Les maires se succèdent et l’insécurité perdure. Ce lundi 12 septembre, Jean-Luc Moudenc a tenu son point presse de rentrée. Un point presse largement axé sur la sécurité. Le maire de Toulouse a déclaré : « La police municipale ne doit pas être dans une logique de substitution ou de subsidiarité par rapport à la police nationale. La lutte contre la délinquance appartient à la police nationale. Je rappelle que la police municipale est en charge des incivilités, des nuisances ou des infractions« . En 2008, le prédécesseur de Jean-Luc Moudenc au Capitole, Pierre Cohen déclare : « Vous me parlez d’agressions, de racket. C’est de la délinquance. Ce n’est pas de la compétence de la police municipale mais de la police nationale. Il n’est pas question que la police municipale supplée la police nationale« .
2008-2016. Deux maires et quasiment (au mot près) les mêmes propos sur le même sujet. Pierre Cohen et Jean-Luc Moudenc ne se sont pas simplement opposés sur la question de l’insécurité. L’actuel maire de Toulouse a axé sa campagne sur une rupture avec Pierre Cohen. La victoire de Jean-Luc Moudenc est (en partie) acquise grâce à un volontarisme (affiché) en matière de lutte contre l’insécurité.
Après deux ans de mandat, Jean-Luc Moudenc est-il atteint du syndrome Cohen ?
Pendant la campagne des municipales, Pierre Cohen souffre d’une mauvaise image : manque de lucidité sur la « plaie » toulousaine de la petite et de la grande délinquance, mollesse dans la gestion de la police municipale avec un refus d’armement et la suppression des patrouilles de nuit…En 2014, Jean-Luc Moudenc dresse (pendant des semaines, à longueur de discours et d’interviews) un véritable réquisitoire contre le bilan Cohen. Des propositions chocs sont formulées. Armement de la police municipale. Création d’une brigade d’intervention rapide motorisée. Doublement des effectifs et renforcement de la vidéo-surveillance.
Le sens des responsabilités à la place de l’angélisme. L’efficacité au lieu du laxisme. Le pragmatisme et le refus du dogmatisme. En matière d’insécurité (comme d’ailleurs budgétaire) Jean-Luc Moudenc se veut l’anti-Cohen. Après 2 ans de mandat, Jean-Luc Moudenc « rejoint » pourtant (dans les mots) Pierre Cohen. Dans les faits, Jean-Luc Moudenc a pris des mesures que Pierre Cohen refusait d’adopter et même combattait. Il y a une rupture entre le mandat du socialiste et celui de l’actuel maire Les Républicains.
Mais tout cela pour quel résultat ? Le même constat. Un constat qui se résume à une évidence : un maire reste un maire. Ce n’est pas un ministre de l’Intérieur. La seule solution pour franchir le fossé entre le Capitole et la place Beauvau est de devenir le prochain « Bernard Cazeneuve » du prochain président de la République.
Laurent Dubois (@laurentdub)