10 Nov

Soutien de la direction du PRG à Manuel Valls : ça valse en interne

La direction du PRG est favorable à une candidature de Manuel Valls. L’information est sortie dans les colonnes du Journal Du Dimanche ce mardi 8 novembre. Cette fuite (organisée) autour d’un dîner (informel) fait des vagues en interne. Une partie du parti conteste cette prise position. L’adversaire de Sylvia Pinel au dernier Congrès, Guilhem Porcheron, dénonce une violation des règles statutaires. Mais, surtout, ce positionnement heurte la ligne de nombreux parlementaires qui soutiennent la candidature d’Emmanuel Macron. Parmi ces soutiens, une personnalité de poids. Celui du « patron » des sénateurs PRG, président du groupe RDSE, Jacques Mézard.

Jean-Michel Baylet et Manuel Valls à l'Assemblée Nationale. Photo : MaxPPP

Jean-Michel Baylet et Manuel Valls à l’Assemblée Nationale. Photo : MaxPPP

L’information n’a surpris les élus et les cadres PRG. Un ralliement à une candidature (encore virtuelle) de Manuel Valls était prévisible et même prévue. Comme le précise Guilhem Porcheron, « depuis le début, la nouvelle direction du PRG a la volonté d’amener le parti à Valls. C’est une évidence« . Un sénateur RDSE est plus précis : « Guillaume Lacroix (NDLR 1er vice-président exécutif du PRG) travaille chez Valls à Matignon. Il est à son cabinet, c’est son employé. Il n’a pas le choix. En plus il doit être nommé très prochainement à la Caisse des Dépôts ou au Conseil d’Etat. Il doit récupérer une rente de situation et il va être nommé par le premier ministre ».

Pour un parlementaire, la ligne « vallsiste » de la direction du PRG est téléguidée : « c’est un signe que Valls se prépare en coulisse. C’est lui qui instrumentalise tout cela« . Cette version des faits, cette vision des choses peut s’appuyer sur certains signes. En effet, depuis plusieurs jours, le premier ministre marque sa différence avec François Hollande. Le très loyaliste (et même suiviste) Manuel Valls s’autorise des petites phrases et des commentaires qui ont valu un recadrage elyséen au locataire de Matignon.

Spontanée ou pilotée de Matignon, les indiscrétions (pas du tout discrètes) de la direction du PRG agacent. Guilhem Porcheron rappelle que c’est seulement le 26 novembre prochain que les radicaux de gauche doivent arrêter leur position sur la présidentielle. Sylvia Pinel et Guillaume Lacroix maîtrisent totalement la manœuvre. Sur la centaine de membre du futur Congrès, la direction du PRG dispose de plus des trois quart des votants. Néanmoins, Guilhem Porcheron élève, pour le principe, la voix :

Je n’accepte pas cette main mise de la nouvelle direction qui méprise les statuts et interdit tout fonctionnement démocratique du parti

Sylvia Pinel et Guillaume Lacroix ne vont pas reculer pour autant. Les 35% obtenus par Guilhem Porcheron lors de l’élection de la nouvelle présidence du PRG ne se sont pas traduits par l’attribution de manettes. La proportionnelle n’est pas d’actualité chez les radicaux de gauche. En réalité, le véritable obstacle sur la route du tandem « Pinel-Lacroix » porte un nom : Emmanuel Macron.

Le Congrès du 26 novembre votera ce que décrétera la direction du parti. En revanche, le PRG est en train de vivre un tournant historique.

En effet, la quasi-totalité des sénateurs RDSE a basculé chez Emmanuel Macron. A l’Assemblée Nationale, de nombreux députés font de même. Comme le précise un parlementaire, « Macron est en train de cannibalisé le PRG ».

C’est donc un schisme entre « vallsiens » et  « macroniens » qui se dessine.

Un schisme qui pourrait se terminer par une implosion du plus vieux parti de France.

Laurent Dubois (@laurentdub)

09 Nov

Election de Donald Trump : les réactions politiques en Occitanie

©Bryan R. Smith / AFP

©Bryan R. Smith / AFP

L’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche suscite une avalanche de réactions politiques en région Occitanie. Elles oscillent entre consternation et satisfaction.

Louis Aliot, numéro 2 du Front National et député européen

Félicité le nouveau président qui a été élu sur un programme de rupture. C’est un pied de nez au système politico-médiatique qui se moque et dénigre. Le système devrait être modeste et se remettre en question. De l’humilité ce sont les peuples qui votent encore. Hier le Brexit, aujourd’hui Trump et peut être demain la France. Rien n’est jamais impossible en démocratie. Cette élection a une portée mondiale. Trump a compris qu’il faut parler directement au peuple et parfois contre son propre camp puisque Bush n’a pas voté pour lui.

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie


Réaction de Carole Delga après l’élection de Donald Trump

Philippe Saurel, maire divers gauche de Montpellier

Cette élection nous rappelle que la parole du peuple est souveraine face à tous les sondages et les enquêtes d’opinion.

A l’aune de cette élection, les pays européens doivent se remettre en question, changer leur logiciel et repenser les bases de leur contrat social.
L’extrémisme guette. Pour y faire face, une nouvelle façon de faire de la politique est nécessaire.

écrit, le maire de Montpellier dans un communiqué.

Jean-Luc Moudenc, maire LR de Toulouse

Sylvia Pinel, présidente du PRG

Il est temps de tirer les conclusions qui s’imposent : la peur, les amalgames, les instabilités mondiales et la démagogie prennent désormais le pas sur les idées progressistes que défendait avec détermination Hillary Clinton, première femme candidate à l’élection présidentielle américaine.

Emmanuel Macron : combien d’adhérents en Occitanie ?

L’annonce de la candidature d’Emmanuel Macron semble éminente et un cap doit être franchi jeudi 9 novembre avec la publication d’un programme. Dans ce vrai-faux suspens une question se pose : Macron combien de divisions ?

Dans les sondages, l’ancien ministre de l’Economie dispose d’un joli capital. Dans certaines études, Emmanuel Macron passe même devant François Hollande et peut espérer une place sur le podium de la présidentielle 2017.

Néanmoins, tous ces bon signes restent virtuels. Une candidature à l’Elysée suppose de l’argent. Emmanuel Macron dispose (visiblement) des fonds nécessaires. Mais le nerf de la guerre c’est surtout un réseau d’élus et de soutiens.

Il faut des porte-voix et parfois des portes-flingues, des relais d’opinions et des petites mains. Mais un point est hautement stratégique : les fameuses 500 signatures pour entrer dans la compétition.

Ce sésame passe par des maires qui acceptent de parrainer un candidat et donc un maillage territoriale. Quel maillage territorial pour Emmanuel Macron en Occitanie ? Combien d’adhérents pour son mouvement En Marche ! dans notre région ? Emmanuel Macron dispose-t-il de référents départementaux ?

Réponse en chiffres.

Emmanuel Macron place du Capitole lors de sa visite à Toulouse. Photo MaxPPP

Emmanuel Macron place du Capitole lors de sa visite à Toulouse. Photo MaxPPP

Emmanuel Macron revendique 8500 adhérents en Occitanie. Un gros bataillon en Haute-Garonne avec 2200 adhérents au compteur. A titre de comparaison, la fédération Les Républicains 31 se situe autour des 4000 militants. Evidemment, il s’agit de chiffres officiels. Tous les partis ont des problèmes avec le nombre de militants. Ils sont souvent et même toujours gonflés. En Marche ! n’est pas un parti politique. Mais on ne peut pas exclure (le mot est faible) une inflation des chiffres.

S’agissant maintenant des référents départementaux, Emmanuel Macron dispose de 8 représentants sur les 13 départements d’Occitanie. Voici la liste :

Gard : Jérôme TALON

Aveyron : Thomas MOGHARAEI

Lot : Sébastien MAUREL

Hérault : Coralie DUBOST

Tarn : Clément BALLER

Aude : Marie-Hélène REGNIER

Gers : Sylvie THEYE

Pyrénées-Orientales : Sébastien CAZENOVE

Un neuvième doit bientôt être désigné en Haute-Garonne. Le profil recherché est toujours le même : société civile et généralement issu du milieu économique.

Laurent Dubois (@laurentdub)

08 Nov

Macron candidat : pour Sylvia Pinel, c’est fini pour la gauche en 2017

Sylvia Pinel ©MaxPPP

Sylvia Pinel
©MaxPPP

Emmanuel Macron doit officialiser sa candidature avant le 10 décembre. L’hypothèse planait dans l’air. C’est désormais une information véhiculée par l’entourage de l’ancien ministre de l’Economie et reprise par l’Agence France Presse (AFP). Le PRG et sa présidente, Sylvia Pinel, ont immédiatement réagi. La présidente des radicaux de gauche est certaine que la présidentielle est perdue pour la gauche. Sylvia Pinel estime que le second tour se réduira à un duel entre le candidat de la droite et le Front National.

« La candidature désormais certaine d’Emmanuel Macron, ajoutée à celle déjà déclarée de Jean-Luc Mélenchon sonne le glas de la présence de la gauche au second tour de l’élection présidentielle ». Sylvia Pinel n’est pas simplement pessimiste. La présidente du PRG est ouvertement défaitiste. Quel que soit le candidat de la gauche, il est éliminé par la candidature d’Emmanuel Macron. François Hollande ou l’éventuel vainqueur de la primaire organisée par le PS sont battus d’avance.

Le (sombre) pronostic de Sylvia Pinel s’applique au président sortant mais aussi à Arnaud Montebourg et (en cas d’abandon de François Hollande) à Manuel Valls. Le 26 novembre prochain, les radicaux de gauche doivent arrêter leur position sur la présidentielle de 2017. Une partie du parti est hostile à toute participation à une primaire qu’ils considèrent comme une primaire…socialiste. Le bras droit de Sylvia Pinel, Guillaume Lacroix, et l’ancien président du PRG, Jean-Michel Baylet, sont au contraire favorables à l’initiative lancée par Jean-Christophe Cambadélis et validée par François Hollande.

A ces divergences stratégiques s’ajoute un vrai clivage. Un clivage qui peut se transformer en (véritable) schisme. En effet, de nombreux radicaux de gauche rejoignent Emmanuel Macron. Dans ce contexte tendu, la déclaration (alarmiste) de Sylvia Pinel brouille la ligne du parti et ne va pas (forcément) calmer les esprits.

Si c’est perdu d’avance, pourquoi se lancer dans une primaire aventureuse ?

C’est pourtant la ligne que va défendre, fin novembre, la présidente du parti.

Néanmoins, il ne faut pas (forcément) chercher de rationalité politique dans les propos de Sylvia Pinel. Associer la candidature d’Emmanuel Macron a un cataclysme peut simplement traduire un fait connu de tous au sein du PRG : l’inimitié de Sylvia Pinel envers l’ancien ministre des Finances. Diaboliser l’adversaire est une technique aussi vieille que la rancoeur.

Une rancoeur qui fait parfois confondre vitesse et précipitation.

Quelques heures après l’officialisation de la candidature Macron par son entourage, ce même entourage a…démenti.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Marie-Lou Marcel, la seule députée PS de l’Aveyron, ne se représente pas

La députée a annoncé dans un communiqué qu’au terme de deux mandats à l’Assemblée Nationale elle ne sera pas candidate à sa propre succession en 2017 et veut se consacrer à des activités associatives et se rapprocher de sa famille.

Marie-Lou Marcel

Marie-Lou Marcel

Marie-Lou Marcel, unique députée de gauche de l’Aveyron, ne briguera pas un troisième mandat en 2017 sur la 2ème circonscription. La députée annonce qu’elle est attachée aux règles de non-cumul des mandats et des fonctions, y compris dans la durée et a donc décidé de s’appliquer cette règle (lire son communiqué ci-dessous).

Chez les socialistes aveyronnais, c’est le premier fédéral Bertrand Cavalerie qui sera candidat à l’investiture. Il aura notamment face à lui le conseiller départemental LR, André At.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

Le communiqué de Marie-Lou Marcel :

Je souhaite à la fin de mon mandat, en Juin 2017, mettre un terme à mon activité de parlementaire et ne serai donc pas candidate aux prochaines élections législatives.

C’est avec passion et en gardant toujours à l’esprit les valeurs acquises dans le monde associatif et syndical que j’ai  exercé mes différents mandats au service de l’intérêt général : conseillère municipale, maire adjointe, conseillère régionale et aujourd’hui députée.

J’ai toujours concilié activité professionnelle et engagement politique, considérant que l’exercice de fonctions politiques ne doit jamais s’envisager en terme de carrière. C’est un élément indispensable pour garder un lien constant avec les réalités du quotidien car j’ai toujours considéré, et considère toujours, que la politique n’est pas et ne doit pas être un métier.

Limiter le cumul des mandats et limiter le cumul des fonctions quels qu’ils soient, tant en nombre que dans la durée est une nécessité.

Le non cumul est une règle que je me suis toujours appliquée, bien avant le vote de la loi, à mon sens largement  incomplète,  car portant uniquement sur le seul cumul des mandats des parlementaires. Il est l’une des conditions essentielles au renouvellement de la classe politique et aussi l’une des conditions pour que nos concitoyens retrouvent confiance en la politique et en leurs représentants.

C’est pourquoi aujourd’hui, au terme de deux mandats consécutifs de parlementaire, je mets  en adéquation mes paroles et mes actes comme je l’avais d’ailleurs fait pour mes mandats antérieurs et ne serai pas candidate aux prochaines élections législatives

Au cours de ces années, fière de la confiance qui m’a été accordée, je me suis attachée à défendre les intérêts du territoire et de ses habitants, sans exclusive aucune. Je l’ai fait en travaillant avec toutes celles et tous ceux qui contribuent à son dynamisme et son rayonnement : élus, associations, acteurs économiques et en répondant à toutes les sollicitations de mes concitoyens. Ce fut pour moi un plaisir et un honneur de les accompagner, ce que je ferai jusqu’au terme de mon mandat en juin prochain, et tiens à les remercier pour leur confiance.

Mais mon engagement n’est pas terminé. Je le poursuivrai  dans le milieu associatif et consacrerai plus de temps à ma famille et mes proches, en restant toujours attachée aux valeurs qui sont les miennes et  aux besoins du territoire ».

Elu de gauche, il ira voter à la primaire de la droite

Le jour J approche. Dans deux semaines, c’est le premier tour de la primaire de la droite et du centre. Les préparatifs avances. Ce week-end, à Toulouse, la fédération Les Républicains de la Haute-Garonne, a organisé une formation express pour les volontaires (présidents et assesseurs) qui vont tenir les bureaux de vote.

Une inconnue plane sur le scrutin : la participation des électeurs de gauche. C’est la crainte des sarkozystes et le grand des espoirs des juppeistes. Une vraie primaire ouverte, qui mobilise au-delà des militants LR, favorise le maire de Bordeaux. Inversement une primaire calfeutrée, limitée aux encartées du parti présidé par Nicolas Sarkozy, augmente les chances de l’ancien chef de l’Etat.

Un électeur de gauche explique pourquoi il va voter à la primaire de la droite. Daniel Bourguet est élu municipal et communautaire dans sa commune de Maugio-Carnon (34). Interview.

Daniel Bourget. Élu de gauche et futur votant à la primaire de la droite

Daniel Bourget. Élu de gauche et futur votant à la primaire de la droite

Le Blog Politique. Vous allez voter à la primaire de la droite et pourtant vous êtes de gauche.

Daniel Bourguet. C’est exact. Je suis de gauche et je vais aller voter. Dans mon commune, nous avons monté une liste qui comportait des gens venus de la droite et de la gauche. Sur le marché, l’autre jour, j’ai croisé un de mes colistiers de droite qui distribuait des tracts pour Sarko. Je lui ai demandé : si je viens voter à la primaire est ce que tu accepteras que je vote. Tu me mettras dehors ? Il a répondu que non et donc je me suis dit je vais voter.

Le Blog Politique. Vous allez donc payer les 2 euros pour pouvoir voter le 20 novembre prochain.

Daniel Bourguet. Je vais même payer 4 euros car je compte bien participer aux deux tours.

Le Blog Politique. Et pourquoi, alors que vous êtes de gauche, vous allez participé à la primaire de la droite ?

Daniel Bourguet. Je n’ai pas envi que Sarko représente la droite à la présidentielle. Le bilan de son mandat est déplorable. Il faut se rappeler qu’en 2012 (NDLR précédente présidentielle) de très nombreux français ont voté contre Sarko. D’ailleurs si Hollande a été élu, c’est pour se débarrasser de Sarko. Le vote Hollande, c’est un vote anti-Sarko.

Le Blog Politique. Vous allez devoir signer une charte des valeurs de la droite avant de pouvoir voter. Cela ne vous pose pas problème ? Vous êtes un électeur et même un élu de gauche.

Daniel Bourguet Je ne l’ai pas encore lu. Je n’ai vu qu’un extrait dans la presse. La charte mentionne juste qu’il faut adhérer aux valeurs républicaines de la droite. La gauche partage les mêmes valeurs républicaines. Cela ne me pose aucun problème. En revanche, si la charte va au-delà et mentionne d’autres choses, je ne pourrai pas signer. Je verrai cela le moment venu.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

07 Nov

Analyse : Ce bien curieux Monsieur Macron

Emmanuel Macron en visite à Toulouse vendredi 4 novembre. Photo MaxPPP

Emmanuel Macron en visite à Toulouse vendredi 4 novembre.
Photo MaxPPP

Accueilli vendredi 4 novembre à Toulouse à Futurapolis mais aussi dans une entreprise de Colomiers et par des étudiants  dans un tourbillon de nouvelles technologies et de débats, un peu sa marque de fabrique, Emmanuel Macron poursuit sa tournée française. Signe des temps, sa visite occulte totalement dans la ville rose celle, le même jour, d’un « vrai » candidat celui-là, mais à la Primaire de la Droite et du Centre, Jean-François Copé et celle dans le Tarn et Garonne de Marie-Noëlle Lienemann candidate elle aussi mais à la primaire de la Gauche.

Candidat inédit ?

Coïncidence de calendriers et d’agendas, l’ancien Ministre de l’Economie fait d’une pierre, deux coups, en rencontrant toujours sur Futurapolis, les deux maires des métropoles d’Occitanie Philippe Saurel et Jean-Luc Moudenc. Ce dernier se fend même d’un communiqué pour indiquer à la presse qu’elle est la bienvenue dans le salon rouge du Capitole pour venir immortaliser sa rencontre avec celui que désormais tout le monde s’arrache.

Pourquoi donc cette Macron-mania ? Sans aucun doute parce que le personnage attire la curiosité. « Il fait bouger les lignes » disent certains. « Ça nous change des politiques classiques » rétorquent d’autres. Beaucoup le voient déjà au sommet, y compris des électeurs qui ont envie d’espoir et de nouveauté. Un livre-programme et/ou synthèse de sa tournée nationale est en préparation. De quoi aiguiller un peu plus ces incorrigibles optimistes assoiffés d’inédit.

Les impératifs de la présidentielle

Mais la politique permet-elle vraiment l’inédit ? Quel que soit le candidat à la Présidentielle, populaire ou pas, connu ou pas, ancien ministre ou pas, il devra rassembler les fameuses 500 signatures d’élus. Dans le cas de Macron, un mouvement « En Marche » peut-il être aussi influent qu’un parti traditionnel ? Des comités de soutien tous neufs valent-ils des fédérations bien installées ? Rencontrer celui qui prétend être « en marche » pour le pays, comme le font de nombreux élus, n’est pas forcément lui donner un blanc-seing… Et puis, revenons pragmatiquement sur terre, une campagne présidentielle coûte cher, il faut donc aussi réunir les fonds.

Enfin n’oublions pas un détail de taille : Emmanuel Macron n’est toujours pas déclaré. Est-ce donc cela la politique nouvelle, évoquer la chose, une candidature, sans jamais l’embrasser ? Dans ce cas-là, cela fait longtemps que la méthode est pratiquée. Macron dans sa stratégique  fausse-vraie hésitation ne serait-il pas finalement comme tous les autres ?

Patrick Noviello

04 Nov

Politic Café #8 : avec du Macron, du Copé, du PS et des fous rires dedans !

Politic Café

8ème livraison de notre module vidéo de commentaires de l’actualité politique en Midi-Pyrénées. Cette semaine, on revient sur la primaire de la droite avec notamment le cas Copé en visite à Toulouse, on analyse la présence d’Emmanuel Macron, candidat putatif, à Futurapolis à Toulouse et on débriefe les « universités de l’engagement » du PS.

Jean-Michel Baylet prêt à rallier Emmanuel Macron si…

Ce vendredi 4 novembre, Emmanuel Macron est dans le Sud-Ouest, à Toulouse. Mais, avant de traverser la Loire, l’ancien ministre de l’Economie a pu profiter d’une spécialité locale : le PRG. Avant son arrivée en Haute-Garonne, la figure historique des radicaux de gauche a affirmé qu’il est prêt à rejoindre Emmanuel Macron. Selon plusieurs sources, Jean-Michel Baylet a déclaré qu’en cas d’échec de François Hollande à la primaire, son choix est fait. François Hollande éliminé, c’est l’ancien ministre de l’Economie qui deviendra le nouveau champion de Jean-Michel Baylet.

Emmanuel Macron et et Jean-Michel Baylet AFP PHOTO : Thomas Samson

Emmanuel Macron et et Jean-Michel Baylet AFP PHOTO : Thomas Samson

Ce ralliement conditionnel (mais très clair) ne va pas forcément plaire à l’Elysée. Jean-Michel Baylet  changera de boutique uniquement en cas de dépôt de bilan du côté de François Hollande. Mais le simple fait d’évoquer l’hypothèse montre que Jean-Michel Baylet n’est pas très confiant dans les chances du président sortant. Au sein même du PRG, une conversion « macronienne » ne va pas non plus faire que des heureux. Comme le précise un proche de Jean-Michel Baylet : « je ne sais pas pourquoi, peut-être un complexe intellectuel mais Sylvia Pinel est totalement anti-Macron« .

Un cadre du PRG évoque un désaccord entre Jean-Michel Baylet et la nouvelle présidente du parti. Jean-Michel Baylet est convaincu que Sylvia Pinel doit participer à la primaire organisée par le PS. L’ancienne ministre ne souhaite pas descendre dans l’arène. Un soutien à Emmanuel Macron viendrait ajouter de la friture sur la ligne. En tout cas, Sylvia Pinel peut compter sur des alliés objectifs. La présidente du PRG n’est pas la seule à voir d’un mauvais œil un tandem Baylet-Macron. Au sein des radicaux de gauche, la perspective passe mal :

Macron a le soutien de pas mal d’élus et de parlementaires PRG. La majorité des troupes le soutient. Mais si Jean-Michel Baylet débarque certains vont dire à Macron : c’est lui ou nous. Baylet c’est pas raccord avec son image de modernité et de nouveauté ».

Un soutien de Macron va dans le même sens :

Franchement Baylet ça n’apporte rien à Emmanuel. Au contraire. C’est plutôt un épouvantail. L’intérêt du PRG c’est le réseau des élus locaux et des parlementaires. Emmanuel n’a pas besoin de Baylet pour les avoir. D’ailleurs franchement il les a déjà. Il a de nombreux soutiens au PRG ».

Pour un familier de Jean-Michel Baylet, l’hypothèse Macron n’est pas surprenante. Elle répond à une nécessité politique et correspond au tempérament du ministre de François Hollande : « Jean-Michel est ficelé et il a horreur de ça. Il s’est tellement engagé aux côtés de Hollande qu’il ne veut pas que son sort soit lié au sien« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

03 Nov

Emmanuel Macron : « Je vais au contact de la réalité et des Français »

Une conférence. Une rencontre avec des étudiants. Une réunion publique. Un rendez-vous avec le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. La visite d’une entreprise à Colomiers. Ce vendredi 4 novembre, la journée haute-garonnaise d’Emmanuel Macron est chargée. L’ancien ministre de François Hollande continue son tour de France et à mettre en mouvement son En Marche ! 

Emmanuel Macron (Photo : AFP)

Emmanuel Macron (Photo : AFP)

Emmanuel Macron entretient le suspens sur ses intentions et une éventuelle candidature à la présidentielle de 2017. Mais son déplacement toulousain, comme tous ses autres déplacements dans l’Hexagone, a un air de pré-campagne. Interview.

Le Blog Politique. Vous participez à l’édition 2016 de Futurapolis. Une édition consacrée aux voitures sans pilotes et aux drones. Qu’est ce qui vous motive cette participation ?

Emmanuel Macron. C’est l’état d’esprit de tous ceux qui y participent que je suis venu saluer et soutenir. Je pense qu’il faut mettre en valeur cette France qui ose et qui entreprend. Je souhaite contribuer à la réconcilier avec celle qui a peur de l’avenir et que je comprends tout autant car la situation est difficile pour beaucoup.

Le Blog Politique. Vous allez passer une journée dans une des nouvelles grandes régions françaises. Que pensez-vous de la réforme territoriale menée par François Hollande et de la création de super-régions ?

Emmanuel Macron. C’est un pas dans la bonne direction ! Mais le principal est pour moi de rendre le pouvoir à ceux qui font et qui sont sur le terrain, je pense notamment aux élus locaux et la route est encore longue ! Ce n’est pas qu’une question de découpage administratif : c’est un enjeu d’efficacité et de démocratie.

Le Blog Politique. Votre déplacement en Haute-Garonne ne se limite pas à Futurapolis et à une rencontre avec des étudiants. Vous allez également visiter une entreprise et tenir une réunion publique. Cela ressemble beaucoup à l’agenda d’un candidat en campagne. C’est juste une impression ?

Emmanuel Macron. Je parcours le pays sans discontinuer depuis plus de deux ans, pour mettre en valeur les belles initiatives dont on ne parle jamais assez et soutenir celles et ceux qui souffrent et pour qui on ne fait jamais assez. Je n’ai pas changé de méthode depuis que je ne suis plus ministre : je vais au contact de la réalité et des Français. C’est cela qui me plaît et cela aussi de cela que se nourrit ma réflexion sur les changements nécessaires pour le pays.

Le Blog Politique. Depuis votre départ du gouvernement, vous avez entamé une nouvelle vie. Sans regret ? Quels sont les changements les plus notables et que vous trouvez les plus appréciables dans ce nouveau départ ?

Emmanuel  Macron. J’ai quitté avec tristesse une fonction que je suis honoré d’avoir exercée. Mais je n’ai aucun regret : toute mon énergie est maintenant consacrée à faire grandir le mouvement de l’espérance. Car notre pays vaut mieux que le découragement ambiant !

Le Blog Politique. Vous êtes libéré de votre agenda ministériel. A priori vous avez plus de temps pour lire. Avez-vous lu le livre qui « cartonne », au sens propre comme figuré  : « un président ne devrait pas dire ça » ?

Emmanuel Macron. Non.

Le Blog Politique. Dans une autre existence, vous avez été l’assistant de Paul Ricoeur. Le philosophe établit une filiation entre le vouloir et le désir : « le vouloir serait faiblement efficace s’il n’était aiguillonné par une pointe de désir ». On voit bien votre « vouloir ». Vous participez au débat public. Vous êtes un acteur de la vie politique, mais c’est quoi la « pointe de désir » d’Emmanuel Macron ?

Emmanuel Macron. L’action. Participer au débat public, c’est bien. Mais faire, c’est mieux.

Le Blog Politique. On sent bien que vous êtes tenté par une aventure présidentielle. Il existe des indices : nombreuses réunions avec vos soutiens, déplacements dans toute la France. Qu’est ce qui pourrait vous retenir ?

Emmanuel Macron. Rien d’extérieur à En Marche ou à ma réflexion personnelle.

Le Blog Politique. Jean-Luc Mélenchon vous qualifie de « droite moderne » et d’ultra-libéral. Ce genre d’étiquette, cela vous agace ?

Emmanuel Macron. Sur ce point, je suis un vrai claustrophobe : je n’aime pas être enfermé dans une case ! Ma conviction, c’est que l’offre politique actuelle reste structurée par des oppositions anciennes qui n’ont plus lieu d’être. Aujourd’hui, les partis politiques traditionnels sont traversés par des clivages entre progressistes et conservateurs. Et par delà les partis, des gens peuvent se retrouver, sur des sujets aussi essentiels que l’Europe, l’éducation, ou la sécurité. En Marche!, en permettant la double adhésion est un mouvement qui permet à tous les progressistes de se retrouver.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

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