03 Sep

Le PS de Haute-Garonne « suspend » la députée Monique Iborra pro-Saurel

Monique Iborra députée de la Haute-Garonne

Monique Iborra députée de la Haute-Garonne

Sans surprise, le bureau fédéral du PS de Haute-Garonne a « suspendu » ce jeudi soir la députée socialiste Monique Iborra, au lendemain de l’annonce de son soutien à Philippe Saurel pour les prochaines élections régionales (6 et 13 décembre).

Sur les 31 membres du bureau fédéral, 28 ont voté pour la suspension de la députée et 3 contre.

Monique Iborra est désormais suspendue de ses fonctions au sein de la fédération départementale de Haute-Garonne mais reste encore membre du PS. C’est maintenant à la commission nationale de résolution des conflits de la direction du Parti Socialiste à Paris de décider si la députée doit être exclue.

La députée, très critique sur la campagne de la tête de liste socialiste Carole Delga, avait été pressée par le premier fédéral Sébastien Vincini de clarifier sa position avant ce jeudi 3 septembre. Elle avait pris les devants lors d’une conférence de presse le 2 septembre à Toulouse annonçant son soutien au maire (ex-PS) de Montpellier Philippe Saurel et refusant de démissionner du PS.

F. Valéry

[Echo de campagne] Dans le Tarn-et-Garonne, le matériel de campagne de Carole Delga s’est volatilisé

La poste tri des colis

On sait que Montauban est la ville des « Tontons flingueurs ». Désormais, il existe une autre spécialité locale dans le département du Tarn-et-Garonne : un Triangle des Bermudes. Heureusement, il concerne uniquement une activité très spécialisée : la livraison des colis postaux. Évidemment, cette étrange affaire n’est abolument pas politique. Elle n’est abolument pas liée à d’éventuelles tensions entre le PS et le PRG. C’est juste une ténébreuse péripétie postale.

Des tracts et autres matériels de campagne ont été envoyés par l’équipe de Carole Delga. Ils se sont volatilisés. Le destinataire a pourtant pignon sur rue et son adresse est connue : 11 rue Denfert-Rochereau 82000 Montauban. Le facteur est parfois un stagiaire qui se prend les pieds dans les boîtes à lettres. Mais il avait un indicateur précieux : le sigle du parti socialiste. Malgré cela, d’après nos informations, à la Fédération du PS 82 personne ne sait où sont passés les tracts de Carole Delga.

La Poste n’est pas responsable de cette étrange disparition. Le service public postal a même un alibi en béton. En effet, les colis ont pu se perdre entre deux adresses. Le PRG est localisé à quelques rues de la Fédération du PS : 3 rue des Cambis. Les tracts, affiches et autres outils de communication auraient été renvoyés non pas à l’expéditeur (Carole Delga) mais réorientés vers la tête de liste départementale pour les Régionales, la PRG Sylvia Pinel. Autre hypothèse, les colis ont été directement adressés à la fédération PRG. C’est possible. Les socialistes tarn-et-garonnais ont clairement fait savoir que leurs « amis » et partenaires radicaux de gauche doivent assumer la campagne. Sylvia Pinel a voulu la tête de liste. La ministre-candidate doit mettre les mains dans la colle des affiches. Seul problème, l’adresse postale des radicaux est aux « abonnés absents ». Le local fédéral est un local « fantôme ». Le facteur risque de faire fondre la sonnette à force d’appuyer dessus.

La 1ère fédérale du Tarn-et-Garonne, la députée Valéry Rabault est injoignable. Silencieuse, la parlementaire socialiste ne confirme pas l’existence d’un ping-pong postal entre le PS et le PRG. Mais une chose est avérée : les colis de Carole Delga sont dans la nature. Et une autre chose est certaine : beaucoup de militants socialistes trouvent normal que Sylvia Pinel s’occupe de l’intendance de la campagne. C’est elle qui doit réceptionner les colis.

Une tête de liste (départementale) vaut bien quelques cartons. Même dans son salon.

La population montalbanaise peut éventuellement clore cette histoire de colis volants. Qui sait, demain ou dans deux jours, un habitant tombera peut être, sur un coin de trottoir, sur des colis estampillés « Régionales 2015 ».

Prière de les déposer au domicile de Sylvia Pinel ou de contacter la 1ère fédérale du PS 82.

Merci pour elles.

Laurent Dubois

Post Scriptum : Pour le staff de Carole Delga, le mystère est plus que résolu. Il n’a jamais existé :  » Désolé de devoir démentir une belle histoire mais le matériel électoral du Tarn-et-Garonne n’était destiné à aucune des adresses que vous avez dites. Il est donc normal qu’il n’y soit pas parvenu. Son véritable destinataire en revanche sait parfaitement où le récupérer puisque le livreur l’en a informé. Comme prévu « .

 

Philippe Saurel continue sa tournée des départements : une avocate dans l’Hérault

Depuis la fin juillet, Philippe Saurel désigne ses têtes de listes départementales. Trois personnalités (deux en Midi-Pyrénées et une dans le Languedoc-Roussillon) ont rejoint le maire de Montpellier. Jusqu’à présent, les troupes sont composées d’élus : deux maires et un conseiller régional.

Depuis ce matin, Philippe Saurel peut afficher une véritable « Citoyenne du Midi ». Isabelle Séguier-Bonnet ne sera pas en n°1 dans son département, l’Hérault. Philippe Saurel occupera cette place. Mais le deuxième nom à figurer sur la liste est issu de la société civile.

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale « Citoyens du Midi »

Inscrite depuis 25 ans au bureau de Béziers, Isabelle Séguier-Bonnet passe ses journées au Palais de Justice et dans l’un de ses deux cabinets de Béziers et Valras. Les dossiers de droit du travail ou de divorces constituent son horizon professionnel.

Isabelle Séguier-Bonnet, avocate et n°2 liste "Citoyens de Midi"

Isabelle Séguier-Bonnet, avocate et n°2 liste « Citoyens de Midi »

Philippe Saurel doit relever un double challenge : trouver des candidats dans les 13 départements de la Grande Région et constituer des listes conforme à une promesse de rénovation politique.

Le premier défi n’est pas évident. Le second est encore plus exigeant.

Dans certains départements, le parti socialiste verrouille et la pression vire parfois au chantage à la subvention. En Ariège, dans l’Aude ou le Gers, les collectivités sont tenues par les socialistes et les élus locaux dépendent du tiroir caisse des conseils départementaux. Dans l’Hérault, le président du département, Kléber Mesquida a ouvertement envoyé une lettre aux maires. Une lettre dans laquelle il met en parallèle ses aides financières et son soutien à la candidate PS-PRG, Carole Delga. Néanmoins, malgré ces obstacles, ce n’est pas le plus difficile.

Le vrai challenge pour Philippe Saurel est que sa liste « Citoyens du Midi » mérite véritablement son nom. Dans l’Hérault, la désignation d’Isabelle Séguier-Bonnet cadre avec le cahiers des charges. Mais ce n’est que le début du commencement. L’alchimie doit se répéter dans les autres départements.

Laurent Dubois

 

02 Sep

Un maire tête de liste pour Philippe Saurel dans les Pyrénées-Orientales

Le Tarn, l’Aveyron et, depuis aujourd’hui, les Pyrénées-Orientales. Philippe Saurel continue la désignation de ses têtes de listes départementales. Après un conseiller régional et un maire, c’est au tour d’un autre maire de rejoindre l’équipe de Philippe Saurel.

Philippe Saurel maire de Montpellier et tête de liste régionale des "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel maire de Montpellier et tête de liste régionale des « Citoyens du Midi »

Jean-Louis Démelin est, depuis 2008, le premier magistrat de Font-Romeu. Ancien journaliste du groupe Midi Libre, l’élu local a rencontré Philippe Saurel dans le cadre de sa présidence de la communauté de communes Capcir-Haut Conflient :

« Philippe Saurel a réuni les présidents d’intercommunalités. Je l’ai rencontré lors d’une réunion et j’ai trouvé que son discours original car il donne la parole aux acteurs des territoires. A ma grande surprise, Philippe Saurel m’a dit : et si c’était toi la tête de liste et j’ai accepté ».

Jean-Louis Démelin se présente comme un « apolitique de toujours qui n’a jamais été encarté ». Au niveau local, il revendique trois règles : « la première c’est la rigueur. La seconde, c’est la rigueur et le troisième c’est la rigueur dans la gestion des dépenses ».

Jean-Louis Démelin maire de Font-Romeu

Jean-Louis Démelin maire de Font-Romeu

Comme ses homologues tarnais et aveyronnais, Jean-Louis Démelin va maintenant s’atteler au bouclage de sa liste départementale. Comme dans les autres départements, il le fera en concertation avec Philippe Saurel. Néanmoins, il précise : « je ne dis pas que toute la liste est bouclée. Mais Philippe Saurel a plusieurs personnes qui le soutiennent et qui vont s’engager à ses côtés. Des personnes issues de la société civile et des élus locaux ».

Laurent Dubois

 

[Fact-checking] Non, Dominique Reynié (LR) n’est pas « le seul à avoir un métier » parmi les candidats aux Régionales

Dominique Reynie (C), head of the right-wing Republicans party list for the Midi-Pyrenees and Languedoc-Roussillon in the upcoming regional elections, answers journalists' questions in Toulouse, on June 20, 2015. AFP PHOTO / REMY GABALDA

Dominique Reynié (LR) Copyright : Rémy Gabalda / AFP

En déclarant à plusieurs reprises ces dernières semaines qu’il est « le seul à avoir un métier » parmi les candidats tête de liste aux régionales de décembre prochain, le tête de liste LR Dominique Reynié s’est attiré les foudres des autres candidats ou de leur soutien. Ces propos, tenus régulièrement et à nouveau le 1er septembre lors d’un meeting à Quint-Fonsegrives près de Toulouse, ont été relayés sur les réseaux sociaux :

Réaction en chaîne des autres candidats, de leurs soutiens ou colistiers. Contacté par nos soins ce mercredi 2 septembre, Dominique Reynié maintient ses propos même s’il les nuancent : « Ce n’est pas un reproche, c’est un constat, dit-il. Je ne dis pas que ma situation est supérieure, je dis qu’elle est différente des autres têtes de listes. Leurs mandats leur permettent de faire de la politique, moi je dois travailler. Quand on n’a plus de liens avec le monde réel du travail, il y a quelque chose de perdu. Et puis, cela instaure une campagne à deux vitesses ». 

Alors qu’en est-il vraiment ?

Oui, Dominique Reynié a bien un métier… et même 2 !

Enseignant à Sciences-po Paris, dont il est aussi ancien diplômé, Dominique Reynié est professeur des Universités et relève donc de la fonction publique. Il est aussi directeur général de la Fondation pour l’innovation politique, qui se définit elle-même comme un « think-thank libéral, progressiste et européen ».

Capture d'écran du site internet de Sciences Po Paris

Capture d’écran du site internet de Sciences Po Paris

Pour ces deux emplois, Dominique Reynié perçoit deux rémunérations, en tant que « salarié » pour les cours à Sciences-Po Paris et de « mandataire » pour la fondation, selon ses propres termes. « Il faut bien comprendre que je travaille pour vivre, continue-t-il. Je reprends mes cours demain à Sciences-Po et pour la campagne je devrais faire des allers-retours entre Paris et la région à mes frais, car cela ne sera évidemment pas intégré aux frais de campagne ». 

Non, Dominique Reynié n’est pas « le seul à avoir un métier » !

S’il ne ment pas sur sa propre situation professionnelle, Dominique Reynié se trompe cependant sur la situation des autres candidats.

  • Sa principale adversaire, la socialiste Carole Delga est certes redevenue députée de la Haute-Garonne depuis qu’elle a quitté le gouvernement au début de l’été, mais elle est, elle aussi, issue de la fonction publique. Plus précisément de la fonction publique territoriale : elle a travaillé à la mairie de Limoges (Haute-Vienne), au syndicat des eaux de la Barousse puis à différents postes à la Région Midi-Pyrénées. Successivement parlementaire, ministre puis à nouveau députée, elle est bien actuellement en congé de la fonction publique et n’exerce pas de « métier »… comme la quasi-totalité des députés et sénateurs français, qu’ils soient de gauche ou de droite.
  • « Soit ce monsieur est mal renseigné et c’est bien normal il ne connaît pas la région, s’emporte le candidat d’EELV Gérard Onesta, soit il est bien renseigné et dans ce cas, il ment effrontément et il va avoir du mal à incarner cette nouvelle manière de faire de la politique qu’il appelle de ses voeux ! » Le candidat écologiste est architecte. Il a dirigé son cabinet d’architecture jusqu’en 2000 au moment où il est devenu vice-président du parlement européen et a suspendu son activité professionnelle. Le cabinet Onesta a notamment co-réalisé le bâtiment de l’Ecole des Mines d’Albi (Tarn). Depuis qu’il a quitté le Parlement Européen, il a lancé une société qui achète et réhabilite des appartements de type loft, principalement sur Toulouse.

J’invite formellement Monsieur Reynié a venir visiter mes dernières réalisations immobilières sur Toulouse  » (Gérard Onesta, EELV)

« Dominique Reynié est un commentateur de la vie politique, poursuit-il, moi je suis un acteur. Et sur le plan professionnel, moi je sais ce que c’est que de rédiger des feuilles de paye ou d’être au cul d’un camion avec un menuisier ! »

  • S’il a mis actuellement son activité professionnelle entre parenthèse, le maire de Montpellier et président de la Métropole Philippe Saurel est chirurgien-dentiste de profession.
  • Ancien professeur de droit constitutionnel et de droit public à l’université Toulouse 1, Louis Aliot, tête de liste Front National, est désormais avocat, profession qu’il exerce lorsqu’il n’est pas pris par ses mandats de député européen, de conseiller municipal de Perpignan, et sa charge de vice-président du FN.
  • « C’est un mensonge répété, appui Damien Lempereur, le tête de liste de Debout la France, et une insulte pour tous les candidats de toutes les listes et les militants« . Damien Lempereur est avocat, inscrit au barreau de Paris. Jeudi, je suis en campagne à Montpellier, puis à Millau et Rodez. Je rentre en train de nuit Rodez-Paris jeudi soir pour une audience à Metz vendredi à 9 heures ! ».

Dominique Reynié a beau être issu de la société civile, il va être à la tête d’une liste où il devra composer avec des barons locaux des Républicains qui sont des professionnels de la politique » (Damien Lempereur)

Damien Lempereur est avocat au barreau de Paris

Damien Lempereur est avocat au barreau de Paris

« Pour la campagne, explique-t-il, je suis obligé de libérer du temps sur mon agenda professionnel, et évidemment dans ce temps-là je ne rentre pas d’honoraires !« . Il dit comprendre l’idée « de dire que la société civile, c’est important » mais concernant Dominique Reynié « en tant que prof à Sciences Po et dirigeant d’une fondation politique largement subventionnée par l’Etat, il n’est pas le mieux placé pour donner des leçons en matière professionnelle ! »

Conclusion : une mauvaise réponse à une bonne question !

Non, par conséquent, Dominique Reynié n’est pas « le seul des têtes de liste à avoir un métier« . Faire de la politique en venant de la « société civile » est une chose. Mais montrer du doigt les autres candidats soi-disant tous « professionnels » de la politique, comporte des risques : quand la démonstration se révèle fausse comme nous le montrons ici, cela tombe à plat. Que dire aussi des nombreux parlementaires, présidents de collectivités territoriales issus du même parti que Dominique Reynié, qui n’exercent pas eux-mêmes d’autres « métiers », comme c’est le cas par exemple du maire LR de Toulouse, président de Toulouse-Métropole et soutien de Dominique Reynié, Jean-Luc Moudenc ? Doivent-ils eux aussi se sentir visés par les propos de leur candidat ?

En revanche, en abordant ce sujet, même de façon biaisée, Dominique Reynié peut se voir créditer d’avoir le mérite de porter le débat sur l’absence de « statut de l’élu » en France. « Ça c’est une vraie question, s’exclame Gérard Onesta. Nous, nous proposons de trouver une solution pour ne pas professionnaliser la politique, notamment en limitant les mandats dans le temps et en facilitant le retour à la vie professionnelle. Cela évitera une République d’élus qui sont tous fonctionnaires ou retraités ».

Dominique Reynié reconnaît qu’au sein de son propre parti, il y a aussi un fossé entre les « pro » de la politique et les gens « comme moi ». Quant au statut de l’élu, il y est favorable : « Je suis d’ailleurs co-auteur d’un rapport sur ce sujet commandé il y a une dizaine d’années par l’association des petites villes de France (APVF) dont le président était… Martin Malvy ! ».

Fabrice Valéry

Dominique Reynié fait rentrer la sécurité dans le débat… et dans les conseils régionaux

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Hier soir à Quint-Fonsegrives en Haute-Garonne, Dominique Reynié, représentant notamment « Les républicains » rencontrait militants et citoyens. Il a dévoilé les premières idées de son projet. Il dit avoir voulu choisir « une approche nouvelle qui, au-delà des compétences premières du Conseil régional, prend également en compte les grands sujets de société au cœur des préoccupations citoyennes ».

 

Une Direction Régionale de la Sécurité

 

Ainsi le « candidat de la droite du centre et de la société civile » comme il se définit, n’a pas hésité à faire entrer le thème de la sécurité dans la campagne, compétence qui ne figure pas dans la panoplie des Régions. Il préconise « un plan régional de sécurité ». Pour cela seraient créées des « équipes de techniciens de la sécurité des personnes et des biens relevant d’une Direction Régionale de la Sécurité». Leurs lieux d’actions ? Les établissements scolaires, les transports publics, les lieux touristiques et les zones rurales. « Les moyens nécessaires proviendront de ressources mobilisées ad hoc ou redéployées ».

 

Les autres candidats vont-ils suivre ?

 

Alors comment ces moyens prendront la forme d’actions ? L’objectif si l’on en croit la tête de liste est « d’accroître la sécurité des établissements scolaires » mais aussi celle dans les transports, TER évidemment. Enfin, il compte aussi créer des Unités régionales de prévention et d’assistance.

 

Attendons maintenant de voir ce programme s’affiner et si les autres candidats suivent Dominique Reynié sur ce domaine qui est certes très électoral mais rappelons-le encore une fois ne relève pas des attributions des Régions.

 

Patrick Noviello

Régionales : la députée PS Monique Iborra annonce son soutien à Philippe Saurel

Monique Iborra (AFP)

Monique Iborra (AFP)

La députée socialiste de Haute-Garonne, Monique Iborra, a officiellement apporté son soutien au maire de Montpellier Philippe Saurel, dans la campagne pour les élections régionales des 6 et 13 décembre prochain, lors d’une conférence de presse à Toulouse ce mercredi. Elle ne soutiendra donc pas la candidate officielle du PS Carole Delga.

En annonçant son soutien à Philippe Saurel, Monique Iborra apporte la clarification sur sa position que lui avait demandée le premier secrétaire fédéral du PS de Haute-Garonne, Sébastien Vincini dans un courrier qu’elle avait elle-même rendu public lundi.

« Je ne serai pas tête de liste de Philippe Saurel dans la Haute-Garonne« , a-t-elle toutefois précisé. Ajoutant qu’elle « ne voit pas encore Philippe Saurel président de région, mais Carole Delga non plus ! »

En ne soutenant pas la candidate officielle du PS, Monique Iborra se met elle-même en « congé » du parti socialiste et risque l’exclusion. Elle affirme ne pas vouloir démissionner et attendre sereinement que les instances socialistes se prononce sur son avenir. D’après nos informations, cela ne devrait pas tarder.

Mais la situation est loin d’être aussi simple. Le PS et le gouvernement, avec une majorité à l’Assemblée nationale fragile, n’ont pas vraiment les moyens de « perdre » une députée.

Quant aux soutiens de Philippe Saurel, ils viennent de tous horizons, car il a aussi reçu pendant l’été celui du sénateur Les Républicains de l’Hérault Jean-Pierre Grand.

F. Valéry

[Exclusif] Gérard Onesta : « il se passe quelque chose »

Gérard Onesta a entamé l’été en pleine forme. Il aborde sa rentrée en parfaite santé. Fin juin, avant la trêve estivale, de bons sondages et un partenariat avec la « gauche de la gauche » ont « vitaminé » le leader écolo. Début septembre, après la coupure « juillet-aout », Gérard Onesta sort de l’hôpital. Comme tous les autres candidats, il a subi une batterie de tests pour rassurer le banquier qui va financer sa campagne. Gérard Onesta peut exhiber un cœur d’athlète. Mais surtout un moral de marathonien. Il en aura besoin pour affronter une campagne qui s’annonce nerveuse et éprouvante. Dans une interview exclusive, Gérard Onesta revient sur ses relations avec ses partenaires du Front de Gauche, ses relations avec le PS et l’état d’avancement du « Projet en commun ».

Gérard Onesta. Vice-président (EELV) à la Région Midi-Pyrénées

Gérard Onesta. Vice-président (EELV) à la Région Midi-Pyrénées

Régionales 2015 – Comment s’est déroulé votre été ?

Gérard Onesta. J’ai fait plein de choses et je viens de m’apercevoir ce matin que j’ai oublié un truc : prendre des vacances. Matin, midi et soir, à la plage et à la montagne, je n’ai pas décroché. Il n’y a pas eu de break. Je ne m’attendais pas à un été aussi dense. Nous avons fait le pari insensé de lancer une plateforme collaborative et cela a fonctionné au delà de nos espérances. Cela a occupé tout mon été.

Régionales 2015 – L’été a été marqué par une polémique autour de la création d’un poste de président délégué dans les exécutifs régionaux. Le gouvernement prévoit de faire voter une loi. Votre réaction ?

Gérard Onesta. Quand j’ai appris ce projet, j’ai regardé le calendrier pour vérifier que ce n’est pas le 1er avril. C’est totalement improbable. La classe politique qui se partage le gâteau avant les élections, c’est du jamais vu. Et, en plus, elle trouve que le gâteau n’est pas assez gros et elle rajoute une part. Avec le premier ministre qui monte au créneau. C’est plus qu’incroyable. Les socialistes veulent dé-fusionner ce qui vient d’être fusionné. On reconstitue le Languedoc-Roussillon en disant que c’est Damien Alary et que Midi-Pyrénées c’est pour Carole Delga. Absolument personne ne voit l’intérêt de la loi Alary à part Damien Alary. On le chargerait de la convergence des politiques régionales. Mais il existe 15 vice-présidents qui sont là pour ça.

Régionales 2015 – Votre université d’été vient de se terminer. Europe-Ecologie est divisé. Jean-Vincent Placé et François de Rugy ont déchiré leurs cartes en dénonçant une « gauchisation » des Verts. Vous avez un accord régional avec la « gauche de la gauche » cela va impacter votre campagne ?

Gérard Onesta. Les écolos sont divisés. Oui. Mais c’est 99% contre 1% et pas «50-50 ». Dans ma grande région, il n’y aurait pas 1 seul militant pour voter la motion Placé. Les médias se sont concentrés sur Placé et de Rugy alors qu’ils sont là pour faire leur pub. Je suis scandalisé de voir comment la presse est tombée dans le panneau. J’ai été présent du 1er au dernier jour de l’université d’Eté. Il y a eu des débats de très haute qualité et on se focalise sur 2 personnes dont la seule obsession est de grignoter des maroquins. En plus je vais vous dire. J’en avais marre de me faire engueuler sur les marchés parce que Placé , comme son nom l’indique, jouait perso.

Régionales 2015 – Les socialistes vous demandent de les rejoindre au 1er tour. Jean-Christophe Cambadélis, Manuel Valls et, en Midi-Pyrénées, Martin Malvy appellent à un accord sans attendre le 2nd tour. Votre opinion.

Gérard Onesta. Cela traduit une incompréhension de ce qui se passe dans le pays. Quand nous avons des listes séparées, il y a plus de voix pour la gauche et moins pour le FN. En revanche, si on se regroupe derrière le PS, il y a moins de voix pour la gauche et plus pour le FN. Une partie de l’électorat de gauche ne se reconnaît plus dans le PS et dans l’arrogance d’Emmanuel Macron. On n’a pas besoin d’un gouvernement de gauche pour avoir un Macron. Il pourrait être chez Juppé. Les socialistes sont en mode panique. C’est « tous derrière moi pour éviter la Bérézina ». Ils ont raison d’avoir peur. Dans certaines régions nous pouvons passer devant eux et ce sera le cas dans notre région. Le PS ne se remet pas en question. Il n’analyse pas le problème et savent juste employer des mots qui ne veulent plus rien dire : « mettez-vous derrière nous ». Ils le font avec une arrogance terrible. Jean-Christophe Cambadélis dit qu’il va siffler les écolos. Il prend le peuple de gauche pour des chiens. Il nous prend pour des chiens. Ces gens sont déconnectés et derrière il y a une véritable dérive éthique. Comme pour la présidence déléguée, ils ont perdu le sens du réel. Pendant ce temps, nous avançons sur notre « Projet en commun » et nous allons à la rencontre des citoyens de la région.

Régionales 2015 – C’est facile de cohabiter avec Marie-Pierre Vieu et le Front de Gauche ? Vos ADN politiques sont très différents.

Gérard Onesta. Oui les relations sont bonnes et depuis longtemps. C’est vrai nous avons des parcours et des modes de fonctionnement très différents. Mais je dois rendre hommage à Marie-Pierre Vieu. Elle a notamment mis tout son poids au sujet de l’affaire de l’usine Areva-Malvési (NDLR une usine nucléaire près de Narbonne dont EELV demande la fermeture alors que le PC est pro-nucléaire). Et puis notre méthode nous aide. Nous passons par le programme, par les idées. Cela permet de dégager des synthèses. Ainsi Occitanistes et Parti de Gauche ont réussi à s’entendre sur la question du financement des Calendreta (NDRL écoles en langues occitanes). Ce n’était pas du tout évident. Le PG est contre les subventions à des écoles privées. Des échanges ont permis de parvenir à une position commune autour du fait que les Calendreta sont laïques. Sans la plateforme contributive un tel résultat n’aurait pas été possible.

Régionales 2015 – Quelles sont vos prochaines échéances ?

Gérard Onesta. Jusqu’à vendredi, nous allons lissé toutes les contributions reçues et continuer à définir les thèmes. Nous avons notamment élaboré collectivement une Charte Ethique, composée de 43 articles qui va faire date. Nos adversaires auront du mal à s’aligner. Sur l’exercice des mandats ou la transparence, la barre est très haute. Samedi, on va continuer et dimanche on met en ligne. Lundi on organise un duplex entre Montpellier et Toulouse grâce à Skype pour valider les textes. On lance ensuite un appel citoyen. Entre les 19, 20 et 21 septembre, les différentes composantes du « Projet en Commun », se réunissent et se prononcent sur un accord. Un accord qui ne sera pas un soupe aux logos mais issu d’un socle commun.

Régionales 2015 – La plateforme contributive « Le Projet en Commun » n’est donc pas un simple gadget, un simple habillage ?

Gérard Onesta. Non c’est un vrai projet citoyen. Chez Philippe Saurel, on ne compte plus les « moi » ou les « je ». Nous n’avons pas la même définition du mot citoyen. Au départ on pouvait douter du processus. Il pouvait paraître fragile : long car organisé sur un trimestre, sur un immense territoire. En fait, cette fragilité nous a fait avancer car elle était le signe de notre sincérité. Une anecdote. J’en ai encore la chair de poule. Cela ne m’est jamais arrivé. Lors d’un rendez-vous médical, la standadiste m’a interpellé car elle était au courant du « Projet en commun » et qu’elle souhaitait s’engager. Je n’ai jamais connu cela. Il se passe vraiment quelque chose.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

 

Lycées et enseignement supérieur, compétence historique des régions

Conseil Régional de Midi-Pyrénées Archives MaxPPP

Conseil Régional de Midi-Pyrénées Archives MaxPPP

 

1h10 de discours pour présenter cette rentrée lycéenne et universitaire vue du Conseil Régional. Il n’en fallait pas moins à Martin Malvy ce lundi face aux 454 millions d’investissements faits dans le secteur par sa collectivité. « Rendez-vous compte, un midi-pyrénéen sur quatre est directement concerné par cette rentrée » précise le Président de Région. Pour ordre d’idée, Midi-Pyrénées a vu son nombre de lycéens augmenter de 17000 en 15 ans.

 

La loi Notre n’a pas modifié les compétences de la collectivité territoriale en la matière. Historiquement, les lycées sont la première compétence transférée aux Régions. Martin Malvy annonce la construction de 5 d’entre eux à l’horizon 2020 et 100 millions de travaux effectués cette année. Il se défend du fait d’avoir ici un trop grand nombre d’établissements, 140, sur le territoire face à l’éclatement de la population.

Premier parc informatique de France

Un éclatement territorial qui devra aussi être vaincu grâce au très haut-débit et au numérique : « nous avons le premier parc informatique de toutes les régions de France » précise Martin Malvy. Un numérique qui comporte aussi ses dangers, la Région a décidé de lancer cette année une campagne de prévention contre les risques liés à l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux.

 

« Une grande école numérique » que la Région veut aussi mettre au service des « décrocheurs ». Ils sont estimés à 7000 sur notre territoire et dès cette rentrée, un programme va leur être particulièrement destiné avec notamment une centaine de stages proposés.

 

Pour revenir aux structures que doit entretenir le Conseil Régional, un autre grand chantier s’amorce, celui de l’accessibilité. Lycées et facs devront être entièrement adaptés d’ici 2020 pour la modique somme de 83 millions d’euros. Pour repère, c’est 10 millions de plus que ce qu’a coûté la rénovation complète de la fac Jean-Jaurès au Mirail, « seule université d’Europe entièrement refaite ».

Pas assez de logements universitaires

Seul regret notable pour Martin Malvy en cette nouvelle rentrée, le sempiternel manque de logements étudiants sur Toulouse. « Il y a peu de passion ici pour en créer de nouveaux » tacle le Président de Région qui explique avoir fait sa part de démarche en la matière. « A Bordeaux par exemple, ils ont intégré cette problématique à leur plan campus. Ce n’est pas le cas ici. »

 

L’année prochaine, ce sera un autre Président qui essaiera une fois encore de s’attaquer à la question et à d’autres chantiers. Martin Malvy, lui, ne sembla pas plus nostalgique que ça quand on lui parle de sa « dernière rentrée » comme Président. « Il y aura d’autres choses » se contente-t-il de dire.

 

Patrick Noviello

Double rentrée pour Martin Malvy

Martin Malvy, président de la Région Midi-Pyrénées

Martin Malvy, président de la Région Midi-Pyrénées

Edito :

« Pas de double casquette »

Le président de région n’aime pas mélanger les casquettes.

Lundi, pour lui c’était rentrée scolaire et non pas rentrée politique.

Pas question donc de revenir sur ses déclarations du week-end à l’université d’été du PS à la Rochelle.

Dans sa ligne de mire : Philippe Saurel, le maire de Montpellier qui a lancé sa propre liste de gauche pour les régionales.

Martin Malvy n’est pas tendre à son égard : « Si sa conception de la politique se poursuit par le débauchage de gens qui se sont fait élire sur leur ancienne appartenance, cela relève du manque d’éthique »

Et Philippe Saurel de lui répondre qu’il n’a aucune leçon d’éthique à recevoir du PS.

Les socialistes qui selon lui préfèrent mettre en avant des « clients, parents ou apparatchiks plutôt que des élus de terrain ».

Ambiance, ambiance…

Mais malgré tout Martin Malvy continue d’appeler au rassemblement à gauche pour ces Régionales.

Il compte notamment sur les sympathisants d’Europe Ecologie-Les Verts.

Seulement après la liste PS-PRG, la liste Saurel il y a une autre liste de gauche qui fait aussi du pied aux écolos.

Celle soutenu par Jean-Luc Mélenchon qui était ce week-end à Toulouse.

Et pour lui, le ralliement des écologistes à son camp ne fait aucun doute.

Bref s’il veut rabibocher son actuelle majorité au conseil régional, Martin Malvy va vite devoir remettre sa casquette de politique et abandonner celle de proviseur.

Patrick Noviello