment inépuisable. La France n’a plus de charbon. Elle n’a jamais eu de pétrole. Mais elle dispose d’un carburant sans fin pour Michel Cymès.

Le pays de Molière est la contrée préférée de Gargantua.

Les représentants du peuple sont des gloutons affamés. A peine arrivé dans un mandat, ils songent à aller voir ailleurs. En mars dernier, le festin des municipales a rempli de nombreuses panses. Une fois attablé les nouveaux élus aiguisent déjà les fourchettes pour le prochain banquet électoral.

A Toulouse, les cantonales donnent faim à de nombreux estomacs. Les régionales agitent également les papilles. Souvent les mêmes. A Albi, les législatives s’invitent dans les diners en villes.

Cet appétit débridé n’est pas un signe de bonne santé. Au contraire. Sur les bancs de l’école, les instituteurs professent une sage consigne aux enfants : ne pas se disperser, se concentrer sur son travail. Visiblement certains adultes oublient cette leçon élémentaire.

En privé, au coin d’un café, un député, adjoint d’une grande ville de Midi-Pyrénées, avoue une évidence. Ce nouveau parlementaire, élu après une législative partielle,  découvre le Palais Bourbon. Il ne voit pas comment cumuler. C’est trop lourd. C’est impossible à gérer.

Jolie confession d’un cumulard qui continue à cumuler.

Michel Cymès parle souvent de psychiatrie dans son émission. Bel exemple clinique de schizophrénie politique. Mais, sans parler du cumul, la fringale permanente est également pathologique. Bien sur, tout le monde a le droit de faire des projets. Se projeter dans l’avenir est sain et normal.

En revanche, l’obsession des ronds de serviettes est maladive. Ce constat évident mérite bien une rubrique chez Michel Cymès. Le diagnostic est le premier pas vers la guérison. Michel Cymès a prêté le serment d’Hippocrate. Il peut le compléter et le renforcer en  soignant les hypocrites. En faisant, publiquement, une radiographie médiatique des boulimiques en politique, il renforce la santé de Marianne.

Laurent Dubois

 

17 Juil

Sénatoriales. Mirassou : « j’éprouve un sentiment d’injustice ».

 

 

Après désignation par les militants, Jean-Jacques Mirassou n’a pas été choisi pour représenter le PS en Haute-Garonne aux prochaines Sénatoriales en septembre. Après un seul mandat, il s’insurge contre son éviction mais n’écarte pas la possibilité de se présenter avec l’appui de pas mal de grands électeurs.

 

 

 

A qui en voulez-vous aujourd’hui ?

 

Jean-Jacques Mirassou : (Grand rire de l’intéressé) A l’appareil fédéral… A l’appareil fédéral, pas aux militants. J’éprouve un sentiment d’injustice. Quarante ans au service du Parti Socialiste. Je me suis sacrifié en 1993 quand personne ne voulait se présenter aux Législatives face à Dominique Baudis. Mon canton, je l’ai arraché à la droite. J’attendais une réciprocité de la part de mon parti. C’est la première fois que je vois un sortant écarté après un seul mandat. En six ans, j’ai fait 3085 interventions dont plus de mille dans l’hémicycle. J’avais l’impression d’être utile.

 

Comment se font-elles au juste ces désignations pour les Sénatoriales ?

 

J-J.M : L’interprétation des statuts est très floue. Ce sont les militants qui votent. Mais ils sont influencés. Et puis, faut-il être désigné à la majorité absolue ou relative ? Claude Raynal fait 49% , Auban 26, et moi 25. Ne fallait-il pas un second tour ?

 

Finalement tout cela n’est-il pas un simple jeu d’appareil politique faussé ? Quand on se remémore aussi l’éviction de François Castex aux élections européennes notamment…

 

J-J.M : Le problème de cette désignation, c’est que la préoccupation réelle, choisir ses candidats pour les sénatoriales, a été oubliée au profit des futures élections. Certains ont voulu avoir l’étiquette de sénateur pour viser d’autres mandats locaux. Alors qu’on sait très bien qu’un parlementaire ne peut être à la fois actif dans l’hémicycle et en première ligne dans une collectivité locale. Et puis j’ai peut-être eu un tort : celui de continuer à soutenir Hollande. « Le sénat a besoin d’une gauche forte » me dit-on. Mais qu’est-ce que ça veut dire. Ils croient que quand on est au gouvernement, on fait exprès de tout rater ou d’aller trop lentement. Ils n’ont rien compris.

 J’avais l’impression d’être utile

Un sénateur c’est quoi finalement ?

 

J-J.M : Premièrement, il fait vivre le bicamérisme. Impossible de faire l’impasse sur ce système de double chambre en démocratie. Les textes examinés par deux assemblées sortent forcément bonifiés. Secondement, le Sénateur représente les territoires notamment grâce à son expérience des collectivités locales.

 

Faites-vous une croix sur le Sénat ou comptez-vous quand même vous représenter ?

 

J-J.M : Soit je fais ça, soit je ressors ma carte professionnelle de chirurgien dentaire. J’irai faire des remplacements, voir du pays puisque je rappelle que j’ai vendu mon cabinet pour devenir sénateur. Beaucoup de gens m’encouragent à y aller quand même. Je reçois énormément de coups de fil de solidarité, nationaux comme locaux. Mais si j’y vais ce ne sera plus sous l’étiquette socialiste. Remarquez, on se rend compte que le dossard compte de moins en moins. Je ne suis pas abattu ni amer, mais j’ai des valeurs. Je ne transige pas sur la rigueur et la morale. Je le répète, j’ai toujours été fidèle au Parti Socialiste. Mais apparemment ce n’est pas ce qu’il faut faire. Aujourd’hui c’est le cynisme avec un petit « c » qui semble l’emporter. Je vais y réfléchir.

Propos recueillis par Patrick Noviello