Le conseil départemental du Tarn-et-Garonne a décidé de se séparer d’un centre de vacances créé à l’époque de Jean-Baylet. Le fils de l’ancien député, Jean-Michel Baylet, s’oppose à cette vente.
Depuis son départ du gouvernement, suite à l’élection d’Emmanuel Macron, Jean-Michel Baylet est en retrait. L’ex-ministre est discret et ne s’exprime plus publiquement. Mais une décision du conseil départemental du Tarn-et-Garonne le fait sortir de sa réserve.
Ce mercredi 27 juin, les élus départementaux doivent se prononcer sur la vente d’un centre de vacances situé à Mimizan, dans les Landes. Propriété du département depuis décembre 1956, le site porte le nom « Jean Baylet ». Au moment de l’acquisition, Jean Baylet est député. ll faut attendre les années 70 pour que la famille Baylet prennent les rênes du département. Le député Baylet n’est pas l’acquéreur de Mimizan. En revanche, il est intervenu auprès du secrétaire d’Etat au budget de l’époque.
A cette paternité (même indirecte), il faut ajouter de longues années au cours desquelles Evelyne Baylet a développé le centre de vacances portant le nom de son mari défunt. Des années dont le quotidien familial fait, d’ailleurs, la promotion. C’est probablement ce contexte familial qui pousse Jean-Michel Baylet à sortir de son silence :
Resté sur ma réserve depuis l’installation de cette nouvelle assemblée, j’ai décidé, en conscience, de vous alerter sur ce « funeste » projet
Dans un courrier, adressé aux maires du département, Jean-Michel Baylet insiste sur le rôle social de la colonie :
(la vente) privera demain les enfants de familles les plus modestes, qui ne peuvent découvrir l’océan que par Mimizan
L’ancien ministre résume sa position en une phrase :
Vendre, c’est hypothéquer l’avenir et brader le patrimoine départemental
Du côté du conseil départemental et de son président, le contre-argumentaire est budgétaire. Christian Astruc évalue le déficit annuel de fonctionnement à 312 346 euros. Le président du conseil départemental met également en avant le bénéfice de la vente, évalué à quasiment 5 millions d’euros (4 731 760 euros).
Le conseil départemental détaille les réalisations qui pourront être financées grâce à la vente de Mimizan : installations sportives à Verdun-sur-Garonne, rénovation de maisons des solidarités…
Visiblement, les arguments du conseil départemental ne suffisent pas à convaincre Jean-Michel Baylet. Ce n’est pas le seul. Deux pétitions circulent et des maires ont prévu de s’inviter au conseil départemental, lors du vote sur la vente de Mimizan.
Laurent Dubois (@laurentdub)