11 Fév

Juste mariés et déjà séparés : les raisons du (rocambolesque) divorce entre Radicaux de Gauche et « Valoisiens »

La fusion des Radicaux aura duré un peu plus de 2 ans. Motif (officiel) du divorce : les Européennes. Mais il existe d’autres raisons, moins « avouables ». Explication.

Sylvia Pinel (PRG) et Laurent Hénart (Parti Radical Valoisien). Photo : MaxPPP

En décembre 2017, les Radicaux fêtent leur retrouvailles. Après 42 ans de séparation, la famille Radicale se réunit dans un nouveau parti, le Mouvement Radical. La ré-union aura duré 2 ans et 2 mois. Ce mercredi 6 février, les Radicaux de Gauche ont claqué la porte du conseil national. L’annonce sera officialisée 2 jours plus tard, par Sylvia Pinel. Le mariage avec les Radicaux Valoisien vire au divorce consommé.

 

Les élections européennes servent officiellement de motif de séparation. Les « Valoisiens » envisagent une alliance avec Emmanuel Macron. La ligne pour les Européennes devait être définie lors d’un Congrès en mars prochain. Mais Laurent Hénart a décidé de se positionner par voie de presse un peu moins d’un mois avant l’échéance. Pour les Radicaux de Gauche, pas question de s’aligner.

Un communiqué de presse exprime le désaccord et en tire les conclusions : la fin du Mouvement Radical.

Dans un courrier interne, envoyé aux adhérents, Guillaume Lacroix reprend l’argument. Le radical de gauche dénonce les intentions des « Valoisiens » : « un ralliement formel du Mrsl (ndlr : Mouvement Radical. Social. Libéral) à la majorité présidentielle en intégrant la liste pilotée par LREM » pour les Européennes de mai prochain.

Guillaume Lacroix ne se contente pas de soulever des divergences par rapports aux prochaines échéances électorales. Il dresse un véritable constat d’échec et parle d’une « l’incapacité du Mrsl (ndlr : Mouvement Radical. Social. Libéral) à exister politiquement depuis un an ». Le radical de gauche pointe « un manque de cohérence idéologique et stratégique au sein d’un mouvement radical qui n’est pas parvenu à organiser la convergence des idées ».

Des Radicaux (de gauche) invoquent d’autres raisons au divorce. Des questions d’argent et les rivalités autour du « Trésor du guerre » du PRG à savoir le financement électoral. Un financement public qui dépasse le million d’euros. Des tentatives d’OPA des « Valoisiens » sur les fédérations départementales ex-PRG sont également évoquées.

Une autre version circule, beaucoup moins favorable au PRG. Un parlementaire radical estime que la désunion est liée à une simple question de place. « Je ne suis pas surpris. J’ai toujours dit qu’à la première échéance électorale cela volerait en éclat. Les Valoisiens ont tendu la main à Macron. Ils obtiendront royalement une ou deux places et évidemment Sylvia Pinel et Guillaume ont compris qu’ils ne récupéreront pas grand chose ».

Une figure radicale estime que « Sylvia Pinel et Guillaume Lacroix se sont tardivement compte qu’ils sont minoritaires alors qu’ils pensaient prendre le pouvoir (ndlr : au sein du Mouvement Radical), ils ont préféré partir…la liste des signataires PRG qui restent au mouvement est édifiante ».

Laurent Dubois (@laurentdub)