25 Nov

Toulouse : échanges à fleurets non mouchetés sur l’encadrement des loyers

Nous vous avions déjà expliqué pourquoi malgré un vœu déposé, l’opposition municipale n’avait aucune chance de voir examiner à nouveau la question de cette mesure sur la ville. Mais hier, dernier jour pour les dépôts de candidature des communes à l’encadrement des loyers, une ultime charge de François Piquemal (Archipel Citoyen) a provoqué l’agacement de la majorité.

Photo Patrick Lefevre/MAXPPP

« Encadrement des loyers : François Piquemal piétine le droit républicain et le suffrage universel ». Ainsi s’intitule le communiqué envoyé à la presse par « Pour Toulouse », groupe majoritaire au conseil municipal. « Si Toulouse Métropole ne s’est effectivement pas positionnée en faveur de ce dispositif, c’est après en avoir objectivement étudié l’hypothèse et parce qu’elle ne remplit pas les quatre critères légaux nécessaires » y développe Pierre Esplugas (LR) son porte-parole.

« Obstination aveugle » ou « volonté majoritaire des citoyens »

Quelques heures auparavant, sur les réseaux sociaux notamment, François Piquemal regrettait, en ce dernier jour pour candidater à l’encadrement des loyers, que « Toulouse manque la marche pour plusieurs raisons dont l’obstination aveugle de M.Moudenc». Et l’ancien militant de Droit Au Logement de réaffirmer que dans la ville « les loyers ont augmenté de 12% en trois ans et compte de nombreuses personnes précaires voire sans-abris ».

« Le programme électoral d’Archipel prévoyait explicitement l’encadrement des loyers (sans jamais dire comment le rendre légalement possible, ce qui n’est pas dans le pouvoir d’un maire » riposte de son côté Pierre Esplugas. « Le Projet Aimer Toulouse, choisi par une majorité d’électeurs, annonçait clairement que les loyers ne seraient pas encadrés. Telle est donc la volonté majoritaire des citoyens toulousains, que nous appliquons, Monsieur Piquemal ! » conclut-il.

« Squats » et « spéculation »

Mais ce qui a agacé franchement la majorité municipale, ce sont les dernières sorties de l’élu d’opposition dans la presse locale. François Piquemal y accuse notamment Jean-Luc Moudenc dans les colonnes d’Actu Toulouse de « chasser de la ville les habitants les moins aisés » et de « livrer des biens qui appartiennent à la collectivité à des fins de spéculation immobilière », prenant l’exemple du quai Saint-Pierre.

Et « Pour Toulouse » de rappeler que François Piquemal « ex-fanfaron du DAL » comme il y est qualifié, a été « fort peu soucieux des principes républicains » et « prend plaisir, depuis des années à piétiner le Droit – singulièrement le droit de propriété – en organisant des squats ». « A l’inverse, notre comportement est tout simplement républicain en respectant la loi et en mettant en oeuvre le projet que les Toulousains ont choisi, pas celui qu’ils ont rejeté » martèle Pierre Esplugas.

 Ambiance, ambiance… Le prochain conseil municipal risque d’être animé.

Patrick Noviello (@patnoviello)

 

 

 

 

 

13 Nov

Des régionales en juin : la proposition fait l’unanimité ou presque

Faut-il reporter les élections régionales (et les départementales ?) au moins de juin ? C’est ce que recommande Jean-Louis Debré dans son rapport sollicité par le Premier Ministre. Covid oblige, la plupart des partis en présence y sont favorables. Mais les modalités varient.

Premier tour des élections Municipales à Toulouse, le 15 mars dernier. Photo MaxPPP Michel Viala.

S’il y a bien un point sur lequel tout le monde s’accorde, c’est le refus de revivre le scénario des élections municipales. « Si c’est pour recommencer comme en mars dernier, non merci  » s’exclame Julien Léonardelli conseiller régional RN, alors candidat à Fronton en Haute-Garonne. « Nous ne voulons pas à nouveau d’élections en deux rounds » prévient Myriam Martin pour La France Insoumise.

Les leçons des Municipales

« Les leçons ont été tirées par le Président et le Premier Ministre » assure Pierre Casteras qui « ne veut pas refaire le match ». « Ce que je salue c’est la méthode et l’objectif de la démarche de ce rapport » souligne aussi le porte-parole de LREM en Haute-Garonne.

« La proposition fait consensus, non ? »  Pour Pierre Esplugas, il faut « s’adapter à la situation de manière raisonnable ». Or de l’avis du porte-parole de LR 31, « un report de mars à juin c’est raisonnable ».

Côté socialiste, la Présidente sortante Carole Delga n’a pas souhaité s’exprimer. Mais pour Sébastien Vincini, « ce report était souhaité ». Le premier fédéral du PS en Haute-Garonne approuve « cette décision de bon sens ».  Quant à Valérie Rabault, la présidente du groupe socialiste à l’Assemblée elle ne fera pas de commentaire étant donné que cette proposition de report « va dans le sens de ce que qu’elle avait dit à Jean-louis Debré ».

« Ce qui est important pour nous c’est que la décision soit prise rapidement pour ne pas museler la démocratie » précise Antoine Maurice tête de liste EELV.

Vote par correspondance

A l’inverse la préconisation d’utiliser le vote par correspondance fait la quasi-unanimité contre elle, comme lorsqu’elle avait été évoquée pour les Municipales. « Ça doit être utilisé à la marge » recommande Myriam Martin. « On voit ce que ça a donné aux Etats-Unis où ils recomptent une semaine après » ironise Julien Léonardelli.

Pierre Esplugas se dit lui carrément « hostile » au vote par correspondance. « Pour le professeur de droit public que je suis, rien ne remplace l’unité de temps et de lieu du bureau de vote. le fait de se déplacer, de faire un effort répond au rituel électoral ».

Antoine Maurice « partage la prudence de Jean-Louis Debré sur la question ». « Il ne faut pas décider de nouvelles modalités de vote à la hâte » commente le candidat écologiste.

« Je suis assez partagé » avoue également Pierre Casteras. « C’est assez lourd à organiser. On en peut pas l’imposer à quelques mois d’une élection. Il faut en débattre sereinement » préconise-t-il.  »

Procurations facilitées ?

Guère plus d’enthousiasme sur la facilitation des procurations pour certains. « Actuellement on a des bureaux de Poste, des entreprises et même des mairies ouverts. Alors pourquoi ne pourrait-on pas assurer de bonnes conditions sanitaires dans les bureaux de vote » affirme Julien Léonardelli. « On doit être dans les meilleures conditions pour aller voter. Les procurations, ça doit rester à la marge » estime Myriam Martin.

« Un aménagement numérique doit sans nul doute être envisagé » estime Pierre Esplugas. Pour l’élu Les Républicains, « le point désuet et obsolète, c’est de les faire valider par des policiers ou des gendarmes qui ont autre chose à faire actuellement ».

Même analyse sur cette facilitation des modalités pour Pierre Casteras. « Que chacun n’arrive pas avec 10 procurations bien évidemment » explique cet ancien maire, « mais, sans tomber dans le tout numérique, il faut vivre avec son temps ».

Comment faire campagne ?

Dernier point qui préoccupent les futurs candidats : la tenue de la campagne. « Ni les français, ni les élus n’ont l’esprit à des campagnes électorales en ces temps troublés » reconnaît Sébastien Vincini. « Aujourd’hui, notre action est exclusivement tournée vers la gestion de la crise sanitaire et ses conséquences sociales, psychologiques et économiques » certifie le vice-président socialiste du département de Haute-Garonne.

Pour Antoine Maurice, ce sera une campagne « en mode Covid ». « A défaut de meeting, qu’on puisse au moins aller à la rencontre des habitants » espère la tête de liste EELV.

Un désamour attendu

« D’avance je pense que la participation va être faible » annonce Myriam Martin. « On va avoir un désintérêt parce que le désamour se poursuit entre citoyens et élus. Ça c’est le vrai sujet » martèle la conseillère régionale de La France Insoumise.

« Comment allons-nous mener campagne » se demande Julien Léonardelli. « Y-aura-t-il des meetings ou pas ? Ce qui est sûr c’est qu’on va devoir innover » prévient l’élu régional du Rassemblement National.

Patrick Noviello (@patnoviello)

14 Oct

Avec l’épidémie de Covid et la vague verte, la réflexion sur l’encadrement des loyers de retour mais pas à Toulouse

Avec l’arrivée de majorités de gauche et/ou vertes dans certaines métropoles (Lyon, Montpellier), la question de l’encadrement des loyers revient sur le devant de la scène. A Toulouse, le maire (LR) réélu en juin ne prendra pas cette option comme il l’avait déjà annoncé en décembre dernier après la formation d’un groupe de travail. Mais son opposition a toutefois déposé un vœu pour que la mesure soit à nouveau étudiée en raison notamment de la crise économique. Sans succès.

Photo Eric Cabanis/AFP

Les communes candidates à l’encadrement des loyers ont jusqu’au 24 novembre pour déposer leur dossier. « Il n’y aura probablement pas de conseil municipal d’ici là, c’est pour ça que nous avons déposé ce vœu » explique François Piquemal.

 

L’élu d’opposition à la Mairie de Toulouse justifie aussi cette initiative par le fait que la situation a changé. « La crise sanitaire et économique va mettre des milliers de toulousains en difficulté. Les étudiants ont de plus de mal à accéder à un logement. Et enfin, une étude du site Appartager annonce une hausse des loyers de 12% en trois ans sur Toulouse ».

Le contexte sanitaire et sociale n’a pas modifié la donne en matière d’évolution des loyers » Bertrand Serp, conseiller municipal délégué au logement

« Le contexte sanitaire et sociale n’a pas modifié la donne en matière d’évolution des loyers sur les trois derniers trimestres 2019-2020 » affirme Bertrand Serp en Conseil Municipal lors de sa réponse à François Piquemal. « L’IRL qui est l’indice de référence des loyers indexé sur la consommation est inférieur à 1%. Il est de 0,66% pour les derniers indices connus, marquant donc un infléchissement par rapport aux indices de l’année précédente » précise le conseiller municipal délégué au logement.

 

Personnellement, ce n’est pas ce qu’a constaté François Piquemal. « Il y a deux ans et demi, je payais 741 euros par mois. Aujourd’hui mon loyer est 758 euros. Soit une augmentation de 204 euros sur l’année ».

 

Lors du conseil du 8 octobre dernier, Bertrand Serp a aussi rappelé pour la majorité que fin 2019, un groupe de travail avait déjà conclu à la non utilité d’encadrer les loyers. Les arguments d’alors mettaient en avant entre autres un faible écart entre loyers du parc public et loyers du parc privé et un taux de logement construit suffisamment élevé pour empêcher une flambée des prix.

Ce que je crois s’il y a un encadrement des loyers, c’est qu’on repousse les investisseurs » Jean-Luc Moudenc, maire (LR) de Toulouse

Dès juillet 2019, sur France3 Midi-Pyrénées, Jean-Luc Moudenc avait justifié son opposition à cette mesure. « Ce que je crois s’il y a un encadrement des loyers, c’est qu’on repousse les investisseurs, que l’on diminue donc la production de logements. Et s’il y a moins de logements sur le marché, alors que la demande est forte, on risque tout simplement d’avoir le contraire de ce qu’on veut, c’est à dire une hausse des prix. »

 

« C’est une candidature que doit faire la municipalité auprès du Ministère. On demande juste la mise en place d’un nouveau groupe de travail, représentatif cette fois-ci, avec associations étudiantes, Fondation Abbé Pierre ou encore le DAL. Et après, le Ministère peut dire non » précise François Piquemal.

L’encadrement des loyers nécessite une analyse préalable » Emmanuelle Wargon, Ministre chargée Logement

Si ce n’est que le Ministère semble renvoyer la balle aux maires. « Comme vous le savez l’encadrement des loyers, c’est une demande des maires et moi j’ai dit que je répondrais favorablement aux demandes » a déclaré la Ministre chargée du logement lundi 12 octobre sur le plateau du 19/20 Midi-Pyrénées Emmanuelle Wargon. Avant de nuancer : « Mais ça nécessite une analyse avec un observatoire des loyers, c’est un processus qui prend un peu de temps ».

 

A Toulouse la majorité estime avoir déjà fait cette analyse via son groupe de travail en 2019.  C’est ce que rappelle Bertrand Serp lorsqu’il répond à François Piquemal lors du dernier conseil Municipal. « Une réflexion métropolitaine conduite sous la présidence de Karine Traval-Michelet, le maire (NDR : PS) de Colomiers, alors vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de l’habitat » précise-t-il. Comme pour souligner que l’opposition à l’encadrement des loyers dépassait la simple ville de Toulouse.

66% des toulousains sont locataires selon l’Insee. On ne retrouve pas cette tendance dans la majorité municipale » François Piquemal, élu Archipel Citoyen

Le vœu déposé par l’élu d’Archipel Citoyen a donc logiquement été rejeté par la majorité municipale. Toutefois François Piquemal l’évoquera à nouveau ce jeudi en conseil de métropole. « 66% des toulousains sont locataires selon l’Insee. On ne retrouve pas cette tendance dans la majorité municipale. Ce qui peut expliquer qu’ils balaient ainsi notre proposition » conclut-il.

Patrick Noviello

« En Commun » futur parti politique s’implante en Occitanie

« En Commun » incarné médiatiquement par Barbara Pompili et censé incarner une aile plus à gauche de LREM devient ce mercredi soir à l’issue d’une AG extraordinaire, un parti politique à part entière. Son Président a un pied en Occitanie. Ce qui explique peut-être l’implantation plus rapide de l’entité dans notre région. Revue des troupes et feuille de route de cette nouvelle composante de la majorité.

Université d' »En Commun » début septembre en Bretagne, avec de gauche à droite, Jacques Maire, Hugues Renson, Barbara Pompili et à la tribune Philippe Hardouin. Photo Bernard Galéron

Philippe Hardouin est conseiller municipal d’Ivry-sur-Seine (« une liste mi société civile, mi LREM » explique-t-il) mais il passe la moitié de son temps dans l’Aude où il a notamment intégré le Conseil d’Administration d’un musée à Lasgrasses. Il a bien fait de la politique dans sa jeunesse, mais rien qui le prédestinait à devenir président d’un parti politique.

 

Une sensibilité sur la solidarité qui manquait à LREM »

 

« Nous nous sommes créé au moment du confinement, après le premier tour des élections municipales » se souvient-il. « Il y avait la nécessité de générer à nouveau des débats comme lors de l’élection Présidentielle, de sortir des carcans idéologiques et de faire aussi valoir une sensibilité sur la solidarité qui nous manquait » justifie-t-il. Une sensibilité de gauche à LREM résumeront certains, « courant social et écologiste » diront d’autres.

 

Parmi les premières actions entamées depuis leur création, une lettre envoyée à Gérald Darmanin. Les membres d’En Commun, y contestent du Ministre de l’Intérieur sur l’aide aux migrants. Mais que les choses soient claires, ils ne créeront pas de groupe à l’Assemblée Nationale.

 

46 députés mais pas un groupe à part

 

46 députés ont actuellement rejoint le mouvement qui deviendra donc ce jour un parti. Parmi eux l’élues de Haute-Garonne Elisabeth Toutut Picard ou encore celle de l’Hérault Coralie Dubost.

 « On souhaite que les débats restent au sein du groupe. Ce n’est pas en fractionnant la majorité que nous ferons avancer nos idées » assène Philippe Hardouin.

 

Mais alors pourquoi se constituer en parti ? Notamment en vue des élections prochaines pour éventuellement y soutenir ou y lancer des candidats. Et puis surtout pour constituer une entité à part entière de la future « maison commune » appelée de ses vœux par Emmanuel Macron pour repartir à la conquête d’un second mandat. « Mais on ne sait pas encore à quoi va ressembler cette maison » tempère Philippe Hardouin.

 

Contrairement à LREM, chez nous l’adhésion est payante »

 

En attendant, « En commun » se structure et annonce plus de 500 adhérents dans tout le pays (principalement en Haut de France, Grand-Est, Occitanie, lyonnais et Pays de Loire). « Première différence avec LREM, précise son Président, chez nous l’adhésion est payante ». Le futur parti a tenu sa première université d’été en septembre, sa première réunion régionale en Occitanie il y a trois semaines. Quant à son site internet, il ouvrira cette semaine.

Patrick Noviello

16 Juil

Métropole Toulousaine : Jean-Luc Moudenc réélu président, des élus s’estiment exclus

Dans la foulée des résultats des Municipales de juin dernier, le conseil métropolitain se réunissait ce jeudi 16 juillet pour élire président, vice-présidents et membres de son bureau. Certains élus de l’opposition ont dénoncé leur exclusion des instances exécutives.

Jean-Luc Moudenc. Photo MaxPPP/Xavier de Fenoyl

Réélu par 96 voix pour et 37 votes blancs dont le sien, Jean-Luc Moudenc était le seul candidat déclaré. Il a tenu à « remercier de la confiance qui lui était accordée ». Et le maire LR de Toulouse a immédiatement enchaîné en remerciant également le conseil « d’avoir assuré la diversité démocratique à travers son vote ».

Un point de vue que ne partage pas le maire de l’Union. Une fois faite l’annonce des vingt vice-présidents, il a tenu à prendre la parole. Il dénonce alors l’absence d’élus majoritaires de sa commune et de celle de Cugnaux de l’exécutif.

Cugnaux et l’Union éjectées » Marc Péré

« Le signal qui est donné d’éjecter Cugnaux et l’Union des vice-présidence n’est pas conforme à l’esprit qui doit régner ici » assène Marc Péré. Et l’élu de poursuivre : « Le SDEHG (syndicat départemental d’énergie de la Haute-Garonne) compte 82 représentants dont aucun de mon groupe qui constitue pourtant 15% de cette assemblée. Je trouve ça inqualifiable ! »

La réponse du président fraîchement réélu ne se fait pas attendre. « Il y a 10 postes de vice-président pour la ville centre, Toulouse, et dix pour les communes hors ville centre. Laisser croire que cela veut dire que seraient exclues les 27 autres communes est totalement contraire à la réalité et à tout ce qui s’est pratiqué dans cette collectivité » rétorque Jean-Luc Moudenc.

Pacte de gouvernance

Le maire de Toulouse revient également sur le pacte de gouvernance et d’orientation signé par certaines communes (et tous les vice-présidents) et que Marc Péré affirme ne pas s’être vu présenter. « Nous avons souhaité qu’il y ait un travail en commun entre maires de sensibilités différentes mais qui sur le travail métropolitain à faire ces dernières années reconnaissent qu’il y a des convergences objectives. Vous ne pouvez pas Monsieur Péré prendre de façon répétitive des positions différentes de la quasi-totalité des maires et vouloir, comme si de rien n’était, exercer des responsabilités exécutives ».

Marc Péré semble ainsi payer ses années d’opposition lors de son précédent mandat à la Métropole. Mais qu’en est-il de Cugnaux et de sa nouvelle majorité issue d’une liste citoyenne ? En l’absence de son maire, Albert Sanchez, c’est l’un de ses adjoints qui demande des explications. « Je ne comprends pas que notre commune n’ait pas été contactée » s’interroge Thomas Karmann. Et le nouvel élu de déplorer que « même si les habitants de la quatrième ville de la métropole nous ont élus, on se retrouve face au fait accompli sans pouvoir partager une gouvernance ».

Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas dans l’exécutif que vous serez exclus » Jean-Luc Moudenc

Là encore la réponse de Jean-Luc Moudenc laisse peu de prise : « J’ai essayé de joindre le nouveau maire de Cugnaux. Je lui ai même laissé un SMS le 5 juillet. Je n’ai jamais eu de réponse. J’ai eu votre SMS le 14 juillet un petit peu après 23 heures et je vous ai fait joindre immédiatement le lendemain matin. (…) S’agissant de votre commune, elle va participer pleinement aux instances métropolitaines, en particulier dans le bureau que nous avons élu. M. Sanchez y figure naturellement (…) Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas dans l’exécutif que vous serez exclus ».

De son côté Antoine Maurice souhaite que le pacte de gouvernance et d’orientation proposé par Jean-Luc Moudenc soit rendu public. « Il aurait été préférable que vous le proposiez à tous » lance l’élu Europe Ecologie Les Verts à son ancien adversaire aux Municipales. Pas de réponse du président réélu de la Métropole.

Sensibilités politiques différentes

Des vice-présidents de sensibilité politique différente de celle de Jean-Luc Moudenc, il y en a pourtant dans ce nouveau conseil métropolitain. Mais ils n’ont pas emboîté le pas de Marc Péré ou de Thomas Karmann. La socialiste Karine Traval-Michelet a déclaré vouloir « être vigilante quant à la mise en œuvre du pacte de gouvernance ». « Un pacte que nous avons co-rédigé » précise-t-elle.

« Il y a dedans des objectifs auxquels nous sommes attachés et qui sont non négociables comme la participation citoyenne, la transition écologique ou le travail pour faire face à la crise économique. Il ne s’agit pas là d’un contrat de majorité mais bien d’un pacte de gouvernance » a tenu à préciser la maire réélue de Colomiers qui aura en charge l’habitat à la Métropole.

Travailler sans perdre son identité politique ou communale » Joseph Carles

Autre groupe à avoir pris la parole, et là encore sans abondé dans le sens du maire de l’Union, celui dit « indépendant » de Joseph Carles. Le maire de Blagnac a également obtenu un poste de vice-président (prospective et contractualisation). Pour lui, comme lors de la crise sanitaire, il est possible de travailler pour la Métropole sans perdre son identité politique ou communale. « Nous aurons des choix douloureux à faire mais cette Métropole doit continuer à avancer » prévient-il.

Parmi les dossiers majeurs qu’aura à traiter cette nouvelle assemblée métropolitaine : la troisième ligne de métro (les représentants de Tisséo collectivités ont aussi été élus par le conseil ce jour) ou encore la LGV. Jean-Luc Moudenc a également placé comme priorité la transition écologique et la relance économique. Une fois encore, il s’est engagé à ne pas augmenter les impôts. La « diversité démocratique » se ressentira-t-elle dans ce futur programme ? En tout cas, les débats, eux, promettent d’être animés.

Patrick Noviello (@patnoviello)

27 Mai

Municipales : vote électronique ou par correspondance, procurations simplifiées, solutions à l’abstention ?

Dans à peine plus d’un mois, les citoyens de 474 communes de notre région seront appelés aux urnes. En période de déconfinement et alors que le coronavirus rôde encore, nombreux sont ceux qui redoutent une abstention record. Mais les votes par internet, par correspondance, ou la simplification des procurations sont-ils pour autant la solution pour redynamiser la vie démocratique ?

Premier tour des élections Municipales à Toulouse, le 15 mars dernier. Photo MaxPPP Michel Viala.

Face à la crise sanitaire « le vote par correspondance est la solution » affirme Laurent Hénard, le maire de Nancy dans une tribune publiée dans le Journal Du Dimanche. Mais pour la première concernée, La Poste, « ce n’est pas un sujet à ce jour ». « Nous nous adapterons à d’éventuelles sollicitations » précise toutefois la direction régionale. « Le vote par correspondance a été abandonné en 1975 pour lutter contre la fraude. Il n’y a pas de base légale pour le réinstaurer ». L’analyse sans appel est signée d’un spécialiste du droit électoral de l’Université Toulouse 1 Capitole.

Des risques de cyber-attaques

Mais Pierre Esplugas de préciser : « le vote électronique a toutefois été utilisé récemment pour les français de l’étranger».  Seulement l’expérience s’est arrêtée en 2017 face à des risques de cyber-attaque. « On ne maîtrise pas encore totalement la technologie et il y a bel et bien des menaces » reconnaît celui qui est aussi porte-parole Les Républicains en Haute-Garonne.

Pour sa collègue Sylvie Laval chercheuse à l’IDETCOM (1), laboratoire adossé à l’UT1,« on a là une boîte noire dont il est compliqué de savoir ce qui va en être fait ». Autrement dit un rassemblement de données sur « qui vote pour qui » ne pourrait que contribuer à renforcer la défiance du citoyen. « On a déjà vécu un certain nombre de scandales comme Cambridge analytica » rappelle la maître de conférence en sciences de l’information et de la communication.

On ne va pas voter comme on achète un livre ou un CD »

Pour elle, il faut voir cette problématique dans sa dimension globale. « En pleine crise du politique, le cheval de bataille d’Emmanuel Macron a été : il faut numériser la démocratie en instituant le vote électronique ». « Seulement on ne va pas voter comme on achète un livre ou un CD, s’agace Pascal Nakache. Ce côté dématérialisation de tout amènerait selon moi à appliquer le consumérisme à la République ».

« Le vote électronique ou par correspondance m’inspirent spontanément de la suspicion » reconnaît sans détour l’avocat qui est aussi candidat sur la liste Archipel Citoyen à Toulouse. « J’imagine tout de suite des maisons de retraite qui vont voter par wagons entiers » plaisante-il en riant jaune. « Et puis il y a aussi un côté charnel au vote. On se déplace. On va dans l’isoloir… » poursuit le président de la section toulousaine de la Ligue des Droits de l’Homme.

L’avantage du système actuel c’est sa simplicité et sa transparence »

« L’avantage du système actuel c’est sa simplicité et sa transparence » explique Sylvie Laval. « On vote et on dépouille à la vue de tous ». La chercheuse reconnaît toutefois la dimension « impressionnante » du protocole actuel. « Est-ce que certains ne vont pas voter à cause de ça ? Je le crois. Ça peut décourager » n’hésite-t-elle pas à affirmer. Parmi ces réticents : les jeunes. « Je dépouille régulièrement et je ne vois personne de moins de trente ans à mes côtés » souligne l’universitaire.

Mais doit-on pour autant essayer de se rapprocher des jeunes générations et de leur univers numérique via un vote par internet ? La question reste ouverte pour Sylvie Laval. Seulement, ces électeurs potentiels voteront-ils plus s’ils peuvent le faire de chez eux ? Là encore, rien de moins sûr. Quoi qu’il en soit la plupart des spécialistes s’accordent sur un point : le délai trop court, d’ici le 28 juin, pour envisager quelque changement que ce soit en matière de votation.

Un tel changement institutionnel en si peu de temps n’est pas souhaitable »

« Un tel changement institutionnel en si peu de temps n’est pas souhaitable. Est-ce qu’on peut imaginer les dégâts qu’occasionnerait un soupçon de fraude surtout en période de crise » prévient Sylvie Laval. « Mais il faut y penser pour l’avenir » insiste Pierre Esplugas. Aujourd’hui ou demain, « j’ai clairement peur que ça ne renforce la défiance du citoyen envers le politique » s’inquiète Pascal Nakache.

« Les modalités de la procuration doivent être assouplies » estime en revanche Pierre Esplugas. Pour le professeur de droit public, « commissariats et gendarmerie ne sont pas des lieux idéaux pour effectuer la démarche ». « Il faut faciliter la procuration électronique » recommande celui qui est aussi le chargé des relations presse pour la campagne de Jean-Luc Moudenc.

Retour à la normale ?

L’incantation présidentielle, et d’autres, de « numériser la démocratie » ne semble donc pas à l’ordre du jour. La crise sanitaire a-t-elle là aussi fait son œuvre ? « Aujourd’hui la télévision redevient un média de masse, fait remarquer Sylvie Laval. Les allocutions du Président ou du Premier Ministre y sont suivies. La routine fatigue parfois, mais elle rassure aussi ».

Patrick Noviello (@patnoviello)

(1) Institut de Droit de l’Espace, des Territoires, de la Culture et de la Communication.

06 Mai

Municipales à Toulouse : front uni à gauche mais jusqu’où ?

Et soudain la gauche toulousaine fit à nouveau front commun. C’était lors du dernier conseil municipal du 29 avril consacré à la crise sanitaire. Un présage d’union si un premier tour se rejouait en septembre ? Un programme commun pourrait-il s’écrire pour « l’après » ?

Le 4 avril dernier, la façade du Capitole illuminée en bleu en hommage aux personnels soignant mobilisés durant la pandémie. Photo Xavier De Fenoyl MaxPPP

Avant même le conseil municipal du 29 avril dernier, le ton était donné dans un communiqué commun. Une opposition unie, PS, EELV, Génération(s) et Communistes, déclare vouloir préparer l’assemblée dans un « esprit constructif et républicain » pour « renforcer l’action de la ville face à la crise sanitaire ». Une gauche municipale qui propose des mesures face à l’épidémie avant d’ajouter :

 

Nous ne sommes dupes de rien. Nous n’oublions pas les conséquences de six ans de gestion de la majorité de Jean-Luc Moudenc sur le tissu social, éducatif, associatif toulousain, affaibli au moment d’affronter cette crise. Nous n’oublions pas la servitude déclarée et l’alignement sur un gouvernement répressif, directif et sourd aux revendications sociales. Lorsque le temps du débat public local reviendra, nous ne manquerons pas de rappeler tout cela. »

 

Union dès un éventuel nouveau 1er tour ?

« Sans dire bien évidemment qu’il profite de la crise sanitaire, parce qu’elle ne profite à personne, Jean-Luc Moudenc joue actuellement le rôle de protecteur de la population, celui qui gère. Et il communique beaucoup là-dessus » explique Pierre Cohen. « Nous lui avons proposé de créer une cellule d’anticipation de sortie de confinement où tous les groupes seraient représentés. Mais il n’a pas donné suite » regrette le leader local de Génération(s).

En attendant le groupe toulousain de Génération(s) continue de travailler de concert avec Antoine Maurice, EELV et Archipel Citoyen que ce soit à la mairie ou au conseil de métropole. A tel point que Pierre Cohen envisage sans détour une liste commune dès le premier tour, si premier tour il devait y avoir à nouveau. Du côté d’Archipel, le processus de désignation des candidats ayant été validé très collégialement la chose n’est pas aussi simple à réaliser.

Ensemble face au virus et après ?

Mais Antoine Maurice le reconnaît volontiers : « dès le soir du 1er tour, nous avions abouti très vite à nous entendre avec Pierre Cohen ». Pour la tête de liste Archipel Citoyen, il est important d’envoyer un message de rassemblement. « Notre projet écologiste avait cette vocation et l’a permis ». Qu’en est-il des socialistes alors emmenés par Nadia Pellefigue ? « Un accord avait commencé à être posé avec elle au lendemain du 1er tour, mais nous n’avons pas eu le temps de le conclure » explique diplomatiquement Antoine Maurice. Autrement dit, Nadia Pellefigue ne se ferme aucune porte.

« Le dernier échange SMS que nous avons eu remonte à plus d’un mois » reconnaît la candidate socialiste. Pour elle, un travail de l’ensemble de la gauche actuellement au conseil municipal ne signifie en rien un rapprochement de toutes les listes de gauche. « Je ne traduirai pas nos propositions communes face à la crise sanitaire par liste commune aux municipales » précise-t-elle d’emblée. La vice-présidente en charge de l’économie au Conseil Régional se dit pour l’heure toute à sa mission d’aide aux entreprises et aux travailleurs en difficulté.

Programme commun ou pas ?

« De toute façon ce que nous serons en mesure de proposer aux citoyens en sortie de crise doit dépasser le cadre d’un simple programme » élude la candidate au Capitole. « Notre projet écologiste est plus que jamais d’actualité et il a permis déjà un large rassemblement » rappelle Antoine Maurice. « Il faudra plus que jamais se retourner vers les besoins des gens » prévient Pierre Cohen.

Et leur adversaire sortant peut-il lui aussi revoir sa copie ? « Jean-Luc Moudenc engage actuellement des actions nécessaires. A cette étape, s’il s’en tient à son rôle, il ne pose pas de vision » commente Nadia Pellefigue. Alors peut-il y avoir un programme commun, forcément modifié, à opposer par la gauche à celui de l’actuel maire ?

Sans certitude, Antoine Maurice se dit toutefois « confiant ». Il faudra évidemment en discuter avec l’Assemblée militante d’Archipel qui pour l’heure se réunit en visioconférence toutes les trois semaines. Mais qu’en est-il des rapports difficiles, voire inexistants, entre Pierre Cohen et Nadia Pellefigue ? « On fonctionne bien avec Archipel Citoyen. En dehors des conseils municipaux et communautaires, nous avons moins de relations avec le PC et le PS » reconnaît volontiers Pierre Cohen.

Un électorat incertain

Et les électeurs dans tout ça ? Ceux qui s’étaient rendus aux urnes en mars, moins nombreux que d’habitude, coronavirus oblige, avaient placé Antoine Maurice en deuxième position derrière le maire sortant. Difficile de dire si la crise sanitaire aura un effet sur un scrutin au déroulement et à la date encore inconnus. Nadia Pellefigue ne se prononce pas. Antoine Maurice et Pierre Cohen s’accordent sur un point. Pour eux, la balance peut pencher dans les deux sens : soit une prise de conscience citoyenne de l’impérieuse nécessité de changer de méthode, soit au contraire l’option de repartir comme avant, pour ne pas plus bousculer les choses qu’elles ne le sont.

Patrick Noviello (@patnoviello)

 

19 Mar

Coronavirus et confinement : des conseils municipaux quand même…

Si le second tour des élections municipales se dessine désormais en pointillés pour le 21 juin prochain, des maires ont d’ores et déjà été élus dimanche dernier. Alors comment vont-ils s’organiser en pleine épidémie de coronavirus et en période de confinement pour convoquer leur premier conseil municipal ?

PHOTOPQR/LA MONTAGNE/MAXPPP

Marc Péré a vérifié. Dans les communes de plus de 10 000 habitants, seul Jean-François Copé, à Meaux, a fait mieux que lui, d’un point, avec 76% des voix. Il doit donc comme tous les maires élus dès dimanche, s’atteler à l’organisation du conseil municipal, même si l’urgence est aussi ailleurs.

Réunion sans public mais avec la presse

A ce titre la salle des fêtes de l’Union est actuellement préemptée pour accueillir un pôle médical coronavirus d’ici ce vendredi. C’est donc dans une salle encore plus spacieuse, la Grande Halle, qu’aura finalement lieu le conseil municipal d’installation du maire. Ce sera pour dimanche à 17h30. « Y participeront les 33 élus et seulement sept administratifs » précise le maire Divers Gauche réélu.

En revanche, comme le préconisent déjà les Préfectures dans leurs recommandation « la réunion du conseil municipal se tiendra sans public ; seule la presse peut y avoir accès ». Ainsi n’est pas enfreinte, malgré le confinement, l’inaliénable obligation de publicité des débats.

Un quorum à réunir

A l’Union, comme ailleurs, les mesures barrière notamment celle de distance d’un mètre entre chaque personne seront respectées. Mais dans certains villages, aux installations plus restreintes, ce sera difficile. Cintegabelle n’aura pas ce problème.  « Nous serons 23 élus dans la salle des fêtes dans une configuration où on aurait pu rentrer 190 personnes » assure Sébastien Vincini.

Le nouveau maire socialiste est clair : « ceux qui ne se sentent pas de venir, ont des problèmes de santé ou autre ne sont pas obligés d’être là (une procuration est toujours possible). J’espère juste que le quorum sera réuni soit au moins la moitié, treize personnes ». Si ce n’était pas le cas il faudrait convoquer à nouveau  le conseil municipal avant mardi prochain.

Effectivement certaines voix s’élèvent déjà, comme ce conseiller municipal élu ce week-end en Tarn et Garonne : « Vous vous rendez compte qu’il y a eu 30 000 maires élus ce dimanche ! Ça veut dire 30 000 réunions organisées dans les trois jours qui viennent en France. Moi je suis convoqué samedi. Je m’en serais bien passé… »

Mais après…

Les conseils municipaux ont l’obligation légale de se réunir au moins une fois par trimestre. « On espère que dans trois mois la situation aura changé » espère Sébastien Vincini. Seulement une autre difficulté se présente pour les nouveaux maires : le vote du budget. Il doit se faire avant fin avril. « Et le débat d’orientation doit le précéder de 48 heures » précise Marc Péré. Mais la loi est la loi. Les nouveaux élus devront donc organiser tout ça là encore malgré le confinement.

Ultime défi qui attend ces élus du premier tour : la tenue des futurs conseils intercommunaux ou métropolitain en avril. Avec là encore du jamais vu : des assemblées mêlant nouveaux venus et anciens  élus en sursis ou pas.

Patrick Noviello (@patnoviello)

17 Mar

Coronavirus : comment s’organisent nos parlementaires ?

Valérie Rabault, présidente du groupe socialiste à l’Assemblée siégera à nouveau dès ce jeudi. PHOTO PQR/LE PARISIEN/MAXPPP

Valérie Rabault est remontée sur Paris juste avant l’annonce du confinement. La députée de Tarn et Garonne a décidé de passer cette période dans la capitale pour pouvoir y assurer son rôle de présidente du groupe PS à l’assemblée nationale. « Pour l’heure nous en sommes à la conférence téléphonique. J’en ai eu une d’une heure et demie ce matin avec tous les collaborateurs. On va maintenant passer en mode visio pour rendre la chose plus conviviale » explique-t-elle.

Questions au gouvernement en comité restreint »

Mais si Valérie Rabault a choisi d’être physiquement sur Paris, c’est que l’Assemblée Nationale va siéger à nouveau dès jeudi. La journée s’ouvrira par les questions au gouvernement où chaque groupe sera représenté par trois de ses membres puis examinera un projet de loi de finance rectificative pour débloquer des crédits liés à la crise sanitaire. « Le lendemain, nous examinerons le projet de loi sur les mesures d’urgence liées à la crise du coronavirus » précise Valérie Rabault.

Si ce projet de loi ne sera examiné que vendredi à l’Assemblée, c’est parce qu’il le sera d’abord au Sénat. Christian Bonhomme, lui, « attend des instructions ». Le sénateur L.R de Tarn et Garonne est redescendu dans sa circonscription. Il ne sait pas s’il peut se déplacer à nouveau vers Paris. Mais élu conseiller municipal à Caussade ce dimanche, il ne cache pas que sa semaine sera bien remplie de toute façon pour faire face à la crise sanitaire.

L’inconnue des Sénatoriales »

Pierre Médevielle, lui, a eu par téléphone son président de groupe UDI au Sénat et la consigne est claire : ne pas remonter à Paris. « Nous avons été consultés sur les trois textes et notre approbation est totale les concernant ». Pour le reste du travail, « nous avons des consultations par internet, et ça fonctionne bien » explique le sénateur de Haute-Garonne. En ce qui concerne les élections sénatoriales qui devaient se tenir en septembre, en revanche, c’est le flou le plus total.

« On devait être en campagne depuis début mars mais maintenant nous sommes en stand-by jusqu’au 21 juin, si le second tour des Municipales a lieu à cette date » explique l’ancien maire de Boulogne sur Gesse dont le siège de sénateur est renouvelable. Si les Municipales devait être encore repoussées en revanche, les sénatoriales le seraient aussi faute de grands électeurs.

Un contre-pouvoir à assurer »

Quoi qu’il en soit, le travail parlementaire ne sera pas totalement stoppé pendant les, au moins, quinze jours de confinement. « Il faut qu’il y ait un contrôle du gouvernement » rappelle Valérie Rabault. Comme le patron du PS l’avait indiqué ce matin sur C-News « la démocratie, même en temps de crise sanitaire, n’est pas intermittente ». Pour Olivier Faure, « il faut que les oppositions puissent exercer leur contre-pouvoir, et que nous ne passions pas dans une forme de gouvernement d’un seul ».

Patrick Noviello (@patnoviello)

16 Mar

Municipales Toulouse : plutôt que le second tour, la mobilisation face au coronavirus

Dès ce dimanche soir, l’ensemble des candidats qualifiés pour le second tour ou en position de fusionner, n’y croyaient plus vraiment. Ce lundi pour eux, ça ne fait plus aucun doute : oublions le second tour et pensons à la sécurité de tous.

Jean-Luc Moudenc lors du vote dimanche matin. Photo MaxPPP Xavier De Fenoyl

« Pour ma part, plus que jamais, avec les élus du Conseil municipal et les agents de la collectivité, je continue à me consacrer à la gestion municipale et métropolitaine des conséquences de la crise, afin de protéger les Toulousains. C’est mon unique préoccupation. » Le titre du communiqué du maire de Toulouse est clair : « on ne doit pas jouer avec la santé des personnes ». Le candidat Jean-Luc Moudenc n’est plus vraiment en campagne mais au travail pour protéger sa population.

La protection de nos concitoyens est la priorité absolue »

Du côté de ses adversaires sur ces Municipales, même démarche. Pierre Cohen et Antoine Maurice qui se sont réunis ce lundi matin n’ont pas parlé fusion de liste mais bel et bien riposte face à l’épidémie de coronavirus. « La protection de nos concitoyens est la priorité absolue. Nous avons souhaité tenir une première réunion au sujet des mesures à prendre pour permettre le bon fonctionnement des services publics et organiser les solidarités » explique Archipel Citoyen (27% des voix ce dimanche soir) dans un communiqué commun avec Pierre Cohen.

Et la liste de proposer un ensemble de mesures qu’elle prendrait au niveau de la municipalité si le second tour était maintenu ou si elle l’emportait : transformer Allô Toulouse en service d’aide et d’écoute contre la solitude, continuité des services publics municipaux de protection et de propreté, organisation des solutions de garde d’enfants pour les personnels des services publics essentiels, renforcement du service de portage de repas à domicile pour les personnes empêchées…

Le gouvernement doit prendre la mesure de l’angoisse des français »

« En attendant la tenue du second tour, nous nous tenons à la disposition de Jean-Luc Moudenc afin de contribuer à la mise en place de ces mesures » conclut Archipel dans son communiqué. « C’est à lui de voir s’il a besoin de discuter avec la liste qui se constitue » explique Pierre Cohen. Mais avec qui pourrait discuter Jean-Luc Moudenc ? Sa liste rivale ou ses conseillers municipaux d’opposition ? Du côté de la mairie, comme du candidat Moudenc, on dit ne pas avoir été contacté. « Une belle phrase dans un communiqué qui ressemble à une opération de com' » commente-t-on dans l’entourage du candidat sortant.

Quoi qu’il en soit, ces candidats toulousains comme l’ensemble de ceux qualifiés pour le second tour ce dimanche soir ont tous un point en commun. Ils attendent l’allocution du président ce soir à 20h. « Le Gouvernement doit prendre la mesure de l’angoisse des Français et la conviction (que seuls les scientifiques peuvent confirmer ou infirmer) d’une majorité croissante d’entre eux que voter dimanche c’est se mettre en danger : on ne doit pas jouer avec la santé des personnes ! » prévient le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc, candidat à sa succession.

Patrick Noviello (@patnoviello)