J+30. Un mois après le second tour des municipales, Philippe Bonnecarrère analyse un scrutin marqué par l’abandon volontaire de son siège de maire. De nouveau président du Grand Albigeois, l’ancien premier magistrat revient sur la campagne de mars dernier. A l’aube de son troisième mandat à la tête de la Communauté d’Agglomération, il définit ses priorités pour les six années à venir. Des années qui seront marquées par des élections régionales, cantonales et sénatoriales. L’hypothèse d’une candidature Bonnecarrère circule. Notamment en ce qui concerne les sénatoriales. Le principal intéressé ne donne pas de détail. Mais loin de démentir, il confirme et affirme son intérêt pour d’autres horizons politiques.
– Quelle analyse faites vous des municipales de mars dernier ?
– Philippe Bonnecarrère. Une analyse sereine des résultats. Une transmission de relais est toujours complexe mais je tenais à le mener à bien pour le renouvellement d’une génération. Nos concitoyens ont compris ce renouvellement, ce changement dans la continuité, et ils ont accordé leur confiance à Stéphanie Guiraud-Chaumeil.
– Le Front National fait son entrée au conseil municipal. Votre réaction. Une explication ?
– Philippe Bonnecarrère. La particularité de l’élection albigeoise est d’avoir porté sur des sujets locaux. La campagne ne s’est pas focalisée sur une hostilité à François Hollande. Une partie de l’électorat attendait certainement une réaction plus forte contre le gouvernement. Cela explique que certains électeurs se sont reportés sur le Front National. Mais je ne regrette rien. Nous avons choisi de mener une campagne sereine, consensuelle, dans laquelle une partie de la gauche a été associée. Le fait d’unir une partie de la gauche, du centre et la droite modérée est une vraie réussite et nécessaire pour perturber l’évolution du Front National.
– Vous venez d’être réélu président de la Communauté d’Agglomération du Grand Albigeois. Les grandes lignes de ce nouveau mandat ?
-Philippe Bonnecarrère. Maintenir la collégialité et l’expérience du consensus. Continuer à travailler à la mutualisation et à la rationalisation des moyens pour garantir une capacité d’investissement suffisante alors que les allocations baissent. Mais il faut aussi, sur le mandat 2014-2020, changer de logiciel. L’Agglo va être plus proche de Toulouse et nous allons travailler à une logique métropolitaine. Nous souhaitons apporter notre petite pierre et notre petite brique pour faire de Toulouse une collectivité de niveau européen.
– L’élection de Jean-Luc Moudenc au Capitole et à la présidence de Toulouse Métropole est-elle, selon vous, positive ? Cette élection va-t-elle rapprocher Toulouse et Albi ?
-Philippe Bonnecarrère. L’élection de Jean-Luc Moudenc est un point favorable. Nous avons bien travaillé avec Pierre Cohen. Mais Jean-Luc Moudenc a lancé une association pour favoriser le dialogue métropolitain. Nous allons poursuivre et accentuée cette action démarrée en 2008. L’élection de Jean-Luc Moudenc constitue indiscutablement un accélérateur.
– En septembre des sénatoriales. En 2015 des départementales et des régionales. On cite régulièrement votre nom notamment pour les prochaines élections sénatoriales. Êtes vous intéressé ?
-Philippe Bonnecarrère. J’ai la chance d’avoir une certaine expérience de la vie politique et je reste passionné par les questions publiques. Nous verrons les possibilités dans l’avenir et quelles seront les actions pour lesquelles je pourrais être le plus utile. Je verrai paisiblement s’il y a d’autres combats à mener. Si je sens que je peux être utile, je m’engagerai. Mais ce genre de décision ne se prend jamais seul. Il faut aussi consulter et avoir le soutien de ses amis.
Propos recueillis par Laurent Dubois.