04 Avr

« Plan social » dans le staff parlementaire de Sylvia Pinel ?

Un remaniement peut en cacher un autre. Le 11 février dernier, François Hollande a remanié son équipe gouvernementale. Suite à cette valse des maroquins un autre chamboulement pourrait se produire dans le Tarn-et-Garonne. Un chamboulement discret et qui concerne l’équipe parlementaire de l’ancienne ministre du Logement, Sylvia Pinel.

Cet épisode illustre un aspect confidentiel de notre vie politique. Le retour des ex-ministres sur les bancs de l’Assemblée ou du Sénat se traduit (parfois) par des fins de contrat et des collaborateurs qui se retrouvent sans emploi.

Sylvia Pinel, députée du Tarn-et-Garonne, vice-présidente du Conseil Régional, présidente du Parti Radical de Gauche, ancienne ministre

Sylvia Pinel, députée du Tarn-et-Garonne, vice-présidente du Conseil Régional, présidente du Parti Radical de Gauche, ancienne ministre

C’est ce qui pourrait se produire dans le staff de Sylvia Pinel. Comme tous les parlementaires, l’ex-ministre dispose d’un budget mensuel de 9 504 euros pour salarier 3 collaborateurs. Avant d’entrer au gouvernement, Sylvia Pinel employait 3 salariés. Deux salariés dans sa circonscription à Castelsarrasin et un salarié à Paris.

Sylvia Pinel a demandé à son suppléant, Jacques Moignard de conserver ses collaborateurs. Le député (par intérim) du Tarn-et-Garonne a respecté cet accord. Pendant le bail de 4 ans (16 mai 2012-15 février 2016) de Sylvia Pinel au gouvernement, c’est la même équipe qui est restée en place. D’ailleurs, comme le précise, un vieux routier du Tarn-et-Garonne, «il n’y a quasiment pas eu de contact entre Pinel et Moignard pendant tout le passage de Sylvia Pinel au gouvernement. Pas un dossier qui circule ou une réunion de travail. En revanche, les assistants parlementaires ont continué à bosser pour la ministre».

Néanmoins, malgré cette proximité entre Sylvia Pinel et ses assistants parlementaires, les contrats de travail sont arrivés à échéance depuis le 31 mars et tous n’ont pas été renouvelés. Selon nos informations, l’assistant parisien a rejoint un autre employeur tout en restant dans la même «boutique» : le groupe parlementaire RDDP (Radical, Républicain, Démocrate et Progressiste) à l’Assemblée Nationale. Une assistante basée à Castelsarrasin est sans aucune nouvelle de sa «patronne» et se retrouve, de fait, sans emploi.

Contactée par France 3 Midi-Pyrénées, cette dernière se refuse à faire le moindre commentaire. Elle se contente de ne pas exclure pas un coup de fil (providentiel) de Sylvia Pinel : «tout est possible». La réserve de ce «salarié» contraste d’ailleurs avec le vent de réprobation qui secoue une partie de la gauche Tarn-et-Garonnaise. Un élu déclare : «Sylvia peut très bien se séparer de sa collaboratrice mais elle doit le dire et le faire proprement. Ce n’est pas une méthode. C’est bien joli de parler des valeurs humanistes. Mais encore faut-il les appliquer et ne pas faire des leçons aux autres ».

Les péripéties autour du staff parlementaires de Sylvia Pinel sont banales. C’est loin d’être la face la plus obscure des «patrons-députés» ou des «employeurs-sénateurs». Violation du code du Travail. Emplois fictifs. Recrutement familiaux. Détournement d’argent public. L’emploi d’assistants parlementaires (recrutés librement par les représentants de la Nation et payés par les Assemblées) tombe parfois dans la rubrique «faits divers».

Le cas de Sylvia Pinel rappelle « simplement » qu’il existe dans la Tarn-et-Garonne comme ailleurs en France une poignée de salariés (3043 en 2013) qui exercent un drôle de métier. Un métier qui fait rimer flexibilité avec insécurité. Un métier dans lequel les patrons ne sont ni de droite ni de gauche.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

31 Mar

Grande Région : les élus midi-pyrénéens déstabilisés par la délocalisation montpellieraine

Seconde réunion des commissions sectorielles. Mais c’est une première pour les conseillers régionaux de Midi-Pyrénées. La précédente session s’est déroulée à Toulouse. En revanche, pendant deux jours (jeudi 31 mars et vendredi 1er avril), c’est Montpellier qui accueille les 20 commissions du nouveau Conseil Régional. Les Midi-Pyrénéens vivent difficilement cette délocalisation. Impression d’une désorganisation « organisée ». Sentiment que le déplacement n’est pas amorti. Des centaines de kilomètres pour une heure de réunion et une poignée de dossiers. Des commissions éparpillées sur deux jours et des élus condamnés au nomadisme.

Evidemment, ce jugement (émanant des rangs de la majorité comme de l’opposition) est relatif. Il n’est jamais évident de bousculer les habitudes des élus. Avec le temps et après une période de rodage, les grincements de dents vont (peut-être) s’estomper. En attendant, les Midi-Pyrénéens grognent.

Education, transport, subventions à une cantine ou aide à des étudiants. Pendant 48 heures, les conseillers régionaux planchent et tranchent. Sur le fond, c’est parfaitement classique. C’est la fonction normale des commissions sectorielles. En revanche, sur la forme, c’est totalement nouveau pour la majorité des 158 élus régionaux. Les conseillers régionaux de Midi-Pyrénées ont découvert leur cadre de travail. Surprise. Les réunions ne se tiennent pas à l’Hôtel de Région.

Après le tronçon Toulouse-Montpellier, ils ont dû se lancer sur la D66 ou prendre la sortie 29 de l’A9 (Montpellier-Est, Millenaire, Carnon, La Grande Motte). Au bout de la route : l’espace Capdeville. Le bâtiment a été construit par une société d’économie mixte, Languedoc Roussillon Aménagement.

Espace Capdeville Montpellier

Espace Capdeville Montpellier

On connaissait la location de salles pour la tenue des Assemblées Plénière : le Parc des Expositions ou le Corum. Il existe également, pour la réunion des commissions sectorielles, un immeuble en forme arrondi et avec une façade centrale en verre. Des élus midi-pyrénéens se sont étonnés de cette formule. Ils sont habitués à ce que les commissions sectorielles se déroulent au sein de l’hôtel de Région. Mais ils ont été « rassurés » par leurs collègues languedociens. Lors des précédents mandats (avant la Fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon), les commissions étaient éparpillés entre plusieurs sites.

Ce (formidable) progrès n’efface pas un « détail ». Entre l’Hôtel de Région (201 avenue de la Pompignane) et l’espace Capdeville (407 rue Samuel Morse), le compteur affiche 3 kilomètres. Ce n’est pas la distance « terre-lune ». Mais c’est suffisamment loin pour remettre les conseillers régionaux au volant. Comme le précise, un conseiller régional : « Une de nos collègues a eu besoin de récupérer des documents qui se trouvent au groupe, elle du reprendre sa voiture ».

Evidemment, ces péripéties restent anecdotiques. Mais elles sont en même temps révélatrice d’une évidence. Une Fusion ne va pas sans certaines frictions ou incompréhensions. Cela s’appelle le choc des cultures.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

30 Mar

Dominique Reynié : de l’Hôtel de Région à l’Assemblée Nationale ?

L’hypothèse circule. Elle est même remontée jusqu’au siège national des Républicains. Dominique Reynié serait intéressé par une circonscription en Haute-Garonne. Le président du groupe d’opposition à l’Hôtel de Région viserait la « 10ème ». Une circonscription actuellement détenue par l’ancien ministre socialiste, Kader Arif. Du coté de la fédération LR31, comme le précise un de ses responsables, « on n’a jamais entendu parler de cela« . Dans le staff de Dominique Reynié à la Région, c’est un cri du coeur : « Il s’agit d’une grosse intox« .

En revanche, pas de démenti s’agissant du principal intéressé.

Dominique Reynié, président du groupe d'opposition au conseil régional

Dominique Reynié, président du groupe d’opposition au conseil régional

Dominique Reynié candidat aux législatives. L’idée n’est pas nouvelle. La perspective d’une candidature a circulé pendant les régionales. L’Aveyron et la 7ème circonscription de l’Hérault ont même été avancés. En revanche, c’est la première fois que la Haute-Garonne est évoquée.

La « 10ème » est plus qu’étonnante. Elle n’est pas crédible. La 10ème circonscription (avec la « 1ère ») est promise au partenaire UDI de « Les Républicains« . Alain Chatillon veille au grain. Il est très improbable que le sénateur-maire (centriste) de Revel cède une place à une personnalité LR. En toute hypothèse, même sur une circonscription « Républicaine », l’arrivée de Dominique Reynié secouerait l’échiquier départemental. Sa candidature conduirait à un jeu de « chaises musicales ». La répartition entre hommes et femmes serait notamment chamboulée. Il n’est pas du tout évident que la fédération haute-garonnaise voit cela d’un bon oeil. Sans parler des candidats déjà en piste.

Un point est avéré. Pour Dominique Reynié, en Haute-Garonne ou ailleurs, il existe une vraie fenêtre de tir. Le politologue est bien placé pour le savoir. La possibilité d’une Alternance et d’une victoire de la droite aux prochaines présidentielles est d’actualité. Même les socialistes intègrent cette possibilité. Dans une récente interview, la présidente PS de la commission des affaires sociales, la toulousaine Catherine Lemorton, évoque sans détour une défaite programmée.

C’est le moment où jamais pour surfer sur une « vague bleue » (annoncée) et décrocher un siège de député. Au delà du contexte politique, les législatives de 2017 sont également, pour Dominique Reynié, une  « opportunité biographique ». Le médiatique conseiller régional a 56 ans. L’âge n’est pas simplement une affaire d’artères. Mais, pour le tour d’après (les législatives 2022), Dominique Reynié aura passé la barre des 60 bougies.

Evidemment, il reste une autre possibilité. Dominique Reynié peut parfaitement se contenter de son mandat régional. L’élu de Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées n’a jamais exprimé publiquement son souhait de devenir député. Néanmoins, interrogé par France 3 Midi-Pyrénées, le conseiller régional ne coupe pas court à une hypothèse persistante et insistante :

On me dit intéressé par la mairie de : Montpellier, Toulouse et Rodez ! Je deviens le général Boulanger de ses candidatures multiples ! C’est à la suite de Boulanger que l’obligation fut faite de choisir une seule circonscription pour les législatives ! »

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

29 Mar

Loi El Khomri et laïcité : Françoise Laborde (sénatrice PRG) prête à déposer des amendements

Une semaine cruciale. Cet après midi, mardi 29 mars, le texte est arrivé en commission des affaires sociales. Dans deux jours, le jeudi 31 mars, syndicats et lycéens vont de nouveau défiler pour demander un retrait. Que ce soit sur le terrain parlementaire ou dans la rue, la « loi El-Khomri » est à la croisée des chemins.

Le début du débat législatif va permettre de savoir s’il existe une majorité pour voter une loi qui déchire la gauche. La mobilisation de jeudi prochain va peut-être (enfin) attendre une masse critique et établir un rapport de force favorable aux adversaires de la réforme El Khomri. En attendant, un autre front s’ouvre.

Une disposition du projet de loi (l’article 6) suscite une véritable levée de boucliers. La polémique tourne autour d’une phrase : « La liberté du salarié de manifester ses convictions, y compris religieuses, ne peut connaître de restrictions que si elles sont justifiées par l’exercice d’autres libertés ou par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise ». Le Front National et la droite dénoncent une atteinte à la laïcité.

Une partie de la gauche monte également au créneau. L’allié radical de François Hollande, le PRG s’insurge. D’ailleurs, c’est une sénatrice radicale de gauche, Françoise Laborde, qui, la première, a soulevé le problème au travers d’une question au gouvernement. La sénatrice PRG de la Haute-Garonne pointe du doigt l’ambiguïté de Manuel Valls et envisage de déposer des amendements pour rectifier le tir. Interview.

François Laborde, sénatrice de la Haute-Garonne

François Laborde, sénatrice de la Haute-Garonne

Le Blog Politique – L’article 6 de la loi El Khomri porte atteinte à la laïcité. Il ouvre la porte au communautarisme dans l’entreprise. Vous partagez ces critiques ?

Françoise Laborde. Ce n’est pas aussi simple et caricatural. La liberté religieuse du salarié est déjà inscrite dans le code du travail. ce sui pose problème c’est que la liberté religieuse soit inscrite dans son préambule. Dans ce cas, c’est effectivement une porte ouverte par rapport aux religions. Le fait d’inscrire le principe dans le Préambule peut faire évoluer l’attitude des juges. De plus, cette inscription tombe au mauvais moment. Des chefs d’entreprises sont confrontés à des problématiques religieuses. Des salariés refusent de serrer la main de collègues femmes.

Le Blog Politique. Comment expliquez-vous l’attitude du gouvernement ? C’est une maladresse ? Une légèreté ? Une volonté délibérée ?

Françoise Laborde. Manuel Valls prétend que le projet de loi ne va pas remettre en cause le principe de laïcité dans les entreprises. Mais alors il ne faut pas utiliser le mot religion dans la loi. Mais je tiens à insister sur un point. Le Front National et Jean-François Copé font de la polémique. Copé a fait du grand Copé. Je ne suis absolument pas dans la dedans. La question que j’ai posé au gouvernement était une vraie question. C’était une question ouverte. J’ai relu deux ou trois fois le texte de ma question avant de la poser. Il existe des problèmes. A la RATP des conducteurs refusent de s’assoir dans le même fauteuil et tenir le même volant que leurs collègues féminines. Il faut tenir compte de ces situations et leur apporter des réponses.

Le Blog Politique. Le projet de loi arrive à l’Assemblée. Il va ensuite être transmis au Sénat. Vous allez déposé des amendements si l’article 6 n’est pas réécrit par vos collègues députés ?

Françoise Laborde. Oui je suis prête à déposer des amendements mais, évidemment, je vais observer de prés ce que fait l’Assemblée Nationale.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

21 Mar

Piégé par la grève des contrôleurs aériens, le ministre Baylet met 5 heures pour faire Toulouse-Paris

Quand on est ministre, il faut parfois savoir être patient. La petite mésaventure survenue à Jean-Michel Baylet ce lundi 21 mars le démontre.

Comme des dizaines d’autres passagers, Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du Territoire, de la ruralité et des collectivités devait décoller à bord du vol AF 6115 de l’aéroport de Toulouse-Blagnac à 9h30.

Jean-Michel Baylet au milieu des autres passagers (Photo : F. Ollier / France 3)

Jean-Michel Baylet au milieu des autres passagers (Photo : F. Ollier / France 3)

Mais c’était sans compter avec la grève des contrôleurs aériens qui dure depuis dimanche. Une heure trente après l’heure de décollage prévue, les passagers ont enfin embarqué. Une fois à bord de l’appareil, l’affaire n’était pas réglée pour autant. Pendant encore deux heures, le décollage a été reporté, de demi-heure en demi-heure.

Finalement, l’avion prévu à 9h30 a pu décoller à… 13h05. Atterissage à 13h55 à Paris-Orly.

Mais l’aventure n’était pas terminée. Cette fois, il a fallu attendre encore une heure pour permettre aux passagers de débarquer, en raison, selon le commandant de bord de « la désorganisation et la pagaille » qui régnait à Orly.

Au total, donc il aura fallu plus de 5 heures au ministre pour rejoindre Paris. Jean-Michel Baylet, fataliste, est resté calme. Il faut dire que comme les autres passagers, il ne pouvait pas faire grand chose pour changer la situation. Quant à Air France, la compagnie n’a été en mesure d’offrir à ces passagers (même illustre)… qu’un verre d’eau minérale !

Concours de circonstances ou pas ? On peut se demander si cet avion n’a pas été « visé » par les grévistes du fait de la présence d’un ministre parmi les passagers. Sinon, c’est vraiment pas de chance !

Fabrice Valéry (@fabvalery) avec François Ollier.

18 Mar

« Les mêmes accusations que contre Dreyfus » : le Crif répond à Jean-Christophe Sellin

Photos de deux des 7 victimes de Merah, lors d'une cérémonie à Toulouse (Photo : AFP)

Photos de deux des 7 victimes de Merah, lors d’une cérémonie à Toulouse (Photo : AFP)

Au lendemain de la prise de position du conseiller régional du parti de gauche Jean-Christophe Sellin, opposé à la participation du Crif à la cérémonie d’hommage aux victimes de Merah, prévue lundi 21 mars à la Halle aux Grains à Toulouse en présence du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve (lire à ce sujet notre article révélant cette information) le conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) de Toulouse et Midi-Pyrénées lui répond dans un communiqué (dont vous pouvez lire l’intégralité en bas de cet article).

Le porte-parole du Crif, Marc Fridman estime que Jean-Christophe Sellin « porte aujourd’hui contre le CRIF Midi Pyrénées les mêmes accusations que certains portaient contre Alfred Dreyfus il y a plus de cent ans : être un agent de l’étranger ». Il reproche à l’élu une prise de position qui « divise au moment où il faut être solidaires et unis ». 

« Monsieur Sellin veut nous entraîner sur un terrain où jamais nous ne le rejoindrons : celui dans lequel l’ignominie est utilisée, avec cynisme et calcul, comme une arme politique ». « M. Sellin n’est pour nous, conclut-il, ni un adversaire ni un ennemi, il est l’objet de notre plus souverain mépris ».

FV

L’intégralité du communiqué du Crif :

M. Sellin porte aujourd’hui contre le CRIF Midi Pyrénées les mêmes accusations que certains portaient contre Alfred Dreyfus il y a plus de cent ans : être un agent de l’étranger.

C’est avec consternation que nous avons découvert sa prise de position, parce qu’elle divise à un moment où il faut être solidaires et unis.

De tels propos choquent et blessent, alors que nous allons nous rassembler pour panser les plaies d’une ville, mais aussi de toute une nation, meurtries par le terrorisme lâche et aveugle. 

M. Sellin veut nous entraîner sur un terrain où jamais nous ne le rejoindrons : celui dans lequel l’ignominie est utilisée, avec cynisme et calcul, comme une arme politique.

Ce que nous dénonçons avec force, il en donne une expression concrète, prouvant combien nous avons raison d’alerter sur des dérives réelles et dangereuses que nous constatons et que nous condamnons.

Notre détermination sort renforcée par ses dérives et ses récidives.  

Quel bras souhaite-t’il ainsi armer ?

Que chacun juge, en conscience sur la seule lecture des propos qu’il revendique.

Je le dis avec force : M. Sellin n’est pour nous ni un adversaire ni un ennemi, il est l’objet de notre plus souverain mépris.

Marc Fridman

Porte-parole du CRIF Midi-Pyrénées

Représentant des parents d’élèves d’Ohr Thorah

17 Mar

Deux sections PS de Toulouse réclament le retrait de la loi El Khomri

Photo d'illustration (Crédit : MaxPPP)

Photo d’illustration (Crédit : MaxPPP)

Le ton monte parmi les militants socialistes de Toulouse. Après l’adoption le 3 mars dernier par le Conseil fédéral du PS de Haute-Garonne d’une motion réclamant que le loi Travail soit « totalement repensée », deux sections socialistes de Toulouse sont allées plus loin cette semaine en adoptant un texte réclamant le retrait pur et simple du projet de loi travail mais aussi de la loi sur la déchéance de nationalité.

L’AG des deux sections a adopté le texte à l’unanimité moins une voix. Les militants qui portent cette contestation ont fait savoir que c’est le député et dirigeant national du PS Christophe Borgel, qui n’a « pas pris part au vote ». Mais en fait, il n’était pas présent à la réunion mardi soir !

Christophe Borgel. Député de la Haute-Garonne et secrétaire national aux élections au PS

Christophe Borgel. Député de la Haute-Garonne et secrétaire national aux élections au PS

Ces sections, se sont les 11 et 12, qui couvrent les secteurs des quartiers populaires de l’ouest de Toulouse (Mirail, Bagatelle, Reynerie, Papus, etc) mais aussi quelques quartiers résidentiels comme Saint-Simon ou Lardenne. Selon une source au PS Toulousain, ce texte « n’avait pas vocation à être communiqué à l’extérieur » et aurait été « adopté par une partie des militants, une vingtaine était présente sur une centaine d’encartés ».

Cette motion appelle notamment à « l’unité du parti socialiste aux côtés de tous les exclus, de la jeunesse et des salariés mobilisés », une façon de dire que ces militants socialistes sont, sur ces sujets, du côté de ceux qui manifestent et pas du gouvernement.

Jusqu’alors, il n’y avait à Toulouse que le mouvement des jeunes socialistes (MJS) qui avait appelé à manifester contre le texte. Là, pour la première fois, des militants du PS s’engagent carrément contre le texte et pas uniquement pour sa réécriture.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

14 Mar

Parti socialiste : Pierre Cohen démissionne de la présidence de la FNESR

INFO FRANCE 3 MIDI-PYRENEES – L’ancien maire de Toulouse présidait la Fédération Nationale des Elus Socialistes et Républicains depuis 2012. Face à François Rebsamen, poussé par l’Elysée, qui souhaite prendre sa place, cet Aubryiste a préféré démissionner dans une lettre adressée à Jean-Christophe Cambadélis, que nous nous sommes procurée.

Jean-Christophe Cambadélis et Pierre Cohen (Photo : MaxPPP)

Jean-Christophe Cambadélis et Pierre Cohen (Photo : MaxPPP)

La bataille entre les Aubryistes et les Hollandais pour la présidence de la FNESR n’aura pas lieu. Prévue ce lundi soir 14 mars lors du Bureau national, le bras de fer entre Pierre Cohen, actuel président et ancien maire de Toulouse, et François Rebsamen, ex-ministre du Travail et maire de Dijon, tourne court : dans une lettre qu’il a adressée au patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, Pierre Cohen annonce sa démission « avec tristesse » et démonte point par point les arguments du camp opposé.

L’intérêt de Rebsamen pour la FNESR

Tout à commencé à l’automne, quand François Rebsamen se cherchait un point de chute national, après sa démission du gouvernement pour reprendre la mairie de Dijon. Son dévolu est tombé sur la FNESR.

François Rebsamen (Photo : MaxPPP)

François Rebsamen (Photo : MaxPPP)

Cette instance du Parti Socialiste, qui fait partie de la « Maison des élus », est un outil de formation et un fournisseur de fiches explicatives sur les textes en préparation pour tous les élus locaux ou du PS. « Des fiches utiles, explique Pierre Cohen dans son courrier, et appréciées par l’immense majorité de nos élus qui, isolés dans leurs collectivités, dépourvus des cabinets et des équipes de collaborateurs qui sont l’apanage des grandes collectivités, ou qui, devenus minoritaires ont perdu ces moyens, n’ont parfois comme ressources pour se tenir informés des détails d’un projet, QUE ces notes produites par la Maison des élus ».

Les attaques du 7 mars

Lundi 7 mars, la présidence de la FNESR devait être évoquée au Bureau National du PS à Paris. Mais finalement, Jean-Christophe Cambadélis l’a retiré de l’ordre du jour. Pourtant, les « Hollandais » ont ce soir-là nourri le feu contre la présidence de Pierre Cohen, en son absence, retenu à Toulouse par un petit ennui de santé.

D’après mes informations, écrit Pierre Cohen à Jean-Christophe Cambadélis, des attaques à mon encontre et plus gravement contre la FNESR ont été portées, en mon absence, et après que tu aies indiqué que le point n’était plus à l’ordre du jour ».

Une à une, dans sa lettre de démission, Pierre Cohen démonte les attaques contre sa gestion de cette structure : non, la FNESR n’est pas « puissante » (elle compte 4 salariés dont un directeur), non la FNESR n’est pas responsable de la « cacophonie » qui règne depuis plusieurs années au PS mais a au contraire travaillé pour trouver des « compromis« , oui les instances n’ont pas été renouvelées mais c’est par la faute de certaines motions (dont la A, majoritaire) qui n’ont pas fourni les noms de leurs délégués ! Et ainsi de suite.

Des arguments toulousains

Il lui est également « reproché » de plus être maire de Toulouse (« Je peux comprendre cette remarque, sauf que voilà près de deux ans que les élections municipales ont eu lieu, et malgré ma défaite électorale à Toulouse j’ai été confirmé deux fois par toi-même [NDLR : Cambadélis]) et enfin, « un argument qui m’afflige dans notre parti » écrit-il dans sa lettre, « que Jean-Luc Moudenc étant devenu Président de France urbaine, on ne pouvait pas avoir comme représentant des socialistes un élu qui se trouvait dans son opposition« . En novembre dernier, le maire LR de Toulouse a pris la présidence de France Urbaine, la nouvelle association des métropoles et communauté d’agglomérations de France.

Un proche de Martine Aubry écarté

Pierre Cohen, qui avait été confirmé dans ses fonctions de président par Jean-Christophe Cambadélis notamment après le congrès du PS en 2015, a donc focalisé les attaques venues du camp des « Hollandais ». Lui qui est proche de Martine Aubry souhaitait garder la présidence de la FNSER, même si Martine Aubry et ses amis ont décidé de ne plus participer aux instances exécutives du PS.

C’est, pour lui, un nouvel épisode du feuilleton qui marque clairement l’opposition entre les supporters de François Hollande et les amis de Martine Aubry au sein de la motion majoritaire :

Personne n’est dupe d’une volonté d’une partie du courant A de marginaliser les amis de Martine Aubry » (extrait lettre de démission de Pierre Cohen).

Au bureau national de ce lundi 14 mars au soir, François Rebsamen prendra donc la présidence de la FNSER. Pierre Cohen, qui est toujours président du groupe socialiste d’opposition à la mairie de Toulouse, devrait rester membre de droit du bureau national du PS, au moins jusqu’au prochain congrès.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

29 Fév

Législatives 2017 : Sylvia Pinel candidate en Haute-Garonne ?

Sylvia Pinel candidate en Haute-Garonne pour les législatives de 2017. Le scénario restera peut-être virtuel. Mais l’hypothèse est bien réelle. Le déménagement de l’ex-ministre du Logement alimente les conversations dans son département d’origine, le Tarn-et-Garonne, mais aussi dans son éventuel territoire d’adoption. L’idée circule, depuis quelques semaines, dans les couloirs du PS31. Selon nos informations, la 5eme circonscription (limitrophe du Tarn-et-Garonne) pourrait servir de terrain d’atterrissage.

Sylvia Pinel, ancienne ministre, députée du Tarn-et-Garonne et 1ere vice-présidente à la Région

Sylvia Pinel, ancienne ministre, députée du Tarn-et-Garonne et 1ere vice-présidente à la Région

Les législatives 2017 paraissent lointaines. Le scrutin doit se dérouler dans 16 mois. Le parti socialiste ouvrira ses investitures seulement en décembre 2016. Mais les grandes manœuvres sont lancées. Des grandes manœuvres qui pourraient tourner au « parachutage » en Haute-Garonne. Il ne s’agirait pas d’un saut en haute altitude. Mais, plutôt, d’une « migration en voisin ».

Sylvia Pinel pourrait faire quelques kilomètres et coller ses affiches électorales sur les murs de Grenade, Fronton et une partie du canton Toulouse-14.

Carte 5eme circonscription de Haute-Garonne

Carte 5eme circonscription de Haute-Garonne

Sylvia Pinel est actuellement députée de la 2eme du Tarn-et-Garonne. Après son départ du gouvernement et son élection à la vice-présidence de la Région, la parlementaire retrouve une circonscription qui intègre notamment les cantons de Castelsarrasin, Moissac, Grisolles, Verdun-sur-Garonne.

Mais ce second mandat (obtenu pour la 1ere fois en 2007) pourrait être le dernier dans le département. Un dernier mandat pour éviter une candidature de trop. Le Tarn-et-Garonne a été pendant des années le bastion du mentor de Sylvia Pinel, Jean-Michel Baylet. La perte du département et un échec aux sénatoriales marque la fin d’une époque. 

Comme le dit un fin connaisseur du Tarn-et-Garonne : « Le label « Baylet » est devenu un handicap. Les gens en ont assez de la dynastie. Ils s’en f…ou cela les agacent. Mais, de toute manière, la belle époque pour Baylet, c’est fini. Ce n’est pas son retour au gouvernement qui va changer quelque chose. En plus, Sylvia a commis des faux pas. On ne la voit pas beaucoup dans le département. Ce n’est qu’un point. Mais elle n’a pas été présente sur le terrain lors de la tempête qui a frappé le département (NDLR Aout 2015). Beaucoup de gens ont remarqué cette absence et son silence ».

Pour un socialiste de Haute-Garonne, la thèse de l’exfiltration de Sylvia Pinel n’est pas crédible : « Etre en difficulté et quitter le navire, c’est le meilleur moyen pour s’affaiblir encore davantage. Ce sera vraiment un mauvais calcul si cela se confirme. L’image de Sylvia Pinel est vraiment attachée au Tarn-et-Garonne. Je ne suis pas du tout certain que les électeurs apprécient ».

Un vieux routier de la politique tarn-et-garonnaise est également (extrêmement) sceptique : « Sylvia Pinel est fragile chez elle. Mais quitter le département ce serait un abandon, une désertion. En plus, je ne vois pas le danger. En 2012, elle a été élue face au Front National. Vu le résultat des régionales et des départementales, le même scénario va se reproduire et le fait d’avoir le FN en face est une garantie pour elle. Même les anti-Baylet vont voter à gauche pour faire barrage ».

Selon nos informations, une socialiste estime, au contraire, qu’un transfuge électoral de Sylvia Pinel est une bonne idée. Il s’agit de l’actuelle députée de la 5eme de Haute-Garonne, Françoise Imbert. Avec Patrick Lemasle (7eme circonscription), la députée PS appartient au club très restreint, des sortants qui envisagent de raccrocher.

Françoise Imbert, députée de la 5eme circonscription de Haute-Garonne

Françoise Imbert, députée de la 5eme circonscription de Haute-Garonne

Françoise Imbert est prête à dérouler le tapis rouge. Ce n’est pas vraiment par sens du sacrifice ou par « Pinel mania ». La parlementaire socialiste souhaite surtout barrer la route à ses deux « meilleures ennemies » au sein du PS : Véronique Volto et Sandrine Floureusses.

Le jeu d’échec et mat de Françoise Imbert n’est pas partagé par tous ses camarades.

Les instances nationales du PS restent silencieuses. Christophe Borgel (le numéro 3 du parti en charge des élections) ne s’exprime pas sur le sujet.

En revanche, au niveau de la fédération de Haute-Garonne un militant n’hésite pas à exprimer des réserves : « Il n’a jamais été question de réserver une circonscription au PRG. Il y a déjà une sénatrice (NDLR Françoise Laborde) dans le département. En plus, cela va être déplorable en terme d’image. Cela va être assez compliqué comme ça en 2017 sans en rajouter avec une ancienne ministre qui change de département pour sauver son siège. Parce que les électeurs ne sont pas des c…Ils vont comprendre la manip : je ne suis pas capable de conserver ma circo et donc je vais voir ailleurs ».

Un cadre du PS 31 est plus résigné : «  On a déjà rien refusé à Baylet pour les régionales ce n’est pas maintenant qu’il est redevenu ministre que Hollande va lui refuser ce qu’il demande ».

Simple « testing» (selon la formule d’un socialiste) ou vrai projet, une candidature de Sylvia Pinel aux législatives pose question. Dans le Tarn-et-Garonne ou du côté de Grenade et Fronton, la 1ere vice-présidente de la Région va se heurter à un choix.

Sylvia Pinel et la présidente de la Région LRMP, Carole Delga

Sylvia Pinel et la présidente de la Région LRMP, Carole Delga

Une loi anti-cumul doit entrer en vigueur en 2017. Députée ou vice-présidente de la Région, il va falloir choisir. Le texte est sans ambiguïté. L’interdiction du cumul frappe les présidents mais aussi les vice-présidents des Régions.

En cas de candidature aux législatives, Sylvia Pinel va-t-elle démissionner de sa 1er vice-présidence et devenir une « simple » conseillère régionale ? L’ancienne ministre va-t-elle quitter totalement  le conseil régional ?

Une éventuelle alternance pourrait libérer Sylvia Pinel du dilemme. Une partie de la droite parle (en cas de victoire) d’une abrogation de la loi sur le cumul. Mais, avant de se présenter devant les électeurs, en juin 2017, Sylvia Pinel va devoir se prononcer.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

10 Fév

François Hollande contraint Carole Delga au cumul des mandats

François Hollande a la tête dans le dernier remaniement ministériel de son quinquennat. Selon une source proche du gouvernement, il pourrait intervenir demain, jeudi 11 février. Mais ce n’est pas la seule préoccupation de l’Elysée.

Le chef de l’Etat se soucie également du mandat parlementaire de Carole Delga. L’Elysée demande que la présidente de Région continue à cumuler. C’est en tout en cas la version qui circule dans l’entourage de la présidente-députée.

François Hollande sur le perron de l'Elysée. Photo : AFP

François Hollande sur le perron de l’Elysée. Photo : AFP

« Je veux bien mais je ne peux pas. Le Château (NDRL l’Elysée) est contre ». Selon plusieurs sources concordantes, c’est (en substance) le discours de Carole Delga. La présidente de Région voudrait suivre l’exemple de son prédécesseur midi-pyrénéen, Martin Malvy. Elle se dit prête à se consacrer exclusivement à son mandat régional. Peut-être conserver le poste de 1ère adjointe de la mairie de Martres-Tolosane. Mais la présidente de Région aurait envie de garder les deux pieds sur le terrain local.

Une envie qui se heurterait à un « diktat » élyséen. Pas question de créer un précédent (valables pour d’autres cumulards). Pas question de prendre le risque d’élections législatives partielles. Depuis le début du quinquennat, toutes les partielles (sauf une) ont été perdues par la majorité présidentielle. Inutile d’en rajouter.

Bref, pour le salut du PS et dans l’intérêt supérieur de l’Elysée, Carole Delga doit se sacrifier. Tant pis si ce même parti socialiste et ce même Elysée ont adopté le 22 janvier 2014 une loi anti-cumul. Heureusement, le texte n’est applicable qu’en… 2017. D’ici là une éventuelle alternance pourrait régler le problème. En cas de victoire à la prochaine présidentielle, la droite parle d’une abrogation. En coulisses, certains socialistes ne sont pas vraiment affolés par cette perspective. Au contraire.

En attendant, une partielle sur ses terres Commingeoises n’inquiète pas Carole Delga. Si, par miracle, l’oukaze de François Hollande est levé, la présidente de Région est confiante. Elle estime que son ancienne circonscription resterait entre les mains du PS. Suppléante du candidat en piste, elle parie sur un score autour de 60%.

Carole Delga, présidente de la Région LRMP à la tribune de l'Assemblée Nationale

Carole Delga, présidente de la Région LRMP à la tribune de l’Assemblée Nationale

Mais tous les cumulards n’ont pas la chance de Carole Delga. Alain Rousset (député et président de la Région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes) et même des présidents de départements (Philippe Martin président du Gers et député, Thierry Carcenac sénateur et président du Tarn) pourraient être victime d’une « jurisprudence Delga ».

Le problème des élections (partielles ou non), ce sont souvent les électeurs.

Le principe de précaution défendu par l’Elysée et « imposé » à Carole Delga ne règle pas le fond du dossier : la présidente de Région continue à être députée. Vu de Toulouse et Montpellier, c’est la seule chose qui compte.

La double casquette « députée-présidente de Région » continue à faire « jaser » dans les rangs socialistes. Un élu confie : « J’aime beaucoup Carole et je l’ai  toujours soutenue pendant sa campagne mais quand je la vois aux questions au gouvernement du mardi je me dis ça va pas. Il y a assez de travail à la région sans avoir besoin d’être à l’Assemblée« .

Un autre socialiste ajoute : « la gauche est donneuse de leçon (NDLR sur la question du cumul) et l’exemple vient de là ou on ne l’attendait pas, de la droite avec la démission de Christian Estrosi et de Xavier Bertrand ».

Ces responsables socialistes peuvent se consoler.

Carole Delga est en mission commandée par l’Elysée. Sans parler des barons que son mandat parlementaire protège.

En bon français, cela s’appelle « avoir le sens du sacrifice ».

Laurent Dubois (@laurentdub)