Le conseil régional de Midi-Pyrénées a voté une aide exceptionnelle d’un million d’euros en faveur des réfugiés. Mais une fois encore, reflétant les divergences politiques nationales, l’assemblée s’est divisée sur la question.
« Historiquement, Midi-Pyrénées est une terre d’accueil et de solidarité. Je pense notamment aux réfugiés espagnols durant les années franquistes » a déclaré en introduction Martin Malvy. L’actuel président socialiste de la région Midi-Pyrénées a également souligné « l’élan de nombreuses collectivités face au drame syrien » et a proposé de s’associer à ce « mouvement de solidarité ».
Aide aux ONG
Ainsi la Région va doubler l’aide de l’Etat en apportant elle aussi 1000 euros par personne accueillie. L’enveloppe totale pour cette initiative sera de 800 000 euros. Le Conseil régional débloque également un crédit de 200 000 euros pour abonder le fonds d’action extérieur des collectivités territoriales du Ministère des Affaires Etrangères. Ce fonds est destiné au soutien d’ONG syriennes ou internationales.
De leur côté, les élus de la Droite et du Centre ont décidé de ne pas prendre part au vote. Pour eux, « l’aide proposée par la majorité socialiste ne prend pas la mesure de la situation ». « Ce sont les communes qui, une nouvelle fois, se trouvent en première ligne, pour suppléer l’Etat » regrette le groupe Union des Elus de la Droite et du Centre. L’UEDC qui se refuse à « induire une hiérarchisation des urgences (…) alors que de nombreux autres peuples connaissent des situations de détresse ».
Qui trompe qui ?
Le Président du groupe socialiste et républicain de la Région dénonce « des prises de positions tactiques et politiciennes permettant à la droite régionale de rejoindre la position du maire de Toulouse ». Pour Thierry Suaud, cela ne relève aucunement d’un « choix d’une solidarité organisée à la hauteur des valeurs républicaines de fraternité et d’humanité ».
« La majorité régionale, volontiers donneuse de leçons, oscille entre désir de se donner bonne conscience et coup politique » répliquent la droite et le centre. Et Martin Malvy de conclure : « j’attendais un vote unanime et humain sur cette délibération. Je pense que notre assemblée se serait honorée, au-delà de toutes divergences politiques, à porter cette solidarité d’une même voix. Je suis profondément déçu. »
Patrick Noviello