Samedi 23 juillet un tweet a fait le buzz. Un cadre haut-garonnais du Front National a reproduit une lettre de Napoléon donnant l’ordre à un préfet de passer par les armes des incendiaires. L’auteur du tweet est versé dans la culture historique et même dans la culture tout court. Secrétaire général du collectif Culture du FN, il est à l’origine d’une campagne contre Black M et l’invitation du rappeur aux commémorations de la bataille de Verdun.
La dernière sortie « historico-culturelle » de Gabriel Robin ne porte pas sur 14-18. Il a concentré son attention sur une autre période : la justice expéditive de l’empereur Napoléon 1er.
Immédiatement, la publication du tweet du responsable du FN a été perçue par plusieurs usagers de Facebook comme une apologie de la peine de mort. Visiblement, Gabriel Robin a rapidement senti venir le coup de Trafalgar et le risque de polémique. De sa propre initiative (ou sur les conseils avisés d’un ami politique), il a retiré son tweet.
Marine Le Pen ne s’en cache pas. La présidente du FN est favorable au rétablissement de la peine de mort. Son représentant en Haute-Garonne est moins direct.
Le texte posté par ses soins est sans ambiguïté : « J’apprends que divers incendies ont éclaté dans les forêts de votre département. Je vous ordonne de faire fusiller sur les lieux de leur forfait les individus convaincus de les avoir allumés« . Mais, contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Gabriel Robin explique pourquoi il a rapidement effacé cette référence à une lettre de Napoléon : « je l’ai effacé hier soir parce que je n’ai pas pu trouver l’origine exacte du document, même si un ami m’assurait qu’il s’agissait d’un vrai« .
Le représentant de Marine Le Pen (membre fondateur du Rassemblement Bleu Marine) revendique un réflexe de notaire. Cela tombe bien. C’est la profession de Gabriel Robin. Dans la corporation, on ne rigole pas avec l’authentification des documents. Une publication sur twitter, cela tient à pas grand chose. Un cachet ou un bout de cire dûment certifié et le tweet serait toujours en ligne.
Sur le fond, Gabriel Robin ne plaide pas (ouvertement) pour les pelotons d’exécution. Mais il assume parfaitement. L’esprit napoléonien doit souffler sur la France du XXIe siècle : « J’entendais souligner la différence entre un chef d’Etat, Bonaparte en l’occurrence, et les personnes aux affaires aujourd’hui. Bien entendu, il serait anachronique d’appliquer les solutions préconisées par Bonaparte en 2016. Elles ne sont plus dans les mœurs et le pays a changé. Mais il faut se prévaloir de l’esprit qui prévalait alors : tolérance zéro pour les voyous, casseurs, factieux et séditieux ».
Laurent Dubois (@laurentdub)