03 Mai

Présidentielle : déjà l’heure des comptes à Debout La France

Sur les huit présidents de fédérations de Midi-Pyrénées, seul celui de l’Aveyron a démissionné suite au ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen. Mais les dissensions s’installent d’ores et déjà au sein du parti dans notre région.

Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, lors de leur conférence de presse de samedi dernier. Photo AFP GEOFFROY VAN DER HASSELT

Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, lors de leur conférence de presse de samedi dernier. Photo AFP GEOFFROY VAN DER HASSELT

« Ce n’est absolument pas un ralliement mais un choix de second tour entre deux projets » tempère Damien Lempereur ancien tête de liste Debout La France aux régionales en Occitanie. Selon ce très proche de l’Etat-major parisien (prendra-t-il une des trois places de vice-président du parti laissées vacantes), « DLF reste 100% indépendant ».

Une courte-échelle pour le FN »

Ralliement ou pas, le rapprochement avec Marine Le Pen a d’ores et déjà crée des fractures. L’un des premiers à s’être désolidarisé de Nicolas Dupont-Aignan est Olivier Arsac. L’adjoint au maire de Toulouse en charge de la sécurité a même purement et simplement renoncé à son investiture DLF pour les prochaines Législatives. « Je désapprouve l’attitude consistant à faire la courte échelle au FN » assènera-t-il sans détour dans un communiqué.

« Si la sincérité de Nicolas Dupont-Aignan ne doit pas être remise en cause, (…) les valeurs essentielles qui liaient mon engagement auprès du mouvement ont été bafouées par cet accord contracté avec Marine Le Pen, que je ne peux cautionner » s’explique, dès le vendredi 28 au soir sur les réseaux sociaux, le secrétaire départemental aveyronnais démissionnaire. Et Fabien Lombard de poursuivre : «  Je souhaite à Nicolas Dupont-Aignan de se rendre compte assez tôt de l’échec annoncé d’une telle orientation, je lui souhaite très sincèrement de s’en remettre car il s’agit d’une personne d’une très grande qualité qui a eu pour seul défaut d’être sans doute bien mal conseillé. »

Nicolas Dupont-Aignan a obtenu des amendements importants à mes yeux au projet de Marine Le Pen »

« Nicolas Dupont-Aignan a obtenu des amendements importants à mes yeux au projet de Marine Le Pen » tempère Nicolas Dupont-Aignan (NDR : sur la monnaie unique, la scolarisation des enfants étrangers, importation et vente de produits venant de l’étranger). Mais les tractations ne sont pas terminées, loin de là… Pour les Législatives, Debout La France comptait présenter des candidats dans toutes les circonscriptions.

Alors, des candidats DLF face à des candidats FN de manière systématique ? Non mais l’hypothèse sera probable dans de nombreux territoires. Selon l’Agence France Presse, le FN passerait toutefois une série d’appels ces derniers jours pour voir dans quelles circonscriptions ses candidats investis pourraient laisser la place à des candidats Debout La France. Pour aller à l’essentiel et toujours selon l’AFP, sur les 577 circonscriptions à pourvoir, cinquante verraient le candidat FN laisser sa place à celui de DLF et vice et versa pour cinquante autres.

En attendant, il faut d’abord faire des mises au point fédération par fédération. Hier soir c’était celle de l’Hérault qui se réunissait, ce soir c’est celle de la Haute-Garonne. Laurent Casbas, secrétaire départemental de DLF 31 qui a lui aussi choisi de rester fidèle à Nicolas Dupont-Aignan, s’attend à une soirée animée.

Patrick Noviello (@patnoviello)

Jean-Michel Baylet veut sauver le « soldat » Pinel et lance une opération « sauvetage » auprès d’Emmanuel Macron

Jean-Michel Baylet veut éviter une candidature « macroniste » face à Sylvia Pinel sur la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne.

Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet. Photo : MaxPPP

Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet. Photo : MaxPPP

La présidentielle n’est pas encore terminée. Mais, dans tous les partis, les législatives, ont commencé. Au PRG, un sujet est au sommet des priorités. Selon nos informations, Jean-Michel Baylet souhaite obtenir une « faveur » de la part d’Emmanuel Macron : pas de candidat En Marche ! face à Sylvia Pinel sur la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne. C’est loin d’être évident.

Emmanuel Macron campe sur ses positions. Dans toutes ses déclarations, le présidentiable affirme : pas de négociation avec les partis et une seule étiquette pour les candidats aux législatives.

Emmanuel Macron a rappelé ce principe au sujet de Manuel Valls. Pour éviter la concurrence d’En Marche ! sur sa circonscription, l’ancien premier ministre doit être investi par le mouvement d’Emmanuel Macron. Cette investiture impose et suppose une démission du PS.

Logiquement, ces conditions s’appliquent à Sylvia Pinel. Pour conjurer une candidature « macroniste », Sylvia Pinel doit « simplement » démissionner du PRG et solliciter une investiture En Marche ! Evidemment, ce « détail » est un détail qui « tue ». La présidente du PRG peut difficilement sacrifier la présidence de son parti pour renforcer sa candidature aux législatives. Pour concilier l’inconciliable, il reste une seule solution : une dérogation.

Pour l’obtenir, Jean-Michel Baylet compte sur le « Monsieur PRG d’Emmanuel Macron ». Il s’agit de Jacques Mézard. Le président du groupe RDSE au Sénat appartient au « 1er cercle » du mouvement En Marche ! Il peut plaider la cause de Sylvia Pinel auprès d’Emmanuel Macron. Jean-Michel Baylet l’a parfaitement compris. Le futur ex-ministre de Fançois Hollande demande (de manière insistante) à Jacques Mézard de se transformer en avocat de Sylvia Pinel.

L’objectif est hautement stratégique et ressemble à une assurance (sur)vie. Sylvia Pinel est menacée par l’important score du FN sur sa circonscription : 29,06 % des suffrages exprimés. Le nouvel allié de Marine Le Pen (Debout La France de Nicolas Dupont-Aignan) obtient également 5,07 des voix. Dans ce contexte, la députée sortante est clairement en danger. La concurrence d’un(e) candidat(e) « macroniste » augmenterait (considérablement) les risques d’une défaite électorale. Emmanuel Macron pèse 19,8% sur la circonscription de la députée sortante.

Face à  ces clignotants « rouges », Jean-Michel Baylet espère obtenir un feu « vert » d’Emmanuel Macron.

Mais, selon une source, c’est mal parti :

Une dérogation en faveur de Sylvia Pinel et c’est toute la crédibilité du dispositif Macron qui s’écroule. Si la présidente du PRG n’a pas de candidat En Marche en face d’elle, cela crée une exception qu’il faudra bien expliquer et justifier. Pourquoi Pinel et pas Valls ou n’importe quel autre candidat PS ou LR ? Je ne crois pas une seule seconde à ce scénario. Emmanuel Macron est inflexible. Même si Jacques Mézard voulait obtenir une dérogation, il ne pourrait pas y parvenir.

Evidemment, une opinion (même autorisée) n’est pas un fait. La prochaine vague d’investitures En Marche ! ne saurait tarder. La liste des candidats et des circonscriptions montrera si le lobbying de Jean-Michel Baylet est parvenu à influencer Emmanuel Macron.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

 

 

02 Mai

Législatives : au PRG, Sylvia Pinel invente les investitures d’office

Le PRG réunit ses candidat(e)s aux législatives le 10 mai prochain. Des militants découvrent qu’ils sont investis sans avoir déposer de candidature et demandent à être retirés de la liste des candidats.

Sylvia Pinel, présidente du PRG et candidate aux législatives Photo : MAXPPP/Tanguy

Sylvia Pinel, présidente du PRG et candidate aux législatives Photo : MAXPPP/Tanguy

Mercredi 10 mai, de 9 heures à 17 heures, les candidat(e)s aux législatives du PRG sont convié(e)s à une réunion dans le 7eme arrondissement de Paris. Le mail d’invitation insiste sur l’importance de la rencontre :

Il vous appartient de mettre en place toute la logistique nécessaire à une campagne… au lendemain du 7 mai, la campagne sera courte et toutes les questions matérielles devront être réglées pour pouvoir commencer immédiatement votre action.

Pour le PRG, les législatives de 2017 sont vitales. Le plus vieux parti de France a misé sur Benoît Hamon. Sylvia Pinel a signé un accord électoral avec le PS. Le candidat socialiste a obtenu un score (historiquement) faible, le plus mauvais depuis 1965. Le PRG a besoin des législatives pour retrouver un second souffle et compenser son mauvais calcul des présidentielles. Mais, au delà des aspects politiques, les législatives sont vitales pour les radicaux de gauche. C’est une question de financement.

Chaque candidat qui passe la barre des 5% des suffrages exprimés « rapporte » 1,25 euros par voix obtenue. Un député élu permet de percevoir 45 000 euros par an de subventions publiques pendant les 5 années du mandat parlementaire. Bref, avoir des candidat(e)s et des député(e)s permet de remplir les caisses.

Selon plusieurs sources, le PRG a un besoin impérieux de financement. Pour les radicaux de gauche, le rendez-vous des législatives est une rendez-vous qu’il ne faut surtout pas rater. C’est peut-être ce qui explique la ferveur de la direction du parti. Une ferveur qui se traduit par une drôle de pratique : l’investiture de candidat(e)s désigné(e)s d’office.

Plusieurs « candidat(e)s » ont, en effet, découvert leur investiture à la lecture de la convocation pour la réunion du 10 mai. Habituellement, dans tous les partis, les investitures pour les législatives font l’objet d’une compétition âpre. Les candidats se bousculent au portillon pour rafler la mise et les places sont chères.

Même au PS, alors que l’horizon est sombre, les concurrents ont sorti les canifs.

Au PRG, c’est le contraire. Des candidat(e)s se retrouvent sur la liste des investi(e)s sans l’avoir demander et surtout sans le vouloir.

Un candidat demande à être retiré de la liste des candidats :

Je suis plus qu’étonné de recevoir ce mail. En effet, je n’ai absolument pas été informé de cette désignation. Je vous remercie de bien vouloir me retirer de cette démarche.

Le cas des candidats involontaires n’est pas la seule fausse note. La moitié des personnes investi(e)s par le PRG sont également candidates En Marche ! Elles vont devoir choisir entre le dossard d’Emmanuel Macron et l’étiquette PRG. La règle est fermement rappelée par En Marche ! : pas de double étiquette, pas de double appartenance.

Ce mardi 2 mai, sur le plateau de BFM TV, Emmanuel Macron a annoncé une nouvelle vague d’investitures. Cette seconde série doit intervenir cette semaine et elle va (très probablement) inclure des PRG.

L’heure du choix va sonner et la liste de Sylvia Pinel pour les législatives va encore bouger.

Laurent Dubois (@laurentdub)

29 Avr

Accord Le Pen-Dupont-Aignan : l’élu toulousain de Debout La France prend ses distances

Le représentant de Debout La France au Capitole, Olivier Arsac, réagit à l’accord de gouvernement conclu entre son parti et le FN.

Olivier Arsac, maire adjoint de Toulouse. Photo : MaxPPP/Bordes

Olivier Arsac, maire adjoint de Toulouse. Photo : MaxPPP/Bordes

Les travaux d’approche ont débuté peu de temps après les résultats du 1er tour. Mardi 26 avril, le numéro 2 du Front National, Louis Aliot était prudent mais optimiste sur la signature d’un accord entre Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan.

Le vendredi 28 avril, le président de Debout La France a officialisé ce rapprochement. Ce matin, samedi 29 avril, une conférence de presse a scellé, sous l’oeil des caméras, l’accord conclu entre l’ancien candidat du 1er tour de la présidentielle(4,7% des voix)  et la finaliste du 2nd tour.

Ce ralliement est historique. C’est la première fois qu’un parti de la droite parlementaire signe un accord avec le Front National. Cet événement marque la fin d’un front républicain déjà fragilisé par l’attitude du leader de la France Insoumise. Jean-Luc Mélenchon refuse de donner une consigne de vote.

Le ticket formé par le FN et Debout La France secoue le parti de Nicolas Dupont-Aignan. Son représentant à la mairie de Toulouse, Olivier Arsac ne démissionne pas. Mais il prend des distances :

Je me désolidarise de Nicolas Dupont-Aignan, prend congés de mon parti et renonce à ma candidature législative DLF sur la 1° circonscription, j’appelle les électeurs de la droite toulousaine à ne voter ni Le Pen ni Macron

La ligne de l’élu municipal toulousain, membre de la majorité de Jean-Luc Moudenc, ne fait pas l’unanimité. Le représentant de Debout La France dans le Gers, Bruno Dienot, soutient Nicolas Dupont-Aignan et se rejouit de la signature d’un accord avec Marine Le Pen.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

28 Avr

Emmanuel Macron à Albi le 4 mai

A deux jours du second tour, Emmanuel Macron effectuera, le 4 mai prochain, l’un de ses derniers déplacements à Albi.

Emmanuel Macron (Phoot : Vincent Isore / MaxPPP)

Emmanuel Macron (Phoot : Vincent Isore / MaxPPP)

Visite d’entreprises et meeting. Le lendemain du débat télévisé d’entre deux tours et 48 heures avant le vote, Emmanuel Macron effectuera un déplacement dans la préfecture du Tarn. Le candidat d’En Marche ! a terminé le 1er tour en tête avec 27% des voix albigeoises. Mais ce n’est pas ce score qui motive le déplacement d’Emmanuel Macron. L’étape albigeoise n’est pas non plus liée à une quelconque proximité ou affinité avec la municipalité. La maire d’Albi, Stéphanie Guiraud-Chaumeil, s’est affichée aux côtés de François Fillon lors du (dernier) meeting toulousain du candidat de la droite.

Le choix d’Albi est lié à une volonté : aller au contact de la France des villes moyennes. Albi est la préfecture du département de Jaurès. Cela ajoute une dimension symbolique.

L’étape albigeoise d’Emmanuel Macron doit comporter un double volet : une thématique économique avec la visite d’entreprise et une séquence plus politique avec un meeting.

La place du Vigan (au cœur de cité classée à l’Unesco) est envisagée comme lieu du meeting. Mais, pour des raisons de sécurité, une solution de replie (dans une salle, est également évoquée.

Laurent Dubois (@laurentdub)

27 Avr

Manuel Bompard, directeur de campagne de Mélenchon : « les législatives sont un objectif central »

Un score historique et une défaite cuisante. Jean-Luc Mélenchon espérait être qualifié pour le 2nd tour. Mais le leader de la France Insoumise doit se « contenter » d’un capital de 7 millions de voix et d’une quatrième place sur le podium. Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, revient sur la présidentielle et se projette sur les législatives, où il est candidat sur la 9ème circonscription de Haute-Garonne.

Manuel Bompard. Photo MaxPPP

Manuel Bompard. Photo MaxPPP

Le Blog Politique. Quelle analyse faites-vous du 1er tour de la présidentielle et de votre échec ?

Manuel Bompard. Clairement, nos résultats sont extraordinaires. Il y a une petite déception. Notre objectif était clairement d’être présents au 2nd tour. Mais une fois la déception passée, il est impossible de passer à côté de nos résultats. Nous avons gagné 3 millions de voix par rapport à 2012 et nous avons fait des scores importants dans des villes. Plus de 29% à Toulouse. 24% à Marseille. Nous avons fait des scores importants dans les quartiers populaires. Dans les bureaux de vote du Mirail, nous atteignons 55%. 30% des jeunes ont voté pour Jean-Luc Mélenchon. Tout cela est lié à la campagne que nous avons menée. Mais ce sont aussi des éléments d’avenir.

Nous avons fait des scores importants dans les quartiers populaires

Le Blog Politique. Jean-Luc Mélenchon ne donnera pas de consigne de vote pour faire barrage à Marine Le Pen. Cette attitude fait polémique. Vous la comprenez ? C’est aussi votre ligne ?

Manuel Bompard. La France Insoumise est un mouvement. Ce n’est pas un parti. Jean-Luc Mélenchon n’a pas dit comment il votera et quel est son choix car si c’était le cas cela aurait été une prise de position politique. A la France Insoumise, chacun est libre de se positionner. Il n’y aura pas de consigne de vote. Mais Jean-Luc Mélenchon a dit clairement que l’on ne pouvait souhaiter que le FN reçoive une seule voix.

Le Blog Politique. Vous avez ouvert une consultation pour connaître la position de vos adhérents sur le 2nd tour. A quoi va servir cette consultation ? Qu’elle est son utilité ?

Manuel Bompard. On l’avait annoncé dès le début de la campagne. Cette consultation ne vaut pas consigne de vote. Elle a débuté mardi à 18 heures et elle se terminera le mardi 2 mai à midi. Le but c’est de donner la parole. On publiera le résultat. Trois options sont sur la table : abstention, vote blanc ou nul et un vote Macron.

Le Blog Politique. Désormais quel est votre objectif ? Devenir une force parlementaire ? Avoir des député(e)s à l’Assemblée ?

Manuel Bompard. Nous sommes en tête dans 67 circonscriptions législatives, en seconde position dans 177 circonscriptions et on peut passer la barre des 12,5% des exprimés (ndlr pour être qualifié pour le 2nd tour des législatives) dans 78 % des circonscriptions. L’objectif est clairement d’avoir un nombre important de député(e)s et d’avoir des élus dans de nombreux départements. C’est notre objectif central.

L’objectif est d’avoir un nombre important de député(e)s

Le Blog Politique. Vous voulez devenir la principale force d’opposition à gauche ?

Manuel Bompard. Ce n’est pas le sujet. Nous ne voulons pas nous opposer. Il s’agit de défendre notre programme. Le programme qui a été le notre à la présidentielle. La présidentielle ne règle rien. Le vote Macron est un vote par défaut. 40% de ses électeurs du 1er tour ont voté pour lui par défaut. Et ce sera pareil pour le 2nd. Si Macron gagne la présidentielle, ce ne sera pas un vote d’adhésion.

Le vote Macron est un vote par défaut

Le Blog Politique. Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont marqués à la culotte pour rencontrer les salariés de Whirlpool, des salariés menacés de délocalisation. Que vous inspire cette séquence ?

Manuel Bompard. C’est quelque chose d’un peu indécent d’aller à la rencontre des salariés en difficulté quand on a un programme comme celui de Macron. Un programme qui est celui de l’Europe Libérale ou de l’Ubérisation de la société. Et c’est encore plus indécent pour Marine Le Pen qui a fait une opération politicienne.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

26 Avr

Affichage sauvage : le candidat le plus verbalisé à Toulouse conteste les amendes

A raison de 12 euros l’affiche électorale collée en dehors des panneaux autorisés, la métropole toulousaine a déjà envoyé pour plus de 15 000 euros de factures aux différents candidats. Mais du côté du candidat le plus verbalisé on conteste la méthode.

(Photo : NPA31 / Facebook)

(Photo : NPA31 / Facebook)

Toulouse a  adressé plusieurs factures aux candidats à la présidentielle pour affichage sauvage dont le montant cumulé s’élève à 15 816 euros au 26 avril. Le plus sanctionné : Philippe Poutou qui devra payer 9 696 euros ! A 12 euros l’affiche, cela fait 808 affiches enlevées par le service propreté de la Métropole !

Près de deux tiers des amendes pour… Philippe Poutou

Le TOP 6 des plus verbalisés est le suivant (source : Toulouse Métropole)

  1. Philippe Poutou (NPA) : 9 696 euros
  2. Jean-Luc Mélenchon (France Insoumise) : 4 392 euros
  3. Benoît Hamon (PS) : 1 116 euros
  4. Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) : 252 euros
  5. Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) : 180 euros
  6. François Asselineau (UPR) 180 euros

La métropole précise que les verbalisations ne sont pas terminées et que concernant les autres candidats (Fillon, Macron, Le Pen notamment) les services municipaux attendent d’avoir un nombre suffisants d’affiches enlevées pour établir la facture.

Le NPA conteste les « amendes d’opinion » et contre-attaque

Soutien de son candidat Philippe Poutou, le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) de Toulouse, lourdement sanctionné, conteste les amendes et la méthode voulue par le maire LR et président de la métropole Jean-Luc Moudenc. « Il faudrait déjà que la ville de Toulouse nous disent combien il y a de panneaux d’expression politique libre dans une ville de 460 000 habitants, explique Laurent Marti du NPA 31. C’est simple : il y en a zéro ! Les panneaux d’affichage libre sont squattés par les concerts, donc des entreprises privées. Ce sont des amendes d’opinion disproportionnées ». Du côté du Capitole on précise qu’il existe des panneaux d’expression libre rue Lafayette et devant chaque bureau de vote.

Le représentant du NPA qui s’emporte aussi contre la grande banderole pro-LGV installée durant la campagne sur la façade du Capitole : « J’espère que la mairie s’est infligée une énorme amende à elle-même pour cette affichage illégal sur un monument classé et qui défend la position de François Fillon, candidat soutenu par Jean-Luc Moudenc, alors que nous, avec Philippe Poutou on est opposés à la LGV ». Interrogée à ce sujet, la mairie indique que les banderoles sur la façade du Capitole ne sont pas illégales car provisoires.

Un dispositif symbolique mais compliqué

Le NPA 31 indique qu’il va donc contester la forte amende adressée par la mairie. « Il faudra prouver que ce sont bien des militants du NPA qui ont collé ces affiches, explique Laurent Marti. Et puis à chaque fois qu’une ville a voulu sanctionner financièrement de l’affichage politique, à la fin les tribunaux ont annulé les amendes en raison du manque d’emplacements pour l’affichage ». 

La métropole a mis en place un dispositif visant à une campagne propre à Toulouse. Mais la procédure est complexe : constatation, mise en demeure, délais d’attente raisonnable, enlèvement de l’affiche, établissement de la facture, recouvrement par le Trésor Public. Une nouvelle étape pourrait rapidement s’y ajouter : la contestation devant la justice. Le NPA 31 envisage la création d’un collectif avec d’autres mouvements verbalisés pour attaquer les sanctions financière imposées par la mairie.

FV (@fabvalery)

25 Avr

Ces 5 circonscriptions de Midi-Pyrénées où Marine Le Pen est arrivée en tête

Le résultat du premier tour de la présidentielle est riche d’enseignement au regard des élections législatives prévues en juin. Dans l’ex-région Midi-Pyrénées, le FN est arrivé en tête dans 5 circonscriptions.

Photo : MaxPPP

Photo : MaxPPP

Dans le Tarn, la Haute-Garonne et surtout le Tarn-et-Garonne, plusieurs circonscriptions ont été dominées dimanche par le vote Marine Le Pen. Sans pour autant tirer de conclusions hâtives sur le scrutin des législatives (11 et 18 juin), car des événements vont se produire d’ici-là (second tour présidentielle, alliances électorales post-présidentielle, etc) et les électeurs ne reproduisent pas forcément leur vote d’un scrutin à l’autre, il est intéressant de regarder là où le FN a été le plus performant.

Domination dans le Tarn-et-Garonne

Dans la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne, Romain Lopez a passé une très bonne soirée dimanche. Le jeune candidat du Front National dans la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne (collaborateur parlementaire de la députée FN du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen) s’est frotté les mains en voyant que Marine Le Pen recueillait près de 30 % sur la circonscription (29,06 %). Un record en Midi-Pyrénées. Marine Le Pen est en tête dans toutes les grandes communes : Castelsarrasin, Moissac et même Valence d’Agen, fief de la famille Baylet.

Les calculettes ont donc chauffé de tous les côtés dimanche. Notamment au PRG. La candidate en danger n’est pas n’importe qui : Sylvia Pinel, députée sortante, ex-ministre de François Hollande et présidente du PRG. Dans la circonscription, Emmanuel Macron arrive en seconde position avec… 10 points de moins que le score de Marine Le Pen (19, 81 %). Le candidat officiellement soutenu par Sylvia Pinel, Benoît Hamon, culmine à 5,44 % ! Si le FN ne sort pas explicitement favori, il est tout de même en position de force sur cette circonscription.

Le FN qui confirme sa domination dans ce département. Dans l’autre circonscription (la 1ère), Marine Le Pen est aussi en tête (24,24 %) devant Macron, Mélenchon et Fillon. Benoît Hamon est à 6,25 %. La députée sortante PS Valérie Rabault devra batailler ferme face à Thierry Viallon (FN). Brigitte Barèges, maire LR de Montauban, regardera la situation de très près… mais de l’extérieur. Bien qu’investie par son parti, elle a récemment renoncé à se présenter et vient de déclarer qu’elle ne choisira pas au second tour de la présidentielle entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. C’est son adjoint (ex-proche de Jean-Michel Baylet) l’avocat Thierry Deville qui devrait porter les couleurs des Républicains.

Confirmation dans le Tarn

Dans le département voisin du Tarn, le Front National est arrivé en tête dans la 3ème circonscription (Castres, Lavaur, etc). Marine Le Pen y a recueilli 23,57 % devant Emmanuel Macron (21,52 %), Jean-Luc Mélenchon (19,63 %), François Fillon n’arrivant qu’en 4ème position (18,46 %). La député PS sortante, Lynda Gourjade, proche de Benoît Hamon qui n’y réalise que 5,92 % est de plus empêtrée dans une scission interne : désignée par le PS national, elle fait face à la candidate PS Lysiane Louis, choisie par les militants locaux.

A droite, le maire de Lavaur Bernard Carayon est resté silencieux depuis dimanche. Il faut dire que dans sa propre commune, c’est Emmanuel Macron qui arrive en tête devant… Jean-Luc Mélenchon. François Fillon n’est que 3ème, Marine Le Pen 4ème.

Poussée au sud de la Haute-Garonne, sur les terres de Carole Delga

Si le vote FN gagne depuis des années du terrain dans le Tarn et le Tarn-et-Garonne, la poussée Le Pen est nouvelle en Haute-Garonne. Toulouse résiste encore fortement (moins de 10 % pour Marine Le Pen dimanche) mais c’est le sud du département qui change de camp. Dans le Comminges, terre socialiste traditionnelle et d’élection de la présidente de la Région (et députée PS sortante qui ne se représente pas) Carole Delga, Marine Le Pen est arrivée en tête dimanche.

Dans la 8ème circonscription, celle de Carole Delga justement, Marine Le Pen réalise son meilleur score de Haute-Garonne (23,56 %). Le PS est exangue (7,53 %). Le suppléant de la députée sortante, Joël Arivagnet ne fait donc plus figure de favori. Le FN, les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon (21,47 %) et le mouvement En Marche ! (21,31 %) sont en meilleures positions. Au vu des résultats du premier tour de la présidentielle et du score de François Fillon (14,58 %), la droite traditionnelle, représentée par l’UDI Jean-Luc Rivière semble distancée.

La situation est assez similaire sur la 7ème circonscription, où le député PS sortant Patrick Lemasle ne se représente pas. Marine Le Pen était en tête dimanche (23, 37 %) cette fois devant Emmanuel Macron (23,01 %) et Jean-Luc Mélenchon (22,62 %). Le PS a investi l’élue régionale Marie-Caroline Tempesta, proche du premier secrétaire fédéral du PS Sébastien Vincini. Mais même sur ces terres PS, Benoît Hamon ne réalise que 7,54 %. Le FN est même en tête à Cintegabelle, l’ancienne terre d’élection de Lionel Jospin. C’est aussi l’un des deux seules circonscriptions de la région, où Emmanuel Macron a déjà investi sa candidate, Elisabeth Toutut-Picard, adjointe au maire de Toulouse.

Vers des triangulaires et des quadrangulaires ?

Comme le souligne Le Monde, Marine Le Pen est arrivée en tête dans 216 circonscriptions en France sur 577. Dans beaucoup de cas, le FN ne parviendra pas à obtenir une majorité. Mais il est fort probable que le second tour le 18 juin se joue entre 3 voire 4 candidats. Et dans ce cas, tout est possible.

FV (@fabvalery)

24 Avr

Une coalition entre Sylvie Pinel et Emmanuel Macron est-elle possible ?

La présidente du PRG, Sylvia Pinel, propose à Emmanuel Macron de former une coalition de gouvernement. Vague idée ou vraie hypothèse ?

Sylvia Pinel et Emmanuel Macron (Photo : Christophe Morin / MaxPPP)

Sylvia Pinel et Emmanuel Macron (Photo : Christophe Morin / MaxPPP)

La proposition intervient 24 heures après les résultats du 1er tour et 15 jours avant la finale. Le PRG et sa présidente, Sylvia Pinel, proposent une coalition de gouvernement à Emmanuel Macron. Cette idée est issue d’une réunion du bureau national du PRG. Un bureau qui s’est déroulé ce lundi 24 avril en présence d’une trentaine de membres et de Jean-Michel Baylet.

Selon nos informations, l’ambiance était morose et même sinistre. Lors d’un discours, Sylvia Pinel a insisté sur la qualification pour le second tour de Marine Le Pen. La présidente du PRG a affirmé que (à la différence d’autres personnalités politiques) elle ne pourra jamais s’habituer au résultat du Front National. De son côté Jean-Michel Baylet a plaidé la cause de son parti auprès du représentant d’Emmanuel Macron au sein des radicaux de gauche. Le futur ex-ministre de François Hollande (dont les fonctions s’arrêteront après la démission du gouvernement le 8 mai prochain) a insisté pour que le sénateur Jacques Mézard protègent les intérêts des députés sortants du PRG.

Le PRG a signé un accord pour les législatives avec le PS. Mais le mauvais score de Benoît Hamon (6,2%) annonce des législatives difficiles.

Les candidats du PRG risquent d’être tirés vers le fond par une débâcle du parti socialiste. Cette sombre hypothèse explique la diplomatie active de Jean-Michel Baylet.

Une déclaration publique va plus loin que les attentions de Jean-Michel Baylet envers le « macroniste » Mézard. Le PRG propose à Emmanuel Macron de former une coalition avec les radicaux de gauche. Contacté par France 3 Occitanie, un parlementaire « macroniste » déclare :

A part un signe de désespoir, je ne vois même pas ce que veut dire former une coalition. D’après moi, c’est juste pour éviter qu’En Marche ! mettent des candidats en face des candidats PRG pour les législatives

Simple pacte de non-concurrence pour les législatives ou pas, une coalition Pinel-Macron reste virtuelle. Selon plusieurs membres du mouvement d’Emmanuel Macron, il n’existe pas de contact et encore moins de négociation. Un représentant d’En Marche ! est encore plus catégorique :

Une coalition, c’est impossible. Emmanuel Macron n’en veut pas. Le PRG réagit avec les vieux schémas et les vieilles logiques d’appareil qu’Emmanuel Macron veut dépasser.

Un « macronien » du PRG estime que l’idée d’une coalition ne se heurte pas seulement au « logiciel » d’Emmanuel Macron. Une éventuelle coalition n’a (tout simplement) pas de sens.

Des membres du PRG ont déposé des candidatures pour les législatives. La place du radicalisme de gauche est assuré sans avoir besoin de partir sur des accords d’appareil.

Un parlementaire membre d’En Marche ! est toutefois moins catégorique :

Je serai très étonné que cela puisse aboutir. Pourquoi aller jusqu’à une coalition alors que Macron a déjà les députés et les sénateurs PRG. Mais bon !

Le 13 avril dernier, Emmanuel Macron a rendu une visite à la rédaction du journal appartenant à Jean-Michel Baylet à Toulouse. A cette occasion, le présidentiable a eu un aparté (d’une vingtaine de minutes) avec la dirigeante du groupe de presse de l’ancien président du PRG. Rien n’a filtré de ce tête-à-tête dans le bureau de Marie-France Marchand-Baylet. Mais l’épisode circule dans le microcosme politique et alimente toutes les spéculations.

La porosité entre les intérêts politiques du ministre PRG et son groupe de presse sont de notoriété publique. Pour des élus d’Occitanie, le bureau (directorial) du quotidien régional aurait pu servir de terrain d’approche pour un rapprochement politique.

Encore une fois, il s’agit d’une simple spéculation. En revanche, ce mardi 25 avril, un comité directeur du mouvement En Marche ! est programmé.

Le sujet d’une hypothétique coalition Pinel-Macron sera (peut-être) mise sur la table.

A suivre.

Laurent Dubois (@laurentdub)