21 Oct

Colère des policiers : tirs tendus entre FO Police et l’intersyndicale Alliance-Unsa Police

Policiers en colère à Toulouse, le mercredi 19 octobre Photo MaxPPP

Policiers en colère à Toulouse, le mercredi 19 octobre Photo MaxPPP

Tension entre les syndicats de policiers. Le deuxième syndicat des gardiens de la paix et gradés, SGP FO Police, souhaite organiser une « marche silencieuse policière et citoyenne » à Toulouse, Tarbes, Albi et Montauban. Cette manifestation (sans logo syndical) est prévue le mercredi 26 octobre. Cet événement fait suite à la mobilisation spontanée de centaines de policiers, dans toute la France, Une mobilisation liée à l’attaque de quatre policiers en région parisienne.

L’intersyndicale refuse de participer à la marche du 26 octobre. La réaction de SGP FO Police ne s’est pas faite attendre :

Avec une grande consternation que nous prenons connaissance de la décision de la pseudo intersyndicale Alliance / Unsa-police de rejeter l’appel à la marche neutre, silencieuse, et citoyenne programmée mercredi 26 octobre alors qu’ils s’approprient une autre initiative de manifestation devant les tribunaux. Nous sommes catastrophés par ce suicide assumé de concurrents  qui n’ont aucun scrupule ni états d’âme face à la détresse de nos collègues. Unité SGP ne peut que maintenir son appel à l’union SANS ETIQUETTE à une marche policière, citoyenne. Nous déplorons profondément ces positionnements politiques inopportuns et dévastateurs.

Du côté d’Alliance Police, la contre-attaque fuse. Un représentant du syndicat déclare :

Les collègues dans leur mouvement de colère avaient décidé de se rassembler le 26 octobre pour une marche silencieuse, Unité Police FO a lancé une marche silencieuse le même jour trahissant ainsi la volonté des collègues d’évoluer hors syndicats. Pour ne pas participer à cette opération de récupération, Alliance police nationale ne s’associera pas à cette marche et organise avec d’autres syndicats dont UNSA Police des rassemblements silencieux devant les palais de justice tous les mardis de 13 heures à 13 heures 30

Selon nos informations, une contre-marche pourrait se dérouler face à la marche organisée par FO Police.

On connaissait la guerre des polices. On découvre la bataille en ordre dispersé des syndicats policiers.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Didier Martinez -SCP FO Police : « c’est la haine totale des policiers »

Didier Marinez SGP FO Occitanie

Didier Marinez
SGP FO Occitanie

Des cocktails Molotov mettent le feu dans les rangs de la police. Le 8 octobre dernier, 4 policiers ont été blessés par des engins incendiaires alors qu’ils effectuaient une mission de surveillance. Suite à ce fait divers, les policiers descendent dans la rue avec armes et véhicules de service. Le mouvement est né en région parisienne. En quatre jours, il s’étend à l’ensemble du territoire national. A Toulouse, une centaine de policiers a manifesté sa colère. Les syndicats sont court-circuités et critiqués. Le secrétaire général de SGP FO en Occitanie, Didier Martinez, revient sur ce mouvement inédit et attend une réaction concrète de la part du gouvernent. Interview.

Le Blog Politique. Les manifestations de policiers qui se déroulent à Lyon, Paris, Toulouse sont-elles inédites ? Au cours de votre parcours syndical, vous avez connu un tel mouvement ?

Didier Martinez. C’est absolument inédit. Ce qui est nouveau, c’est le côté récurrent. En 2001, suite à l’assassinat d’un collègue au Plessis- Trévise lors d’un cambriolage, la base s’est spontanément mobilisée. A l’époque Daniel Vaillant était ministre de l’Intérieur. Cette mobilisation a débouché sur une réforme indemnitaire et indiciaire. La prime de risque a notamment été augmentée. En 2012, nous avons défilé sur les champs-Elysées suite à la mise en examen après qu’il ait utilisé son arme de service. Mais, c’est pareil, comme en 2001, en deux, trois jours tout rentre dans l’ordre.

Le Blog Politique. Pensez-vous que le gouvernement a une responsabilité dans le mouvement actuel ?

Didier Martinez. Aucun gouvernement n’a eu autant de manifestations durant un quinquennat. Même sous Sarkozy. Ils n’ont jamais entendu le message. La contestation autour de la loi Taubira aurait dû les alerter. Il y a eu la signature d’un protocole. Mais il est totalement vide et creux. Le gouvernement, s’est contenté de paroles sympathiques et de compassion. Pour que ça bouge, il aura fallu que la base dise : ça suffit. Les syndicats vous n’arrivez à rien.

Le Blog Politique. Comme vous le précisez, le mouvement vient de la base et se déroule en marge des syndicats. C’est un constat d’échec pour le syndicaliste que vous êtes ? 

Didier Martinez. Jamais un syndicat ne peut donner de consignes qui exposent nos collègues à des sanctions. Nous avons tout mis dans la balance pour faire avancer les exigences de la base. Mais on ne peut pas utiliser certaines méthodes comme bloquer un périph. C’est injuste de nous reprocher notre inaction. S’agissant de l’action des collègues, ils l’ont fait et ça marche. Je m’en réjouis.

Le Blog Politique. Pensez que l’action de vos collègues va faire bouger le gouvernement ?

Didier Martinez. Le fait que François Hollande reçoive les syndicats prouve que le gouvernement a pris la mesure du malaise. Mais le gouvernement va devoir présenter une palette de réponses. Je sais notamment que les collègues attendent une réponse sur le pouvoir de riposter. Actuellement, c’est compliqué de sortir son arme. Quand une voiture refuse de s’arrêter et nous dépasse, on ne peut pas tirer dans les pneus. Nous sommes enfermés dans le cadre de la légitime défense et cela suppose d’être devant le véhicule. On ne peut pas tirer.  Il y a un risque permanent de révocation et de mise en examen. Le climat est devenu intenable. Nous n’avons pas les moyens de réagir. C’est la haine totale des policiers. Dans les manifestations, on voit des gens armés qui veulent se battre et crever du flic. Nos collègues ont un sentiment de vulnérabilité et l’exaspération a atteint son paroxysme.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

20 Oct

Primaire Ecolo-Guillaume Cros : « Cécile Duflot a trop joué le second tour à la Jospin »

Le PS et la droite ne sont pas les seuls à organiser des primaires. Les écologistes votent également pour désigner leur candidat à la présidentielle de 2017. Les résultats du 1er tour conduisent à l’élimination surprise de Cécile Duflot. L’échec est brutal pour l’ancienne ministre du logement : 24% des votes. Un de ses soutiens en Occitanie revient sur cette défaite brutale. Guillaume Cros est un vice-président (EELV) du Conseil Régional. Interview.

Guillaume Cros. Conseiller régional EELV. Photo : L.Dubois

Guillaume Cros. Conseiller régional EELV. Photo : L.Dubois

Le Blog Politique. Cécile Dufflot est éliminée dès le 1er tour de la primaire organisée par Europe-Ecologie. Comment expliquez-vous cet échec ?

Guillaume Cros. Cécile Dufflot avait envie depuis longtemps de cette primaire et elle s’est longuement préparée. Si on essaie de voir ce qui n’a pas marché, c’est peut-être que Cécile Dufflot a trop joué le second tour, à la Jospin. Des personnalités ont apporté son soutien à Cécile Dufflot, notamment des économistes. Cela montrait qu’elle gagnait en crédibilité. Si on rentre dans les détails, je pense que l’on a peut être mal évaluer le côté anti-Dufflot. Son passage au gouvernement. C’est vrai que l’on peut mettre davantage en avant son bilan. Il y avait des choses positives. Je sentais une mobilisation. C’est vraiment dommage car on n’a besoin qu’un écolo soit présent dans la présidentielle et Cécile Dufflot avait une vraie notoriété. Et elle a gagné en notoriété.

Le Blog Politique. Il reste deux candidats en piste pour le second tour : Yannick Jadot et Michelle Ravasi. L’un des deux candidats décrochera l’investiture pour la présidentielle. Vous êtes confiant ?

Guillaume Cros. Cela va être très difficile. La présidentielle va être sanglante. Je soutiendrai le ou la candidate qui va gagner la primaire. Mais ce sera d’autant plus compliqué avec un ou une candidate qui sort comme ça.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

Migrants en Hautes-Pyrénées : La Préfecture et le Procureur recadrent le FN

En début de semaine, le FN 65 envoyait aux médias un communiqué que nous avions choisi de ne pas relayer. Son titre : « Mépris du peuple : les autorités camouflent les 250 clandestins installés à Lourdes ». Fait rare, aujourd’hui c’est la Préfecture et le Procureur de Tarbes qui y répondent dans un communiqué commun en parlant de « campagne de désinformation ». Les représentants locaux de l’Etat et de la Justice se réservent également le droit de donner des « suites judiciaires » à cette affaire. Explications.

Polémique autour des demandeurs d'asile accueillis à Lourdes. Photo MaxPPP

Polémique autour des demandeurs d’asile accueillis à Lourdes. Photo MaxPPP

Dans un communiqué daté du 17 octobre et signé de son secrétaire départemental Olivier Monteil, le Front National des Hautes-Pyrénées entendait dénoncer je cite « un black-out total » sur l’information de la population de Lourdes concernant le logement de « 250 migrants réfugiés douteux mais authentiques clandestins ». Réponse de la Préfecture, il ne s’agit pas de clandestins mais de « demandeurs d’asile autorisés au séjour ». Préfecture qui précise également qu’il n’est pas question ici de 250 mais de 108 personnes.

Des suites judiciaires possibles

Mais ce qui a sans doute du irriter au plus haut point la Préfète Béatrice Lagarde c’est que soient citées par le Front National les adresses des lieux d’hébergement de ces réfugiés. Ainsi selon elle et le procureur Eric Serfass, « il a été porté atteinte grave à la vie privée des personnes concernées ». « Ils sera donné toutes suites judiciaires et, le cas échéant, disciplinaires, à ces faits intolérables » précisent-ils.

Autre polémique qu’avait souhaité mettre en exergue le FN 65 « une note d’information destinée aux agents de police » où « il est demandé aux policiers, en cas d’intervention sur un site d’hébergement de « migrants » à Lourdes, de se contenter de rédiger une simple « main courante d’évènement ». Autrement dit pour Olivier Monteil « même en cas de « délit grave que le demandeur d’asile soit auteur ou victime » l’administration n’enjoint aux policiers que d’appeler la directrice du CADA (Centre d’Accueil de demandeurs d’Asile) ».

Interprétation malveillante

« Interprétation malveillante » selon les autorités. « Cette note vise tout au contraire à sensibiliser les policiers aux interventions sur les lieux d’hébergement de ces personnes et, au surplus, pour les faits graves, à informer le responsable de la structure ». « Les services de l’Etat travaillent dans le respect du droit et des procédures pénales » rétorquent la Préfète et le Procureur. « Le détournement à des fins polémiques de leur action est profondément regrettable. Et en particulier, il nuit à l’image des policiers qui effectuent leur tâche dans des conditions difficiles et dont l’implication et la probité ne sauraient être remises en cause » concluent les deux représentants de l’Etat et de la Justice.

Patrick Noviello

Quand les militants PS du Tarn sont invités à faire des lois

Patrice Bédier et Najat Vallaud-Belkacem au Sénat. Photo MaxPPP

Patrice Bédier, candidat aux législatives dans le Tarn et ex-conseiller parlementaire de Najat Vallaud-Belkacem. Photo MaxPPP

Un profil pas banal et une méthode originale. L’ancien conseiller parlementaire de Najat Vallaud-Belkacem est candidat pour les prochaines législatives. Dans le département du Tarn, la candidature de Patrice Bédier dénote. Sur les terres de Jaurès, un jeune trentenaire ayant passé 4 ans dans les allées ministérielles, ce n’est pas fréquent. Mais, surtout, Patrice Bédier propose à ses camarades socialistes une recette atypique. Avant de se présenter devant les électeurs, Patrice Bédier doit obtenir l’investiture interne du PS81. Pour décrocher le sésame, début décembre, Patrice Bédier offre un exercice de démocratie directe : la rédaction avec les militants de 5 propositions de loi que le député « virtuel » s’engage à déposer sur le bureau de l’Assemblée Nationale.

Mais, ce n’est pas tout, Patrice Bédier a défini 5 thèmes (transparence de la vie publique, souffrance au travail, économie des territoires, éducation, agriculture). Le candidat à l’investiture s’engage (s’il est élu au Palais Bourdon) à déposer une proposition de loi pendant les 5 ans du mandat législatif sur chacun de ces chantiers.

La 1ère circonscription du Tarn est (décidément) un vrai laboratoire politique. Le député sortant, le centriste Philippe Folliot, a inventé « un Café au Café« . Le parlementaire tarnais a inscrit dans ses engagements de campagne une pratique pleine de caféine : accueillir autour d’un café et dans un café de sa circonscription les électeurs. Le dernier café s’est, d’ailleurs, déroulé dans un centre commercial à Castres. Son (éventuel) adversaire socialiste, se contente de la formule « open bar ». Une formule version « cuvée » législative que Patrice Bédier connait bien.

Le jeune conseiller municipal d’Albi a conseillé la ministre de l’Education Nationale. Mais, pendant 2 ans, il a également été le chef de cabinet du ministre chargé des relations avec le Parlement.

Laurent Dubois (@laurentdub)

19 Oct

La montalbanaise Olympe de Gouges première femme « statufiée » à l’Assemblée Nationale

Le buste d'Olympe de Gouges dans la salle des Quatre-Colonnes de l'Assemblée Nationale (Photo AFP)

Le buste d’Olympe de Gouges dans la salle des Quatre-Colonnes de l’Assemblée Nationale (Photo AFP)

Elle trônera en vis-à-vis de la sculpture de Jean Jaurès. Tout un symbole… Féministe née à Montauban en 1748 et recalée il y a deux ans pour une entrée au Panthéon, Olympe de Gouges sera donc le premier personnage historique féminin à faire son entrée dans la salle des Quatre-Colonnes. « Un clin d’œil à l’histoire en cette année du 225ème anniversaire de la déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne » souligne la députée socialiste du Tarn et Garonne Valérie Rabault.

Entre ici Olympe de Gouges

Clin d’œil toujours… « Entre ici Olympe de Gouges » a lancé la socialiste Catherine Coutelle. La présidente de la délégation de l’Assemblée aux droits des femmes faisait ainsi référence à la formule d’André Malraux pour l’entrée de Jean Moulin au Panthéon.

La révolutionnaire Olympe de Gouge incarna aussi à son époque une forme certaine de résistance. D’origine modeste, autodidacte, veuve à 18 ans ayant refusé de se marier pour garder sa liberté, elle fut une femme de lettre et un personnage politique engagé. Ses combats : l’instauration du divorce, de droits pour les ouvriers au chômage ou encore l’abolition de l’esclavage. Certains de ses écrits figurent d’ailleurs dans le fond de la bibliothèque de l’Assemblée Nationale.

La femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune 

Sur le piédestal de son buste : la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne où elle explique que « l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements ».

Parmi ses déclarations restées dans l’Histoire : « la femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune ». Une phrase plus que jamais marquante quand on sait qu’elle est morte guillotinée en 1793 pour avoir défié Robespierre et dénoncé l’arrestation des députés girondins.

Patrick Noviello (avec AFP)

18 Oct

Edito : l’urbanisme à Toulouse, façon « densité modérée »

Construire entre 6500 et 7500 logements par an dans la Métropole, dont la moitié sur Toulouse… Le chiffre est vertigineux. Et pourtant si l’on veut répondre à l’arrivée des néo-toulousains ce défi doit être relevé. Voici ce qu’a annoncé la municipalité lundi 17 octobre. Alors comment faire plus dense mais modérément ?

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

En se baladant aujourd’hui dans les faubourgs de la ville, chacun peut se rendre compte que dès qu’un pavillon n’est pas racheté par un particulier, c’est un immeuble qui pousse à la place. Chacun s’interrogera aussi (mais pas longtemps) quand il aura constaté qu’il y a plus de voitures dans son quartier le soir et les week-ends que dans la journée. Et ce même heureux propriétaire d’une maison de se demander si son environnement immédiat ne va pas ressembler, un jour, à un arrondissement parisien.

Tout l’enjeu urbanistique est là : caser tout le monde mais dans un environnement qui reste agréable. Difficile de convaincre un riverain habitué à un cadre pavillonnaire de se retrouver entouré de R+2 au mieux. La mairie continue donc de mettre en avant une politique de protection du patrimoine ainsi que la création d’espaces boisés, histoire de montrer qu’elle ne fait pas qu’accorder des permis de construire aux promoteurs.

Seulement il ne suffit pas d’ériger des logements, même avec bon sens, pour y loger les nouveaux-arrivants. Il faut les transports, la voierie, les écoles, les crèches, les commerces qui vont avec… Certes, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Toulouse a une superficie supérieure à celle de Paris intra-muros (118 km² contre 105). Donc nous avions une certaine marge liée à l’étalement urbain. Mais à un moment donné, il faut interconnecter le tout, autrement dit rendre la circulation praticable.

Déjà que le périphérique devient de plus en plus lent au quotidien, et pas seulement aux heures de pointe, s’il faut rajouter du temps de trajet pour s’extraire de son domicile avant d’atteindre la ceinture bitumée, la tension risque de s’accroitre. Voilà déjà plusieurs années que les Transports sont devenus un élément programmatique central des élections municipales. Ils devraient le rester dans les années qui viennent.

Patrick Noviello

17 Oct

NKM : « L’identité, les Gaulois et le reste, un peu ça va ! »

En visite dans les Hautes-Pyrénées pour la campagne de la primaire de la droite, Nathalie Kosciusko-Morizet a indiqué vouloir faire entrer dans le débat de la primaires des sujets « qui sont dans la vie des Français » et pas seulement les questions d’identité ou d’immigration.

Nathalie Kosciusko-Morizet (Photo : MaxPPP)

Nathalie Kosciusko-Morizet (Photo : MaxPPP)

« L’identité, les Gaulois et le reste un peu ça va mais ça n’épuise pas tout le débat d’une campagne présidentielle ! » s’est exclamée NKM ce lundi, invitée du 12/13 de France 3 Midi-Pyrénées à l’occasion de son déplacement dans les Hautes-Pyrénées, référence à son adversaire Nicolas Sarkozy, pour qui les Français puisent leurs racines chez les Gaulois.


« L’identité, les Gaulois et le reste, ça va ! »

« Je me bats, explique la seule femme candidate à la primaire de la droite, pour faire entrer dans le débat de la primaire d’autres sujets que ceux traditionnels de la droite, comme l’identité ou l’immigration. Je veux que l’on parle aussi éducation, entreprise, emploi, transformation numérique, car ce sont des sujets qui intéressent les Français.

L’intégralité de l’interview de NKM :


NKM invitée du 12-13

Face aux poids-lourds de la primaire, la candidate iconoclaste, qui stagne à 3 % dans les sondages, veut faire entendre sa petite musique notamment sur l’économie ou encore la dépénalisation de la consommation de cannabis.

FV (@fabvalery)

Retraites modestes : le coup de pouce des amendements Rabault

Demain débute à l’Assemblée Nationale, l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale. La rapporteure générale du Budget, députée socialiste de Tarn et Garonne a réuni une soixantaine de députés autour de deux amendements. L’objectif : donner un coup de pouce d’environ cinquante euros par mois aux retraités modestes en annulant ou en faisant baisser leur CSG.

La députée PS du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, rapporteure du budget (Crédit : MaxPPP)

La députée PS du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, rapporteure du budget (Crédit : MaxPPP)

L’exemple posé sur l’amendement est clair. Un retraité célibataire de plus de 65 ans dont le revenu mensuel serait inférieur à 1255 euros économiserait 41 euros par mois s’il ne payait pas de CSG. Plus largement, la proposition pourrait concerner 480 000 ménages de retraités.

Version large et version limitée

430 000 ménages de retraités supplémentaires pourraient également bénéficier d’un gain annuel moyen de 41 euros par mois mais cette fois-ci avec un allègement du taux de CSG. Et ceci dans la version « large » de l’amendement signée par 64 députés (dont une dizaine d’Occitanie). Ils sont treize de moins à avoir opté pour la version « limitée » qui ne comprends pas l’option baisse du taux de CSG.

Cette version est un amendement dit « de repli ». Pour éventuellement finir de convaincre le gouvernement ? Il faut dire que le manque à gagner pour la Sécurité Sociale serait de 470 millions d’euros dans la version large et 260 millions dans la version limitée. Mais Valérie Rabault a évidemment son idée pour la financer : « Ce n’est pas un chèque sans provision que nous proposons. Les crédits ont été débloqués en commission.»

Un rééquilibrage fiscal entre les ménages et les entreprises

Il faut, selon elle, modifier le régime social applicable aux attributions d’actions gratuites (AGA), un système mis en place il y a un an par Emmanuel Macron. «  Il faut voir à qui profitent ces actions gratuites. Si c’est à des PME ok, si c’est pour amener plus rémunérations à un cadre du CAC 40, non » argumente Valérie Rabault. 250 à 300 millions d’euros pourraient ainsi être récupérés et donc financer l’allègement ou la suppression de CSG pour les retraités les plus modestes.

« Ce que nous proposons est une forme de rééquilibrage fiscal entre les ménages et les entreprises. Rappelons que les retraités ont subi ces dernières années deux mesures fiscales : la suppression de la demi-part « vieux parents » par Nicolas Sarkozy en 2008 et la fiscalisation de la majoration de pension pour charges de familles en 2013. Le tout sans que les revenus perçus par les retraités n’évoluent forcément» conclut la rapporteure générale du budget.

Le oui, mais du gouvernement

Ce matin, le gouvernement, à travers son secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert, s’est dit « ouvert » à une baisse de la CSG pour les retraités modestes. Et la garantie qu’il demande semble compatible avec les amendements portés par Valérie Rabault : trouver des compensations à hauteur de 300 millions d’euros. Ces amendements devraient être débattus à l’Assemblée Nationale en fin de semaine. Mais le gouvernement devrait donner une première piste quant à sa position définitive en commission des finances mercredi ou jeudi.

Patrick Noviello

 

 

Toulouse : comment Futurapolis a offert une carte blanche à Emmanuel Macron

« Voitures sans pilote, drones du troisième type, robots médecins, ceci n’est pas de la science-fiction » affirme l’événement Futurapolis sur son site internet. Mais la vedette de cette édition 2016 (4 et 5 novembre à Toulouse) sera sans aucun doute Emmanuel Macron qui y bénéficiera d’une carte blanche et ça ce n’est pas non plus de la science-fiction !

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP

Il ne vient pas pour piloter un drone ou faire découvrir une innovation extravagante dont il serait l’auteur. Non, à Toulouse, pour Futurapolis (événement sur l’innovation piloté par Le Point avec Toulouse Métropole et depuis cette année Montpellier Métropole), l’ancien ministre de l’économie Emmanuel Macron a une « carte blanche » pour s’exprimer sur le sujet qu’il souhaite.

Une carte blanche « orientée »

« C’est en fait une carte blanche orientée, explique Sophie Iborra, la coordinatrice de Futurapolis. Il parlera des nouveaux enjeux, de la nouvelle économie. On reste dans le thème général de Futurapolis mais sans thème précis comme pour les autres conférences. Mais vu le contexte politique actuel et son statut d’éventuel futur candidat à la présidentielle, ce ne serait pas étonnant que la discussion glisse sur d’autres sujets« .

Emmanuel Macron aura donc 40 minutes pendant lesquelles il pourra faire du Emmanuel Macron. Et puisque l’on parle de contexte, il n’y a pas que le national. Localement, la venue de Macron coïncide avec un jeu de chaises musicale chez les soutiens financiers de Futurapolis.

Accrochez-vous, il faut suivre !

Un étonnant jeu de chaises musicales

Cette année, Futurapolis n’est plus soutenu par la Région Occitanie. Il semble que le Conseil régional ait décidé de cesser sa subvention jugeant l’événement un peu trop au service de Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse et président de la Métropole. La région est donc remplacée cette année par la Métropole de Montpellier, qui soutient donc un événement qui se déroule exclusivement… à Toulouse. Le président de Montpellier Métropole est Philippe Saurel, l’ancien socialiste, ex-candidat aux régionales face à Carole Delga, qui s’entend très bien avec Jean-Luc Moudenc et n’est pas insensible à l’éventuelle candidature d’Emmanuel Macron. Ajoutez que la coordinatrice de Futurapolis, Sophie Iborra, est la fille de la députée de Haute-Garonne Monique Iborra, proche d’Emmanuel Macron et ancien soutien de Philippe Saurel aux régionales.

Digérez bien toutes ces infos. Il n’est donc pas interdit (ni imbécile) de penser que la sortie de la Région, l’entrée de Montpellier et la venue d’Emmanuel Macron sont liées !

Une visite prévue avant sa démission

Mais c’est apparemment avoir l’esprit mal tourné. Que nenni, tout cela n’a rien de commun, nous explique-t-on. « Emmanuel Macron devait venir l’an passé, explique Sophie Iborra, mais ses obligations au gouvernement ne lui en ont pas laissé le temps. Cette année, sa venue était calée bien avant sa démission du ministère de l’économie (NDLR : en août dernier) et avant donc qu’il devienne un possible candidat à la présidentielle. Quant à l’arrivée de Montpellier Métropole, c’était pour nous, après la sortie de la Région, une évidence d’associer les deux métropoles à l’événement« .

N’empêche, la présence du candidat putatif le 4 novembre risque d’éclipser les robots médecins et autres drones du troisième type… et ça ce n’est pas de la politique fiction. 

Fabrice Valéry (@fabvalery)

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