Deux ans après sa défaite aux élections municipales en mars 2014, le Parti socialiste de Toulouse a décidé de passer à l’offensive contre la politique de Jean-Luc Moudenc.
Les militants socialistes distribuent depuis ce vendredi matin un tract de 4 pages où ils étrillent les deux années de gestion de la droite au Capitole : « Gros mensonges et petites ambitions » (c’est son titre) dénonce les « impôts et tarifs en hausse, l’abandon du prolongement de la ligne B et les transports à l’arrêt, les projets urbains revus à la baisse et la culture en berne ».
Les socialistes reprochent à Jean-Luc Moudenc et à son équipe à la fois ses « mensonges« , son « inaction » et son « injustice« . Un tract distribué à… 100 000 exemplaires ! Une sorte de réponse au tract distribué il y a quelques semaines par la majorité municipale.
« Ce qui nous a chauffé à blanc, explique Alexandre Borderies, l’un des animateurs de la cellule « riposte » du PS toulousain, c’est l’abandon du prolongement du métro B à Labège. Après deux ans d’observation, il fallait que le PS de Toulouse, qui vient de se réorganiser avec une nouvelle équipe, et qui ne s’était pas encore mobilisé sur des questions locales, donne sa version de la politique de la droite aux Toulousains« .
Concernant la hausse des impôts, « elle a débuté en 2014, continue Alexandre Borderies, mais la promesse de ne pas augmenter les impôts restera trahie jusqu’à la fin du mandat ». Quant aux accusations « d’immobilisme », le militant PS prend l’exemple du projet de 3ème ligne de métro : « Jean-Luc Moudenc lance des idées, des mots, au mieux des études mais pour un projet de 20 ans. Il n’y aura pas de travaux avant la fin du mandat ».
« Faux, répond Sacha Briand pour la majorité municipale. La 3ème ligne de métro avance plus vite qu’aucun autre dossier de transports auparavant. Entre la ville, la métropole et ses satellites, nous allons investir 4 milliards d’euros sur le mandat quand partout ailleurs en France les investissements des villes diminuent ». L’adjoint aux finances de Jean-Luc Moudenc reconnaît cependant que « l’opposition est dans son rôle : une posture de critique, elle ne fait que ça. Notre rôle c’est de piloter l’action pour l’avenir de Toulouse ».
Deux ans après les municipales et à un tiers du mandat de Jean-Luc Moudenc au Capitole, on sent que les rapports se tendent entre majorité et opposition. Le PS s’organise. La droite réplique. Le temps des élections est pourtant encore loin.
Fabrice Valéry (@fabvalery)