Il avait fait partie du gouvernement Ayrault II en tant que ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. Même si certaines de ses prises de positions récentes l’ont parfois vu aux côtés des frondeurs, le député socialiste du Gers a toujours prôné la loyauté envers le Premier Ministre et le Président de la part des membres du gouvernement.
Un acte très fort
« Un acte très fort », voilà comment le président du conseil général du Gers qualifie ce matin la démission du gouvernement et donc l’option choisie par François Hollande et Manuel Valls. « Ça allait devenir compliqué en termes d’autorité, notamment par rapport à des ministres d’importance ».
A l’époque où il était lui-même Ministre, on parlait parfois de « couacs » mais il semble bien qu’aujourd’hui, les dissensions internes aient franchi un cran supplémentaire. « La cohérence et la loyauté d’un gouvernement sont des éléments déterminants. Je le dis pour l’avoir vécu de l’intérieur ».
Que pense-t-il de la stratégie d’Arnaud Montebourg ? « Il est l’un de ceux qui a le plus sapé le gouvernement Ayrault ». Comme beaucoup, Philippe Martin pensait qu’Arnaud Montebourg faisait partie de ceux qui ont accompagné l’arrivée de Valls à Matignon. « Les choses se réglaient entre dirigeants d’une même génération ».
La droite se pourlèche les babines
Sur la méthode adoptée par le ministre de l’Economie pour critiquer le gouvernement, Philippe Martin est intransigeant. « Vous imaginez l’image que ça donne de la France aujourd’hui. Quant à la droite, elle se pourlèche les babines ! » Selon lui, il y a des instances pour débattre quand on n’est pas d’accord : séminaire de rentrée du gouvernement ou conseil des ministres.
Lui-même ne s’était d’ailleurs pas privé en son temps, d’émettre des critiques sur le dossier de l’écotaxe, mais en conseil des ministres, pas en meeting ou en conférence de presse. « Quand je suis revenu à l’Assemblée, j’ai été approché par les frondeurs et je partageais certaines de leurs positions. Mais concernant le projet de loi rectificatif sur la sécurité sociale par exemple, je l’ai voté et me suis rallié à la majorité. »
Pas un chamboulement massif
Alors aujourd’hui s’attend-t-il à être rappelé dans le gouvernement Valls II ? « François Hollande et Manuel Valls me connaissent. Je ne vais pas m’agiter sur ma chaise. Je ne vois pas un chamboulement massif, mais des questions comme celle du retour des Verts peuvent se poser. » Quoi qu’il en soit Philippe Martin, de par son parcours et son expérience, reste sur le papier, un des potentiels ministrables de notre région.
Patrick Noviello