26 Sep

[Exclusif] Damien Alary : « c’est mon dernier mandat, je n’ai plus rien à prouver »

Après un été chaud, une rentrée bouillante. Pendant tout le mois d’août, Damien Alary a été sur la sellette médiatique. La création d’un poste dans le futur exécutif régional et destiné au président du Languedoc a déclenché une polémique. La fameuse « présidence déléguée » est partie en fumée. Le projet de loi est enterré après avoir été publiquement défendu par Manuel Valls. Nouvel épisode délicat pour Damien Alary qui doit encaisser la reculade. Le président de Languedoc s’exprime, pour la première fois, sur cette séquence. Mais il revient également sur les relations PS-PRG, sur son rôle dans la campagne et les thèmes qu’il souhaite défendre dans les Régionales de décembre prochain.

Damien Alary, président de la Région Languedoc-Roussillon

Damien Alary, président de la Région Languedoc-Roussillon

Régionales 2015-Nous sommes à moins de 3 mois du 1er tour. La campagne va être courte. Pour vous, c’est un atout ou un handicap ?


Damien Alary.
Nous avons débuté, dès cet été avec Carole Delga, notre campagne sur le terrain, loin des polémiques stériles, en prenant le temps de l’écoute, de l’échange et de l’explication. C’est ainsi que nous concevons l’action politique : dans la proximité. Je préfère la pédagogie à la démagogie. C’est moins spectaculaire, mais plus utile. C’est nécessaire pour faire comprendre le très bon bilan des 2 régions et le sens de la réforme, et ensuite pour développer, un projet à la dimension de la nouvelle région. Le tempo va s’accélérer dans les semaines à venir.

Régionales 2015-Quel rôle allez vous jouer dans la campagne ?

Damien Alary. Celui que j’ai défini dès le départ avec Carole Delga. Je suis président sortant, je représente ma région, le Languedoc-Roussillon, dans une équipe de campagne équilibrée. Mon rôle est de tirer cette campagne dans les 5 départements du Languedoc-Roussillon. 

Régionales 2015-Le week-end dernier, à Montpellier Manuel Valls a appelé à un rassemblement de la gauche et au retrait de Philippe Saurel. Une réaction ?


Damien Alary. Manuel Valls a eu raison. Le Front national est aux portes du pouvoir, le danger est imminent. L’heure venue, chacun sera comptable de ses actes. Les aventures individuelles sont dangereuses et irresponsables dans ce contexte particulier. Carole et moi sommes des élus de gauche issus du terrain régional, pragmatiques et ouverts au débat d’idées, en contact permanent avec les citoyens et les élus locaux. J’ai l’habitude de travailler avec toutes les composantes de la gauche régionale depuis longtemps, la majorité régionale a toujours été soudée d’ailleurs, ici comme en Midi-Pyrénées avec Martin Malvy. Je ne méprise personne, j’estime trop la valeur de l’engagement politique et de l’intérêt général. Je crois dans la vertu du collectif, je crois qu’un accord d’union est possible, parce qu’il est nécessaire. Sans cela, tout le peuple de gauche aura perdu.

Régionales 2015-Jean-Michel Baylet a annonce un report des investitures PRG. Simple péripétie ? Vraie contrariété ?


Damien Alary. Le PRG est un allié naturel. Il doit encore se régler en interne au niveau national, comme tous les partis, il n’y a à ça rien d’extraordinaire. Nous attendons que leurs candidats soient désignés, nous appliquerons les accords, et nous ferons campagne ensemble. Mais heureusement, nous n’avons pas attendu pour bouger avec Carole. Nous travaillons sur le terrain, pas dans les états major.

Régionales 2015-Votre nom a été mêlé a une polémique autour de la création de la présidence déléguée. Comment avez vous vécu humainement cet épisode ?

Damien Alary. Comme une polémique inutile et blessante destinée à me nuire. Le débat est clos. Çà n’a jamais été une question personnelle.Et puis il faut siffler la fin de la récréation sur le coût. Les élucubrations de Monsieur Reynié, qui ne connaît strictement rien aux Régions, sont scandaleuses et mensongères. La loi prévoit une diminution du nombre de Vice-présidents de moitié au sein du Conseil régional, donc la réduction des coûts sera immédiate.

Régionales 2015- En cas de victoire, avez-vous obtenu des garanties sur votre place dans le futur exécutif régional ?

Damien Alary. La place importe peu, ça n’intéresse qu’un microcosme qui tourne en rond. Ce qui compte, c’est mon rôle et mon expérience dans l’énorme travail de convergence qui restera à mener. C’est mon dernier mandat, je n’ai plus rien à prouver. Mon seul souci, mon seul objectif, je le répète, c’est d’assurer un juste équilibre pour la réussite de cette union.

Régionales 2015-Vous êtes le président du Languedoc Roussillon. Vous allez défendre des thèmes languedociens durant la campagne ?

Damien Alary. Bien évidemment ! Le projet sera dévoilé en détail début novembre. Il a pour pivot l’emploi. Il est en cours de finalisation. Il est issu des contributions des citoyens, d’entretiens avec des experts et les forces vives des territoires, et il adapte en partie le meilleur du bilan des 2 régions, parce que la continuité des politiques les plus efficaces est importante pour les acteurs économiques notamment, qui ont besoin de stabilité et d’efficacité, pas de promesses et d’effets de manche. Les premières propositions sur la ruralité ont d’ailleurs été dévoilées la semaine dernière. Nous travaillons avec Carole Delga aujourd’hui sur la base d’une plate-forme de près de 150 propositions.Directement issus du pedigree Languedoc-Roussillon, je peux déjà vous confirmer ce que Carole a déjà annoncé, que l’ordinateur gratuit sera généralisé à tous les lycéens de la nouvelle région, qu’une aide au permis de conduire sera maintenue pour les apprentis, que la marque « Sud de France » couvrira à terme 5000 produits de la grande région, tout en respectant la marque Sud-ouest France, qu’une carte de transport unique sera créée pour toute la région et à un prix très accessible.

 

Propos recueillis par Laurent Dubois