En Haute-Garonne, la primaire est dans les starting-blocks. Cinq jours avant le 1er tour, les organisateurs ont présenté, ce mardi 17 janvier, le dispositif. La grande inconnue et le vrai enjeu reste la participation. Mais, côté intendance, tout est prêt pour accueillir les votants.
Aude Lumeau-Preceptis et Christophe Lubac, organisateurs de la primaire de la Belle Alliance en Haute-Garonne; Photo : L.Dubois/France3MidiPy
Lors de la précédente primaire, en 2011, 85 000 Haut-Garonnais se sont déplacés. Ce score reposait sur 213 bureaux de vote, repartis sur l’ensemble du département. Six ans plus tard, le maillage est quasiment identique : 200 bureaux. Lors d’un point presse organisé au siège du PS 31, les responsables de l’organisation (Aude Lumeau-Préceptis et Christophe Lubac) insistent sur une chose : pas de zone blanche.
Des bureaux de vote sur l’ensemble du territoire départemental
Une seule commune, Baziège, a refusé de mettre à disposition des salles. La municipalité n’a pas « participé » à la primaire organisée, en novembre dernier, par la droite. Elle souhaitait respecter une égalité de traitement et, comme le dit Christophe Lubac, « un parallélisme des formes« .
Partout ailleurs, les collectivités ont joué le jeu. Y compris à Toulouse, dans la ville du Les Républicains Jean-Luc Moudenc. Comme en 2011 et lors de la (récente) primaire de la droite, un même site peut accueillir plusieurs bureaux de vote. Aude Lumeau-Préceptis cite l’exemple des Allées de Barcelone.
La carte des bureaux de vote a été établie en fonction des résultats électoraux des deux derniers scrutins : municipales et régionales. Le seuil est de 1500 voix. Au dessus de cet étiage, un bureau est prévu. A la différence de la droite, le parti socialiste et ses alliés disposent d’assises sur l’ensemble du territoire départemental. Lors de la primaire de la droite, des échanges animés ont eu lieu pour savoir si des bureaux tests, placés dans des zones « vierges », devaient être installés. Par exemple au Mirail, un quartier populaire et qui vote à gauche.
La commission départementale d’organisation de la primaire (CDOP) n’a pas été confrontée à ce genre de questionnement. Le PS et ses alliés sont confrontés à une poussée de l’abstention. Lors des municipales de 2014 et des régionales de 2015, des quartiers « populaires » ou des secteurs (traditionnellement) ancré à gauche ont boudé les urnes. Malgré ce signe (inquiétant) de désaffection, la gauche est toutefois mieux lotie que la droite haute-garonnaise. Elle dispose d’un socle territorial.
Au delà de la géographie, la primaire de 2017 c’est d’abord une machinerie. Une fois dans le bureau de vote, les électeurs vont devoir suivre quelques étapes avant de glisser un bulletin dans l’urne
Une charte à signer, 1 euro à donner et éventuellement des coordonnées à laisser…
Les électeurs vont devoir faire un effort d’information. Les bureaux de vote ne sont pas les bureaux de vote habituels, ceux utilisés pour les départementales, les régionales ou les législatives. Un site est ouvert et permet aux votants d’aller voter. Aude Lumeau-Preceptis ne peut pas donner de chiffres. La responsable de la Haute-Garonne ne dispose pas de chiffres départementalisés et uniquement de données nationales. Mais le nombre de clics indiquerait un intérêt pour le scrutin.
En toute hypothèse, ce n’est pas la seule démarche que doivent accomplir les électeurs potentiels. Christophe Lubac insiste sur un point essentiel : les personnes inscrites sur les listes électorales après le 31 décembre 2015 et avant le 31 décembre 2016 doivent disposer d’une attestation d’inscription sur les listes électorales. Une attestation qui est délivrée par la mairie.
Tous les votants (dotés ou non d’une attestation) devront commencer par signer une charte des valeurs de la gauche. C’est une simple formalité. Comme le précise, avec humour, Aude Lumeau-Preceptis, « même si Jean-Luc Moudenc accepte de signer la charte, c’est avec plaisir que nous accepterons son vote« .
Une fois la charte signée, vient le moment de sortir le portefeuille. Chaque électeur devra s’acquitter d’un droit de participation : 1 euro pour chacun des deux tours du scrutin. Les organisateurs de la primaire de la droite demandaient (pour un montant identique) de prévoir l’appoint. La primaire de la gauche est plus « ouverte ». Les pièces de 2 euros, 1 euro, 50 centimes, 20 et 10 centimes sont acceptés. Mais également tous les billets.
Les plus généreux peuvent même sortir un carnet de chèque pour profiter de la primaire et faire un don. Les présidents de bureau de vote peuvent même indiquer aux donateurs que les reçus fiscaux (permettant une défiscalisation des dons) arriveront dans les boites à lettres des généreux bienfaiteurs au printemps 2018.
Pour les électeurs qui préfèrent les dons en nature et acceptent de faire don de leur temps et de leur personne une autre option existe. Les volontaires pourront laisser leurs coordonnées. Cette inscription sur les fichiers va permettre de recevoir mails et newsletters. Jean-Luc Moudenc a fait la même chose en novembre dernier, au moment de la primaire de la droite. L’opération était menée sous le manteau, discrètement et de manière un peu « honteuse ». Les instances nationales de LR ne souhaitaient pas mélanger les choses et l’initiative toulousaine a agacé Paris et certains cadres départementaux.
A gauche, la « manoeuvre » est transparente. La primaire peut également de renforcer le fichier d’un parti qui a perdu beaucoup de militants.
Après la signature de la charte des valeurs, le paiement d’1 euros, une éventuelle inscription (volontaire et accessoire) dans un fichier, les électeurs pourront enfin se rendre dans l’isoloir et glisser dans l’urne le nom de l’un des 7 candidats en compétition.
L’opération pourra se dérouler de 9 heures à 19 heures.
Laurent Dubois (@laurentdub)