07 Nov

L’UDI 11 saisit la justice pour retirer le logo centriste à Dominique Reynié

La fédération UDI de l’Aude doit déposer, lundi 9 novembre, un référé pour interdire l’utilisation du logo UDI par Domnique Reynié. Jusqu’à présent les réactions étaient politiques. Le dépôt d’une liste Reynié en préfecture (une liste qui contrevient aux décisions des instances nationales de LR et de l’UDI) a suscité une vive réaction de Nicolas Sarkozy, Christian Estrosi et Nathalie Kosciusko-Moriset.

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A la tribune ou dans les couloirs de la Convention Nationale de LR, samedi 7 novembre, les critiques et les piques se sont abattues sur Dominique Reynié.

Mais, les passes d’armes prennent une tournure judiciaire. Le président départemental de l’UDI audoise a vu son avocat vendredi 6 novembre. Il a un nouveau rendez-vous lundi matin afin de déposer un recours judiciaire. Jean-François Daraud justifie sa décision : « Je me contente d’appliquer les consignes de mon président, Jean-Christophe Lagarde « .

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Pour appuyer son recours, l’UDI invoque un courrier signé par Jean-Christophe Lagarde (lire ci-dessus) et adressé à Dominique Reynié. Avec copie à Nicolas Sarkozy. Dans ce courrier le président de l’UDI précise que le soutien de son parti est conditionné au respect des noms et des places issues de la Commission Nationale d’Investiture. Or les listes déposées en préfecture par Dominique Reynié ne respectent pas les choix arrêtés par les CNI des deux partis.

Laurent Dubois

06 Nov

Dominique Reynié fait plier Nicolas Sarkozy

Dominique Reynié, le novice en politique, impose sa Loi (ou plutôt ses listes) à l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy. Le politologue a déposé en préfecture une liste départementale « retouchée » par ses soins. Face à ce coup de Jarnac, Nicolas Sarkozy est entré dans une violente colère. Les instances nationales des Républicains ont exigé une correction immédiate. Mais la tête de liste régionale n’a pas obtempéré. Dominique Reynié a publiquement présenté sa liste. Cette résistance aurait pu lui coûter une nouvelle rafale. Peut-être même sa tête. Mais pas du tout. Les instances nationales LR dédramatisent. Mises au pied du mur, elles avalent la potion amère.

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Dominique Reynié a commis « une faute politique ». Il doit retourner à la préfecture et rectifier sa « vraie-fausse » liste dans l’Hérault. Il doit, séance tenante, la rendre conforme aux décisions des instances nationales des Républicains. Hier au soir, jeudi 6 novembre, les réactions résonnent comme des rafales.

Tout au long de la journée du vendredi 8 novembre, les états-majors de l’UDI et de LR ont vérifié si d’autres listes (en dehors de celle de l’Hérault) n’ont pas été retouchées par Dominique Reynié.

D’ailleurs, on peut se poser une question : comment un tel pointage a-t-il pu se faire ?!!! Les listes déposées par Dominique Reynié sont censées être dans le « coffre-fort » du préfet. Seule la tête de liste régionale (ou son mandataire) peut (en dehors des services préfectoraux) avoir accès aux documents. Comment un parti a-t-il pu consulter les listes ? Mystère. L’ex chef de l’Etat et ancien ministre de l’Intérieur conserverait-il des lignes directes avec les préfectures ?!! Un militant dans les murs ??

Peu importe les moyens (détournés), les contrôles ont permis de détecter la disparition d’un candidat (Arnaud Julien, secrétaire départemental LR) et la rétrogradation d’un autre (Joseph Francis de l’UDI).

Dans la « charrette », on trouve une ancienne collaboratrice de NKM et un ancien adjoint de Béziers. Mais Arnaud Julien et Joseph Francis sont emblématiques. Le dernier est un très proche du président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde. Joseph Francis a activement participé à l’élection de Lagarde à la tête du parti centriste. Il glisse simplement de la 3ème à la 5ème. Une place qui reste (a priori) éligible. Mais le simple fait de le remettre en cause son classement  est un vrai « casus belli » envers le patron de l’UDI.

Arnaud Julien ne se contente pas d’un changement de place. Il passe carrément à la trappe. Ce fidèle « sarkozyste » était sur la sellette au niveau de la CNI. Mais Dominique Reynié avait accepté de le conserver. Visiblement, après avoir donner sa parole à Nicolas Sarkozy qu’il respecterait le vote de la CNI, il a changé d’avis.

Dominique Reynié invoque une « casserole » liée à un pré-rapport de la Cour des Comptes. Un pré-rapport au sujet de factures téléphoniques et d’un Office de Tourisme, Arnaud Julien ne fait pas l’objet d’une plainte. Mais le politologue juge le personnage trop sulfureux. Seul problème, un membre de la liste « Reynié » fait l’objet d’un dépôt de plainte au pénal et un autre a connu la prison.

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Sans parler des déboires judiciaires, en Midi-Pyrénées, de l’un de ses colistiers. En effet, le maire de Tarbes, Gérard Trémèges, est sous le coup d’une mise en examen.

Bref, l’argument de l’ordre « moral » n’est pas vraiment convaincant.

Dominique Reynié a bien retouché la liste déposée le jeudi 5 novembre. Vendredi 6 novembre, il a régularisé plusieurs points sur ses listes départementales. Notamment une candidate dans la Lozère qui a du être retirée. En effet, pour des raisons d’incompatibilité entre son activité professionnelle et sa candidature, elle était…inéligible.

Mais, malgré ce second passage en préfecture, il n’a pas fléchi et infléchi sa ligne. Ce n’est pas surprenant. Visiblement, son action est préméditée. Depuis une quinzaine de jours, Arnaud Julien est écarté de la campagne de Dominique Reynié. Signe révélateur, tous les colistiers ont du régler leur participation financière à la campagne. Mais, d’après nos informations, Arnaud Julien n’a pas été contacté alors que ses « camarades » ont été (ardemment) sollicités.

De plus, le dépôt tardif des listes n’est pas innocent. En choisissant le 5 novembre (l’ouverture des dépôts remonte au 2 novembre), Dominique Reynié a rendu toute réaction quasiment impossible.

Toute la journée du 6 novembre, des consignes ont été passées par sms pour que des candidats récupèrent en urgence les documents nécessaires pour déposer une autre liste en préfecture.

Mais les délais sont quasiment impossibles à tenir. Les mairies ferment à 16 heures (la préfecture exige des documents originaux) et il faut mobiliser 184 personnes dans 13 départements. De surcroit, le procédure de dépôt est close le lundi 9 novembre à midi.

Dominique Reynié a parfaitement calculé son coup. Un coup qu’il n’a pas réalisé dans son coin. Il a bénéficié du soutien actif du maire de la Grande-Motte, Stéphan Rossignol. Comme Dominique Reynié, ce dernier vise une circonscription législative dans l’Hérault.

Demain, samedi 8 novembre, le Conseil National des Républicains doit se réunir pour valider les listes départementales pour les Régionales. Sur le papier, il doit s’agir des listes adoptées par…la Commission Nationale d’Investiture.

D’après un responsable Républicain, Nicolas Sarkozy va « physiquement recadrer Dominique Reynié ». Mais, s’agissant du cadre statutaire, c’est le politologue qui est bien parti pour « emplâtrer » le parti de l’ex-président.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un ancien ministre LR : Dominique Reynié « doit corriger ses listes vendredi ou il sera abattu »

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Les réactions se multiplient depuis la découverte d’une rectification des listes départementales LR-UDI par Dominique Reynié. Après Christophe Lagarde, c’est au tour d’un ancien ministre et membre des instances nationales de LR de prendre position. Contacté par téléphone, il déclare :

S’il ne corrige pas demain (NDLR Dominique Reynié), il sera abattu sans sommation. Politiquement, humainement et financièrement. Il joue 150 000 euros (NDLR montant prêt personnel contracté par Dominique Reynié pour financer la campagne)

De son côté, un responsable régional de LR ajoute :

Le conseil national des Républicains se réunit samedi à Paris. Tout est possible.

Laurent Dubois

Jean-Christophe Lagarde et l’UDI prennent leur distance avec Dominique Reynié

Dans un précédent article Régionales 2015 révèle la modification « sauvage » des listes départementales LR-UDI par Dominique Reynié. Une modification contraire aux décisions prises par les instances nationales de l’UDI et de LR. D’après nos informations, elles portent sur l’Hérault et concernent un candidat LR (proche de Nicolas Sarkozy) mais également des candidats UDI.

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La réaction ne s’est pas fait attendre. Le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, vient de demander que ses troupes ne participent pas à la conférence de presse de Dominique Reynié prévue, le vendredi 6 novembre, à Montpellier.

Laurent Dubois

05 Nov

Coup de tonnerre : Dominique Reynié a modifié ses listes contre l’avis de Nicolas Sarkozy

Jeudi 5 novembre, à 14 heures, Dominique Reynié a déposé ses listes départementales à la Préfecture de Région. D’après nos informations, la tête de liste régionale de la Droite et du Centre a déposé de « vraies-fausses » listes. Des listes qui ne correspondent pas à celle adoptées par les instances nationales des Républicains et de l’UDI.

Dominique Reynié (Photo : MaxPPP)

Dominique Reynié (Photo : MaxPPP)

Certains Républicains le craignaient. Dominique Reynié l’a fait. D’après plusieurs sources concordantes, le candidat de la Droite et du Centre a « retouché » les listes qu’il a déposées en Préfecture.

La veille, lors d’un échange avec Nicolas Sarkozy, Dominique Reynié a donné sa parole d’honneur : il déposera les « bonnes » listes. Celles qui ont été votées (ou du moins validées) par les Commissions Nationales d’Investitures de LR et de l’UDI.

L’hypothèse d’un coup de force de Dominique Reynié circule depuis plusieurs mois. Les instances nationales des Républicains ont longtemps plaidé pour qu’un mandataire dépose les listes à la place de Dominique Reynié. A défaut, un responsable national de LR proposait de faire accompagner la tête de liste régionale par des hommes de confiance.

Dominique Reynié a toujours refusé ce dispositif. Il le juge insultant et même humiliant. C’est donc sans mandataire qu’il s’est rendu au guichet de la préfecture de Région.

Depuis, des doutes planent. La veille du dépôt, mercredi 4 novembre, des bruits insistants évoquaient une modification « sauvage » des listes départementales. Notamment dans l’Hérault. Les bruits se sont transformés en quasi-certitude. Dans ce département, le secrétaire départemental des Républicains Arnaud Julien, proche de Nicolas Sarkozy, a été purement et simplement exfiltré de la liste par Dominique Reynié.

Les instances nationales de LR ne confirment pas de manière sûre et certaine. Elles attendent une vérification qui doit intervenir dans les prochaines heures. Mais elles disposent d’informations indiquant une modification des listes électorales, ce que plusieurs responsables régionaux des LR confirment. 

Un responsable national de LR dit : « Si c’est définitivement vérifié, c’est une faute politique majeure. Dominique Reynié a donné sa parole à Nicolas Sarkozy ».

Les relations entre Dominique Reynié et Nicolas Sarkozy sont tendues. Elles vireraient à la guerre ouverte. D’après nos informations, la découverte d’un « tripatouillage » des listes départementales a déclenché une colère « volcanique » chez Nicolas Sarkozy, qui refuse désormais de prendre le candidat tête de liste au téléphone.

Dominique Reynié peut toujours retourner à la Préfecture pour corriger le tir et rectifier les listes.

Mais les dégâts politiques seraient énormes. Dominique Reynié est sur la sellette concernant son éligibilité. Il bénéficie du soutien de son parti dans cette affaire. Mais la violation des listes adoptées par les instances nationales de LR et de l’UDI serait vécue comme une véritable trahison.

La polémique autour de son éligibilité a fragilisé Dominique Reynié. Il doit son maintien à des considérations pratico-pratiques (engagement des frais de campagne, prêts bancaires). Dominique Reynié était déjà en délicatesse avec Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Lagarde. Une manoeuvre sur les listes départementales pourrait bien être le coup de trop.

Un débarquement est difficilement envisageable. Les délais sont très courts pour déposer une nouvelle liste et (maintenant que le dépôt en préfecture est effectué) Dominique Reynié verrouille juridiquement les choses.

Mais le politologue prépare déjà les législatives et lorgne sur une circonscription. Après le coup de Jarnac du dépôt des listes, Nicolas Sarkozy n’est pas prêt de lui octroyer une investiture.

Ce n’est pas cher payé vu le chaos que suscite, à Droite et au Centre, le comportement de Dominique Reynié.

Laurent Dubois.

[Décryptage] Affaire Reynié : un ancien préfet explique le dessous des cartes

Cet après-midi, jeudi 5 novembre, Dominique Reynié doit déposer sa liste en préfecture. Depuis lundi, les candidats se succèdent au guichet de la place Saint-Etienne, à Toulouse. Ils déposent le fameux formulaire CERFA. Mais, pour Dominique Reynié, ce n’est pas une simple formalité. Des doutes et une polémique entourent son éligibilité. Il a, sur la tête, l’épée de Damoclès d’un rejet de sa candidature. Comment va être géré son dossier ? Le préfet de Région, Pascal Mailhos, peut-il fermer les yeux ? Son contrôle va-t-il être réel ? Le représentant du Gouvernement peut-il recevoir des consignes politiques ? Un ancien préfet accepte de répondre à ces questions.

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Régionales 2015-D’après vous, quelle va-être l’attitude du préfet Mailhos face au dossier de Dominique Reynié ?

Sur le fond, je ne connais pas le dossier. Je ne vais donc pas m’exprimer sur le cas de Dominique Reynié. Je peux simplement rappeler les principes. Les préfets sont toujours très attentifs et vigilants pour contrôler la légalité. Surtout en période électorale, la tension est permanente. Des recours sont possibles et les gens sont en éveil.

Régionales 2015-Concrétement, que va-t-il se passer une fois le dossier déposé ? Il va sur le bureau du préfet Mailhos ? Il reste dans les services ? 

La procédure est la suivante pour tous les dépôts de candidature. Les services examinent et vérifient le dossier. En cas de difficulté ou de problème, ils le transmettent au préfet. Le préfet peut alors demander à la personne qui a déposé le dossier d’apporter des complèments pour le mettre en règle.

Régionales 2015-Un préfet peut-il fermer les yeux sur un dossier qui n’est pas en règle ?

A priori il ne peut pas fermer les yeux. Mais il peut y avoir un jugement en opportunité. Le préfet peut se dire que si le candidat est battu ou si le candidat est élu mais qu’il y a peu de risque de recours, on peut toujours laisser passer. Battu ou élu, le problème se règlera alors de lui-même. Une fois la campagne terminée, la tension retombe et l’attention tombe.

Régionales 2015-Le préfet peut-il recevoir des consignes politiques ?

(silence). Le préfet peut demander au gouvernement ce qu’il doit faire. Dans les dossiers sensibles, le préfet peut se tourner vers le ministère de l’Intérieur. Il peut recevoir consigne de laisser courir et on verra s’il y a des recours. Le gouvernement peut indiquer que politiquement une solution est préférable à une autre.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

03 Nov

Edito : promesses et contribuables

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Ca y est ! On rentre dans le cœur du sujet… Les programmes commencent à se dessiner plus précisément et les priorités de chacun se font jour. Parce que baisse des dotations de l’Etat oblige, il faudra choisir.

La Région, comme un pouvoir public compensateur ? Compenser le manque de fond d’investissement de certaines entreprises, compenser encore un peu plus le manque de trésorerie des agriculteurs, compenser en aidant la recherche ou la culture… A croire parfois que le budget régional est un puits sans fond si l’on écoute certains candidats.

« Nous pouvons le faire ! Il suffit de le vouloir et de sélectionner précisément nos domaines d’action ! Oui cela aussi est de la compétence des régions ! » Le discours promotionnel est ainsi scandé et sa caravane publicitaire le suit de près. Oui, la campagne est lancée.

Le candidat a plutôt intérêt à se rappeler toutefois d’une chose, c’est qu’il s’adresse à des contribuables. Le coup du camelot à la potion miraculeuse, on lui a déjà fait. C’était aux Municipales. Et après avoir choisi cette potion sensée guérir toutes ses douleurs et surtout celles de notre économie, l’électeur-contribuable s’est parfois réveillé avec la gueule de bois en recevant sa première feuille d’impôts locaux ou ses premières factures de cantine scolaire.

Profil bas donc messieurs, dames, les bateleurs. Vous avez évidemment le droit d’avoir de grandes ambitions pour ce nouveau territoire, mais vous n’avez plus les moyens de réaliser de grands chantiers pharaoniques ou de distribuer les subventions et autres aides sans compter. L’ère du rêve est révolue depuis bien longtemps.

Ah tiens, personne n’a encore dégainé sur la « reprise »… – 0,7 % de chômeurs en septembre. Est-ce le retournement qu’attend la majorité au pouvoir ? Est-ce une réelle note d’espoir sur laquelle s’appuyer ? Parce que oui l’emploi est encore au cœur des préoccupations des français dans ce scrutin, comme dans tous les autres ces dernières années. « La reprise »… Voilà une promesse qui ne coûte pas cher.

P.Noviello

02 Nov

Régionales 2015 : 1 liste en plus et 1 liste en moins ?

9 listes en compétition et, suite à un (possible) retrait, 9 listes qui finalement prendront le départ. « 9-1=9 ». L’opération peut sembler franchement douteuse. Mais, pourtant, c’est ce qui risque de ressortir des dépôts de listes en préfecture. En effet, d’après nos informations, la liste « Nouvelle Donne » n’a pas encore trouvé tous ses candidats. Elle pourrait se retirer. Mais, en revanche, « Bien Commun » de Christophe Cavard est en passe de se présenter.

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Dans un mail communiqué à Régionales 2015, « Nouvelle Donne » démarche encore des personnes pour essayer de boucler sa liste. Elle peut parfaitement y parvenir. Il reste encore 7 jours (clôture des dépôts le 9 novembre) pour trouver des noms. Mais le suspens est entier. Les péripéties de « Nouvelle Donne » rappelle toutefois une évidence : des listes annoncent publiquement leur participation au scrutin sans savoir si elles pourront participer.

Elles communiquent et occupent l’espace médiatique sans être certaines d’entrer réellement en course. Si leur participation se confirme, c’est juste un peu d’anticipation. En revanche, si elles restent sur le banc de touche, c’est de la publicité gratuite et une belle esbrouffe.

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Si « Nouvelle Donne » (ce qui, une fois encore, n’est pas certain) passe à la trappe. Une autre liste pointe le bout de son nez. Il s’agit du « Bien Commun ». Une liste montée par le député du Gard, Christophe Cavard. Cela « compenserait » une éventuelle disparition de « Nouvelle Donne ». De 9 listes on passerait à..9 listes.

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L’émergence de « Bien Commun » a d’ailleurs eu droit à une véritable coup de projecteur. Gérard Onesta et Philippe Saurel contestent l’authenticité de la liste et voient, derrière elle, une manoeuvre du PS pour déstabiliser le vote « Ecolo-Citoyen ». D’ailleurs, d’après nos informations, le Bureau National du PS a été saisi du sujet.

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Pour le commun des mortels, le guichet de la Préfecture est synonyme de paperasse et de morosité. Mais, quand il s’agit des Régionales, l’exercice a beaucoup plus de piment.

Laurent Dubois

Dans le rétro : sont-ils vraiment différents ?

LVEL

Samedi dernier, dans « La Voix est Libre » nous avons choisi de sortir des sentiers battus, comme je le précisais en introduction de l’émission.

Nous souhaitions entendre « des voix dissonantes » en invitant quatre nouvelles listes moins présentes dans les médias. Or différentes, l’ont-elles vraiment été ? 

 

Jean-Claude Martinez n’y va pas par quatre chemins : « Je suis venu vous apporter la vie ». Voilà à n’en pas douter un programme qui sort du lot. Seulement l’ancien vice-président du FN, désormais sous les couleurs de « Force France Sud », a l’air de tout pouvoir promettre ou développer n’importe quelle idée tant son art de la rhétorique est rôdé. Il formule d’ailleurs plus de 120 propositions dans son programme de la robotisation agricole, aux IRM mobiles sillonnant nos campagnes en passant par un train Toulouse-Montpellier en 40 minutes.

 

Face à lui, à table, Christophe Rudelle, candidat du mouvement « Nouvelle Donne » de Pierre Larrouturou. « Nous voulons que les citoyens reprennent la main ». L’intention est noble mais manque de démonstration concrète. Mais bon, si nos téléspectateurs sont tentés, ils peuvent se rendre sur le site du mouvement.

L’emploi recto-verso

« La Révolution »… Sandra Torremocha l’attend et l’espère. Selon elle, les travailleurs pourraient s’intéresser à ces élections à condition qu’on leur parle de leurs véritables préoccupations : celles des salaires et de la préservation de l’emploi. Pour ça, la candidate de Lutte Ouvrière préconise qu’on arrête de baser tous les programmes de relances économique sur des faveurs accordés aux patrons qui  eux, selon elle, ne tiendront pas leurs engagements d’embauche.

 

Et c’est là où ça achoppe avec celui qui lui fait face. Damien Lempereur de « Debout La France » estime qu’il faut encore plus aider les chefs d’entreprises. Quant aux hommes et femmes politiques actuellement aux affaires, pour lui la ligne directrice est simple : « il faut faire le ménage ». Casiers judiciaires vierges de toutes affaires de corruption pour pouvoir être élu, limiter les mandats, voici quelques solutions.

Une campagne, ça coûte cher

Lui, comme Jean-Claude Martinez, évoque la Présidence de Région pour mettre en œuvre ses projets. Mais eux-mêmes ne sont pas dupes… Il faut d’abord débourser près de 200 000 euros pour faire imprimer les bulletins de vote et professions de foi à son nom, essayer de garder un peu d’argent pour faire campagne et espérer dépasser la barre des 5% de votes pour espérer être remboursé. Tout ça pour faire entendre « sa différence », faire croire aux électeurs que d’autres chemins sont possibles.

 

Pas évident à l’heure où les façons de faire des grands partis qu’ils dénoncent occupent les « Unes », discréditant bien souvent la chose politique. Et puis, eux, après tout, que feraient-ils de vraiment différent s’ils étaient à leur place, l’Europe au dessus de la tête et une conjoncture pas très radieuse sur les bras ? Pas sûr qu’on le voit un jour… Mais c’est aux électeurs de décider.

Patrick Noviello

01 Nov

Gauche et PS : le week-end de toutes les accusations

Calme plat en surface. Tempête en coulisse. Le week-end du 1er novembre n’a pas été  rythmé par des petites phrases ou de grandes déclarations. Et pourtant. Il marque peut-être un tournant. Un véritable « ouragan » (fait de colère et de révolte) secoue la gauche. Le PS se retrouve dans l’oeil d’un cyclone. Ce sont les alliances de 2nd tour qui pourraient en pâtir.

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Des accusations de manipulation soufflent violemment dans en direction des socialistes. Le premier « tourbillon » vient de la mairie de Montpellier. Philippe Saurel soupçonne le PS de « miner » sa candidature avec un sondage qui le placerait en dessous de la barre des 4 points.

Le sondage n’existe pas encore. Mais le leader des « Citoyens du Midi » est persuadé qu’un mauvais coup se prépare : faire « exploser » des mauvais chiffres juste avant le dépôt de ses listes en préfecture.

Cette « mine socialiste » viserait un seul but : dissuader des candidats d’aller au bout de l’aventure et exclure Philippe Saurede la course.

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Le maire de Montpellier n’est pas le seul à prêter de « noirs desseins » au PS.

Gérard Onesta et  « Nouveau Monde » placent également sur le sellette leurs « camarades » socialistes. Et l’acte d’accusation est particulèrement lourd. Il ne s’agit pas simplement de sondages malveillants mais carrément d’un réquisitoire contre un acte de « piratage ». Une liste servirait à torpiller le vote « Ecolo-Citoyen ».

Bien évidemment, du côté de Carole Delga et du numéro 3 du PS, Christophe Borgel, le démenti est catégorique. En revanche, dans l’entourage de « Nouveau Monde » le dossier est jugé suffisamment sérieux pour remonter jusqu’au national. Cécile Dufflot est alertée.

Pour étayer le réquisitoire, l’entourage de « Nouveau Monde » égrène les faits : une réunion à Castelnaudary cet été au cours de laquelle le « deal » aurait été révélé par son principal bénéficiaire, des témoignages et un précédent.

Georges Frêche, ancien maire de Montpellier

Georges Frêche, ancien maire de Montpellier

En effet, au moment des Régionales 2010, Georges Frêche est soupçonné d’avoir téléguidé une liste. Une liste qui servait à émiétter le vote écologiste et empêchait les écolos de franchir la barre des 10% au 1er tour. Un membre du cabinet Frêche aurait été à la manœuvre.

D’après plusieurs membres de « Nouveau Monde » le scénario serait en passe de se répéter. Au sein du PS, différentes sources partagent cette conviction. Cela va du « c’est bien possible » au « je suis convaincu que c’est vrai ».

Evidemment, ces différents témoignages ne constituent pas une preuve.

Ils se heurtent à une question de fond. Monter une « vraie-fausse » liste suppose de financer cette « vraie-fausse » liste.

Le financement de la vie politique repose sur des principes. Les dons sont plafonnés à 4 600 euros et ils sont réservés aux personnes physiques. Les entreprises et autres personnes morales ne peuvent pas participer. De plus, il faut désigner un mandataire financier et les comptes de campagne doivent être validés.

Le PS ne pourrait pas financer en sous main. Des milliers de prête-noms ne passeraient pas inaperçus dans les comptes de campagnes. Un campagne « minimaliste » coûte 200 à 250 000 euros. Il faudrait des bataillons de donateurs. Impossible de ne pas éveiller les soupçons en multipliant les généreux volontaires.

Et puis cela poserait une autre question : comment payer des donateurs pour qu’ils payent la campagne ? L’argent ne peut pas sortir des caisses du PS.

Le financement électoral n’est plus celui des années 80-90. De très mauvaises langues parlent de voyages en Russie pour ramener des liquidités. Bien sur, c’est juste une « légende ».

Plus sérieusement, on image mal (le mot est faible) le PS en train de faire des chèques sous la table ou en train de glisser des enveloppes. En réalité, pour téléguider une liste (outre la mise à disposition de candidats), il reste une piste : fournir de la logistique.

Toutes les listes doivent imprimer des millions de documents (bulletins de vote, professions de foi) pour pouvoir participer au scrutin. Ces dépenses obligatoires peuvent être allégées par un imprimeur « sympathique » qui fait des ristournes. Toutes les collectivités dépensent des sommes importantes en imprimerie.

Il est évident qu’un gros client (mairie ou département) peut toujours convaincre son fournisseur d’être conciliant avec un « ami ». Il faut dire que les imprimeries n’ont pas bonne presse.

D’après un officier de gendarmerie spécialisé dans la criminalité organisée, les imprimeries servent parfois de machine à blanchir l’argent sale.

Malgré tout, ce faisceau d’éléments ne suffit pas à démontrer la réalité du « coup tordu » dénoncé par « Nouveau Monde ». Mais, fantasme ou réalité, cela va laisser des traces. Dans tous les sondages, la victoire de Carole Delga repose sur une addition des forces de gauche.

Cette addition prend désormais la forme d’une vraie division.

Pour éviter qu’elle ne dégénère en un véritable schisme, le PS va devoir apaiser rapidement la colère de son « partenaire ».

Laurent Dubois