Emmanuel Macron compte plusieurs soutiens dans les rangs des conseillers régionaux d’Occitanie. Le candidat d’En Marche ! risque de bousculer la majorité de Carole Delga.
La majorité du conseil régional d’Occitanie est composite. Elle repose sur trois composantes : le PS, Nouveau Monde et le PRG. L’attelage a déjà connu des tangages. En mai dernier, une délibération a été rejetée et une partie de Nouveau Monde a fait ouvertement sécession. Ces péripéties n’entravent pas la bonne marche du conseil régional. Mais la présidentielle de 2017 pourrait changer la donne.
L’émergence d’Emmanuel Macron sur la scène politique nationale peut bouleverser l’équilibre du conseil régional. Le phénomène En Marche ! risque d’impacter d’autres collectivités. En cas de victoire d’Emmanuel Macron, au conseil départemental de la Haute-Garonne ou à la mairie de Toulouse, des « macroniens » (de la première heure ou de dernière minute) risquent de se constituer en groupe. Mais, au conseil régional d’Occitanie, les choses sont plus sensibles. Carole Delga a parrainé Benoît Hamon et soutient fermement l’adversaire d’Emmanuel Macron. La présidente de Région a notamment lancé un appel de Carcassonne pour fédérer le PS d’Occitanie derrière le candidat socialiste.
Mais ce n’est pas simplement la ligne politique de la présidente de Région qui pèse dans la balance. C’est la physionomie de l’assemblée régionale qui est en cause.
L’existence d’une majorité hétéroclite renforce un risque Macron. En effet, le nombre de « macroniens » atteint un seuil critique. Pour mesurer l’ampleur des ralliements, il suffit de consulter le site du conseil constitutionnel.
6 conseillers régionaux PRG ont parrainé Emmanuel Macron. Un élu socialiste a également signé pour le candidat d’En Marche !
Il faut également ajouter un conseiller régional PRG qui soutient Emmanuel Macron sans avoir parrainé le candidat Macron.
Le seuil de constitution d’un groupe (prévu par le règlement intérieur) est de 7. Le seuil est atteint.
Ce n’est pas tout. Une vingtaine de conseillers régionaux (de gauche) n’a pas parrainé de candidats à la présidentielle. Ce « marais » pourrait basculer si Emmanuel Macron est élu président de la République.
Evidemment, tout cela reste encore virtuel. Mais un possible bouleversement du paysage politique régional est bien réel.
Les résultats de l’élection présidentielle vont être scrutés de près par Carole Delga.
Laurent Dubois (@laurentdub)