26 Sep

[Exclusif] Damien Alary : « c’est mon dernier mandat, je n’ai plus rien à prouver »

Après un été chaud, une rentrée bouillante. Pendant tout le mois d’août, Damien Alary a été sur la sellette médiatique. La création d’un poste dans le futur exécutif régional et destiné au président du Languedoc a déclenché une polémique. La fameuse « présidence déléguée » est partie en fumée. Le projet de loi est enterré après avoir été publiquement défendu par Manuel Valls. Nouvel épisode délicat pour Damien Alary qui doit encaisser la reculade. Le président de Languedoc s’exprime, pour la première fois, sur cette séquence. Mais il revient également sur les relations PS-PRG, sur son rôle dans la campagne et les thèmes qu’il souhaite défendre dans les Régionales de décembre prochain.

Damien Alary, président de la Région Languedoc-Roussillon

Damien Alary, président de la Région Languedoc-Roussillon

Régionales 2015-Nous sommes à moins de 3 mois du 1er tour. La campagne va être courte. Pour vous, c’est un atout ou un handicap ?


Damien Alary.
Nous avons débuté, dès cet été avec Carole Delga, notre campagne sur le terrain, loin des polémiques stériles, en prenant le temps de l’écoute, de l’échange et de l’explication. C’est ainsi que nous concevons l’action politique : dans la proximité. Je préfère la pédagogie à la démagogie. C’est moins spectaculaire, mais plus utile. C’est nécessaire pour faire comprendre le très bon bilan des 2 régions et le sens de la réforme, et ensuite pour développer, un projet à la dimension de la nouvelle région. Le tempo va s’accélérer dans les semaines à venir.

Régionales 2015-Quel rôle allez vous jouer dans la campagne ?

Damien Alary. Celui que j’ai défini dès le départ avec Carole Delga. Je suis président sortant, je représente ma région, le Languedoc-Roussillon, dans une équipe de campagne équilibrée. Mon rôle est de tirer cette campagne dans les 5 départements du Languedoc-Roussillon. 

Régionales 2015-Le week-end dernier, à Montpellier Manuel Valls a appelé à un rassemblement de la gauche et au retrait de Philippe Saurel. Une réaction ?


Damien Alary. Manuel Valls a eu raison. Le Front national est aux portes du pouvoir, le danger est imminent. L’heure venue, chacun sera comptable de ses actes. Les aventures individuelles sont dangereuses et irresponsables dans ce contexte particulier. Carole et moi sommes des élus de gauche issus du terrain régional, pragmatiques et ouverts au débat d’idées, en contact permanent avec les citoyens et les élus locaux. J’ai l’habitude de travailler avec toutes les composantes de la gauche régionale depuis longtemps, la majorité régionale a toujours été soudée d’ailleurs, ici comme en Midi-Pyrénées avec Martin Malvy. Je ne méprise personne, j’estime trop la valeur de l’engagement politique et de l’intérêt général. Je crois dans la vertu du collectif, je crois qu’un accord d’union est possible, parce qu’il est nécessaire. Sans cela, tout le peuple de gauche aura perdu.

Régionales 2015-Jean-Michel Baylet a annonce un report des investitures PRG. Simple péripétie ? Vraie contrariété ?


Damien Alary. Le PRG est un allié naturel. Il doit encore se régler en interne au niveau national, comme tous les partis, il n’y a à ça rien d’extraordinaire. Nous attendons que leurs candidats soient désignés, nous appliquerons les accords, et nous ferons campagne ensemble. Mais heureusement, nous n’avons pas attendu pour bouger avec Carole. Nous travaillons sur le terrain, pas dans les états major.

Régionales 2015-Votre nom a été mêlé a une polémique autour de la création de la présidence déléguée. Comment avez vous vécu humainement cet épisode ?

Damien Alary. Comme une polémique inutile et blessante destinée à me nuire. Le débat est clos. Çà n’a jamais été une question personnelle.Et puis il faut siffler la fin de la récréation sur le coût. Les élucubrations de Monsieur Reynié, qui ne connaît strictement rien aux Régions, sont scandaleuses et mensongères. La loi prévoit une diminution du nombre de Vice-présidents de moitié au sein du Conseil régional, donc la réduction des coûts sera immédiate.

Régionales 2015- En cas de victoire, avez-vous obtenu des garanties sur votre place dans le futur exécutif régional ?

Damien Alary. La place importe peu, ça n’intéresse qu’un microcosme qui tourne en rond. Ce qui compte, c’est mon rôle et mon expérience dans l’énorme travail de convergence qui restera à mener. C’est mon dernier mandat, je n’ai plus rien à prouver. Mon seul souci, mon seul objectif, je le répète, c’est d’assurer un juste équilibre pour la réussite de cette union.

Régionales 2015-Vous êtes le président du Languedoc Roussillon. Vous allez défendre des thèmes languedociens durant la campagne ?

Damien Alary. Bien évidemment ! Le projet sera dévoilé en détail début novembre. Il a pour pivot l’emploi. Il est en cours de finalisation. Il est issu des contributions des citoyens, d’entretiens avec des experts et les forces vives des territoires, et il adapte en partie le meilleur du bilan des 2 régions, parce que la continuité des politiques les plus efficaces est importante pour les acteurs économiques notamment, qui ont besoin de stabilité et d’efficacité, pas de promesses et d’effets de manche. Les premières propositions sur la ruralité ont d’ailleurs été dévoilées la semaine dernière. Nous travaillons avec Carole Delga aujourd’hui sur la base d’une plate-forme de près de 150 propositions.Directement issus du pedigree Languedoc-Roussillon, je peux déjà vous confirmer ce que Carole a déjà annoncé, que l’ordinateur gratuit sera généralisé à tous les lycéens de la nouvelle région, qu’une aide au permis de conduire sera maintenue pour les apprentis, que la marque « Sud de France » couvrira à terme 5000 produits de la grande région, tout en respectant la marque Sud-ouest France, qu’une carte de transport unique sera créée pour toute la région et à un prix très accessible.

 

Propos recueillis par Laurent Dubois

25 Sep

Aide aux réfugiés : un vote qui divise

AFP PHOTO / JEAN PIERRE MULLER.

AFP PHOTO / JEAN PIERRE MULLER.

Le conseil régional de Midi-Pyrénées a voté une aide exceptionnelle d’un million d’euros en faveur des réfugiés. Mais une fois encore, reflétant les divergences politiques nationales, l’assemblée s’est divisée sur la question.

« Historiquement, Midi-Pyrénées est une terre d’accueil et de solidarité. Je pense notamment aux réfugiés espagnols durant les années franquistes » a déclaré en introduction Martin Malvy. L’actuel président socialiste de la région Midi-Pyrénées a également souligné « l’élan de nombreuses collectivités face au drame syrien » et a proposé de s’associer à ce « mouvement de solidarité ».

 

Aide aux ONG

 

Ainsi la Région va doubler l’aide de l’Etat en apportant elle aussi 1000 euros par personne accueillie. L’enveloppe totale pour cette initiative sera de 800 000 euros. Le Conseil régional débloque également un crédit de 200 000 euros pour abonder le fonds d’action extérieur des collectivités territoriales du Ministère des Affaires Etrangères. Ce fonds est destiné au soutien d’ONG syriennes ou internationales.

 

De leur côté, les élus de la Droite et du Centre ont décidé de ne pas prendre part au vote. Pour eux, « l’aide proposée par la majorité socialiste ne prend pas la mesure de la situation ». « Ce sont les communes qui, une nouvelle fois, se trouvent en première ligne, pour suppléer l’Etat » regrette le groupe Union des Elus de la Droite et du Centre. L’UEDC qui se refuse à « induire une hiérarchisation des urgences (…) alors que de nombreux autres peuples connaissent des situations de détresse ».

 

Qui trompe qui ?

 

Le Président du groupe socialiste et républicain de la Région dénonce « des prises de positions tactiques et politiciennes permettant à la droite régionale de rejoindre la position du maire de Toulouse ». Pour Thierry Suaud, cela ne relève aucunement d’un « choix d’une solidarité organisée à la hauteur des valeurs républicaines de fraternité et d’humanité ».

 

« La majorité régionale, volontiers donneuse de leçons, oscille entre désir de se donner bonne conscience et coup politique » répliquent la droite et le centre. Et Martin Malvy de conclure : « j’attendais un vote unanime et humain sur cette délibération. Je pense que notre assemblée se serait honorée, au-delà de toutes divergences politiques, à porter cette solidarité d’une même voix. Je suis profondément déçu. »

Patrick Noviello

Tarn-et-Garonne : une ex-colistière de Carole Delga tête de liste pour Philippe Saurel

Rose Cambon

Rose Cambon

Dans le Tarn-et-Garonne, la désignation de la tête de liste de Philippe Saurel prend une dimension particulière. A priori, l’investiture de Rose Cambon n’a rien de spectaculaire. Le nom de la jeune psychoclinicienne de Nègrepelisse n’éveille rien de particulier. Cette militante socialiste (encartée depuis une dizaine année) n’est pas connue en dehors du landerneau de la gauche tarn-et-garonnaise. Et encore. Sans responsabilité fédérale, certains de ses camarades ne la connaisse pas bien. Sans mandat local, Rose Cambon n’apparait pas dans le « Who’s Who » départemental. Son père, Jean Cambon, est une figure historique du département. Mais la fille est un nouveau visage.

Pourtant, comme le pronostique un socialiste, cette investiture va faire scandale.

La personnalité de Rose Cambon n’est pas en cause. La nouvelle « saurélienne » est décrite comme quelqu’un de posé, sachant s’exprimer et ayant une vraie fibre de gauche. Ce qui va secouer le « cocotier », c’est son profil.

Rose Cambon était une co-listière de Carole Delga. Elle s’est retirée  il y a quelques jours. Ses camarades du PS 82 ont reçu un mail. Un mail dans lequel elle a annoncé et expliqué sa décision. Cette démission n’est pas la seule. Un autre socialiste, Michel Benazet, un « vieux » militant qui a été de toutes les campagnes quitte également la liste du PS. Il était le deuxième homme après Patrice Garrigues.

Dans ce contexte, la « bascule » de Rose Cambon résonne comme une crise interne au PS 82. Une crise qui n’est pas liée à la tête de liste régionale, Carole Delga. Ce sont les relations avec le PRG et l’attribution de la tête de liste départementale à Sylvia Pinel qui mettent le feu aux poudres.

Les socialistes tarn-et-garonnais ont l’impression d’être, une nouvelle fois, sacrifiés sur l’autel des intérêts de Jean-Michel Baylet. Ce n’est pas nouveau. Mais c’est la fois de trop. Cela fait des années que le psychodrame dure. Mais l’émergence du trublion Saurel confère une nouvelle tournure à cette vieille grogne.

Sans la candidature de Philippe Saurel, la colère se serait limitée au secret de l’isoloir ou à une désertion des marchés. Les « frondeurs » n’auraient pas glissé un bulletin « Pinel » dans l’urne. Au pire, ils se seraient « contentés » de boycotter la campagne.

Le maire de Montpellier exploite et profite de ces tensions.

Un temps, avant le choix de Rose Cambon, le nom de Jean-Philippe Bésiers a circulé. D’après nos informations, la maire de Castelsarrasin a été approché et il a reculé face à un problème de cumul des mandats. Pour Philippe Saurel, c’était une prise de choix, une prise symbolique. Jean-Philippe Bésiers a battu Sylvia Pinel lors des cantonales 2011. Il a également participé à la chute de Jean-Michel Baylet lors des dernières départementales.

En fait, le maire de Montpellier applique le principe « diviser pour s’imposer ». Face à une droite et un FN qui réalisent de bons scores, un schisme entre le PS et le PRG est tout bénéfice pour Philippe Saurel. L’investiture d’un Jean-Philippe Bésiers aurait optimisé cette opportunité.

Mais la désignation de Rose Cambon ne casse pas une dynamique favorable à Philippe Saurel. Dans le Tarn-et-Garonne, il y a un « troisième tour » dans le scrutin. Après la perte de son siège de sénateur et de la présidence du département, c’est le troisième tour d’un référendum anti-Baylet.

Philippe Saurel a de bonnes relations avec le patron du PRG. Mais, dans le Tarn-et-Garonne, son succès (électoral) est lié à une guerre interne à la gauche départementale. Une guerre qui risque de faire une victime collatérale : Carole Delga.

Laurent Dubois

 

 

 

24 Sep

[Echo de campagne] Jean-Luc Moudenc acteur et spectateur

Jean-Luc Moudenc reste loin des régionales. Son interventionnisme lors des départementales demeure un souvenir cuisant. Jean-Luc Moudenc reconnaît lui même que l’expérience se solde par « une déconvenue ». Le locataire du Capitole a laissé des plumes dans la mésaventure. Il  en tire les leçons pour les Régionales et garde ses distances. Mais, dans le même temps, il intervient dans la mêlée. Entre détachement et investissement, Jean-Luc Moudenc est à la fois un acteur et un spectateur.

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole

Jean-Luc Moudenc est à l’origine de la désignation de Dominique Reynié. C’est l’inventeur d’une procédure sans laquelle une personnalité comme celle de Dominique Reynié n’aurait jamais pu émerger. Une investiture « classique », par un parti et entre élus, ne laissait aucune chance au politologue. Jean-Luc Moudenc n’a pas fait élire Dominique Reynié. Mais, sans l’initiative de Jean-Luc Moudenc, Dominique Reynié n’aurait pas été investi. 

Cette « paternité » est encore lourde à porter. Certaines personnalités de la Droite et du Centre lui reprochent encore d’avoir jouer à Frankenstein. Des frustrations et des ambitions blessées sont toujours à vif. Jean-Luc Moudenc n’a pas intérêt à jeter du sel sur les plaies. Il cultive désormais une certaine « réserve ». Il répète qu’il ne veut pas se mêler de Régionales qui ne le concerne qu’au second degrés.

D’ailleurs, lors de la dernière avec Nicolas Sarkozy, mercredi 16 septembre, les grands élus Républicains de la Grande Région se sont déplacés. Sauf Jean-Luc Moudenc. Problème d’agenda, c’est possible. Mais cette absence a été remarquée y compris par Nicolas Sarkozy. Le président des Républicains aurait d’ailleurs fait une observation sur un ton un peu « pincé ». De plus, ce n’est pas le premier empêchement du maire de Toulouse. Il a raté les deux précédentes rencontres.

Et pourtant, malgré tout, Jean-Luc Moudenc ne reste pas sur le banc de touche. S’agissant de la liste départementale en Haute-Garonne, il est même entré sur le terrain. D’après nos informations, ses interventions se sont pas formalisées. Elles sont ponctuelles, au cas par cas, en fonction des situations. Laurence Arribagé reste à la manoeuvre. Mais le maire de Toulouse n’est un simple spectateur.

Autre fait montrant que Jean-Luc Moudenc est un acteur des régionales : ses relations avec Philippe Saurel.

Le maire de Montpellier a discuté de son casting en Haute-Garonne avec le Capitole. Philippe Saurel ne voulait pas perturber l’équilibre politique du département en désignant une tête de liste qui poserait problème. Cette attitude n’est pas réservée à Jean-Luc Moudenc. Le leader des « Citoyens du Midi » a fait de même avec la maire d’Albi, Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Mais, s’agissant de la Haute-Garonne, le « gentlemen’s agreement » repose sur des intérêts partagés.

L’avenir des deux présidents des deux métropoles (régionales) est lié. Ils sont confrontés à un risque : la concurrence de la future Grande Région. Une Grande Région qui grignote le périmètre métropolitain. Notamment sur la question des transports et du développement économique.

Le politique Moudenc peut faire le « service minimum » s’agissant des Régionales. Mais, dans le même temps, le maire de Toulouse ne peut pas se désintéresser du scrutin de décembre prochain. Cette ambivalence, le dosage de cet entre-deux correspond bien au tempérament et au style de Jean-Luc Moudenc.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[Décryptage] Stéphane Rozès : « les sondages influencent les journalistes mais pas l’électorat »

Trois sondages en trois mois et ce n’est que le début. Les Régionales 2015 vont être rythmées par la publication d’études d’opinions. La campagne est ultra-courte (moins de 100 jours) et les sondages pèsent lourds. Fin septembre-début octobre, les compétiteurs en sont encore à la composition des listes. Les programmes se limitent à des bribes de propositions thématiques. Dans ce contexte, les chiffres remplacent les mots. Les électeurs votent pour la première fois sur la nouvelle Grande Région et ils auront surtout des baromètres dans la tête. Sont-ils fiables ? Qu’est ce qu’un « vrai » sondage régional ? Réponses par Stéphane Rozès. Président de CAP (Conseils, Analyses et Perspectives), professeur à Sciences Po Paris et HEC, Stéphane Rozès a été le Directeur Général de CSA Opinion. L’ancien sondeur a le recul de celui qui est désormais à l’extérieur tout en ayant l’expertise d’un professionnel qui a longtemps été à l’intérieur de cette « fabrique de l’opinion » que ce sont les sondages. 

Stéphane Rozès, Président de CAP (Conseils, Analyses et Perspectives), ancien Directeur Général de CSA Opinion

Stéphane Rozès, Président de CAP (Conseils, Analyses et Perspectives), ancien Directeur Général de CSA Opinion

Régionales 2015 – Les Régionales 2015 sont marquées par une bataille autour des sondages. On a connu une polémique autour d’un vrai-faux sondage du PS. Des chiffres circulent sous le manteau. Quelles sont les règles déontologiques autour des sondages ?

Stéphane Rozès. D’abord il faut rappeler que n’importe qui peut saisir la commission des sondages. Ensuite un sondage doit être publié intégralement. Un sondeur ne doit pas accepter qu’un sondage soit publié de manière partielle. Un sondage est soit public soit confidentiel. Quand j »étais à CSA, il m’est arrivé d’appeler un client pour lui demander de publier l’intégralité d’un sondage. Et mon message était clair : publier l’intégralité ou je le fais sur mon site. Un sondage doit permettre d’appréhender une réalité sous ces mille et une facettes. Cela n’a pas de sens d’amputer un sondage. Un rappel. Un sondage doit être publié, c’est une obligation légale, avec sa fiche technique, le nom du client, la date et la méthode. Encore une fois, tout le monde peut saisir la commission des sondages pour faire respecter ses obligations.

Régionales 2015 -Un sondage non publié peut-il « sortir » du bureau d’un sondeur ?

Stéphane Rozès. Un sondage ne fuite jamais d’un bureau de sondeur. Il est tenu au silence. Sinon il est mort. Plus personne ne lui fait confiance. Si ça fuite c’est que cela vient du client.

Régionales 2015-Des partis politiques communiquent des sondages qu’ils ont acheté à des médias. Que pensez vous de ce procédé ?

Stéphane Rozès. Ce n’est pas une nouveauté que les médias se fassent le relais de sondages commandés par les partis. Ce qui est nouveau c’est plutôt la prolifération de sondages et le fait que les politiques se livrent à une course aux données. Cela dit, la naïveté des journalistes est toujours surprenante. En réalité, ces publications n’ont aucun effet sur l’électorat et uniquement sur les journalistes. Je me souviens d’une élection municipale ou j’avais déconseillé au client d’utiliser un sondage. I

Régionales 2015-Existe-t-il une différence entre un sondage réalisé pour un média et un sondage commandé par un parti ? 

Stéphane Rozès. Ce n’est pas le même type de sondage. Pour un parti, c’est un outil de compréhension de la réalité politique qui doit permettre d’établir une tactique ou une stratégie. C’est un vraiment un instrument, une aide à la décision.

Régionales 2015- Pour ces premières régionales dans des nouvelles régions, qu’elles sont les conditions de base pour avoir un sondage fiable ? 

Stéphane Rozès. Plus la taille de l’échantillon est important, mieux c’est. Ce n’est pas la même chose dans les régions de taille ancienne et les régions regroupées. Dans ces dernières, un échantillon de 800 personnes est le minimum. Ensuite c’est la stratification de l’échantillon qui est important.

Propos recueillis par Laurent Dubois

23 Sep

[Echo de campagne] Philippe Saurel répond à Philippe Martin

Le ping-pong n’est pas vraiment une spécialité régionale. Mais c’est le sport favori des Régionales. A peine mise en ligne, la réaction de Philippe Martin à la désignation d’une tête de liste « saurélienne » dans le Gers suscite une réaction de Philippe Saurel.

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale des "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale des « Citoyens du Midi »

 

Le Gers n’appartient pas à Philippe Martin et au PS

 

 

Laurent Dubois

[Echo de campagne] Philippe Martin : « Philippe Saurel le monarque des grandes villes »

Ce matin, Philippe Saurel a désigné sa tête de liste départementale dans le Gers. Philippe Martin réagit à cette désignation. L’ancien ministre et président du département passe au fil de sa plume l’entreprise régionale du maire de Montpellier et met en avant l’action départementale et régionale en faveur de la ruralité.

Philippe Martin

Philippe Martin

 

Ainsi donc le maire de Montpellier poursuit la visite de ce qu’il va finir par prendre pour son royaume. Tel un suzerain du moyen âge il consent à venir jusqu’au fin fond de nos campagnes pour désigner, seul, ceux qui auront l’insigne honneur de le représenter au grand tournoi des régionales.La Gascogne n’a pas échappé à la règle et le maire de Montpellier semble avoir découvert à cette occasion la ruralité, et même « l’hyper-ruralité ».

Cette hyper-ruralité que le Conseil Départemental du Gers et la Région Midi-Pyrénées n’ont eu de cesse de protéger, notamment à Montesquiou :

  • En défendant la gendarmerie de Bassoues (il n’y en avait pas à Montesquiou), lorsque Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin – l’ami du Sénateur Grand – créaient les communautés de brigades qui signèrent l’arrêt de mort de la gendarmerie en milieu rural !
  • En créant, oui en « créant » une « subdivision de l’équipement » à Montesquiou (aujourd’hui appelée SLA et dépendant du Conseil Départemental), alors qu’il n’en existait pas.
  • En proposant, avec la Région, que la première maison pluridisciplinaire de santé du Gers, financée par les deux collectivités, se fasse à Montesquiou (projet avorté en raison du retrait du médecin local).
  • En soutenant le maire de Montesquiou, cette année encore, pour ses projets scolaires et les difficultés qui sont les siennes.
  • Mais que le maire de Montesquiou se rassure, lorsque le monarque des grandes villes se sera retiré, et que ceux qu’il a désigné se retrouveront seuls, avec leurs problèmes, les mousquetaires de Gascogne seront la pour l’aider. Comme avant. Comme toujours.

 

 

 

Laurent Dubois

[Echo de campagne] Valls-Saurel : match retour à Paris

Dimanche dernier, Paris s’est investi dans les Régionales. A Montpellier, Manuel Valls a demandé le retrait de Philippe Saurel. Le lendemain, ce sont les Régionales et notre région qui s’invitent en bord de Seine. Lundi, Manuel Valls clôture le séminaire de rentrée des députés PS. Dans son discours, prononcé en présence de Jean-Michel Baylet (PRG) et Denis Taupin (EELV), le premier ministre fait un clin d’oeil à Philippe Saurel. Un clin d’oeil au second degré et au travers d’une « saurélienne » qui siège au Palais-Bourbon : Monique Iborra. 

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Lundi, en fin de matinée, Manuel Valls rencontre les députés socialistes. Il martèle un leitmotiv : le Rassemblement de la gauche. Pendant que le premier ministre parle la députée de la Haute-Garonne, Monique Iborra discute avec sa voisine. Le premier ministre interrompt alors ses propos, regarde Monique Iborra et lance une boutade :

« je suis sur que tu parles du rassemblement ».

Evidemment, Manuel Valls n’ignore pas le soutien (affiché) de Monique Iborra envers le « briseur » d’unité Saurel. D’après des témoins de la scène, le ton de Manuel Valls n’était pas agressif. Juste badin. Dans ce climat plutôt bon enfant, la députée a répondu qu’elle était prête à discuter, avec le premier ministre, de sa conception du Rassemblement. A la fin de la rencontre, sous les yeux de Jean-Michel Baylet, elle a renouvelé la proposition. Manuel Valls lui a répondu qu’il l’appellera.

A suivre

Laurent Dubois

 

 

 

Un maire gersois tête de liste départementale pour Philippe Saurel

Une tête de liste de plus et un département en moins. Philippe Saurel vient de désigner son chef de file dans le Gers. Avec cette investiture, le compteur passe de 9 sur 13. Après le maire de Montesquiou et Etienne Verret il restera l’Ariège, la Lozère et le Tarn-et-Garonne à pourvoir. 

Philippe Saurel et Etienne Verret

Philippe Saurel et Etienne Verret

En attendant, Philippe Saurel valide la « case » gersoise des Régionales. La patrie de d’Artagnan n’était pas la plus facile. Elle est « tenue » par un « mousquetaire » de pointe du PS. : Philippe Martin. Le très médiatique et influent président (socialiste) du département est un soutien indéfectible de Carole Delga. L’ancien ministre sait décrocher son téléphone et décocher des « estocs » . Cela explique probablement le choix d’Etienne Verret.

Comme le souligne Pascal Pallas, gersois d’origine et ancien journaliste dans le Gers (actuellement rédacteur en chef de « Côté Toulouse »), « Etienne Verret n’est pas une prise de guerre. C’est un élu local et rural classique ». Il a été élu à la mairie de Montesquiou sur une liste « sans étiquette ». Etienne Verret a conquis une municipalité longtemps détenue par une figure socialiste, Robert Perussan. Une figure qui a également siégé au conseil général jusqu’en 2015 et qui a décidé de se retirer.

Malgré son mandat municipal, Etienne Verret reste, selon Pascal Pallas, « un pur produit de la société civile ».

Ce profil convient parfaitement à Philippe Saurel. Mais, d’après Pascal Pallas, au delà de la personne d’Etienne Ferret, il y a un symbole. Pour le journaliste, « Montesquiou incarne le désert rural et le problème de la ruralité. C’est le canton le plus dépeuplé du Gers et tous les services publics se sont retirés. Ils n’ont plus de gendarmerie et de subdivision de la DDE « .

La ruralité n’est pas simplement au coeur du Gers. Elle est au centre de la campagne. Carole Delga a mis le thème en avant lors d’un grand rassemblement en Lozère. Un grand rassemblement que Philippe Martin a d’ailleurs  « drivé » et longuement préparé. Mais la socialiste n’est pas seule sur le créneau. Louis Aliot a lancé une caravane de la ruralité.

Philippe Saurel a effectivement intérêt à se positionner sur un terrain « incombré ». Et qui peut devenir encombrant (les campagnes votent plus que les villes) si on le délaisse.

Laurent Dubois

 

 

 

22 Sep

[Décryptage] Alain Marleix livre le mode d’emploi de la Commission d’Investiture pour les listes de Dominique Reynié.

L’échéance approche. Mercredi 7 octobre, la Commission Nationale des Investitures des Républicains doit valider les listes départementales de Dominique Reynié. La tête de liste régionale a un avis sur le sujet. Il défend la candidature du maire de Narbonne, dans l’Aude, Didier Mouly. En revanche, il est contre la candidature d’Aurélien Pradié dans le Lot et celle du maire de Condom, Gérard Dubrac dans le Gers. Comment va décider la CNI ? Dominique Reynié a-t-il son mot à dire ? Réponse du principal concerné. Alain Marleix préside avec Christian Estrosi la Commission Nationale d’Investiture des Républicains.  L’ancien ministre et actuel député de l’Auvergne est le spécialiste électoral de la droite depuis plus de 20 ans. Il entretient une relation particulière avec Midi-Pyrénées et en particulier la Haute-Garonne. C’est lui qui a « redecoupé », lors de son passage au ministère de l’Intérieur, l’ancienne circonscription de Jean-Luc Moudenc.

Alain Marleix, ancien ministre et président de la Commission Nationale d'Investiture Les Républicains

Alain Marleix, ancien ministre et président de la Commission Nationale d’Investiture Les Républicains

Régionales 2015 -Quel le calendrier de la Commission Nationale d’Investiture ?

Alain Marleix. Nous avons déjà eu des réunions. Nous nous sommes rencontrer tout au long du mois de septembre. Mais nous avons commencé avant l’été avec une interruption. Dans certaines régions, tous les départements ont été traités. Ainsi, c’est bouclé pour l’ensemble des listes de PACA (NDLR Provence Alpes-Cotes-d’Azur) depuis la semaine dernière et ce n’était pas une mince affaire. Le 29 ce sera au tour de la Bretagne.

Régionales 2015 -Comment se déroule la procédure devant la CNI ? 

Alain Marleix. D’abord il faut rappeler que la CNI représente toutes les sensibilités du mouvement. Cela fait beaucoup de monde. Nous sommes 50 membres. A une époque, nous étions beaucoup moins nombreux. Les instances départementales nous adressent des propositions. Puis nous menons des auditions. La CNI est vraiment à l’écoute. Les auditions peuvent durer 2 heures. Les parlementaires du département mais aussi les secrétaires départementaux et les présidents de fédérations sont convoqués. On peut également faire venir les maires des grandes villes du départements et qui ne sont  pas, en même temps, parlementaires. Une fois les auditions terminées, on demande aux personnes qui ont été auditionnées de sortir. La CNI se réunit alors en interne.

Régionales 2015 -Quel le principe « les départements proposent et la CNI dispose » ? 

Alain Marleix. La CNI peut valider les listes proposées par les instances départementales. Elle peut les amender ou les valider sous réserve.

Régionales 2015- Une fois que la CNI s’est prononcée, c’est terminé ?

Alain Marleix. La ratification définitive des listes est faite par le Conseil National, le « Parlement » du parti. Sa réunion est prévue pour le 7 novembre. Rien ne presse. La procédure peut être longue puisque nous avons du temps.

Régionales 2015 – Quel est le rôle de Nicolas Sarkozy en amont ou en aval de la CNI ?

Alain Marleix. Il a reçu des gens en amont. Nicolas Sarkozy a beaucoup consulté. Dans certains cas, il peut se déplacer et venir à la CNI. Mais il ne se mêle pas des choses dans le détail.

Propos receuillis par Laurent Dubois