Jeudi 15 septembre, Nicolas Sarkozy a inauguré la nouvelle émission politique de France 2. L’ancien chef de l’Etat a parlé économie, immigration mais aussi justice. L’affaire Bygmalion et la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour « financement illégal de campagne électorale » ont été mis sur la table. Mais, suite à une question de la journaliste Léa Salamé, l’ex président de la République et actuel candidat à la primaire de la droite s’est également exprimé sur la jurisprudence Balladur-Jospin : un ministre mis en examen doit-il quitter le gouvernement ?
La réponse de Nicolas Sarkozy est surprenante :
Non, je crois à la présomption d’innocence j’ai trop vu ce qui s’est passé avec monsieur Baudis, paix à son âme, qui a été insulté, bafoué pour s’apercevoir six mois après que ce n’est que des mensonges
Sur le fond, Nicolas Sarkozy a parfaitement raison. L’affaire Baudis a été une monstrueuse injustice. L’ancien maire de Toulouse a été victime d’une véritable machination mêlant des prostitués et un tueur en série (Patrice Allègre), sur fond de (folles) accusations de torture et de meurtres.
En revanche, l’exemple de Dominique Baudis n’est pas vraiment pas le bon s’agissant de la démission d’un ministre en prise avec la justice. En 2003, l’ancien maire de Toulouse n’était pas membre d’un gouvernement. Lors du déchaînement de l’affaire Allègre. Dominique Baudis était le patron du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. De plus, Dominique Baudis n’a jamais été mis en examen. Le procureur de la République de l’époque révèle que le nom de Dominique Baudis est cité (suite à des faux témoignages) dans l’enquête. Mais c’est tout.
En réalité, pour illustrer ses propos, Nicolas Sarkozy n’aurait pas dû citer l’exemple de l’ancien maire de Toulouse mais de… Dominique Strauss-Kahn. En 1999, DSK fait l’objet d’un réquisitoire supplétif pour « faux et usage de faux ». Il est alors ministre des Finances de Lionel Jospin. Il démissionne. Quelques temps plus tard, la justice classe le dossier.
Laurent Dubois (@laurentdub)