17 Nov

Fin du deuil national et l’improbable reprise de la campagne

Fin du deuil national. Retour de la campagne. Après les attentats de Paris, les candidats ont suspendu les réunions publiques et les opérations de tractages sur les marchés. A partir de demain, mercredi 18 novembre, les Régionales reprennent. C’est une reprise progressive et difficile à gérer. Etat des lieux.

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Depuis le 13 novembre et la tuerie parisienne, la campagne des Régionales est en berne. Impossible et impensable de maintenir des conférences de presse ou des réunions publiques. La France est sous le choc. Les élections ne sont pas simplement éclipsées. Elles sont littéralement englouties par une actualité sanglante et glaçante.

Face à ce drame national, un consensus régional se forme. Toutes les opérations électorales sont suspendues. Mais le mouvement n’est pas unanime. En plein deuil national, le lendemain des attaques terroristes, Dominique Reynié maintient une réunion publique à Mende. Ce qui provoque d’ailleurs une polémique sur twitter et suscite un malaise à droite.

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Le dimanche, deux jours après les attentats, Dominique Reynié « récidive ». Le candidat LR adresse un communiqué de presse aux rédactions. Un communiqué évoquant les attentats mais aussi son projet régional. Même réaction que pour la réunion de Mende (les réseaux sociaux en moins). Des dents grincent à droite et des sarcasmes fusent à gauche.

En dehors de ces «fausses notes », Dominique Reynié a rejoint le cortège des candidats. Les réunions sont décommandées et les tracts restent dans les cartons.

Carole Delga a tenu sa dernière réunion publique le vendredi 13 novembre à 18 heures. Un article, publié par le quotidien régional le 16 novembre, rend compte d’une réunion de ses soutiens à Portet-sur-Garonne. Mais le staff de Carole Delga précise que la tête de liste socialiste n’a animé ou participé à aucune manifestation depuis le soir des attentats.

Du côté de Philippe Saurel, on insiste sur l’annulation de toutes les opérations électorales. Le leader des « Citoyens du Midi » a ceint son écharpe de 1er magistrat de Montpellier. Mais il a raccroché sa casquette de candidat. Des déplacements et 3 réunions ont été supprimées.

Louis Aliot a dégainé un tweet polémique. Mais, après cet épisode, la tête de liste FN a suspendu sa campagne. Louis Aliot annonce la suppression de 4 déplacements et de 4 réunions dont 1 à Béziers.

S’agissant de Gérard Onesta, le message est clair : « aucun tract distribué, aucun communiqué de presse envoyé, pas de réunion ou de meeting ». Le samedi 14 novembre, « Nouveau Monde » a publié une lettre publique pour convier Carole Delga, Dominique Reynié et Philippe Saurel à une réunion. Une réunion pour « une fin de campagne apaisée ».

En dehors de cette irruption (le lendemain des attentats) de la campagne des régionales, Gérard Onesta et « Nouveau Monde » ont respecté un « black out ».

L’immense majorité des candidats a compris que le moindre faux pas serait plus qu’une erreur. Une véritable faute. Face aux morts et aux blessés, la plus petite allusion à la campagne électorale aurait été sanctionnée.

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Comme le déclare un responsable du PS : « une seule à faire : se taire ». Cela n’empêche pas les arrières pensées et la tentation de l’instrumentalisation. Mais la période de deuil national exigeait le silence.

Il n’y aurait pas de retour à la « normale ». L’impact profond des attentats interdit de reprendre la campagne là ou elle a été suspendue. La reprise pose des « casse-têtes » logistiques : impossible d’organiser des réunions publiques ou des meetings qui n’ont pu être annoncés.

Mais c’est surtout un problème de fond qui agite les états-majors politiques. Comment trouver le bon ton ? Quels mots faut-il employés et quelle forme doit prendre le retour en campagne ?

Carole Delga a choisi d’organiser une conférence de presse. Demain, mercredi 18 novembre, à 14 heures 30 à sa permanence toulousaine. Philippe Saurel (mercredi 18 novembre à 14 heures) et Louis Aliot (jeudi 19 novembre à Montpellier) ont choisi la même formule.

Le 17 novembre à 19 heures 22, Dominique Reynié a envoyé une newsletter à ses soutiens et sympathisants. La partie « agenda » mentionne une réunion publique le mercredi 18 novembre à 18 heures 30 à Béziers. En dehors d’un édito (reprenant le communiqué de presse envoyé aux médias le 15 novembre) les attentats ne sont pas mentionnés et le calendrier ne mentionne pas des modifications suite au deuil national.

Gérard Onesta parle d’une reprise « soft ». Une grande réunion publique est annulée malgré la fin du deuil national. Le leader de « Nouveau Monde » sera sur le terrain dans le Comminges. Il commencera à distribuer des documents siglés « nous sommes Paris ». Un sigle qui figurera désormais sur le matériel de campagne.

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La méthode progressive de Gérard Onesta est révélatrice. Dans le contexte actuel, la cuisine politique est totalement indigeste. Elle est source de haut-le-coeur et même de rancoeur. Des blessés sont encore hospitalisés. Quasiment tous les jours, les médias évoquent des perquisitions de nuit dans le milieu islamiste.

Des discours sur la LGV ou les routes risquent de paraître non seulement déconnectés. Mais surtout « déplacés ». Les électeurs peuvent être indifférents aux dossiers régionaux. Mais également agacés par des querelles électorales.

Les candidats sont confrontés à une vraie difficulté. La campagne n’a pas vraiment débuté. Mais elle va se terminé dans un climat « hostile ».

Les medias ont également beaucoup de mal à retrouver le chemin des Régionales 2015.

Un seul exemple. « Sud Radio » devait organiser, vendredi prochain, un grand débat avec les têtes de listes.

Il est reporté.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

14 Nov

Manuel Valls maintient les élections régionales en décembre prochain

Le premier ministre vient de confirmer le maintien des élections régionales les 6 et 13 décembre prochains. Elles ne seront pas reportées suite aux attentats à Paris. Manuel Valls a  écarté un éventuel report en déclarant : « ce serait donner raison aux terroristes ».

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La question d’un report des Régionales s’est posée toute la journée. Des voix se sont élévées pour demander  de nouvelles dates.

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Cette solution posait des problèmes  juridiques : rallongement du mandat des conseillers régionaux sortants, fusion des régions au 1er janvier, allongement du financement des campagnes, convocation (inscrite dans la Loi) des nouveaux conseils régionaux le 4 janvier 2016. À tout cela s’ajoute un autre « verrou ». La réforme régionale a déjà conduit à un prorogation du mandat des élus régionaux. Or la jurisprudence du Conseil Constitutionnel fixe une limite maximale : 6 mois. Une limite atteinte après le vote de la fusion des régions.

Mais, visiblement, ce ne sont pas (simplement) les contraintes constitutionnelles et pratiques qui ont déterminé l’Exécutif. François Hollande et Manuel Valls ont souhaité adresser un message de détermination face  à la menace terroriste. De manière moins avouable et plus électoraliste, l’espoir de bénéficier d’une mobilisation derrière un président devenu chef de guerre a également pu jouer.

Ce matin, samedi 14 novembre, les instances nationales du PS n’excluaient rien. Mais, d’après nos informations,à 18 heures, au sein d’un Bureau National extraordinaire, la ligne était unanime: maintien des élections à la date prévue. Parmi les défenseurs de cette position, on compte notamment le patron des élections, le député de Haute-Garonne, Christophe Borgel.

Christophe Borgel, député de Haute-Garonne et numéro 3 du PS

Christophe Borgel, député de Haute-Garonne et numéro 3 du PS

Bien évidemment, le PS n’est pas décideur en la matière.

Un éventuel report exigeait le vote d’une loi. Plus précisemment, un projet de loi c’est-à-dire un texte présenté par le gouvernement. Sans parler d’une consultation des autres partis. Une telle décision suppose un consensus républicain.

Lundi 17 novembre, François Hollande va réunir en Congrès les deux Chambres. Députés et sénateurs vont sièger à Versailles.

Cette formule(extra-ordinaire) est (normalement) réservée aux révisions constitutionnelles. Mais, faute de réforme à l’ordre du jour, elle va « simplement » servir d’écrin à un discours solennel et à des annonces. Un discours et des annonces qui se concentreront sur la lutte anti-terroriste et non sur un nouveau calendrier électoral.

Laurent Dubois

Attentats de Paris : les élus de notre région réagissent.

L’unité nationale, notre objectif commun

Quelques heures après les attentats qui ont frappé la capitale, les réactions des élus de toute la région se multiplient. Martin Malvy affirme que « dans une telle épreuve, au-delà de l’unanime compassion, c’est l’unité nationale qui doit être notre objectif commun. Tout ceux qui y dérogeraient affaiblirait la France au moment où elle est attaquée et avec elle les valeurs qui constituent le fondement de notre société ».

 

La République restera debout

 

Le Président de Région socialiste est suivi sur cette volonté par  le président PS du département de la Haute-Garonne : « cette nuit, comme il y a 10 mois à peine, ce sont nos valeurs de liberté et d’humanisme qui ont été violemment attaquées. » Pour Georges Méric, « nous ne céderons pas, la République restera debout ».

 

Nous, nous sommes des hommes libres

 

Colère et indignation prennent aussi le dessus dans d’autres communiqués officiels. « Nous, Hommes libres, traquerons ces sauvages où qu’ils soient, sans relâche, parce qu’ils veulent nous imposer la peur et contrainte. Et nous, nous sommes des Hommes libres » déclare Jean-Luc Moudenc, le maire L.R de Toulouse.

 

Forts du sang versé, résistons dans l’unité

 

D’autres comme Jean Iglésis et Laurence Massat, responsables de l’UDI 31 appellent à résister : « Français de toutes origines et de toutes confessions, héritiers de vingt siècles d’histoire, fiers de ce que nous sommes, forts du sang versé, résistons dans l’unité ».

 

Pas de liberté pour les ennemis de la liberté

 

Pour le PRG « la République est attaquée et doit se défendre ». « Toutes les lois en vigueur permettant de faire taire et punir les ennemis de la liberté doivent être appliquées avec sévérité. Il n’y a pas de liberté pour les ennemis de la libertés » poursuivent les Radicaux de Gauche.

 

En janvier j’étais Charlie, aujourd’hui je suis Paris

 

Enfin Christophe Borgel, député PS de Haute-Garonne s’adresse aux terroristes : « Ils doivent savoir que l’effroi de ce drame ne conduira notre pays ni dans la peur, ni dans le repli. Fort de ces valeurs, la France fera face. En, janvier, j’étais Charlie, aujourd’hui je suis Paris. »

 

Patrick Noviello

 

 

 

Edito : l’effroi mais après ?

Ce goût amer au fond de la gorge, cette aigreur qui monte et donne envie de crier. Nous l’avions déjà ressentie. C’était en mars 2012. Mohamed Mérah, celui qui était qualifié alors de « loup solitaire » abattait, lui aussi froidement, des enfants, des militaires, des êtres humains. « Aujourd’hui, qu’on ne nous parle pas de loup solitaire » s’emportait ce matin un criminologue sur France Info. Il a bien évidemment raison. La France semble désormais plongée, au-delà de l’Etat d’Urgence, dans une situation de terreur qui peut être amenée s’installer.

 

Oui nous avons peur, ne nous le cachons pas. Mais comme lors des évènements qui ont visé « Charlie Hebdo » et l’hypermarché Casher en janvier dernier, une certaine forme de solidarité nationale doit prendre le pas. A peine le temps de réfléchir sur les valeurs que doit brandir la République, que l’horreur nous oblige à nous pencher à nouveau sur ce qui doit faire les fondations de notre société. Les frontières vont se refermer, ici entre nous et l’Espagne notamment, une appréhension va s’insinuer et pourtant…

 

Si nous cessons de vivre, ils auront gagné. Mais désormais plus rien ne sera vraiment comme avant, avouons-le. De nombreuses voix s’élèvent pour parler de « guerre » sur notre propre territoire. La dernière déclaration de l’Etat d’urgence sur l’ensemble du territoire remonte à 1961 lors du putsch des généraux lors de la guerre d’Algérie. A Toulouse, nous avons vécu le plan Vigipirate « écarlate », les enfants interdits de récréation lorsque la cour de leur école donnait sur la rue. Nous avons passé des heures sous la menace d’un mystérieux « tueur au scooter », à nous retourner dans la rue, méfiants, lorsque qu’un deux-roues nous frôlait. Ce qui se passe aujourd’hui n’est donc hélas pas nouveau pour nous.

 

Alors évidemment pour l’instant, nous sommes faibles car tristes pour toutes les victimes parisiennes et leurs familles. Mais nous devons trouver en nous les ressources pour faire face. Et cela doit passer par la poursuite du processus démocratique. Aujourd’hui, la campagne est logiquement suspendue. Lors de l’affaire Mérah, nous étions en pleine bataille pour la Présidentielle, les candidats d’alors avaient su mettre leur adversité sous silence pour s’unir, notamment dans la cour de la caserne de Montauban lors de l’hommage rendu aux trois soldats assassinés et leur camarade grièvement blessé.

 

Maintenant, la donne est différente. Le scrutin régional est proche. Il aura lieu dans à peine trois semaines. Le risque évident est qu’il se nationalise mais, d’un autre côté, comment faire comme s’il ne s’était rien passé ? Les urnes devront également être certainement sécurisées, alors que les rues des villes seront remplies pour les achats de fin d’année. Ne parlons pas aujourd’hui des conséquences politiques que pourrait avoir le drame que nous venons de vivre. Le 1er tour arrive mais laissons-nous encore un temps de recueillement.

 

Patrick Noviello

 

13 Nov

[Exclusif] Christophe Cavard : « la meilleure défense est la transparence »

Une « fausse » liste et une vraie « torpille » téléguidée par le PS. Des révélations, en plein meeting, sur une colistière passée par les rangs du FN. Gérard Onesta attaque frontalement Christophe Cavard et sa liste « Bien Commun ». Le député du Gard a décidé de réagir et de jouer carte sur table. Christophe Cavard livre des détails sur le financement de sa campagne et s’explique sur ses relations avec le parti socialiste.

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Régionales 2015-Gérard Onesta vous accuse d’être aidé, en sous main, par le PS. Quelles sont vous sources de financement ?

Christophe Cavard. La meilleure défense que je puisse avoir face aux accusations est de jouer la transparence. Comme tous les autres candidats, je vais bien évidemment déposer mes comptes de campagne. On verra ainsi d’où vient l’argent. Mais j’ai décidé de rendre public mes dépenses au fur et à mesure. Je présenterai notamment publiquement la facture de mon imprimeur. Au passage, les autres peuvent faire pareil. Notamment le nombre de collaborateurs et qui est payé. De notre côté, on sera totalement transparent et on verra qu’il n’y a pas de valises de billets sous la table.

Régionales 2015-Vous avez décidé d’être totalement transparent. On peut donc connaître le nom de votre banque.

Christophe Cavard. Oui. Bien sur. C’est le Crédit Agricole d’Uzès.

Régionales 2015-On peut connaître le montant du prêt personnel que vous avez contracté pour cette campagne ?

Christophe Cavard. 80 000 euros.

Régionales 2015-Pour être remboursé, il faut passer la barre des 5% des suffrages exprimés. Vous pouvez être sous ce seuil. Comment pouvez-vous assumer ce risque financier ?

Christophe Cavard. Je pense que la barre des 5% est parfaitement atteignable. Mais, si nous faisons 4,98%, c’est la règle nous ne serons effectivement pas rembourser. Dans ce cas nous avons un accord avec François de Rugy (NDLR député ex EELV). Son nouveau mouvement «  Ecologistes ! » viendra en renfort. Je suis un des 10 parlementaires à avoir adhérer à ce nouveau parti. Comme tous les partis, il va avoir des moyens financiers.

Régionales 2015-Gérard Onesta vous soupçonne d’être instrumentalisé par le PS et notamment par le patron des élections et n°3 du parti, Christophe Borgel. Quelles sont vos relations avec Christophe Borgel ?

Christophe Cavard. Je croise Christophe Borgel, mais sans plus. 

Régionales 2015-Et vos contacts avec le PS ? Vous êtes député mais vous avez été conseiller général pendant 14 ans. A ce titre, vous avez été membre de la majorité PS au conseil départemental du Gard. Vous avez donc eu des contacts fréquents et privilégiés avec vos camarades socialistes?

Christophe Cavard. Je le reconnais. Je suis membre de la majorité du PS au conseil général. Mais je suis un trublion. Si j’ai quitté Europe-Ecologie, c’est précisément parce que je ne supporte pas les positions sectaires et autoritaires. Je suis pour une écologie autonome. Il existe un espace pour une écologie qui ne passe par des accords avec le PS où le Front de Gauche.

Régionales 2015-Les accusations de Gérard Onesta repose sur un précédent. Georges Frêche a téléguidé une « vraie-fausse » liste écologiste pour éparpiller le vote écolo. Si cela a été possible pour les Régionales de 2010 pourquoi ce serait impossible pour les Régionales 2015 ?

Christophe Cavard. Vous parlez de la liste « Drevet » (NDLR du nom de son leader régional). Mais à l’époque on s’est aperçu de la manœuvre en découvrant des noms qui montraient que certaines personnes ont été mises à disposition. On peut parcourir nos listes, on verra bien que les noms qui s’y trouvent sont ceux de vrais candidats. Certains de nos candidats ont des relations houleuses avec le PS. C’est le cas de notre tête de liste dans le Gers, Alexandre Boudaud. Vous pouvez poser la question à Philippe Martin (NDLR ancien ministre et président PS du département).

Propos recueillis par Laurent Dubois

12 Nov

Gérard Onesta dénonce la présence d’une ancienne candidate FN sur la liste de Christophe Cavard

A chacun ses tensions. A droite, les relations entre l’UDI et Dominique Reynié sont orageuses depuis la violation des accords entre Républicains et Centristes. A gauche, l’atmosphère entre « partenaires » est également électrique. Gérard Onesta « sulfate » publiquement le PS. Raison de la discorde : une accusation de téléguidage d’une liste-torpille. A l’occasion d’un meeting à Montpellier, le ton monte d’un cran. Le leader de « Nouveau Monde » attaque frontalement la liste Cavard. Une liste qu’il accuse d’être instrumentalisée par le PS et dénonce la présence d’une ancienne candidate du Front National.

Gérard Onesta

Gérard Onesta

Jeudi 12 novembre, le PS de Haute-Garonne adresse un rappel à l’ordre à Gérard Gnesta dans un communique de presse  :

« Nous appelons Gérard Onesta à faire preuve de mesure dans ses propos. Ces méthodes, d’un autre temps, sont à l’opposé de notre conception du combat politique ».

Cette réaction (cinglante) fait suite à une interview dans laquelle Gérard Onesta déclare que « Carole Delga ne sera pas présidente de Région ». Ce n’est pas la première fois que le leader de « Nouveau Monde » décoche cette flèche « empoisonnée ». Depuis plusieurs jours, Gérard Onesta accuse le PS d’avoir monter une « vraie-fausse » liste pour fragiliser le vote « écolo-citoyen ». Une liste « drivée » par le député du Gard ex-EELV, Christophe Cavard.  Gérard Onesta a interpellé plusieurs fois Carole Delga à ce sujet. Au téléphone mais également en tête-à-tête. Malgré des piques publiques, le contact n’est pas rompu.

Christophe Cavard, député du Gard et tête de liste régionale "Bien Commun"

Christophe Cavard, député du Gard et tête de liste régionale « Bien Commun »

Mardi 10 novembre, après un débat organisé par la Jeune Chambre Economique de Toulouse, la candidate socialiste et l’élu Vert ont abordé la polémique qui fâche et qui fait tâche.Le 3 novembre dernier, à l’occasion de sa dernière Assemblée Plénière, Martin Malvy a joué les conciliateurs. Le président de Midi-Pyrénées a essayé de convaincre Gérard Onesta de la bonne foi de Carole Delga. Martin Malvy a martelé que Carole Delga ne cautionne aucune basse manœuvre.

Malgré ces approches « diplomatiques », Gérard Onesta ne décolère pas. Le contact n’est pas rompu avec Carole Delga. Mais il reste persuadé que le patron des élections au PS, Christophe Borgel, tire des grosses ficelles. Le député de Haute-Garonne rembourserait le service rendu en assurant en 2017 une circonscription au député du Gard, Christophe Cavard.

Dans l’entourage de Gérard Onesta, la ligne est tranchante :

« La liste Cavard vise uniquement à nous faire perdre des points. On va les récupérer sur la bête et taper sur le PS ».

Lors de son meeting à Montpellier, jeudi 12 novembre, Gérard Onesta continue sa « guérilla ». Mais il ne vise plus directement le parti socialiste. Il cible l’objet du « délit » : la liste Cavard. A la tribune, Gérard Onesta a révélé qu’une des candidates de Christophe Cavard (numéro 2 dans les Pyrénées-Orientales) est une ancienne candidate du Front National.

Le site du ministère de l’Intérieur conserve effectivement la trace d’une candidature de Dominique Gazo sous l’étiquette « Canet Bleue Marine » aux élections municipales de 2014.

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Du côté du Front National, on confirme que la colistière de Christophe Cavard « est bien passée par les rangs du FN ». Après, d’ailleurs, un passage au PS et une candidature aux cantonales sous Christian Bourquin, l’ancien président de Région.

Contacté par téléphone, Louis Aliot déclare :

« Elle a été virée car elle tenait des propos vraiment borderline ».

Infréquentable au Front National, Dominique Gazo a donc trouvé refuge sur la liste « Bien Commun » de Christophe Cavard. Les révélations de Gérard Onesta tombent au moment ou Manuel Valls plaide pour une fusion des listes LR et PS en cas de péril FN. Mais, malgré ce contexte sensible, il n’est pas évident que le « déballage » public du leader de « Nouveau Monde » déclenche une tempête politique et conduise à une « disparition » de la liste Carvard.

D’ailleurs, une « rétractation » constituerait un aveu public. L’aveu que la liste Cavard est à la solde du PS. Concrètement, Gérard Onesta peut juste obtenir une déstabilisation de la liste Cavard. Des colistiers de « Bien Commun » risquent d’être troublés et de demander des comptes.

En revanche, le geste accusateur de Gérard Onesta, en plein meeting, démontre une détermination totale.

Des accusations publiques, on passe à la guerre ouverte.

Une guerre éclair puisque Gérard Onesta annonce la fin des hostilités. Il estime avoir tout dit. Le leader de Nouveau Monde ne veut pas en rajouter.

Du côté de Christophe Cavard, la réplique n’a pas tardé. Dans un communiqué de presse, il lance la contre-offensive.

Gérard Gnesta a dépassé toutes les limites. Soit l manque totalement de sang-froid, et se réfugie dans une agressivité inquiétante pour la suite, soit il a délibérément adopté une stratégie du mensonge et de la diffamation et il sombre dans les méthodes des démagogues et des populistes qu’il prétend combattre. Cette diffamation permanente doit cesser !

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

09 Nov

L’UDI se prépare à retirer le logo UDI à Dominique Reynié

Le feuilleton n’en finit pas. Depuis le jeudi 5 novembre, Dominique Reynié est sur le devant de la scène politico-médiatique. Chaque journée qui passe apporte son lot de rebondissement au sujet de son « coup de force » sur la composition de sa liste pour les Régionales. Après 6 jours de péripéties un nouvel épisode va se dérouler mardi 10 novembre. Le bureau exécutif de l’UDI doit se pencher sur le cas de Dominique Reynié. Des mesures de « représailles » sont à l’ordre du jour. Après l’hypothèse d’un éventuel retrait de l’investiture, on se dirige vers un retrait du logo UDI. D’après une source centriste, 80% des membres du « burex » sont favorables à cette sanction.

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Samedi 7 novembre, la presse nationale a répercuté le « recadrage » de Nicolas Sarkozy en plein Conseil National des Républicains. Deux jours plus tard, lundi 9 novembre, France Info évoque des possibles sanctions, après les élections, contre le trublion Reynié. Demain, mardi 10 novembre, c’est au tour de Jean-Christophe Lagarde et des instances nationales de l’UDI de réagir.

Le bureau exécutif de l’UDI va se réunir à partir de 12 heures 30. L’ordre du jour ne mentionne pas expressément le cas de Dominique Reynié. Mais il va être évoqué lors de la séquence dédiée aux élections régionales.

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Depuis la découverte d’une modification unilatérale des listes départementales dans l’Hérault, Jean-Christophe Lagarde ne décolère pas. Un de ses plus proches soutiens, Joseph Francis, a été rétrogradé et un membre de l’UDI 34, Olivier Oddi, a été carrément débarqué. Une « place 13 UDI » s’est transformée en Modem. Sans parler d’une 8ème position qui était réservé à l’UDI et qui est repoussée à la 12ème place.

Bref, Dominique Reynié ne respecte pas les accords signés entre Jean-Christophe Lagarde et Nicolas Sarkozy. Le président de l’UDI ne veut pas laisser passer cet affront. Lundi 9 novembre, en fin d’après-midi, l’hypothèse d’un retrait de l’investiture UDI circule. Dans les rangs centristes, la publication d’un communiqué de presse allant dans ce sens est évoqué.

Ce scénario laisse sceptique.

Dominique Reynié a déposé ses listes en préfectures. Les candidats UDI sont dessus. Le guichet préfectoral est fermé depuis le lundi 9 novembre midi. Impossible de retirer des candidats qui, de toute manière, n’auraient pas forcément envi de quitter le navire.

En revanche, le retrait du logo UDI est plus réaliste. Cette solution est prévue pour le Morbihan. Une autre région dans laquelle les accords électoraux ne sont pas respectés.

D’ailleurs, dans l’Aude, le président départemental de l’UDI prépare une action en justice qui vise à retirer le logo UDI à Dominique Reynié. Jean-Christophe Lagarde n’a pas décroché son téléphone pour dissuader son responsable départemental. Le risque d’une démission de plusieurs membres du bureau de l’UDI11 (9 sur 14) a peut-être pesé dans la balance. Mais le soutien (implicite) de Jean-Christophe Lagarde peut s’expliquer autrement : l’initiative audoise anticipe ce qui va se produire au niveau national.

Un retrait du logo aurait des conséquences  pratiques. Dominique Reynié n’utilise pas de logo de partis sur son journal de campagne. Des militants regrettent d’ailleurs cet « oubli ». En revanche, sur des affiches électorales, le sigle de l’UDI apparaît effectivement. Même chose sur le site du candidat.

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Un retrait aurait un triple impact.

Financier. Du matériel de campagne siglé « UDI » risque de finir au panier. Cela peut occasionner des frais d’imprimeries supplémentaires. Le budget de campagne de Dominique Reynié est très serré et la tête de liste régionale veille sur le moindre euro. La sanction de l’UDI peut lui coûter de l’argent. La décision de Jean-Christophe Lagarde risque de devenir une sorte d’amende.

Politique. Le politologue a pris sa carte « Les Républicains » après son investiture. La perte du label UDI le renvoie à une seule chapelle. La perte du logo UDI contredit l’image d’ouverture et d’homme au dessus des partis que veut renvoyer Dominique Reynié.

Electoral. Depuis la fin octobre et une polémique autour de son éligibilité, Dominique Reynié est plongé dans une série noire. A moins d’un mois du scrutin, la décision de l’UDI ferait tanguer à nouveau la galère. 

A l’annonce d’une prochaine et possible sanction de la part de l’UDI, un élu Républicain a eu un cri du cœur : « ils ont plus de c…que nous. Les centristes ne se laissent pas faire ». La confirmation d’un « simple » retrait du logo UDI risque de refroidir ce membre de LR.

La perte d’un logo est évidemment moins forte et spectaculaire que le retrait d’une investiture. Mais c’est loin d’être anecdotique.

 

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

 

Une 4ème liste « Ecolo-Citoyenne »

 

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Le label a du succès. Une 4ème liste « Ecolo-Citoyenne » va être déposée en préfecture aujourd’hui, lundi 9 novembre à 10 heures. Elle est portée par le parti indépendantiste Convergence Démocratique de Catalogne (CDC), l’Alliance Ecologiste Indépendante (AEI) et l’Union des Forces Citoyennes et Républicaines (UFCR).

Sa figure de proue est Jordi Vera. Le « Catalaniste » (présent, avec le CDC, dans la bataille des municipales 2010 et celle des départementales 2015) est conseiller municipal à Perpignan et son fief électoral est dans les Pyrénées Orientales.

Jordi Vera président du CDC

Jordi Vera président du CDC

Contacté par téléphone en fin de semaine dernière, Jordi Vera n’était pas certain de pouvoir constituer une liste. Il était englué, selon ses propres mots, dans des « tracasseries administratives ».

Visiblement elles ont été levées durant le week-end. Un communiqué de presse, diffusé le lundi 6 novembre à 6 heures du matin, confirme le dépôt en préfecture. Jordi Vera a refusé de limiter sa candidature à une candidature régionaliste. Le leader du CDC parle de « redonner la parole aux Citoyens et de défendre la cause écologiste ».

Le ton du communiqué de presse est, en revanche, franchement catalaniste :

Notre participation garantit que la réalité territoriale du Pays Catalan ne soit pas escamotée par le nouveau pouvoir régional. Le pays Catalan a sa logique propre et exige des stratégies spécifiques…Il mérite une solution régionaliste

En attendant de pouvoir défendre la cause régionaliste dans les Régionales 2015, le CDC et ses alliés vont passer une étape de l’Etat Central. Le dépôt va devoir être validée par la préfecture. Jordi Vera se présente dans la toute dernière ligne droite au guichet. Un guichet qui ferme à 12 heures.

Si le dossier n’est pas parfaitement en ordre, il va être difficile de régulariser en urgence. La 4ème liste « Ecolo Citoyenne » du scrutin (avec « Nouveau Monde » de Gérard Onesta, « Bien commun » de Christophe Cavard et « Nouvelle Donne » de Gilles Fabre) est sur la ligne de départ mais pas encore dans la course.

Laurent Dubois

06 Nov

Dominique Reynié fait plier Nicolas Sarkozy

Dominique Reynié, le novice en politique, impose sa Loi (ou plutôt ses listes) à l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy. Le politologue a déposé en préfecture une liste départementale « retouchée » par ses soins. Face à ce coup de Jarnac, Nicolas Sarkozy est entré dans une violente colère. Les instances nationales des Républicains ont exigé une correction immédiate. Mais la tête de liste régionale n’a pas obtempéré. Dominique Reynié a publiquement présenté sa liste. Cette résistance aurait pu lui coûter une nouvelle rafale. Peut-être même sa tête. Mais pas du tout. Les instances nationales LR dédramatisent. Mises au pied du mur, elles avalent la potion amère.

Nicolas-Sarkozy

Dominique Reynié a commis « une faute politique ». Il doit retourner à la préfecture et rectifier sa « vraie-fausse » liste dans l’Hérault. Il doit, séance tenante, la rendre conforme aux décisions des instances nationales des Républicains. Hier au soir, jeudi 6 novembre, les réactions résonnent comme des rafales.

Tout au long de la journée du vendredi 8 novembre, les états-majors de l’UDI et de LR ont vérifié si d’autres listes (en dehors de celle de l’Hérault) n’ont pas été retouchées par Dominique Reynié.

D’ailleurs, on peut se poser une question : comment un tel pointage a-t-il pu se faire ?!!! Les listes déposées par Dominique Reynié sont censées être dans le « coffre-fort » du préfet. Seule la tête de liste régionale (ou son mandataire) peut (en dehors des services préfectoraux) avoir accès aux documents. Comment un parti a-t-il pu consulter les listes ? Mystère. L’ex chef de l’Etat et ancien ministre de l’Intérieur conserverait-il des lignes directes avec les préfectures ?!! Un militant dans les murs ??

Peu importe les moyens (détournés), les contrôles ont permis de détecter la disparition d’un candidat (Arnaud Julien, secrétaire départemental LR) et la rétrogradation d’un autre (Joseph Francis de l’UDI).

Dans la « charrette », on trouve une ancienne collaboratrice de NKM et un ancien adjoint de Béziers. Mais Arnaud Julien et Joseph Francis sont emblématiques. Le dernier est un très proche du président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde. Joseph Francis a activement participé à l’élection de Lagarde à la tête du parti centriste. Il glisse simplement de la 3ème à la 5ème. Une place qui reste (a priori) éligible. Mais le simple fait de le remettre en cause son classement  est un vrai « casus belli » envers le patron de l’UDI.

Arnaud Julien ne se contente pas d’un changement de place. Il passe carrément à la trappe. Ce fidèle « sarkozyste » était sur la sellette au niveau de la CNI. Mais Dominique Reynié avait accepté de le conserver. Visiblement, après avoir donner sa parole à Nicolas Sarkozy qu’il respecterait le vote de la CNI, il a changé d’avis.

Dominique Reynié invoque une « casserole » liée à un pré-rapport de la Cour des Comptes. Un pré-rapport au sujet de factures téléphoniques et d’un Office de Tourisme, Arnaud Julien ne fait pas l’objet d’une plainte. Mais le politologue juge le personnage trop sulfureux. Seul problème, un membre de la liste « Reynié » fait l’objet d’un dépôt de plainte au pénal et un autre a connu la prison.

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Sans parler des déboires judiciaires, en Midi-Pyrénées, de l’un de ses colistiers. En effet, le maire de Tarbes, Gérard Trémèges, est sous le coup d’une mise en examen.

Bref, l’argument de l’ordre « moral » n’est pas vraiment convaincant.

Dominique Reynié a bien retouché la liste déposée le jeudi 5 novembre. Vendredi 6 novembre, il a régularisé plusieurs points sur ses listes départementales. Notamment une candidate dans la Lozère qui a du être retirée. En effet, pour des raisons d’incompatibilité entre son activité professionnelle et sa candidature, elle était…inéligible.

Mais, malgré ce second passage en préfecture, il n’a pas fléchi et infléchi sa ligne. Ce n’est pas surprenant. Visiblement, son action est préméditée. Depuis une quinzaine de jours, Arnaud Julien est écarté de la campagne de Dominique Reynié. Signe révélateur, tous les colistiers ont du régler leur participation financière à la campagne. Mais, d’après nos informations, Arnaud Julien n’a pas été contacté alors que ses « camarades » ont été (ardemment) sollicités.

De plus, le dépôt tardif des listes n’est pas innocent. En choisissant le 5 novembre (l’ouverture des dépôts remonte au 2 novembre), Dominique Reynié a rendu toute réaction quasiment impossible.

Toute la journée du 6 novembre, des consignes ont été passées par sms pour que des candidats récupèrent en urgence les documents nécessaires pour déposer une autre liste en préfecture.

Mais les délais sont quasiment impossibles à tenir. Les mairies ferment à 16 heures (la préfecture exige des documents originaux) et il faut mobiliser 184 personnes dans 13 départements. De surcroit, le procédure de dépôt est close le lundi 9 novembre à midi.

Dominique Reynié a parfaitement calculé son coup. Un coup qu’il n’a pas réalisé dans son coin. Il a bénéficié du soutien actif du maire de la Grande-Motte, Stéphan Rossignol. Comme Dominique Reynié, ce dernier vise une circonscription législative dans l’Hérault.

Demain, samedi 8 novembre, le Conseil National des Républicains doit se réunir pour valider les listes départementales pour les Régionales. Sur le papier, il doit s’agir des listes adoptées par…la Commission Nationale d’Investiture.

D’après un responsable Républicain, Nicolas Sarkozy va « physiquement recadrer Dominique Reynié ». Mais, s’agissant du cadre statutaire, c’est le politologue qui est bien parti pour « emplâtrer » le parti de l’ex-président.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un ancien ministre LR : Dominique Reynié « doit corriger ses listes vendredi ou il sera abattu »

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Les réactions se multiplient depuis la découverte d’une rectification des listes départementales LR-UDI par Dominique Reynié. Après Christophe Lagarde, c’est au tour d’un ancien ministre et membre des instances nationales de LR de prendre position. Contacté par téléphone, il déclare :

S’il ne corrige pas demain (NDLR Dominique Reynié), il sera abattu sans sommation. Politiquement, humainement et financièrement. Il joue 150 000 euros (NDLR montant prêt personnel contracté par Dominique Reynié pour financer la campagne)

De son côté, un responsable régional de LR ajoute :

Le conseil national des Républicains se réunit samedi à Paris. Tout est possible.

Laurent Dubois