La circulaire date du 16 juillet 2016. Mais elle arrive juste dans les fédérations départementales du PS. Objet : modalités de désignations des candidats pour les législatives. Le document est technique et aborde des questions pratiques. Néanmoins, la circulaire contient des éléments plus politiques. Notamment sur les accords avec les partenaires.
Le document comporte 5 pages, 9 paragraphes et une annexe. Signée par Christophe Borgel, le secrétaire national aux élections du PS, la circulaire précise le calendrier des désignations des candidats PS aux législatives : jeudi 8 décembre, premier tour du scrutin pour les investitures, samedi 17 décembre, convention nationale de ratification des candidatures….
Le document rappelle également les règles applicables en matière de non cumul des mandats : « les candidats titulaires de fonctions exécutives locales peuvent se présenter aux élections, en cas de victoire, ils perdent leur mandat exécutif local. La commission électorale invite les camarades qui exercent aujourd’hui un mandat exécutif local à mesurer pleinement les conséquences légales, politiques et électorales ».
Les instances nationales du PS insistent sur la parité : « L’objectif fixé nationalement est de présenter plus de femmes que d’hommes aux prochaines législatives. Aucune fédération ne pourra s’exonérer ».
L’aspect le plus intéressant de la circulaire concerne les accords avec les partenaires :
« Une nouvelle réalité électorale tripartite s’est imposée…Elle a pour conséquence…un risque d’élimination de la gauche dès le 1er tour si celle-ci est divisée. Certains de nos partenaires sont prêts à discuter d’un…rassemblement. Le parti socialiste favorisera des candidatures unitaires afin que la gauche soit représentée au second tour ».
La déclaration est claire. Des accords avec des partenaires sont jugés vitaux par les instances nationales du PS. Des circonscriptions seront réservées. La seule question est de savoir combien et avec qui. Ce dernier point est le moins mystérieux. Les Radicaux de Gauche de Sylvia Pinel sont les derniers alliés du PS. Le divorce est consommé avec des Ecologistes qui, de toute manière, sont divisés et ont éclaté en plusieurs chapelles.
Le PRG peut donc espérer des places. Les portes sont ouvertes. Seul problème, les radicaux de gauche ont intérêt à multiplier les candidatures. Le parti traverse des difficultés financières et il suffit de dépasser le seuil de « 1% des suffrages exprimé » pour obtenir des subventions. La législation sur le financement politique permet de transformer les législatives en « casino ». Des candidatures, même improbables, permettent de remplir les caisses.
La douce voix du PS risque d’être (sévèrement) concurrencée par l’appel du tiroir caisse. D’ailleurs, selon nos informations, le PRG souhaite présenter le maximum de candidats dans le maximum de circonscriptions. Les négociations vont être âpres.
Laurent Dubois (@laurentdub)