18 Oct

Municipales à Toulouse : les écologistes restent au sein d’Archipel Citoyen mais…

Dysfonctionnements et dévoiement de la démarche. Les écologistes critiquent la démarche d’Archipel Citoyen. Mais ils restent…pour le moment.

Photo MaxPPP

Le rendez-vous est fixé depuis plusieurs mois. L’assemblée générale d’Europe Ecologie qui s’est déroulée ce 17 octobre a toutefois pris une tournure particulière. Le but initial était de faire un point sur l’engagement des écologistes dans la démarche d’Archipel Citoyen. La réunion s’est transformée en « stop » ou « encore ».

Les militants devaient se prononcer sur deux motions dont l’une proposait de sortir d’Archipel.

Une sortie motivée par deux constats : l’arrivée imprévue d’un ex-socialiste et le ralliement encombrant de la France Insoumise. En adhérant à la démarche d’Archipel Citoyen, les écologistes n’envisageaient de se retrouver sous le même toit que Romain Cujives.

Mais, surtout, ils doivent composer avec les Insoumis. Des écologistes vivent mal l’entrisme, les demandes (changement de nom et de procédure) et le manque de soutien financier des représentants de Jean-Luc Mélenchon.

Comme le précise un écologiste, « les gens viennent pour une vraie démarche citoyenne, ouverte et moderne. On se retrouve avec les vieilles méthodes et sur 12 candidats, ils nous en envoient 24 ».

Quelques heures avant le vote des militants, l’hypothèse d’un divorce était donc bien réelle. Mais elle s’est transformée (à l’unanimité) en un maintien… conditionnel. Antoine Maurice, conseiller municipal d’opposition et chef de files d’EELV à Toulouse, critique ouvertement et durement l’évolution d’Archipel.

« Nous observons aujourd’hui des dysfonctionnements et même un dévoiement de l’esprit de la démarche citoyenne au sein d’Archipel Citoyen » (Antoine Maurice)

Mais il précise : « Nous avons décidé de donner une dernière chance de réussir ce défi. Les jours qui viennent seront pour nous déterminants ».

Antoine Maurice ajoute : « En tout état de cause, l’écologie sera au rendez-vous ». Ces propos laissent la porte ouverte à une liste autonome et en dehors d’Archipel.

Une liste « autonomiste » ouvertement défendue par Régis Godec:

Face aux difficultés rencontrées dans la constitution de la liste participative, il ne faut pas écarter la possibilité de présenter une liste EELV aux municipales avec toutes les bonnes volontés et notamment tous ceux avec qui nous travaillons dans le projet Archipel Citoyen

Cette crise ouverte intervient à la veille de la désignation des candidats figurant sur la future liste d’Archipel Citoyen.

Laurent Dubois (@laurentdub)

24 Sep

Grand débat retraites à Rodez : « Diversion » pour les uns, « explication nécessaire» pour les autres

Emmanuel Macron lors d’un grand débat autour des maires le 18 janvier 2019 à Souillac dans le Lot (Photo PQR La Montagne/MaxPPP)

Le premier grand débat national sur les retraites se tiendra donc jeudi 26 septembre à Rodez en présence d’Emmanuel Macron. Retour sur ce qui a prévalu à ce choix et réactions politiques sur place.

Pourquoi Rodez ?

Emmanuel Macron avait terminé sa campagne présidentielle dans la préfecture de l’Aveyron.  « La visite était prévue de longue date » confirme le maire de la ville proche du chef de l’Etat. Christian Teyssedre candidat à sa réélection et soutenu par En Marche, sera d’ailleurs décoré de la Légion d’Honneur par le Président.

Rodez incarne une certaine idée de la France et de la ruralité même si son agglomération regroupe 60 000 habitants et qu’elle est aussi vue d’ici par certains comme la « métropole de l’est midi pyrénéen ». Mais pour Guilhem Serieys, conseiller régional LFI, l’Aveyron est aussi une terre de contestation sociale où  « des milliers d’emplois sont menacés à court terme ». « Il n’est pas concevable en venant ici qu’Emmanuel Macron ne s’exprime pas sur la situation d’entreprises comme la SAM ou Bosch ».

« Il est passé sur le site de la Bosch d’Onet-Le-Château, il y a trois ans, alors que son mouvement n’était pas encore construit. Il y avait déclaré que le diesel était une filière d’avenir » rappelle non sans ironie Bertrand Cavalerie, le premier secrétaire fédéral du PS en Aveyron.

Un Grand Débat pour quoi faire ?

Corinne Vignon est présidente du groupe de travail transpartisan sur les retraites. La députée de la Haute-Garonne a déjà réalisé plus d’une vingtaine d’ateliers dans le pays sur le dossier. Pour elle, ce grand débat a un objectif majeur : « il va faire apparaître les points d’achoppement et de doutes ». Pour Guilhem Serieys, conseiller régional LFI de l’Aveyron, « comme lors du mouvement des gilets jaunes, ce grand débat va servir à faire diversion ». « Au lieu de créer les conditions d’un vrai débat pour répondre aux urgences sociales, Emmanuel Macron va focaliser l’attention pendant des mois sur le dossier des retraites ».

Pour la parlementaire En Marche, il va falloir être pédagogique et dire les choses. « Les régimes spéciaux par exemple… La majorité des français disent qu’il va falloir faire quelque chose là-dessus. Ensuite, il y a des mises aux point à faire : avec 1300 euros mensuels en moyenne, la France est le pays de l’OCDE où le montant des retraites est le plus élevé ». « L’entrée d’Emmanuel Macron sur le dossier est biaisée » rétorque Guilhem Serieys. « Il veut nous faire croire que pour financer le régime des retraites on est obligé de travailler plus. C’est une tromperie parce que le travail produit aujourd’hui beaucoup plus de richesses que par le passé » assure l’Insoumis.

Concernant le Grand débat, Bertrand Cavalerie ne souhaite pas crier au loup. « On a suffisamment reproché à Emmanuel Macron de ne pas être à l’écoute. Mais j’espère que cette fois-ci le public invité sera représentatif et pas uniquement composé d’élus comme ce fut le cas dans le Lot à Souillac ». Le premier fédéral du PS aveyronnais redoute toutefois que l’événement se résume à « une sortie médiatique ».

Patrick Noviello (@patnoviello)

A noter que « Dimanche en Politique » sera consacrée cette semaine à la réforme des retraites et reviendra sur ce grand débat mené à Rodez. Rendez-vous donc dimanche à 11h25 sur France3 Midi-Pyrénées

18 Sep

Procès des responsables de La France Insoumise : le toulousain Manuel Bompard livre sa version des faits

Tout le monde se souvient de ces images de Jean-Luc Mélenchon et de la perquisition au siège de LFI en octobre dernier. Six responsables du mouvement politique comparaissent ces jeudi et vendredi devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour « actes d’intimidation contre l’autorité judiciaire, rébellion et provocation ».

Manuel Bompard. Photo : MaxPPP

« Les faits qui se sont déroulés en octobre ne méritaient pas un tel déferlement judiciaire. Mais maintenant, il est là ce procès et ça va être l’occasion pour nous de faire la démonstration qu’il est utilisé à des fins politiques et que la démocratie ne porte pas bien quand on utilise la justice à des fins politiques » confie avec combativité le député européen.

Procès politique ? Pas seulement pour les Insoumis »

« Ça n’est pas le cas que pour La France Insoumise. Ça a été vrai dans la mobilisation des gilets jaunes, c’est vrai face à ces jeunes qui se mobilisent contre l’inaction climatique et qui vont décrocher les portraits du Président de la République ». Pour Manuel Bompard, « quand on a  des divergences politiques, on doit les régler par le vote, le débat, l’argument, le respect de la démocratie, pas en utilisant la justice »

Autre argument avancé par l’insoumis : l’enquête n’a pas été diligentée par des juges d’instruction indépendants mais par le Parquet, dans le cadre d’une enquête préliminaire. «C’est le Parquet donc directement placé sous la hiérarchie du Ministère de la Justice qui a organisé cette opération de la perquisition » assène-t-il.

Manuel Bompard nie s’être opposé, ainsi que ses camarades, à ce que la perquisition puisse se tenir. « Les responsables de La France Insoumise ont souhaité pouvoir assister au déroulement des opérations comme la loi le leur permet. » Or pour LFI cette loi n’a pas été respectée. Le député européen explique que les responsables du mouvement présents veillaient notamment à ce que le fichier des adhérents de LFI ne soit pas emporté.

L’image de LFI »

Quand on lui demande s’il n’a pas peur qu’après ce fameux « La République c’est moi » lancé par Jean-Luc Mélenchon, l’image du mouvement soit écornée pour la campagne des Municipales, voici ce qu’il répond :

« On a été médiatiquement condamné par avance avec ces quatre minutes de vidéo sur quarante où on a tourné. Cette minute d’incompréhension qui a conduit à ce que le ton puisse un peu monter a été diffusée en boucle depuis un an dans notre pays sans qu’on puisse voir l’ensemble de la bande vidéo. J’essaie de dire aux gens de ne pas s’arrêter à cette minute. » C’est sans doute ce qu’il essaiera aussi de dire au juge.

Patrick Noviello (@patnoviello)

« On prend le pari que la gauche sera désunie aux municipales à Toulouse » dans Politic Café #82

Pour le retour de notre module vidéo de commentaires de l’actualité politique, on a décidé de prendre des paris.

C’est reparti pour une saison de plus de Politic Café et en cette rentrée d’une année électorale (élections municipales les 15 et 22 mars 2020) nous nous engageons !

  • On prend le pari que la gauche ne parviendra pas à s’unir à Toulouse
  • Le maire sortant Jean-Luc Moudenc sur un boulevard (des Ramblas ?) en l’absence d’une liste LREM
  • et on fait le point dans les autres villes sur ces maires qui s’accrochent et ceux qui raccrochent.

16 Sep

Municipales à Toulouse : le PS suspend Romain Cujives et ses proches

INFO FRANCE 3 – Le bureau fédéral du Parti Socialiste de Haute-Garonne a prononcé ce soir la suspension de 9 militants dont le conseiller municipal Romain Cujives, qui se voient reprocher leur participation au mouvement Archipel Citoyen.

Romain Cujives. Photo : R/Cujives

Le parti socialiste de Haute-Garonne compte ce lundi soir neuf militants de moins. Mais à la différence de ceux qui, nombreux, sont partis d’eux-mêmes ou n’ont pas renouvelé leur carte, ceux-là ont été sanctionnés : neuf militants ont en effet été suspendus à l’unanimité par le bureau fédéral, réuni ce lundi soir.

Leur faute ? S’être rapprochés du mouvement Archipel Citoyen qui tente de monter une liste rassemblant toute la gauche à Toulouse, pour se donner une chance de l’emporter face au sortant LR Jean-Luc Moudenc.

Un casus belli qui déplait à la candidate investie par le PS, la vice-présidente de la région Occitanie, Nadia Pellefigue.

C’est d’ailleurs sa désignation au printemps dernier, selon des modalités inédites et contestées en interne, qui avait provoqué le rapprochement des « amis » de Romain Cujives, lui-même candidat à l’investiture, avec Archipel Citoyen.

Habituellement, les partis politiques excluent ou suspendent de leurs rangs ceux qui n’ont pas soutenu leur candidat ou qui ont figuré sur une liste concurrente. Là, le PS a préféré frapper d’entrée, sans attendre d’éventuelles avancées des discussions entre les différentes forces de gauche, dont Archipel.

Contacté par France 3, Romain Cujives, n’est pas surpris et ne mâche pas ses mots :

J’ai moi-même quitté les rangs de l’appareil socialiste il y a deux mois après une énième forfaiture. Je travaille loin de leurs turpitudes à transformer Toulouse. Leurs affres ne sont plus mon sujet ».

FV (@fabvalery)

12 Sep

Municipales : les propositions des « féministes au Capitole »

Photo MaxPPP Xavier De Fenoyl

Elles se veulent un groupe de travail ayant consulté plusieurs associations et collectifs. A l’heure du Grenelle des violences conjugales lancé par le gouvernement, elles démontrent que des mesures peuvent aussi être prises au niveau local. Mais au-delà des violences, leurs propositions balaient tout le prisme de l’action municipale. Tour d’horizon.

« Pour une ville plus féministe » rien de mieux que commencer par mettre de l’ordre dans la mairie elle-même avec notamment une parité plus paritaire. « Par exemple, si le Maire est un homme, la Présidente de la Métropole est une femme ». Une parité dont il est de plus en plus question mais qui doit aussi assurer ses bases avec notamment une incitation des femmes à s’impliquer plus dans la vie publique locale.

« On est encore dans une société où ce sont principalement les femmes qui s’occupent des enfants. Celles qui s’engagent dans la vie publique sont soit très jeunes soit plus âgées, il y en a peu qui ont entre 30 et 40 ans »  explique Katia Broussy co-fondatrice du groupe avec Ninon Gillet. Pour « les féministes au Capitole », l’égalité femmes-hommes ne doit pas non plus être oubliée dans la politique salariale municipale et métropolitaine.

Agir localement contre les violences faites aux femmes

Quelques jours après le lancement du Grenelle des violences faites aux femmes, de nombreuses « propositions programmatiques » énoncées démontrent que l’action peut aussi se faire au niveau local : création de logements d’accueil pour femmes victimes, prêt de téléphone pour urgence absolue avec ligne directe vers une cellule dédiée, création d’un centre de soins spécialisé dans les violences faites à toutes les femmes…

« Localement, il y a moyen de faire les choses plus rapidement, précise Katia Broussy. Par exemple, c’est le cas pour les logements vides que les mairies pourraient réquisitionner pour les femmes en difficulté. Une loi les y autorisent mais elles ne le font pas ».

Autre propositions remarquée : la création d’une « Maison des hommes violents » « dans laquelle les hommes coupables de violences conjugales vivraient en semi-liberté et feraient leur obligation de soins. « Ce dispositif a le double avantage d’éloigner les hommes violents du domicile conjugal (…) mais aussi de « traiter » la question de la violence des hommes sans forcément les faire passer par « la case prison » qui est bien souvent contre-productive ».

Le féminisme, un sport de combat ?

L’égalité femmes-hommes étant souvent une question d’éducation mais aussi de vivre-ensemble, de nombreuses mesures sont élaborées en cette direction. Des cours de récréations à repenser pour que les terrains de sports ne soient pas monopolisés par les garçons, des animateurs CLAE et ATSEM à former à l’égalité filles-garçons. Certaines pistes de réflexion peuvent aussi s’avérer plus radicales comme celle prônant la réservation de jours non-mixtes dans les city stades et skate parcs pour favoriser la pratique de ces sports par les filles.

« Ce ne serait pas à long terme mais juste le temps de la prise de conscience face à une vision encore très genrée. Ça peut être une demi-journée par semaine avec un encadrement pas des animateurs pour que les jeunes filles s’approprient ces espaces » tempère Katia Broussy. D’autres propositions concernant le sport trouvent, elles aussi, une résonnance avec l’actualité, notamment celles contenues dans le paragraphe « lutte contre le harcèlement et les propos sexistes ».

Toujours au chapitre du sport, mais pas seulement, des mesures très pragmatiques sont également évoquées : « par exemple ce n’est pas forcément l’équipe masculine de rugby qui doit avoir accès au terrain en vraie pelouse alors que l’équipe féminine est reléguée sur le terrain synthétique, alors qu’elle-même qu’elle est mieux classée au national que les garçons. » Ou encore : « création de places de stationnement pour les femmes enceintes dans les parkings et dans les rues, en particulier à proximité des maternités, pharmacies, crèches et écoles ».

Aux candidats de s’en emparer

Le livret de propositions a été envoyé, il y a quelques jours, à différents partis et mouvements politiques présents à Toulouse. Le RN dont le groupe de travail a jugé les prises de positions publiques « opposées au féminisme » n’en a pas été destinataire. Ce programme « féministe » pourrait également voyager : « Nous allons le diffuser dans d’autres communes, car ces problématiques se retrouvent partout en France ». Reste à savoir maintenant si les candidats s’en inspireront et dans quelles proportions.

Patrick Noviello (@patnoviello)

 

26 Août

VIDEO – Nicole Belloubet soutiendra « pleinement » Jean-Luc Moudenc aux municipales à Toulouse « s’il y a un accord avec LaREM »

La garde des Sceaux a appelé de ses voeux ce lundi sur BFM un accord local entre En marche et le maire sortant LR Jean-Luc Moudenc. Cocasse pour l’ancienne première adjointe de son adversaire Pierre Cohen.

©Julien Mattia / MaxPPP

Le message est clair : si un accord est trouvé entre La République en Marche et le maire LR sortant de Toulouse Jean-Luc Moudenc, la garde des Sceaux et ministre de la justice, la Toulousaine Nicole Belloubet soutiendra le maire sortant.

« Il faut forcément qu’il y ait un accord »

Longuement interrogée sur le sujet par Jean-Jacques Bourdin sur BFM TV ce lundi 26 août, Nicole Belloubet a appelé de ses vœux cet accord entre LREM et le maire sortant de la 4ème ville de France.

Il y a des discussions et cet accord, s’il a lieu, évidemment je le respecterai pleinement (…) Il faut forcément qu’il y ait un accord à un moment donné parce que dans les grandes villes soit nous avons des candidats assez puissants pour porter l’étiquette LREM soit nous avons des accords avec les maires sortants. C’est sans doute le cas à Toulouse’.

La Garde des Sceaux s’est exprimée sur le sujet en fin d’interview (à partir de 18’50 » dans cette vidéo) :

La Garde des Sceaux a depuis longtemps fait savoir qu’elle ne serait pas elle-même candidate. Elle reconnaît maintenant qu’il n’y a pas de personnalités « assez puissante » pour porter l’étiquette En Marche à Toulouse, malgré les vaines tentatives des certains députés de tenter de monter une liste.

Jean-Luc Moudenc, porté par son amitié avec le Premier Ministre Edouard Philippe, s’est assuré de son côté que cela n’arriverait pas.

Adversaire en 2008, soutien en 2020 ?

Quant à Nicole Belloubet, ancienne première adjointe PS de Pierre Cohen au Capitole (avant de rejoindre le conseil régional), elle pourrait donc se retrouver à soutenir celui contre qui elle faisait campagne en 2008 aux côtés du candidat socialiste.

Une position qui a fait bondir des anciens membres de sa majorité à la mairie. Notamment Jean-Christophe Sellin, membre du Parti de gauche et de la France Insoumise et conseiller régional :

Face à cette probable alliance, la gauche tente de s’unir. Certains, comme La France Insoumise, les écologistes ou encore le socialiste Romain Cujives, ont rejoint la démarche initiée par Archipel Citoyen pour aboutir à un programme et à une liste de gauche uniques.

D’autres comme Génération.s et le Parti socialiste discutent avec les autres membres de la gauche, dont Archipel, pour déboucher sur cette union. Le PS qui s’est choisi Nadia Pellefigue comme chef de file. La vice-présidente de la région qui est aussi… la belle-fille de Nicole Belloubet.

FV @fabvalery

17 Juil

Non, la mairie de Toulouse ne va pas interdire les drapeaux étrangers pour la finale de la CAN entre Algérie et Sénégal

Le Rassemblement National a demandé au maire de Toulouse d’interdire les drapeaux étrangers pour la finale de la Coupe d’Afrique des Nations. C’est non. Voilà pourquoi.

Joie des supporters algériens. Photo : MaxPPP. M.Jegat

Pour la demi-finale, des incidents se sont produits à Toulouse. Des supporters algériens ont fêté la victoire de leur équipe nationale face au Nigéria et la soirée s’est terminée par des tirs de grenades lacrymogènes, notamment place du Capitole ou encore sur les boulevard. Aucune interpellation. La situation a été beaucoup plus calme qu’à Lyon et Paris

Mais un élu régional du Rassemblement National, candidat aux Municipales de mars 2020, Quentin Lamotte, demande au maire de Toulouse de prendre un arrêté pour la finale qui doit se dérouler vendredi soir. Quentin Lamotte demande à Jean-Luc Moudenc d’interdire « l’usage ostentatoire des drapeaux étrangers au centre ville ».

 

Selon nos informations, le sujet est pris au sérieux au Capitole. Les services juridiques de la mairie ont été consultés pour évaluer la légalité d’un tel arrêté. Une réponse « positive » aurait été surprenante. Un drapeau national est, par définition, l’emblème d’un Etat. Le fait de le brandir dans la rue n’est pas, en soi, constitutif d’un trouble à l’ordre public.

A l’extrême rigueur, et c’est encore contestable devant le juge administratif, il est possible d’interdire, dans un périmètre donné, des drapeaux. Mais l’interdiction doit porter sur tous les drapeaux, y compris Français et ceux des clubs sportifs. Dans ce cas, comme pour les bouteilles en verre, il s’agit d’éviter que des drapeaux se transforment en projectiles, en « armes par destination ».

En 2014, le maire de Nice a pris un arrêté pour interdire l’usage ostentatoire de drapeaux étrangers pendant la Coupe du Monde de foo.  La justice a suspendu l’exécution de la décision. Ce précédent a forcément pesé dans la décision du Capitole.

Interrogé par France 3, l’adjoint à la sécurité, Olivier Arsac, a indiqué :

Le candidat du Rassemblement National demande d’interdire les drapeaux étrangers dans Toulouse. Il prétend que la mairie de Nice avait pris une telle disposition avec succès. C’est tout à fait inexact. En effet, la justice administrative avait annulé cet arrêté pris par la mairie de Nice. La gestion de la 4ème ville de France commande de connaître et respecter les lois de la France. Les violer entraîne, et c’est heureux, une condamnation par les tribunaux. De quoi affaiblir la cause prétendument défendue par les mesures illégales. Si nous sommes à l’écoute de toutes les propositions, d’où qu’elles viennent, elles doivent êtres formulées avec responsabilité ».

Mais, politiquement, Quentin Lamotte a réussi son « coup ».

Il a trouvé un sujet qui lui permet de faire entendre sa voix en pleine trêve estivale. A 9 mois d’une élection, ça s’appelle faire campagne.

Laurent Dubois (@laurentdub)

12 Juil

Municipales à Toulouse : « l’ambition dêtre utile » de Jean-Pierre Bel

 

Depuis plusieurs mois, l’ancien président (socialiste) du Sénat réfléchit aux Municipales à Toulouse. Fin juin, le PS a investi un tandem « homme-femme ». Mais Jean-Pierre Bel n’exclut pas une candidature. Interview

AFP PHOTO /P.Kovaric

Le Blog Politique. Ou en êtes-vous de votre réflexion ? Vous serez un acteur ou un « spectateur engagé » pour les municipales à venir ?
Jean-Pierre Bel. Depuis mes premiers engagements j’ai toujours voulu être un acteur du monde dans lequel j’évoluais. Acteur dans le monde associatif, syndical mais aussi politique et citoyen…
Pour ce qui est des échéances municipales à Toulouse, l’avenir nous le dira. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au cours de ces derniers mois, la situation est loin de s’être clarifiée tant à gauche qu’à droite. Dans ce contexte, l’urgence est de dire d’abord ce que l’on veut pour la ville , pour les toulousain(e)s. Ensuite, il faut être capable de constituer une équipe solide, cohérente mais aussi crédible pour espérer rassembler et ensuite l’emporter. Mon ambition est d’être utile à une démarche d’alternance , porteuse des valeurs de gauche et qui irait dans ce sens .
 La situation est loin de s’être clarifiée, à droite comme à gauche
Le Blog Politique. Le PS a investi deux personnalités au terme d’un processus inédit (un vote de tous les militants de la Métropole) et dans un but précis : le rassemblement de la gauche. Que pensez-vous de cette initiative ?

Jean-Pierre Bel. La question est simple. Peut on aujourd’hui procéder comme avant, comme si rien ne s’était passé depuis les deux dernières élections ..? Peut on jouer avec les règles en semblant considérer que la fin justifie les moyens..? Et, dans le fond, a-t-on vraiment envie de faire gagner la gauche à Toulouse..? A chacun de trouver réponses à ces questions… Pour le reste, en ce qui me concerne, je n’ai pas très envie de m’attarder sur des comportements qui , malheureusement, ne sont pas à la hauteur des enjeux.
Jouer avec les règles…la fin justifie les moyens
Le Blog Politique. La gauche tente de se rassembler. C’est possible ? À quelles conditions ?
Jean-Pierre Bel. Intuitivement, j’ai toujours considéré que , face à la droite qui a gagné 6 des 7 dernières élections municipales, il fallait créer la surprise à Toulouse . La surprise se serait de retrouver rassemblées toutes les forces de la social-écologie aux côtés des initiatives citoyennes et associatives . C’est un défi considérable. D’abord se mettre d’accord sur le processus qui doit conduire à l’adoption d’un projet commun… Ce projet doit être le socle de la mandature qui s’ouvrira. Ce n’est pas gagné compte tenu d’itinéraires souvent différents, d’une histoire qui est propre à chacun. Les cultures participatives et représentatives doivent se mêler et se compléter. C’est possible mais cela suppose la capacité de se remettre en cause et de s’ouvrir à des visions nouvelles et à des modes de fonctionnement innovants. Si nous savons déterminer ce que nous voulons pour la ville et la métropole, comment nous voulons les gérer, alors le choix des personnes se fera tout naturellement. Toulouse peut être un laboratoire à l’échelon national… Nous en avons l’énergie et nous en avons aussi les talents. Avec d’autres, je ne ménagerai pas mes efforts pour y parvenir.
Je ne ménagerai pas mes efforts
Le Blog Politique. Selon vous, quels doivent être les axes forts de la campagne à venir ?

Jean-Pierre Bel. Toulouse à l’instar des autres métropoles européennes connait des problèmes que l’on pourrait qualifier d’évidents .A savoir ceux liés en priorité à la mobilité et à la sécurité des personnes .Ce ne sont pas les seuls !

Le Blog Politique. Comment jugez-vous le bilan du maire sortant, Jean-Luc Moudenc ?

Jean-Pierre Bel. Ce qui me hérisse pour une ville où j’ai grandi et fais mes études c’est que le seul questionnement effectué par le maire actuel se résume à une analyse financière et comptable ..! Dans l’augmentation des tarifs des transports en commun, de ceux des cantines scolaires, dans la ville livrée à la spéculation immobiliere, la baisse des dotations à la vie culturelle ou la considération symbolique de l’eau appréciée comme une simple marchandise je vois le triomphe de l’argent sur le vivre ensemble c’est à dire la defaite calculée et programmée sur le politique au sens le plus humaniste du terme . La mise en oeuvre d’une ambition pour Toulouse et sa métropole ne peut se départir, comme c’est le cas dans ce mandat, de son objectif essentiellement social .

Une ville livrée à la spéculation immobilière

Le Blog Politique. Quel est le profil du meilleur adversaire de Jean-Luc Moudenc ?

Jean-Pierre Bel. Le meilleur profil serait celui ou celle capable de s’approprier l’ensemble des objectifs, des ambitions exprimées et d’incarner une ville qui a sa personnalité, son histoire, à la fois gasconne et méditerranéenne… Incarner la ville du futur et de la technologie, incarner les valeurs de générosité et de solidarité qui sont inscrites dans ses gènes, incarner la volonté de promouvoir une ville dans laquelle il fait bon vivre…Il faut quelqu’un(e) qui travaille sur le fond et qui sache concilier la créativité et l’innovation avec la crédibilité et le sens des responsabilités, concilier une ambition forte pour Toulouse avec la proximité et l’écoute de tous

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)


					

10 Juil

Municipales à Toulouse : Génération.s vote sa participation aux discussions avec les autres forces de gauche

Le mouvement fondé par Benoît Hamon a validé lundi le processus de discussions avec les autres partis de gauche pour concourir à une liste d’union en vue des municipales à Toulouse.

Ils sont huit. Quatre femmes et quatre hommes, désignés par leur mouvement, Génération.s, pour participer aux négociations avec les partis de gauche à Toulouse. Parmi eux, l’ancien maire de Toulouse Pierre Cohen, la conseillère municipale Isabelle Hardy ou encore Salah Amokrane, qui figurait sur la liste de Benoît Hamon aux élections européennes.

Lundi 8 juillet, les adhérents du mouvement ont désigné ces représentants par un vote. Avec un objectif : participer aux négociations pour tenter d’aboutir à une liste commune de la gauche aux prochaines élections municipales à Toulouse.

Génération.s s’engage résolument dans le rassemblement des forces de gauche et écologistes pour qu’en 2020 Toulouse soit le symbole de la transition écologique, d’une véritable solidarité et d’une démocratie réinventée » (Isabelle Hardy)

La tâche n’est pas aisée. Il y a d’un côté ceux qui adhèrent à la démarche lancée par le collectif citoyen Archipel : les écologistes, le conseiller municipal PS Romain Cujives, la France Insoumise... Il y a aussi le PS, qui malgré la fonte de ses adhérents, tente toujours d’être au centre du jeu, après avoir désigné, avec moult rebondissements, la conseillère régionale Nadia Pellefigue comme tête de liste.

Génération.s Toulouse a aussi validé il y a plusieurs semaines déjà la stratégie de ne pas entrer dans le processus d’Archipel, qui prévoit notamment la désignation des candidats représentant les partis par un vote sur internet mais aussi qu’un tiers de la liste soit constitué par des Toulousains… tirés au sort !

En revanche, le mouvement de Benoît Hamon à Toulouse compte bien peser dans les discussions avec les autres mouvements de gauche, dont Archipel, pour arriver à trouver une plateforme programmatique commune. En cas d’accord, viendra alors le temps de constituer une liste commune et de trouver une tête de liste qui fasse l’unanimité. Et ce ne sera pas le plus simple à faire !

FV (@fabvalery)