16 Sep

Migrants de Calais à Bruniquel (82) : le Front National saisit la justice administrative

 

Dans le Tarn-et-Garonne, le village de Bruniquel doit accueillir (pendant 3 mois et à partir de la fin octobre) 24 réfugiés venant de Calais. Le préfet a réquisitionné une ancienne gendarmerie qui va servir de lieu d’hébergement. Une réunion d’information s’est déroulée lundi 12 septembre. L’affaire connaît un nouveau rebondissement.Le Front National vient de déposer, ce vendredi 16 septembre, un recours devant le tribunal administratif de Toulouse. Le recours demande l’annulation de la réquisition du préfet du Tarn-et-Garonne.

Pour l’avocat du FN, l’ancienne gendarmerie qui va servir de logement aux migrants appartient au conseil départemental. Le préfet ne pouvait réquisitionner le bâtiment sans consulter son propriétaire, à savoir le département du Tarn-et-Garonne.

Selon nos informations, le président du conseil départemental, Christian Astruc, a bien donné son accord formel. Le sujet a également été soulevé lors d’une séance plénière du CD82. Dans l’entourage du président du département, on insiste sur le fait que l’affaire a été gérée en parfaite entente avec la préfecture du Tarn-et-Garonne.

En revanche, d’un point de vue purement juridique, aucune délibération n’est venue formaliser l’accord du département quant à l’utilisation d’un immeuble qui, d’ailleurs, est en vente.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Nicolas Sarkozy cite Dominique Baudis… à la place de DSK !

Nicolas Sarkozy sur le plateau du nouveau magazine politique de Franceé. MaxPPP

Nicolas Sarkozy sur le plateau du nouveau magazine politique de France 2. MaxPPP

Jeudi 15 septembre, Nicolas Sarkozy a inauguré la nouvelle émission politique de France 2. L’ancien chef de l’Etat a parlé économie, immigration mais aussi justice. L’affaire Bygmalion et la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour « financement illégal de campagne électorale » ont été mis sur la table. Mais, suite à une question de la journaliste Léa Salamé, l’ex président de la République et actuel candidat à la primaire de la droite s’est également exprimé sur la jurisprudence Balladur-Jospin : un ministre mis en examen doit-il quitter le gouvernement ?

La réponse de Nicolas Sarkozy est surprenante :

Non, je crois à la présomption d’innocence j’ai trop vu ce qui s’est passé avec monsieur Baudis, paix à son âme, qui a été insulté, bafoué pour s’apercevoir six mois après que ce n’est que des mensonges

Sur le fond, Nicolas Sarkozy a parfaitement raison. L’affaire Baudis a été une monstrueuse injustice. L’ancien maire de Toulouse a été victime d’une véritable machination mêlant des prostitués et un tueur en série (Patrice Allègre), sur fond de (folles) accusations de torture et de meurtres.

En revanche, l’exemple de Dominique Baudis n’est pas vraiment pas le bon s’agissant de la démission d’un ministre en prise avec la justice. En 2003, l’ancien maire de Toulouse n’était pas membre d’un gouvernement. Lors du déchaînement de l’affaire Allègre. Dominique Baudis était le patron du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. De plus, Dominique Baudis n’a jamais été mis en examen. Le procureur de la République de l’époque révèle que le nom de Dominique Baudis est cité (suite à des faux témoignages) dans l’enquête. Mais c’est tout.

En réalité, pour illustrer ses propos, Nicolas Sarkozy n’aurait  pas dû citer l’exemple de l’ancien maire de Toulouse mais de… Dominique Strauss-Kahn. En 1999, DSK fait l’objet d’un réquisitoire supplétif pour « faux et usage de faux ». Il est alors ministre des Finances de Lionel Jospin. Il démissionne. Quelques temps plus tard, la justice classe le dossier.

Laurent Dubois (@laurentdub)

« Politic Café #2 » avec du Pierre Cohen, du Bernard Carayon et du Christophe Borgel dedans !

Politic Café

Comme chaque vendredi, voici la livraison #2 de « Politic café », notre nouveau rendez-vous vidéo de commentaires (libres) sur un ton débridé sur l’actualité politique.

Cette semaine il y est question du « retour » sur le devant de la scène locale de l’ancien maire de Toulouse Pierre Cohen, du « retour » en librairie de Bernard Carayon qui éreinte notamment (son ami) Dominique Reynié et du possible « retour » au point de départ du député PS Christophe Borgel.

15 Sep

Les amis de Martine Aubry réunis le 26 novembre à Paris

INFO FRANCE 3 – Après l’attentat de Nice, les amis de Martine Aubry avaient annulé leurs journées d’études prévues à Montpellier fin août. Ils se retrouveront finalement à Paris le 26 novembre. C’est l’ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen, qui est chargé de l’organiser.

Pierre Cohen et Martine Aubry (Photo : MaxPPP) (MaxPPP TagID: maxnewsworldtwo058933.jpg) [Photo via MaxPPP]

Pierre Cohen et Martine Aubry (Photo : MaxPPP)

Les proches de Martine Aubry vont organiser le 26 novembre prochain à Paris une journée de réflexion et tables rondes, a-t-on appris de source sûre. C’est l’ancien PS de Toulouse, Pierre Cohen, proche de la maire de Lille, qui sera la « cheville ouvrière » de cette journée.

Le 19 juillet dernier, 5 jours après l’attentat de Nice, les « Aubryistes » avaient décidé d’annuler leurs rencontres prévues à Montpellier les 27 et 28 août. « L’heure est à l’unité nationale, au soutien aux proches des victimes, au soin des blessés et à la mobilisation contre le terrorisme » avaient-ils expliqué. 

Mais, pour la rentrée, le gouvernement a organisé un séminaire  très « pro-Hollande » à Colomiers, près de Toulouse, le 29 août dernier et les « frondeurs », opposés à la politique du gouvernement, se sont réunis le week-end dernier à La Rochelle.

Pris entre ces feux internes au PS, les amis de Martine Aubry ont donc décidé de contre-attaquer. Sans candidat pour la présidentielle, depuis que Martine Aubry a annoncé qu’elle ne se présenterait pas à la primaire de la gauche, ils veulent se battre sur le terrain des idées : « Il faut privilégier les contenus, les enjeux, sur l’économie, sur l’emploi, sur le vivre-ensemble, explique Pierre Cohen, et prendre ainsi position sur la primaire, sur la présidentielle et sur le rassemblement de toute la gauche« .

L’ancien maire de Toulouse espère réunir « des personnalités fortes » à gauche pour cette journée du 26 novembre. De quoi nourrir le débat et permettre aux Aubryistes de peser sur la (future) candidature socialiste à la présidentielle.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

EDITO : Loi montagne, ne pas dévisser !

Le projet de loi montagne a été présenté hier en Conseil des Ministres.Un projet sur lequel a travaillé Jean-Michel Baylet, Ministre de l’Aménagement du territoire. Le dépôt du projet devrait se faire à l’Assemblée Nationale avant la fin octobre, examen au Sénat d’ici fin novembre, pour une promulgation en décembre 2016.

Jean-Michel Baylet, ministre de l'Aménagement du Territoire. Photo : MaxPPP

Le projet de loi montagne a-t-il accouché d’une souris ?

Le 28 juillet dernier, lors de sa visite ministérielle dans les Hautes-Pyrénées afin de constater les travaux effectués après les crues de juin 2013, Jean-Michel Baylet l’avait déjà bien signifié : « Il faut que chacun puisse trouver sa place dans la montagne »

Autrement dit un élu doit pouvoir faire construire quand il a un projet mais il ne faut pas déranger les marmottes. Ménager la chèvre et le chou ou plutôt le mouton et l’ours ! Pas évident.

Parmi les grands axes de cette future loi je cite : « Faciliter la réhabilitation de l’immobilier de loisir et renforcer les politiques environnementales ». Rien de bien nouveau.

Mais avance-t-on vraiment ? « Peut mieux faire » selon le Conseil Economique, Social et Environnemental. « Trop timide » rétorquent aussi certains élus de montagne.

Seulement ces derniers le répètent assez. Leurs territoires sont d’une extrême diversité : Diversité dans les ressources (industrie, tourisme, pastoralisme, hydro-électricité, parcs naturels) mais aussi diversité dans les territoires (vallées, moyennes ou haute montagne).

Alors comment satisfaire tout le monde ? En n’allant pas trop loin justement et en s’arrêtant juste au bord de la ligne de crête. C’est ce qu’a fait Jean-Michel Baylet.

Patrick Noviello

Albi : quand le projet de la passerelle se transforme en pont d’or (pour la famille d’un élu)

La ville d’Albi offre de belles opportunités immobilières. La Communauté d’Agglomération du Grand Albigeois (C2A) a acquis un ensemble immobilier dans le cadre d’un projet de passerelle piétonne. Il s’agit d’une maison et d’un terrain. Valeur de la propriété : 203 500 euros. Mais la Communauté d’Agglomération va débourser 300 000 euros. C’est 30 % plus cher que l’évaluation faite par le service des Domaines. Un service appartenant à la Direction Générale des Finances Publiques.

Cette « inflation » du prix d’achat est justifiée par « la localisation stratégique » du bien et « l’intérêt général que revêt cette acquisition ». Néanmoins, l’opération immobilière pose question. La construction de la passerelle n’exigeait pas l’achat d’une maison et de l’intégralité de la parcelle. De plus, les propriétaires (concernés par le rachat) sont les parents d’un maire-adjoint de la ville d’Albi. Enquête.

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Le projet de passerelle va offrir un 4ème pont à la ville d’Albi. D’une longueur totale de 180 mètres et d’une largeur de 3, 50 mètres, ce nouvel ouvrage doit créer une passerelle (au sens propre comme figuré) entre l’hyper-centre de la Cité Épiscopale, le quartier de la Madeleine et la base de loisirs de Pratgraussals. Une base de loisirs qui héberge (notamment) le Festival Pause Guitare.

La réalisation du projet impose l’acquisition d’une parcelle. Problème, la parcelle est située sur une propriété privée. Les expropriations sont classiques en matière de travaux public. Rien d’extraordinaire. Et celle exigée par la construction de la passerelle est normale. Elle concerne une emprise de 1 489  m2 sur une parcelle dont la superficie totale est de 1 749 m2. Une maison avec une surface habitable de 110 m2 (avec une terrasse de 40 m2) est concernée. Mais, après expropriation, les propriétaires disposeront, toujours, selon Domaine de France, d’une parcelle restante de 260 m2.

Ce n’est pas la première fois que la mairie d’Albi ou la Communauté d’Agglomération procède à une expropriation. En revanche, les conditions ne sont pas toujours aussi favorables. La Communauté du Grand Albigeois est engagé dans un projet dit de  « La Plaine des sports » : élargissement de routes et création d’un rond-point. Un projet dans lequel des propriétaires sont expropriés. Toutefois, les négociations et les propositions de rachat ne sont pas vraiment avantageuses. L’un des expropriés a même dû saisir la justice pour obtenir une réévaluation du prix proposé par la Communauté d’Agglomération.

S’agissant des propriétaires impactés par le projet de passerelle, les choses sont beaucoup plus simples. Les vendeurs ont proposé 300 000 euros. La Communauté d’Agglomération offre… 300 000 euros. La délibération, en date du 12 novembre 2015, rappelle le déroulement de la transaction : « les négociations amiables se sont poursuivies (NDLR à partir du mois de mai 2015) avec les propriétaires de la parcelle. Aux termes de ces discussions, ces derniers, qui considèrent que leur bien sera déprécié en raison de la construction de la passerelle (risques d’impact sonores, visuels) et qui craignent les nuisances liés aux travaux ont proposé à l’Agglomération la cession de la totalité de leur bien au prix global de 300 000 euros hors frais« .

Toujours dans la même délibération, la C2A précise : « la valeur vénale de cet immeuble a été estimée par France Domaine à 203 500 euros« .

C’est une belle opération. Les propriétaires obtiennent 96 500 euros de plus par rapport à l’évaluation de France Domaine. Juridiquement, la Communauté d’Agglomération peut parfaitement ne pas respecter l’avis des services de l’Etat. La C2A le rappelle d’ailleurs dans sa délibération.

Mais les négociations entre les propriétaires et l’Agglomération ont été particulièrement fructueuses. Et même juteuses. Selon un agent immobilier, c’est probablement la plus belle plus-value de ces dix dernières années sur Albi. Domaine de France rappelle que l’ensemble immobilier a été acheté en 2005 pour un montant de 167 994 euros. En 10 ans, la valeur du bien a été multiplié par plus de 2. Le marché immobilier albigeois baisse depuis le début des années 2010 et une telle vente est exceptionnelle.

Cette belle affaire est-elle liée à un lien de parenté entre les vendeurs et un adjoint à la mairie ? Existe-il une prise illégale d’intérêt ?

L’élu concerné (le fils des vendeurs) s’est absenté lors des délibérations concernant ses parents. C’est une obligation légale. Sur ce point, la procédure et les textes (art L 2131-11 du Code Général des Collectivités locales) ont été respectés. Mais s’agissant de l’avis de Domaine de France ? Encore une fois, une collectivité peut passer outre un avis qui reste consultatif. D’ailleurs, la mairie d’Albi s’est éloignée, dans différents dossiers, des évaluations faites par les services de l’Etat. En revanche, comme le précise un juriste, « habituellement, quand un élu est concerné, même indirectement, par un dossier on se protège derrière l’avis de Domaine de France et on respecte le chiffrage qui est fait« .

La Communauté d’Agglomération du Grand Albigeois n’a pas respecté ce principe de précaution.

Un autre spécialiste des collectivités locales va plus loin : « la règle et l’usage veulent que la marge de négociation est de +10 ou -10 % par rapport à l’avis de France Domaine. 30% c’est beaucoup trop et en plus il faut tenir compte d’un critère : le lien entre la municipalité avec le vendeur« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

14 Sep

Un élu socialiste demande à Jean-Luc Moudenc de choisir son candidat pour 2017

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse; Max PPP

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse; Max PPP

Le socialiste Joël Carreiras interpelle publiquement le maire de Toulouse. Le conseiller municipal d’opposition veut connaître le candidat de Jean-Luc Moudenc pour la Primaire de la droite : Nicolas Sarkozy, François Fillon, Bruno Le Maire ? Joël Carreiras s’attaque à un véritable tabou ou du moins à un mur de silence. Le premier magistrat de la quatrième ville de France cultive un vrai mystère sur le sujet. Jean-Luc Moudenc n’exclut pas de parler un jour mais il ne donne aucune date ou échéance. Le maire de Toulouse a même précisé qu’il pourrait  éventuellement faire un choix sans le rendre forcément public.

Joel Carreiras ne supporte plus ce suspens et cette prudence de sioux. Dans une lettre publique, l’élu municipal appelle à la fin du mutisme :

« Monsieur Moudenc, les toulousains veulent vous entendre car Toulouse n’est pas une République autonome…quels sont vos choix ? La révolution libérale et inégalitaire de Messieurs Juppé et Fillon ? La contre-révolution autoritaire et identitaire de Nicolas Sarkozy et Le Maire ? »

Joel Carreiras côtoie régulièrement (en conseil municipal et d’agglomération) le maire de Toulouse. L’élu PS connait et pratique Jean-Luc Moudenc. Il sait qu’un « coming out » ne prendra jamais la forme d’une adhésion directe à un candidat. Joël Carreiras use donc d’une ruse. Il passe par les programmes et les idées. Le socialiste dresse un catalogue des propositions (35 heures, suppression de l’impôt sur la fortune, suspension de l’immigration) et demande à Jean-Luc Moudenc de se positionner.

C’est bien tenté. Mais la tentative est, très probablement, vouée à l’échec.

On voit mal pourquoi Jean-Luc Moudenc modifierait d’un seul coup sa communication et son agenda médiatique.

En revanche, Joël Carreiras n’a pas forcement gaspillé de l’encre pour rien.

On ne sait jamais un courrier peut répondre à sa lettre publique. Les non réponses sont parfois instructives. A défaut de connaître (enfin) le nom du candidat choisi par Jean-Luc Moudenc, on en saura peut-être davantage sur la vision du maire de Toulouse concernant les grands dossiers de la présidentielle 2017. C’est toujours ça de pris.

A suivre…

Laurent Dubois (@laurentdub)

Nota bene : la position de Jean-Luc Moudenc sur la primaire est l’un des sujets abordés dans notre premier numéro de « Politic Café ». 

Nadia Pellefigue : « la majorité régionale est clairement de gauche »

De La Rochelle à l’Hôtel de Région. Le week-end dernier, Nadia Pellefigue a participé à la rentrée politique des Frondeurs. Une rentrée organisée dans la préfecture de Charente-Maritime, en présence des deux ténors de la gauche anti-Hollande : Arnaud Montebourg et Benoit Hamon. Le lendemain du rendez-vous de La Rochelle, lundi 12 septembre, l’élue d’Occitanie a retrouvé son agenda de vice-présidente du Conseil Régional en charge du développement économique. Un pied à La Rochelle et parmi les Frondeurs. Un autre dans les dossiers économiques régionaux et la majorité d’une ancienne ministre de Manuel Valls, Carole Delga. Ce sont les deux facettes de Nadia Pellefigue.

Comment Nadia Pellefigue a-t-elle vécu la rentrée politique des Frondeurs ? A la Région, Nadia Pellefigue défend le rôle des entreprises. Contradiction avec son positionnement à gauche du PS ? La vice-présidente du Conseil Régional a-t-elle des ambitions municipales à Toulouse ? Interview

Nadia Pellefigue, vice-présidente de la Région Occitanie. Photo : MaxPPP

Nadia Pellefigue, vice-présidente de la Région Occitanie. Photo : MaxPPP

Le Blog Politique. Quelle était l’ambiance à La Rochelle ?

Nadia Pellefigue. Conviviale et studieuse. Ces deux journées étaient avant tout des journées de travail et de débat. Elles se sont déroulées dans un esprit de responsabilité, de gravité même : nous sommes dans un moment politique important où la gauche française, dans son ensemble, se trouve confrontée à des choix qui conditionnent l’avenir de notre pays et de nos concitoyens. Face à l’extrême droite qui loin d’apporter des solutions aux problèmes réels des français, cultive les peurs pour augmenter son influence électorale et à une droite qui devient elle-même de plus en plus extrême dans ses propositions et réactions, il nous faut absolument proposer une alternative crédible à gauche, pour défendre nos valeurs : car c’est bien l’avenir de tout notre modèle républicain qui est en jeu. Nous avons donc proposés une méthode et un objectif : construire une plate forme programmatique commune pour une candidature unique à l’issue de primaires de toute la gauche.

Le Blog Politique. Vous êtes, depuis plusieurs années, un soutien de Benoît Hamon. Vous le soutenez dans sa candidature aux primaires ?

Nadia Pellefigue. Je défends effectivement depuis de nombreuses années, au sein de mon parti, un certain nombre d’idées dans des combats partagés avec Benoît Hamon qui, par son engagement, est un des plus connus porte-parole de mon courant de pensée. Il est par ailleurs un ami. Mais le choix de soutenir telle ou telle candidature aux primaires ne s’opère pas que sur la qualité des liens personnels. Il doit d’abord se faire sur un projet, et sur la capacité de le porter. Nous parlons ici de l’avenir du pays, pas de la préparation d’un congrès du PS ! Quatre candidats déclarés aujourd’hui à la primaire sont issus de la motion que je représente en Haute-Garonne (B.Hamon, G.Filoche, MN.Lieneman, A.Montebourg). Les divergences entres eux sont minimes. Il faut, comme ils l’ont fait à La Rochelle, qu’ils continuent de se parler afin que nous puissions d’ici deux mois n’avoir qu’une candidature issue de nos rangs.Nous nous battons pour une candidature unique de toute la gauche à l’élection présidentielle. Il serait donc pour le moins curieux que nous n’arrivions pas dans un premier temps à choisir déjà une seule candidature chez nous !

Nous nous battons pour une candidature de toute la gauche à l’élection présidentielle

Le Blog Politique. Benoit Hamon, comme Arnaud Montebourg, pense que François Hollande ne doit pas se présenter en 2017. Selon vous, qu’est-ce qui justifie cette disqualification de François Hollande ? Son bilan ? Son style ?

Nadia Pellefigue. Ils ont raison. Aujourd’hui, François Hollande n’a pas réuni les conditions politiques pour que sa candidature permette en 2017 à la gauche d’être victorieuse. Et je pense que de le dire ne doit pas être jugé à l’aune d’une pseudo loyauté au Président de la République, il s’agit là de lucidité quant à l’état de l’opinion publique. Souvent, quand la Gauche est au pouvoir, on dit qu’elle ne tient pas toutes ses promesses. Et c’est vrai que par le passé, sous François Mitterrand ou Lionel Jospin, il y a eu des manquements à nos engagements. Et, d’ailleurs, à chaque fois (1986, 1993, 2002) cela c’est soldé par un échec électoral. Mais aujourd’hui c’est autre chose. Il ne s’agit pas de promesses non tenues, il s’agit de politiques économiques et sociales qui sont à l’opposé de ce que la gauche a toujours défendu : le CICE, la déchéance de nationalité, l’allongement de la durée de cotisation pour les retraites ! Et la Loi dite « Travail », la manière de la faire adopter en renonçant au dialogue social comme au débat parlementaire, son article 2 qui fait prévaloir le contrat sur la loi, est un contre-sens historique. Or, c’est tout le contraire qu’il faut faire : reprendre la marche de la réduction du temps de travail, redonner du pouvoir d’achat, créer de nouveaux droits pour les salariés en prenant en compte l’émergence de nouveaux modes de production, de nouveaux modes managériaux avec le développement de l’innovation, du numérique…Ce n’est évidemment pas une question de personne ou de style. François Hollande est un Président qui représente très honorablement sa fonction. Et les attaques contre sa personne ou personnalité supposée sont inacceptables. Simplement, il n’est plus en position de représenter nos idées.

Il ne s’agit pas de promesses non tenues, il s’agit de politiques économiques et sociales qui sont à l’opposé de ce que la gauche a défendu

Le Blog Politique. Pour vous l’échec du quinquennat de François Hollande est-il imputable à François Hollande ? à Manuel Valls ? Au contexte ?

Nadia Pellefigue. Ce quinquennat est d’abord l’héritage d’une situation dramatique économiquement, socialement, budgétairement de la politique menée par la droite et Nicolas Sarkozy. Nous avons eu tort d’insuffisamment dire la réalité à laquelle nous avons été confrontés en 2012. Le contexte international, les violences inédites auxquelles nous avons dû faire face sont aussi des éléments à prendre en compte. Comment assurer la sécurité quand vos prédécesseurs ont supprimé des milliers de postes de policiers, supprimé les outils précieux de renseignements ? Comment préparer l’avenir quand des postes d’enseignants, leur formation même, ont également été supprimés ? Mais nous sommes dans la Cinquième République. Et dans ce système c’est bien le Président de la République qui est responsable. C’est à dire qu’une fois élu, il peut faire, il fait, conformément ou non à ses engagements, à ceux de son parti ou même de sa majorité parlementaire. On l’a vu récemment avec le passage en force par le 49.3. C’est lui qui nomme son Premier Ministre. Lui qui le maintient ou le change. Cette constitution a vécu. Si l’on veut redonner confiance à nos concitoyens, il faut moderniser notre démocratie. Il nous faut changer de République.

Le Blog Politique. Vice-présidente à la Région, vous « gouvernez » avec une ancienne ministre de Manuel Valls et de François Hollande, Carole Delga. Il reste du Valls et du Hollande dans la gestion de la région par Carole Delga ?

Nadia Pellefigue. La Présidente Delga est une femme de gauche sincère et assumée. La majorité régionale est elle aussi clairement de gauche. Nous avons gagné les élections avec une liste d’union de la gauche PS/PCF/FG/EELV/PRG/NGS/POC, unique en France, et nous mettons en place des politiques régionales issues d’un programme commun. Carole Delga est une femme qui tient tous ses engagements et je peux vous dire que depuis son élection en janvier, la feuille de route qu’elle a donnée à ses Vice-Président-e-s et à sa majorité va tout a fait dans le sens d’une Région forte dans une République forte ! Notre drapeau commun c’est la Région Occitanie, Pyrénées-Méditerranée. Et nos valeurs sont communes.

La présidente Delga est une femme de gauche sincère et assumée

Le Blog Politique. Au sein du parti socialiste, vous incarnez la « gauche du PS » et, en tant que vice-présidente du conseil régional en charge du développement économique  vous déclarez «  ce sont les chefs d’entreprises qui font la richesse ». D’un côté un positionnement Hamon et de l’autre un discours avec un relent Macron-Valls. Pourquoi ?

Nadia Pellefigue. Je ne comprends pas bien votre question. Bien sûr que les chefs d’entreprises font la richesse. Qui peut nier cette évidence ? Par contre, dire « Vive l’entreprise ! », c’est idiot. C’est comme dire « Vive les poissons ! ». Chez les poissons, il y a des requins et des sardines.Les chefs d’entreprises initient et portent des projets qui font la richesse. Mais ils ne sont pas les seuls. Ils vous le diront : il n’y a pas de richesse produite sans les millions de salariés de ce pays. Sans même les fonctionnaires qui eux aussi, à la place qui est la leur, génèrent les conditions à la production de la richesse : formation, recherche, sécurité… Tous contribuent par leur effort au travail, leur impôt, leur consommation, à la croissance et à la richesse d’un pays. Moi je n’oppose pas les uns aux autres.Et je sais distinguer parmi les entreprises celles qui sont des TPE, des PME, qu’il nous faut aider dans leur développement, dans la mobilisation de capitaux alors même qu’elles sont chaque jour confrontés à la frilosité du secteur bancaire traditionnel. Macron est un banquier, je suis une élue locale en contact avec les femmes et les hommes pour lesquels nous nous devons de faire en sorte que l’action politique, l’action publique, favorisent le maintien et la croissance de l’activité dans notre territoire.

Bien sur les chefs d’entreprises font la richesse. Par contre, dire « Vive l’entreprise, c’est idiot

Le Blog Politique. Les municipales sont encore loin. Mais votre nom circule. Toulouse en 2020, ça vous tente ?

Nadia Pellefigue. Il ne vous a pas échappé que je suis une femme de combat. Le prochain n’est pas celui-ci. C’est celui de 2017 pour lequel je souhaite une gauche forte de ses valeurs et de son unité. En tant que Vice-Présidente de la Région au Développement Economique, à l’innovation, à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche, je m’intéresse tous les jours à Toulouse. Les dossiers dont j’ai la charge sont souvent reliés à la capitale régionale ; une des toutes premières villes universitaire, industrielle, d’innovation et de recherche d’Europe. C’est passionnant. J’adore mon mandat qui me permet aussi via ces sujets de m’occuper du quotidien et de l’avenir des habitants de notre belle et désormais très grande région. Les Toulousaines, les Toulousains en font partis et j’en suis !

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

13 Sep

Primaire de la droite, Occitanie une Région « Juppéo-Copéiste »

Les 20 et 27 novembre prochains, la droite organise sa Primaire. Huit candidats ont réussi à obtenir les parrainages nécessaires. Pour être sur la ligne de départ, il fallait recueillir 250 parainnages d’élus locaux (dont 20 parlementaires) et 2 500 signatures d’adhérents. Parmi les signataires parlementaires (députés et sénateurs), qui parraine qui en Occitanie ?

La Région est-elle Sarkozyste ? Juppeiste ? Copéiste ? 

Réponse en chiffres.

Jean-François Copé. Photo MaxPPP

Jean-François Copé. Photo MaxPPP

Une Région « Copéiste »

12 parlementaires ont parrainé un des 8 candidats à la primaire. Les signatures se portent sur uniquement 4 des 8 compétiteurs : Alain Juppé, Jean-François Copé, Bruno Le Maire et Nicolas Sarkozy. Dans ce trio, c’est Jean-François Copé et Alain Juppé recueille (ex-aequo) le plus grand nombre de parrainages : 4.

1) Franck Proust (Gard).

2) Elie Aboud (Hérault).

3) François Calvet (Pyrénées Orientales).

4) Laurence Arribagé (Haute-Garonne).

Le bon score de Jean-François Copé est toutefois relatif. L’ancien ministre et député_maire de Meaux recueille quasiment la moitié des parrainages en Occitanie. Mais une signature est formelle. En effet, Laurence Arribagé parraine Jean-François Copé et lui permet ainsi (avec les autres signataires) de participer à la Primaire. Mais la députée de Haute-Garonne soutient politiquement le rival de Jean-François Copé : Nicolas Sarkozy. Laurence Arribagé a même intégré le staff de campagne de l’ancien chef de l’Etat. A noter que l’Occitanie occupe une bonne place dans le « quota » des parrainages Copé : 5 sur les 24 obtenus au niveau national.

Alain Juppé fait le plein chez les sénateurs

 Dans le hit parade des parrainages, Alain Juppé se trouve sur la seconde marche du podium : 4 signatures. Particularité (à la différence de Jean-François Copé), elles émanent toutes de sénateurs et sénatrices. Seconde spécificité, les parrains se concentrent sur la Haute-Garonne : 4 sur 5. Enfin, dernière originalité, la moitie des signataires(Alain Chatillon et Pierre Médevielle) sont issus des rangs de l’UDI.

1) Alain Chatillon (Haute-Garonne).

2) Brigitte Micouleau (Haute-Garonne).

3) Pierre Médevielle (Haute-Garonne)

4) Jean-Pierre Grand (Hérault)

Nicolas Sarkozy en outsider

Nicolas Sarkozy est le président des Républicains. Il bénéficie d’une bonne (et forte) cote chez les militants. Mais ce n’est pas le préféré des parlementaires de la Région. Il arrive en dernière position. Ses sponsors se concentrent dans le Gard.

1) Vivette Lopez (Gard)

2)Jean-Paul Fournier (Gard)

Bruno Le Maire grand perdant

Un  seul parlementaire d’Occitanie (Fernand Sire, Pyrénées-Orientales) a donné sa signature à l’ancien ministre des Affaires Etrangères. C’est peu mais c’est mieux que François Fillon. Le député de Paris ne déchaîne pas l’enthousiasme des députés et sénateurs de la Région. François Fillon peut toutefois se consoler. La Primaire ne mobilise pas. De nombreux parlementaires de la droite et du centre (Yves Censi, Alain Marc, Philippe Folliot) n’ont parrainé aucun des candidats déclarés.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Le député PS du Tarn Jacques Valax va abandonner la politique

Jacques Valax (Photo : MaxPPP)

Jacques Valax (Photo : MaxPPP)

Succession sur la circonscription de Jaurès. Le député (PS) sortant va prendre sa retraite parlementaire. Jacques Valax laisse son siège et ne sera pas candidat aux prochaines législatives. La conseillère régionale, Claire Fita, est un piste et pourrait lui succéder. La décision de Jacques Valax est liée à des raisons familiales. Même si Jacques Valax a plusieurs fois affirmé que son second mandat de député serait le dernier. C’est la fin d’un parcours entamé en 1995. Un parcours qui aura conduit l’avocat albigeois sur les bancs du conseil général (1995-2015), dans l’hémicycle régional (1998-2004) et au Palais Bourbon.

Le premier mandat parlementaire de Jacques Valax remonte aux législatives de 2007. Cette entrée sur la scène parlementaire a été marquée par l’élimination du député sortant de l’époque, ancien ministre de François Mitterrand : Paul Quillès.

La remplaçante potentielle de Jacques Valax est déjà dans la place. Claire Fita est la suppléante du député sortant. Conseillère municipale à Graulhet, Claire Fita vient l’être élue au Conseil Régional d’Occitanie et préside la commission des finances. Son nom circule et sa candidature (encore virtuelle) est de plus en plus évoquée.

En décembre prochain, les militants doivent voter pour les investitures. Du côté des instances départementales du PS 81, aucun pronostic. Mais une source rappelle que d’autres candidatures pourraient voir le jour.

Laurent Dubois (@laurentdub)