29 Sep

Grande Région : « Occitanie » pour de bon

Ça y est ! Par décret officiel paru ce jour, le nouveau nom de la région est validé.

Un peu plus de 200 000 personnes avaient participé à la consultation institutionnelle et citoyenne

Un peu plus de 200 000 personnes avaient participé à la consultation institutionnelle et citoyenne

 

« La population a choisi, le Gouvernement l’a suivie » s’enorgueillit ce matin Carole Delga. La Présidente Socialiste de la désormais officielle « Occitanie » met évidemment en avant son idée de « consultation institutionnelle et citoyenne, claire et transparente, entre prise de mars à juin ». Seulement rappelons qu’un peu plus de 200 000 personnes y ont participé sur un bassin de population de 5,6 millions d’habitants. Certains répondront à cela : « tant pis pour les mécontents qui n’ont pas participé, ils n’avaient qu’à le faire ».

Marchandage politique selon la droite

Pour les deux groupes d’opposition du Conseil régional ce système n’était pas le bon. Selon le Front National, il s’agit d’un « micro-trottoir qui a agité les lobbies indépendantistes ». Pour la Droite et le Centre, ce nom a été « négocié sur tapis vert » et « choisi par l’exécutif régional ». Et l’UEDC de poursuivre : « la dénomination de notre Région n’a pas été le fruit d’une réflexion pragmatique et ambitieuse mais d’un marchandage politique entre Carole Delga et une minorité verte à tendance rouge vif du Conseil régional ». Ambiance, ambiance…

Le Languedoc et le Roussillon oubliés selon le FN

« Exit le « Languedoc », Valls occit également le Roussillon » ! Cette déclaration de France Jamet veut souligner, selon la présidente du groupe FN-RBM, l’écart du nom de Languedoc et avec lui de « 97% des habitants de notre nouvelle région ». « Ils devront se consoler avec une base line « Pyrénées Méditerranée » qui apparaitra sur les sur les supports de communication » selon l’Union des élus de la Droite et le Centre.

Un nom et déjà un bilan

Communication justement, à la fin de son communiqué de presse sur le nom de la Région, Carole Delga en profite aussi pour faire le bilan de ses premiers mois de Présidente, placé désormais sous « l’étendard » Occitanie : « un budget offensif pour l’économie et l’éducation », avec « un plan d’investissement de 880 millions d’euros », « un dialogue permanent et fructueux avec l’ensemble des territoires ». Nul doute que dans les semaines qui viennent ce dialogue devra s’intensifier en direction des catalans notamment.

Patrick Noviello

23 Août

« Occitanie » : le Front National dépose un recours contre le nouveau nom de la région

Le Front national a annoncé ce mardi 23 août avoir déposé le 17 août dernier devant le tribunal administratif de Toulouse un recours contre la délibération du Conseil régional qui nomme « Occitanie (Pyrénées-Méditerranée) » la nouvelle région issue de la fusion de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.

France Jamet, présidente du groupe Front National au conseil régional

France Jamet, présidente du groupe Front National au conseil régional

Selon France Jamet, présidente du groupe FN à la Région (premier groupe d’opposition en nombre d’élus), « de multiples irrégularités ont entaché le processus de détermination du nom. Madame Delga a agi de façon très autoritaire, en écartant, dès le départ, l’opposition du comité chargé de produire la liste de 5 propositions ».

Le FN dénonce l’organisation de la consultation populaire sur le nom et « le rejet purement arbitraire » du nom « Languedoc-Pyrénées ». Pour France Jamet, il s’agit d’un « excès de pouvoir ».

On ignore à l’heure actuelle quand le tribunal administratif de Toulouse examinera ce recours. Mais le calendrier est serré. Le Conseil d’Etat doit se prononcer et rendre un avis au gouvernement qui doit valider les noms des nouvelles régions avant le 1er octobre.

Du côté de la présidence de la Région, la réaction ne s’est pas faite attendre : « L’extrême droite a décidé depuis le début du mandat de pratiquer une obstruction délibérée et systématique, indique la Région. Ainsi, elle dépose après chaque assemblée plénière des recours sur des délibérations, recours qui ont été à chaque fois rejetés par la justice ».

Le nom Occitanie, avec son sous-titre « Pyrénées Méditerranée », ne fait pas l’unanimité. La droite et le centre lui préféraient « Languedoc Roussillon Midi Pyrénées » et ont même adressé un courrier à Manuel Valls en ce sens. Et puis les Catalans estiment avoir été « oubliés » et ne pas se sentir impliqués dans le nom Occitanie.

Le feuilleton continue.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

18 Juil

Opposée au nom « Occitanie », la droite régionale saisit Manuel Valls

Christophe Rivenq, le président du groupe de la droite et du centre au conseil régional, vient d’écrire au Premier ministre pour critiquer l’appellation « Occitanie » pour la grande région et proposer « Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées ». 

(Crédit : MaxPPP)

(Crédit : MaxPPP)

L’opposition de droite et du centre ne digère pas le choix d’Occitanie pour nommer la nouvelle grande région. La délibération adoptée le 24 juin dernier par les élus régionaux ne convient pas au groupe de droite qui n’y voit pas « un acte de rassemblement fondateur ». Son président Christophe Rivenq, nouvellement élu après inéligibilité de Dominique Reynié, vient de prendre la plume pour écrire au Premier ministre Manuel Valls.

« Cette dénomination ne correspond en rien à la réalité historique et géographique de l’Occitanie« , écrit-il notamment citant alors Alain Rousset, le président PS de la région Nouvelle Aquitaine, qui avait écrit en ce sens à son homologue Carole Delga.

Un gage donné bien légèrement à une minorité identitaire »

« Le choix du nom de notre nouvelle région devait traduire un acte de rassemblement fondateur, écrit-il encore, permettant de bâtir une identité forte pour un territoire dont les racines, riches et plurielles, sont une garantie pour l’avenir de tous ses habitants, et plus généralement pour sa cohésion. Or (…) la démarche [de l’exécutif régional], qui a consisté en une simple consultation par la voie d’internet et qui a été un échec retentissant au regard du nombre d’avis recueillis, n’a finalement été qu’un gage donné bien légèrement à une minorité identitaire ».  

Dénonçant l’absence de consensus, Christophe Rivenq saisit le Premier ministre d’une proposition : nommer la région « Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées », « parce qu’elle est l’émanation des régions d’origine et traduit la richesse de nos territoires ».

Le gouvernement doit valider le nom des nouvelles régions avant le 1er octobre prochain après avis du Conseil d’Etat.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

01 Juil

Euro-Région rebaptisée « Occitanie-Catalogne » : vraie compensation ou fausse consolation pour les Catalans ?

Une pétition. Un groupe sur Facebook. Les catalans sont vent debout contre Occitanie. Ils ne sont pas hostiles au nom voté par les conseillers régionaux. La dimension régionaliste et identitaire d’Occitanie convient parfaitement aux catalanistes. Mais l’absence de référence au pays catalan soulève une levier de bouclier. Cette réaction était prévisible. Elle a été anticipée par Carole Delga. Les mouvements catalans ont été reçus à l’hôtel de région. Des compensations ont été mises sur la table. Parmi elles une sorte de nom de substitution. Celui de l’Euro-région rebaptisée Occitanie-Catalogne.

A quoi correspond cette promesse ? Véritable compensation ou simple lot de consolation ? Éléments de réponse.

(Crédit : MaxPPP)

(Crédit : MaxPPP)

Le choix du nom Occitanie a déclenché une phase de diplomatie active. Pour désamorcer l’hostilité des catalans, la présidente de Région et le président du bureau de l’assemblée régionale ont reçu, à l’hôtel de Région, les représentants de collectif catalaniste « Sem ». Le président d’Unita Catalana, Brice Lafontaine, refuse de parler de contreparties :  » nous n’acceptons en aucun cas que les mesures annoncées soient considérées comme des contreparties et elles ne nous font pas abandonner notre détermination à être reconnus« . Néanmoins,  avant le vote en assemblée plénière, le 24 juin dernier, Carole Delga et Gérard Onesta ont proposé de modifier le nom de l’Euro-région et de déplacer son siège à Perpignan. Coté catalan, on refuse de considérer cette promesse comme une contrepartie.

Cette modification est visiblement en bonne voie.

Elle suppose l’accord de Barcelone, des îles Baléares et du conseil régional. Selon Brice Lafontaine : « des contacts ont été pris avec Barcelone et le ministre des affaires extérieures et il n’y a aucun soucis. Pas de soucis non plus du côté des Baléares« .

Concrètement, le changement de nom (une fois voté par les membres de l’Euro-Région) doit être validé par le gouvernement français. Mais, là encore, Brice Lafontaine est confiant.

L’autre volet du dossier concernant la domiciliation. L’Euro-Région est actuellement sur 3 sites : Toulouse, Barcelone et une représentation à Bruxelles. Carole Delga a promis que le siège sera transféré à Perpignan. Cette opération symbolique suppose un vote interne. Elle peut poser une question de gestion et de mobilité du personnel. L’équipe administrative de l’Euro-Région est composée d’une dizaine de personnes. Mais, sur le fond, pas d’inquiétude du côté des catalans. Le transfert est parfaitement réalisable.

Un nom intégrant « Catalogne » et un siège sur les terres catalanes. La contrepartie d’Occitanie n’est pas négligeable. Mais quelle est son poids réel et sa portée concrète ?

Autrement dit une Euro-Région ça sert à quoi ?

Un ancien élu régional parle d’une « coquille vide« .

Un fin connaisseur des arcanes régionales est plus précis :  » C’est un peu un machin. Cela permet de se payer de bons repas à Toulouse ou Barcelone. Plus sérieusement, quelques actions de coordination et de mise en commun. Il y a toujours moyen de dire que c’est intéressant et sympathique mais cela produit peu. L’Euro-Région permet d’amorcer des dialogues et des échanges et de mieux se connaître. Ce n’est pas évident de dresser un bilan. L’installation du port sec de Barcelone à Eurocentre. C’est peut-être lié à l’Euro-Région. Le dernier moment fort de l’Euro-Région, c’est sous la présidence de Martin Malvy, lors d’un sommet organisé à Toulouse ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

23 Juin

Nom « Occitanie » pour la Région : qui va voter quoi ?

J-1. Dans moins de 24 heures, les conseillers régionaux vont voter le nom de la région. Une seule proposition sur la table : Occitanie et son « sous-titre » Pyrénées-Méditerranée.

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Le scrutin ne présente pas vraiment de suspens. L’issue est (quasiment) connue d’avance. Carole Delga dispose d’une majorité. La seule inconnue est le score. Large ou étriqué ?

En attendant le verdict des urnes ou plutôt des boîtiers électroniques, état des lieux et rapport des forces.

L’assemblée régionale est composée de 158 élus. Des élus repartis en 5 groupes (Socialiste Républicain et Citoyen, Nouveau Monde En Commun, Front National, PRG, Union des élus de la Droite et Centre) mais on compte également 1 non inscrite. Des réunions vont se tenir ce jeudi soir (20 heures pour le PS) et vendredi matin (8 heures 30 pour la Droite et le Centre, 9 heures du côté du Front National). Toutes les positions ne sont pas clairement arrêtées.

Néanmoins, il est possible de faire un pointage. Un pointage qui peut évoluer au fil des heures. Mais les grandes lignes ne doivent pas bouger.

Vendredi 24 juin tous les élus vont devoir trancher entre trois votes : Pour, Contre, Abstention. Quelles proportions de remplissages pour chacun de ses 3 cases ? Eléments de réponse.

Vote Pour. L’immense majorité du groupe PS et des 49 élus. La totalité de la composante Europe-Ecologie-Les Verts ce qui représente 21 élus. La quasi totalité des 17 radicaux de gauche. 1 élu de droite (Bernard Carayon)

Vote Contre. La totalité du groupe FN et ses 40 élus.

Abstention. 2 à 4 abstentions dans le groupe PS. 4 abstentions dans le sous groupe « Parti de Gauche » de Nouveau Monde En Commun. 2 absentions dans le groupe PRG.

Le groupe de la Droite et du Centre n’a pas encore arrêté sa position. Il penche majoritairement du côté du Vote Contre. Mais, pour éviter de faire front uni avec le Front National, une abstention massive est possible.

Laurent Dubois (@laurentdub)

22 Juin

Le nom Occitanie pour la région sera sous-titré « Pyrénées-Méditerranée »

INFO FRANCE 3 MIDI-PYRENEES –  Les conseillers régionaux ont reçu, mardi 21 juin, la résolution sur le nom de la Région. Une résolution qui sera soumise à leur vote vendredi lors de l’assemblée plénière à Montpellier. Sans surprise, c’est le nom Occitanie, qui sera proposé mais complété par un « sous-titre », Pyrénées-Méditerranée.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Le texte comporte 6 articles. Il porte sur le nom de la Région (article 1) mais aussi sur la localisation de l’Hôtel de Région à Toulouse (article 3) et la localisation des assemblées plénières dans l’aire urbaine de Montpellier (article 4).

S’agissant précisément du nom de la Région, la résolution indique : « proposer au gouvernement que la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées soit dénommée définitivement « Occitanie ». Ce nom sera enrichi dans la communication institutionnelle de la Région par une référence permanente aux Pyrénées et à la Méditerranée. Ces termes pourront être, dans certaines occasions, traduits en langues catalane et occitane ». 

Pendant un temps, la possibilité d’une résolution soumettant au vote plusieurs noms a été évoquée. Mais le choix final est de mettre un vote le seul nom d’Occitanie. De même, la possibilité de mettre un « sous titre » (Languedoc ou Pyrénées) a été évoqué et elle se traduit dans les faits.. Le document envoyé aux conseillers régionaux évoque « une référence permanente » et cela « dans la communication institutionnelle« .

La Région LRMP met ses pas dans ceux de « Hauts-de-France ». Une région qui a également choisi d’associer à son nom un « sous-titre » : Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Néanmoins l’ex Languedoc-Roussillon-Mid-Pyrénées fait dans la référence géographique (Pyrénées et Méditerranée) alors que « Hauts-de-France » reprend le nom de territoires.

Autre différence, le fait d’encadrer Occitanie de Pyrénées et Méditerranée permet de délimiter un territoire Occitan qui s’étend normalement de Bordeaux en passant par Limoges et l’Italie.

Dans un courrier (qui, selon une source, n’est jamais arrivée sur le bureau de Carole Delga), le président de l’Aquitaine soulève le fait que LRMP ne pouvait pas annexer une Occitanie qui dépasse largement les limites de son territoire. L’ajout de Pyrénées (même si le pays basque et une partie de l’Aquitaine sont également pyrénéennes) et de Méditerranée (même si elle s’étend jusqu’aux plages niçoises) permet de mieux délimiter l’Occitanie version Toulouse et Montpellier.

Concrètement, Occitanie-Pyrénées-Méditerranée va fleurir le courrier administratif ou les supports promotionnels de la Région.

Petite surprise. Ces mentions pourront être traduites en langues catalanes et occitanes. La résolution se contente de parler de « certaines occasions« . Reste à savoir lesquelles. Il semble évident que les manifestations culturelles occitanes et catalanes (festivals, concerts, conférences) bénéficiant des subventions régionales vont également pouvoir bénéficier de matériels de communication (banderoles et logos) « occitanisés » et « catalanisés ».

La résolution qui est arrivée dans la boite aux lettres des conseillers régionaux a toutes les chances d’être votée.

Occitanie peut compter sur les voix de la majorité plurielle de Carole Delga ( PS, PRG, Nouveau Monde En Commun (en dehors peut être de 2 ou 3 absentions du coté du PG)) mais également sur des voix de droite. Bernard Carayon (nouvellement réintégré dans le groupe de Christophe Rivenq) a notamment précisé qu’il votera pour Occitanie. Ou plus précisément, vu le texte de la résolution, pour Occitanie-Pyrénées-Méditerranée.

Laurent Dubois (@laurentdub)

20 Juin

Nom « Occitanie » pour la région : réserves dans les Hautes-Pyrénées, soutien de Philippe Martin

Quatre jours après la communication des résultats, les réactions se multiplient. Le choix du nom Occitanie fait réagir. Manifestation des catalans, prise de position d’opposition régionale, déclaration publique du président de la Région Aquitaine rappelant que LRMP n’a pas le monopole de l’Occitanie. « Si je revendique la liberté d’administration de nos collectivités, et votre liberté à choisir votre nom, je dois porter à votre connaissance notre interrogation sur celle-ci, car il pourrait laisser penser que l’Occitanie se limite à votre seul territoire régional » écrit Alain Rousset dans une lettre envoyée à Carole Delga.

Photo MaxPPP

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Toutes ces réserves exprimées publiquement ne sont pas les seules réserves exprimées ouvertement. Selon nos informations, vendredi 17 juin, des élus des Hautes-Pyrénées ont interpellé la présidente de région. Une interpellation (décrite par une source comme vive) qui portait sur l’occultation du mot Pyrénées. Ce week-end, dans le territoire de Carole Delga, le Comminges, des élus locaux ont également exprimé le même point de vue : impossible de laisser de côté la référence aux Pyrénées.

Ces réactions ne semblent pas ébranler Carole Delga. La présidente de région s’est convertie tardivement à l’Occitanisme. Les plus de 90 000 avis (sur 203 598 voix)  en faveur du nom Occitanie, mais aussi la pression « amicale » du Partit Occitan et d’Europe Ecologie ont fait bouger les lignes.

Carole Delga s’est toujours refusé a exprimer publiquement un choix. Dans son entourage professionnel et politique, plusieurs sources affirment que la présidente de Région penche vers Languedoc-Pyrénées. Mais, Carole Delga a toujours respecté une stricte réserve.

Cette retenue n’est plus d’actualité. Ce week-end, Carole Delga a déclaré : « C’est un beau nom de baptême, un nom qui porte les valeurs de l’Occitanie, le partage, la tolérance, la convivialité, la fraternité, l’égalité entre les hommes et les femmes». Selon nos informations, la présidente de région ne cache pas son enthousiasme et se laisse aller à un peu de poésie. D’après une source, la présidente de région, fait rimer Occitanie avec Californie et estime que le nom peut être un véritable atout international.

Carole Delga semble donc insensible aux bémols et aux critiques entendus du côté des catalans ou de certains élus locaux.

La présidente de région peut compter sur sa majorité pour le vote du 24 juin prochain. Mais elle dispose également de voix qui l’appuie. Notamment une voix gersoise. Celle de l’ancien ministre et président du département. Dans un message adressé à France 3 Midi-Pyrénées, Philippe Martin déclare : « Même si ce n’était pas mon choix premier, c’était Languedoc-Pyrénées, j’ai dit à Carole Delga qu’à on avis il ne fallait pas finasser avec le résultat d’une consultation populaire. 90 000 ce n’est pas beaucoup ? Certes mais c’est bien plus qu’un échantillon de 900 personnes si on avait fait un sondage…qui aurait donné surement le même résultat avec Occitanie en tête ! Et puis Occitanie ça fait « région » au même titre que Bretagne ou la Normandie« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

18 Juin

Nom Région LRMP : Occitanie face à ses opposants, les défenseurs serrent les rangs

C’est terminé mais c’est loin d’être fini. Après un long périple et une série de rebondissements (secret puis publication, pas de point presse puis une conférence de presse), les résultats de la consultation sur le nom de la région sont enfin publics. Occitanie arrive en tête des votes.

Photo MaxPPP

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Tout au long de la consultation, Carole Delga a répété que les avis récoltés ne valent pas décision et que le dernier mot appartient aux conseillers régionaux. Mais, face au score d’Occitanie (plus de 90 000 voix sur les 203 598 votes), la présidente de Région a revu sa position. Elle admet que le vote de l’assemblée régionale du 24 juin prochain doit refléter le verdict de la consultation populaire.

Cette ligne ne fait pas l’unanimité. Samedi 18 juin, des catalans sont descendus dans la rue pour manifester contre un nom de région réduit au nom Occitanie. Mais, au sein de l’institution régionale et dans la majorité de Carole Delga, une opposition s’exprime. Selon nos informations, un recours pourrait être déposé contre la délibération soumettant au vote des conseillers régionaux le nom Occitanie. Ce référé pourrait porter sur le non respect du principe de l’information des élus.

Mais, au sein de la majorité de Carole Delga, des voix hostiles existent également.

Face à ce risque de division, une mobilisation s’organise. Le vote du 24 juin repose sur les épaules des élus socialistes, des radicaux de gauche et des représentants de Nouveau Monde en Commun. Du côté des socialistes et des radicaux de gauche, la discipline de vote semble acquise. La 1er vice-présidente PRG du conseil régional, Sylvia Pinel a donné des gages de loyauté. Dans le camp socialiste, le président du groupe tient ses troupes. Après un temps de flottement, le député Christian Assaf est sur la ligne « occitaniste » de Carole Delga.

Le maillon faible reste la nébuleuse Front de Gauche, PC, EELV de Nouveau Monde. Le groupe de Gérard Onesta est à l’origine de la procédure de la consultation. Impossible de prendre le risque d’un torpillage. De plus, au delà de la paternité du procédé, Gérard Onesta est un chaud partisan de l’Occitanie.

Aussi, pour éviter les mauvaises surprises et les votes défavorables, les boulons sont serrés.

Vendredi 17 juin, une réunion de groupe a validé le principe de la liberté de vote.

Mais le lendemain, samedi 18 juin, la liberté est remplacée par une consigne. Tous les Nouveau Monde doivent voter pour Occitanie. Aucun suffrage ne doit faire défaut.

Cette unité (contrainte ou du moins obligatoire) prend acte d’un fait.

La droite et le centre (23 élus) ainsi que le Front National (40 élus) ne sont pas « occitanistes ».

Ce sont 63 voix sur 158 qui vont s’opposer au nom Occitanie. La majorité (simple) pour  adopter la délibération est à 79. La marge est relativement confortable (16 voix) pour Carole Delga et Gérard Onesta. Mais un principe de précaution s’impose. Des électrons libres venus du PC ou du PG pourraient réduire le « matelas » à une couche de paille.

Au delà du résultat lui même, c’est la légitimité et la portée du vote qui peut être entamée. Une victoire étriquée résonnerait comme un (petit) échec.

Pour éviter cette déconvenue, une solution. Des rangs serrés et une liberté de vote sacrifiée.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

17 Juin

Nom Région LRMP : L’opposition refuse Occitanie et propose Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

Le groupe de la droite et du centre au conseil régional refuse d’entériner le nom arrivée en tête de la consultation organisée par Carole Delga. L’opposition condamne le choix d’Occitanie. Mais elle pointe également la méthode : « la consultation, imposée par la minorité verte-rouge de la majorité régionale, devait être, selon l’exécutif la seule capable de faire émerger un nom rassembleur. Or, il n’en est rien. Comment imposer à tous le choix fait par moins de 1,5 % de nos concitoyens ?« .

(Crédit : MaxPPP)

(Crédit : MaxPPP)

La droite régionale met ouvertement en cause la légitimité du « vote » Occitanie et parle d’un fiasco. La consultation a réuni plus de 200 000 « suffrages » mais sur un corps électoral potentiel de 4 à 5 millions d’habitants. Quant à Occitanie, l’Item doit son succès à 91 558 « voix ». L’opposition s’appuie sur ces chiffres relativement faibles pour contester le verdict. Le groupe présidé par le successeur de Dominique Reynié, l’alésien Christophe Rivenq, propose  «  une solution de consensus, de bon sens et économe des deniers publics et de conserver pour l’avenir le nom provisoire donné à la région fusionnée dans le cadre de la Loi … en la nommant définitivement « Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées » ».

Dans la foulée des résultats de la consultation, Carole Delga a annoncé vouloir trouver un nom fédérateur.

L’objectif est d’ores et déjà hors d’atteinte. On imagine mal un revirement de la droite régionale.

Le soutien des 23 conseillers régionaux de la droite et du centre semble définitivement perdu. 

Politiquement, c’est une mauvaise nouvelle. L’image consensuelle d’une assemblée régionale réunie autour d’un même nom s’éloigne.

Mais surtout cela complique le vote du 24 juin.

Lors du scrutin, la présidente de Région pourra compter sur l’appui du groupe de Gérard Onesta. Un groupe qui défend le nom Occitanie. Elle pourra également compter sur les élus socialistes et du PRG.

Mais il faut atteindre la majorité simple des 158 conseillers régionaux pour adopter la délibération.

La défection des élus de la droite ne complique pas l’équation.

Depuis le début du mandat, des élus de Nouveau Monde cultivent la dissidence et refusent de soutenir Carole Delga. Si on ajoute à  ces électrons libres, le refus de vote de la droite et si on complète le tableau avec un FN qui ne votera pas avec Carole Delga, un constat s’impose : le vote sera réduit aux voix de gauche. Et encore des voix de gauche risquent de faire défaut. Surtout du côté de communistes attachés au modèle jacobin.

Un modèle dans lequel le simple faire de lire Occitanie suscite une poussée de fièvre.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

Nom Région LRMP : Occitanie c’est validé, Carole Delga s’occupe des Catalans

 44,9 % des avis et 91 598 voix sur les 203 993 suffrages exprimés.  Occitanie arrive en tête de la consultation populaire sur le nom de la région. Les résultats ont été rendus public jeudi 16 juin.

L’opposition régionale attend toujours les chiffres. Mais elle  a pu les découvrir dans la presse. L’étape citoyenne est terminée. Prochaine phase le 24 juin avec le vote des conseillers régionaux. En attendant, la présidente de région entame une série de dialogues. Rencontres avec des acteurs économiques et culturels. Réunion avec les Catalanistes. Le milieu économique a exprimé ses réserves sur le nom Occitanie. Les Catalanistes peuvent se sentir floués et oubliés. Le but est de déminer le terrain et de dégager un consensus.

Carole Delga, présidente de la Région LRMP Photo @MaxPPP

Carole Delga, présidente de la Région LRMP Photo @MaxPPP

5 noms en compétition et 2 items qui se dégagent : Occitanie et Pyrénées. Comme le précise le directeur de cabinet de Carole Delga, Laurent Blondiau  » la présidente prend acte des résultats et note que Pyrénées revient dans plusieurs choix« . Pendant un temps, un doute a plané. La consultation est-elle une simple consultation ou un vote ? Ces dernières semaines, l’hôtel de Région a insisté sur le caractère consultatif de la consultation. Les citoyens s’expriment. Mais ce sont les conseillers régionaux qui votent. Il peut exister une différence et même une divergence entre le « verdict » populaire et la décision de l’assemblée régionale.

L’ampleur du « vote » en faveur d’Occitanie change la donne. Selon nos informations, des membres de la majorité ont exprimé des réserves, parfois une franche hostilité contre le choix Occitanie. Mais Carole Delga a rapidement admis un fait. Impossible de « trapper » un nom qui s’est (largement) imposé face aux autres noms en compétition.

Désormais la question n’est plus de savoir si Occitanie va être validé mais comment.

Cela passe par une diplomatie active afin de ‘traiter » les éventuelles poches de résistances.

Laurent Blondiau insiste sur un point :  » la présidente ne veut pas que le choix du nom soit source de désunion mais au contraire d’union. Le mot Occitanie pose question par rapport à des territoires et par rapport au milieu économique. Il ne s’agit absolument pas de faire du marchandage. Mais éviter que le choix du nom fasse l’objet de pétitions, de manifestations ou d’un mécontentement« .

Le directeur de cabinet de la présidente de région a clairement identifié les abcès de fixation. Le milieu économique et des Catalanistes dont le fief se situe dans les Pyrénées-Orientales.

Le refus du nom Occitanie par le président du CESER.

Le monde de l’entreprise et des affaires a exprimé publiquement son désaccord au travers d’un communiqué de presse du président du Conseil Economique Social et Environnemental (CESER). Jean-Louis Chauzy est clair :  » ce serait une erreur de suivre le résultat de cette consultation. Si le 24 juin, la Région choisit le nom « Occitanie », nous demanderons au préfet de suivre l’avis du Ceser (Languedoc-Pyrénées, NDLR), car ce nom répondait à tous les critères importants : géographique, historique, culturel, sentiment d’appartenance, lisibilité ».

Du côté des Catalanistes, la contestation reste virtuelle. Une manifestation est prévue. Elle a été annoncée avant la publication des résultats et elle est organisée par la Convergence Démocratique de Catalogne de Jordi Vera. Mais elle n’inquiète pas l’entourage de Carole Delga car le mouvement est considéré comme marginal. En revanche, les catalans ont démontré leur capacité de mobilisation sous la présidence de Georges Frêche. L’ancien président du Languedoc voulait appeler sa région « Septimanie« . Ce projet a mis dans la rue des milliers de manifestants.

Le directeur de cabinet de Carole Delga est bien placé pour se rappeler de l’épisode. Laurent Blondiau était à l’époque aux côtés de Georges Frêche. Les catalans peuvent avoir des réactions explosives. Il est plus prudent d’anticiper et de dialoguer. A priori, pas de véritable danger. Quelques mesures (judicieusement appliquées) peuvent lever l’hypothèque catalane.

Des mesures pour les Catalanistes

Les Catalanistes sont hostiles à un « sous titre » Occitanie-Pyrénées. « Pas besoin d’une référence aux Pyrénées pour situer le Canigou » déclare une source. En revanche, plusieurs mesures peuvent désamorcer une fronde des Catalans. Localisation à Perpignan d’une Euro-Région rebaptisée « Occitanie-Catalogne ». Soutien de la Région pour changer le nom du département des Pyrénées-Orientales. Présence dans le nouveau logo de la Région (à côté de la croix du Languedoc) des couleurs catalanes. Drapeau catalan sur les bâtiments officiels de la Région. Présence sur des panneaux au bord des routes sous l’intitulé « Bienvenue dans la Région Occitanie« .

Avant le 24 juin, que ce soit du côté des Catalanistes ou des chefs d’entreprises, le tour de table sera terminé.

Il restera à soumettre au vote des conseillers régionaux une délibération comportant un ou plusieurs noms. Mais une délibération dans laquelle figurera forcément Occitanie.

La réunion de la conférence des présidents, lundi 20 juin, permettra d’en savoir davantage.

A suivre

Laurent Dubois (@laurentdub)